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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 14:17

 

 

Beaucoup de nos amis de Tunisie, du Maghreb et d'ailleurs ont été profondément choqués de l'attitude du nouvel ambassadeur de France à Tunis, Boris Boillon. Certains me l'ont écrit.

 

Je les comprends et j'en ai honte.

 

Cet incroyable numéro de goujaterie, qui grâce à Internet s'est diffusé dans le monde entier, est sidérant.

 

Les radios et TV de la propagande du gouvernement français (cf. Antenne 2, le journal de 13h présenté par Laurent Delahousse du dimanche 20 février), se sont rapidement mis en oeuvre pour gommer l'évènement en présentant ce voyou comme étant :

"... la nouvelle génération des ambassadeurs de France au parler franc et direct "...

 

Car, nous sommes face à un authentique voyou. (*)

 

 

. 
Déplorable illustration de ce que j'ai dénoncé à plusieurs reprises dans ce blog, du "délabrement complet" de la diplomatie française...

 

Cet "ambassadeur" est l'archétype du jeune freluquet, aussi arrogant que stupide. Son attitude relève du comportement du colon raciste, inculte quant aux règles élémentaires non seulement de la courtoisie, mais encore plus important, de l'hospitalité quand on est "reçu" dans un pays "hôte"...

 

Ce comportement de "racaille" n'est que l'écho de la "voix de son maître"...

 

Echo d'une diplomatie en ruines. Qui ne sait même plus, comme le rappellent les Tunisiens eux mêmes, qu'un ambassadeur, avant d'ouvrir "le bec", doit être "agréé" par le pays, reçu par le chef de l'Etat pour présenter ses "lettres de créances". Et, non pas envoyé comme un "préfet" dans un "département" ou une colonie... (**)

 

Mais, les désastres diplomatiques français ne se comptent plus. Qu'on se souvienne avec la Chine au moment des Jeux Olympîques, ou récemment avec le Mexique...

 

Ignorance, bêtise, inculture, arrogance : tout y est.

 

La France décadente sombre, pire que dans l'indignité : dans le "ridicule" !...

 

 

 

 

 

 

 

 

(*)  Estampillé par l'appareil de désinformation médiatique : "... parle l'arabe couramment". Comme pour légitimer les dérapages du personnage...

Parmi les racistes les plus fanatiques, anti-arabes et islamophobes, que je connaisse, tant francophones qu'anglophones, figurent des "spécialistes de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient", parlant couramment l'arabe. Certains viscéralement nostalgiques de "l'Algérie française" ou de "l'Egypte britannique"...

La figure tutélaire de ce type d'orientalistes est le célèbre agent secret britannique Laurence d'Arabie (de son vrai nom : Thomas Edward Lawrence), maîtrisant l'arabe, le turc et plusieurs dialectes bédouins. Qui fut un des principaux organisateurs et meneurs de la "révolte arabe" contre l'Empire Ottoman, lors de la première guerre mondiale. Le but étant de créer des monarchies de marionnettes pour les inféoder à l'Empire britannique, afin de s'emparer de leurs richesses pétrolières et gazières.

Au-delà du cliché romantique de la propagande de son pays, imbu de la "supériorité de sa race", fervent admirateur des Croisades, il n'était qu'un idéologue forcené de l'impérialisme britannique. Et, malgré sa foncière francophobie, du colonialisme occidental.

Lire sa biographie, la moins "fantasmée", par Lawrence James : The Golden Warrior - The Life and Legend of Lawrence of Arabia, Abacus, Londres, édition 2005, 523 pages. 

(**) Cf. mon commentaire, en réponse à mon ami Chahid, n° 13.

 

 

 


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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 20:44

 

 

« Chaque matin, pour gagner mon pain, je vais au marché où l’on vend des mensonges et plein d’espoir, je me range du côté des marchands… »

Jean-Luc Godard (1)

 

 

 

 

Et, le Soleil se leva !...

 

Cette image du splendide poème chanté par l’artiste québécois Richard Desjardins ne me quittait pas face à la joie du peuple Egyptien, à l’annonce de la démission du tyran qui l’opprimait dans la sauvagerie et la honte depuis plus de trente ans.

 

Dans sa chanson, Richard dénonce l’Empire qui surgit pour asservir un peuple. Avant de le spolier, le violenter, sous la menace, le chef de la soldatesque demande dans un mégaphone : « Qui est le chef ? Et, qu’il se lève ! »…

 

« Et, le Soleil se leva !… ».

 

Magnifique métaphore, pleine vérité. Le Temps, l’Histoire, triomphent toujours de la violence, de l’arrogance de ceux qui pensent que l’esclavage des peuples et nations est le privilège éternel du plus Fort.

 

Egyptian-Revolution-3.jpg

 

L’aveu

 

Obama ne m'a jamais paru aussi pathétique que dans sa déclaration, prenant acte du renversement de son protégé. Je le regardais en direct sur une TV : visage fermé, élocution crispée, une tête d’enterrement ! En complet déphasage avec les propos qui se voulaient empreints de sympathie à l’égard de la nation Egyptienne rassemblée dans une immense allégresse. Les déclarations des pantins-vassaux européens, qui suivirent, ne valaient guère mieux.

 

Dans ce non-dit, lugubre, du président des USA : l’aveu…

 

D’une immense défaite pour  l’Empire.

 

D’abord psychologique. Remettant en cause son emprise sur la région, fissurant toutes les dictatures installées par ses soins et ses armes. Jusqu’au bout, les USA, Israël, l’Europe, les occidentaux, ont essayé de sauver le dictateur, leur créature depuis des décennies. Souhaitant écraser la Révolution, ils voulaient faire tirer sur la foule, comme ils l’ont fait dans de multiples pays pour sauver les dictatures à leurs ordres.

 

Installant pour cela, en tant que vice-président, le tortionnaire de son régime sanguinaire, surnommé « Sheikh Al-Torture »… Un tueur sans état d’âme, réputé pour son “raffinement”. Se livrant, entre autres pratiques suaves pour terroriser davantage ses victimes lors d’interrogatoire qu’il lui arrivait de superviser personnellement, à l’exécution d’un détenu au préalable réduit en loque, par un coup de karaté …

 

Tirer sur la foule. Comme à Bangkok, il n’y a pas si longtemps. Comme ils l’avaient fait lors de la révolte des Mexicains rassemblés pacifiquement, en famille, sur la grande place de Tlatelolco. Des centaines de morts, disparus, suite à la fusillade de l’armée mexicaine, la nuit du 2 octobre 1968. (2)

 

En Egypte, les occidentaux avaient à leurs bottes tout l’appareil répressif, police et services secrets, la garde présidentielle, et l’armée de l’air. Ils n’ont pas réussi à faire adhérer l’armée de terre, à part quelques généraux, à leur projet. C’est ce qui a fait basculer la décision. Gênés aussi, les temps changent, que le reste de la planète les observe “à la fenêtre”, regardant jusqu’où leur cynisme allait les mener, grâce aux liaisons Internet difficile à censurer.

 

Egyptian-Revolution-2.jpg

 

 Le déni

 

Bien sûr, perdre une bataille n’est pas perdre la guerre se disent les stratèges de l’Empire. Ils vont tout faire pour mettre en pratique ce qu’ils savent si bien faire, et qu’ils sont en train de programmer en Tunisie. Trois objectifs immédiats : 

 

i) Conserver la politique étrangère et la défense nationale

 

Bloquer par tous les moyens une évolution politique similaire à celle de la Turquie, qui a réussi à conforter son régime parlementaire après avoir remis les militaires à leur juste place : celle des casernes. Leur rôle n’étant pas de gouverner. Car, ce n’est pas l’exemple Iranien qui leur fait peur, mais l’exemple Turc.

 

La Turquie, pays de 75 millions d’habitants en pleine croissance économique, s’émancipe de plus en plus. Faisant entendre sa voix et ses désaccords. Erdogan est le seul chef d’Etat à avoir, au sommet de Davos de 2009, dit publiquement ses quatre vérités à Simon Peres sur les crimes commis en Palestine…

 

On a vu aussi le courage des Turcs, lors du massacre de la Flottille de la Liberté apportant une aide humanitaire à la population de Gaza. Ils viennent de sortir un film sur ce crime contre l’humanité et acte de piraterie, non condamnés par l’ONU, qui connaît un succès international : Valley of the Wolves Palestine.

 

Une suite au célèbre film donnant lieu a une série TV, La Vallée des Loups en français, sur le comportement de la soldatesque occidentale en Irak avec, notamment, la condamnation d’une de leurs pratiques favorites le massacre des populations lors des mariages…

 

Films et séries, évidemment, censurés en Occident et dans les dictatures à son service.

 

Le dynamisme de leur industrie cinématographique produisant Films et séries TV à gros budgets, dont l’engouement dans les pays arabes et ailleurs est colossal, inquiète beaucoup les spécialistes de la désinformation. Il est le signe de l’indépendance ultime : celui de la réappropriation de sa Culture et de son Histoire. Allant à l’encontre des schémas de propagande et d’autosatisfaction de l’Empire.

 

Si cette attitude à la “de Gaulle” se généralisait au Moyen-Orient, cela va faire subitement beaucoup « d’indépendances » à gérer. Et, sombre perspective, annonciateur de la fin des multiples bases et centres de tortures occidentaux dans la région, couvrant les pillages…

 

Il est, en conséquence, vital, prioritaire, pour l’Empire de conserver à son seul usage les privilèges d’une authentique souveraineté de l’Egypte : la politique étrangère et les forces armées. Pour cela, truquer les élections en éliminant tous ceux qui ne voudraient pas souscrire à ses directives, prétendant affirmer une volonté d’autodétermination en politique étrangère et défense nationale.

 

Pour ce qui est de la prétendue aide et assistance militaire, d’environ 1,5 milliard de dollars chaque année (l’aide civile n’est que de 250 millions de dollars…), rappelons qu’elle retourne à son point de départ puisque les achats d’armes bénéficient aux industries de l’armement US. De plus, dans du matériel dépassé, obsolète, ou “bridé”, et largement tourné vers la répression, les performances du matériel livré, tant des forces terrestres qu’aériennes, étant contrôlées par Israël.

 

 

ii) Conserver la mainmise sur l’économie égyptienne

 

Le contrôle l’appropriation du système économique est un gage de servitude. L’Egypte la subit déjà. Elle va être renforcée : système bancaire et financier, services publics rentes de situation type télécoms, eau, transport, etc., investissements et industries de sous-traitance, avec interdiction d’accès aux hautes technologies dans tous les domaines, étant les principales orientations fixées.

 

Comme en Afrique du sud, où la chute de l’apartheid a permis la création d’une petite bourgeoisie, hormis les dignitaires politiques rapidement corrompus. Mais, le peuple Sud-Africain dans son immense majorité vivant dans la misère, encore spolié des gigantesques richesses minières du pays. Restant toujours la propriété des occidentaux, essentiellement par l’intermédiaire de groupes miniers canadiens ou australiens.

 

 

iii) Empêcher toute “épuration”

 

Ne pas toucher à l’infrastructure de l’appareil répressif. Eviter toute “vague” qui étalerait bien des secrets d’Etat. Imposer une "commission de réconciliation", comme les occidentaux l’ont imposée en Afrique du sud. Pour étouffer toute épuration, procès publics, nationalisations des biens spoliés, et condamnations de tous les tortionnaires, profiteurs, indics et "collabos" de la dictature.

 

L’essentiel, dans ce type d’opération, de mascarade, n’étant pas la réconciliation nationale mais avant tout bloquer toute fuite démontrant l’implication des occidentaux dans la répression, son organisation, sa mise en place de moyens, ses conseils techniques et l’apport de ses spécialistes es-tortures.

 

Egyptian-Revolution-4.jpg

 

Tartuferie et Torture

 

Evidence : aucune remise en cause de la politique de l’Occident. Les médias de l’Empire, très réactifs à la suite du discours d’Obama, déballaient sans transition leur nouvel arsenal de propagande. Chantant les louanges d’Obama et de l’Occident des Lumières, qui grâce à leur patiente sollicitude avaient conduit les pays arabes à l’âge adulte, parvenant enfin à se libérer des dictateurs, et de leurs régimes corrompus, qu’ils s’étaient choisis…

 

Cynisme sans borne.

 

J’entendais sur une chaîne de TV un "politologue-spécialiste du monde arabe” dire que cela allait faire tâche d’huile et s’étendre en Chine !... Apparemment, ce distingué "expert-du-monde-arabe", emporté dans sa fulgurante analyse se retrouvait en Asie, par vol sans escale, après avoir survolé la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Yémen, les monarchies pétrolières d’opérette, les yeux fermés !... (3) Tout juste s’il n’allait pas se retrouver au Venezuela ou, encore, à Cuba.

 

On a beau se vouloir adepte du pacifisme et de la non-violence, sincèrement : il y a des paires de claques qui se perdent. Alors que l’écroulement de l’idéologie du Choc des Civilisations devrait emmener, immédiatement, les pays occidentaux à une profonde remise en cause de leur vision, de leur politique étrangère... C’est l’aveuglement impérial qui poursuit sa course, dans le mur. Cet obscurantisme, ce fanatisme, qui nous déconsidèrent aux yeux du reste de la planète.

 

Se posent en effet trois exigences, que notre tartuferie n’est plus en mesure de contourner :

 

1. Arrêter l’instrumentalisation des Droits de l’Homme et de La Dignité Humaine servant à couvrir nos crimes et complicités, mais en réaffirmer, en renforcer les obligations :

=>  Condamner la torture. Mettre au ban des nations, les régimes et les personnes qui l’organisent, la pratiquent. Les traduire devant le Tribunal International de la Haye pour crimes contre l'Humanité. Qui sont, rappelons-le, imprescriptibles !

=>  Condamner la pratique de l’internement de toute personne sans procès. Ce sont des milliers de personnes qui croupissent dans les geôles des dictatures, et entreprises coloniales occidentales de la Palestine à l’Afghanistan.

=>  Condamner l’enlèvement de tout national, quel qu’en soit le prétexte, jugé par des tribunaux qui ne sont pas de son pays pour des crimes réels ou supposés commis sur le territoire de sa nationalité. Guantanamo étant l’archétype de l’abjection pour l’Occident, quant à cette pratique banalisée.

=>  Interdire  l’internement des enfants dans la stricte application de La protection des Enfants imposée par la charte de l’ONU. On parle des "enfants soldats", mais jamais des "enfants emprisonnés" pour fait de Résistance, aux dictatures, aux aventures coloniales, en Palestine, en Irak, en Afghanistan. Des milliers.

 

2. Condamner le racisme anti-arabe et l’islamophobie qui sont des instruments de propagande dans les pays occidentaux. Encouragés, bénéficiant de tous les moyens, dans tous nos médias, dans l’impunité absolue. Avec pour effet d’endoctriner les opinions publiques afin de camoufler nos soutiens aux dictatures et les pillages auxquels nous nous livrons dans leurs pays.

 

3. Revoir nos principes et actions diplomatiques qui soutiennent les régimes sanguinaires opprimant les populations civiles, sur tous les continents, dans des élections truquées dont toute opposition est bannie, si ce n’est sous forme de simulacre.

 

Mesures, principes et dispositions ne sont que chiffons de papier si nos propres dirigeants, responsables, politiques, économiques, n’ont aucune éthique.

 

Voir nos dirigeants, tous partis confondus, se rendre en vacances dans des dictatures, à l’invitation des tyrans pour être logés dans des palaces, en caravane, avec épouses, concubines et courtisans est, non seulement, une honte, mais encore, un crime, du moins une complicité de crime. Se piquant de philosophie, de culture, d’art, de méditation, devant des monuments antiques, sachant qu’hommes, femmes, enfants, sont torturés, internés arbitrairement, pour s’être révoltés contre l’injustice dans le pays hôte.

 

Car, comme je ne manque pas de le répéter, à ce niveau de responsabilité :

i) Soit, on ne le sait pas et c’est inadmissible, toutes les informations étant disponibles par de multiples canaux officiels et officieux. En ce cas là : on est un nul, un incompétent, dans l’exercice de ses fonctions.

ii) Soit, on le sait et on fait semblant de ne pas le savoir et, en ce cas, on est aussi abject que les dictateurs sanguinaires qu’on cautionne.

 

Face à cette répugnante tartuferie, les Peuples de Tunisie, d’Egypte, viennent de nous donner une leçon de courage et d’éthique. Souhaitons qu’ils connaissent enfin la paix, la prospérité, l’épanouissement qu’ils méritent. Partageons leur joie.

