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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
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Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

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.  Injures

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.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

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Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 11:46

 

 

 

 

 

J’ai appris sa mort le jour de Noël.

 

Nous le savions très affaibli, épuisé, par sa lutte quotidienne contre cette “longue et douloureuse maladie”. Le cancer, pudiquement surnommé ainsi. Lucide et courageux, jusqu’au bout.

 

Il savait son départ imminent. Consacrant ses derniers mois à organiser, inventorier, répartir, archives, manuscrits, livres, correspondances, articles, conférences, photos, prix ou récompenses internationales.

 

Strates successives du passage du temps, d’une œuvre foisonnante. Inestimable témoignage de la création littéraire, théâtrale, cinématographique, du dernier demi-siècle. Dont la British Library recueillera l’essentiel.

 

Nous espérions le voir, l’entendre, le sentir à nos côtés, quelques années encore. Un des derniers intellectuels de stature internationale, dont la vie, l’oeuvre et le combat politique, sont la fusion d’un talent et d’une générosité hors du commun.

 

 

 

 

Je voulais saluer son départ.

 

Au moment de prendre la plume, les atrocités de Gaza m’ont sauté à la gorge. Comme si, au lendemain de son envol, tout ce contre quoi il avait lutté, tirait une salve de défoulement sadique dans un déluge de feu, de mensonges et d’horreurs.

 

Après la disparition, cet été, de Mahmoud Darwich, celle d’Harold Pinter est un rude coup porté à la communauté des “citoyens du monde”. Celle du refus de l’extrémisme d’une idéologie, dite “libérale”. Religion, intégrisme, du culte de l’argent, sous ses formes les plus honorées : la spéculation et la prédation. Se nourrissant de l’exclusion, du fanatisme et de la violence. Violence du Fort contre le Faible. Au seul profit d’une ploutocratie insatiable.

 

Ce n’est pas à un résumé de sa vie, ni de sa production artistique, que je veux me livrer.

 

Vous trouverez tout cela, finement analysé, dans la magistrale biographie écrite par Michael Billington. Critique de théâtre, spécialiste mondialement reconnu de Pinter. Ne sachant pas si elle a été publiée en français, ce sont les coordonnées de l’édition britannique que j’indique. (1)

 

Juste une poignée de pétales, jetés au vent. Affection, reconnaissance, admiration, tristesse, regret, pour un homme, ses forces, ses fêlures, et son œuvre immense…

 

 

Le Dramaturge …

 

Je suis entré dans la création et l’art de ce génie du théâtre, par hasard. Par le cinéma…

 

Un film : The Go-Between. Traduit en français par Le Messager (2). Avec Alan Bates, qui restera un de ses interprètes favoris, au cinéma et dans plusieurs de ses pièces. Julie Christie, tenant le rôle féminin principal.

 

Pinter en était le scénariste, avec l’adaptation d’un roman de L.P. Hartley. Superbe “recréation” à l’écran d’une œuvre littéraire, d’une densité exceptionnelle. Tous les thèmes du théâtre de Pinter, que je retrouverai plus tard, y sont évoqués.

 

Au cœur de l’action, un jeune adolescent propulsé dans le monde des adultes. Découvrant la stratification sociale d’une société britannique, divisée en castes. Dans l’hypocrisie. Manipulé en “messager” par deux adultes pris de passion, que les conventions sociales interdisaient.

 

De messager, il devint observateur, puis impliqué, malgré lui, dans ce qui le dépassait. L’innocence de l’enfance déchirée, en lambeaux, sous le choc de ce qu’il ne connaissait pas : trahison, mensonge, injustice, violence. L’impossibilité de communiquer, d’exprimer. La cruauté de la fatalité. Mais, aussi, découverte de la sensualité, de l’amour, floraison de cette pulsion vitale qui nous lie à notre destinée humaine…

 

On l’oublie parfois, mais Pinter restera un des meilleurs adaptateurs à l’écran de grands romans. Exercice plus que difficile, que peu d’écrivains, d’auteurs de scénarios, réussissent. Travaillant avec les plus grands metteurs en scène de cinéma. Leur collaboration donnant des chefs-d’œuvre, devenus des “classiques”.

 

Parmi ces metteurs en scène, le magnifique Joseph Losey que certains pensent britannique. Alors qu’il était un réfugié politique, un dissident américain, obligé de s’exiler en Grande-Bretagne, lors de la “chasse aux sorcières” organisée par les fanatiques anticommunistes de l’ère McCarthy des années 1950. On lui reprochait ses idées. Le délit d’opinion existe, aussi, dans nos “démocraties”…

 

Les piliers de cinémathèque connaissent The Servant, inspiré d’un roman de Robin Maugham (3). Ou encore, Accident, adaptation d’un roman de Nicholas Mosley (4). Ou encore, fruit de sa collaboration avec le metteur en scène Karel Reisz, “La Maîtresse du Lieutenant français”,  splendide transposition du roman de John Fowles, The French Lieutenant’s Woman, où Meryl Streep interprète un de ses plus beaux rôles (5). Et, tant d’autres…

 

De là, j’ai remonté l’œuvre, comme je l’aurais fait d’une rivière, jusqu’à sa source : théâtre et poésie. Découvrant quelques uns des joyaux de son écriture, que sont les pièces écrites d’abord pour la radio, avant d’être mises en scène au théâtre ou à la télévision (6).

