31 juillet 1944 ...
Parti en mission de reconnaissance aérienne au-dessus de la France, depuis sa base en Corse, dans le cadre de la préparation du débarquement en Provence, Antoine de Saint-Exupéry, disparaît aux commandes de son avion P 38 Lightning.
Il avait 44 ans.
Bien plus tard, à l'est de l'île de Riou, au sud de Marseille... On retrouva d'abord sa gourmette, signée du nom de sa femme, Consuelo. Elle lui avait offerte. Emouvant témoignage de ce qui fut une splendide Passion, avec ses joies, ses douleurs et sa tendresse. Nous léguant, braises rougeoyantes, un des plus beaux échanges de lettres d'Amour que l'on connaisse. Quelques années après, les débris de son appareil ont été découverts. Officiellement identifiés en avril 2004.
Saint-Ex, comme on le surnommait, écrivain déjà célèbre, avait soulevé des montagnes, mobilisant toutes les relations et interventions possibles... Pas pour obtenir une quelconque sinécure, un marché public, la "Légion d'Honneur", ou un fauteuil à l'Académie Française...
Non.
Tout simplement, pour pouvoir voler dans les forces aériennes alliées. Contribuer à la libération de son pays. En première ligne. Il avait franchi l'âge limite pour ces opérations de guerre. Cette dernière mission, aussi, il aurait pu s'en abstenir. Il avait dépassé son quota...
Difficile d'imaginer un tel geste de nos "littérateurs" médiatiques actuels. Se prenant pour des Torquemada de génie, ils passent leur temps à organiser des bûchers pour brûler les blasphémateurs du "politiquement correct"...
Ah ! Que ne ferait-on pas pour complaire à ses sponsors ?... Au premier courant d'air vous êtes excommunié pour hérésie, déclaré antisémite, anti-américain primaire, quand ce n'est pas stalinien ou suppôt du terrorisme. Au Moyen Age, on disait suppôt du Diable. Rénovation du vocabulaire, à défaut des institutions et des mentalités. Leurs caisses à outils de chasseurs de primes débordent de ces accusations inquisitoriales.
Saint-Ex était d'une autre étoffe. Incapable de s'abaisser pour manger dans de tels râteliers. Rare à notre époque. Ni un courtisan, ni un planqué. Encore moins, un traîneur de sabre. Il l'avait écrit dans son roman Pilote de Guerre :
"La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie comme le typhus".
Son courage, son esprit chevaleresque, sa sensibilité, sa poésie, il les mettait au service de la "dignité humaine".
L'univers du cynisme, du racisme à l'encontre de tout ce qui n'est pas "blanc", de l'hypocrisie, de l'escroquerie du "Charity Business", de l'arnaque des charlatans des "droits-de-l'hommisme", est à des années-lumière du sien. Au cœur de sa pensée, de ses préoccupations, l'Homme dans sa dimension fraternelle :
"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis".
Qui oserait écrire cela, aujourd'hui ?... L'écrire et le vivre.
Lucide. Les lendemains de la victoire l'inquiétaient. Atterré, il voyait les ambitions personnelles, de tous bords, grouiller, aiguisant leurs couteaux dans la perspective du partage des dépouilles...
Lui, fasciné par les étoiles et le désert :
"La termitière future m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier"...
C'est sur le souvenir de ce Prince du Courage et de la Tendresse que je vous quitte, pour quelques semaines.
Baissant le rideau de ce blog, sans savoir si j'en continuerai le cours, lors de la prochaine "rentrée".
Alors, laissez-moi vous dire, au lieu du traditionnel " à bientôt "...
... " À peut-être "...
Salut et Fraternité