 

Pour avoir évoqué la longe lutte du Peuple de l’Afrique du sud pour sa libération de l’apartheid, lutte se poursuivant plus souterraine pour la réappropriation de ses richesses nationales, je leur dédie l’émouvante chanson de Johnny Clegg, Asimbonanga. Dans cette chanson,  il célèbre cette lutte universelle, la mémoire des principaux résistantes et résistants assassinés, souvent sous la torture : Steve Beko, Victoria Mxenge, Neil Aggett…

 

A la mémoire de Mohamed Bouazizi, de tous les Tunisiens, de tous les Egyptiens, et tous ces combattants de la liberté de par le monde, assassinés, torturés, humiliés, par les dictatures et les colonisateurs, avec la complicité de La Communauté Internationale.

 

Johnny Clegg  chantant en zoulou:

 

Asimbonang 'umfowethu thina

Laph'ekhona,
Laph'wafela khona

 

Notre frère n’est plus là
Là où il vivait

Là où il est mort…

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

(1) Phrase dite, dans son film Le Mépris, par Fritz Lang.

(2) Lire le poignant ouvrage, compilations de témoignages sur ce massacre : La Noche de Tlatelolco d’Elena Poniatowska, Ediciones Era, México D.F, 1971 (réédition 2001).

Notons que son livre extraordinaire d’émotion et de vérité historique, à ma connaissance, n’a pas encore été traduit en français.

Le niveau de carnage et de sauvagerie avait révolté la conscience du chef de la CIA au Mexique, Philip Agee. Pourtant, pas le genre « tendre ». A tel point qu’il s’est réfugié à Cuba et à passé le reste de sa vie à dénoncer les agissements assassins de l’Empire, malgré les menaces de mort pour lui et sa famille.

(3) Perles vues et entendues, entre autres, sur la chaîne française « i-télé »…

 

 


 

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 13:53

 

 

« On n’a rien fait contre les idées tant que l’on n’a pas attaqué les personnes. »

Joseph de Maistre

 

 

 

Un lutin glissa, parmi mes cadeaux de Noël (oui, j’ai un camion de retard dans mes lectures…), le livre de Jean-Luc Mélenchon : « Qu’ils s’en aillent tous ! » (1). A priori, je l’avoue, j’aurais préféré un sachet supplémentaire de meringues saupoudrées au chocolat…

 

Je ne suis pas consommateur de ces ouvrages de “personnages politiques”, dans leur quasi-totalité rédigés par des scribes intérimaires, célébrant leurs exploits à longueur de page. Ils ont toujours eu raison grâce à leur génie, leur octroyant en homme prédestiné parmi une multitude de qualités hors de portée du commun des mortels : l’infaillibilité.

 

Se portraiturant, dans le contentement de soi, en “rassembleur” pour les élections présidentielles. Eternelle rengaine, imbuvable purge narcissique et mensongère, du “Demain on rasera gratis, grâce à moi”… Avec tout un mixage de calculs, supputations, sur des alliances dans un enchevêtrement de chapelles, cénacles et coteries. Me donnant l’impression d’assister aux guerres tribales de cette île fabuleuse, aux mille langues et vallées, qu’est la Papouasie.

 

Mais : surprise !...

 

Sa lecture a été la rencontre avec une approche de la politique dont je partage plusieurs idées fondamentales. Le livre ne se veut pas un programme politique, son parti les affiche et les discute sur son propre site, simplement des repères de réflexion et d’action pour sauver notre pays à la dérive. Comment redresser la barre ?...

 

Du souffle, du réalisme, de la conviction. Un zeste de mauvaise foi, nous donnant l’occasion de nous chamailler avec lui (prendre des sportifs comme têtes de Turc du “sport-fric”, alors qu’ils ne sont que la partie visible et manipulée de cet iceberg mafieux…). De la générosité, du panache même.

                                                                                                

Livrant un constat que peu d’hommes politiques français ont le courage et, surtout, l’envergure intellectuelle de formuler. Face à un système politique en pleine déliquescence, avec ses ravages sociaux et économiques, Jean-Luc Mélenchon pose une priorité fondamentale : remettre à plat nos institutions républicaines confisquées, détournées, manipulées, par une nomenklatura prédatrice.

 

D’où, la première étape à franchir : la formation d’une Assemblée Constituante. Avec pour assise, dans cette refondation républicaine, la renaissance des “valeurs” donnant du “sens” à notre vie en collectivité, dans la solidarité et la justice. A l’opposé de celles imposées par la caste au pouvoir, tous partis confondus : l’aliénation citoyenne, soumise à la loi du plus fort et au culte du fric-roi. Parodie des films de gangsters régnant sur une ville.

 

Visiblement, un homme qui maîtrise ses dossiers. C’est en bosseur et non pas en frimeur, qu’il a certainement exercé ses responsabilités d’élu et de membre d’un gouvernement. Rare dans ce milieu, englué dans le carriérisme et les pratiques de spadassin.

 

Député européen, connaissant les arcanes de l’UE comme le fond de sa poche, donnant lucidité et légitimité à sa critique de cette usine à gaz devenue ingérable pour les citoyens européens. Ses décapants comptes-rendus de séances au parlement de Strasbourg, sur son site, sont une radiographie, exceptionnelle de qualité, d’une bureaucratie ubuesque en plein naufrage. Sauf pour les lobbies, distributeurs d’enveloppes matelassées s’envolant à tire-d’aile dès palpation vers les paradis fiscaux limitrophes.

 

La force du livre est de redonner le goût du combat politique, en découvrant un “citoyen en lutte” dans la tradition d’un Jaurès. Non pas un politicien tournant sa veste, ou trahissant son camp, au premier courant d’air. Ni courbant l’échine, pour un strapontin ou un maroquin dans un gouvernement. Il y a du Cyrano chez lui. Suscitant l’envie de suivre la plume de son chapeau, pour ferrailler à ses côtés, pourfendre marquis enrubannés et faux dévots laïcs.

 

Car, il est un authentique « laïc ». Pour qui la “laïcité” n’est pas une caisse à outils destinée au montage de campagnes de désinformation à répétition, gangrénant nos institutions républicaines, créant des dissensions dans notre collectivité, dressant l’opinion publique contre une communauté citoyenne de notre pays stigmatisée en bouc émissaire. Mais le respect de chacun, à égalité dans ses droits et devoirs, face aux valeurs de notre République, ciment de notre cohésion nationale.

 

Pas le genre à aller s’incliner, dans une allégeance bigote, pour baiser l’anneau du cardinal New Look présidant le pèlerinage annuel de ce que la nomenklatura appelle, dans l’obséquiosité courtisane, le « dîner du CRIF ». Ce Vatican nouveau, prétendant nous dicter ce que nous devons lire, voir, entendre, exprimer, débattre, remettre en cause, dans la négation de nos libertés fondamentales : d’expression et de réunion. Jusqu’à donner sa bénédiction, son intronisation, à nos ministres des affaires étrangères et autres responsables aux plus hautes fonctions de l’Etat français.

 

La “laïcité” commence là. Ne l’oublions pas ! Ne pas laisser instrumentaliser une religion, une croyance, par une idéologie voulant régenter notre pays, tout en ayant vocation d’imposer régimes d’apartheid, guerres coloniales ou dictatures sanguinaires, dans les régions du monde de leur choix ou de leur paranoïa.

 

Coulis de framboise sur la chantilly, Jean-Luc Mélenchon est détesté des médias de la propagande ploutocratique !... Du poil à gratter pour "journalistes" et "animateurs" télévisuels ou radiophoniques, aussi véreux, incultes, qu’incompétents.

 

Un bol d’air frais, de bravoure et d’intelligence. Il me plaît le bonhomme…

 

220px-Sans-culotte.jpg

 

2012 …

 

Sa candidature à l’élection présidentielle de 2012, quel qu’en soit son résultat, va relever le niveau du débat. Tout en élargissant, par capillarité, la diffusion des idées, programmes et, encore plus important, valeurs républicaines fondement du Contrat Social qui nous lie les uns aux autres. Enfin, seront abordés les priorités de notre pays !

 

Habituellement, les élections présidentielles, je le confesse : j’en pétille d’impatience comme un bloc de marbre. Tellement ce théâtre de marionnettes est insupportable de cynisme, d’hypocrisie et de mensonges. 

 

Sarkozy n’a pas plus d’importance sur mon destin de citoyen français que Tartempion. Comme l’étaient Thatcher et Reagan, lui, Cameron, Merkel, Obama, ne sont que des vendeurs, des chargés de mission, des fondés de pouvoir, chargés de mettre en forme ce que leur dictent les réels détenteurs du pouvoir sur notre planète.

 

La France ?...

 

Ses forces armées, son budget de la défense ?... Caricatures des lubies mégalomaniaques et impériales du Pentagone, increvable planche à billets de l’industrie de l’armement, imposées via l’OTAN.

 

Sa diplomatie ?... Concentré d’analphabétisme géopolitique, copié-collé des thèses délirantes de suprématie raciste, impériale, des évangélistes US et du Likoud. (2) Eternuant à répétition : Sanction ! Embargo ! Sanction ! Sauf pour ses propres crimes. Véhiculant l’imbécillité structurelle des traîneurs de sabre, rêvant à longueur d’année de “guerre préventive”.

 

Son économie, les richesses du pays produites par la collectivité nationale ?... Spoliées par les "financiers" spéculateurs de Wall Street et de la City, sous les coups de trique des milliardaires corrompus du Congrès des USA, relayés par les bureaucrates serviles de l’Union Européenne.

 

Alors, quand je crois élire un “président” de mon pays, j’élis en fait une “baudruche”. Nous sommes en plein décor, ou habillage de vitrine. Window dressing (3), comme disent nos amis anglophones. Je donne mon suffrage, quels que soient les deux candidats  présents au dernier tour de scrutin, à un VRP de ce que la désinformation désigne, pudiquement, par : « l’Atlantisme ».

 

Et moi, je ne veux pas vivre dans une “colonie” gérée par une nomenklatura pour le compte d’intérêts étrangers à ceux de mon pays, de son présent, et de son futur. Mais, dans un pays « souverain », maître de ses choix d’avenir, de ses décisions collectives, dans la justice et la solidarité, économiques et sociales en premier lieu.    

 

Dans la paix et le respect à l’égard des autres nations, quelles que soient leurs croyances et coutumes. Notamment, de leur droit à l’autodétermination. Travaillant ensemble, dans la coopération et le respect mutuel, pour l’avenir si précaire de notre Terre, pour notre bien et celui des générations futures.

 

Ce n’est pas changer à la présidence de mon pays le pantin X par le polichinelle Y qui est vital, mais rénover les institutions à bout de souffle d’une république devenue, au fil des décennies, le régime d’un parti unique avec deux casquettes : “droite” et “gauche”. Dans un simulacre d’alternance, mise en scène orchestrée par les médias de la propagande, avec son inévitable face-à-face télévisuel du dernier tour pour mieux vendre lessives, malbouffes, et autres biens d’abrutissement, via les pubs débiles.

 

Amusant la galerie dans une "politique-spectacle" théâtralisée en course hippique. Servant de fond de commerce aux chroniqueurs politiques chargés d’anesthésier l’opinion, dans l’infantilisme de leurs “analyses”, sur les  problèmes urgents de notre société. Chaque politicien présidentiable étant assimilé à un cheval : Va-t-il courir ou pas ? S’il court, sous quelle casaque ? Va-t-il changer d’écurie ? Près de l’arrivée, va-t-il passer le relais à mieux placé que lui ? Ainsi de suite…

 

Pendant ce temps, cyniquement, en toute quiétude, riant sous cape, la ploutocratie s’en met plein les poches. L’argent “hors impôts” coule à flot, alimenté par la spéculation et autres rentes sans risques, sans oublier les colossaux marchés publics sans aucun contrôle.

 

Un exemple, un chiffre, que je regrette ne pas retrouver dans le livre de Jean-Luc Mélenchon, la France affiche chaque année, sous gouvernement de "droite" ou de "gauche", un des premiers budgets mondiaux de défense nationale : 67 milliards de dollars. Colossal budget, dont on n’exige aucune recette pour en équilibrer la dépense. Qui ne connaît aucune cure d’austérité. Au contraire.

 

Très exactement : 67, 316 milliards de dollars en 2009, montant figurant dans la base de données comparatives de tous les budgets militaires de la planète, convertis en dollars pour faciliter les comparaisons, sur le site du Stockholm International Peace Research Institute (4). Deux fois plus que les Russes par habitant dont le pays, gorgé de ressources naturelles extrêmement convoitées, a une superficie plus de trente fois supérieure à celle de la France.

 

La France, à l’échelle de la Chine, n’est qu’une de ses petites sous-préfectures, en termes de superficie et nombre d’habitants. Sous-préfecture, extrêmement riche, représentant le 5° plus important PNB de la planète. (5) Autorisant, ainsi, la ploutocratie à dire aux Français : Les caisses sont vides… L’endettement, vous comprenez…

 

L’immense richesse de cette petite sous-préfecture, à l’échelle mondiale, ne lui permet pas de financer les retraites de ses habitants, la prise en charge de leurs soins, la généralisation de logements décents, un enseignement supérieur de qualité, une recherche scientifique de haut niveau autre que militaire. Et, l’hiver, des hommes et femmes y meurent de froid, sans domicile. L’Etat-Providence n’existant que pour les établissements financiers en faillite, industrie automobile, laboratoires pharmaceutiques, marchands de canons ou de béton… Par milliards.

                                                                  

Chaque année, la Chine sort de la misère et de la précarité des dizaines de millions de personnes. La France y plonge avec ardeur ses concitoyens. Par milliers de charrettes, dans le chômage et la détresse.

 

Les Français ne veulent pas admettre cette fatalité. Aussi stupides que pessimistes !

 

Les sondages le prouvent : ils sont “champions du monde du pessimisme” ! (6) Chaque année 160.000 tentatives de suicides recensées officiellement, avec une moyenne de 10.000 décès annuels (1 suicide toutes les 52 minutes), soit un taux de mortalité plus de 2 fois supérieur aux accidents de la route, 1 agriculteur chaque jour qui se suicide étranglé de désespoir par le racket de la grande distribution. Ils râlent en plus !

 

Salauds de pauvres ! (7)

 

sansculotte.jpg

 

En sabots fourche à la main

 

Face à cette arnaque de la nomenklatura qui étouffe, désespère et pille notre pays (8), Jean-Luc Mélenchon se dresse. Il a raison : Qu’ils s’en aillent tous ! 

 

Raison de se présenter aux élections présidentielles 2012, de faire entendre la voix de ceux qui ne sont jamais écoutés, proposer, formuler, mobiliser pour une renaissance de notre pays. Ceux surtout qui, tellement dégoutés des politiciens, ont renoncé à leur droit de vote.

 

Mais, il se trompe. De décennie…

 

Nous ne sommes pas au lendemain de la deuxième guerre mondiale, de La Libération. Où la redistribution du revenu national était envisagée, organisée, plus ou moins bien il est vrai via l’action sociale, comme résultat légitime d’un effort collectif de reconstruction. Bénéficiant de la rivalité entre bloc communiste et bloc occidental. Ce furent les Trente Glorieuses, ces années où la contribution de chacun paraissait aussi évidente qu’indiscutable, où les grandes formations politiques et organisations syndicales, étaient en mesure de mobiliser en permanence une masse importante de salariés ou d’agriculteurs.

 

A présent, délocalisation sauvage des grandes industries et privatisation des services publics, bastions de la mobilisation syndicale et politique, démantèlement continu des acquis sociaux, ont annihilé les capacités de résistances de notre collectivité.

 

« Ils » ne voudront jamais s’en aller. Prêts, à utiliser tous les moyens pour rester. L’Assemblée Constituante ?... Profitant de l’affaiblissement de notre corps social, ils en torpilleront non seulement l’idée, mais la réalisation. La crise bancaire l’a démontré, leur organisation en réseau international s’est révélée efficace pour protéger leur domaine réservé.

 

Actuellement, sans contrepouvoir dans un monde unipolaire, cette nomenklatura mondiale est plus que dangereuse. Assumant, dans la bonne conscience de La Loi du Plus Fort, une mentalité de killers, de tueurs, sans foi ni loi. Considérant nos sociétés, comme une jungle où elle bénéficie du privilège du “prédateur-roi” du fait de la prééminence de sa force et de sa violence. Irresponsable, délirante, car à la seule recherche de l’impossible satisfaction de son narcissisme et de sa mégalomanie. No limit…

 

Contrairement aux apparences, nous vivons dans une “fausse” démocratie. Nous ne sommes pas face à l’Abbé Pierre, pour discuter ou proposer des solutions afin de corriger les désastres économiques, sociaux, humains, de nos sociétés. Mais, face à Al Capone et ses seconds couteaux, protégeant leur Business.

