Pour s'oxygéner des flagorneries médiatiques...
Caricature : Steve Bell -The Guardian - 24 juin 2009
A
c o n t r e - c o u r a n t
Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...
1. Crise : de la Dette Publique ou du Contrat Social ?
2. Budget de La Défense : Pleine Floraison
4. Nucléaire Iranien : Prétexte et Préméditation
5. Les Tares du Système Bancaire : Le Virus IPRIS
7. Gaz de Schiste : La Bulle à Gogos
8. Bellicisme Impérial : Canonnière, Mensonge & Vidéo
9. La Grande Distribution : Le Sida Economique
10. Tibet : Excuses d'un Français au Peuple Chinois
11. France : Cartographie du Fanatisme
12. Corée : Lecture d'une "Crise"
13. "Leadership" et Nations Asservies
14. EPR : En Pleurer de Rage ou En Pouffer de Rire ?
15. Election de Poutine : Une Chance pour la Russie et pour le Monde
16. Harold Pinter : The Go-Between
17. Philippines : Le "Libéralisme" Radical
18. Gilad Atzmon : Le Jazz et Le Juste
19. Ngugui wa Thiong'o : l'Âme du Kenya
20. Francisco Goya : De Madrid à Bagdad
Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges
et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :
a) Hors sujets et trolls
b) Attentatoires à la Dignité Humaine :
. Injures
. Propos racistes
. Incitations à la haine religieuse
Liberté d’expression et abus de procédure
Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),
modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,
spécifie
dans son alinéa 4 :
« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2
un contenu ou une activité
comme étant illicite
dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,
alors qu'elle sait cette information inexacte,
est puni
d'une peine d'un an d'emprisonnement
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Pour s'oxygéner des flagorneries médiatiques...
Caricature : Steve Bell -The Guardian - 24 juin 2009
Le discours pompeux, ampoulé, dithyrambique, aux accents guerriers (1), prononcé par notre président, devant le Parlement britannique, a amusé plus d'un de nos chers voisins. Dont le talentueux caricaturiste du quotidien The Guardian (2), Steve Bell, qui a croqué brillamment le ridicule de la situation et de son acteur :
Parodiant le célèbre tableau de Louis XIV en tenue d'apparat, et son célèbre " L'Etat, c'est Moi ! ", Steve Bell nous montre un personnage croulant sous les couleurs des USA et
du Royaume-Uni. Formidable mise en scène de la vassalisation du président français, venu prêter allégeance aux lobbies anglo-saxons !
Encore plus savoureuses, sont les différentes grilles de lecture du jeu de mots du caricaturiste.
Cheese-eating, sous la forme du participe présent, vient de cheese-eater, le" mangeur de fromage". Un des surnoms donnés aux
français. Equivalent du "frogs", les grenouilles, puisque les français ont la réputation de manger couramment ce batracien, répugnant pour les britanniques.
Meurnkey, mot pouvant être pris au départ pour Monarchy (prononcer "ki"), monarchie, déformé par l'accent "frenchy", peut-être entendu comme murkey signifiant littéralement : obscur, sordide. On pourrait y ajouter d'autres nuances : vicelard, perfide, sournois, teigneux,... Attack, contenant le sens d'agressif.
Une première lecture pourrait, ainsi, donner : "L'implacable bouffeur de fromage... c'est Moi !!"
Mais, une autre variante est encore plus amusante. A partir de la consonance du E en anglais similaire à notre I, "Le Cheese(-eating)" se prononce comme le célèbre dessert chinois à base de fruits : leechees. Désignant, sous cette appellation : les Chinois. Meurnkey, devenant par sa prononciation approximative : monkey, le singe.
Apparaît, alors, une deuxième lecture : "Le singe bouffeur de Chinois... c'est Moi !!".
Bravo Steve Bell !
(1) Menaçant, "sans aucune retenue", nommément, contrairement aux usages d'une visite de Chef d'Etat devant un parlement étranger : la Syrie, l'Iran et la Chine, tout particulièrement.
(2) The Guardian du 27 mars 2008.
