“Quiconque justifie cette guerre
Justifie également tous ses crimes…
Tous ceux qui soutiennent cette guerre
Soutiennent aussi l’horreur.”
Le premier assassin de l’histoire de l’humanité fut Caïn, nous dit-on (1).
Archétype du meurtrier, de la violence, aussi stupide que sadique. Tuant son frère Abel. La violence est toujours stupide et sadique…
C’est à son triomphe que nous venons d’assister. A Gaza.
En photos, vidéos, et en couleurs. Impuissants. Horrifiés. Dans ce qui restera dans l’Histoire contemporaine, un des plus abjects, des plus cruels, “Crimes contre l’Humanité”.
La résonance de cette tuerie implacable, cynique, va bien au-delà, très au-delà, du jeu diplomatique, du cirque médiatique, avec ses réunions internationales et “sommets” guignolesques. Où certains, politiciens narcissiques, chroniqueurs journalistiques, “experts” télévisuels, et autres relais mondains de la propagande, veulent la confiner.
Véhiculant désinformation, cliché, ignorance de la réalité et des mutations en profondeur de la région, dans cette tectonique des rapports de force remodelant actuellement notre planète. Pratiquant la vision de l’autruche apeurée.
Les conséquences géopolitiques, les forces souterraines accumulées, “l’insurrection des consciences” (2) exacerbées, d’une extrémité à l’autre de la planète, ne sont pas évoquées, entrevues, analysées.
Elles sont pourtant colossales, vertigineuses !...
Tel un volcan à l’irruption imminente. Très bien représenté par le dessin de Saeed Sadeghi, que je reproduis. Le sang du massacre de Gaza représentant la lave en fusion, à son sommet.
Au-delà du peuple Palestinien, martyrisé depuis plus de 60 ans, sans défense, massacré de sang-froid par une armée high tech, au-delà du Moyen-Orient sous tutelle armée occidentale, c’est le monde entier qui s’est vu, senti, agressé, violenté.
Sous le choc, réagissant dans une solidarité instinctive à l’encontre de fanatiques, d’une cruauté sans bornes, irresponsables, fous furieux incapables de maîtriser les immenses arsenaux d’instruments de mort qu’ils détiennent.
Qui, non seulement, volent la terre d’un peuple mais, entendent l’exterminer, entraînant l’humanité au bord du précipice, dans leur hallucination mégalomaniaque.
Face à cette orgie sanguinaire, les gouvernements occidentaux ont opté pour le silence. Avant, pendant et après. Refusant de prendre la mesure de ses deux implications majeures. L’une au niveau mondial : l’enterrement public, télévisuel, médiatique, de leurs prétentions à être seuls dépositaires de “valeurs” en tant que “race supérieure”. L’autre régional, au Moyen-Orient, la mise à nu d’une idéologie coloniale, sclérosée dans l’axiome des Croisades.
Sous les bombes au phosphore : L’enterrement de l’Occident…
Le bain de sang à peine terminé, pour en dissimuler l’étendue et les conséquences, les médias de la propagande se sont rués dans l’Obamania. Célébrant, dans la béatitude des miracles moyenâgeux, Merlin l’Enchanteur descendant des cieux…
Mais, les massacres n’échappent pas aux engrenages de la géopolitique. Ce ne sont pas de simples opérations d’intimidation, de vols, de meurtres, organisées par des assassins se croyant, convaincus de leur impunité, plus malins que le commun des mortels. Forfaits aussi vite oubliés qu’accomplis.
Ou d’essais de matériels de guerre, de “systèmes d’armes”, dans la discrétion, pour le plus grand bénéfice des marchands de canon et autres quincailleries aéronautiques. Les médias ne soulèvent jamais ce point. Normal, ils sont détenus, directement ou indirectement, par eux. Aucune raison de mécontenter leurs patrons…
Chiffre d’affaires mis à part, les vendeurs d’armes apprécient beaucoup ces déluges guerriers, récurrents et lucratifs.
Occasions idéales pour valider leurs nouveaux produits. Les faire passer du stade de
“prototype” à celui “d’opérationnel”. Obtenir ainsi le fameux label international : “Combat proven” (“Testé en combat réel”), qui propulse les ventes sur le marché
florissant, aux crises inconnues, de l’armement...
“Leçons” de l’Occident au reste du monde : délégitimées…
Jamais.
Morts, blessures, cascades de sang, souffrances ne disparaissent jamais sous les brûlures de l’injustice. Beaucoup plus longtemps que celles du phosphore blanc, elles restent gravées dans l’inconscient collectif. La Palestine et, à ses côtés, le reste de l’humanité n’oublieront pas ce qui vient de se passer.
Dans son peuple affamé, enfermé, verrouillé dans La Bande de Gaza, la Palestine n’a pas subi seulement le massacre d’Israël, mais aussi celui de l’Occident. Soutenant un Etat terroriste, colonial, dans la communion complice de tous ses gouvernements. (3)
La planète entière l’a perçu, et parfaitement compris.
Les conséquences de la préméditation et de l’accomplissement, par l’Occident, de ces crimes contre l’Humanité, sont catastrophiques pour le présent et le futur de son rôle dans l’évolution du monde.
Sous les bombes, c’est son ensevelissement, son enterrement dont nous avons été témoins. Avec ses fausses valeurs, sa mégalomanie, son racisme. Dans le délire de son autosatisfaction. Délire suicidaire.
