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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 19:00

 

 

 

« Les types comme toi portent l’enfer en eux depuis leur naissance… »

Dino Buzzati (1)

 

 

 

 

 

Flonflons et lampions des élections municipales éteints, emportés dans la brume médiatique…

 

Un nouveau gouvernement formé.

 

 

Le profil Grec

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Pour confirmer, combien avait été compris le "souhait de changement" des électeurs.

.

Disent-ils…

.

Cynisme politicien habituel signifiant le contraire : l’implacable poursuite de l’application du fondamentalisme libéral, ou du capitalisme sauvage, suivant les appellations d’origine. Dogme de la Mondialisation oblige. Idéologie régnante sans partage dans nos contrées. Comme dans les autres pays occidentaux, sous prétexte d’un "endettement public" à résorber…

.

"Endettement public" qui correspond, en réalité, à la part de la contribution fiscale au fonctionnement de notre pays, non payée par l’oligarchie au pouvoir.

La Grèce, étant le schéma abouti de cette spoliation, organisée par la finance internationale. Relayée par une ploutocratie locale pressurant le peuple jusqu’à l’épuisement. Rappelons les ordres de grandeur communiqués par Roland Guillon, dans son travail de recherche intitulé « La Méditerranée à l’épreuve de la globalisation » (2) :

« Le secrétaire d’Etat aux finances de Grèce, en 2010, estimait à 280 milliards d’euros les capitaux grecs qui avaient été placés dans les banques suisses depuis 2003.
Et selon la Banque Centrale de Grèce, 38 milliards d’euros auraient quitté le territoire national en 2010 (pour un PIB de 234 milliards d'euros en 2009).
 »

 

Servant de laboratoire (notamment la répression des manifestations de protestation de masse) et de modèle, ce "servage", infligé au peuple Grec par une caste rejetant ses obligations de solidarité citoyenne, représente l’objectif affirmé et assumé par les gouvernements successifs de notre pays.

 

Procédant dans une alternance de jeux de rôle ou de déguisements, "droite" ou "gauche" par échange de casquettes, onctuosité cardinalice ou vocifération cramoisie pour rhétorique, méthodiquement, au démantèlement du Contrat Social qui constitue le socle de notre Nation.

 

S’acharnant, en priorité, sur les budgets assurant la redistribution de la richesse collective, dans un minimum de justice sociale. Au détriment de la majorité de la population. Pour l’enrichissement d’une minorité, gavée de privilèges et d’exemptions, vivant grassement de la spéculation et de rentes de situation sous toutes les formes imaginables. Marchés publics et clientèles captives des services publics "privatisés" (télécoms, transports, eau, gaz et électricité, banques et assurances, etc.) formant leurs plus plantureux fromages…

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Les fondamentalistes de l’ultralibéralisme considérant qu’éliminer le "déficit" impose uniquement la diminution vertueuse des "dépenses publiques".

.

Avec l’augmentation simultanée des taxes sur la consommation, alourdissant d’autant la charge fiscale pour les revenus modestes. Et, hystérique obsession, pour "cœur de cible" : la suppression du SMIC et la généralisation de la baisse des salaires.

Argumentation de cette "casse sociale" formulée en permanence selon le principe comptable qu’une dépense publique doit être "équilibrée", ou trouver sa "contrepartie", dans une recette provenant d’une "cotisation". Jacques Généreux en a méticuleusement, et avec beaucoup de clarté, déconstruit le mécanisme totalement hypocrite (3).

 

Anciennes et futures générations sont visées : éducation, santé, retraites, aides à domicile aux personnes âgées, soutiens aux plus démunis victimes de la précarité économie et de la paupérisation croissante. Eradication de tout ce qui est à connotation sociale, solidaire, érigée en "ardente obligation" !

 

Evitant soigneusement d’accroître les recettes fiscales en sollicitant la contribution de la frange privilégiée qui ne paie pas d’impôts proportionnels à l’accumulation de ses richesses : rente de haut vol dissimulée dans les paradis fiscaux, spéculation financière, immobilière, etc.