 

Du temps où la radio et la TV (7) étaient autre chose que du matraquage publicitaire, entrecoupé de discussions de café de commerce monopolisées par les Dupont Lajoie (8), ou de la “propagande gouvernementale”.

 

Traduites dans le monde entier, ses  29 pièces de théâtre l’ont hissé, aux yeux des amateurs de théâtre contemporain britannique, à la hauteur de ce qu’est Shakespeare pour le théâtre classique.

 

Ses talents, d’acteur, de metteur en scène, d’auteur, se sont forgés à l’exemple de Molière ou de Shakespeare. En parcourant les routes, au sein d’une petite troupe ambulante, avec des artistes méconnus, mais remarquables. La formation initiale de Pinter se fit dans les salles enfumées, aux effluves de bière brune, des petites villes et villages d’Irlande. Cette Irlande, pour laquelle il gardera tendresse.

 

Pratiquant le théâtre de Shakespeare, évidemment. Et, autres classiques. Aux confins de l’enthousiasme, de la fièvre créatrice et de la misère. Lorsque son fils est né, à Londres, il n’avait pratiquement pas d’argent pour le nourrir, lui et sa mère, dans un entresol où les murs ruisselaient d’humidité.

 

Loin de se dissoudre dans le misérabilisme, ses débuts de carrière sont un exemple d’énergie débordante : travail d’interprétation, de mise en scène, d’écriture, d’idées, de projets. Sportif, il était d’un excellent niveau dans une “discipline” qui le passionnait, le passionnera toujours : le cricket… Dont il tirera une scène d’anthologie, sous forme d’une percutante métaphore sociale, dans The Go-Between.

 

Avant de connaître succès et reconnaissance internationale, il a tout enduré. Aucune aigreur ou frustration. Son intelligence et sa générosité ne pouvaient que les sublimer. Dureté, vacheries d’une société fondée sur des rapports de domination, ont été son laboratoire d’observations de “la comédie humaine”.

 

 

… de La Dignité Humaine

 

Il n’était pas un “produit” des salons londoniens, lustré dans la servilité à l’égard de la nomenklatura. Son œuvre est charpentée par une lucidité, une sérénité, inébranlables.

 

Dans un démontage implacable des relations humaines, des pressions d’une société capable d’écraser l’individu, au point de s’interdire la communication, l’échange, l’expression des sentiments. Entre parents et enfants. Hommes et femmes. Puissants et faibles. Pouvoir et dignité humaine. Ville et solitude.

 

Jusqu’à les débusquer dans le langage et ses silences.

 

Langage, dont il ne cessera de dénoncer la manipulation par les castes au pouvoir et leurs médias, dans le mensonge et le cynisme :

“ Les mots, dans le monde où nous vivons, sont souvent employés pour déformer, dissimuler, ou manipuler, le sens qu’ils sont censés véhiculer… C’est devenu un langage de mensonges.

Ces mensonges peuvent atteindre une telle force persuasive, envahissante, que le menteur lui-même est convaincu de dire la vérité.

Comme cela a été prouvé à maintes reprises, quand les mots sont utilisés avec courage, dans le respect rigoureux de leur sens réel, les utilisateurs de ces mots sont récompensés par les persécutions, les tortures et la mort.” (9)

 

Il ne supportait pas l’hypocrisie, l’abus, la confiscation des mots qui n’ont plus de sens : démocratie, droits de l’homme, droit de vote, liberté d’expression… Si ce n’est de semer ravage et terreur, dans le monde, avec le fanatisme de “la bonne conscience”.

 

Auteur “engagé” ?... Certainement. Mais, il ne défendait aucun système politique. La politique et les politiciens ne l’intéressaient pas. Seules les souffrances, les injustices, les violences, dont ils sont responsables, le préoccupaient. Les totalitarismes ont le même comportement, la même idéologie, les mêmes techniques, quelle que soit leur époque, leur teinture politique…

 

Il aimait rappeler que Kafka, dans Le Procès, n’avait pas écrit contre le stalinisme. Ce régime n’existait pas encore, au moment de la rédaction de son chef-d’œuvre. Mais, contre l’Empire Austro-Hongrois, sa bureaucratie, son oppression policières. Prague vivait sous la botte d’une dictature et d’une occupation militaire “étrangères”. Comme Bagdad, Kaboul ou La Palestine, aujourd’hui. La sauvagerie des immenses ravages en moins...

