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Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes... Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage. Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas. A contre-courant...

Tina Modotti : Splendeurs et Orages ...


Une femme au destin de météorite : Tina Modotti. Personnage de roman ? Réducteur. Aucune héroïne de roman ne lui arrive à la cheville...

 

Une des grandes photographes du XX° siècle. Artiste comblée de dons : de la beauté jusqu'à la maîtrise des langues. Elle en parlait six (1). Avec autant de succès dans ses débuts au théâtre qu'au cinéma. Hollywood en avait fait une des premières "femmes fatales" du cinéma muet, recherchée pour sa splendeur brune.

Sa rencontre et sa collaboration avec celui qui allait devenir un maître de l'art photographique, Edward Weston, allaient déterminer ses choix artistiques : la photographie.

 

Ils partirent vivre au Mexique pour partager ce qui fut un âge d'or culturel, avec les grands artistes muralistes tels David Siqueiros ou Diego Rivera, ou la célèbre peintre Frida Kahlo.

 

Pendant sept ans, de 1923 à 1930, elle perfectionna sa technique photographique et trouva son expression personnelle. Elle ne voulut pas limiter cet art à l'esthétisme ou au culte de la forme, mais l'élargir au vécu de la société.

La situation de la paysannerie mexicaine était dramatique. Les grands propriétaires fonciers descendants des colons espagnols, avec l'aide des barons affairistes nord-américains et européens, réussissaient, depuis des décennies, à écraser les revendications des paysans, essentiellement "indiens" spoliés de leurs terres, assassinant leurs leaders dans la foulée : Zapata (2) ou Pancho Villa (3).

Elle milita pour les aider à organiser leurs revendications et pour défendre leur dignité. La célèbre photo "La femme au drapeau" est un exemple de cette fierté retrouvée dans la lutte. Elle réalisa quelques unes des plus belles photos de la vie mexicaine.

 

Sa lutte contre l'injustice et les dictatures est indissociable de son art et de sa vie. Elle en paya le prix. Son compagnon d'alors, Mella, opposant cubain à la dictature militaire du général Machado, fut assassiné sous ses yeux.

Sa vie était liée à
 un monde où les frontières n'étaient pas celles de l'exclusion, mais celles de l'appartenance. Née en Italie, elle a immigré avec ses parents en Autriche, puis aux Etats-Unis, pour faire du Mexique son pays d'adoption.

 

Expulsée en 1930, sous le prétexte d'avoir participé  à un complot contre le "président" du Mexique, après avoir été mise en cause dans l'assassinat de son propre compagnon.

En fait, son militantisme gênait et la campagne de presse diffamatoire, dont elle fut victime, est étudiée dans les universités comme modèle des manipulations de l'information par les médias (4)
. Un exemple parfait de "diabolisation". 

Séjournant en France, en Allemagne. Puis, participant pendant 3 ans à la guerre civile espagnole comme infirmière sous le nom de guerre de Maria. Trouvant refuge à Moscou, suite à l'échec de la résistance républicaine, où elle s'occupa des réfugiés et exilés politiques.


Les Etats-Unis refusant son retour en Californie, Tina Modotti revint finalement au Mexique sous un nom d'emprunt pour mourir dans un taxi, d'une "
crise cardiaque", en 1942. Elle avait 46 ans.

 

Certains (5) mettent en doute la cause officielle de sa mort et parlent d'un meurtre. Règlement de comptes entre factions rivales du communisme, après la guerre civile espagnole ?  Au Mexique s'affrontaient trotskistes et staliniens. Trotski, lui-même, y fut assassiné par un agent stalinien. Exécution, par des services spéciaux, d'une militante déterminée ?

 

Nul ne le sait. Ce mystère ajoute à la grandeur de son courage et de sa générosité. Enterrée au Mexique, l'épitaphe de sa tombe a été rédigée par Pablo Neruda.

A
"stormy life", disait d'elle,  Edward Weston : une vie d'orages et de tumultes (6).

 

Un film reste à faire sur cette vie...

 

 

 

 

 

 

 

(1)    Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Russe.

(2)    Assassiné en 1919.

(3)    Assassiné en 1923.

(4)    Araceli Alvarez, The Media as an Image Maker/Breaker : The Case of Tina Modotti and its Literary Representation, Thesis, Faculty of the Virginia Polytechnic Institute and State University, July 31 2000.

(5)    Diego Rivera, entre autres.

(6)    Crédit photos : Comitato Tina Modotti. De haut en bas : Portrait (San Francisco) - Misère - Femme au drapeau.