 

Cette "obsession antisociale", loin de répondre à une contrainte économique, se révèle un projet de société fondé sur un individualisme forcené, dans l’édification d’une Loi de la Jungle favorisant la concentration de la richesse au seul bénéfice d’une poignée. Tel est le « sens » que nos oligarchies mondialisées souhaitent imposer à l’Humanité.

 

Cette obligation ne s’applique pas, en effet, à plusieurs de nos budgets. Echappant à cette "ardente obligation" de recettes à tout prix... Aucune cotisation ne leur étant  opposée pour "équilibrer leurs dépenses" lors de la préparation des Lois de Finance, consolidant l’ensemble des budgets de l’Etat.

 

Ainsi en est-il du Budget de la Défense Nationale qui, loin de diminuer, poursuit paisiblement sa course dans l’augmentation régulière. Contrairement à tous les slogans et articles catastrophiques, décrivant un budget de la défense nationale régulièrement sabré d’une année sur l’autre, au point de le rendre squelettique, voire symbolique.

 

 

Confortable pourcentage du PIB

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Loin de s’effondrer, comme voudrait le faire croire la propagande alarmiste des lobbies de l'armement, les dépenses militaires de la France se maintiennent à un haut niveau, avec un pourcentage du PIB pratiquement constant d’un exercice à l’autre. Ne connaissant, de fait, aucune baisse. Prétendre le contraire n’est que mensonge.
.
La France consacre en moyenne 2,5 % de son PIB annuel pour sa Défense Nationale. Taux comparable à celui de notre voisin la Grande-Bretagne, aussi dépensier que nous en la matière. Parmi les plus élevés de la planète.

Plus que certains pays figurant parmi les 10 premiers PIB dans le monde. Exemples : Chine 2 %, Allemagne 1,4 %, ou Japon 1%.

 

C’est ce qui ressort des publications du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), organisme réputé pour son indépendance, procédant à une compilation, année après année, des budgets de la défense nationale dans le monde. Pour faciliter les comparaisons, les montants sont exprimés dans sa base de données, après conversion de chaque monnaie du pays concerné, en dollars.

 

Citons ceux qui nous concernent de près, en milliards de dollars annuels, évidemment (4) :

 

 

2012

 

 

Md $ courants

 

 

% GDP

 

 

   France

 

 

58,94

 

 

2,3

 

 

   UK

 

 

60,84

 

 

2,5

 

 

  RFA

 

 

45,78

 

 

1,4

 

 

   S/T

 

 

165,56

 

 

 

 

Deux constats étonnants.

 

Relevant du dérapage déjanté de la raison ou de la rationalité. A moins qu’il ne s’agisse d’une pathologie planante qu’est la mégalomanie :

 

i)  Le total des trois principaux budgets européens de la défense (France – UK - RFA) représente : 165,56 milliards de dollars. Ce qui pour les eurocrates bruxellois, chargés de superviser les budgets des pays membres, et leur donner des leçons, semble aller de soi.

 

Pourtant, l’équivalent du budget de la défense de la Chine : 166,10 milliards de dollars !  

 

Dont les propagandistes de l’OTAN ne cessent de nous bassiner, agitant l’épouvantail du "surarmement chinois"… Alors que la Chine se doit d’assurer la défense d’une population de 1,5 milliard de personnes réparties sur un territoire plus de 10 fois supérieur en superficie (environ 10 M Km² pour la Chine et 1 M Km² pour les trois européens)…

 

Pour mémoire, rappelons le budget des dépenses militaires "hors concours" de nos amis américains : 1.000 milliards de dollars par an… A comparer au budget, diabolisé aussi en "surarmement", de la Russie – CEI (17 M Km²) : 90,75 milliards de dollars (5). Un maigrichon 10 %, par rapport au budget annuel US, ou encore 55 % des budgets cumulés des mêmes trois européens…

 

ii)  La différence entre les budgets de la défense de la France et de la RFA est en moyenne de 30 % an par an. Suivant les années et les périmètres retenus, l’écart oscille entre 15 et 20 milliards d’euros annuels, au minimum.