Je
suis de mauvaise humeur. Pas moyen d’être Zen. Ma "zénitude" a disjoncté. Comme si mes neurones, mon PC interne, ma calculette cérébrale, avaient implosé sous l’effet d’une intégrale, d'un
algorithme, d’une équation impossible à résoudre. Poff !... Plus rien. J’essaye de réparer, mais cela prendra quelques jours…
En fait, j’en connais la cause : choisir entre la peste et le choléra. Entre Sarkozy et Royal… Insoluble.
Quand je vois CNN soutenir à fond la candidature de Sarkozy, je comprends. Nous allons subir le "copier-coller" de la politique à la "mode Bush". Politique sociale et politique
étrangère. Politique mensonge. Politique mépris. Politique violence. Je l’admets, c’était déjà plus ou moins cela. En filigrane, toutefois. A présent, c’est clairement assumé et va être
amplifié.
Je le pressentais. La FOX, du groupe Murdoch, soutenait à fond la candidature Sarkozy. Comme pour Bush ou pour Blair. Les soutiens médiatiques des "néocons". FOX, c’est la TV poubelle américaine,
confite dans le racisme et la paranoïa. Je n’attachais pas grande importance. Il faut de tout pour faire un monde. Mais, CNN…
Je m’attendais à un peu plus de retenue. Même pas. Dès les résultats du premier tour, CNN sortait un long reportage avec l’interview du frère, des proches, des collaborateurs, de la mairie de
Neuilly, d'autres lieux et courtisans enrubannés. La flagornerie dans sa splendeur. On se croyait à la cour de Louis XIV. Un moment, j’ai cru qu’ils allaient interviewer son stylo, prêt
à nous dire combien il était honoré d’être la plume agitée d’un aussi grand travailleur, de noircir en sa compagnie des pages d’une aussi haute pensée politique…
CNN c’est pareil, me direz-vous. CNN c’est la promotion de la politique spectacle, comme nos TV locales. Seul le langage change. L’habillage, l’emballage ne sont pas les mêmes que ceux de la
FOX. C’est vrai. Le travestissement est plus adroit. Sous prétexte de mondialisation, de promotion de la démocratie, de la civilisation, du progrès… C’est plus BCBG. C’est la touche Big
Business.
Mais, la réalité de ce pouvoir dans sa promotion est la même : le culte de la peur et la violence des forts sur les faibles. Le culte de la "fracture sociale". Et, hors de sa propre société,
réalité de toutes les guerres coloniales et occupations des pays dont on pille l’économie. D’un côté le culte de la peur et, de l’autre, le culte de "l’excellence" permettant de tout justifier.
Les vieux mythes de la race supérieure et de l’eugénisme...
Sarkozy, pendant son discours, au soir du premier tour, nous a servi sa logorrhée habituelle. Jouant l’homme neuf. Lui, usé jusqu’à la corde dans les combines du pouvoir, que ses amis et lui-même
ont exercé pendant des décennies... "Changer" la France et la "redresser", dans "l’union" : "tous ensemble". Eux qui n’ont eu de cesse de promouvoir l’exclusion, l’injustice économique et
sociale…
Je me souviens de lui, ministre du Budget, sous Balladur, contre Chirac qu’il trahissait sans vergogne. Il fêtait ses quarante ans, en grande pompe, entouré de ses "amis milliardaires", comblés
par la République : Lagardère, Bouygues, Pinault. Même Bernard Arnault était là. Il n’était pas encore fâché avec Pinault. Leur lutte de rapaces pour la reprise du groupe Gucci, n’avait pas
encore commencé… Sautillant, rayonnant de s'afficher avec les plus grandes fortunes de France. Bien sûr, ce sont eux qui détiennent l’essentiel de la presse, de l’édition, des TV, des
radios. Des médias, pour reprendre le raccourci…
Sarkozy candidat du Big Business. Beaucoup de ceux qui l’ont approché disent qu’il a le mépris chevillé au corps, pour ceux qui n’ont pas de pouvoir. N’hésitant pas à les briser sur son
chemin, pour peu qu’ils lui fassent de l’ombre. Pour politique : la gestion de son ego surdimensionné. Comme tout ego boursouflé, prêt à l’injure, l’exclusion. Parfait représentant de cette
idéologie triomphante : la loi du plus fort. Ne pas se fier aux rumeurs, toutefois. Bien sûr. S’en tenir aux mots prononcés, aux actes. Oui. Mais, ils sont là. On a vu. On a entendu. Le
kärcher polygame dans la baignoire. Avec le mouton excisé...