 

Pinter était inquiet de l’extension constante d’un totalitarisme au sein même des sociétés occidentales, dont la Grande-Bretagne, constatant que :

“… les privilèges de la grande bourgeoisie coexistent avec un développement croissant du pouvoir répressif de l’Etat et nos vies sont de plus en plus régentées par un matérialisme narcissique dans lequel il est mal vu de se dresser contre l’injustice et la corruption.” (10)

 

Ou encore, l’érosion des libertés, dans nos sociétés, avec son mécanisme subtil et pervers :

“… une des préconditions du fascisme – une élite richissime, égoïste et myope, totalement indifférente aux décisions prises en son nom, se forme dangereusement en Grande-Bretagne.” (11)

 

Son intense travail de dramaturge, de création, ne l’empêchait pas de participer à toutes les luttes, sur plusieurs décennies et continents, pour le respect de La Dignité Humaine, contre les guerres, les dictatures militaires, les oppressions, les tortures et les massacres, imposés par l’Occident :

Apartheid en Afrique du sud, dictature militaire en Turquie, Asie (Cambodge, Indonésie, Laos, Philippines, Timor oriental, Vietnam), Amérique Latine (El Salvador, Chili, Guatemala, Nicaragua, Panama), Caraïbes (Haïti, République Dominicaine), Somalie...

 

Bien sûr, la destruction de l’Irak, fondée sur des mensonges. Il fut un adversaire très virulent du gouvernement britannique qui participa à ce crime collectif. Puis, l’Afghanistan…

 

Ses combats sont innombrables…

 

Encore inconnu, il s’était retrouvé dans un commissariat londonien, pour avoir échangé des coups avec un raciste qui l’avait traité  de “sale juif”, dans un bar.

 

Pinter était juif. La branche paternelle, en provenance de Pologne. Celle de sa mère, venant d’Odessa en Crimée. Cette province dont on ne sait plus si c’est l’Ukraine ou la Russie, depuis la chute du Mur de Berlin. La population souhaitant son rattachement à la fédération russe.

 

La défense de son identité juive, lui rendait détestable le fanatisme sioniste. Refusant d’admettre les atrocités, injustices et tueries récurrentes commises à l’encontre du peuple Palestinien.

 

Eprouvant le plus complet mépris pour les différents gouvernements israéliens qu’il considérait comme un ramassis de racistes, belliqueux, corrompus, marionnettes du complexe militaro-industriel, faisant régner la terreur armée occidentale au Moyen-Orient. L’hystérie raciste, anti-arabe, antipalestinienne, qui a imprégné les dernières “élections” en Israël lui donne raison…

 

Condamnant les destructions colossales infligées régulièrement par Israël aux peuples et pays voisins, dans des déclarations et écrits signés aux côtés de Noam Chomsky et d’autres intellectuels juifs courageux. Il n’avait pas hésité, lors des bombardements démentiels du Liban en juillet 2006, à persister et à signer : “C’est Israël le vrai responsable”. (12)

 

On le retrouvera au comité de soutien de Mordechaï Vanunu, cet ingénieur israélien qui a fait connaître au monde l’ampleur du programme nucléaire de son pays. Non signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP). Enlevé à Rome où il s’était réfugié, par le Mossad, il a été condamné à 18 ans de prison pour s’être “exprimé”. Sa peine purgée, il est maintenu en résidence surveillée, dans l’impossibilité de communiquer librement.

 

Autrement dit, Pinter avait tout pour se faire détester des médias…

 

Couvert de prix, de distinctions littéraires, dans le monde entier, il s’est vu décerner le prix Nobel de Littérature en 2005. Présent à Londres, lors de la cérémonie de remise de son prix Nobel, j’ai été impressionné par le “silence médiatique”, dans son pays, sur cet évènement. Ces mêmes médias prêts à célébrer la dernière paire de chaussures de la plus ringarde des princesses chevalines, qui abondent dans ce pays…

 

Il n’avait pas pu se déplacer en Suède pour prononcer son discours et recevoir son prix, immobilisé sur un fauteuil roulant par la maladie. Il avait été enregistré et diffusé sur grand écran. Un modèle du genre, que je vous invite à lire. Limpide et fort. En deux parties. La première sur l’art et la vérité. La deuxième, sur le mensonge et le pouvoir.

 

Il en riait, avec son ironie incisive et son formidable humour :

“Ce fut totalement ignoré par la BBC. Cela n’était jamais arrivé. Certains assurent que la BBC a ignoré le discours (de remise du Prix Nobel) par complicité avec le gouvernement. Je ne le crois pas…” (13)

 

Plongez dans son œuvre.

 

Un exemple de ce qu’est un artiste, un créateur : un messager, un passeur, entre “l’Art” et le “Sens”…

 

Un Go-Between.

 

Car, nos sociétés humaines doivent avoir un “Sens”, une éthique collective, une expression qui ne soit pas celle du seul cynisme. Le “sens de la dignité de l’homme”. Sinon, “l’Art” en est réduit à ces “productions”, similaires aux cadavres d’animaux dans des aquariums de formol, se vendant, avant la crise, à des dizaines de millions d’euros pièce… L’expression du néant.