 

Sur 10 ans, cela creuse "quand même" un impact de 200 milliards d’euros de dépenses supplémentaires par rapport à nos amis allemands. Mais, jamais cet impact ne sera traité de "Trou" comme celui de la Sécurité Sociale brandi à répétition par l'appareil de propagande...

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Curieusement, la RFA, perpétuellement citée en modèle de rigueur dans la gestion étatique par nos chroniqueurs politiques et économistes, n’est jamais évoquée sur le plan de la Défense Nationale… Nos "désinformateurs", il est vrai, pratiquent avec zèle l’art d’étouffer ou d’occulter l’information pertinente.

.

Peut-être, le sujet étant considéré tabou, la différence s’explique-t-elle par la clairvoyance stratégique de la RFA de ne pas se ruiner dans l’investissement et l’entretien d’une "force de dissuasion nucléaire", inutilisable par essence et donc obsolète par conception ?… (6)

 

Généreuses augmentations annuelles

 

Intéressant à consulter : Le Projet de Loi de Finances 2014 – Budget de la Mission Défense, (dans le jargon du milieu : "PLF 2014 - MINDEF"). Prenant en compte, dans un périmètre élargi, un prévisionnel de Recherche et Développement (R&D) et les opérations extérieures (du moins, une infime partie...) par exemple, il est exprimé en euros (7). Principales rubriques :

 

 

Rubriques / Répartition

 

 

Milliard €

 

 

  Budget de la mission “Défense”

 

 

31, 40  

 

 

  Crédits d’équipements

 

 

16, 50  

 

 

  Entretien programmé des matériels

 

 

3,10  

 

 

  R & D - Innovation industrielle
  et technologique

 

 

3,60  

 

 

 

  Opérations extérieures

 

 

0,45  

 

 

  Total

 

 

55,25   

 

 

Conversion € / $ : 1,38 =>  55,25 milliards  =>  ­$  76,25 milliards

 

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Pour un pays qualifié, par sa nomenklatura, "en faillite", aux "caisses vides", dès qu'il s'agit de réfléchir à la redistribution de la richesse nationale par le financement de la solidarité citoyenne, nous voilà découvrant soudainement une montagne de milliards. Colossal budget annuel aux rubriques, ou "missions", généreusement garnies !...

.

Voté les yeux fermés par nos représentants élus, dans "le grand silence" médiatique... Sans grognements ni objections. Encore moins, sans exigences quant à l'impérieuse nécessité d'en financer "l'équilibre" par des recettes ou cotisations "d'usagers"...

La satisfaction des responsables de la défense transparait, évidente, dans le deuxième paragraphe de la présentation de la loi de finances dite "PLF 2014 – MINDEF" :

« … Malgré un contexte budgétaire marqué par l’impératif de redressement des finances publiques, la Nation consacrera 190 milliards d’euros courants à sa défense sur la période 2014-2019. Le budget 2014, première annuité de cette nouvelle LPM [Loi de Programmation Militaire], reflète cet engagement. »

 

La piqûre d’anesthésie, pour camoufler cette débauche pharaonique de dépenses à l’opinion publique, sans "recettes" ni "cotisations" en contrepartie, sera évidemment de "crier misère" !...

 

Cris de désespoir relayés, amplifiés, complaisamment par nos médias de la désinformation. Avec des procédés et astuces relevant plus de l’action psychologique que d’une réelle vision ou gestion à long terme, avec une définition précise du rôle, ou de la vocation, de nos armées. Dans le monde actuel, et son évolution prévisible.