L’Occident n’était pas pris au sérieux dans ses prétentions à donner des leçons de démocratie et de “valeurs” au reste du monde. Depuis longtemps. Depuis ses incessantes conquêtes et tueries coloniales. Il n’y a que les médias occidentaux pour en refuser l’évidence et la dissimuler à l’opinion publique.
En ce début du 21° siècle, le comble a été atteint. Au dégoût devant ce sadisme, a succédé le mépris. Mépris devant l’arrogance cyniquement affichée. A présent, c’est le rejet. (4)
De ce rejet, aucun politicien, membre de la nomenklatura ou de l’intelligentsia, n’en a saisi l’onde de choc. Tous, incapables d’en dessiner une perspective, d’en formuler une approche prospective.
La caste politique française en particulier, dont beaucoup de ses membres descendent de familles de “colons” d’Afrique du nord, avec son “habitus de petit blanc” pétri de racisme, encore moins qu’ailleurs. Brandissant des “valeurs” à tout propos, dès qu’il s’agit de diaboliser peuples ou pays n’appartenant pas au “club occidental”…
“Valeurs” ?... Quelles “valeurs” ?...
L’horreur des massacres de Gaza a provoqué un refus de cette prétention ridicule, avec laquelle l’Occident accomplit ses forfaits les plus ignobles. La répulsion du reste du monde face à ce sentiment de supériorité est unanime, contestant le cynisme du double langage, consistant pour les occidentaux à ne pas appliquer les vertus dont ils s’autoproclament.
Ce ne sont pas les “valeurs” qui sont contestées. Au contraire. Quel est le peuple ou la nation qui n’y aspirent pas dans
la vie de leur collectivité ?... Ce sont les postures, d’arrogance et d’hypocrisie, qui révulsent le reste du monde, quant aux “valeurs” affichées et aux institutions censées contribuer à
leur application ou à leur diffusion, par un Occident aux comportements de voyou :
“Valeurs” de l’Occident : pulvérisées…
i) Droits de l’homme, Démocratie, Lumières et autres casseroles
L’Occident phare de l’humanité…
Au paroxysme des atrocités de Gaza, par des occidentaux, par des armes occidentales, avec la complicité de tous les gouvernements occidentaux, alors que les images des tueries d’enfants réussissaient à franchir les barrages de la censure médiatique, les nomenklaturas se gargarisaient de ces lieux communs.
Je contemplais un exemple sidérant, sur une TV française, deux “philosophes” se complaire dans cette autosatisfaction.(5)
Michel Onfray gagatisant sur La France des Lumières, oubliant que ces Lumières n’ont existé que dans les ouvrages académiques. Où est la France des Lumières dans cette complicité assumée, sans complexe, avec un Etat perpétrant des crimes contre l’Humanité ?...
D’ailleurs… Qui peut me situer, me dater, ce temps béni des Lumières ?...
Ancien Régime et guerres de religion, Révolution et guillotines, guerres napoléoniennes et ravages, conquêtes coloniales et autres crimes collectifs, telles les révoltes des ouvriers de la soie à Lyon ou ceux de la Commune de Paris réprimées dans le carnage, guerres mondiales aux millions de morts, guerres d’indépendance coloniales avec ses monceaux d’horreurs…
Je n’en trouve pas trace.
En écho, Chantal Delsol soufflait dans son pipeau philosophique la même mélodie. Couvrant le fracas des bombes à Gaza. Affirmant que “si l’Occident disparaissait, les valeurs des droits de l’homme disparaîtraient”... (6)
Toujours ce culte de “l’être supérieur”. Indécrottable.
En plein Massacre des Innocents… Pathétique, et symbolique de la décadence de la pensée en Occident, de voir ces membres de l’intelligentsia traîner leur ignorance de la souffrance des peuples, la cruauté de leur indifférence devant l’horreur, leur arrogance dans le contentement de soi, comme autant de casseroles. Nullement gênés par leur tintamarre, fiers de leur manteau de Nessus de la bêtise, du racisme, du fanatisme…
ii) Droit des peuples et droit international ou la fureur sanguinaire
Les massacres de Gaza avaient été soigneusement programmés. Depuis au moins 6 mois, reconnaissent les responsables eux-mêmes. La période choisie était celle des fêtes de fin d’année, misant sur la paralysie de l’opinion publique occidentale, noyée dans les vapeurs des réveillons, de la grande bouffe et de la frénésie des achats festifs. Neutralisée par l’intermède des congés annuels, pensaient les stratèges du carnage.
Paralysie renforcée par une censure sur les lieux du crime, d’abord, empêchant les journalistes de pénétrer dans Gaza. Relayée, ensuite, par les rédactions des JT, toutes inféodées au lobby sioniste, bloquant la diffusion d’images éventuellement incompatibles avec sa propagande. Seuls devaient être diffusés les déclarations du gouvernement israélien et les documentaires autorisés par son armée…
Contrairement à ces attentes, les tueries n’ont pas pu être dissimulées. Stupéfait, le monde en a découvert l’horreur et, aussi, la criminelle complicité des gouvernements occidentaux, européens en particulier.
S’exhibant sans pudeur. Dans des séances de rigolade, et autres fous rires de leurs représentants, partagés avec les dirigeants d’Israël, lors des rencontres internationales censées mettre un terme aux massacres et destructions d’infrastructures civiles. La connivence, la satisfaction, des gouvernements occidentaux était éclatante, rayonnante…
Les témoignages sur l’intensité de l’horreur des bombardements sauvages et de la désolation submergeant Gaza se multipliaient, les enfants étant les victimes les plus nombreuses, authentiques crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. Avant d’en arriver à parler de trêves, d’accords, ou d’autres considérations politiques, l’Occident se révélait, sans honte ni remord, incapable de respecter et d’appliquer les Conventions de Genève (7).
