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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 23:10


Agent secret…
 
C’est un travail. Parfois utile.

Souvent stupide.

De plus en plus horrible.

Dans cette sphère, le pire côtoie le meilleur. Entre ces deux pôles : la médiocrité. Comme beaucoup d’organisations officiant dans l’ombre, sans contrôle d’institutions “véritablement” démocratiques.

Médiocrité, accentuée par la couverture du “Secret Défense”. Alors, les pires atrocités rivalisent souvent avec les délires paranoïaques les plus idiots. C’est la “loi” du milieu, dit-on, fataliste.
 
Un exemple, pour comprendre ce contexte. En niveau de stupidité, les propos d’Alexandre de Marenches (qui aimait se faire appeler "Comte"...), ancien patron des services secrets français (1), dans un livre d’entretiens intitulé “Ockrent Marenches – Dans le Secret des Princes (2), atteignent des sommets.

Représentatifs de cette vision binaire et paranoïaque entre Le Bien et le Mal. Du temps de la Guerre froide. Cette tare est indécrottable de la vision géopolitique des castes au pouvoir (et de leurs “experts”…) en Occident. Elle perdure depuis le Moyen Age !...
 
Et, dire qu’aucun de ses successeurs ne lui arrivait à la cheville (3) … A désespérer de l’intelligence.
 
Philip-Agee.jpgM’écartant du pire, je voudrais rendre hommage au meilleur.

A un homme. Plus particulièrement, à l’un de ceux qui ont su ne pas franchir les limites de la Dignité Humaine, préservant
leur conscience et les valeurs en lesquelles ils croyaient : Philip Agee. Américain né en Floride, diplômé de la prestigieuse Université de Notre Dame (4).
 
La presse officielle n’en a pas parlé, évidemment. Heureusement, la presse “alternative”  l’a osé. Philip Agee, vient de mourir à l’âge de 72 ans, dans la nuit du 7 janvier à Cuba.

Il avait travaillé à la CIA du temps où Georges Bush senior, le père de l’actuel président des USA, en était le patron. Douze ans à la CIA, en tant qu’un des meilleurs “spécialistes” de l’Amérique latine, qu’il a quittée en 1969.
Il était chargé d’infiltrer, de repérer, les “progressistes”, “communistes” et autres “activistes”.  D’organiser leur “neutralisation”, des sabotages, des campagnes d’intimidation, de harcèlement.

C’était la lutte entre le Bien et le Mal, la Guerre Froide. Il y croyait, “à la vie, à la mort”. La défense de la Civilisation et de la Liberté, contre la Tyrannie et la Barbarie.
Jusqu’au jour, où il a pris conscience que le "barbare" : c’était lui.

Découvrant, que les militants dont il communiquait les coordonnées aux polices locales étaient enlevés, torturés, et exécutés. Tous ceux qui refusaient l’injustice économique, sociale, la misère des uns au profit des privilèges des autres, étaient impitoyablement éliminés.

“Argentine, Brésil, Chili Paraguay, Guatemala, El Salvador, toutes ces dictatures avaient des escadrons de la mort” avec le support de la CIA et du gouvernement US”,
n’hésitait-il pas à écrire
(5).
Comprenant que ce n’était pas une guerre entre des pays, mais "une guerre de classes" qui se déroulait. Il s’est retrouvé, manipulé comme un marionnette, devenant un vulgaire milicien au service des ploutocraties locales qui, pour préserver leurs privilèges, contribuaient au pillage de leurs propres nations.

Il a dit non.
Le déclic ? Le 2 octobre 1968 à Mexico, le Massacre de Tlatelolco.

Des milliers de manifestants, étudiants et ouvriers, hommes, femmes et enfants, rassemblées dans une manifestation pacifique pour demander la justice sociale. Cinq mille personnes environ, au minimum.

A la tombée de la nuit, des chars et des mitrailleuses approchent et tirent sur la foule. Officiellement à ce jour, on ne connaît pas le nombre des victimes, dont de nombreux enfants : des centaines ou des milliers.

Qu’importe. L’acte barbare a eu lieu. La CIA était impliquée. Il en a été révolté.
 
Il avait été ébranlé, trois ans plus tôt, par le coup d’Etat organisé en République Dominicaine. Il a donc décidé de quitter son service. Torture, assassinat, massacre de civils ou de militants, coups d’Etat antidémocratiques, n’étaient pas à ses yeux la vocation d’un service de renseignement.
 
Il met ses connaissances au service de la justice. Ecrivant un livre en 1975, qui fait grand bruit (6) : Inside The company : CIA Diary. Traduit dans une trentaine de langues, il y dénonce toutes les pratiques de déstabilisation et de lutte contre les libertés.

Il y dénonce, entre autres, 250 agents locaux, rien qu’en Amérique latine. Et, cite des présidents de pays latino-américains comme étant des agents de la CIA, notamment ceux de Colombie (Alfonso López Michelsen), du Costa Rica (José Figueres Ferrer), et du Mexique (Luis Echeverria Álvarez).
 
Bien sûr, s’abattent sur lui : calomnies, menaces, tentatives d’enlèvements et d’assassinats, persécutions en tous genres. Il essaye, au début de se réfugier dans la "démocratique" Europe.

Mais, la traque ne cesse pas. Expulsé de Grande-Bretagne, d’Hollande, de France, d’Allemagne, d’Italie. Se réfugiant à l’Île de Grenade, puis au Nicaragua. Il faudra attendre une vingtaine d’année, avant qu’elle ne se calme.
 
Il écrit d’autres livres, sans se décourager (7) :
Il y a eu un prix à payer. Cela a perturbé les études de mes enfants (Phil et Chris, alors adolescents) et je ne pense pas que ce fut une période heureuse pour eux. Cela m’a ruiné…
Mais, cela m’a rendu encore plus déterminé à beaucoup d’égards, au point de renforcer mon intérêt et mes choix politiques.
Plus “ils” multipliaient leurs coups tordus, plus ils renforçaient mes convictions dans l’importance de mon action
.”
(8)
 
Finalement, il a pu s’installer en Allemagne, son épouse est allemande, et à Cuba. Partageant son temps entre ces deux pays.

Cuba, ce pays ami, à qui il a demandé pardon pour le mal qu’il lui avait fait. Et, qui lui avait pardonné. Il y a été soigné, entouré d’amitiés. Il y vécut ses derniers instants.
 
Je salue Le Départ d’un Juste.
 