 

Deux exemples :

=>  Sont mis en avant, au titre de vigoureux efforts d’économies, les compressions d’effectif. Pour en prouver le sérieux de la réflexion, le chiffre du personnel, pour 2014, est affiché en chiffre non arrondi … (8) :
« Le ministère de la Défense contribue à l’effort gouvernemental de stabilisation des effectifs de l’État. Les effectifs du ministère seront donc réduits de 7 881 emplois en 2014… »

 

=>  Ou encore, circulent des informations ou propos d’un "officier au sein du Service de Santé des Armées" qu’à compter du présent mois d’avril, les repas de service des militaires du SSA ne seront plus payés le lundi, en raison des contraintes budgétaires grandissantes. Avec l’inévitable commentaire sur le :

« … manque de plus en plus criant d’argent dont dispose l’État pour assurer le fonctionnement minimum de ses armées, pourtant garantes de la souveraineté nationale. »

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Ces grotesques opérations d’enfumage, outre comportement et mentalité « minables » des responsables qui s’y livrent, illustrent la perversité de deux réactions :
.
i) A l’exemple des patrons cyniques du MEDEF, les responsables de nos Forces Armées considèrent pour seul domaine où l’on se doit de sabrer dans les coûts en priorité : le "Personnel".
Comme sous l’Ancien Régime, à cette allure, on exigera bientôt de tout militaire de base l’achat de son uniforme sur ses propres deniers, par retenues sur sa solde… Régression vers l’éternel comportement féodal faisant porter la charge du fonctionnement de l’Etat sur la piétaille, le serf, le salarié …

.

ii) Mais, surtout pas sur les "Achats", investissements ou maintenance, en l’occurrence les marchés publics aux marges et commissions aussi occultes que vertigineuses... l

Car les dépenses militaires, autres que les charges de personnel, focalisées sur "l’équipement", ne cessent de se poursuivre à un rythme régulier d’une année sur l’autre, et même d’augmenter. Dans tous les domaines.

 

Parmi les meilleurs morceaux de ce gigantesque millefeuille, que se partagent les mêmes groupements d’entreprises et commanditaires à longueur de mois :

>  Nouveaux programmes d’armement et commandes

>  Dissuasion nucléaire

>  4° sous-marin nucléaire d’attaque Barracuda

>  Programme Scorpion modernisation des Groupements Tactiques InterArmes – GTIA] (9)

>  Réalisation MRTT [Multi-Role Transport Tanker - Avion Multirôles de Ravitaillement en Vol et de Transport] (10)

 

N’échappent pas à cette progression des dépenses, sans compter les opérations militaires secrètes sur différents théâtres d’opérations (Moyen-Orient, Afrique, etc.), en 2014, d’autres rubriques budgétaires relatives à "l’entretien". Ainsi, pour rester dans le domaine officiel :

Entretien programmé des matériels : + 5,5%

Crédits d’entretien du matériel : nouvelle hausse de 155 M€

 

Tout ceci peut être vérifié en parcourant le "RAP". Rien à voir avec le genre musical du même nom. Il s’agit du "Rapport Annuel de Performance" qui n’a pas rien à voir non plus avec le véritable sens, ou concept, de "performance". Se limitant simplement au suivi, dans son exécution, ou sa réalisation, du budget des différents programmes de dépenses de notre défense nationale.

 

En feuilletant, tout spécialement, les 228 pages du "Programme 146 – Equipement des Forces". (11) Edifiant : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !... A ne pas savoir où donner de la tête dans cette caverne d’Ali Baba. Où, d'un exercice à l'autre, l'on y retrouve en tant que fournisseurs, tel un "Trombinoscope Mondain", les mêmes noms de sociétés privées, servant souvent de chefs de file de groupements d'entreprises...

 

Innombrables pépites, dont les plus chatoyantes :

 

>  Le programme Rafale (deux fois plus cher, à performances et capacités inférieures, qu’un Soukhoï T-50) poursuit sa vitesse de croisière, avec la fourniture de 58 avions "marine" et 228 avions "air". Sans oublier leurs "équipements de mission", le stock de pièces de rechanges initial et les moyens de maintenance. Il en est tout autant avec le programme MRTT affecté au transport et ravitallement en vol.

 

>  L’Armée de Terre, comblée de matériel nouveau, en particulier : le véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI), d’ici 2021 près d'un millier de véhicules blindés multirôles (VBMR), environ 70 engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC), rénovation d’une partie du parc de chars Leclerc, système d'information et de combat Scorpion (SICS), et des kits de numérisation associés.