 

Nous vivons un contexte similaire à celui précédant la première guerre mondiale où les ploutocraties européennes, vendeurs d’acier, de charbon, d’armes, banquiers, voulaient la guerre. Des morts par centaines de milliers ne les préoccupaient pas. « Ils » ont assassiné Jaurès qui, réussissant à mobiliser les partisans de la paix même en Allemagne, s’y opposait. Acquitté son meurtrier, bénéficiant des plus hautes protections, dans une parodie de justice poussant le cynisme jusqu’à faire payer les frais du procès à sa veuve.

 

Millions de morts, destructions immenses, ne leur font pas peur. « Ils » en vivent grassement. La vie, la dignité, la liberté, n’ont aucune valeur. Tuer, torturer, quoiqu’ils en disent, est leur credo. Droits de l’Homme ? Un habillage de propagande pour dissimuler leurs crimes et anesthésier l’opinion.

 

Ce qui se passe en Egypte crève les yeux et le cœur : démocratie, élections libres, autodétermination, n’ont aucune réalité. Maintenir une dictature sanguinaire est leur priorité, au mépris de la volonté populaire. Aucun état d’âme pour imposer en successeur du tyran, comme vice-président, le tortionnaire en chef de son règne sanglant, ex-responsable des services secrets. Maintenir en esclavage et dans le sous-développement un pays de 85 millions d’habitants est fondamental pour ces prédateurs. Pour mieux protéger, ainsi, leurs spoliations et pillages dans la région.

 

« Ils » ont détruit un pays, l’Irak, dans des massacres épouvantables, sur fondement d’un mensonge. « Ils » affament 1,5 million de personnes dans le camp de concentration de Gaza. « Ils » rasent les villages de vallées entières en Afghanistan. Sans broncher. Pour sauver La Civilisation

 

En Amérique latine, « ils » se sont livrés à toutes les prédations et exactions, et « ils » continuent. En Afrique, en Asie, la liste de leurs forfaits rejoint l’infini…

 

S’acharnant à détruire tout modèle économique et social qui ne répond pas à l’exigence de leur capitalisme sauvage. Les révolutionnaires Cubains qui avaient renversé l’effroyable dictature de Batista, et souhaitaient un autre modèle économique et social, se sont vus enfermés dans un embargo qui dure encore, maintenu par une propagande diffamatoire aux énormes budgets. Il est vital de démontrer qu’un système concurrent n’est pas en mesure d’exister. Jusqu’à renverser et assassiner Allende, au Chili…

 

Souvenons-nous du cynisme de la phrase de Madeleine Albright, symbole de leur mentalité, de leurs “valeurs”. Ministre des Affaires étrangères du président Clinton, alors qu’on l’interrogeait sur le rapport de 1995 de la FAO, établissant qu’au minimum 567.000 enfants de moins de cinq avaient péri suite aux sanctions de l’ONU sur l’Irak (9) :

Je pense que c’est un choix difficile, mais le prix… nous pensons que le prix le vaut bien”.

Comme dans la pub… Personnalité célébrée par nos gouvernements en France, droite et gauche, y compris sur les sites officiels. (10)

 

« Qu’ils s’en aillent tous ! »… Assemblée Constituante ? Rénover les institutions de la République ? Redistribuer la richesse nationale ? Justice économique et sociale ? Plutôt des millions de morts que cette perspective.

 

Pire que les Versaillais, « ils » sont prêts à tuer des centaines de milliers de citoyens pour conserver leurs privilèges. Mais, « ils » n’en ont pas besoin. Fiers de leur Etat policier, aux méthodes sophistiquées : « ils » détiennent les médias, la grande distribution, le transport. Il suffit de ne pas approvisionner les caddies, les stations services, un "attentat" ou deux dans un métro ou un train assaisonnés à la sauce Al-Qaïda, et le tour est joué. Toute velléité de réforme sera tuée dans l’œuf.

 

« Ils » le pensent et le préparent, du moins l’espèrent. Leurs forces de répression sont prêtes à cogner, gazer, au moindre prétexte. Nous avons tous été témoins en France, ces jours-ci, de cette “expertise des forces de l’ordre que le monde entier nous envie”... (11)

 

Oui. Jean-Luc Mélenchon se trompe.

 

Quoique…

 

Me mettant dans la peau d’un Chinois regardant la France avec son microscope électronique, dans la tradition des observateurs de la vie française tels Usbek et Rica des Lettres Persanes, je serais tenté de formuler la question : 

« Peut-être est-ce avec détermination et enthousiasme que les Français auront à se tromper avec Jean-Luc Mélenchon ?... »

 

Croire à l’improbable…

 

Les peuples d’Amérique latine donnent des exemples impressionnants de mobilisation. Nos médias l’occultent, évidemment, essayant d’appliquer la même tactique pour dissimuler l’intensité de la révolte populaire en Tunisie et au Caire. Mais, trop difficile car trop proche. Les informations circulaient sans eux. Comme lors des massacres de Gaza. Ils en devenaient ridicules.

 

La réalité historique peut être dissimulée lorsque le théâtre d’action est éloigné d’une opinion publique. Mais, pas lorsqu’elle se déroule sous son balcon.

 

En France, des “hommes libres” de la trempe d’un Thierry Pelletier, ouvrent la voie, en première ligne, au contact, à bras-le-corps, avec ce qui ne cesse de s’étendre dans notre pays : précarité, misère, exclusion, paupérisation, humiliation. Celles que nos médias ne montrent jamais sauf chez les autres.

 

D’une précision chirurgicale, il nous a prévenus :

" De toute façon, seuls les imbéciles et les porcs peuvent encore croire à la pérennité d’un tel monde ".

 

Citoyens n’acceptant pas que leur pays soit progressivement réduit à une auge où, dans la bousculade de la voracité, une caste porcine ne cesse de s’empiffrer enivrée de son impunité. Vampirisant ses concitoyens dans l’insolence, à l’abri de ses médias et milices.

 

Peut-être, est-ce en héritier des sans-culottes de La Révolution, en sabots fourche à la main s’il le faut, tel un Bolivien, un Vénézuélien, un Thaïlandais, un Tunisien ou un Egyptien, qu’ils rejoindront ceux qui, avec Jean-Luc Mélenchon, veulent défendre l’idéal vers lequel doit tendre notre Vie en Collectivité : Liberté, Egalité, Fraternité ?…

 

Défendre aussi, à travers lui et au-delà, l’émergence de ce qui n’existe plus dans notre V° République, exsangue et corrompue :

 

Un Homme d’Etat.

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous !, Flammarion, 2010.

(2)  Parti belliciste, raciste et fanatique au pouvoir en Israël. Lire, par exemple, l’article halluciné de haine, sous la signature de Jacques Kupfer, dans “Likoud de France” : “Gaza doit pleurer”. Extrait :

« … La guerre contre des barbares assoiffés de sang ne peut être soumise à des lois civilisées… Israël et le peuple Juif se retrouvent une fois de plus aux avant-postes de la guerre contre la barbarie et le terrorisme. Israël et le peuple juif doivent vaincre.

C'est pourquoi Gaza doit pleurer. Pas faire semblant pour les télévisions étrangères mais réellement. Gaza doit pleurer des larmes de sang. »

http://www.likoud.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=58

(3)  Le “Window dressing”, dans le jargon des financiers, est une technique employée pour améliorer la présentation d’un bilan comptable. Exemple : en fin d’exercice, je crédite une filiale dans un pays étranger de quelques millions d’euros le 31 décembre pour l’enregistrer dans sa trésorerie. Et, le 1er janvier je rapatrie illico cette somme sur un compte de la maison-mère…

(4)  SIPRI : http://www.sipri.org/databases/milex & http://milexdata.sipri.org/

(5)  Chiffres 2010 établis par le FMI :

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_GDP_%28nominal%29

(6)  Sondage : les Français champions du monde du pessimisme, Le Point, 4 janvier 2011, http://www.lepoint.fr/societe/sondage-les-francais-champions-du-monde-du-pessimisme-04-01-2011-126436_23.php

(7)  Célèbre expression sarcastique du peintre Gen Paul, revenu de la guerre de 14-18 avec plusieurs blessures et une jambe amputée. Orphelin de père à l’âge de dix ans, témoin et victime du broyage, dans une guerre stupide enrichissant banquiers et marchands de canons, de milliers de “pauvres” comme lui, de toutes nationalités…

(8)  Lire le livre de Jacques Généreux, membre de l’équipe de Jean-Luc Mélenchon, La Grande Régression, éditions du Seuil, octobre 2010.

(9) Madeleine Albright : “I think this is a very hard choice, but the price--we think the price is worth it”, in 60 Minutes, 5 décembre 1996, http://www.fair.org/index.php?page=1084 

(10) Encensée sur un site du gouvernement français : « … Madeleine Albright a été en outre appréciée pour son charisme, notamment dans les milieux diplomatiques, et pour la gestion attentive de son Ministère… »

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/droits-homme_1048/droits-femmes_4938/les-femmes-diplomatie_20356/madeleine-albright_60460.html

(11)  Polémique autour d’une intervention musclée de la gendarmerie contre des manifestants, Le Monde, 2 février 2011, vidéo réalisée par Edmond Zimmermann, http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/02/02/polemique-autour-d-une-video-montrant-des-gendarmes-gazant-des-manifestants_1474151_823448.html

 

 

Illustrations : Les sans-culottes. Le tableau est de Louis-Léopold Boilly (1792-93)

 

 

 


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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 21:13

 

 

« Ils ont les montres, nous avons le Temps. »

Devise de la Résistance Afghane

 

 

 

 

 

L’Inquisition au XXI° siècle

 

« Il fallait bien empêcher les barbus d’arriver au pouvoir. La “realpoltik”, que voulez-vous… » 

 

Je regardais François Baroin à la TV, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement français. Déversant, à propos de la Tunisie et des Droits de l’Homme, sa brouette de clichés comme autant de galets polis par l’usure du temps, justifiant le soutien inconditionnel de la France, et des pays occidentaux, à ce qui était une des dictatures parmi les plus féroces et corrompues de la planète.

“Homme politique” de l’année paraît-il, dans je ne sais plus quel magazine “pipole” ou “pipelette”. Bernadette Chirac, présente à l’émission, lui voit même un destin de président de la république. Oui, bien sous tous rapports, très représentatif de la caste au pouvoir. Parfaitement à l’aise, sous couvert du réalisme politique, admettant l’ignoble, l’abjection : l’arbitraire, la torture, la négation de la dignité humaine…

 

Pathétique contraste entre cet homme bien repassé, brushing savamment architecturé, propre sur lui, style Harry Potter, pour reprendre les termes de l’animateur de cette émission de divertissement, et la photo d’une des victimes de la dictature que j’avais sous les yeux, Adem Boukadida, sortant du terrible centre de tortures de Mornghouia, dans la banlieue de Tunis. (1)

 

Hébété, tétanisé encore, par l’horreur vécue. Marchant, respirant difficilement. Il a eu les jambes brisées, le sternum défoncé, les mains écrasées, entre autres violences et tortures subies. Il ne peut plus écrire. Il a 30 ans.

 

Il vivait avec une distribution de pain, 2 fois par jour dans une cellule où étaient entassées 60 personnes. Comme toilettes : un trou au milieu du local. Du fait de ses jambes brisées, il ne pouvait pas s’accroupir et demandait, en vain, qu’on soigne ses blessures et qu’on lui accorde des toilettes décentes.

 

Le sadisme, l’humiliation, dans leur rayonnement mortifère.

 

Bouazizi-Tombstone-Tunisia-Jan-2011.jpg

Hommage à Mohamed Bouazizi

 

Son crime ?...

 

Il avait fait des études à l’université d’Al-Azhar au Caire. Un homme tranquille, croyant et pratiquant, ne militant dans aucun parti, ni mouvement. N’ayant pas trouvé d’emploi malgré ses diplômes, il tenait une modeste boutique de tissus. Partageant son temps entre sa famille, son commerce et la mosquée pour y prier. Pour le régime, c’était un  faisceau de preuves suffisant pour cataloguer Adem Boukadida comme “terroriste islamiste”. Si ce n’était de fait, dans tous les cas : en puissance.

 

Il faut “faire du chiffre” et montrer aux occidentaux qu’on est superactif, hyperactif, proactif, dans “la chasse aux barbus”, pour justifier son label de « rempart démocratique contre l’islamisme ». Ouvrant le boulevard aux adulations des nomenklaturas de l’Empire et de ses vassaux, pour service rendu à la Civilisation. Et, en retour, un soutien inconditionnel à tous les agissements tyranniques.

 

Arrêté au mois de novembre dernier, le jour même de la grande fête religieuse musulmane de l’Aïd el Kébir, Il a donc subi la torture pour lui faire avouer ses crimes. Non seulement on lui cassait les os mais, pour le relaxer probablement, il avait droit à de longues séances de « waterboarding », ou supplice de la baignoire comme l’appelaient hygiéniquement les spécialistes es-tortures de la Gestapo, reprenant un grand classique de l’Inquisition.

 

Comme il n’en avait pas commis, qu’il n’y avait aucun commencement de preuve, ses tortionnaires s’acharnaient à lui faire reconnaître qu’il en avait “l’intention”. Jusqu’à lui briser les mains, se saisir de son pouce de force, pour lui faire signer un acte d’aveux qu’il n’a jamais prononcés.

 

Car le “crime d’intention” est la norme de tout régime de terreur, et donc de la soi-disant lutte anti-islamiste imposée par les occidentaux dans les pays musulmans. Le “délit de piété” étant assimilé, au nom de la laïcité démocratisante, à “l’intention terroriste”, à la tentative de subversion. Pire ! Au “blasphème” à l’égard de l’Occident, et de ses fondés de pouvoir : les dictatures imposées.

 

Justifiant, ainsi, la bénédiction de tous les arbitraires. Le vocable d’islamiste servant de fourre-tout dans lequel sont jetés tous opposants, ou suspects d’opposition. Car, si vous êtes un opposant à une dictature installée par l’Occident dans un pays musulman vous ne pouvez être qu’un islamiste. Et un islamiste, dans une logique imparable, ne peut être qu’un terroriste.

 

L’équivalent de la chasse aux hérétiques, ou aux sorcières, de l’Inquisition. Paradoxe, au XXI° siècle : si vous êtes “pieux”, vous êtes un “hérétique” par rapport aux canons de la modernité. Nous voilà revenus au Moyen-Age, dans la chasse paranoïaque à l’Hérésie ! La Grande Régression, ce naufrage de la Civilisation des Lumières si bien analysé, décortiqué, par Jacques Généreux dans son livre sur cette pathologie. (2)

 

Jusqu’aux derniers jours, raconte Adem Boukadida, malgré bruits des fusillades et odeurs de lacrymogène franchissant l’enceinte de ce centre de torture, pour bien faire comprendre que les dictateurs passent mais que les tortionnaires restent, tous les “terroristes”, en herbe ou en barbe, étaient réunis dans la cour, dans un rituel quotidien, pour être battus à coups de matraques et de nerfs de bœuf.

 

L’Inquisition, dans l’arrogance de son impunité.

 

 

Barbe à longueur de poil variable  

 

A ce jour, beaucoup des victimes de l’arbitraire et du sadisme, en Tunisie, n’ont pas encore été libérées de ces goulags. Et, sont loin d’en sortir. Les hommes du régime, qui savaient, qui ont cautionné, soutenu ces horreurs, ces crimes contre l’humanité, ne veulent pas que cela se diffuse trop. Les protecteurs occidentaux du régime, prescripteurs et complices de ces crimes, n’y tiennent pas non plus. (3)

 

Ces innocents seront relâchés au compte-gouttes, en catimini. Comme 90 % des détenus de Guantanamo, et autres centres de tortures de l’Empire et de la Coalition, sauvagement torturés pour être finalement relâchés faute de preuves. Souvent restitués à leurs pays d’origine et sommés de se taire. S’ils ne meurent pas avant, sous la torture ou dans une exécution sommaire. Pas de vagues !...

 

Certains meurent après leur libération. Réduits à l’état de loque humaine. Comme Zouheir Yahaoui, autre héros de la Révolution Tunisienne, jeune créateur du site Tunezine où il brocardait le régime et son gouvernement de malfrats. Arrêté, placé en centre de tortures pendant plus d’un an, il n’a pu survivre aux traitements subis.

 

Adem Boukadida a eu de la chance dans son malheur, grâce à un avocat, des soutiens, tenaces et courageux. Souhaitons lui, ainsi qu’à ses frères d’infortune, de trouver rapidement la santé et la joie de vivre…

 

En fait, les gouvernements occidentaux, à commencer par celui de la France, ne se sentent nullement gênés. Ils mentent avec autant d’assurance maintenant, quant à leur “soutien au valeureux peuple Tunisien”, que lors de leurs éclatantes démonstrations d’amitié à l’égard du dictateur en place…

 

Leur argumentaire sur l’impérieuse nécessité d’organiser en permanence “la chasse aux barbus” censés s’en prendre aux libertés, et à La Femme, même usé jusqu’à la corde, aussi grotesque soit-il, est et sera martelé en permanence. Ayant de la conception de la barbe une appréciation de la géométrie et de la dimension du poil aussi variable que pour la Justice, les Droits de l’Homme, ou les Conventions de Genève sur la protection des populations civiles.