Chapeau bas…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
(1)   Alexandre de Marenches décédé en 1995, à l’âge de 74 ans, a dirigé les services secrets français pendant 11 ans. Il avait démissionné à l’arrivée de Mitterrand (1981), ne supportant pas de servir un gouvernement comportant des ministres “communistes”…
(2)   Stock - 1986
(3)   Fiascos (le désastre d’Auckland…), ouvrages de mémoires et autres considérations stratégiques, encore plus imbéciles, écrits par les patrons suivants, se sont succédés sans discontinuer…
(4)  University of Notre Dame, célèbre université catholique fondée en 1842, dans l’Etat de l’Indiana. Elle avait recruté Tariq Ramadan. Les autorités d’immigration américaines lui ayant refusé le visa, il a été contraint de décliner l’invitation. A présent, il enseigne, publie, participe à des émissions de radio ou de TV, en Grande Bretagne.
(5)   “Argentina, Brazil, Chile, Uruguay, Paraguay, Guatemala, El Salvador - they were military dictatorships with death squads, all with the backing of the CIA and the US government.”… Cité par Fred Attewill, Renegade CIA agent Agee dies, The Guardian, mercredi 9 janvier 2008.
(6)   Agee, Philip, Secret agent - Inside the Company : CIA Diary, Penguin, 640 pages, 11 janvier 1975.
(7)   Autres textes : Dirty Work : The CIA in Western Europe (1978), Dirty Work : The CIA in Africa (1979), On The Run (1987).
(8) "There was a price to pay. It disrupted the education of my children [Phil and Chris, then teenagers] and I don't think it was a happy period for them. It also cost me all my money… But it made me a stronger person in many ways and it ensured I would never lose interest or go back in the other direction politically. The more they did these dirty things, the more they made me realise what I was doing was important." Cité par Fred Attewill (Op.Cit.).
 
 
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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 17:13
 
 
 
 
 mani-di-operaio-Mexique-1927.jpg
 
 
 
 
 
 
 
Mani di Operaio
 
 
 
 
Mexique 1927
 
 

  

 

 

 

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3 janvier 2008 4 03 /01 /janvier /2008 18:40


"It is an alarming reflection of how widespread is the ignorance of Islam in general and of Pakistan in particular". 


Benazir-Bhutto.jpg
 
 
 
Je traduis cette phrase de William Dalrymple, me revenant face au tsunami médiatique provoqué par l’assassinat de Benazir Bhutto :
"C’est une inquiétante représentation de l’étendue de l’ignorance sur l’Islam, en général, et sur le Pakistan, en particulier".
 
Elle est extraite de sa cinglante critique du livre de BHL, " Qui a tué Richard Pearl ? ", écrite il y a quatre ans dans la prestigieuse "New York Review of Books" (1).
 
Ecossais, partageant sa vie entre Delhi et Londres, William Dalrymple, est un des rares "occidentaux" à connaître cette région sur le bout des doigts. Quand, je dis « connaître », c’est en  avoir assimilé l’histoire et la civilisation, saisi tous les enjeux, rouages, rapports de force, codes, interactions, manipulations… Rien à voir avec les visons schématiques des "correspondants permanents", ou aléatoires, des médias, ou des diplomates, chargés de préparer la "soupe" de la désinformation.
 
Ereintant ce livre de haine ("book of hate") (2), il démontre combien il est truffé de simplismes, d’amalgames, d’erreurs historiques et matérielles, se révélant l’exemple même de l’indigence dans l’analyse. Un pur produit de propagande "néocons". Diabolisation du Pakistan, dans un racisme et une paranoïa violemment antimusulmane.
 
Depuis, discours et clichés n’ont pas varié d’un micron.
 
 
La Glorification de la Ploutocratie Prédatrice
 
Les médias occidentaux ont tous pleuré la mort d’une "démocrate". Les mêmes qui ne cessaient de postillonner, pendant des semaines, toutes les calomnies possibles et imaginables, sur la volonté supposée de "dictature" de Chavez. Président légitimement élu, respectant les décisions de ses électeurs, même les résultats aux référendums qui, a priori, ne lui conviendraient pas…  Les mêmes, qui ne cessent de nourrir les campagnes diffamatoires, à longueur d’année, à l’égard d’un autre chef d’Etat régulièrement élu : Poutine
 
Subitement, les voilà tressant des lauriers, dans la glorification du culte de la personnalité le plus primaire, à "l’héroïne de la liberté", à "l’incarnation de la modernité face à la barbarie", et autres tartes à la crème…  Sans esprit critique, mesure, restriction, réflexion, recoupement d’informations. La ruée, la bousculade, dans la flagornerie la plus servile…
 
Comment qualifier la sclérose intellectuelle des castes dirigeantes occidentales et leurs médias ?... Dans une obstination tragique, conduisant à tous les aveuglements …
 
Certes, aucun objectif politique ne peut justifier le meurtre de Benazir Bhutto. Encore moins, le respect de la dignité humaine et la morale. Par sa symbolique, cet acte mérite, toutefois, d’être examiné dans son contexte géopolitique, pour en décoder le sens dont il est inévitablement porteur. Car il clôt une année et en ouvre une autre. Année, ou plutôt décennie, devrait-on dire.
 
En fait, sens ou non-sens ?
 
A qui profite le crime ?  Personne ne le saura. Même pas, les circonstances exactes de son assassinat. Beaucoup y avait un intérêt. Pas obligatoirement, ceux désignés à la vindicte journalistique : Al Qaïda, et autres mythes commodes ou fumeux, comme les lapins surgissant du chapeau du magicien… Seul élément d’information certain : cela s’est passé dans une des villes les plus surveillées et les plus sûres du Pakistan : Rawalpindi. S’y trouve le Quartier–Général de l’Armée.
 
Le retour de Benazir Bhutto s’inscrivait dans un simulacre démocratique. A elle, le rôle "d’opposition" et le poste de premier ministre, aux militaires le poste de Président. Il convenait de donner une couleur « civile » à une des dictatures militaires les plus dures de la planète afin de mieux dissimuler, à l’opinion internationale, la réalité du pouvoir : entièrement entre les mains des occidentaux.
 
Elle avait, au préalable, multiplié les gestes d’allégeance aux "ultras" américains. Promettant d’assurer toutes leurs satisfactions. Entre autres, celle de livrer "pour interrogation" les scientifiques pakistanais concepteurs de la force nucléaire pakistanaise. Quand on sait ce qu’ "interroger" veut dire, chez ces gens-là… Il fallait du culot. Allégeance aussi, bien évidemment, aux extrémistes sionistes. N’avait-elle pas déclaré qu’elle "admirait" Israël (3) ?... Moyennant quoi, son visa de retour d’exil avait été délivré.
 