 

>  La Marine n’est pas oubliée, parmi ses dotations figure son 4° sous-marin nucléaire d’attaque, nouvelle génération (livraison de six sous-marins entre 2017 et 2028), le fameux Barracuda. Magnifique bijou de technologie à 1,5 milliard d'euros l'unité, voire plus suivant les versions !...
 

Outre une flopée de missiles et gadgets en tous genres, toutes configurations et tous calibres, pour tous supports : terrestres, navals, aériens, sous-marins…

 

Qu’on m’explique, devant cette cascade de milliards, et ce mirifique étalage brièvement esquissé, en quoi consiste le :
« … manque de plus en plus criant d’argent dont dispose l’État pour assurer le fonctionnement minimum de ses armées… »

 

 

Tout ça pour ça ?...

 

« Si tu veux la paix, prépare la guerre », affirmait un adage Romain.

 

Certes. Mais, pas n’importe comment, à n’importe quel prix. Pour aller n’importe où.

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Autrement dit : droit dans le mur. Celui de la gabegie, tout autant que celui de l’incohérence. Les deux dissimulés, dans l’emballage soyeux de l'autosatisfaction. Au point qu’en l’état, conceptuel et opérationnel, notre budget de la Défense Nationale ne constitue qu’une fosse abyssale de gaspillages.

.

Des défauts majeurs le décrédibilisent foncièrement. Sous l'effet dévastateur de trois vecteurs convergents, dans une synergie de la contradiction, pour ne pas dire de l'absurde : absence de maîtrise des coûts, pensée stratégique sclérosée, vision d’une Défense non partagée avec la Nation.

i)  Absence de maîtrise des coûts

 

Que nos gouvernements successifs s’engagent à ne pas diminuer les dépenses relatives à la Défense Nationale, pour de bonnes ou mauvaises raisons, mais au contraire à les augmenter en proportion de l’évolution du PIB, est donc un choix politique. Et, non pas : une nécessité. Alors que nous sommes en paix et menacés par personne, c’est effectivement une préférence, une priorité, données aux armements, au détriment de la justice sociale et économique dans la solidarité citoyenne.

 

D’où la question : ces milliards généreusement distribués en "période de crise", d’austérité ou de récession, est-ce en faveur de nos "Forces Armées", ou en faveur de nos "Fournisseurs aux Armées", dont on connait depuis les règnes de Louis XIV ou de Napoléon leur art de bâtir des fortunes foudroyantes de rapidité et d’amplitude sur les deniers  du citoyen et la peau des soldats ?...

 

Devant un fait incontournable : les principaux marchés de notre Budget de la Défense sont captifs d’un pool, d’un club, d’entreprises. Toujours les mêmes. Dans un contexte totalement opaque : absence de débats publics, invocation du "Secret Défense", responsables de la Défense exerçant des activités chez ces mêmes fournisseurs dès leur mise en disponibilité du service de l'Etat, etc.

 

Le RAP (Rapport Annuel de Performance) n’est, en ce cas, qu’une mascarade, incapable de mesurer ou d'induire une "performance", si ce n’est celle du règlement rapide des créances des entreprises titulaires de marchés, ou de contrats, aux marges incontrôlées et incontrôlables.

 

Sans entrer dans le détail des techniques et procédures budgétaires, dérivées du Budget Base Zéro, justifiant l’opportunité d’une dépense et la maîtrise de son coût, il convient d’être lucide face à l’inexistence présente d’un "contrôle effectif" de nos dépenses militaires. Afin d’éviter la dilapidation des fonds publics affectés aux programmes de défense. Vannes grandes ouvertes à tous les dérapages : du gaspillage à la corruption.

 

D’autant que nos "Fournisseurs aux Armées" actuels dans leur vase clos, pour  ce qui relève évidemment des grands contrats, ne sont jamais soumis à un deuxième niveau de contrôle de coût, issu des méthodologies de Benchmarking. Techniques de comparaisons coût/performance de matériel équivalent sur le marché international, afin que notre pays ne paie pas deux ou trois fois, parfois davantage, son prix en faveur d’une des entreprises du pool et des poches de ses actionnaires... Par ce comparatif, incitant ainsi nos fournisseurs à pratiquer des marges "raisonnables", et soulager d'autant les finances publiques.