 

Retenons son testament intellectuel, les dernières lignes de son discours de la remise du Nobel. Il nous rappelle ce que tout “citoyen du monde”, conscient de ses responsabilités, refusant d’être réduit à un "robot-consommateur", se doit de respecter (14) :

 

“ … Je crois que malgré les énormes obstacles qui existent, être intellectuellement résolus, avec une détermination farouche, stoïque et inébranlable, à définir, en tant que citoyens, la réelle vérité de nos vies et de nos sociétés est une obligation cruciale qui nous incombe à tous.

 

 Elle est même impérative.

 

Si une telle détermination ne s'incarne pas dans notre vision politique, nous n'avons aucun espoir de restaurer ce que nous sommes si près de perdre : notre dignité d'homme”.

 

 

 

Gaza - Le Massacre des Innocents...

 

°°°°°°°°°°°°°

 

 

 

(1)   Billington, Michael, The Life and Work of Harold Pinter, Faber & Faber, London, 1997. 418 p.

(2)   The Go-Between, film de Joseph Losey de 1970, avec Julie Christie et Alan Bates. Palme d’or au Festival de Cannes 1971, entre autres distinctions internationales.

(3)   The Servant, film de Joseph Losey de 1963

(4)   Accident, film de Joseph Losey de 1967, avec Dirk Bogarde, Jacqueline Sassard, Delphine Seyrig. Couvert de prix internationaux, dont celui du grand prix du Jury du Festival de Cannes – 1967.

(5)   La Maîtresse du Lieutenant français, film de Karel Reisz de 1981, avec Meryl Streep et Jeremy Irons.

(6)   Voir un “document historique” sur Youtube : l’adaptation télévisée de sa pièce The Collection. En 1976 : http://www.youtube.com/watch?v=bPxLEAfjdIY&feature=related. Avec les grands acteurs du moment : Laurence Ollivier, Helen Mirren, Alan Bates et Malcolm McDowell.

(7)   La BBC était à l’époque des débuts de Pinter, dans les années 60-70, un extraordinaire foyer de créativité et de liberté d’expression. Aujourd’hui, complètement disparu…

(8)   Dupont Lajoie, Film d’Yves Boisset de 1974. Avec Jean Carmet et Jean-Pierre Marielle comme acteurs principaux. Mettant en scène les archétypes du racisme et du fanatisme imbéciles de nos sociétés.

(9)   The Life and Work of Harold Pinter, p. 372, Op. Cit.

(10) The Life and Work of Harold Pinter, p. 330, Op. Cit.

(11) The Life and Work of Harold Pinter, p. 331, Op. Cit.

(12)  John Berger, Noam Chomsky, Harold Pinter, José Saramago, C’est Israël le vrai responsable, Le Monde, 27 juillet 2006.

(13)  “It was totally ignored by the BBC. It never happened. There are those who argue that the BBC's ignoring the speech was to do with its complicity with government. I don't believe that.” http://www.guardian.co.uk/stage/2006/mar/14/theatre.stage

(14)  http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2005/pinter-lecture-f.html

 

Photo Harold Pinter : Eamonn McCabe

Photo de la main d’un enfant Palestinien, sous les décombres de Gaza

 N.B. La traduction des citations de l’ouvrage de Michael Billington est “garantie maison”…

 

 

 