 

 

 

 

 

 

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G
Chère Nadine/NoorAu contraire ! Il faut les conserver.Elles font écho au travail photographique de Tina Modotti qui, dans l'esssentiel de son répertoire, a dénoncé l'enfermement et la souffrance du peuple Mexicain, amérindien, vivant l'oppression de la caste supérieure. Héritage des colons espagnols et des métis. Symbole de toute l'Amérique latine.Amitiés
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N
Salam Georges,Ta suggestion me convient, mais après cette idée les photos ci-dessus n'ont plus grand intérêt d'être disposées ainsi. Je te propose de les retirer pour la prochaine illustration de tes articles. C'est pas bien comme ça! qu'en dis tu?
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G
Chère Nadine/NoorExcellente photo. Poignant symbole de l'enfermement du peuple Palestinien.Enfermement dans l'oubli, la solitude et la violence de son destin. Le cheminement de cette petite fille, quittant l'ombre pour entrer dans la lumière, quoiqu'en décident les sionistes et leurs alliés, préfigure leur libération et leur renaissance.Je te suggère de poster tes photos en commentaires pour illustrer les articles sur le même thème. Par exemple, si tu as des photos sur des femmes Palestiniennes tu en postes sur l'article "Tahar..." (le n°2). Pour montrer les conséquences du traitement de "la femme" par la colonisation occidentale. Et, sur d'autres à venir. A ton choix. Par deux ou trois, pour ne pas en diluer l'impact. Précise bien l'endroit, pour renforcer l'authenticité du témoignage.Amitiés
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N
Celle -ci je l'aime bien elle représente leur grandeur d'âme leur espoir toujours grandissant ces fleurs qui ne cessent de fleurir entre les murs de beton. A bientôt.
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N
suite malheureusement
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N
Salam cher Georges,Voiçi les photos je ne sais pas comment te les présenter je t'en dépose une maintenant. C'est les camp d'Aîda en Palestine pas loi du mur qui les cible du haut de leur mrirador étrange sensation d'un silence pesant les enfants sont pris dans un étau à gauche à droite en haut. Ce camp est encerclé de murs. Georges je ne sais pas comment placer les photos soient je les place les unes derrières les autres. Ou je t'envoie l'adresse où j'en ai selectionnées quelques une et libre à toi de les utiliser à ta guise. Les regarder me fait mal au coeur.
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N
Cher Georges,Je n'ai pas oublié simplement, je n'arrive pas à trouver la manip pour te les envoyer.
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G
Bonsoir Nadine/NoorElles n'apparaissent pas sur ton dernier envoi...Amitiés
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N
Georges, ce sont des photos que j'ai prises lors d'un voyage en Palestine 2007. 
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G
Bonjour Nadine/NoorOk. De Tina Modotti ?Amitiés
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N
Salam Georges,<br /> <br /> Acceptes-tu que je dépose sur ton blog une ou deux photos que j'ai selectionnées pour le Monde2 ?
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N
Re-bonjour GeorgesJe transmet, je sais qu'elle appréciera même virtuelle,un artiste a besoin d'encouragelents et de soutien pour son travail et sa sensibilité. Je l'ai rencontrée en Palestine c'est une femme discrète et disponible à l'Autre. Lire absolument l'article parut dans Challenge de ce mois-ci Le Coran et la crise financière époustoufflant! surtout en ces derniers jours de Ramadan j'aime bien les trucs de la vie comme ça!Merci pour vos amitiés virtuelles.
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G
Bonjour NadineMerci de ce lien vers ce site de photos que j'ai visité. Je ne le connaissais pas et j'invite tous ceux qui ont le temps d'y effectuer une ballade. Poignantes images sur le martyre du peuple Palestinien. Notamment, celles où l'on voit la soldatesque de l'occupant empêcher les Palestiniens de se rendre sur les lieux saints de Jérusalem pour le dernier vendredi du Ramadan. Pays démocratique ?... Liberté de culte ?...Bouleversantes, aussi, celle sur l'Afrique.Avec un formidable instinct de survie et de vie, de ces femmes, hommes, enfants, qui arrivent à transcender la barbarie humaine, par le rire, la joie et l'amour que l'on échange, perçoit au travers de ces remarquables instantanés de vie.Bravo à cette photographe.Amitiés
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N
Bonjour Georges,Je vous mets un lien d'une amie photographe. J'espère que le lien va fonctionner car c'est plus magique quand on clique dessus pour découvrir son univers de photographe et d'engagée.www.annepaq.com/  
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