 

ii)  Pensée stratégique sclérosée

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Dérives, incohérences, dans l’architecture budgétaire de notre Défense Nationale, sont la conséquence directe d’une pensée stratégique irrationnelle. En fait, sclérosée, scotchée, sur un modèle dont l'origine remonte à 1825.

.

Exception de la "parenthèse Gaullienne", la France sommeille sur une doctrine militaire vieille de deux siècles. L’inconscient collectif de nos "penseurs en stratégie" marqué, imbibé, de réflexes coloniaux. Promus, installés aux commandes de nos Forces Armées, il est vrai, par une oligarchie prédatrice.

.

Bref rappel…
.
A la suite des désastres Napoléoniens, sous les différents régimes qui ont pris la suite du 1er Empire, notre pays s’est lancé dans les guerres et conquêtes coloniales à outrance. Epuisée financièrement, son Trésor Public vidé par l’aventure Bonapartiste, la France s'orienta vers un enrichissement rapide, pour le plus grand et premier profit de sa caste au pouvoir. Par le racket et le pillage des pays ne pouvant s’opposer à une force expéditionnaire.

Premier essai réussi en 1825, sous Charles X : la France a exigé une rançon de Haïti pour "conserver son indépendance", sous la menace des débris de sa flotte épargnée par les britanniques. Cela équivaudrait à plus d’une vingtaine de milliards d’euros actuels. Haïti, en réclame aujourd’hui la restitution… (12)

 

C’est sous ce même roi que fut initiée la conquête, en 1830, de la Régence d’Alger. D’abord, pour ne pas honorer les importantes créances générées par les fournitures de blé livrées par l’Algérie, pendant les guerres de la Révolution et de l'ère Napoléonienne, et s’emparer de son important stock d’or. Ensuite, pour entreprendre une colonie de peuplement, dans d’horribles exactions.

 

La suite est connue, dans son accélération et son étendue : Afrique, Madagascar, Pacifique, Polynésie, Îles Marquises, Nouvelle Calédonie, Indochine, pillage de la Chine avec nos alliés. Jusqu'à des essais de débarquement et d'invasion à Taiwan et en Corée !... Napoléon III, n’hésitant pas à s’engluer dans une tentative de conquête du Mexique (1861-1867), etc.

 

Opérations faciles face à des populations désarmées, nos Forces Armées négligeant les réelles menaces à nos frontières. Oubliant de se préparer à des conflits sur le continent, pour éventuellement affronter des armées méticuleusement entraînées sur le plan matériel et organisationnel. Le résultat de cette impréparation technique, tactique et veille informationnelle (renseignements et analyses) fut trois désastres successifs : 1870 – 1914 – 1940. Nos armées mises en déroute en quelques jours.

La France n’ayant pu être sauvée du désastre total induit par l’incurie de nos "penseurs" militaires et politiques que par : en 1914, la levée en masse de nos paysans, considérés en chair à canon, épaulés par "nos troupes indigènes" ; et, en 1940, l’intervention simultanée des américains et des Russes, brisant l’armée allemande et son support industriel.

 

Loin de retenir la leçon, "privilégier la Défense Nationale au lieu de la Conquête Coloniale", les guerres coloniales reprirent avec une intensité d’un effarant niveau de violence et d’atrocité, dès la signature de l’armistice du 8 mai 1945. Ce furent les massacres, les horreurs, à grande échelle, notamment de Sétif (Algérie), Madagascar, Cameroun. Des morts par milliers. Par centaines de milliers. Suivis des luttes, toutes aussi effroyables que stupides, contre les guerres d’indépendance d’Indochine et d’Algérie.

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

Mise en perspective indispensable pour stigmatiser cette logorrhée, cette mentalité, polluant notre doctrine militaire : les "Opérations Extérieures" (OPEX). Nouvel habillage rhétorique de la guerre coloniale.