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commentaires

N
Bonjour Georges,J'ai adoré l'interprétation! et surtout continueons à l'ouvrir avec forces et convictions, tout en aimant son prochain! <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> Célébrationd'Harold Pinter mise en scène : Alexandre Zeffassistante : Hélène Thomasscénographie : Sarah Lefèvreson : Jean-Baptite Droulers Cie La Camara oscuraavec Nicolas Buchoux, Philippe Canales, Florent Cheippe, Maroussia Dubreuil, Sophie Neveu, Xavier Legrand,Stanislas Sauphanor, Hélène Thomas, Adeline Zarudiansky. du mardi 5 au dimanche 10 mai 2009du mardi au samedi à 20h30, dimanche à 15h30, relâche le jeudi.Ce spectacle a reçu le prix Théatre 13 Jeunes metteurs en scène et le prix dela Fondation Charles OulmontAujourd’hui plus que jamais, nous sommes soumis à une oppression politique, sociale et morale qui érode nos libertés fondamentales. Ainsi nous refoulons certains de nos besoins vitaux au plus profond de nous-mêmes.Ce comportement apparemment anodin nous permet de nous intégrer au sein de la société, et conduira inévitablement à notre perte. Le pire c’est que nous pouvons ne jamais nous en apercevoir, vivre toute une vie dans un mensonge absolu pour les autres et pour nous-mêmes, fi nir par oublier ce que nous sommes réellement, ce que nous voulons vraiment, pour ne plus être que de simples marionnettes que nous manipulons, formant une société artifi cielle construite sur un mensonge perpétuel.Le seul choix apparent est donc de se taire, de ne pas réfl échir et de continuer à jouer le rôle de notre vie. J’ai vingt-six ans, j’ai choisi un des seuls métiers qui aient pour tâche d’éveiller les consciences, de changer certains comportements. Je ne crois pas véritablement au discours engagé qui se trouve bloqué par les barrières dressées par d’autres discours aliénants. Pinter, en s’adressant au subconscient, réveille en nous des choses que nous croyions inexistantes.L’art n’est à la hauteur que s’il ouvre sur une critique et une remise en question des modèles établis. <br /> Alexandre Zeff<br /> <br /> <br /> <br />
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G
Nadine/Noor, BonsoirMerci pour l'info !J'aime bien la définition que donne de son métier le jeune metteur en scène. Harold Pinter l'aurait aimée...Amitiés
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N
Salam Georges,Je m'empresse contente de recopier l'article trouver dans la revue mensuelle du guide théâtre de mon département. Créée à Londres en 2000,Célébration aura donc fini par être la dernière pièce d'Harold Pinter, prix Nobel de littérature 2005 mort à Noêl l'an passé. Dans un restaurant branché londonien, deux couples attéblés célèbren un anniversaire. ils sont riches, ils sont fières, "conseillers stratégiques", des voyous selon Pinter brandissant les mots et les valeurs comme des armes de subversions massives. Leurs épouses sont soeurs, font dans l'humanitaire et le vulgaire. Leurs voisins de table envieux jusqu'à l'aveuglement, le personnel obséquieux jusqu'à la nausée. Sous le marécage des aigreurs douceâtres, ne demeure que le serveur un peu bizarre qui promène avec lui l'image symbolique d'un grand-père, le seul humain authentique de cette foire à la bêtise. Quand le comité Nobel décerne à Pinter son prix 2005, il le fait en saluant l'homme qui "découvre l'abîme sous les bavardages et se force un passage dans les pièces closes de l'oppression," Rien d'autre dans cette ultine pièce, dont il serait facile de dire maintenant qu'elle sonne comme un testament. Plutôt une célébration de l'homme debout face au monde contemporain, sa langue insidieuse, ses mensonges contournés, ses trahisons morales comme le blanchiment d'une modernité barbare.le jeune metteur en scène Alexandre Zeffuse de Pinter comme d'un révélateur chimique: "J'ai vingt-six ans, je choisi un des seuls métiers qui aient pour tâche d'éveiller les consciences, de changer certains comportements. Pinter, en s'adressabt au subconscient, réveilmle en nous des choses que nous croyions inexistantes."DU 5 AU 10 MAI 2009 au théâtre Studio d'AsnièresJe te raconterai...
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G
Bonsoir Nadine/Noor Je suis content que tu aies apprécié "Le Gardien". Pinter est effectivement un auteur qui prend aux tripes. Si tu as l'occasion de voir "Betrayal", traduit en français par Trahison je crois, je te le conseille aussi... Dans un autre registre, va voir "Slumdog Millionnaire", tourné par un metteur en scène britannique exceptionnel Danny Boyle et des enfants-acteurs indiens, issus des bidonvilles de Bombay, magnifiques. Un régal. Amitiés
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N
Salam Georges,"Le Gardien" est une merveille, j'ai adoré ce film hypnothisant, les acteurs m'ont scotchés, ils m'ont emportée dans un autre univers cinématographique. J'ai aimé me laisser emporter et manipulée par cette valse de l'illusion et des rêves de ces trois hommes.
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G
Bonsoir Nadine/NoorLe blog semble bien se porter... Surtout, quand la gentille marmotte fait son apparition, annonçant le printemps !...Amitiés
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N
