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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
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Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

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Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 19:39

 

 

Des amis lecteurs m’ont interrogé sur “l’affaire des missiles antiaériens russes”, les fameux S-300, par rapport aux déclarations contradictoires depuis des mois sur ce sujet, la récente décision du président russe sous forme d’un décret interdisant leur livraison à l’Iran, et mon texte évoquant ce point dans Iran : War Games et Sinuosités Stratégiques.

 

Ce présent billet n’est donc qu’un additif au précédent abordant ce contexte.

 

Il y a, effectivement, de quoi y perdre le nord, si on se laisse balloter entre propos, applaudissements ou récriminations, des uns et des autres. Réels ou simulés. Comme autant de lapins sortant du chapeau des illusionnistes.  

 

Une clé de compréhension à ne jamais perdre : lorsque “diplomatie” et “vente d’armes” sont imbriquées, tout particulièrement dans un environnement hautement conflictuel, nous sommes dans le “poker menteur”.

 

Raison de plus de maintenir le cap, dans ce tourbillon de vents contraires, en s’alignant sur quelques “balises” bien ancrées. En l’état actuel de mes « certitudes télépathiques », j’en recense quatre…

 

lillusionniste9.jpg

 

1. Le président russe vient de signer un décret interdisant, notamment, la vente d’armes à l’Iran, suivant la liste établie dans la résolution 1929 de l’ONU. (1) Rien de plus normal. Tous les membres de l’ONU sont tenus d’effectuer, du moins au niveau de leurs textes officiels, une reprise de cette forme de résolution. Même Turquie et Brésil, qui ont voté contre cette résolution, ont publié leur propre décret.

 

Car, les résolutions de l’ONU doivent être instantanément et obligatoirement exécutées par tous ses membres.

 

Quoique, notons-le au passage : exceptées celles s’appliquant à la Palestine. Certaines n’ont pas reçu un commencement de mise en œuvre depuis plus de 60 ans. Mais, c’est un autre sujet…

 

Seule innovation, dans ce décret d’application de la résolution 1929 de l’ONU : la Russie a spécifié, dans l’embargo, la livraison des missiles de défense antiaérienne S-300. Lesquels, à priori, ne relèvent pas de la résolution de l’ONU puisqu’il s’agit d’un armement « défensif ».

 

C’est, donc, le seul point de ce décret qui soulève question : qu’en est-il de la livraison des S-300 ?... Nous sommes dans le « To be or not to be » shakespearien…

 

Rappelons que les S-300 sont actuellement les meilleurs missiles antiaériens de longue portée opérationnels dans le monde (2). Ils peuvent, en effet, atteindre un objectif volant à 150 km de distance, aussi bien à quelques mètres du sol qu’à près de 30.000 mètres d’altitude. Super efficaces, les missiles de croisière n’ont aucune chance. Surtout : à l’épreuve des brouillages ou contre-mesures électroniques.

 

Ce qui chagrine fort, on les comprend, les traîneurs de sabre occidentaux habitués à massacrer des peuples sans défense.

 

 

2. Pour que l’annulation par la Russie de la commande des 5 batteries de S-300 commandées et payées par l’Iran, dans un contrat liant les deux parties, ait un “commencement” de crédibilité, il est impératif que cette affirmation soit immédiatement complétée d’un deuxième terme, dans le genre :

 

« En conséquence, la Banque Centrale Russe a crédité la Banque Centrale Iranienne du montant de la commande de 1 milliard de dollars US versé, par l’Iran, en 2007. Augmenté des intérêts sur les sommes conservées depuis, auxquels s’ajoutent les 400 millions de dollars US de dédommagement pour rupture unilatérale de contrat d’une des parties, conformément aux clauses de celui-ci. »

 

Virements de fonds et indemnités étant en retour, évidemment, confirmés par le gouvernement Iranien.

 

Et, encore… Ce ne serait qu’une amorce de crédibilité…

 

 

3. En l’absence de pareilles décisions et actions, preuves à l’appui, ces déclarations ne sont, on le perçoit aisément, que du “courant d’air”. N’en déplaise aux jubilations de la propagande iranophobe…

 

Et, pour cause :

 

i) Au-delà de toute considération humanitaire, Russie et Chine, ainsi que beaucoup d’autres pays, ne tiennent, pour des raisons autant géopolitiques qu’économiques, ni à une destruction de l’Iran, ni à son appropriation par les occidentaux. C’est clair, incontournable, non négociable.

 

ii) Les livraisons, et la formation des techniciens Iraniens, ont commencé dès 2008, d’après les propres déclarations officielles des autorités et des fabricants russes de l’époque.

L’ensemble des matériels et véhicules mobiles au sol (radars, postes d’acquisition de cibles, postes de conduites et coordinations des tirs, alimentation électrique, maintenance, etc.) avait été intégralement livré bien avant les sanctions. Restait l’achèvement de la livraison des missiles eux-mêmes (48 par batteries) qui, progressivement, a été effectué.