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"Projeter" à des milliers de kilomètres nos troupes terrestres, assistées de notre marine et de notre aviation, est à l’opposé, géopolitiquement, stratégiquement, de la défense de notre indépendance nationale, de notre "Souveraineté Nationale".

.

La seule finalité étant de transformer nos Forces Armées en "forces d’occupation" au préjudice de peuples, pays et nations qui ne peuvent opposer des moyens équivalents aux nôtres pour se défendre et, encore moins, riposter. Cette doctrine "d’infanterie coloniale", se comportant en forces d’invasion et d’occupation, est parfaitement mise en lumière par une lecture « éveillée » du Budget de la Défense.

On y constate : la totale indifférence, au niveau du combattant de base, de tout équipement anti-aérien portable ou individuel (type Strela ou Stinger). Logique : sachant que la "projection" est planifiée contre des adversaires ne bénéficiant d’aucun soutien d’avions "d’appui au sol", ni d’hélicoptères de combat…

 

De plus, une fois installées dans le pays occupé, ces Forces de Projection, se trouvent confinées dans des bases, dans ou près des principaux centres urbains. Dont elles ne sortent quasiment jamais, mis à part les patrouilles médiatisées (qui souvent tournent au désastre…), du fait de la résistance de la population qui se traduit par des actions de guérilla très meurtrières pour nos troupes.

 

Ces prétendues Forces de Projection en Opérations Extérieures, agissent de fait en gardes prétoriens chargés de protéger des gouvernements illégitimes, souvent mis en place par nos soins à la suite d’un coup d’Etat (cf. Côte d’Ivoire, etc.). S'assimilant, aussi, à des "milices privées" sauvegardant les intérêts des groupes miniers ou énergétiques se livrant au pillage des ressources du pays occupé. Quand ce n’est pas en "troupes auxiliaires", en "supplétifs", pour le compte d’un suzerain quelconque…

 

Sans oublier la poignée de groupes (propriétaires des principaux médias en France, notons-le...) spoliant après simulacres de "privatisation" les services publics "locaux", pressurés en rentes de situation : télécoms, banques, assurances, distribution eau-gaz-électricité, etc.

 

En clair : "La Projection pour le compte de Tartempion"…

 

Où est la Défense de notre "Souveraineté Nationale" dans tout cela ?...

 

 

iii)  Vision d’une Défense non partagée avec la Nation

 

La montagne de milliards que nous réservons, chaque année, à notre appareil militaire ne répond à aucune des préoccupations de la Nation, à partir du moment où cette débauche budgétaire se révèle incapable de garantir la protection de notre Souveraineté Nationale.

 

Malgré le marteau-pilon de la propagande, les guerres coloniales, ou "Opérations Extérieures", sont très impopulaires en France. Tous les sondages, même les plus trafiqués, ne peuvent le dissimuler.

Budget de la Défense : Pleine Floraison…

La France veut vivre en paix avec le reste du monde, et faire face solidairement avec les autres pays aux enjeux du "Développement Durable" de notre planète. En conséquence, nous n’avons pas à intervenir à des milliers de kilomètres dans des pays qui ne nous menacent pas, ne nous agressent pas, et ne souhaitent que commercer ou investir avec nous.

.

Prédation, spoliation, ne sont pas un avenir pour notre pays. En Afrique c’est à l’OUA de prendre en charge conflits et destinées du continent.

.

Pas à nous.

.

Pareil, en Afghanistan : c’est aux Afghans à se développer avec les autres pays de la région. Pourquoi détruire la Libye ?... Entretenir, financer, armer, massacres et chaos en Syrie ?...

Nous commettons les mêmes erreurs, par aveuglement et pulsions coloniales de notre oligarchie, qu’au siècle précédent. Alors que ceux qui nous dépouillent de notre indépendance, de notre capacité de décision et de libre arbitre, qui nous minent industriellement, commercialement, sont près de nous.