Au Pakistan, on retrouve dans ce Bal des Maudits, deux acteurs principaux : les grands propriétaires féodaux (4) et l’Armée. Deux autres acteurs sont absents : les pauvres et la bourgeoisie. Ils sont exclus, et du pouvoir, et du débat politique. Schéma récurrent dans la plupart des pays en développement, notamment en Asie et en Amérique latine. Mais, c’est l’absence de ces acteurs majeurs qui va déterminer l’avenir du Pakistan…
 
 
 
La Féodalité « Glamour »
 
Benazir Bhutto représentait l’archétype de ces "élites" détestées, dans les pays non occidentaux, en dehors de leur clientèle électorale lorsqu’elles pratiquent l’action politique. Belle femme, très jet set, diplômée d’Oxford et d’Harvard, elle avait tout pour séduire les classes dirigeantes occidentales et leurs médias. Elle avait reçu leur label : "westernized" (occidentalisée)…
 
Parlant l’anglais mieux que le citoyen américain ou britannique lambda, tout en étant incapable de maîtriser la langue de son propre pays : l’ourdou. Encore moins, le sindhi, la langue du Sind, région du Pakistan où sa famille richissime possède d’immenses propriétés, spécialisées dans la culture du coton notamment.
 
Ceci explique sa totale identification aux riches féodaux latino-américains. La résidence du premier ministre, construite sur ses instructions du temps où elle occupait cette fonction, a repris à l’identique le modèle d’une hacienda mexicaine… Oui, avec des tuiles roses !... Ces immenses fermes, dont la superficie égale celle d’un département français. Adorant vivre dans le luxe, le déni de la civilisation et des traditions, même architecturales, de son pays. Sauf, quelques tenues et  postures démagogiques devant les caméras. La politique est aussi un spectacle. Alors, de temps en temps, jouer à …
 
William Dalrymple l’a qualifiée, dans un article récent, de "princesse féodale" (5). Féodale ? Oui, jusqu’au bout des cils. Trop gentil, à mon goût. Ajai Sahni est plus carré dans son approche (6) :
"… une responsable politique discréditée, foncièrement incompétente, sans aucun principe et corrompue…".
 
Personnage d’Eschyle ou de Shakespeare, infatuée, mégalomane, assoiffée de pouvoir et de richesses, elle aurait fait assassiner son frère, Murtaza (7), qui voulait prendre la tête de son parti : le PPP - Pakistan People's Party (8). Comme dans Les Euménides (9), les femmes liées à Murtaza se transformeront en Erinyes. La poursuivant de leurs imprécations et de leur vengeance. Sa belle-sœur, Ghinwa et, bien sûr, sa nièce, la propre fille de son frère, Fatima. Même sa mère, qui s’est toujours demandée, d’après ses propres termes, comment avait-elle pu nourrir une telle "vipère en son sein"…
 
Cette "démocrate" avait, en effet, décidé de se faire élire présidente "à vie" de ce parti. Pourquoi se gêner, puisqu’il est financé par la fortune familiale ?... Le PPP est avant tout un "family business" : propriété du clan Bhutto !
 
Mais, "la vie" joue de ces tours…
 
Ainsi, son enterrement à peine terminé, ce sont le mari et le fils qui ont été "désignés" co-présidents du parti. Le fils a 19 ans… Désignés par qui, comment, suivant quels critères, procédures, programme, durée ?... On ne sait pas. Il y a des miracles : la "génération spontanée" existe en politique… Oui, pourquoi se gêner ? Cela s’appelle être "féodal décomplexé"…
 
A deux reprises, elle a accédé à la fonction de premier ministre (10). A chaque fois, elle a été destituée pour corruption. Sa prévarication et les excès effrénés de son clan, dans la chasse aux commissions et les détournements, en avaient choqué plus d’un. A chacune de ses mandatures, Transparency International a classé le Pakistan parmi les trois pays les plus corrompus du monde. Les pakistanais, dans leur majorité, ont pour boutade d’intituler ses passages stériles, en tant que premier ministre : "Même pas une route…". En ourdou, cela sonne mieux.
 
Son mari, Asif Zardani, était internationalement reconnu, dans les milieux d’affaires, par le sobriquet : « Mr 10 % ». Montant qu’il s’empressait d’encaisser sur tout projet d’investissement au Pakistan. Ses talents pour le "management" allait jusqu’à gérer, aussi, les prisons privées du PPP (11), où étaient torturés et même exécutés, après leur enlèvement, les opposants ou les dissidents jugés "dangereux" par les dirigeants de ce remarquable parti "socialiste"…
 
Benazir et son mari étaient, d’ailleurs, poursuivis pour un détournement de près de 2 milliards de dollars au détriment du Trésor de l’Etat. Deux milliards : l’arbre qui cache la forêt… Avec des enquêtes au Pakistan, en Suisse, au Royaume Uni et aux USA, afin d’identifier les différents comptes bancaires familiaux. La plupart des fonds détournés se trouveraient sur des comptes "offshore", dans les pays du Golfe, notamment à Dubaï où elle s’était réfugiée. Le gouvernement pakistanais, sous la pression des occidentaux, avait décidé "d’effacer l’ardoise" pour permettre son retour et, donc, son éligibilité.
 
Je ne pourrais pas clore le rappel de ces quelques faits, sans un dernier compliment : ce despote, en bijoux Gucci, avait un courage physique hors du commun… A tel point que je l’ai toujours considéré, au vu des risques courus, comme étant lié à sa mégalomanie. Se croire, comme dans la chanson de Jacques Brel, "… se croire deux secondes seulement …", invulnérable, ou mieux, lâchons le mot : "immortel"… Deux secondes de trop.
 
Témérité des grands dictateurs, la "fibre sociale" en moins. Staline ou Saddam, eux, avaient pris soin de créer l’enseignement et les soins gratuits pour tout le monde… Mais, ils venaient du peuple !... Que voulez-vous : on est "féodal décomplexé” ou pas…
 
 
 
L’aveuglement géopolitique de l’Occident
 
L’hystérie dithyrambique, à toute disparition d’une figure emblématique des oligarchies corrompues sévissant dans ses néocolonies, est révélatrice du degré d’aveuglement de l’Occident. Dans le cas du Pakistan, il commet trois erreurs majeures de prospective qui se retourneront, en permanence, contre lui :
 
 
i)  Une erreur conceptuelle en termes d’idéologie
 
Je voulais parler de "vision géopolitique", mais le niveau d’analphabétisme de nos dirigeants et "experts", la profondeur abyssale de leur imbécillité, sont tels en la matière, que je me contente du mot passe-partout : idéologie.
 
Quelles vision et action mettent-ils en œuvre ?... Tout simplement, la vieille idéologie de la domination coloniale. Revue et corrigée, pour se vouloir "moderne et porteur de valeurs", par une régression conceptuelle de dix siècles : les guerres de religion et le "clash" des civilisations. Les idées et politiques du XI° siècle…
 
Scotchés aux obsessions des extrémistes américains et sionistes, ils veulent « casser » le Pakistan comme ils l’ont fait de l’Irak, du Liban, et souhaitent le faire de l’Iran. Enfermés dans leur paranoïa religieuse, ils ne peuvent supporter l’idée d’un pays musulman maîtrisant les nouvelles technologies, en particulier l’atome et l’aérospatial. Ils prétendent donc administrer ce pays comme une colonie, le démembrer en plusieurs entités rivales, sous prétexte qu’il présenterait un danger pour la paix dans le monde. Pour cela, ils soutiennent une caste corrompue et mettent tout en œuvre pour empêcher l’expression et l’organisation démocratiques du pays.
 