 

La femme musulmane ? La protection des libertés ? Une société civile laïque ? De tout cela : ils s’en contrefichent. La preuve ?

 

La femme musulmane ?...

 

Avant de prétendre libérer La Femme, quel que soit son pays, on commence par ne pas le bombarder, l’occuper militairement, le piller, y installer des centres de tortures, créer des milices de “collabos”, entretenir la terreur. On s’assure que La Femme qui y vit ne soit pas massacrée, affamée, humiliée, avec ses enfants, sans médicaments pour les soigner, ni écoles pour les éduquer, sa maison détruite.

 

Les abominations et atrocités à l’encontre des populations commises en permanence par les forces d’occupation occidentales, en Palestine, en Irak, ou en Afghanistan, n’embarrassent pas une demi-seconde ces “féministes” folkloriques. Chez ces gens-là, Gaza et son blocus inhumain : on ne connait pas.

 

La protection des libertés, à commencer par celle du droit de vote ?...

 

L’Empire et ses vassaux soutiennent toutes les dictatures qui leur conviennent, dans un simulacre d’élections, la France en premier. Même les dictatures qui se succèdent de père en fils, comme au Togo ou au Gabon, récemment. Comme il était prévu en Egypte, où le fils Moubarak devait prendre le relais du père.

 

Ben Ali était un dictateur à vie, derrière une parodie de consultation électorale dont il ressortait vainqueur, à chaque fois, avec plus de 90 % des votes. Tout le monde le savait, mais faisait semblant de ne pas le savoir. Et, c’était un des rejetons de la famille qui était programmé comme héritier du pouvoir. Parmi les schémas de succession à l’étude figurait celui de son épouse comme présidente…

 

La défense d’une société civile laïque ?...

 

Comment ne pas rire devant cette cynique affirmation ? Quand on voit la déférence des gouvernements occidentaux, leur soutien inconditionnel, à l’égard d’un régime théocratique, corrompu, rétrograde, méprisé par l’ensemble de la communauté musulmane, sunnite ou chiite : L’Arabie Saoudite.

 

Détesté même par son propre peuple. Nos médias n’en parlent pas, mais il existe un peuple en Arabie Saoudite qui subit ce clan mafieux. Il ne peut jamais s’exprimer sur la gestion de son pays et de ses ressources, car les bureaux de vote y sont inconnus. Comme dans toutes les “pétromonarchies” du Golfe, considérées comme des propriétés familiales gérées par l’Empire.

 

Régime fondé sur une secte aussi hypocrite que déjantée : le Wahhabisme. Soutenu par Roosevelt dans les fameux accords signés avec le clan Saoud, sur le croiseur USS Quincy le 14 février 1945… Livrant la région et ses immenses ressources à l’Empire.

 

Secte allant jusqu’à interdire aux femmes de conduire un véhicule. Seul pays au monde. Il est vrai que cela alimente les fourneaux de la propagande islamophobe faisant croire que toute femme est interdite de conduire un véhicule dans les pays musulmans... (4) Défigurant, actuellement, dans un urbanisme sauvage les villes de pèlerinage de la Mecque et de Médine, détruisant quartiers, bâtiments, vestiges historiques, inestimables patrimoines de l’Humanité, pour y construire tours et gratte-ciel surplombant les lieux saints, dans un délire d’inculture et de spéculation indécente d’avidité.

 

Où se trouve la défense de la laïcité dans l’instauration par l’Occident, depuis les accords Sykes-Picot de 1917, de l’apartheid religieux en Palestine ? Où la spoliation de la terre de vos ancêtres a pour fondement l’appartenance religieuse, certains fanatiques de cette théocratie coloniale ayant pour projet d’assimiler la religion à une race... (5)

 

Que dire de la mosaïque religieuse imposée de force au Liban par les puissances occidentales, depuis le 19 ° siècle, où la représentation politique au parlement et la répartition des responsabilités gouvernementales ont pour fondement l’appartenance religieuse ?

 

En fait, loin de les pourchasser, les gouvernements occidentaux adorent les “barbus”. Aucun problème s’ils s’en mettent un maximum dans les poches pour eux et leurs familles. A deux conditions : laisser piller leur pays et souscrire à toutes les volontés de l’Occident au Moyen-Orient. Ceux qui ne l’acceptent pas seront diabolisés et traités en terroristes !

 

Prétendre soutenir une dictature au motif qu’elle représenterait un « rempart contre l’islamisme » est, en conséquence, une “faribole”. Symptôme fondamental dans la compréhension de la situation : l’Empire est nu. Confirmant ce que tout le monde sait, en  imposant le tout et son contraire dans le cynisme, il n’applique non pas des Valeurs, mais La Loi du Plus Fort.

 

Au-delà des mensonges de la propagande occidentale, l’écroulement de la dictature en Tunisie présente une dimension géopolitique qui est occultée par la plupart des analystes. Ce n’est pas simplement une revendication sociale, se doublant d’un appel à l’octroi des libertés publiques élémentaires, qui vient de surgir. C’est un système politique, économique, et géostratégique, imposé par l’Occident qui vient d’imploser.

 

Conséquence d’une idéologie générant un système de prédation néocoloniale longuement mûri, peaufiné, structuré, au fil des décennies, depuis la chute de l’empire Ottoman et les accords de Sèvres de 1922 répartissant ses dépouilles entre puissances occidentales. Bientôt, un siècle. Les immenses richesses de cette région, que les anglo-saxons désignent par MENA (Middle East – North Africa), étant pillées avec la complicité d’autocraties soigneusement sélectionnées et contrôlées.

 

Idéologie renforcée et théorisée depuis la chute du Mur de Berlin, en direction des opinions publiques occidentales analphabètes de désinformation et anesthésiées de propagande sur cette aire géographique. Avec le célèbre “Choc des Civilisations” sorti en 1996 : l’islamiste remplaçant le communiste dans l’argumentaire impérial. Du MENA, la prédation-oppression sera systématisée à l’ensemble des pays musulmans suivant les mêmes concepts et méthodes : Pakistan – Indonésie, évidemment, mais aussi pays musulmans d’Asie centrale, minorités musulmanes en Inde, aux Philippines et en Thaïlande.

 

Grattons le vernis académique de la thèse du Choc des Civilisations et nous trouvons, tout simplement, une idéologie parmi les plus sanguinaires que notre imaginaire d’Homo Politicus ait pu inventer et appliquer sur cette planète. Avec ses trois broyeurs :

 

=> Prédation coloniale, avec trois axes majeurs : ressources naturelles spoliées ou bradées, marchés locaux rendus captifs pour l’importation des produits et services de l’Empire, privatisation des services publics gérés comme des rentes de situation pour les groupes occidentaux.

 

=> Barrage de l’accès aux hautes technologies : les pays musulmans en sont bannis pour maintenir un « gap » technologique avec l’Occident. Seul est toléré un minimum de connaissances techniques permettant d’assurer le fonctionnement des activités de sous-traitance confiées par l’Empire.

Expliquant l’absence d’instituts de recherche de haut niveau dans ces pays. Donnant le pourquoi de la traque aux chercheurs de ceux qui avaient réussi à former un pôle de recherches scientifiques, devenus les cibles privilégiés de ses escadrons de la mort. Rien qu’en Irak : plus de 350 spécialistes de haut niveau, dans toutes les disciplines (y compris en informatique ou neurochirurgie…), ont été assassinés suite à l’invasion et la destruction du pays.

 

=> Racisme d’Etat : décliné, articulé, sur une propagande islamophobe  de haute intensité pour justifier auprès des opinons publiques internationales, occidentales et non musulmanes, l’hyperviolence et le pillage de l’Empire dans les pays musulmans. En entretenant, en permanence, un esprit des Croisades…

 

Le peuple Tunisien vient, toutefois, de perturber la marche de ce rouleau compresseur…

 

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Le commencement de la fin ?

 

L’idéologie du Choc des Civilisations est en “échec”, en Tunisie. Peut-être, mais elle est loin d’être “mat”…

 

La Bande des Quatre (France, Israël, Italie, USA) qui administre ce condominium qu’est la Tunisie pour l’Empire, chacun dans son domaine de compétences et d’intérêts, s’active pour enrayer le mouvement. Il n’y aura pas d’effet domino.

 

Gardant les mêmes piliers et seconds couteaux de Ben Ali, ils vont lâcher un peu de lest sur le social et la liberté d’expression. Cela ne dérange pas l’Occident. Pour reprendre la métaphore de Reinaldo Arenas : dans tous les pays, le Peuple est mené à coups de pied au derrière par l'oligarchie qui le "gouverne"; la différence entre une dictature et une démocratie, c’est que dans la première, il doit « la fermer », et dans la seconde on le laisse « gueuler ».

 

Appliquer la tactique de l’édredon : laisser la colère s’apaiser, les manifestations s’essouffler, sans trop de casse. En canalisant le discours par les médias de la propagande. En  isolant les plus obstinés, pour les museler ensuite. En emballant le tout dans “du pain et des jeux”, suivant la recette mise au point dans l’Antiquité, par les Romains. Sur fond de simulacre électoral à venir…

 

En Europe, en France, des millions de gens sont descendus dans la rue pendant des semaines pour manifester leur colère devant l’injustice économique et sociale. Les lois et décisions des nomenklaturas, contre lesquelles ils protestaient, ont toutes été votées et sont appliquées.

 

La ploutocratie se fiche éperdument de la volonté populaire. Elle détient la force et l’appareil de propagande. Les propos aussi imbéciles que cyniques d’une Alliot-Marie, ex-ministre de l’Intérieur de la France, sur l’expertise des forces de répression sont l’illustration de ce complet mépris.

 

Le seul point qui gêne les occidentaux dans ces mouvements de révolte populaire, notamment en Egypte et Jordanie, c’est qu’ils arrivent à un mauvais moment, avec un mauvais exemple.

 

Le mauvais exemple : c’est celui de l’armée Tunisienne. Refusant de se comporter en milice au service d’une caste au pouvoir, de tirer sur le peuple. Se comportant en armée au service de la nation, de sa souveraineté, de la protection du peuple et de ses institutions. Si toutes les armées des pays musulmans se mettent à éprouver des états d’âme et respecter des principes, où va-t-on ? La situation risque de devenir intenable. Là, réside le véritable danger pour les intérêts de l’Empire.

 

Le mauvais moment : à l’instant même où tous les gouvernements occidentaux préparent activement une  nouvelle guerre au Moyen-Orient. Objectif : invasion du Liban, destruction de la Syrie, écrasement de l’Iran. Les conclusions en préparation, évidemment truquées, du Tribunal Spécial du Liban enquêtant sur l’assassinat de l’ex-premier ministre Hariri, devant servir de prétexte. Cette pantalonnade ayant pour finalité l’obtention de l’autorisation de l’ONU pour justifier la guerre.

 

Si l’armée rejoint le peuple comme en Tunisie, une guerre au Moyen-Orient aura pour effet secondaire un balayage immédiat de toutes les dictatures patiemment mises en place par l’Occident. Cela donne à réfléchir. C’est pour cela qu’en Egypte, ils ne vont pas faiblir et faire tirer sur la foule. Quitte à employer des snipers mercenaires étrangers. L’Irak en est bourré…

 

Il y a eu déjà des précédents surprenants de fraternisation entre l’armée et le peuple au Moyen-Orient. Au cours de ces évènements, j’ai pensé à l’écroulement de la dictature qui, si elle n'opprimait pas un pays arabe, présentait des similitudes avec celle qui étouffait la Tunisie : celle du Shah d’Iran.

 

Il avait constitué une des premières armées du monde, ne cessant de s’en vanter, par des achats d’armements massifs. Les pétroliers, à qui il bradait les ressources du pays, et l’ensemble du monde occidental le soutenaient. Prêt en en faire une puissance nucléaire (cf. les faramineux contrats Eurodif avec la France qui devait livrer 10% de son uranium enrichi). Une des polices secrètes parmi les plus sadiques et les plus ignobles qu’un peuple ait pu subir : la SAVAK.

 

Son régime s’est écroulé par la révolte populaire, l’armée refusant de tirer sur le peuple.  Mais, ayant tellement décapité les élites au nom de la "lutte anticommuniste" (à l’époque l’épouvantail, pour justifier la répression des peuples, n’était pas "l’islamisme" mais le "communisme") ce sont les cadres religieux survivants qui ont encadré le mouvement.

 

Le contexte Tunisien est différent de celui de la chute du Shah, sociologiquement et politiquement, mais on retrouve dans les deux cas les mécanismes sanguinaires et prédateurs de ce type de régime policier :

 

 

i) La sauvagerie exponentielle de la répression

 

Derrière un décor de stations balnéaires et de circuits touristiques, la répression était perceptible. Circulaient des informations précises et recoupées, malgré la censure en Tunisie et dans les médias internationaux, sur ce qui se passait notamment dans la région de Gafsa, Gabès, en révolte depuis plus de deux ans, et dans d’autres parties isolées du pays.  

 

Les villes étant moins touchées par cette barbarie où, par exemple, des milices cagoulées se livraient à des viols collectifs hommes et femmes, et autres violences, devant les familles, y compris devant les enfants.

 

 

ii) La féroce persécution de l’Islam

 

Sous la pression des occidentaux, le Shah d’Iran encouragea la persécution de l’Islam. C’est sous son régime que furent organisées, dans un pays musulman, les premières campagnes antimusulmanes au nom de la laïcité. Symboliquement dans un accès mégalomaniaque il s’était même fait couronner à Persépolis, “Empereur successeur de Darius”, pour célébrer l’effacement de l’Islam en Perse…

 

La Tunisie était considérée comme un champ de bataille essentiel dans cette stratégie, et citée en exemple comme modèle. En fait, sous couvert de “laïcité” et de lutte contre “l’islamisme”, avec des services encadrés par des  “spécialistes étrangers”  véhiculant l'idéologie du “Choc des Civilisations”, ce n’était que travail de basse police : fichage des fidèles fréquentant régulièrement les mosquées, pratiquant le Ramadan, portant des tenues “traditionnelles”, etc. Jusqu’à profaner, avant de la fermer, la mosquée de l’université de Tunis, jonchée de bouteilles d’alcool et d’excréments. C’est dans cet état qu’elle a été trouvée, lors de sa récente réouverture…

 

Evidemment, dans les pays où les responsables politiques sont des musulmans pratiquants ce seront des méthodes plus “soft” qui seront appliquées. Une des plus pourvues en moyen financiers est l’envoi d’évangélistes avec une couverture d’ONG. Proposant, tout spécialement auprès de la jeunesse, visas, bourses et autres incitations pour provoquer des « conversions ».

 

 

iii)  L’acculturation d’un Peuple

 

L’inconscient collectif d’un peuple à coloniser est une des cibles prioritaires d’un Empire. Livres scolaires, littérature, produits de divertissement, jeux vidéo, documentaires, films. Tout ce qui peut formater un imaginaire et conditionner un esprit critique. Un peuple a de multiples racines. Le travail de propagande consiste à les arracher progressivement, méthodiquement.

 

Si pour le Shah d’Iran l’Histoire s’arrêtait à Darius, dans les pétromonarchies elle commence avec les chaînes US consacrées au sport. Les enfants du Koweït ou des Emirats connaissent par cœur le nom des joueurs de base-ball du championnat américain, mais rien sur l’histoire de la région dans laquelle ils sont nés. En Egypte, l’Historie s’arrête aux pharaons. C’est le fond de commerce du tourisme local, mais aussi de ce qu’on veut imprimer dans l’inconscient collectif.

 

Je force le trait, bien sûr. Mais, à peine.

 

En Tunisie, le régime allait très loin, sous la pression occidentale. Jusqu’à éradiquer ses racines “arabes”. Les exemples sont multiples. Sur des sites ou brochures touristiques était mentionné que la Tunisie n’était pas un peuple « arabe ». Pour ne pas effrayer le touriste, invoquait-on comme prétexte…

 

Se dire ou se croire « arabe », et donc solidaire des autres peuples arabes (manière ou "ardente obligation" d’oublier la Palestine...), devenait plus que suspect. Arracher ainsi une des composantes d’un peuple ne peut provoquer que résistance et rejet.

 

 

iv)  Le pillage occidental 

 

Toutes les principales industries, le système financier, les meilleures terres agricoles, les meilleurs terrains constructibles, et services publics, sont contrôlés par des intérêts étrangers (avec ou sans hommes de paille). Jusqu’à la production de yaourts qui doit payer des royalties par pot distribué et consommé.