Rappelons que ces conventions internationales, s’imposant à tout belligérant, sont au nombre de 4, auxquelles s’ajoutent deux protocoles additionnels en 1977, et un autre en 2005. Avec pour finalité, dans un conflit armé, d’empêcher les massacres des populations, tout spécialement les enfants, et les destructions d’infrastructures civiles. Interdisant représailles et châtiments collectifs. Evidemment, tortures et atteintes à la “Dignité Humaine”…
Cette obligation morale, politique et militaire, est renforcée dans le cas d’une puissance occupante à l’égard de la nation occupée. Par définition, une école, une station d’épuration d’eau, une centrale électrique ne sont pas des objectifs militaires. Les civils et les enfants ne sont pas des combattants.
Mais, à l’exemple de l’Irak, du Liban, de l’Afghanistan, toutes les infrastructures ont été détruites. Et, les enfants considérés comme des cibles militaires. Sous forme de “dégâts collatéraux”…
A l’occasion, on perçut le silence des “droits de l’hommiste”, des spécialistes du “couloir humanitaire”, du “droit d’ingérence”, de l’intervention armée de l’OTAN pour empêcher des massacres, avec ou sans sac de riz sur l’épaule. Même la star de l’écologie et des droits de l’homme, Cohn-Bendit qui ne cessait de se montrer, pendant des semaines, au parlement européen ou devant des caméras de TV, avec un T-shirt de Reporters Sans Frontières pour la défense du Tibet, était muet et invisible !...
Démonstration, une fois encore, de l’hypocrisie et du cynisme de l’Occident. Ce ne sont pas simplement les conventions de Genève qui ne sont pas appliquées, c’est le droit international dans son ensemble. Et, le blocage des instances censées les imposer.
Depuis plus d’un demi siècle, c’est une quarantaine de résolutions de l’ONU qui ne sont pas appliquées en Palestine. L’ONU, “La Communauté Internationale” se révélant incapables d’exercer la moindre pression pour sanctionner un Etat voyou. Les discussions sur ces points étant systématiquement entravées par le veto des USA, auquel se joignent la plupart du temps d’autres pays occidentaux.
En fait, l’Occident refuse de faire respecter le principe fondamental de l’Humanité et des Droits de l’Homme : celui du droit à l’autodétermination. Cette même Communauté Internationale qui a imposé en quelques mois la création de l’Etat du Kosovo, cette province berceau de la Serbie, à coups de sanctions, d’actions militaires, s’oppose à la protection de l’identité et du territoire de la Palestine.
Dans le sadisme des bombardements de Gaza, le monde et l’opinion publique occidentale, ont pu mesurer l’étendue de la mauvaise foi des dirigeants occidentaux, leur obstination à nier, dans le cas de la Palestine, le droit à l’autodétermination des peuples, le droit international et les Conventions de Genève assurant la protection des populations civiles pendant les conflits.
Gaza n’est pas un “choc des civilisations”, mais l’expression hyper violente de la barbarie coloniale imposée par l’Occident à toute une région.
iii) La “Laïcité” ou la baudruche culpabilisante
Probablement, la prétention occidentale, française tout spécialement, perçue comme étant la plus hypocrite…
La France se distingue par sa “laïcité”, la séparation entre “la religion” et l’Etat. Se glorifiant, du fait de son “modèle laïc”, d’être à la pointe de l’évolution politique dans ce domaine, même par rapport à ses partenaires occidentaux. Bravo, se dit-on ! Dans un premier temps…
La plupart des autres chefs d’Etat, américains, britanniques, européens, y compris en Europe du Nord, n’hésitant pas, en effet, à prêter serment sur un livre religieux lors de leur prise de fonction ou à être, ne serait-ce qu’à titre honorifique, chef de leur Eglise nationale. Avec mention dans leur Constitution, de la religion officielle ou historique…
Dans sa défense et illustration du dogme de la laïcité, la France est capable d’atteindre l’hystérie collective, entretenue par des pyromanes médiatiques, spécialistes en bûchers de la diabolisation. Mais, contrairement au principe de neutralité laïque, s’appliquant aux religions et croyances, la France est en Occident un des pays où le racisme islamophobe est le plus encouragé par le système politique et la propagande qui le sert.
Certains politiciens, philosophes, journalistes, “experts” et autres démagogues, nageant comme des poissons dans l’eau de cette propagande, tirant de confortables revenus de ce qu’ils exploitent comme un juteux fonds de commerce. La haine et le racisme islamophobes, astucieusement camouflés, brassent beaucoup d’argent. Un véritable filon…
Encore plus frappant, ou curieux…
Dans leur politique étrangère, nullement gênés par l’absence de cohérence, les gouvernements successifs occidentaux, la France se voulant chef de file, soutiennent, avec ferveur les plus rétrogrades théocraties. Des régimes ou mouvements, organisant les collectivités qu’ils dominent suivant l’application de textes religieux arbitrairement interprétés par la caste au pouvoir.
En Asie, on assiste à leur indéfectible soutien aux prétentions théocratiques d’un chef “spirituel”, le Dalaï Lama, souhaitant rétablir un régime obscurantiste dirigé par une caste de religieux, associée à de grands féodaux, pour gouverner le Tibet…
Au Moyen-Orient, ils entretiennent les meilleures relations avec la théocratie délirante du clan Saoud, en Arabie. Dans l’obséquiosité et la bousculade, se disputant entre eux les contrats d’armement ou de grands travaux d'infrastructure.