C’est oublier une évidence : ce qui était peut-être réalisable dans un pays à faible population comme l’Irak, à peine 30 millions d’habitants avant sa destruction, sera certainement impossible avec le Pakistan. Pays de 170 millions d’habitants, dont la population dépassera celles du Brésil et de la Russie en 2020.
 
A l’opposé d’une géopolitique win-win, “gagnant-gagnant”, l’Occident en est réduit, pétrifié par son dogmatisme “néocons”, à agir avec la mentalité de la brute stupide : “je gagne, si tu perds”…
 
 
 
ii) Une erreur d’appréciation en termes de "géoéconomie"
 
Que les extrémistes occidentaux le veuillent ou non, le Pakistan est un grand pays, dont le rythme de développement économique est de 6 à 7 % par an. Avec deux records battus en 2007 : un PNB de 500 milliards de dollars (465, d’après les premières estimations) et des investissements étrangers de 7 milliards de dollars (le prévisionnel était de 5 milliards). Ce qui fait du Pakistan un des pays les mieux placés sur le plan de l’appréciation du crédit, par les agences internationales de notation. Autrement dit, il est “bankable”, et de plus en plus d’étrangers y placent leurs “billes”…
 
Ce développement économique, malgré les difficultés et tensions politiques, ne peut s’accomplir que grâce à une classe moyenne d’un extraordinaire dynamisme. Car, contrairement à la propagande occidentale et aux clichés à la BHL, le Pakistan est loin d’être un ramassis de barbus,  les “rage boys”, endoctrinés dans des madrasas, passant leurs journées à hurler des slogans antioccidentaux et à brûler des drapeaux américains…
 
Le Pakistan a une qualité d’encadrement remarquable, supérieure à celle du Brésil par exemple : ingénieurs, techniciens, gestionnaires, professions libérales, PME-PMI, en particulier. Dans les domaines les plus pointus : énergie, atome, télécoms, aérospatial, informatique, etc.
 
Cette classe moyenne, industrieuse et talentueuse est, malheureusement, exclue du pouvoir politique. Comme on a pu le voir récemment avec la révolte des juges, réprimée dans la violence par le pouvoir militaire. A cette bourgeoisie moyenne, peut être rattaché l’encadrement de l’armée, aux postes subalternes : sous-officiers, et officiers de rang lieutenants et capitaines. Qui ne partagent pas les comportements corrompus d’une partie de l’oligarchie militaire, généraux et autres hauts gradés.
 
Tenue à l’écart du débat politique, cette classe moyenne est invisible des médias. Mais, c’est le Pakistan d’aujourd’hui et, surtout, de demain. C’est donc le cœur de cible des extrémistes occidentaux.
 
Du fait de leur persécution dès qu’ils expriment une volonté politique, par les féodaux et les militaires, beaucoup d’entre eux émigrent et constituent une diaspora dans les pays anglo-saxons, où ils sont très appréciés par leur sérieux professionnel. A Londres, par exemple, il n’est pas rare de trouver des chauffeurs de taxi pakistanais qui sont, dans leur pays, des cadres supérieurs. Beaucoup arrivent, grâce la solidarité familiale, à s’installer : pharmaciens, médecins, commerçants, franchisés de fast foods, experts comptables, agences immobilières, etc.
 
Cela présente un double avantage.  Pour les oligarchies pakistanaises, féodaux et militaires : éliminer une opposition de valeur. Pour les “néocons” occidentaux : freiner le développement du pays…
 
 
 
iii) Une erreur de manipulation en termes de sentiment national
 
Le sentiment national au Pakistan est très fort. D’autant plus enraciné qu’il s’est forgé dans l’antagonisme et les conflits armés avec un voisin d’une force impressionnante : l’Inde. Les Pakistanais ont résisté à la volonté de puissance d’un géant, dont ils sont frères par beaucoup d’aspects et de liens séculaires. Ce n’est certainement pas pour accepter la mise sous tutelle du pays par les occidentaux. Livré, de surcroît, à une classe politique méprisée. Jamais !
 
Reste le radicalisme, religieux, minoritaire, condamné par la classe moyenne, qui est trop intelligente pour ne pas comprendre quel outil de manipulation il représente pour les colons occidentaux. Effectivement, à l’échelle du pays, il est extrêmement minoritaire, mais, la propagande occidentale ne montre que cela. Il recrute dans la paysannerie sans terre explosant à intervalles réguliers, à l’exemple de ce que nous avons connu dans notre propre Histoire, dans des jacqueries et des révoltes paysannes, criant le désespoir de sa condition. Il recrute aussi dans les révoltés de l’injustice sociale et économique des villes.
 
Paradoxalement ce radicalisme religieux est encouragé, instrumentalisé par les oligarchies et l’Occident. Fondé sur l’exploitation médiatique des violences et des peurs, tourne une mécanique que certains croient parfaitement rodée :
 
=> Les militaires, du fait de l’apaisement des tensions avec l’Inde, y voient le substitut rêvé d’une “menace” : sans ennemi extérieur, il convient de lutter contre un ennemi “intérieur”. Prétexte idéal pour justifier leur dictature au nom, à présent, de la  “lutte contre le terrorisme”.
 
=> Les féodaux, y trouvent la soupape de sûreté magique évacuant toute contestation, portant sur l’urgente mesure de redistribution des terres en faveur d’une paysannerie vivant dans l’extrême pauvreté.
 
=> Les “néocons” occidentaux : y construisent la justification de la mise sous tutelle du Pakistan, du démantèlement de son indépendance militaire et, en conséquence, de son indépendance tout court…
 
Ce schéma en vigueur est, en fait, rejeté. Ce rejet sera le vecteur des tensions, conflits armés,  et luttes souterraines entre ces trois factions, tour à tour alliées et rivales, et le reste de la population. La majorité.
 
Comme le réclament des esprits indépendants, tel Jacob Hornberger (12), qu’on arrête de se mêler des affaires intérieures du Pakistan. Qu’on laisse ce peuple libre, dans les choix de son autodétermination et qu’on cesse de soutenir les pires crapules à la tête de ce pays.
 