Sarkozy, candidat CNN…
Reste Royal… Qui, le soir du premier tour n’a même pas la politesse d’arriver à l'heure devant ses militants. Pas un mot de remerciement pour eux. Ceux qui se sont défoncés pendant le premier
tour de la campagne électorale. Le regard vide, raide comme si elle avait avalé son parapluie. La voix aussi ampoulée que son texte. La "gravité", nous disaient ses communicants sur les plateaux
de télévision. Aucune chaleur humaine. Un bloc de marbre...
Chaleur humaine ? Je l’avais compris quand, pendant son voyage au Moyen Orient, elle avait refusé de rencontrer, sous la pression de son entourage noyauté par les "néocons", les élus du
peuple Palestinien. Peuple martyrisé depuis des décennies, écrasé sous les bombes, les humiliations permanentes, réduit en esclavage. Pas un mot de compassion. Refusant de voir les ravages des bombardements subis par les populations du Liban, peu de
temps avant. Pas un mot de compassion. Un bloc de marbre…
Allant jusqu’à rendre hommage aux Gemayel, ce clan libanais de phalangistes, méprisés dans tout le Moyen Orient et ailleurs, comme les pires criminels de guerre contemporains. Les plus fervents
relais de l’extrême-droite américaine et israélienne. Auteurs, entre autres, des massacres, d’une horreur insoutenable, des camps palestiniens de Sabra et Chattilah. Le cœur ? Non. De la
goujaterie, de la muflerie, du cynisme. A l’état pur.
Et puis, dans l’angle des caméras, entrevoir tous ces éléphants ou requins du PS et d’ailleurs, anciens premiers ministres, ministres des finances et autres… Au pouvoir pendant des années. Qui
n’ont rien fait, eux non plus, et qui ne feront rien. Sinon arrondir leurs patrimoines personnels. Dans les couloirs, comme une mare aux crapauds, en train de supputer leurs chances de
retrouver un bout de fromage…
Alors ?
Choisir CNN : impossible !
Finalement, contraint et forcé, opter pour le bloc de marbre ?...
Un chroniqueur
politique, personnage incontournable des médias, a été "suspendu" pour avoir prononcé, il y a quelques mois, le nom du candidat pour lequel il voterait lors des futures présidentielles. Cela a
suffit pour provoquer une tempête dans un verre d'eau, comme les aiment ces milieux. Cela leur a permis, surtout, de se livrer à une campagne de blanchiment portant sur la
rigueur de leur honnêteté intellectuelle, qu'ils appellent "neutralité".
Cette séance de marionnettes a provoqué beaucoup de rires dans les "parloirs", ou les blogs, de la francophonie. Personne n'étant
dupe... Car, elle a mis en évidence les travers majeurs des médias français quant à leur comportement professionnel relevant de l'information politique : le culte du futile et
l'hypocrisie de l'information biaisée.
Le culte du futile
Suspendre ce chroniqueur est une absurdité. Rappelons que dans son dernier ouvrage, consacré aux candidats présidentiables, il n'avait même pas inclus Ségolène Royal... Suspendre ou pas
suspendre : où se trouve l'enjeu ?
Archétype des journalistes politiques qui, par le réseau de leurs employeurs, ces quelques groupes de presse vivant grassement de leurs contrats avec l'Etat et détenant la quasi totalité des
médias du pays, voient leurs chroniques reprises, en permanence, dans une douzaine de journaux et autres hebdomadaires ou émissions audiovisuelles. Issus du clonage du microcosme parisien,
la platitude de leurs idées, la vacuité de leurs analyses, leur inculture géopolitique sont sans borne. Nullissimes, mais inamovibles.
Cette "suspension" cherche simplement à crédibiliser, dans un double effet : l'importance de ces chroniqueurs dans l'orientation des votes, vis-à-vis de leurs "commanditaires" ; et
l'impartialité des médias, vis-à-vis du public.
L'hypocrisie de l'information biaisée
Avec un cynisme parfaitement maîtrisé, les responsables de la direction de l'information de la chaîne publique, France 2, ont expliqué avoir agi dans le souci éthique de la "neutralité".