Il s’agit, pourtant, d’un pays théocratique appliquant les principes d’une secte constituée au 18° siècle par des illuminés s’alliant à des féodaux, le wahhabisme. Secte qui n’a rien à voir avec le sunnisme pratiqué par l’immense majorité des musulmans, ou même le chiisme. Tous deux, considérant le wahhabisme comme une calamité pour le monde musulman.
Dans leur volonté d’opposer sunnisme et chiisme par une guerre civile artificiellement suscitée et entretenue, avec pour pivot l’Arabie des Saoud se faisant passer pour les champions du sunnisme, les dirigeants de l’Occident démontrent à quel point ils sont l’otage de l’élucubration de “stratèges” déjantés… (8)
Il est vrai que cette théocratie arrange beaucoup les intérêts des occidentaux. Du moins de leurs “élites”. La corruption colossale de cette dictature familiale, permet en effet d’obtenir des contrats permettant des enrichissements personnels et secrets, dans les paradis fiscaux, pour les politiciens européens et américains. Les fameuses rétrocessions de commissions.
Tout aussi intéressant, cette théocratie permet d’alimenter sans fin la propagande islamophobe nécessaire à la justification, auprès des opinions publiques occidentales, de l’occupation armée du Moyen-Orient : “civiliser les barbares”…
Sur la rive sud de la méditerranée, l’Occident soutient aveuglément un Etat confessionnel : Israël. Etat raciste, pratiquant l’apartheid et le nettoyage ethnique, selon les critères de son idéologie fondatrice : le sionisme. Justifiant sa légitimité d’après la lecture “politique” d’un Livre Saint : la Bible.
Colonisation excluant, des terres conquises militairement, ceux qui ne partagent pas sa religion. Spoliant la terre des Palestiniens, dont beaucoup sont d’ailleurs chrétiens ou d’anciens juifs convertis à l’Islam au cours des siècles…
Le sionisme issu d’un mouvement politique né au 19° siècle, que plus personne ne confond avec la religion qu’est le Judaïsme, est d’ailleurs contesté par beaucoup de juifs de par le monde. Mais les gouvernements occidentaux, et tout particulièrement ceux de la France censés défendre la laïcité, n’éprouvent aucune gêne à aller à l’encontre de leurs grandes déclarations “laïques”…
Bombarder, maintenir sous occupation armée, des populations civiles en prétextant qu’il s’agit d’infâmes islamistes, alors qu’elles résistent au vol de leur terre et à la destruction de leur identité, c’est vouloir faire prendre une baudruche pour la réalité…
En fait, la laïcité, dans sa manipulation politique, n’est qu’un des déguisements du fanatisme
colonial…
iv) La Censure ou la Liberté d’Expression empaillée
Je parcourais, admiratif, l’ouvrage publié à l’occasion du 20° anniversaire du “Festival International du Photojournalisme Visa pour l’Image”, qui se tient chaque année à Perpignan (9). Un des meilleurs du genre dans le monde. Il s’est tenu la première quinzaine de septembre 2008.
Excellente synthèse des tendances et des modes sur le “marché de l’information”. Ce sont les photos et reportages achetés, ou commandés, par les médias. Sans oublier les classiques, comme dans la musique : les photos historiques. A commencer par la couverture du catalogue, reprenant la célèbre levée du drapeau américain par les marines à Iwo Jima. L’équivalent de la 5° symphonie pour un photographe. Tout un symbole, pour un catalogue…
Admiratif, non pas des excellentes photos des meilleurs professionnels travaillant en agence ou en free-lance. Les thèmes sont connus, avec leurs répétitions, ces dernières années, inépuisables comme un disque rayé. Mais admiratif, encore une fois, de l’efficacité de la censure et de la propagande occidentale.
Ces expositions, reflet d’un marché, n’échappent pas aux mille et une astuces de la désinformation et du “lavage de cerveau”... Elles sont un indicateur, d’une totale fiabilité, si l’on veut mesurer l’intensité et les vecteurs de la propagande en Occident. Ce qui doit être vu, et, par défaut, ce qui ne doit pas l’être.
Si vous parcourez cet ouvrage, vous y trouverez les meilleures photos de ces dernières décennies : Mai 68 et guerre du Vietnam, y compris. Un tour du monde de “l’actualité” : Irak, Afghanistan, Kenya, Népal, Iran, Tibet, Darfour, Grozny, la pauvreté, la faim, l’excision, les enfant soldats.
Et, j’en oublie… Evidemment, toute la misère et la violence du monde y sont représentées, sauf dans nos “contrées civilisées”. Paradisiaques, il n’y a rien à dénoncer, à montrer.
Mais, j’ai eu beau tourner les pages, les retourner, dans tous les sens…
Palestine ?... Liban ?... Trou noir.
Palestine ?... Les massacres, la torture, les 10.000 résistants internés sans procès, les humiliations, les camps de concentration, la spoliation des terres, les immenses destructions, maisons, champs, arbres, troupeaux, le désespoir et la colère, endurés par le peuple Palestinien, depuis plus de 60 ans : rien.
Si : une photo !...