Et, le Pakistan sera un foyer de paix, auquel aspire chacun de ses citoyens.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1.   Volume 50, n° 19, 4 décembre 2003. Les médias français connaissant les ravages de cette critique rédigée en anglais, dans un silence complice, en ont étouffé l’écho. "L’omerta" du milieu médiatique français a, ainsi, été respectée.
2.   Précisons que les parents de Daniel Pearl, ainsi que son épouse, ont condamné la teneur du livre de BHL. Estimant que cette incitation à la haine et la caricature du Pakistan qui en résultait, ne correspondaient ni à la réalité, ni à la considération que Daniel Pearl lui-même portait à ce pays, à sa civilisation et à sa religion. Là encore : silence du milieu médiatique…
3.  "(Quelques semaines avant sa mort) … elle m’a écrit pour me faire part de son admiration pour Israël et de son désir de voir une normalisation des relations entre Israël et le Pakistan, y compris par l’établissement de relations diplomatiques ”, [ She wrote me of how she admired Israel and of her desire to see a normalization in the relations between Israel and Pakistan, including the establishment of diplomatic ties ], Danny Gillerman, Ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU.
4.  Environ 50 % des terres cultivables sont détenues par 2 % de la population. Parmi cette minorité, 5 000 personnes disposeraient de millions de paysans sans terre (Source : Banque Mondiale). Taillables et corvéables à merci, avec leurs bulletins de vote aux ordres de leurs "seigneurs"…
5.  Dalrymple, William, Pakistan’s flawed and feudal princess, The Observer, dimanche 30 décembre 2007.
6.  “… a discredited, demonstrably inept, compromised and corrupt leader ”. Sahni, Ajai, Myths and Realities About Benazir Bhutto and Pakistan’s Dark Future, Counterpunch, Weekend Edition, 31 décembre 2007.
7.  Comme dans Le Parrain. Abattu devant le domicile de Benazir Bhutto, à la sortie d’une "réunion de famille"…
8.   Parti affilié à l’Internationale Socialiste et, à ce titre, soutenu par le Parti Socialiste français !...
9.  Les Euménides, dernière pièce de la trilogie L’Orestie écrite par le tragédien grec Eschyle (≈ 525 – 456 av. J.C.). Les Erinyes représentent les esprits de la justice et de la vengeance.
10.  De 1988 à 1990 et de 1993 à 1996.
11.  Consulter, notamment, le rapport d’Amnesty International : "Pakistan : The Pattern Persists - Torture, Deaths in Custody, Disappearances and Extrajudicial Executions under the PPP Government".
12.  Hornberger, Jacob, Président - fondateur de la Fondation "The Future of Freedom Foundation", Stop Meddling in Pakistan ! Call Off the War Dogs at the New York Times, Counterpunch, Weekend Edition, 29 – 30 décembre 2007.
 
 
 
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31 décembre 2007 1 31 /12 /décembre /2007 12:35


Tous mes vœux pour  2008
 
A mes proches, mes amis, mes visiteurs
 
A ceux qui me font l’amitié d’échanger avec moi
 
Sans oublier ceux me considérant comme un ennemi ...



Pascal-Fellonneau---Trona---USA.jpg
 
 
 
 
Que l’année soit une Aube nouvelle
 
Apportant joies et sérénité
 
Dans un Monde où Paix et Tolérance seront des priorités …
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Crédit Photo : Pascal Fellonneau - Trona - USA
 
 
 
 
 
 
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22 décembre 2007 6 22 /12 /décembre /2007 11:51


 

Bonne Fête de Noël à tous les Chrétiens et leurs familles

Célébrant la Naissance de Jésus ...

 

Reuter-Suahib-Salem.jpg

 

 
 

Que les cascades d’illuminations et de musiques


Se déversant dans nos rues et galeries marchandes


Ne nous fassent oublier le sort tragique


Des Palestiniens Chrétiens


Aux côtés de leurs frères Palestiniens Musulmans
 



A l’exemple de cet enfant de Gaza


Camp de concentration occulté
 


Le plus grand du Monde et de son Histoire


Coupé d’eau, d’électricité, de médicaments,


D’approvisionnements



Enfant, à qui il reste la lueur d’une bougie


Sur une table vide…

 

 
 







Photo : Suhaib Salem - Reuter




 
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20 décembre 2007 4 20 /12 /décembre /2007 20:46

 


Bonne Fête d’Aïd Kébir à tous nos Frères Musulmans

en France et de par le monde…





ART03-islamcity.jpg

 






Calligraphie : islamicity.com




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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 23:16



En fin d’année, il est d’usage dans les médias d’élire "L’Homme ou la Personnalité de l’Année", pour leurs actions ayant influé sur le cours du monde…


Pour ma part, j’ai choisi "La Communauté Internationale", représentée par son leader Bush, mis en scène par le caricaturiste britannique Leon Kuhn.


 

all-power.jpg



La "Communauté Internationale", cette caste de dirigeants des principales nations, inféodée aux "ultras" ou "néocons" américano-israéliens, symbolise la négation et la violation permanentes : 

=>   De la Dignité Humaine, par le développement, l’emploi systématique de la torture et des traitements inhumains 

=>   Des Droits de l’Homme, par l’encouragement des internements arbitraires, la pratique des enlèvements, des assassinats politiques, des atteintes permanentes aux droits élémentaires de réunion et d’expression, le refus du suffrage universel quand il ne convient pas à ses intérêts 

=>   Du Droit International, par la destruction totale d’un pays, implacablement poursuivie, fondée sur une décision unilatérale, avec des motifs dont on savait qu’ils n’étaient que des mensonges destinés à tromper l’opinion internationale 

=>   Du Droit Imprescriptible des Peuples à l’Autodétermination, libres de choisir le système politique ou le mode de vie en collectivité qui leur conviennent, mais obligés de subir, avec des milliers de morts au milieu de destructions incalculables, une occupation militaire étrangère et sa dictature par l’horreur. 


« All Power to the Iraqis ! ».
Tous les Pouvoirs aux Irakiens, pourrait-on lire… En fait, vous avez saisi le jeu de mots, en anglais, puisque  "Power" est porteur des deux sens : au lieu de "Pouvoir", c’est "l’Energie ou l’Electricité". Du moins, la torture par l’électricité…


Leon Kuhn, avec son humour grinçant, dénonce ainsi la foncière et tragique hypocrisie de "La Communauté Internationale" accordant aux Irakiens non pas le pouvoir de s’autodéterminer, mais tout simplement lui infligeant le martyre de sa destruction physique et psychologique. 


Au-delà du personnage, au-delà du cas Irakien, car on pourrait en rajouter beaucoup d’autres dont celui de la Palestine ou ceux de nombreux pays d’Amérique latine, c’est le symbole du naufrage moral de cette mythique "Communauté Internationale", qui, dans sa responsabilité collective, assume, avec l’arrogance du donneur de leçons, ces crimes contre l’Humanité…



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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 17:13
 Prison1.jpg
 
 

Le 10 décembre 2007, c’était la Journée Mondiale des Droits de l’Homme. La dixième année de sa célébration. Vous en avez entendu parler ? Non, bien évidemment… Le Charity Business ne s’est pas mobilisé… "Droits de l’Homme", "Dignité Humaine", cela se « vend » moins bien que le sort de l’orang-outan dans l’île de Bornéo.