 

Tout est fait, planifié, pour qu’il n’y ait aucun transfert de technologie en faveur du pays, pour le maintenir dans la dépendance. Contrairement, par exemple, à Taïwan ou la Corée du sud qui ont bénéficié de l’appui massif des occidentaux. Ou le Vietnam, en ce moment. La Tunisie, comme tous les pays musulmans coopératifs, ne sera considérée, au maximum, que comme un gentil et compréhensif sous-traitant.

 

Ne générer que des emplois sous-payés et sous-qualifiés (tare de l’hôtellerie, de l’industrie touristique en général, et de la sous-traitance), n’est pas l’avenir d’un pays. Les activités des secteurs du tourisme et de la sous-traitance sont extrêmement volatils. Les contrats pouvant disparaître massivement d’une année sur l’autre. Les “intermédiaires” jouant la concurrence internationale.

 

Sans compter les effets secondaires ravageurs qu’exerce une industrie du tourisme dans une économie insuffisamment diversifiée et prospère sur des populations locales appauvries, vivant dans une totale précarité : prostitution, alcoolisme, drogues.

 

Nous retrouvons, là encore, la stricte application de la stratégie du "Choc des Civilisations".

 

Même en fuite le dictateur se révèle d’une grande utilité, servant de bouc émissaire pour exonérer les occidentaux de toute responsabilité économique. Signe évident : si Ben Ali et sa famille détenaient 50% de toutes les affaires en Tunisie, comme on peut le lire dans des médias, qu’attend-on pour nationaliser ces participations en les domiciliant dans un fonds public ?...

 

Cela ne se fera pas.

 

Car ces boucs émissaires, aussi crapuleux soient-ils, étaient aussi des “porteurs” d’actions pour le compte de personnalités étrangères. Souvent dans le cadre d’arrangements mafieux : 1/3 pour toi, 2/3 pour nous… C’est pour cela qu’il a été soigneusement « exfiltré » avec ses proches. Les bénéficiaires de ces arrangements ne voudront jamais se voir spoliés dans une nationalisation brutale des biens du tyran. Il va falloir au préalable trouver les montages financiers adéquats, pour rendre à César ce qui est à Jules…

 

L’Empire a été secoué, il va résister. Il reste encore au Peuple de la Tunisie un long chemin à parcourir pour parvenir à l’indépendance économique. Qui est la véritable indépendance. Cela ne pourra s’atteindre qu’en intégrant un marché intérieur de vaste dimension, aux richesses, talents et besoins complémentaires : celui du Grand Maghreb. Qui deviendra, avec ses immenses potentialités, un Brésil de l’Afrique. Capable de produire, à l’exemple de ce grand pays, des bateaux, des avions, des trains, et d’envoyer ses satellites dans l’espace.

 

Ceci est un autre débat. Tout d'abord, célébrons la révolte, ou la révolution, de la Tunisie. Car elle n’est pas qu’une affaire de niveau de vie ou de chômage mais, à l’encontre d’une dictature et de ses sponsors étrangers, le magnifique exemple d’une réappropriation de sa liberté.

 

Et, tout aussi important, de sa dignité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Peter Beaumont, Victim tells of ordeal in Tunis, The Observer, 23rd january 2011, http://www.guardian.co.uk/world/2011/jan/23/tunisia-long-task-of-healing

(2)  Jacques Généreux, La Grande Régression, éditions du Seuil, octobre 2010.

(3)  Lire, relire, faire circuler (car censuré par les médias en France) sur ces comportements, notamment des anciennes puissances coloniales, l’ouvrage d’investigation exceptionnel de qualité de Lounis Aggoun : La Colonie française en Algérie – 200 ans d’inavouable – Rapines & Péculats, éditions Demi Lune, 2010.

(4)  Combien de fois ai-je surpris des interlocuteurs, ne connaissant pas les pays musulmans, en leur disant que dans ces pays des femmes se rendaient à leur travail, accompagnaient leurs enfants à l’école, en conduisant le véhicule familial.

Et, leur stupéfaction devant mon affirmation que des femmes y conduisaient des bus, des trains, et même des avions, certaines avec le grade de commandant de bord !

Il est vrai que la « désinformation », en Occident, évite soigneusement de montrer cet aspect, se focalisant sur le misérabilisme nécessaire à la propagande islamophobe.

(5) Lire les analyses du philosophe Manuel de Diéguez sur ce phénomène, notamment : Le réveil démocratique des peuples arabes et la chute d’Israël dans la bio-génétique

 

N.B.  Une grande partie de ce billet est une reprise du commentaire que j’avais posté à la suite de l’article sur le blog de mon ami Chahid : La leçon Tunisienne : le Colibri peut vaincre la vipère.

 

 

 


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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 00:01

 

 

« La poursuite de l’effort cosmique désespéré, qui chez l’humain prend la forme d’une résistance à la cruauté du monde, c’est cela que j’appellerais “espoir”. »

Edgar Morin (1)

 

 

 

 

Ce blog fête aujourd’hui ses 4 ans…

 

Déjà ?…

 

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A cette occasion, je voulais saluer amicalement la petite communauté qui s’est progressivement, discrètement, aléatoirement, formée autour de lui. Ce "tire-boulettes antidésinformation", comme le caricaturent gentiment des amis lecteurs.

 

Communauté invisible. Rencontres, par-delà l’espace et le temps. Evoluant en météorites, fugaces et scintillantes. Ou, en amitiés, aussi attachantes que discrètes.

 

Attaques informatiques et tentatives d’intimidation juridiques n’ont pas manqué. (2)

 

Un des plus jolis coups, dont je suis admiratif ?...

 

Un hacker a réussi à s’introduire dans un texte de ce blog, par un superbe travail au bistouri. Dont je ne me suis rendu compte que grâce à la vigilance d’un lecteur. Article intitulé Xinjiang et Gujarat : Tintin Reporter, pour y supprimer, dans sa deuxième partie, la note n° 24 (sur 26 références) !...

 

Note, qui figure toujours sur la matrice du texte dans la "section administration" du blog, mais n’est pas visible dans le texte accessible au public…

 

J’ai eu beau effacer et reprendre la note : impossible. Toujours invisible sur le texte affiché. Pour contourner cette “neutralisation informatique”, j’ai donc repris le texte de cette note à un autre endroit, après la note 26…

 

Mystère...

 

Cette note faisait référence à une très sérieuse étude en anglais (BrassTacks Policy Paper) d’un observatoire, ou institut de recherches Indien, sur les forces armées du pays. S’inquiétant de son noyautage méthodique et accéléré, au point d’employer dans son titre le qualificatif Unknown Sinister Nexus (sinistre réseau occulte…), par une alliance entre le lobby belliciste des extrémistes hindous, islamophobes d'un fanatisme pathologique, et les services spécialisés d’un de ses principaux fournisseurs d’armes étrangers… (3)

 

Tout ça, pour ça…

 

Mais, parasites, virus, microbes et champignons, ne sont-ils pas consubstantiels de la vie ? Interprétons cela comme un signe de vitalité "exubérante"...

 

D’autant plus qu’encouragements, et signaux de sympathie, prédominent. Certains internautes me contactent par mail. Ou, plus surprenant, traduisent mes textes (quel courage !...). Pour les diffuser sur blogs, sites ou forums. Circulant, ainsi, hors de la "francophonie".

 

Tibet : Excuses d'un Français au Peuple Chinois est le texte le plus traduit et le plus diffusé de ce blog, malgré sa longueur, en différentes versions chinoises et anglaises. Notamment, en Chine.

 

Les "traducteurs automatiques" des "navigateurs", me signalent aussi que des lecteurs non francophones recourent à leurs services. Certes, nous sommes encore dans la préhistoire du Web quant à la fiabilité des traductions automatiques. Ne boudons pas ce progrès. Il permet de renforcer la volonté de lire, partager, comprendre, s’informer…

 

Des constats étonnants.

 

A part les principales langues européennes (même en hongrois ou en serbe…), les traductions les plus nombreuses des textes de ce blog sont en arabe et en chinois. Ensuite, vient l’indonésien ! Devant le persan, turc, japonais, ou coréen. Ma plus grande surprise fut le "tagalog", une des deux langues officielles inscrites dans la Constitution, avec l’anglais, des Philippines.

 

Ces traductions, échanges et circulations, entre communautés ou pays, apparemment aussi lointains, géographiquement ou culturellement, multipliés par le nombre de blogs existants et en création permanente, sont bien le signe de cette fantastique évolution de notre planète. Nous formons progressivement, même si cela exige encore plusieurs générations et décennies, ce petit village avec ses différents quartiers, de plus en plus proches, informés, et solidaires pour faire face aux défis posés par le devenir de l’Humanité…

 

Malgré résistances, freins, sabotages, des castes prédatrices, redoutant l’émergence d’une "Collectivité" instruite, exerçant son esprit critique, assumant sa "liberté d'expression", imperméable aux manipulations, désinformations et propagandes.

 

Des amis Chinois se sont étonnés de ne pas retrouver mes textes sur la Chine, dans le référencement “stanechy”, sur les moteurs de recherche habituels. Alors qu’ils sont cités sur l’excellent moteur de recherche chinois Baïdu. (4)

 

Effectivement, si dans un titre je mentionne “Chine”, ou "Chinois", le billet passe à la trappe. Si je me limite à écrire “Tibet", par chance il franchira le filet. Puisque nous sommes censés en Occident, dès qu’il s’agit de Tibet, hurler avec les loups en déchiquetant du Chinois…

 

D’autres se sont étonnés, de ne pas retrouver les billets écrits sur les massacres de Gaza. (5) Comme si je n’avais rien écrit sur ces immondes "crimes contre l'Humanité"… Alors que ces textes ont énormément circulé en France, comme en dehors. Tous les titres de mes billets portant “Gaza” ont été éliminés sur référencement “stanechy”.

 

C’est pour cela que j’ai repris titres et liens de ces textes sur Gaza, pour les positionner en évidence, dans la marge droite de mon blog. Provoquant de la part des "bricoleurs grincheux" (ils me font penser à Gaston Lagaffe...), à plusieurs reprises, blocages et sabotages de cette même marge, y compris l'intrégralité de la page d'accueil où elle figure, pour rendre ces références et liens "invisibles", sur certains "navigateurs" ... 

 

Dernièrement, ils se sont même acharnés sur la magnifique chanson, dénonçant l'Empire dans un très beau poème, du chanteur québécois Richard Desjardins, placée dans cette colonne de droite. La vidéo n'était plus visible : carré noir ! La corne de brume d'un ami lecteur a permis de contourner cette "censure". Trouvant une autre version, en passant de Dalymotion à Youtube... (6)

 

Parfois, le moteur de recherche donne une vague explication sur la disparition de certaines références : " page supprimée sur plainte pour abus ". En cherchant, sur le lien proposé, on appprend que c'est dans le cadre de l'application de la loi Gayssot, par exemple.

 

Toutefois, rien sur l'article en question : lequel ? S'agit-il d'un article de l'auteur du blog ? Un commentaire sur l'article ? Quel est l'auteur de la plainte ? Le motif exact ? Le passage précis ?

 

Notons la mention du moteur de recherche : " page supprimée "... Ainsi, un "abus" signalé sur "une" référence entraîne automatiquement la suppression de la "page", qui en contient généralement une bonnne dizaine. Ce qui s'appelle : "massacre à la tronçonneuse"...

 

Normal, dirons-nous, un moteur de recherche ne fabrique pas de la "dentelle" ou de la "nuance". On "tire dans le tas", ou on "drone le compound" (pour ne pas dire "village"), comme dit fièrement la soldatesque en plein travail. Ah !... Le raffinement de la Civilisation Des Lumières...

 

Apparemment, le "moteur de recherche" se transforme en Tribunal, acceptant toute plainte "pour abus", sans en vérifier la véracité, condamnant unilatéralement à la suppression d'un texte (qui est une oeuvre au sens du "droit d'auteur"), d'une opinion, d'une idée, de la liberté d'expression, sans fondement juridique (un "prétexte" n'est pas un "fondement"), ni débat contradictoire, ou "droit de réponse", etc.

 

Autrement dit, nous sommes soumis en Occident, dans une silencieuse hypocrisie, à un système arbitraire, autocratique, totalitaire, gérant la liberté d'expression et le droit d'auteur, selon son bon vouloir. Pub & Porno : Yes. Opinions & Contestations (contraires à la "doxa" de la nomenklatura) : No.

 

J’ai donc dû expliquer à mes amis lecteurs Chinois, que se pratiquait au quotidien une “censure”, sous nos latitudes, qui ne dit pas son nom. La “sphère francophone” n’y échappe pas. Elle n’est pas effectuée par des organismes officiels, mais simplement privatisée. Ce qui la rend encore plus efficace, du fait de son absolue discrétion...

 

Pour ce qui est d’Internet, entre autres méthodes et moyens, les moteurs de recherche sont "traités" par de puissants outils de filtrage ( "externalisés" ou pas...), par mot-clé, très sophistiqués dans leur travail souterrain, programmés pour "déréférencer" en masse ce qui ne correspond pas à “la ligne officielle”.

 

Certains, animés par des équipes spécialisées, chargées d’éliminer toutes photos ou vidéos susceptibles de montrer la réalité des souffrances de la misère dans nos pays riches, ou des horreurs des guerres coloniales actuelles. Sont, ainsi, systématiquement expurgées des moteurs de recherche celles portant sur les atrocités et violences occidentales en Iraq, Palestine ou Afghanistan…

 

Ce qui n’empêche pas l’Occident, en vertu de sa "valeur cardinale" qu'est le cynisme, de donner des leçons de “démocratie-internet” au reste de la Terre…

 

La défense de la liberté d’expression, dans tous les pays, est une lutte incessante. Internet en est, en ce moment, l’enjeu majeur. L'Europe, la France, tout particulièrement, en sont un des principaux champs de bataille secrets. Nous le percevons, le mesurons, tous les jours, au niveau les plus modestes ou anodins, comme ce blog : serrons les rangs sous la mitraille ! 

 

En gardant le sourire, ça les rend encore plus furax...

 

Je remercie, au passage, les proches et amis qui m’ont incité, aidé, à planter ce petit "arbre à palabres". Et, tout aussi difficile, à l'entretenir, veillant sur lui… Ils se reconnaîtront, dans mon affectueuse pensée.

 

Pour fêter cette "étape de 4 ans", à défaut d’un gâteau, j’ai envie de partager avec vous un plaisir : l’extrait du Festival de Jazz de Montreux de 1993, en Suisse, où, accompagné d’un talentueux orchestre, apparaît une “Légende” du Blues : BB King. Interprétant un de ses plus grands succès :

« The Thrill is Gone… »

 

Un Grand Maître de la guitare. Au sommet de son Art. Un superbe solo, un des plus beaux du genre. Au-delà de la virtuosité, regardez, écoutez (de préférence avec un casque stéréo, le son est superbe) : velouté, finesse, sensibilité, douceur et passion, du grave à l’aigu…

 

Un régal.

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Edgar Morin, Mes Démons, Editions Stock, 1994, p. 340.

(2)  Notamment, deux "violentes" tentatives de suppression du même article (je le retrouvais dans les "brouillons" du blog, mais plus dans les textes visibles) sur la Palestine et l'Afghanistan. Ce qui explique mon rappel de la loi dans la colonne de droite du blog, sous le titre : "Liberté d'expression et abus de procédure".

(3)  Copie du texte de la nouvelle note, dans l’article :

« Note 24 (qui n'apparaît pas bizarrement sur le texte : les mystères de la censure électronique !...): BrassTacks Policy Paper, 9 février 2009, "Indian Army's Penetration by Hindou Zionists & Fascists - Hitherto Unknown Sinister Nexus". »

(4)  Le moteur de recherches chinois Baïdu représente plus de 75 % du marché, en progression exponentielle, des 420 millions d’internautes en Chine, au 30 juin 2010 (et 450 millions à fin novembre 2010), dont 364 millions, soit 86,7 %, se connectent en haut débit. Provoquant la fureur des moteurs de recherche occidentaux, devant la disparition de leur oligopole, réduits à jouer les Jeanne d'Arc de la "défense de la liberté d'expression"...

(5)  Il est nécessaire de taper le titre exact du billet, à moins d’effectuer une recherche sur le blog lui-même. Ce qui n’est pas évident.

(6)  Par curiosité, observons combien de temps cette version reprise sur ce blog, présente sur Youtube depuis 3 ans, va tenir avant d'être à son tour "censurée"...

 

 

 

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 00:01

 

 


sunset-photo ted scott

 

 

 

Bon Vent à Tous pour 2011 !...

 

Et, mes amitiés à Chacun.