Celle d’un soldat israélien debout sur un éboulis, probablement les restes d’une maison Palestinienne dynamitée, avec son fusil prêt à tirer. Comme pour faire rempart face à l’irruption des barbares. Derrière lui, deux enfants israéliens avec des ballons, dont l’un porte la kippa. A Hébron, en 2002-2003, nous précise-t-on. La posture du chevalier “sans peur et sans reproches”. Image subliminale mettant en scène “Le défenseur de l’Occident”… (10)
Liban ?... Les colossaux bombardements du sud Liban de juillet 2006 ?... Les immenses démolitions, les morts, dont de nombreux enfants, les mutilés, les souffrances, les centaines de milliers de mines à fragmentation déversées par avions d’Israël, sur les champs et vergers de la région ?... Toutes les infrastructures détruites : routes, ponts, ports, aéroports, jusqu’à des usines d’embouteillage de lait : rien.
Si : la photo d’un char d’une faction libanaise, pendant la guerre civile dans une rue de Beyrouth, en 1984 !… (11)
Paradoxe d’une profession qui ne cesse de célébrer, dans l’autosatisfaction, ses mérites dans la pratique de l’information, la dénonciation de ce qui est inacceptable dans le monde. En premier lieu, la violence imposée, sans limite, par le fort sur le faible. Feuilletant ce catalogue, la profession du photojournalisme confesse, en fait, sa pratique : “ne rien voir, ne rien entendre, ne rien montrer”. Qui n’ait reçu l’imprimatur de la propagande…
Au fond, rien de surprenant à tenir entre ses mains un livre expurgé de photos, d’informations, de témoignages, sur les exactions de l’Occident dans cette région. Exactions directes, via Israël : massacres et tueries d’une occupation militaire avec dans son sillage une colonisation civile, de forme paramilitaire. Les exactions indirectes, celles de la faim, de la pauvreté, prenant des circuits opaques, invisibles.
“Occulter” est le moteur de la propagande en Occident. On n’interdit pas. Beaucoup plus efficace : on ne diffuse pas. Comme par hasard, “le marché, n’est pas preneur”…
Les massacres de Gaza ont été une démonstration supplémentaire de la puissance de cette propagande, sous forme d’une censure médiatique implacable. Dans tous les pays occidentaux. Il n’y aurait pas eu Internet, les tueries se seraient déroulées dans le silence des médias, comme pour Sabra et Chatila, au Liban en 1982. On l’aurait su plus tard, incidemment, sans photos, ni témoignages.
Cette censure continue. Autre exemple.
Ces jours-ci, on assiste à Londres à un énorme scandale qui a mobilisé le week-end dernier (12) des manifestations devant le Siège de la BBC, à Londres et dans plusieurs villes.
La BBC a refusé, malgré la pression de l’opinion, de ses propres journalistes, de plusieurs parlementaires, de milliers de protestations téléphoniques et d’emails, de diffuser un appel à la charité publique pour collecter des fonds en faveur des Palestiniens de Gaza.
Les appels à la charité publique, sous forme de “spots” ou de “clips”, sont habituellement diffusés par la BBC. Parmi les derniers, on se souvient de ceux sur la Birmanie ou sur le Congo. Seul refus remarqué, toutefois : un “spot caritatif” à la suite des bombardements qui avait écrasé le Liban, en 2006. Pour respecter la “neutralité”. Déjà…
A présent, il s’agit d’un clip de 3 minutes comportant les coordonnées d’un syndicat de 13 associations humanitaires, dont les très sérieuses Croix Rouge et Oxfam. Motif : diffuser cet appel humanitaire irait à l’encontre de la déontologie de “stricte neutralité” exercée par la BBC.
A la BBC, s’est joint le groupe de TV satellitaire Sky de Rupert Murdoch. On connaît le fanatisme sioniste de ce milliardaire possédant des médias sur plusieurs continents. Son appui à la politique de Bush, notamment lors de la préparation, de l’invasion et de la destruction de l’Irak. Des journalistes de la BBC se sont insurgés, en interne, contre la manœuvre de leur direction.
Tim Llewellyn, ancien responsable de la zone Middle East à la BBC, la dénonce aussi, n’hésitant pas à écrire que “la lâcheté de cette décision trahit les valeurs de l’entreprise”. Il rapporte le “mépris” des journalistes à l’égard des dirigeants de la BBC qui affichent pareille position. Ceux qui protesteraient publiquement ont été menacés d’un licenciement disciplinaire immédiat… (13)
Même l’archevêque de Canterbury, le Chef de l’Eglise Anglicane, a tourné en ridicule cette “neutralité” hypocrite. D’après lui, la direction de la BBC démontrait par ce refus, au contraire, sa partialité et le choix de son camp… (14)
Des chaînes privées ont néanmoins décidé de diffuser cet appel : ITV, Channel 4, Channel 5. Juste retour de manivelle : du fait de ce blocage, l’appel a rencontré un formidable succès !... Internet ayant, en plus, pris le relais de la diffusion.
En France : plus facile…
Calme plat. Il n’y a eu aucun “spot” ou acte caritatifs pour Gaza, sur les chaînes de TV et de radio, à part les efforts désespérés de Jamel vite étouffés. Pas de concert organisé, comme pour Ingrid Betancourt ou la Tchétchénie… Exception, quand même, j’ai aperçu un spot de la Fondation de France, pour collecter des fonds destinés aux sinistrés du sud-ouest après la tempête…
Cela n’empêchera pas ces mêmes propagandistes de dénoncer le manque de liberté d’expression, la censure, dans d’autres pays. Dans des campagnes de diabolisation incessantes, aux confortables moyens.