Les médias avaient d’autres chats, ou singes, à fouetter. Pour les grands ténors et cantatrices de la "défense" des Droits de l’Homme en Occident, en France tout particulièrement, cela ne concerne que la Chine, la Russie et Kadhafi. En fait, partout dans le monde, sauf les atrocités commises par l’Occident !... Surtout pas ce qui se passe en Palestine, en Irak, en Afghanistan, ou à Guantanamo et dans d’autres centres de tortures.

 

Lors de la visite de Kadhafi en France, l’hystérie a atteint son paroxysme. Ce fut le grand concert des tartuffes. Certes, il est bon de dénoncer le comportement dictatorial de Kadhafi, à condition de ne pas oublier le reste (1).


Voir des députés, surtout ceux dits de "gauche", quitter les bancs de l’Assemblée Nationale pour ne pas y recevoir Kadhafi, au nom des Droits de l’Homme, est pure hypocrisie. J’ai assisté à la même scène, lorsque le Roi du Maroc, Hassan II, y avait été reçu. Ou encore, je me souviens du départ de certains élus lors de la réception du Président Assad, de Syrie, au cours d’un voyage officiel, à une réception à la Mairie de Paris.

 

Ce sont les "Pleureuses Professionnelles" des Droits de l’Homme. Mais, les mêmes se précipiteront pour applaudir les représentants d’Israël, quelles que soient les horreurs qu’ils commettent en Palestine ou au Liban. Ou encore Bush : un million de morts en Irak, avec la démolition totale et méthodique du pays. Au nom de la suppression d’armes de destructions massives qui n’existaient pas, et de la mise en place d’une démocratie dont on savait qu’on ne voulait pas…

 

Sans aller aussi loin, ces mêmes "Pleureuses Professionnelles", sont incapables de prendre un balai pour balayer devant leur porte. Celle de la France. Car, il y a en a du travail en la matière !…

 

Un exemple ?... Dans notre beau pays, le système carcéral est un des plus pourris et immondes de la planète. C’est pourtant à son système carcéral, à la réussite de la réinsertion des condamnés, que se mesure le degré d’évolution d’une réelle démocratie.

 

La France est régulièrement condamnée par le Conseil de l’Europe, dont le Comité de Prévention de la Torture (CPT) dénonce systématiquement les « traitements inhumains et dégradants » infligés dans ses prisons (2). Le CPT demande une "révision fondamentale" des critères de classement des détenus "particulièrement surveillés" (DPS), qui font l'objet de conditions de détention renforcée.

 

On y retrouve des traitements de tortionnaires. Tortures physiques et, de plus en plus, psychologiques, aussi effroyables : transferts disciplinaires, isolements de longues durées, manques de soins psychiatriques, hospitalisations avec des malades attachés à leur lit malgré leur incapacité à se déplacer.


L’âme de ce système, contrairement aux lois et à l'esprit des lois, n’est pas la réhabilitation et la réinsertion, mais la destruction de l’être humain dans le sadisme, l’humiliation. Dans une banalisation, au quotidien. La quintessence de l’idéologie dominante dans nos sociétés : la loi du plus fort.

 

Aperçus du respect des droits de l’homme et de la dignité humaine en France, en 2007 :

 

=>   « A Fleury-Mérogis, dans la cellule de haute sécurité réservée aux détenus dangereux ou très surveillés, la luminosité est de 5,1 lux. La norme est de 200 lux pour une boutique, de 125 dans des étables et de 40 dans les poulaillers. Dans les cellules des quartiers disciplinaires, en général, la luminosité varie de 5 à 31 lux ». (3)

 

=>   « Le rapport (CPT) alerte le gouvernement sur les soins médicaux de ces DPS dans deux chambres sécurisées de l'hôpital de Moulins (Allier) : "Les détenus sont systématiquement fixés à leur lit sans interruption, le plus souvent avec des entraves aux chevilles et mains menottées au cadre du lit."

 

=>   … Prévu pour trois mois, "l'isolement est fréquemment une mesure de longue – voire très longue – durée." Un détenu de Fresnes était ainsi à l'isolement depuis dix-neuf ans. » Comme dans les « oubliettes » de sinistre renommée des prisons du Moyen Age… (4)

 

=>   « Depuis le 23 octobre 2007 (5), N.G., tétraplégique, est incarcéré à l'unité hospitalière de soins interrégionale (UHSI) de Lyon (Rhône) alors que son état de santé est incompatible avec un maintien en détention. L'UHSI n'a pourtant pas vocation à accueillir les personnes se trouvant dans cette situation … Aux termes de l'arrêt Farbtuhs, rendu par la Cour Européenne des Droits de l'Homme le 4 décembre 2004, constitue un traitement inhumain et dégradant le maintien en prison d'un homme « paraplégique et invalide à tel point qu’il ne pouvait pas accomplir la plupart des actes élémentaires de la vie quotidienne sans l’assistance d’autrui »…

 

D’autres faits aussi tragiques et sordides abondent. Visitez le site remarquable de l’Observatoire International des Prisons (OIP). Aidez cette organisation qui effectue un remarquable travail de lutte en faveur du respect de la Dignité Humaine.

 
 

Que font nos Tartuffes ?... Que font nos "Pleureuses Professionnelles" ?... Que fait la caste au pouvoir, "droite" et "gauche" confondues ?... Une chose toute simple : étouffer l’information. L'opinion ne doit pas être au courant…

 
 

Pour cela deux actions classiques, comme dans toute bonne dictature soft :

 
 
1.  Acharnement et intimidation
 

Le nouveau gouvernement vient, parmi ses premières mesures, de sanctionner l’OIP (6) :

 

i)   Pour la première fois Matignon vient de refuser la subvention annuelle, que l’OIP recevait depuis dix ans, au titre de la "Défense des Droits de l'Homme", déjà ramenée du temps de Raffarin, à 10 000 € (au lieu des 40 000 € demandés).

 

ii)  La Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie, qui dépend des services du premier Ministre, vient elle aussi de supprimer la subvention annuelle destinée à l’OIP de 40 000 € …

 
 
 
2. Renforcement de la Loi du Silence


« La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) vient d'interpeller Mme Rama YADE, Secrétaire d'État aux Droits de l'Homme dont les services assurent la liaison avec le Conseil de l'Europe, pour que le gouvernement lève sans délai la confidentialité qui frappe le rapport établi par le Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) à la suite de sa neuvième visite en France effectuée entre le 27 septembre et le 9 octobre 2006, ainsi que la réponse des autorités françaises déposée à Strasbourg le 8 novembre 2007.