 

Ce sont des eurocrates de l’UE, non élus, qui nous imposent un modèle économique et social que notre Nation rejette majoritairement et viscéralement. C’est l’OTAN, planche à billets pour les lobbies de l’armement, qui nous impose des aventures guerrières aussi abjectes, ruineuses, que stupides.

 

Membres de l’OTAN, se livrant contre nous à l’espionnage électronique portant sur nos décisions, orientations, potentiels, économiques, politiques, technologiques ; ou, à une guérilla économique (via le prétexte des "sanctions" et "embargos" imposés à des partenaires industriels et commerciaux) pour nous affaiblir, tuer nos industries et nos emplois.

 

Dans ces conditions, si nous n’avons aucune souveraineté, quelles sont utilité, nécessité, d’une "force de dissuasion nucléaire", par exemple ?

 

Autant rejoindre les pays comme la Suisse ou le Japon,  en limitant notre Budget de la Défense à 1 % du PIB. Ce sera une économie annuelle de 1,5 % du PIB !

 

En fait, l'écart entre le "sens" donné, souhaité, par la Nation pour "La Défense de la Souveraineté" et celui formaté dans les budgets par politiciens et bureaucrates est, tout simplement, intersidéral...

 

Soyons rassurés, toutefois !...

 

Nos "grands stratèges", coiffés de leur casque colonial du haut de leur trésor de guerre, n’en conservent pas moins le Sens de l’Humain, du Bien Collectif. Au point de graver dans le marbre du Projet de Loi de Finances 2014, à propos des retours d’OPEX (Opérations Extérieures) de nos hommes de troupe, l’expression des vibrations de leur grandeur d’âme et de leur ineffable générosité (13) :

« La prise en charge des blessés évoluera puisque 1M€ sont prévus pour équiper de prothèses de nouvelle génération les militaires amputés. »

 

 

 

 

 

 

1.  Dino Buzzati, Un Amour, éditions R. Laffont, 1964, p. 117.
2.  Roland Guillon, La Méditerranée à l’épreuve de la Globalisation, L’Harmattan, 2012, p. 40.
3.  Jacques Généreux, La Grande Régression, Seuil, 2010.
4.  SIPRI military expenditure database : http://www.sipri.org/research/armaments/milex/sipri-military-expenditure-database
5.  Source : SIPRI - http://www.sipri.org/, SIPRI military expenditure database
6.  Frank Sammeth, Comparaison des dépenses de défense de la France et de l’Allemagne, ECODEF – Le Bulletin de l’Observatoire Economique de la Défense, n° 59, Mars 2012.
7.  Projet de Loi de Finances 2014 – Budget de la Mission Défense, PLF 2014 – MINDEF – 10 points clés.pdf
8.  PLF 2014 – MINDEF, point n° 4.
9.  Programme "GTIA Scorpion" :
« Formés à partir des régiments d'infanterie, de cavalerie, du génie et d'artillerie, comprenant entre 500 et 1 500 combattants, les GTIA sont les unités tactiques de combat des forces terrestres qui sont projetées en opérations extérieures. »,
http://www.defense.gouv.fr/dga/equipement/terrestre/le-programme-scorpion
10  MRTT :
« Le programme destiné à remplacer les composantes actuelles de ravitaillement en vol (KC-135R - 3 avions, C-135FR - 11 avions) et de transport stratégique de personnels ou de fret de faible encombrement (A310 - 3 avions, A340 TLRA en location-vente - 2 avions) par un unique type d’avion polyvalent. »,
http://www.defense.gouv.fr/dga/equipement/aeronautique/mrtt-avion-multirole-de-ravitaillement-en-vol-et-de-transport
11.  PLR 2012 – Extrait du RAP de la Mission : Défense – Programme 146 – Equipement des Forces - Version du 21/05/2013, 228 pages,
http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2012/rap/pdf/DRGPGMPGM146.pdf
12.  Cf. :
http://www.tanbou.com/2011/LaFranceDoitRestituerAHaitiLaRanconDeLIndemnite.htm
13.  PLF 2014 – MINDEF, point n° 10.

 

 

Dessins de Pawel Kuczynski

 

 

 

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