“Casser” du chinois, du russe, de l’arabe ou du musulman, est nettement plus facile que de diffuser un appel à la charité publique, dans un but humanitaire, pour les Palestiniens massacrés…
Liberté d’expression, d’information, en Occident ?...
Moyen-Orient : L’idéologie fossilisée des Croisades
Bien sûr, il y eut aussi la complicité des pays arabes. Notamment, ceux frontaliers ou voisins de la Palestine : Egypte, Jordanie, Arabie saoudite. Complicité au niveau des gouvernements, vigoureusement critiqués par l’ensemble de leur opinion publique.
“Régimes” arabes devrait-on préciser…
Dans chacun de ces pays, ce n’est pas le “pays réel” s’opposant au “pays légal” à la suite d’une distorsion de l’expression politique de la majorité de la population. C’est un peuple désarmé s’opposant à une dictature, militaire dans la plupart des cas, soutenue par l’Occident. Régimes strictement analogues, folklore et contexte locaux mis à part, à ceux qu’endurait l’Amérique latine dans les années 70.
Tous les gouvernements arabes ne soutenaient pas le carnage s’abattant sur les Palestiniens de Gaza. Désaccord ou désunion se manifestaient dans les tentatives de réunions de leurs organisations politiques régionales. La Ligue Arabe, en a été l’exemple le plus pathétique.
La cacophonie de leurs différentes organisations peut prêter à rire, mais elle est en elle-même le signe d’un basculement important. Pour tout observateur et témoin attentifs, deux niveaux d’analyse se dégageaient. Déterminants pour l’avenir de la région.
Chaque sanglant bombardement de Gaza provoquait l’élargissement d’une fracture entre ces régimes et leurs peuples,
et l’apparition d’un sentiment nécessaire d’union, de solidarité, de communauté de destins face à un Occident. Occident dont la violence coloniale n’est que l’expression fossilisée de l’idéologie
des Croisades.
La “rue arabe” ou la fracture entre peuples et dirigeants
Les médias occidentaux se sont efforcés de démontrer que le monde arabe ne se souciait pas du sort des Palestiniens. Leurs gouvernements se montrant incapables de se réunir autour d’une plateforme commune, de déclarations, ou mieux encore, de décisions.
Un “expert” du Moyen Orient (15) ironisait sur le fait qu’au Caire les manifestations n’avaient pas réuni plus de 50.000 personnes, contre 5 millions lors des funérailles de la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum, en 1975. Affirmant, à partir de cette statistique, que “la rue arabe” ne se mobilisait plus pour le “conflit palestinien”.
Prémisses biaisées, conduisant à des conclusions mensongères. Pour ne pas changer. Rien de surprenant devant pareils propos et raccourcis, connaissant ces vecteurs de la propagande des “ziocons”.
Cet “expert” taisait cyniquement que le gouvernement égyptien, comme en Arabie saoudite, s’acharnait violemment contre les organisateurs et les participants des manifestations de solidarité avec Gaza. S’efforçant de les empêcher, dans la capitale essentiellement. Elles tournaient, en effet, au défi et à la dénonciation, dans les slogans des foules réunies, d’un régime corrompu qui ne doit sa survie qu’à l’inébranlable soutien de l’Occident.
Pas un égyptien qui ne soit senti solidaire du peuple Palestinien de Gaza. Des mutineries ont même été signalées dans le corps des officiers refusant d’être affectés avec leurs hommes à la frontière de Gaza. Pour ne pas avoir à bloquer les secours humanitaires ou la fuite des habitants pris au piège. Certains ont dit à leurs généraux qu’ils préféraient se battre contre les assassins, que de ne pas secourir leurs victimes Palestiniennes.
Le gouvernement égyptien en a été ébranlé. Le “président”, Moubarak, est méprisé à l’extrême par son peuple et dans le monde arabe en général. Son cynisme, sa cruauté, l’ont coupé définitivement de tout soutien populaire. Les Egyptiens le surnomment : “la vache qui rit”. Ce qui en dit long sur leur ressentiment...
Dans tout le monde arabe, ce fut l’apparition de manifestations de solidarité des populations, souvent impressionnantes, en opposition à leurs gouvernements à la solde de l’Occident. La fracture entre les régimes despotiques et corrompus, qui ne doivent leur maintien qu’à cet appui, et les peuples, ne cessait de s’élargir à chaque jour de tuerie.
L’Arabie Séoudite connut l’effervescence. Malgré l’interdiction des manifestations. Phénomène inconnu jusqu’à présent, les Saoudiens via la blogosphère ont fait état, massivement, de leur indignation. A tel, point que même la chaîne de propagande saoudienne Al Arabya a dû progressivement atténuer son ton de propagande “pro-Israël”. Les tensions, extrêmement fortes, n’épargnent pas le clan Saoud lui-même…
Ce qui est apparu de façon caricaturale, en Egypte, Arabie saoudite et Jordanie, est signe qu’à terme ces régimes vont être balayés aux premiers bouleversements politiques qui vont inévitablement se produire. Ils n’ont aucune légitimité populaire. (16)
Un autre phénomène a pris une ampleur importante dans l’émotion suscitée par le carnage de Gaza. Face à un Occident qui abrite ses spoliations, et sa pratique de La Loi du Plus Fort, derrière des “valeurs” qu’il n’applique pas, les peuples du Moyen-Orient prennent conscience que la fédération de leurs moyens et de leurs avenirs est plus que nécessaire. Même si les dictatures actuelles, sous travestissement “démocratique”, sont chargées par les occidentaux d’en torpiller les efforts.