… Pour la plupart des pays, l'autorisation de publier le rapport et la réponse associée intervient dès réception de cette dernière par le CPT. La France refuse jusqu'à ce jour de souscrire à ce principe… » (7).

 

Je reste toujours stupéfait lorsque j’apprends que des pays signent des accords de coopération, avec la France, pour payer des conseillers français venir leur apprendre à gérer leurs prisons ou leur système carcéral !... Avec des pays comme la Norvège, je comprendrais. Mais, là …

 

En étant attentif, je me rends compte qu’il s’agit toujours de pays de la zone dite "francophone". Alors, je commence à comprendre…

 
 
 
 
 
 
 

(1)    Voir l’excellent post de Chahid, du 8 novembre 2007 : Kadhafi, son royaume fatimide, ses princes héritiers et sa « prison des chiens ».
(2)   Les conditions de détention en France. Observatoire International des Prisons. Rapport 2005.
(3)  Salles, Alain, Rapport d’expertise accablant sur l’insalubrité du « mitard » de Fleury-Mérogis, Le Monde, 3 juillet 2007.
(4)  Salles, Alain, Prisons, Un rapport stigmatise à nouveau les pratiques de l'administration française, Le Monde, 6 décembre 2007.

(5)  Communiqué OIP, du 26 novembre 2007.
(6)   Fontaine, David, Pas un sou de Matignon pour les trublions des prisons, Le Canard Enchaîné, 12 décembre 2007.
(7)   Communiqué de l’OIP, du 19 novembre 2007.

 
 
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7 décembre 2007 5 07 /12 /décembre /2007 18:19

Les Droits de l’Enfant …


                    … appliqués par l’armée d’occupation

 

 

 

Gaza-26-11-06The-Guardian.jpg

 

 

 

 

 

 

Résistance  et  courage  à  Gaza   (*)

 

 

Palestine  -  Novembre 2007

 

 

 

 

 

 

 

(*)  Il n’y a plus d’antibiotiques pour les enfants dans Gaza, dont toutes les écoles ont été détruites….

 

Crédit photo :  The Guardian

 

 

 

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5 décembre 2007 3 05 /12 /décembre /2007 16:39


Le référendum proposé au peuple vénézuélien par le président Hugo Chavez, le 2 décembre dernier, portant réforme d’un certain nombre d’articles de la Constitution de 1999, a été refusé à une différence de 1%. Avec plus de 44 % d’abstentions.

 

Chavez---Bolivar.jpg
 

Les organes de propagande occidentaux, dont les principaux journaux et médias français (1), exultent devant ce qu’ils considèrent comme une "déroute", une "défaite", un "échec", un "revers", et autres qualificatifs.
 

Eux, qui soutiennent, à longueur d’année, les pires dictatures (2). Sans états d’âme. Les plus sanguinaires, les élections truquées des multiples pays considérés comme des néo-colonies de "l’arrière-cour de la francophonie", en particulier… Si le « oui » l’avait emporté, ils auraient affirmé, avec le culot des voyous les plus endurcis, que les élections avaient été truquées. Comme ils ne cessent de le répéter, pour Poutine (3)

 
 

L’écroulement du pilier de la propagande

 

Pour ma part, le résultat ne m’a pas surpris. Et, contrairement aux apparences, j’estime qu’il représente une grande victoire pour Chavez. C’est un "passage obligé", souhaitable et salutaire. Comme au jeu d’échecs, la perte d’une pièce considérée comme importante peut avoir, en fait, des effets paralysants pour le jeu de votre adversaire. A présent la « démocratie » est bien ancrée. La propagande occidentale, l’opposition vénézuelienne des grands féodaux et de leurs seconds couteaux, doivent intégrer ce nouveau paramètre. Eclatant, incontournable…

 

peuple-vnz-1.jpgEn tout premier lieu, les attaques diffamatoires, assurant qu’il souhaitait instaurer une dictature, deviennent caduques. Inutilisables. Lui qui a été régulièrement élu… Il donne ainsi une magnifique leçon de démocratie à tous ceux qui l’accusent de vouloir se transformer en "dictateur". Le soir même avant les résultats définitifs, Chavez reconnaissait l’échec du référendum. Avec gravité, maturité, humanité. Félicitant le succès de ses adversaires. Il reconnaissait, même, qu’il ne se serait pas satisfait d’une différence aussi légère dans l’autre sens. Pour lui, l’alternative était simple : ou l’approbation était massive, ou elle ne l’était pas.

 

Quelle belle leçon de démocratie pour nos politiciens et médias français !... Constatons, qu’en France, la Constitution Européenne refusée par le peuple français lors du dernier référendum va être, ainsi que l’a affirmé Giscard d’Estaing lui-même, sous un autre habillage, entérinée par voie parlementaire. Contournant, ainsi la volonté populaire…

 

Au Venezuela, l’expression populaire dans son vote est ainsi respectée, avec dignité et détermination. Chavez voulant se transformer en dictateur élu à vie, était un mythe entretenu avec de gros moyens par la propagande occidentale. C’est un pilier de l’argumentation des milieux "néocons" qui tombe, avec fracas !...

 
 
 

La corruption des médias

 

Notons, au passage, que pas un des médias français n’a examiné, présenté, analysé le projet de modifications de la Constitution vénézuelienne. Leur travail de propagande s’est uniquement focalisé sur la transformation du pays en dictature en cas d’approbation de ce référendum. Je conseille de lire un des rares exemples d’analyse, celle de Thierry Deronne (4).

 

Sur les 69 articles proposés à des modifications, ils n’en ont vu qu’un : l’article 230. Cet article proposait simplement à la population le droit de réélire, ou pas, les représentants qu’elle souhaitait, y compris son Président, sans limitation de renouvellement de mandats, comme il existe dans d’autres démocraties européennes ou autres.

 

Effectivement, cet article était discutable. Mais, le fait d’avoir des sénateurs nonagénaires en France, élus ad vitam aeternam, ne semble pas entraver outre mesure le fonctionnement de nos institutions, et faire paniquer nos médias. De même que tous ces monarques européens, se succédant de génération en génération, au Royaume Uni, en Espagne et autres monarchies nordiques : Belgique, Luxembourg, Hollande, Danemark, Suède, Norvège…

 

Les médias occidentaux n’ont jamais évoqué, cité, des articles particulièrement intéressants pour l’élargissement démocratique dans un pays, qui, avant Chavez, vivait dans l’injustice et la misère au profit de l’enrichissement d’une minorité… Sans émouvoir pour autant les médias…

 

Prenons quelques exemples :

 

=> Article 21  : interdiction de toute forme de discrimination ethnique, de genre, d'âge, de santé, sexuelle, sociale, politique ou religieuse.

=> Article 64  : octroi du droit de vote aux citoyen(ne)s dès l’âge de 16 ans.