Toc toc le blog il va bien le blog!!J'ai commandé le dvd  "le Gardien" de Pinter, j'en parlerai après l'avoir vu, là c'était juste pour causer avant de commencer la journée. Harold Pinter c'était l'ami de Samuel Beckett auteur qui m'a plu dans une certaine période de vie absurde, parce que Samuel Beckett, c'était pour moi l'écrivain de mots et de situations absurdes. Un peu comme la vie parfois enfin, ça dépend...
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G
Cher Truth, BonjourMerci de cette balade intiatique en Palestine et dans l'oeuvre de Kurt Vonnegut. Dont l'extrait de A Man Without a Country est formidable de vérité et d'actualité...Amitiés
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G
Bonjour Nadine/NoorJ'espère que le "bug" a disparu !Amitiés
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T
Cher Georges,en ces temps  de meurtre de la poesie merci d'en promouvoir  le règne . D'abord cellle que porte  votre parole .Et puis celle que véhicule votre prénom .:Non loin de Bethléeme existe une petite église orthodoxe nommée église Saint Georges , pour les Palestinens Eglise "El Khader "Et oui ! Georges Stanechy ! Chez mes amis Palestiniens vous vous appelez "El Khader " ="Georges ", le moine soldat qui terrassa le dragonChaque 5 Mai musulmans et chrétiens se réunissent pour célébrer ce saint auquel sont attribués toutes sortes de bienfaits : il protège les paysans , les voyageurs et les aliénés : il suffit d'attacher les aliénés aux anneaux accrochés aux murs de la cour de léglise pour qu'ils soient libérés de leurs folies par l'intervention de Saint Georges .Je me suis meme demandé si ce n'est pas en raison de ce rite que la Palestine a vu surgir non loin de là , à Bethléèm , au début du XX  siècle, le premier hopital psychiatrique où travaille aujourd'hui mon amie Sama , première psychiatre femme palestinienne . J'ai envie d'ajouter au sillage lumineux que trace Pinter dont vous amenez la grace celui de ces autres anglo-saxons qui nous rendent fiers d'appartenir à l'espèce humaine :je veux parler de John Le Carré, de Gore Vidal et de Kurt Vonnegut .Laissez moi vous offrir , à coté de Pinter que vous nous rendez familier,  Kurt Vonnegut dont je ne lis  jamais les  texte sans avoir la gorge nouée, car voici comment il cause : "Kurt Vonnegut extrait de ses mémoires « A Man Without a Country: A Memoir of Life in George W Bush's America » :  « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît ! ». Beaucoup de gens pensent que ce sont des paroles de Jésus, car il s'agit là de propos qui correspondent bien à ceux que le Christ aimait tenir. Mais cela a été dit, en réalité, par Confucius, un philosophe chinois, cinq siècles avant la levée du plus grand et du plus humain de tous les êtres humains : Jésus Christ.Par l'entremise de Marco Polo, les Chinois nous ont aussi légué les nouilles et la formule de la poudre à canon. Ces Chinois étaient tellement bêtes qu' ils n'utilisaient cette poudre que pour faire de beaux feux d'artifice. Et tout le monde était tellement stupide, dans chacun des deux hémisphères, que personne ne se doutait qu'il y eût quelqu'un dans l'autre.Une chose est sûre : nous avons fait beaucoup de chemin, depuis tout ce temps. Parfois j'aimerais autant qu'on ne l'ait pas fait. J'ai horreur des bombes H et du Jerry Springer Show. Mais revenons à notre Confucius, à notre Jésus et à mon fils Mark, qui est médecin, et qui ont tous dit, à leur façon propre, que nous pouvons nous comporter d'une manière plus humaine et peut-être faire du monde un endroit moins douloureux à vivre. Un de mes êtres humains favoris, c'est Eugene Debs, de Terre Haute, dans mon Etat natal, aux Etats-Unis : l'Indiana.Prenez-en de la graine. Eugene Debs, qui est mort en 1926 - à l'époque, j' avais à peine quatre ans - a été à cinq reprises candidat du parti socialiste aux élections présidentielles. En 1912, il a obtenu 900 000 voix, soit presque 6 % des suffrages populaires, si toutefois vous pouvez vous faire une représentation de ce qu'était une élection, à l'époque. En faisant campagne, il tenait des propos tels ceux-ci :« Tant qu'il y aura une classe inférieure, j'en ferai partie. »« Aussi longtemps qu'il existera une composante criminelle dans la société, j'en serai. »« Tant qu'une seule âme sera encore en prison, je ne serai pas libre. »Y a-t-il une seule chose socialiste qui vous donne envie de gerber ? Les lycées publics ; la Sécu, par exemple ? Quoi, alors ?Quand vous vous levez, chaque matin, au chant du coq, n'avez-vous pas envie de dire : « Aussi longtemps qu'il y aura une classe inférieure, j'en ferai partie. Aussi longtemps qu'il existera une composante criminelle dans la société, j'en serai. Tant qu'une seule âme sera encore en prison, je ne serai pas libre » ?Cela ne vous rappelle-t-il pas le sermon de Jésus, au Mont des Béatitudes ?Bienheureux les faibles, car ils auront la Terre entière en héritage.Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront merci.Bienheureux les prêcheurs de paix, car ils seront appelés les enfants de Dieu.Etc.Cela ne ressemble certes pas aux articles d'un programme électoral du parti Républicain. Pas vraiment le genre de trucs que nous pondent George W. Bush, Dick Cheney, ou Donald Rumsfeld.Pour une raison que j'ignore (mais il doit y en avoir une), les chrétiens les plus en voix, parmi nous, ne citent jamais les Béatitudes. En revanche, bien souvent, les larmes aux yeux, ils exigent que les Dix Commandements soient placardés dans les bâtiments publics. Et bien sûr, ça, c'est le truc à Moïse, et pas à Jésus. Je n'ai jamais entendu l'un quelconque de ces hommes politiques demander que le Sermon sur la Montagne (les Béatitudes) soit affiché où que ce soit.« Bénis soient les miséricordieux » : vous imaginez, dans une salle de tribunal ? « Bénis soient les faiseurs de paix » : au Pentagone ? ! Ne me faites pas rigoler.Il se trouve que l'idéalisme bien tempéré n'est pas fait de petits nuages roses parfumés. C'est la loi ! C'est la Constitution américaine !Mais j'ai l'impression, quant à moi, que notre pays, pour la Constitution duquel j'ai livré une juste guerre, pourrait tout aussi bien avoir été envahi par les Martiens ou par des êtres protéiformes s'insinuant dans la forme corporelle des gens. Parfois, j'aimerais que ce fût le cas. Mais non ; en réalité, ce qui s'est passé, ce que quelqu'un a pris le contrôle de notre pays, moyennant le plus dégueulasse et le plus comédie-de-bas-étage des coups d'état imaginables, dans le style des flics de Keystone.Une fois, on m'a demandé si j'avais des idées pour un reality show authentiquement effrayant. J'ai un reality show qui vous ferait vraiment dresser les cheveux sur la tête : « Les Etudiants notés C de l'université de Yale ».George W. Bush a réuni autour de lui la crème des étudiants médiocres qui ne connaissent ni l'histoire, ni la géographie, au surcroît suprématistes blancs plus-tellement-honteux-que-ça, qui se disent chrétiens, mâtinés - ce qui est encore plus effrayant - de personnalités psychopathes, ou PPs (une définition médicale qui désigne des gens intelligents, dotés d'une personnalité, mais absolument dépourvus de conscience).Dire de quelqu'un qu'il « est PP », c'est poser un diagnostic parfaitement respectable. Comme dire que la personne en question a l'appendicite ou un pied bot. L'ouvrage médical classique, sur les PPs, est le Masque de la Santé mentale [The Mask of Sanity], du Dr. Hervey Cleckley, professeur interne de psychiatrie au Medical College of Georgia. Un ouvrage publié en 1941. Je vous en recommande la lecture !Certaines personnes naissent sourdes, d'autres naissent aveugles, ou avec une autre infirmité. Ce livre, lui, en l'occurrence, traite d'être humains congénitalement tarés, du genre de ceux qui sont en train de faire en sorte que, de nos jours, ce pays et d'autres régions de notre planète déménagent complètement. Ces gens sont nés sans conscience. Or, soudain, ils se sont retrouvés en charge d'absolument tout.Les PPs présentent bien. Ils savent parfaitement quelles souffrances leurs agissement peuvent procurer à autrui, mais ils s'en tapent. Plus exactement, ils ne sont pas en mesure de s'en soucier, car ils sont zinzins. Ils ont pété les plombs !Dites-moi voir : quel syndrome décrirait aussi exactement ces responsables si nombreux chez Enron et WorldCom, etc etc, qui se sont fait des c.uilles en or en mettant leurs employés, leurs investisseurs et leur pays sur la paille, et qui se sentent toujours aussi purs que la neige du matin, quoi qu 'on leur dise, et quoi qu'on pense d'eux ? Et vas-y que je te continue à mener une guerre qui transforme des millionnaires en milliardaires, et des milliardaires en trillionnaires, et vas-y que je re rachète des chaînes de télé, et vas-y que je te finance George Bush, et pas parce qu'il est contre le mariage des homosexuels.Ils sont tellement nombreux, ces PPs sans coeur, qui occupent aujourd'hui les plus hautes fonctions dans notre gouvernement fédéral, comme s'il s'agissait de véritables meneurs d'homme, et non des véritables malades qu'ils sont. Ils ont pris le contrôle. Ils ont pris le contrôle des télécommunications et des écoles, si bien que nous en sommes pas mieux lotis qu'en Pologne du temps de l'occupation.Sans doute ont-ils pensé que pousser notre pays dans une guerre interminable était tout simplement ce qu'il y avait de mieux à faire. Ce qui a permis à d 'aussi nombreux PPs d'accéder à d'aussi hautes responsabilités dans les trusts, et désormais au gouvernement, c'est qu'ils ont un esprit de décision à nul autre pareil. Ils sont tellement décidés à faire quelque chose - n' importe quoi, mais quelque chose - à chaque putain de jour qui se lève qu' ils n'ont pas peur. A la différence des gens normaux, ils ne sont jamais remplis par le doute, pour la simple et bonne raison qu'ils n'ont strictement rien à foutre de ce qui va arriver dans l'heure qui suit. C'est simple : ils en sont incapables. Fais ci ! Fais ça ! Mobilise les réservistes ! Privatise les écoles publiques ! Attaque l'Irak ! Arrête les remboursement de la Sécu ! Mets tous les téléphones sur écoute ! Supprime l' impôt sur la fortune ! Construis une barrière de missiles à un trillion de dollars ! Encule l'habeas corpus, le Sierra Club et le quotidien de Chicago In These Times [Temps présent], et embrasse-moi les fesses !Il y a une faille absolument tragique, dans notre délicate Constitution, et je ne sais pas ce qu'on pourrait bien faire pour arranger ça. Cette faille, la voici : pour vouloir devenir Président, il faut être cinglé. C'était