 

 

 

Avec pour La Longue Route, le trompettiste Miles Davis accompagné de John Coltrane au saxo, interprétant So What...

 

 

 

 

 

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 00:01

 

 

« Dis-moi comment tu traites La Femme, et je te dirai qui tu es. »

Marek Halter  (♪)

 

 

 

 

A l’unanimité de mon unique voix,

 

Avec admiration et respect,

 

Je déclare

 

" Personnalité de l’Année 2010 " :

 

 

La Femme Palestinienne

 

 

Palestinienne-agressee-avec-du-vin-Chahid.jpg

 Colon sioniste jetant un verre de vin sur une Femme Palestinienne en l’insultant


 

nos-soeurs.jpg

 

Palestinienne défendant à mains nues les oliviers de la terre de ses ancêtres que les colons sionistes viennent raser pour y construire leurs "lotissements"

 

 

Pour son courage, son héroïsme,

face aux crimes, violences, souffrances et humiliations,

infligés quotidiennement à la Nation Palestinienne.

 

  Dans l’indifférence hypocrite de " La Communauté Internationale ", et le mensonge cynique de ses médias.

 

En hommage à La Femme Palestinienne, âme de sa Nation, un extrait de l'album Exile de Gilad Atzmon, avec son orchestre Orient House Ensemble.

 

Avec la voix frémissante de révolte, d'espoir et de victoire annoncée, de la Palestinienne, Reem Kelani, chantant :

 

Dal'ouna   On the Return


 

 

 

 

 

 

 

(♪)  Militant exalté de l’extrémisme sioniste. Un des meilleurs joueurs de pipeau actuels du répertoire "islamophobe"...

 

 

Photos :  

=>  Rina Castelnuovo, The New York Times. Empruntée au Blog de mon ami Chahid, dans son bouleversant article : De la Barbarie et des Barbares

=>  "La Résistante aux mains nues" : http://siamsmonde.blogspot.com/2009/02/nos-soeurs.html & http://sergeadam.blogspot.com/2009/02/la-palestine-et-la-lutte-des-femmes.html

 


 

 


 

 

 

 

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 13:46

 

 

"En pénétrant sous le morceau de plafond en délabrement de ta mosquée, autrefois sainte et pour les prosternations, que je foulais à présent en homme qui simplement veut voir, je sentis une brusque chaleur dans ma poitrine, un mouvement de mon cœur."

Michel Vieuchange à Smara – Sahara Marocain (1)

 

 

                                                

 

 

C’était la “Guerre Froide”.

 

Et, je survolais le désert…

 

Dans un petit bimoteur à hélice, un Piper Navajo.

 

Fasciné.

 

Pas une trace de végétation. Quelques bouquets d’épineux parfois, autour d’une trace d’eau, un puits, peut-être. D’immenses étendues de pierres, de rochers, alternant avec drapés et crêtes de dunes.

 

Gigantesques, dessinant des courbes majestueuses dans la violence de l’aridité, des méandres, de ce qui avait dû être des fleuves glissant vers la mer au cours des millénaires, au travers de végétations luxuriantes peuplées d’oiseaux, gazelles, singes et lions. A présent à sec, tel un paysage envoyé d’une des sondes de la planète Mars.

 

800px-Near_Ouarzazate-Marocco-.JPG

 

Partis d’Anfa, nous avions fait escale à Goulimine, Tan-Tan, Tarfaya, Laâyoune, nous dirigeant vers Smara.

 

Bien sûr, je pensais à St-Ex et ses copains de l’aéropostale, traçant les premières routes aériennes vers Dakar, dans la même région, puis franchissant l’horizon de l’Atlantique, vers Rio et la Cordillère des Andes.

 

Aux commandes, hors pair, un américain passionné de pilotage. Il avait traversé le Groenland, survécu à tempêtes et crashs. Un joyeux drille. Astrophysicien diplômé de l’Université de Cornell, c’était un spécialiste des quasars. En année sabbatique, pour sortir la tête de ses galaxies, il louait ses services. Ne parlant pas un mot de français, qu’il considérait comme une langue morte. C’était son humour… En représailles, je le traitais d’extraterrestre analphabète. On s’aimait bien.

 

Tout jeune, j’accompagnais dans ce voyage, quatre ou cinq vieux briscards, baroudeurs des TP en “conditions extrêmes”. De ceux capables de vous construire une route, un aérodrome, entre la poire et le fromage, dans n’importe quel continent, sous une pluie tropicale, dans des vents de sable, ou une grêle d’obus. Ils avaient pour unique credo : vitesse d’exécution. Problème, j’exagère à peine : ils n’avaient aucune notion des coûts de revient.

 

J’étais là pour rappeler, discrètement, ces nécessités. Dérisoires, face aux impératifs du Temps. Autant dire que j’étais un végétarien égaré chez des cannibales. Ils me détestaient. L’empêcheur de tourner en rond. Mais, je les comprenais. Ils n’étaient pas maîtres du “coût final”… J’admirais leur courage, leur ardeur à la tâche. De grands professionnels.

 

Ce sont eux qui ont “animé” les travaux de construction de l’aérodrome d’Atar, en Mauritanie. Autre désert. J’avais été envoyé aux USA pour finaliser un achat d’engins de TP destinés à ces travaux, parmi les plus gros sur le marché. En particulier, des D9.  Le plus difficile avait été de trouver un bateau qui veuille bien faire escale au port mauritanien de Nouadhibou, pour livrer ce matériel qui devait, ensuite, emprunter la voie ferrée jusqu’à Choum, puis de là, par un épique cheminement terrestre arriver au chantier.

 

Le port n’étant pas équipé, à cette période, de moyens de levage assez puissants pour décharger ces engins, ce fut la tournée des armateurs de New York. Trouvant, enfin, un bateau qui accepte un détour vers la Mauritanie, équipé de ses propres grues pour déposer les engins sur le quai. La routine.

 

 

Le losange et la baguette de pain

 

Cette expérience a été l’occasion de mes premiers pas en géopolitique.

 

Pas la poudre aux yeux, qu’on enseigne, ou les “cartes” biseautées de la désinformation qu’on affiche dans les médias. Observant, sur le terrain, dans les coulisses, les jeux et enjeux, entre grandes et moins grandes puissances. Le plus souvent, stupides, cruels. Pour une poignée de dollars, d’orgueil, d’obscurantisme, d’infantilisme…

 

Pourquoi cette irruption d’aérodromes, à construire, rénover, allonger, renforcer, doubler, dans le désert, aussi soudaine qu’une crise d’urticaire ?...

 

Une guerre venait d’éclater.

 

Fratricide.

 

L’Algérie, alliée à la Lybie, attaquait le Maroc. Par surprise. Instrumentalisées, dans cette partie de bras de fer obsessionnellement imbécile, entre deux nomenklaturas planétaires idéologiquement antagonistes : Ouest et Est…

 

L’Espagne, Franco agonisant, venait de “rétrocéder” le Sahara Marocain qu’elle occupait, malgré une longue résistance armée du Maroc qui a duré de 1884 à 1937. A l’exemple d’autres pays colonisateurs, ignorant pendant des années les injonctions de l’ONU. Du temps où l’ONU avait encore un semblant de respectabilité. Notamment sa résolution 2072, du 16 décembre 1965, lui imposant de prendre les mesures :

« … immédiates et nécessaires pour la libération des territoires sous administration coloniale de Sidi Ifni et du Sahara Occidental… ».

 

Immédiates et nécessaires…

 

Car, France et Espagne avait découpé le Maroc comme une baguette de pain. En 1900, puis 1904. Du nord au sud.

 

En tranches alternées : une tranche du nord pour l’Espagne correspondant aux provinces du Rif, une tranche au centre pour la France accaparant les meilleurs terres agricoles et les mines, la suivante pour l’Espagne avec la portion du Sahara dit Occidental ou en espagnol Rio de Oro, plus au sud, la dernière tranche du Sahara Marocain pour la France qu’elle a érigée, par la suite, en Etat indépendant : la Mauritanie.

 

Et, encore avait-il fallu calmer l’Allemagne qui estimait que le Maroc lui revenait en tant que colonie, dans son intégralité !... La Conférence d’Algésiras en 1906 avait calmé son empereur, avec le renfort des Anglais qui commençaient à s’inquiéter des appétits germaniques. Il en était reparti avec des lots de consolation : Togo, Cameroun, Tanganyika, une partie du Congo, etc. Des trocs de prédateurs, suivant l’usage des mœurs diplomatiques entre « grandes puissances ».

 

Almoravid Empire

 

L'Empire Almohade

 

Le Maroc présentait, en effet, une réalité plus qu'enviable pour les puissances coloniales par sa situation géographique, sa civilisation et ses traditions, ses richesses agricoles, halieutiques et minières, son potentiel. Depuis des siècles, sous l’appellation d’Empire Chérifien, avec son administration directe, ou autonome selon un système d’allégeance renforcé par des liens matrimoniaux, il s’étendait de la Méditerranée au fleuve Sénégal et même au-delà, dont une partie du Mali actuel. Toutes ses prestigieuses dynasties n’ont-elles pas le Sahara pour berceau ?...

 

Son voisin, l’Algérie, avant la colonisation française, vivait depuis le début du XVI° siècle sous suzeraineté de l’Empire Ottoman. Cette prospère province ne s’étendait pas au Sahara qu’on lui connaît à présent. Les cartes historiques établies lors de la plus grande extension de l’Empire Ottoman (1683-1699) en attestent. Les Ottomans ne s’intéressaient qu’aux riches régions agricoles et commerçantes, réservoirs de soldats ou de contributeurs fiscaux fiables.

 

C’est la colonisation française qui a apporté le Sahara actuel à l’Algérie, en dépouillant les parties sahariennes de ses voisins, Maroc et Tunisie (les champs pétroliers d’Hassi Messaoud devraient être Tunisiens), y rajoutant les immenses territoires indépendants des ethnies Touaregs. En fait, authentiques détenteurs des richesses pétrolières et gazières de la région dont ils sont spoliés et oubliés (2).

 

Traçant ainsi, il suffit de regarder une carte, un colossal “losange” à son avantage, dans ce que la France pensait être des départements et territoires français pour l’éternité… Pourquoi se gêner quand on est en position de force ?...

 

Un exemple : le 15 mars 1900, partie d’Aïn Salah une colonne française de 1500 hommes, avec deux canons, massacrèrent, dans une orgie sanguinaire, les populations marocaines des oasis de Touat (entre 500 et 600 personnes) avant de rattacher ces régions à l’Algérie : Gourara, Tidikelt, Sbaa, plus tard Tindouf. (3)

 

Autre exemple : la France s’emparant des mines de fer du Sahara Marocain de Zouerate, M’Haoudat, El Rhein, F’derik, qu’elle rattacha à la Mauritanie. Regardez le tracé de la frontière entre Sahara Marocain et Mauritanie : de rectiligne, en escalier, il évolue en demi-cercle pour englober les bassins miniers…

 

Le Sahara dans son ensemble, de l’Atlantique à la Mer Rouge, représente 10 millions de KM2. Seuls deux endroits font l’objet d’une campagne médiatico-politique “d’indépendance”, de la part de certains lobbies. Bizarre. Le Darfour, au Soudan, mais là c’est plus que facile à comprendre puisqu’il s’agit, pour les pays occidentaux, de s'approprier les immenses gisements d’uranium. Mais, le Sahara Marocain ?...

 

Je cherche à comprendre…

 

A ce moment là, il convient pour les “zélotes de l’Indépendance” d’être cohérents et de lutter pour “la libération” de toutes les ethnies du Sahara dans une balkanisation, une libanisation, ou une fédération, de ces populations en redessinant Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Soudan, Lybie, Egypte, etc. A commencer par le Sahara Algérien…

 

Pourquoi pas ?... On pourrait, par exemple, définir un pays en regroupant les populations parlant la langue mère de tous les dialectes Touaregs : le Tamacheq. Les Kel Ahaggar, les Kel Ajjar d’Algérie ont plus de points communs avec les Kel Aïr ou les Kel Gress du Niger, ou encore les Kel Achar ou les Iullemmeden du Mali qu’avec les paysans de la Mitidja ou les montagnards de Kabylie…

 

Subitement, là : silence !...

 

Alors que le Sahara Marocain fait l’objet d’un acharnement curieux de la part de l’Algérie (la Lybie a fini par quitter la partie …), ni gaz, ni pétrole, même réduit à sa portion congrue par la colonisation européenne dont elle a bénéficié des “plus gros morceaux”…

 

carte-ottoman empire

 

Empire Ottoman à son apogée

 

Et pourtant c’est un tas de ruines que, de mauvaise grâce, les espagnols rétrocédaient au Maroc… Pas de quoi être envieux !...

 

Quand les espagnols sont arrivés, le Sahara Marocain vivait en équilibre harmonieux avec ses voisins, dans des échanges commerciaux par les grandes routes caravanières, allant des villes impériales marocaines et des riches régions agricoles du Souss Massa jusqu’aux fleuves africains. Une zone tribale certes, mais prospère et vitale pour le commerce entre Afrique méditerranéenne et sub-saharienne.

 

Le colonisateur espagnol n’était pas intéressé par ce commerce séculaire entre pays dont il n’avait aucun contrôle. Trop aride pour y fonder une colonie de peuplement s’appropriant les meilleures terres, aucune richesse minière facilement exploitable, nous n’étions pas au Pérou, il en a tout simplement fait une plateforme de contrebande. Pour écouler les produits de son industrie à travers l’Afrique. Tout, jusqu’aux casseroles et, plus tard, la bassine en plastique. “Tout”, sauf, les armes, évidemment.

 

Cassant l’essor économique de la région en bouleversant les circuits d’échanges, la précipitant dans la paupérisation, car ses marchandises n’acquittaient aucun droit de douane, ni taxe. De plus, à des prix de dumping, cette contrebande tuait dans l’œuf toute émergence d’une petite et moyenne industrie locale dans les pays inondés de ses produits auxquels, s’ajoutaient ceux du colonisateur français ou anglais.

 

C’était une chasse gardée de l’armée espagnole, qui y entretenait le minimum d’infrastructures. Vivant confortablement, du moins sa hiérarchie, je parle évidemment des galonnés vivant dans les dorures des palais madrilènes, avec leurs copains industriels, soutenus par leurs politiciens et médias ripoux. Nullement gênée d’installer la misère, jouissant du partage de la contrebande entre commerçants des Iles Canaries et chefs de tribus "au service de l’Espagne", chargés du transport.

 

Un pays laissé à l’abandon, pratiquement sans route, ni écoles, universités, hôpitaux, dispensaires, centres de formation. Ils n’avaient même pas formé un télégraphiste ou un mécanicien. Rien. Du pur bénéfice pour les “patrons” de ce système mafieux.

 

Evidemment, la « rétrocession du Sahara » au Maroc perturbait un fructueux trafic …

 

 

Du sang dans le sable

 

Soudain, au moment où le Maroc, mobilisant ses meilleurs cadres, ingénieurs et techniciens, s’employait à redresser la situation désastreuse laissée par le colonisateur, apparurent des colonnes infernales, surgissant, déferlant, avec une puissance de feu inimaginable. Semant la mort et la désolation.

 

Visiblement, une action longuement, minutieusement préparée. Des colonnes de centaines de pickups Toyota 4x4 tout terrain, militarisés, dotés d’un équipement ultramoderne, télécommunications, mitrailleuses de gros calibre, mortiers lourds, missiles antiaériens, missiles antichars.

 

Maîtriser pareil équipement suppose une longue formation, une coordination de grande fiabilité, une organisation logistique de haut niveau : approvisionnement en continu de munitions, pièces détachées et pneumatiques, eau, carburant, etc. En cumul, des milliers d’heures d’entraînement. En matériel, des dizaines de millions de dollars.

 

La planification opérationnelle d’actions d’un tel niveau d’intensité, repérages, choix des objectifs, agencement des moyens, implantation des dépôts-relais, demande des mois de conception et d’études. Lancer une telle guerre dans le désert représente au minimum : cinq années de méticuleuses préparations. Seules des armées professionnelles, adossées à des budgets considérables, peuvent maîtriser cet ensemble de paramètres.

 

Officiellement, ce n’était pas une guerre. Dans ce désert de cailloux et de sable, c’était le “mouvement de libération” d’une population se soulevant contre une invasion marocaine… Version des médias et politiciens aux poches bourrées de pétrodollars. Dans le jargon des traîneurs de sabre, on appelle cela une guerre “proxy” : par procuration, sous un masque, le pyromane se déguisant en pompier...

 

J’ai des souvenirs qui me hantent.