=> Article 82   : interdiction à tout créancier, en cas de problème de recouvrement, de saisir le domicile principal. Le droit au foyer devenant inviolable.

=> Article 87  : octroi aux travailleurs "informels" des mêmes droits qu'à tous les autres : accès aux soins gratuits, retraites, etc. (5)

=> Article 90  : réduction de la journée de travail á 6 heures, afin de privilégier la vie familiale pour les plus exploités.

=> Article 98  : défense des droits d’auteur et des droits culturels des cinéastes et artistes du pays. Obligation de respecter le droit de la concurrence, en supprimant le monopole de la distribution cinématographique détenu par quelques distributeurs.

=> Article 100 : établissement du rôle central des communautés indigènes et afro-américaines dans la culture nationale.

=> Article 109 : création de l'autonomie des universités, avec élection des fonctions dirigeantes par l'ensemble de la communauté universitaire : professeurs, étudiants, employés, ouvriers.

=> Articles 70 et 136 : établissement du "pouvoir populaire" comme fondement de l’État. En particulier, validation comme mécanismes de participation et de décision : les conseils de travailleurs, d'étudiants, de paysans, d'artisans, de pêcheurs, de femmes, etc.

=> Article 184 : renforcement des pouvoirs de l’organisation de base qu’est la commune.

=> Article 229 et 115 : renforcement de la propriété populaire, sous forme de coopératives en particulier.

=> Articles 113, 236, 307, 318, 321 : contrôle par l’Etat (et non plus par le patronat…) de la Banque Centrale, application de la libre concurrence par la suppression des grands monopôles privés et prohibition des latifundios (6).

Arrêtons nous là…

 
 
 

La justice sociale et économique fondement de la démocratie

 
 

Le second motif de satisfaction du résultat du référendum, est de relever que le refus électoral traduit non pas un gain de l’opposition, qui ne gagne pratiquement aucune voix (autour de 4,5 millions d’électeurs), mais simplement le refus, d’une partie des partisans du Président, d’accepter la modification constitutionnelle. Environ, 3 millions d’électeurs "chavistes" ne sont pas allés voter.

 

A cela, il faut dégager un certain nombre d’aspects positifs ou servant de points de départ :

 

i)  Chavez doit se recentrer sur les problèmes intérieurs. Le formidable développement qu’il a donné à la diplomatie vénézuélienne doit céder le pas à l’investissement personnel sur les problèmes intérieurs. Tous ses partisans reconnaissent qu’il a été trop pris et absent du débat électoral. Il aurait dû s’impliquer davantage et se déplacer en province, dans les parties plus reculées du pays.

 

ii) Techniquement ce référendum et ses nombreuses propositions, pour un électorat modeste et peu instruit, étaient trop complexes : 69 articles répartis en deux blocs A et B.

 
Peuple-Vnz-2.jpg Règle de base d’un référendum : un minimum de questions, sur des enjeux clairement définis. Eviter les slogans idéologiques avec des mesures techniques, aussi importantes et bénéfiques soient-elles.
 

La propagande, soutenue par des millions de dollars et relayée, tout particulièrement, par la hiérarchie de l’église catholique a fait des ravages. Avec des prêches enflammés, dans les églises, terrorisant le petit peuple sur l’arrivée du "marxismo" qui allait le dépouiller de toutes les propriétés privées, « nationaliser » les églises et empêcher la pratique de la religion comme sous Staline… 

 

iii) Trop d’objectifs et trop d’ambition. Lui-même l’a reconnu. Des modifications portant sur une meilleure justice et répartition des revenus nationaux, exigent une progression sans précipitation. Les mesures s’y appliquant, nécessitant plus de débats et d’explications, pour ne pas donner prise aux déformations de la propagande conservatrice.

 

iv) Chavez doit laisser le temps au temps, en consolidant les magnifiques réalisations accomplies au niveau de la répartition des richesses nationales.

 

Quoi qu’il en soit la dignité et l’honnêteté de Chavez ont été remarquables. N’oublions pas que son maître à penser est Simon Bolivar, lui aussi avait voulu aller trop vite et trop tôt. Il sait que les batailles pour la justice et l’égalité sont de longs combats.

 

Les résultats de ce référendum sont une belle leçon de démocratie et de maturité, mettant en relief, à contrario, l’incommensurable hypocrisie et malhonnêteté de notre appareil de propagande médiatique et politicien...

 
 

Oui… Une Belle Leçon de Démocratie à destination de l’Occident, de ses Politiciens et de ses Médias Véreux…

 
 

Viva Chavez !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1) Il est intéressant de noter, à la lecture du courrier de ses abonnés, qu’un journal comme Le Monde, à la pointe de la propagande anti-Chavez, a été désavoué par de nombreux lecteurs, devant ce qu’ils ont considéré comme un excès dans la "désinformation"…
2) Pour mémoire, rappelons que les élections du peuple Palestinien ont été refusées par l’ensemble des pays occidentaux. Imposant le régime "collabo", illégitime électoralement et méprisé d’Abbas… Citons, aussi, le soutien de nos médias et politiciens aux récents simulacres d’élections en Egypte, en Jordanie. Sans oublier l’ensemble de l’Afrique, dite "francophone" : Togo, Côte d’Ivoire, Gabon et tant d’autres…
3) Pas un média occidental qui n’ait échappé à cette vague de propagande hystérique anti-Poutine. Ah !... Le délicieux vertige des enveloppes matelassées de billets verts dans les paradis fiscaux, et autres tortueux circuits …
4) De l’intelligence des ânes, Thierry Deronne, Vice-président de la chaîne publique et participative Vive TV, Venezuela, 25 novembre 2007, in Convergences des Causes.
5) Cela représente, environ, 5 millions de travailleurs vivant dans la précarité : journaliers agricoles, cireurs de chaussures, vendeurs "à la sauvette", etc.
6) Grandes propriétés terriennes de milliers d’hectares, détenues par quelques richissimes familles. Une des plaies séculaires de l’Amérique Latine, dans son ensemble…

 
 

Photo 1 : Le Président Hugo Chavez, avec en arrière plan le tableau du Libérateur (El Libertador) de l’Amérique Latine, du joug de la monarchie espagnole, d’origine vénézuélienne, Simon Bolivar (1783 -1830).

Dans quelques jours, le 17 décembre, sera célébrée l’anniversaire de sa mort. Homme exceptionnel, dont l’histoire ne délivre que quelques "exemplaires" par siècle. Vision, courage, scrupuleuse honnêteté… Mort prématurément, à 47 ans, d’épuisement à la suite des efforts considérables de ses luttes et combats. Mort de chagrin, aussi, devant l’échec de la grande fédération latino-américaine à laquelle il tenait tant…

 

Autres photos : Les partisans de Chavez…




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