Des manifestations ?... Pour le moment, pas de quoi fouetter un chat, diront les adeptes de la realpolitk occidentale… Rien ne sert de s’inquiéter : les gouvernements, la gestion politique et économique de ces pays, sont solidement tenus en main.
Pas si sûr…
La fossilisation géopolitique de l’Occident dans les Croisades
Gaza, dans son drame sanglant, est le rappel d’une réalité que la géopolitique, contrairement aux illusions idéologiques
de la diplomatie, identifie cliniquement en deux volets :
i) L’Occident ne veut pas de la Palestine
Israël ne veut pas la paix et ne la voudra jamais. Israël ne veut pas entendre parler de la Palestine, de la nation Palestinienne, du peuple Palestinien. Tout le monde feint de l’ignorer, du moins la propagande, mais tout le monde le sait : seules les conquêtes territoriales intéressent les sionistes. Les extrémistes sionistes, veulent la disparition de la nation Palestinienne. C’est clair.
Enonçons une autre évidence, que les massacres viennent de prouver. Dans l’horreur, le sang et la souffrance. Soyons encore plus clair : Israël, c’est l’Occident. En fait, C’est l’Occident qui ne veut pas de la Palestine, sinon il y aurait longtemps que les résolutions de l’ONU protégeant cette nation seraient imposées.
A commencer par celles qui ont déjà été votées, depuis longtemps, rappelons-le : dont une quarantaine, non appliquées à ce jour. De plus, l’ONU réagirait dans la seconde devant la gravité des crimes commis en permanence à l’encontre du Peuple Palestinien, si la fin de la colonisation était réellement condamnée, en votant et instaurant de nouvelles résolutions.
Dans la région, pas un interlocuteur, penseur indépendant, responsable politique ou citoyen ordinaire, qui n’estime que l’Occident souhaite une présence coloniale en annexant la Palestine, et au-delà... Comme il en eut la conviction lors des Croisades au 11° siècle. Sous le couvert d’un motif religieux : “sauver le tombeau de Jésus”, “garantir le libre accès aux Lieux Saints chrétiens”, etc.
Réussissant par les armes, pendant deux siècles environ, à se tailler des entités territoriales, royaumes, principautés ou comtés, le long de la côte méditerranéenne de ce qui est à présent la Palestine, le Liban, la Syrie, et une partie du sud de la Turquie :
Royaume de Jérusalem (1099 à 1291), Principauté d’Antioche ((1098 à 1258), Comté d’Edesse (1098 à 1146), Comté de Tripoli (1102 à 1288). Le royaume de Chypre que les croisés se sont disputés comme des voleurs, constitué en 1192, a été annexé par les Vénitiens en 1489, pour passer dans l’Empire Ottoman en 1571…
Au bout de deux siècles, pour la plupart, ces créations artificielles s’étaient dissoutes, absorbées par l’immense région
dans laquelle elles avaient la prétention de s’imposer par la force. Un projet colonial sous habillage religieux, quel qu’il soit, n’a aucun avenir au Moyen-Orient. Cela peut abuser une
opinion publique dans un Occident endoctriné, mais c’est fuir la réalité de l’Histoire…
ii) Le Moyen-Orient n’acceptera jamais un Etat colonial
Le carnage de Gaza est la dernière borne d’un long martyrologue. La greffe ne prendra jamais. La Palestine, la région entière, n’acceptent pas et n’accepteront jamais l’implantation d’un Etat colonial, par la force et la volonté impériale de l’Occident.
Le refus est définitif, irrévocable. Refus d’un Etat confessionnel, théocratique, raciste, instaurant un apartheid inhumain, quel qu’en soit le prétexte religieux ou biblique. C’est un mythe analogue à celui des Croisades qui, à terme, disparaîtra. Il est incompatible avec le droit, avec la justice et l’éthique. Avec l’Histoire.
Evidemment, cela ne va pas s’effectuer d’un coup de chapeau. Soulèvements et horreurs, imbriqués, sur fond de propagande antipalestinienne déchaînée, vont se succéder. Entre tueries, trêves, sommets internationaux. Mais tous les schémas diplomatiques sont dérisoires. Dépassés. Les arrangements imposés par la force, ne pourront durer. Ce ne seront que des chiffons de papier.
L’idée de deux Etats est dépassée. Avec une Palestine sous administration coloniale, sans souveraineté, ni autonomie économique ou politique, en forme de Bantoustan, comme il en fut créé en Afrique du sud du temps de l’apartheid : encore plus obsolète.
Ce n’est pas à l’Occident de décider ou de garantir le sort de la Palestine, ce n’est qu’aux parties de la région de trouver le juste équilibre. Toute intervention ne sera qu’une poursuite des interventions coloniales, vouées à l’échec. Leur durée n’étant due qu’au rapport de force, et non pas au partage d’un destin mûrement réfléchi et accepté.
La construction coloniale de l’Occident en Palestine, sa dictature armée dans la région, s’effondreront. Ces idéologies et comportements, dont les racines plongent dans le Moyen Age, ont vécu. Le Moyen-Orient n’en veut plus. L’Humanité n’en veut plus.
Impossible. Israël détient 200 bombes nucléaires !... Et alors ?... Le Mur de Berlin s’est écroulé de lui-même. Il avait pour fondation plus de 10.000 bombes atomiques et les arsenaux de l’armée soviétique, une des premières du monde, avec des centaines de milliers de soldats…
Pas de solution ?...