déjà vrai quand j'étais à l'école primaire : seuls, des copains manifestement dérangés du bonnet voulaient devenir chef de classe.Le titre choisi par Michael Moore pour un de ses films, Fahrenheit 9/11, est la parodie d'un grand roman de science fiction de Ray Bradbury, Fahrenheit 451. Quatre cent cinquante et un degrés Fahrenheit, c'est le point de combustion, je le rappelle au passage, du papier, dont sont généralement faits les livres. Le héros du roman de Bradbury est un employé municipal dont le boulot consiste à incinérer des bouquins.Tiens, puisqu'on parle d'autodafés de bouquins, je tiens à féliciter les bibliothécaires, qui ne sont pas spécialement réputés pour leur force physique, mais qui, dans l'ensemble des Etats-Unis, ont résisté vaillamment à des malfrats anti-démocrates qui voulaient enlever certains livres de leurs rayonnages. Ces bibliothécaires libraires ont même détruit des fichiers plutôt que de devoir révéler à la police de la pensée les noms de personnes qui leur avaient demandé tel ou tel de ces bouquins.Ainsi, l'Amérique que j'aime existe encore. Sinon à la Maison Blanche, sinon à la Cour Suprême, sinon au Sénat, sinon à la Chambre des Représentants, sinon dans les médias, l'Amérique que j'aime toujours existe encore. Au guichet de nos bibliothèques publiques.Toujours à propos de livres : nos sources d'information quotidiennes, les journaux et les chaînes de télé, sont aujourd'hui tellement lâches, tellement ensuqués, tellement peu l'esprit en éveil dans l'intérêt du peuple américain, tellement peu informatives, qu'il n'y a que dans des livres que nous pouvons encore apprendre ce qui est en train de se passer.Je citerai un exemple : l'ouvrage House of Bush, House of Saud [La Maison Bush, la Maison des Saoud] de Craig Unger, publié en début 2004, cette année humiliante, honteuse, imbibée de sang.Au cas où cela vous aurait échappé, sachez qu'après une élection honteusement bidonnée en Floride, dans laquelle des milliers d' Afro-Américains ont été arbitrairement privés de leur droit de vote, nous osons nous présenter devant le reste du monde comme des amoureux de la guerre fiers, souriants de toutes leurs dents, sans pitié et la maxillaire en avant, munis d'une armurerie horriblement puissante - auxquels rien ni personne ne résiste.Et, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, nous sommes désormais aussi redoutés et haïs, dans le monde entier, que le furent les nazis naguère.Et à très juste titre.Au cas où ce détail vous aurez échappé, sachez que nos dirigeants non-élus ont déshumanisés des millions et des millions d'être humains, au seul motif de leur religion et de leur race. On les écharpe, on les tue, on les torture, on les emprisonne tout notre saoul.C'est du gâteau.Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, nous avons aussi déshumanisé nos propres soldats, non pas en raison de leur religion ou de leur race, cette fois-ci, mais en raison de leur appartenance aux classes sociales défavorisées.Et vas-y que je te les expédie n'importe où. Et vas-y que je te leur fasse faire n'importe quoi.Du gâteau, je te dis !Le facteur O'ReillyAinsi, je suis un homme apatride, n'étaient-ce les bibliothécaires et un canard de Chicago, In These Times.Avant que nous attaquions l'Irak, impérial, le New York Times jura ses grands dieux qu'il y avait là-bas des armes de destruction massive.Albert Einstein et Mark Twain avaient perdu toute illusion sur l'espèce humaine, à la fin de leur vie, bien que Twain soit mort avant la Première guerre mondiale. La guerre est aujourd'hui une nouvelle forme de jeu télévisé, et ce qui avait rendu la Première guerre mondiale particulièrement amusante, ce furent deux inventions américaines : le fil de fer barbelé et la mitrailleuse.Le shrapnel [obus à fragmentation, ndt], lui, a été inventé par un Anglais, du même nom. Et vous, vous n'aimeriez pas que quelque chose porte votre nom ?Comme mes distingués maîtres Einstein et Twain, je rends mon tablier, moi aussi. Je suis un vétéran de la Seconde guerre mondiale et je dois avouer que ce n'est pas la première fois que je capitule devant une machine de guerre sans pitié.Mes derniers mots ? « La vie n'est pas une façon de traiter un animal. Même pas une souris. »Le napalm sort des labos de Harvard. Croix de fer, croix de bois. C'est pure vérité !Notre président est chrétien ? Et alors, Adolf Hitler, lui aussi, l'était. Que pouvons-nous dire à nos jeunes, maintenant que des personnalités psychopathes - c'est-à-dire des personnes totalement dépourvue de conscience, de sentiments, de pitié et de honte - ont piqué tout le fric du trésor de notre gouvernement et de nos firmes, et qu'ils se le sont entièrement accaparé ?© 2005 Kurt Vonnegut Extracted from A Man Without a Country: A Memoir of Life in George W Bush's America, to be published by Bloomsbury on February 6, price £14.99
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N
Salam Georges,Problèmes techniques chez moiQuand on souhaite Cliquer ça ne fonctionne pas  page blanche.Il faut aller dans Catégorie Artistes Ecrivains et là ont peut lire ton article que j'imprime pour le relire ce soir et y ajouter ma touche. Ta sensibilité d'homme me touche.Toi et ta sensibilté!
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