
Dans le palmarès des inspecteurs des finances qui ont coûté le plus cher à l’Etat, Jean-Yves Haberer arrive largement premier avec un score de plus de 200 milliards de francs en incluant le coût de l’emprunt Giscard où, pour 6,5 milliards de francs levés en 1973, l’Etat a dû rembourser quelque 92 milliards de francs en 1988. Il est suivi par François Heilbronner, l’ex-président du GAN, qui revendique plus de 20 milliards de francs de pertes, par François Bloc-Lainé, l’ex-patron de la Banque Worms (15 milliards de francs)… sans parler de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre ont dilapidé le patrimoine public ou se sont tristement signalés à la tête des entreprises privées.
Au total, l’élite de la nation a coûté près de 500 milliards de francs à la collectivité, sans compter le prix de leurs études, assumés par les mêmes contribuables.
Une performance ! D’autant que ces sommes faramineuses ont été, pour l’essentiel, jetées par la fenêtre. Du côté des profiteurs, Bernard Tapie a payé.
De l’autre côté, Jean-Yves Haberer fait figure de bouc émissaire. Tous les serviteurs de l’Etat-actionnaire, si déplorable gestionnaire, continuent de vaquer à leurs occupations, en toutes tranquillité et en toute impunité.
La République est décidemment bonne fille ! ».
Extrait de la dernière page du livre de Nazanine Ravaï : La République des Vanités – Petits et grands secrets du capitalisme français, (p. 345 - Grasset).
Bien que relativement ancien (1997), cet excellent (et trop rare, en France) essai d’investigation donne un aperçu des rouages du capitalisme sauvage à la française. Il donne un éclairage, bien que forcément limité, sur l’incompétence et l’esprit mafieux constituant les trais dominants de la caste au pouvoir.
Caste composée d’affairistes, de hauts fonctionnaires et de politiciens (souvent les deux à la fois) tondant la laine sur le dos de leurs concitoyens. Prenant soin de détourner leur attention, grâce aux médias dont cette même caste détient le monopole…
C’était, souvenons-nous, il y a une bonne décennie.
Le temps passe vite. Rien n’a changé. La gabegie continue… La corruption et ses mécanismes de protection aussi. Jusqu’à la récente affaire Airbus, ses délits d’initiés et ses licenciements sauvages… Ses enrichissements faramineux et ses impunités…
Et, ce n’est pas fini…
Nul, incompétent, mais excellent aparatchick. Au point d'avoir des comptes à rendre à la Justice. Aparatchicks : ces féodaux, spécialistes du fonctionnement des appareils politiques, des entreprises et des marchés publics. De la haute fonction publique, des nominations et des réseaux. Catapulté maire, dans une ville qu’il ne connaissait pas… Ministre d’Etat, dans le dernier gouvernement. Parfait représentant d’un système qui ronge nos "démocraties".
Et, ce n’est pas fini…
Pour être compétitifs, face à la "mondialisation", il faut "faire des économies", disent les politiciens la bouche en cœur. Sabrer dans les dépenses de santé et les retraites… Diminuer les salaires et licencier …
Cynisme et gabegie. Les tares de notre caste politique.