 

Comme cette équipe d’entretien d’une route ensablée par les vents entre Tan-Tan et Tarfaya, pourtant partie sud du Maroc non contestée par les voisins, dont on n’a plus retrouvé trace. Sauf des camions brûlés, criblés de balles et une niveleuse, la cabine du conducteur, déchiquetée, maculée de sang. Les trous dans les tôles épaisses montrant qu’on avait tiré sur un engin civil avec une arme de guerre lourde de type mitrailleuse. Les commandos algéro-libyens avaient emmenés avec eux, mêmes les corps des tués. Repartis, leur forfait accompli de l’autre côté de la frontière. Qui était vivant ou mort ?...

 

Il se trouve que le DRH de cette entreprise marocaine était Algérien. Les familles venant lui réclamer le corps de leurs parents, ou des nouvelles, je voyais dans son regard qu’il pleurait de rage silencieuse devant cette tragédie enfantée par des politiciens voyous.

 

Car, des Algériens travaillaient en paix au Maroc. Occupant souvent des postes de responsabilité, mariés avec des marocaines pour certains. Alors que tous les Marocains venaient d’être expulsés d’Algérie pour cause de « solidarité dans la lutte pour l’indépendance du Sahara », son gouvernement fermant hermétiquement la frontière. Obligeant ainsi des familles, pour se réunir, à transiter par la France ou l’Espagne…

 

Un autre souvenir : Bir Anzaran.

 

Pas une ville, au Maroc, qui n’ait une avenue ou une place portant ce nom. Chargé d’émotion, de respect, de symbole. Dont on ne parle jamais, parce qu’il est inscrit dans le cœur de chacun.

 

A une centaine de km de Dakhla. Un matin du 14 novembre 1979, plusieurs colonnes composées de centaines de véhicules, on en a dénombré 500, encerclent la petite garnison. A 6 combattants en moyenne par pickup cela représente 3000 hommes. La garnison s’est battue pendant des heures, sans possibilité de renfort. A court de munition et au corps-à-corps, le chef de la garnison, avant de détruire sa radio et ses codes, a demandé aux mirages de l’Armée de l’Air Marocaine de bombarder ses retranchements plutôt que de se rendre.

 

L’héroïsme de ces hommes a marqué un coup d’arrêt à ces agressions d’envergure. Et, accéléré la réactivité du pays soumis à des attaques aussi cruelles qu’injustes.

 

C’était oublier que le Maroc, s’il bénéficie d’excellents agriculteurs, artisans et maçons, possède parmi les meilleurs officiers et hommes de troupes, ingénieurs et cadres. Au moment de l’attaque de son territoire, le Maroc était un des Etats qui avait le budget de défense parmi les plus faibles par rapport à son PIB.

 

Il fallut acheter du matériel militaire qu’il n’avait pas, du moins en quantité suffisante pour faire front à l’énormité de l’assaut qui lui était livré, notamment des hélicoptères, blindés, missiles et toute la quincaillerie qui va avec. Première conséquence néfaste imposée par toute guerre : investir dans l’armement ce qu’on devrait affecter au développement.

 

Mettre rapidement un terme aux ballades sanguinaires des colonnes infernales, se déplaçant impunément à travers sable et rocaille, était tout aussi urgent. Elles avaient même occupé pendant une journée la ville de Tan-Tan, bombardé Laâyoune avec du calibre 120mm…

 

La solution était simple, personne ne l’a soufflée, ni proposée au Maroc. Connue dans l’histoire musulmane, elle se trouve dans la célèbre bataille dite du Fossé, en 627, lorsque la communauté refugiée autour du Prophète dans l’oasis de Médine était menacée d’extermination par l’arrivée imminente d’une armée Mecquoise de plus de 10.000 hommes dotée d'une puissante cavalerie : on construisit un fossé avec un remblai, là où il n’y avait pas de rempart.

 

Le Maroc édifia donc un “mur”, de terre, de pierre et de sable. Seule différence, avec l’époque médinoise, c’est qu’on l’équipa d’électronique de détection, radars et autres appareillages extrêmement coûteux.

 

Si mes souvenirs sont bons, la “facture électronique” était de 200 millions de dollars. Qui alla dans les caisses de l’américain Westinghouse. En actualisant, en dollars constants, cela fait très, très cher. C’est l’Arabie Saoudite qui paya, dit-on. Exact et faux, à la fois. Peut-être a-t-elle sorti le chéquier, car il fallait faire vite. Mais, dans ce jeu de poker, tout se paye, tôt ou tard, sous une forme ou une autre…

 

En fait, ce sont 6 murs que le Maroc construisit entre 1982 et 1987. Le temps qu’ils deviennent opérationnels, pour parer à toute attaque surprise de grande envergure, tout particulièrement les regroupements nocturnes de colonnes de véhicules, la France prêta quelques avions d’observation non armés.

 

Séjournant à Dakar, je voyais décoller les Breguet Atlantic de l’Aéronavale française, en début de soirée, pour patrouiller la nuit au-dessus du Sahara Marocain, surveillant d’éventuelles colonnes motorisées se dirigeant vers leurs points de rassemblement. Spécialisés dans la lutte anti-sous-marine, leurs moyens de détection leur permettaient de repérer les émissions infrarouges émises par les pickups armés. Alertant leurs contacts. Les régiments mécanisés marocains, extrêmement efficaces et bien équipés à leur tour, se chargeant de l’accueil au sol. Avec du lait et des dattes…

 

Paysage-du-Sahara-Marocain.jpg

 

Raminagrobis, la Belette et le Lapin

 

Nous approchions de Smara. Subitement silencieux. Nous étions prévenus des risques de missiles antiaériens SAM 7 utilisés par les commandos algériens. Plusieurs avions, dont des mirages avaient été abattus. Pour neutraliser les leurres destinés à détourner les missiles, ils tiraient des  salves de SAM 7 !... C’était faire étalage de gros moyens, la Caverne d’Ali Baba…

 

Le pilote devait éviter une approche à basse altitude, se positionner à la verticale de la piste, à environ 1000 mètres d’altitude, et descendre en spirale, pratiquement directement sur le tarmac. Du sport.

 

Une piste chaotique, à construire, à rallonger. A chaque extrémité, enterré jusqu’à la tourelle, je remarquais un char AMX 13 en veille. Smara et ses environs étaient harcelés en permanence, les routes coupées.

 

Nous avons attendu l’obscurité, pour décoller tous feux éteints et respecter la même procédure en spirale. Ascensionnelle, cette fois. Avant d’embarquer, j’ai vu les soldats de l’armée marocaine dans la pénombre, à pied, silencieux, se glisser en patrouille, prendre position à l’extérieur de l’agglomération, pour élargir, pendant la nuit, le périmètre de sécurité. Comme si c’était hier. J’ai une pensée pour ces hommes.

 

Smara, autrefois prestigieuse ville sainte. Cheik Ma El Aïnain, représentant du souverain Hassan Ier, en avait fait un carrefour d’échanges et un centre spirituel renommés sur la route des caravanes, avec ses confréries religieuses, sa mosquée, ses écoles, sa bibliothèque. Homme de paix, mais d’honneur, ce fut un des plus farouches résistants aux soldats espagnols. (4)

 

Smara, après un demi-siècle d’occupation espagnole, réduite à une bourgade aux rues de poussières de sable et d’oubli… Symbole de ces colonisations prédatrices, suivies  de ces guerres montées de toutes pièces qui font la joie des marchands de canons, le jeu des anciennes puissances coloniales.

 

Les armements coûtent une fortune à des Etats qui ont d’autres priorités que s’armer à l’infini. Les “aides généreuses”, tout autant. Elles ont un coût invisible et, encore plus, dévastateur.

 

Comment résister à des investissements dans des privatisations sans avoir à les brader pour "renvoyer l’ascenseur", lorsqu’on vous a “rendu service” ?... Comment ne pas brader ses matières premières pour entrer dans les bonnes grâces de celui dont on recherche le soutien diplomatique ?... Comment refuser des importations sans transferts technologiques, clés en main, pour plaire et complaire aux faux amis de" La Communauté Internationale", ou de l'Empire ?...

 

De concessions amicales, en abandons progressifs de souveraineté, en commençant par la souveraineté économique, technologique, on entrave sa prospérité, son développement et son accès au Savoir. N’oublions pas que l’accès au Savoir et aux sciences de l’avenir est devenu un objectif militaire pour lequel, aujourd’hui, on assassine des chercheurs en pleine rue.

 

Les campagnes actuelles d’agitation, de déstabilisation, organisées dans le Sahara Marocain, soutenues par une campagne de diffamation inacceptable par son niveau de bassesse, particulièrement en Espagne et dans les couloirs de l’UE, à l’égard du Maroc, reformant les anciens clivages de la "Guerre Froide", pourquoi ?...

 

Croire que financer par des monceaux de dollars une stratégie de la tension avec le voisin, voire un conflit armé, va détourner l’attention, le ressentiment de sa propre population devant les échecs répétés d'une politique économique et sociale, le niveau de corruption intolérable, et les montées de chômage insupportables pour les familles ?...

 

Il ne s’agit pas de faire l’apologie, ou la critique, de tel régime contre tel autre, car avant de critiquer un régime quel qu'il soit, il convient toujours de balayer soigneusement devant sa propre porte. Mais, de faire preuve de responsabilité face aux souhaits des peuples qui veulent la paix et l’emploi. Ce qui était compréhensible de stupidité pendant la Guerre Froide est devenu à présent criminel contre les peuples du Maghreb.

 

Tous les peuples, qui le composent, souhaitent l’édification d’un Grand Maghreb. Une union économique, et ultérieurement politique, de communauté de destin, à l’exemple de ce qui se passe ailleurs, en Amérique latine en ce moment, capable d’affirmer son indépendance économique et ses choix politiques qui ne sont pas ceux des "grandes puissances" en pleine décadence économique et morale.

 

On sait que l’Europe, l’Empire, s’opposeront, par tous les moyens à l’édification d’un Maghreb uni, d’un Grand Maghreb. N’acceptant jamais, qu’un ensemble solidaire et fédéré d’une population de 100 millions d’habitants, aux immenses richesses et talents, émerge en Méditerranée.

 

Suscitant tensions, guerres civiles et fratricides, pour maintenir sa partition. A l’exemple de ce qu’ils ne cessent de travailler : l’éclatement, la pulvérisation en multitudes ethniques, de l’Irak, Afghanistan, Pakistan, Iran. Et, sur d’autres continents, comme en Amérique latine.

 

Le sachant, pourquoi tomber dans le piège du culte de la désunion et du conflit se demande-t-on ?... Ouvrant la voie aux arbitrages et sollicitudes qui ne sont que de la servitude imposée. Plaçant peuples et richesses dans la main des prédateurs.

 

Oubliant la sagesse des fables de nos ancêtres, avertissant du danger des conflits entre ceux qui devraient s’entendre, mise en scène par Jean de La Fontaine dans la dispute entre la belette et le lapin sollicitant l’arbitrage, le soutien, du chat, Raminagrobis ou Grippeminaud :

 

« … Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud, le bon apôtre,
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre
. »

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Penseur, poète, explorateur, frère des Hommes. Il effectuera un voyage extraordinaire, dans le sud du Maroc, en 1930 : 1400 km, partant de Tiznit pour arriver à Smara. Mourant, à 26 ans, d’une dysenterie, à Agadir, au retour de son périple le 30 novembre 1930, http://www.moncelon.com/vieuchange.htm.

(2)  Et, même, persécutés, massacrés, humiliés. Notamment au Mali et au Niger. Cas de tortures et de viols, avec comme en Palestine déshabillage public des hommes, à Ménaka, Tessalit, Aguelhok, Kidal, etc.

(3)  Mohamed Cherkaoui, “Morocco and the Sahara : Social Bonds and Geopolitical Issues”, The Bardwell Press, 2007, http://www.bardwellpress.co.uk/pdf/Sahara_2nd_Sample.pdf

(4)  Mohamed Cherkaoui, Op. Cit.

 

 

 

 

 

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 18:30

 

 

« La répression ne spécule en définitive que sur la peur.
Mais, la peur peut-elle
suffire à combattre le besoin, l'esprit de justice, l'intelligence, la raison, l'idéalisme, toutes forces révolutionnaires manifestant la puissance formidable et profonde des facteurs économiques d'une révolution ? »  

Victor Serge - 1925 (1)

 

 

 

Mystères de la technologie…

 

Les satellites de surveillance en mesure d’inventorier les sournoises centrifugeuses iraniennes à travers des mètres cubes de béton, produisant à la chaîne et en catimini des bombes atomiques pour en carboniser notre civilisation, sont incapables de trouver trace d’une bande de ravisseurs et leurs “otages” enlevés au Niger.

 

Dans un désert aussi plat que la main…

 

 

Qui est qui - qui fait quoi ?...

 

Ce groupe de terroristes invisibles, se fait appeler AQMI. Nom presque sympathique. Est-ce à la suite d’une étude marketing, cela fait penser à une mutuelle d’assurances ?… Du moins une succursale, puisque son directeur général, Ben Laden, a fait savoir qu’il voulait “discuter” avec la France, pour “négocier” directement. Dans une cassette audio. Car, lui aussi, on ne le voit jamais…

 

Très sérieusement, les médias nous ont assurés que “sa voix” avait été authentifiée par les services de renseignements. Le “top” de la référence !... Les mêmes services de renseignement qui avaient certifié que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, atomiques et chimiques.

 

Les mêmes médias et services de renseignements qui, la veille de l’invasion de l’Afghanistan, c’était il y a une dizaine d’années, nous avaient affirmé que Ben Laden était gravement malade, les reins bloqués, sous dialyse permanente. Apparemment, il se trouverait dans une clinique climatisée, cachée dans une grotte. Dirigeant le monde, dictant ses ordres. Dans le style “design” et “high tech” des méchants, contre qui se bat le vaillant chevalier de cinéma James Bond.

 

Mais, comment contacter l’increvable PDG de cette multinationale aux multiples filiales ?...

 

Heureusement, l’opinion publique est moins imbécile que ceux qui pondent, répandent, véhiculent pareilles fadaises. C’est dans un immense éclat de rires que les internautes se sont évertués à trouver les meilleurs moyens de le contacter, dans le désir d’aider nos brillants services de renseignements : sur son portable, via Twitter ou encore Facebook, par les Ninjas, et autres astuces… (2)

 

D’autres, avec la précision du chercheur et de l’analyste, ont fait justice de ces manipulations de l’information. L’un d’eux, Lounis Aggoun, en rigoureux journaliste d’investigation, en démonte les mécanismes dans un livre remarquable : La Colonie française en Algérie – 200 ans d’inavouable – Rapines & Péculats. (3)

 

Un des meilleurs ouvrages de géopolitique publiés en français ces dernières années. A lire et relire, pour exercer son esprit critique, et approfondir ses connaissances sur les enjeux et les rapports de force dans la région.

 

 Aggoun-Book-200-years.jpg

 

Là, nous ne sommes pas dans les fumeuses théories académiques des pseudos “géopoliticiens” de la propagande, présentant un bazar idéologique de “chocs, chaos, « fitna » et radicalismes” en tous genres, pour affoler le chaland et brouiller les cartes.

 

Nous sommes dans la dissection ou le démontage, des faits, des recoupements, des rouages et engrenages. De l’examen au scalpel et au microscope, du magma de souffrances et de prédations, qu’on veut nous présenter sous forme de BD, avec les bons d’un côté et les méchants de l’autre…

 

Dans un émouvant, courageux, et passionnant entretien avec Silvia Cattori, le mois dernier, Lounis Aggoun en résume les grandes lignes. (4)

 

Il rappelle la criminelle responsabilité, dans la guerre civile algérienne, des services spéciaux de l’armée. Ceux sont eux qui, avec l’aide des gouvernements occidentaux dont ceux de la France, socialistes ou conservateurs, de “droite” ou de “gauche”, en ont été à l’origine et en ont alimenté les diaboliques fourneaux.   

 

Tous avaient  intérêt à éliminer une opposition (30% des votants) dont la revendication essentielle était une condamnation de la corruption de la nomenklatura, et une volonté de redistribution des immenses richesses du pays livrées au pillage des puissances étrangères (pétrole, gaz, minerais, etc.).

 

Pays, qui compte tenu de ses ressources devrait avoir le niveau et la qualité de vie de la Norvège, un climat de rêve en prime…

 

Guerre civile, nous dit-on. Des milliers de morts, de blessés, de traumatisés, des années de retard dans le développement économique, plusieurs générations sacrifiées. Un Maghreb cassé, entravé dans son édification, provocant une perte annuelle, entre 2 et 3 % au minimum, d’accroissement du PIB pour l’ensemble des pays de cette région.

 

Provocations, assassinats, attentats, sont organisés, dans leur quasi-totalité, par les services secrets pour justifier répression et soutien de l’Occident dans la défense de la civilisation. Oui : Justifier les pleins pouvoirs et la dictature militaire. Le terrorisme islamique ?...