Si : c’est à une refondation que nous devons travailler. Dans les mentalités.
Comprendre, enfin, que seul un Etat sera légitime, dans lequel toutes les religions seront reconnues, dans la paix et le respect mutuel. La présence juive qui a toujours été acceptée dans la région, avec les autres religions, ne pourra être vécue que dans le cadre d’un seul Etat, en dehors de tout contexte théocratique.
Cela suppose deux conditions : la première, que la communauté juive ne soit plus l’otage de l’extrémisme sioniste, manipulé par un complexe militaro-industriel surpuissant. Avec l’apparition et le leadership de juifs “éclairés”. Ils sont nombreux, mais n’ont pas encore le pouvoir. Un jour, ils l’obtiendront. La seconde, que la "Communauté Internationale", se libère politiquement du racket de ce même lobby belliciste, qui entrave toute évolution vers la paix.
Qui aurait cru que le projet fou de la domination blanche (white supremacy), en Afrique du sud, avec elle aussi une armée high tech et le soutien aveugle des gouvernements occidentaux, en arriverait à renoncer à l'apartheid et à partager le pouvoir dans un seul Etat, dans un même devenir entre blancs et noirs ?...
Cela prendra le temps qu’il faudra. Le siècle est l’unité de mesure de l’Histoire… Le fruit tombe toujours de l’arbre. Newton s’est trompé. Ce n’est pas l’attraction terrestre qui en provoque la chute. C’est : le “Temps”.
Une question surgit.
Saddam Hussein a été jugé et pendu, avec les applaudissements de “La Communauté Internationale”. Au motif (on n’a pas voulu l’entendre sur d’autres affaires…) d’avoir donné l’ordre de massacrer 400 personnes, d’un village du sud de l’Irak, pour s’être révoltées contre son autorité…
Quel sort, cette même “Communauté Internationale”, va-t-elle réserver aux assassins qui ont ordonné, planifié et, exécuté Le Massacre de Gaza ?...
Le Caïn des Livres Saints, après son crime, fut rongé par le sentiment de culpabilité le restant de sa vie.
Celui de Gaza, sous les vivats de ses complices, en éclate de rire…
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(1) Caïn tue Abel, dans la Bible. Dans le Coran, c’est Qâbîl qui tue Hâbîl.
(2) Suivant l’expression de Pierre Rabhi, dont il faut lire le Manifeste pour la Terre et l’Humanisme : Pour une Insurrection des Consciences, Editions Actes Sud.
(3) Aline de Diéguez, Chroniques de la Palestine occupée – L’axe de l’apocalypse se rue à l’assaut du camp de concentration de Gaza, http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/mariali/palestine/images/image.htm
(4) Lire Jean Ziegler, dont je recommande le dernier ouvrage : La Haine de l’Occident, Editions Albin Michel.
(5) Dans une émission animée par Frédéric Taddeï, Ce soir (ou jamais) sur FR 3.
(6) Chantal Delsol, se qualifiant de “catholique libérale néoconservatrice”, a été élue en juin 2007 à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, section philosophie !... Son humanisme et sa grandeur d’âme se sont illustrés récemment dans le soutien au “philosophe-islamophobe” Redeker, lors d’une des plus répugnantes campagnes racistes orchestrées en France…
(7) Pour les Conventions de Genève voir : http://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/topics/intla/humlaw/gecons.html
(8) Les services spéciaux occidentaux se sont acharnés, en Irak, à faire sauter des mosquées sunnites faisant croire qu’il s’agissait d’actes chiites. Et, réciproquement, le dynamitage des lieux de culte et de pèlerinage chiites, d’actes sunnites. Tout le monde le sait au Moyen-Orient : jamais un musulman ne s’attaquerait à une mosquée, quelle que soit son obédience. Il n’y a que la propagande occidentale pour véhiculer pareilles fables…
(9) Catalogue Visa pour l’Image, du 20° Festival International du Photojournalisme de Perpignan, 30 août-14 septembre 2008, 223 p., Editions Snoeck Gand, 2008.
(10) Photo page 44, avec pour légende : Hebron, Palestine, 2002-2003, in Visa pour l’Image, Op. Cit.
(11) Photo page 34-35, avec pour légende : Beyrouth, Liban, 13 février 1984, in Visa pour l’Image, Op. Cit.
(12) The Guardian, ITV and Channel 4 to air Gaza appeal as pressure mounts on BBC, samedi 24 janvier 2009.
(13) Llewellyn, Tim, The Observer, This cowardly decision betrays the values the corporation stands for, dimanche 25 janvier 2009.
(14) The Guardian, Archbishop joins criticism of BBC refusal to screen Gaza appeal, dimanche 25 janvier 2009.
(15) Antoine Sfeir, dans l’émission TV “C’ dans l’Air” : Gaza attend Obama, du 19 janvier 2009.
(16) Chahid Slimani, Génocide à Gaza : Fin de la récréation arabe, dimanche 25 janvier 2009, http://chahids.over-blog.com/article-26612992.html
Cartoons : Saeed Sadeghi (le volcan) & Massoud Zia (l’enfance brisée avec la Bande de Gaza en forme de rideau).
Tous deux Iraniens, représentant la nouvelle génération de dessinateurs et caricaturistes de ce grand pays réputé, depuis des siècles, pour la créativité de ses artistes.
Source : http://peoplesgeography.com/2008/06/30/the-international-gaza-cartoon-cntest-2008-winners/
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