Amusant... Pour avoir été témoin que cette même chaîne, animée par les mêmes responsables, invitait systématiquement dans ses grandes "émissions politiques", pendant la préparation de
l'invasion de l'Irak et son déroulement : l' American Enterprise Institute (AEI).
Présenté, aux téléspectateurs français, comme un "think tank réputé"... Connu par les gens un tant soit peu "informés", aux USA et dans le monde,
comme étant la pire officine de propagande raciste anti-arabe, antimusulmane et belliciste ! Il suffit de revoir ces émissions, pour encore mieux percevoir avec le recul, combien il
s'agissait de basse propagande (1).
Deux hypothèses :
i) Soit, ils ne savaient pas qu'ils assuraient la promotion des fonds de cuve du racisme et de l'idéologie coloniale, sous l'habillage à la mode du "choc des civilisations". Dans ce cas, ils
n'exerçaient pas leur devoir d'analyse, d'esprit critique et d'investigation. Professionnellement, ils sont nuls.
ii) Soit, ils le savaient, et dans ce cas, ils sont malhonnêtes.
Mais, comme l'a objecté un de mes interlocuteurs, récemment, les deux hypothèses se cumulent aussi. Il a peut-être raison...
Amusant, encore, pour avoir été témoin combien cette chaîne publique a soutenu le "Oui" au référendum sur la Constitution Européenne, au
mépris de toute neutralité.
Que penser, dans le même registre, des embrassades échangées à la fin d'une émission entre la directrice de l'information de cette même chaîne publique
et le ministre porte-parole du gouvernement ? On n'en finirait pas de citer ces exemples de "neutralité"...
En fait, si ce n'étaient la différence des moyens et le look, la "neutralité" politique des médias français est du niveau de celle qui prévaut, sous la protection de notre pays, dans les multiples "dictatures
républicaines" : Eyadema au Togo ou, encore, Bongo au Gabon, ou, encore, etc...
Mais, n'est-ce pas l'illustration de "l'illusion
politique" (2), décortiquée magistralement par Jacques Ellul (3) dans un de ses ouvrages ? Dégustons trois
extraits :
... « Alors que tout cela, c'est le spectacle, l'apparence sans racine, le jeu... La scintillation du petit écran fixe
définitivement l'attention de l'individu sur le spectacle, et l'empêche par là même de chercher au-delà, et derrière, de se poser la question de la réalité du pouvoir »
(4)...
... « Ce que l'on nous propose là, c'est en réalité la démocratie de propagande, celle où le citoyen
ne décide plus rien parce qu'il est intégré dans une masse fortement organisée, manipulée par la propagande, et qu'il se borne à adhérer avec enthousiasme à toutes les décisions prises en son
nom, ou encore à formuler avec autorité tout ce qui lui est suggéré » (5) ...
... « La démocratie organisée que l'on nous présente n'est rien d'autre que la
constitution d'un système féodal, structurée sur d'autres bases que la propriété terrienne, mais présentant exactement tous les caractères sociologiques d'une féodalité traditionnelle, et les
cadres professionnels des partis, syndicats et mouvements représentant parfaitement la hiérarchie des nouveaux seigneurs » (6)...
(1) On ainsi pu voir et entendre longuement, entre autres, un de ses dirigeants parmi les plus fanatiques : Robert Kagan... Ou encore, les « journalistes » de la chaîne publique laisser entrevoir que la France n'aurait aucun contrat de « reconstruction », si elle ne s'associait pas à l'invasion de l'Irak. Autrement dit, c'était le soutien du : « Précipitons-nous pour participer à la curée »...
(2) Jacques
Ellul, L'llusion politique, publié en 1977. Lire l'édition 2004 (La Table Ronde), avec une excellente préface de Daniel Compagnon.
(3) « ... Ellul souligne que le vrai totalitarisme, conjonction de l'Etat moderne et de la technique, est en passe de triompher, au coeur des démocraties, en dépit du reflux des
tyrannies idéologiques ( et en tant que telles encore très irrationnelles) de Hitler et de Staline... ». D. Compagnon.
(4) p. 220. Op. Cit.
(5) p. 225. Op. Cit.
(6) p. 245. Op. Cit.