« On peut aisément prouver que chacune de ses actions d’envergure est intervenue à un moment clé qui a eu pour conséquence de desservir le peuple algérien et de renforcer le régime. » (5)

 

Lounis Aggoun démontre l’instrumentalisation des organisations islamistes. GIA et FIS, au plus fort des violences, « travaillaient la main dans la main avec le DRS (services secrets algériens) » (6). Notamment un de leurs principaux chefs, Abassi Madani, qui était un agent infiltré.

 

De même : « L’AQMI et le DRS sont une même organisation […] Amari Saïfi (alias Abderazak el Para ou Abou Haydara), dit « le Ben Laden du Sahara », leader du GSPC. Ce « terroriste islamiste » est en réalité l’ancien commandant de la garde du ministère de la Défense algérien et un agent du DRS. » (7)

 

Dans cet exceptionnel témoignage, Lounis Aggoun, donne une décapante analyse, d’une précision chirurgicale, sur l’appareil de propagande à l’œuvre en France. Avec ses faux “experts”, agents spéciaux recyclés dans la désinformation, “intellectuels” agissant en agents d’influence, travestissant les faits, dressant les communautés les unes contre les autres, des blocs de pays les uns contre les autres, soutenant dictatures, tortures et massacres, incitant à la haine religieuse et au racisme…

 

Cette déconstruction de l’appareil de propagande qui couvre l’information et la connaissance dans notre pays, l’étouffant dans l’obscurantisme, est la partie la plus passionnante et terrifiante de ses travaux de recherche. Bien sûr, Lounis Aggoun est ostracisé, écarté, oublié, de tous les plateaux de TV et stations de radio, son dernier livre n’étant l’objet d’aucune promotion dans les grands médias.

 

Normal, trop “dérangeant” face aux mensonges dont l’opinion publique est submergée quotidiennement :

« Je mets au défi tous ces « experts » réunis, de présenter un seul élément tangible de ce qu’ils avancent sur AQMI, sinon des messages virtuels, envoyés par des terroristes virtuels, via des émissaires virtuels, qui attestent de thèses grotesques, qui se sont déroulées selon des scénarios rocambolesques, et énoncées devant des journalistes qui semblent n’avoir pour tout cahier des charges que de gober d’autant plus volontiers le mensonge que celui-ci est gros. » (8)

 

Son travail de recherche, par son niveau de qualité et de courage, rejoint celui de l’historien Suisse Daniele Ganser établissant que les attentats des années 80 en Italie étaient fomentés par les services secrets de la CIA et des armées secrètes de l’OTAN : Les Armées Secrètes de l’OTAN. (9)

 

Mais l’Occident, n’a-t-il pas un institut spécialisé, surnommé « l’Ecole des Assassins », formant chaque année des spécialistes pour des dizaines de pays vivant sous sa domination ?... (10)

 

 

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L’Okhrana Tsariste

 

Théories du complot !”, hurlent les gardiens du Temple de la Propagande, pour paralyser toute remise en cause.

 

Malheureusement pour eux : les archives sont là…

 

Rien de plus bavard, neutre, impartial, que des archives. Infiltrations, provocations, attentats, créations d’organisations terroristes, politiques, ou même “syndicales”, organisés par les services secrets des Etats eux-mêmes… Rien de bien neuf. Procédés aussi anciens que l’Histoire.

 

Dans leur “modernité”, un des premiers exemples de ces procédés parmi les plus magistralement achevés, qui a fait école depuis, sur lequel abondent archives et témoignages, est celui de la puissante et redoutable police secrète des Tsars : l’Okhrana.

 

Après l’assassinat d’Alexandre II (13 mars 1881), face à l’ébullition de la société russe rejetant le système féodal, “tout pour les riches - rien pour les autres”, le pouvoir refusant toute évolution de son système politique s’est lancé dans un totalitarisme féroce, justifiant répression et entretenant la peur.

 

Sous le règne d’Alexandre III (1881 – 1894), ce fut le paroxysme de cette pratique organisée sur le plan institutionnel par le bras droit du Tsar, Constantin Pobiedonostsev Haut-Procureur du Saint-Synode, l’équivalent d’un Garde des Sceaux en France. C’est à lui que la Russie doit le Règlement sur le maintien de l’ordre étatique et de la tranquillité publique de 1881, en vigueur jusqu’en 1917…

 

Présenté comme un “Règlement temporaire” de « maintien de l’ordre », il fut prolongé d’année en année, avec pour finalité l’accroissement des jugements arbitraires, avec des simulacres de procès ou, encore mieux, sans procès. Argumentaire, rhétorique, idéologie, se retrouvant dans nombre de législations contemporaines de nos pays, pour en museler les libertés publiques au prétexte de “maintien de l’ordre” ou de “lutte contre le terrorisme”…

 

Cette règlementation servit de couverture à un système policier géré par un génie de l’époque, d’une intelligence, d’une ruse, hors du commun. Certains disent : d’une perversité hors norme. C’était : le lieutenant-colonel Grigori Soudeïkine.

 

Haut fonctionnaire de la police secrète, chargé des enquêtes et surveillances d’ordre politique, il élabora une implacable méthodologie fondée sur l’interaction entre infiltration et provocation. Son but n’était pas simplement d’arrêter des opposants et de les retourner comme agents de renseignements mais, progressivement, de contrôler et d’animer lui-même les mouvements clandestins d’opposition.

 

Il arrêta, ainsi, un des principaux chefs du mouvement « La Volonté du Peuple », Sergueï Degaïev, avec lequel il organisa des attentats donnant le prétexte d’arrestations assimilables à des rafles parfaitement ciblées.

 

Grigori Soudeïkine alla jusqu’à programmer l’assassinat des plus hauts personnages de l’Etat afin de prendre les terroristes en flagrant délit, et légitimer le régime de terreur : le directeur général de la police, Plehwe, le ministre de l’intérieur Dmitri Tolstoï (à ne pas confondre avec l’écrivain Léon Tolstoï…)… Du travail d’orfèvre.

 

Mais, jouer à l’apprenti sorcier est dangereux. En 1883, comme souvent dans ce contexte, sa propre créature lui échappe. Degaïev organise l’attentat de Grigori Soudeïkine. Le Tsar ne se consolait pas de sa mort… (11)

 

Il avait tort, car des élèves aussi doués, si ce n'est plus que leur maître, prennent en main l’Okhrana. Deux ex-révolutionnaires, qui accomplirent une brillante carrière dans les services secrets du Tsar, notamment : Sergueï Zoubatov et, son adjoint, Nikolaï Berdiaev.

 

Avec ces deux éléments d’exception, les services spéciaux de la Russie tsariste franchissent un pallier supérieur : non seulement, ils infiltrent les partis révolutionnaires et contrôlent leur action, mais en plus ils gèrent leurs scissions et dissensions. Provoquant assassinats et règlements de compte entre eux, pour en arriver à leur neutralisation.

 

Poussant le raffinement au plus haut point, ils vont jusqu’à créer les premiers embryions de syndicats…

 

Procurant locaux, subsides, machines à imprimer des tracts, Zoubatov et la police secrète, constituent, en 1901 à Moscou,  la « Société d’Entraide des Ouvriers des Productions Mécaniques ».

 

Devant le succès de l’opération d’infiltration et de contrôle, ils renouvellent le stratagème en avril 1904, à Pétersbourg, créant une « Union des Ouvriers Russes des Fabriques et Usines de Saint-Pétersbourg ». Le dirigeant le plus actif de ce syndicat était un pope, évidemment agent secret, Gapone. Une de leurs plus grandes réussites fut la défection d’Evno Azef, chef de l’ « Organisation de Combat des Socialistes-Révolutionnaires »….

 

Toutes les actions violentes dans les grandes villes étaient organisées par la police secrète. C’est un de ses membres, Iegor Sazonov, qui tuera le ministre de l’intérieur en jetant une bombe sur sa voiture, le 28 juillet 1904. Ces actes prouvant la nécessité de renforcer les moyens de la police, et l’élargissement de la répression, pour lutter contre le terrorisme… (12)

 

Suivant à la trace les opposants hors de Russie, la police secrète ouvre des antennes dans toutes les capitales européennes. Installant à Paris, un as du renseignement et de la provocation, Piotr Ratchkovski, qui travaillait en liaison avec les services secrets français pour faire la chasse au révolutionnaire. Au point de se permettre de tester leur efficacité et leur motivation :

« Le 29 mai 1890, la police française effectue, sur l’ordre du ministre de l'Intérieur Constant, des perquisitions chez vingt immigrés russes. Elles y découvrent des bombes et des moyens d’en fabriquer, tout ce qu’il faut pour démasquer les « nihilistes » russes, préparant un attentat contre Alexandre III.

Les conspirateurs et la police française ignorent que l’affaire a été fabriquée de toutes pièces par le provocateur Piotr Ratchkovski, qui, en 1885-1902, dirige les services étrangers du département de la police, à Paris. » (13)

 

A l’époque il n’y avait ni radio, ni TV, mais les médias, sous forme de la presse à grand tirage, étaient noyautés. Ils y avaient leurs "agents d’influence". C’est ainsi que les archives de l’Okhrana ont livré des noms de journalistes français, avec les reçus de leurs émoluments.

 

Parmi eux on trouve un rédacteur du Figaro, où il tenait la rubrique de politique étrangère, Raymond Recouly. Son nom de code d’agent de l’Okhrana était Ratmir. Il avait pour charge de chanter les louanges de la sanguinaire dictature tsariste, on disait “autocratie” pour faire plus chic, et de repérer les intellectuels opposants. Il encaissait mensuellement la somme de 500 francs par mois, somme considérable en ce début de 20° siècle… (14)

 

Ce fut à cette époque que furent planifiées les déportations massives vers la Sibérie. En fait, ce sont les très chrétiens Tsars de Russie et leurs collaborateurs qui organisèrent les premiers « goulags ». Chaque année ce sont entre 10.000 et 13.000 citoyens Russes qui furent déportés, jusqu’à des enfants de 14 ans, dans des conditions épouvantables de survie, difficilement imaginables. George Kennan qui avait pu visiter quelques uns de ces goulags de l’époque en était atterré. Il en a livré un témoignage bouleversant dans un livre publié en 1891. (14)

 

La machine répressive ne connaissant plus de limite, tout cela bien souvent sans preuve, si ce n’étaient les prétextes les plus bureaucratiques fondés sur le soupçon : « mode de pensée nuisible », « relations douteuses », « appartenance à une famille néfaste ». Signatures de l’arbitraire et du totalitarisme.  

 

Mais une police, quelles que soient la sophistication de ses techniques et la capacité d’imagination de ses éléments les mieux formés aux pratiques de la répression, ne peut servir de rempart à une révolte provoquée par l’injustice économique et sociale soulevant tout un peuple.

 

Ce fut 1917…

 

Heureusement, en France, nous sommes loin de ces comportements. Ecoutant les représentants de notre police s’offusquer qu’on puisse soupçonner que des éléments en civil aient pu jouer les “casseurs”, pour discréditer les manifestations contre la loi sur les retraites, j’en étais ému. Devant leur air choqué, ils me faisaient penser aux jeunes filles en fleur des romans de Proust, buvant leur thé le petit doigt en l’air dans leurs gants en dentelles.

 

C’est vrai, dans les autres pays, ce sont les élèves des écoles de police et leurs instructeurs qui jouent habituellement les “casseurs”, pour effrayer le bourgeois. Cela leur est crédité, dans leur cursus de formation, comme “travaux dirigés”. Mais, pas en France. Nous avons une police vertueuse. Quant à nos services secrets, ils sont angéliques.

 

Dormons sur nos deux oreilles.

 

Sinon… Entre toutes ces barbouzeries, barbes et fausses barbes… En cette période, on risque de confondre Père Noël et Père Fouettard…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Serge Victor, Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression, préface d’Eric Hazan, éditions Lyber Zones, 2009, http://www.editions zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=103

(2)  Exemple : La France doit contacter Ben Laden : avec l’aide de Michael Vendetta ?, http://www.lepost.fr/article/2010/11/19/2310452_la-france-doit-contacter-ben-laden-avec-l-aide-de-michael-vendetta.html#xtor=ADC-218

(3)  Lounis Aggoun, La Colonie française en Algérie – 200 ans d’inavouable – Rapines & Péculats, éditions Demi Lune, 2010.

(4)  Entretien de Lounis Aggoun avec Silvia Cattori, du 14 octobre 2010, en deux parties :

i)  http://www.voltairenet.org/article167288.html  

ii) http://www.voltairenet.org/article167514.html

(5)  Lounis Aggoun, entretien avec Silvia Cattori, Op. Cit.

(6)  DRS : Département de Renseignement et de Sécurité, ex-Sécurité Militaire de l’Armée Algérienne.

(7)  Lounis Aggoun, entretien avec Silvia Cattori, Op. Cit.

(8)  Lounis Aggoun, entretien avec Silvia Cattori, Op. Cit.

(9)  Daniele Ganser (professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bâle), Les Armées Secrètes de l’OTAN, éditions Demi Lune, 2007.

(10) Inside the dark legacy of the US ‘School of Assassins’, RT, 19 novembre 2010, http://rt.com/usa/news/usa-military-school-americas/

(11) Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Editions Plon, 1997, pp. 834 – 835.

(12) Michel Heller, Op. Cit., p. 883.

(13) Michel Heller, Op. Cit., p. 854.

(14) Serge Victor, Op. Cit.

(15) George Kennan, Siberia and the Exile system, Londres, 1891, vol. 2., p. 456, cité par Michel Heller, Op. Cit., p. 836.

 

 

 


 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 04:00

 

 

Les parlementaires US, en cheville avec les financiers, pratiquent ouvertement délits d’initiés, spéculations boursières, et interventions en taillant sur mesure des législations au profit des groupes avec lesquels ils partagent la voracité de l'affairisme.

 

Multipliant revenus faciles et privilèges sans fin …

 

 

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Voir la vidéo mise en ligne par RT avec le texte de l’interview d’un des rares courageux et honnêtes représentants élus au Congrès des USA, Brian Baird, dénonçant la corruption de la principale institution du pays :

« Nous parlons beaucoup d’exporter la démocratie. Alors qu’un des fondements d’une authentique démocratie est l’absence de corruption. Avec pour éthique des élus au suffrage universel pour servir “le bien public”, et non pas leur enrichissement personnel, celui de leurs amis, de leurs copains, ou de leurs familles. »

 

Sa dernière proposition de loi, pour introduire un peu de dignité, ou de déontologie, dans la représentation nationale (interdiction des transactions boursières et sanction des délits d’initiés pour les parlementaires), n’a recueilli que 9 voix sur 435 à l’Assemblée Nationale (House of Representatives) et aucune au Sénat...

 

Et, pendant ce temps …

 

Dans un pays qui consacre 1000 milliards de dollars en dépenses militaires, chaque année, dans un rapport publié lundi dernier par le Ministère de  l’Agriculture (US Department of Agriculture – USDA) qui supervise les grands équilibres de l’alimentation de la collectivité, on peut lire des statistiques édifiantes sur le délabrement accéléré de son modèle économique et social.

 

Ce sont des statistiques officielles sur l’exercice 2009 qui, comme toutes les statistiques officielles négatives, sont systématiquement édulcorées. A l’exemple d’autres pays.

 

Malgré les opérations de camouflage habituelles, on apprend que les indicateurs de développement de la pauvreté dans le pays sont en pleine explosion. Très peu de médias en ont répercuté l'écho. Un doublement de la misère depuis 2007…

 

Ainsi :

 

15 % des ménages ont éprouvé la malnutrition (food shortage) en raison de la pauvreté et du manque de ressources financières

 

  Soit 17 millions de ménages, ou environ 50 millions de personnes dont près de 20 millions d’enfants

 

  Un cinquième de la population survit grâce à une assistance alimentaire fédérale

 

  34 millions de personnes sont recensées comme étant “food insecure” et ne survivent que grâce au soutien du Supplement Nutrition Assistance Program (SNAP)

 

  6 millions de ménages ont dû recevoir une aide alimentaire d’urgence pour ne pas mourir de faim

 

  D’autres statistiques font apparaître que 60 millions de personnes se trouvent dans l’incapacité d’avoir accès à des soins médicaux, du fait de leurs manques de ressources

 

  Au minimum, un million de citoyens US vivant dans la pauvreté extrême sont contraints de dormir dans la rue...

 

Etc.

 

Splendeurs du Libéralisme Economique et des Droits de l'Homme...

 


 

 

 

 

 

 

*  Cartoon de Vladimir Kremlev, collaborateur de l'excellent média russe RT : http://rt.com/online-exclusive/galleries/cartoons/6/

** Référence vidéo & script : http://rt.com/usa/news/capitol-hill-cheating-insiders/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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