 

iii) La Russie a pris du retard dans l’application du décret, par rapport aux pays membres de l’ONU, même par rapport à ceux qui avaient voté contre. A malin, malin et demi : le temps de terminer la livraison, dont le maximum de pièces détachées et autres composants, avant de fermer “officiellement” (car “officieusement”…) le robinet.

 

iv) Il est certain que la Russie ne vendra pas de batteries supplémentaires comme le souhaitait l’Iran. Les Iraniens avaient anticipé un triplement de ce parc de missiles à longue portée, du fait que les premières salves, massives, en cas d’attaque, seront essentiellement des missiles de croisière.

Bien qu’ils soient largement pourvus de missiles antiaériens de moyenne portée, les redoutables Tor-M1 (29 batteries livrées par les Russes). Auxquels l’Iran a rajouté ses propres fabrications équivalentes, tels les “Mersad” et “Mesbah”.

 

Ni vendre la nouvelle génération, les S-400, deux fois plus performants en vitesse, en distance et en nombre de cibles traitées. Matériel dont les forces russes commencent, à peine, à être équipées.

 

Mais, l’Iran est parfaitement en mesure de produire des S-300, ou leur équivalent, en les clonant et, même, en les améliorant. Comme il l’a déjà réalisé pour d’autres types de missiles. Sous une appellation “iranisée”. Ce qui convient parfaitement aux Russes, ne pouvant ainsi pas être accusés, en cas de conflit, d’avoir équipé “directement” des adversaires de l’Occident, avec un équipement surclassant les siens.

 

 

4. Pourquoi cette déclaration bidon ?... Pour complaire aux occidentaux ?... Même pas. Les Russes n’en sont pas réduits à cette extrémité. D’autant plus qu’ils sont très intéressés par les perspectives de contrats avec l’Iran, en priorité par son programme à long terme de construction de 18 centrales nucléaires pour assurer sa production électrique. Ce jeu de dupes, sur la scène internationale, présente un double avantage, autant pour les Russes que pour les Iraniens.

 

i) Dans un premier temps, il constitue un “capital de négociation” de valeur pour les Russes face aux occidentaux. D’échange. Par exemple : freiner le surarmement de la Géorgie, pays ultracorrompu et agent déstabilisateur de l’Occident dans le Caucase. Donnant-donnant…

 

ii) A présent, cet écran de fumée en coopération avec le gouvernement Iranien, sert à couper l’herbe sous les pieds des « ziocons » et de leurs satellites occidentaux, qui font un tir de barrage contre la livraison, par la Russie, à la Syrie, des missiles de croisière antinavires : les foudroyants et imparables Iakhont d’une porté de 300 kilomètres. (3)

 

Les occidentaux après avoir refusé que la Russie équipe l’Iran en matériel défensif, ne peuvent encore maintenir une interdiction identique à l’égard de la Syrie. On ne peut refuser à tous les pays du Moyen-Orient de s’équiper pour se défendre ! Et, interdire à la Russie de vendre son matériel, alors que les USA, ou autres "auxiliaires", sont en train de signer des milliards de dollars de contrats d’armement avec les pays voisins…

 

iii) Cerise sur le gâteau : L’Iran de son côté, vis-à-vis de ses agresseurs, se ménage un puissant effet de surprise ou d’incertitude, suivant l’angle de perception. Facteur essentiel, tant sur le plan tactique que psychologique.

 

Comme au Liban, en juillet 2006, quand les soi-disant chars invincibles Merkava (à plus de US $ 5 millions / pièce) se sont trouvés face aux missiles antichars russes Kornet. Les tankistes israéliens se prenant une raclée mémorable. Il est vrai qu’ils s’attendaient, à leur habitude, à confronter des combattants réduits à utiliser des bouteilles incendiaires.

 

Mais, ne suis-je pas en train de sortir des lapins de mon chapeau ?...…

 

 

 

 

 

 

(1)  Cf. texte de la résolution 1929 : http://www.voltairenet.org/article165789.html

(2)  Cf. fiche technique du S-300 : http://www.armyrecognition.com/s-300_variantes_missile_sol_air_armee_russe_fr/s-300pmu1_s-300_pmu1_missile_sol-air_systeme_defense_antiaerien_fiche_technique_description_fr.html

(3)  Missiles russes pour la Syrie : hostilité d’Israël (Etat-major), RIA Novosti, 22 septembre 2010, http://fr.rian.ru/world/20100922/187482473.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 00:00

 

 

 

« Les USA, à présent, se transforment en un Etat théocratique dirigé par des fanatiques, politiciens extrémistes et intégristes hypocrites. »

J.G. Ballard (1)

 

 

 

A la queue leu leu...

 

Au moment des migrations estivales.

 

Ils sont partis, la fleur au fusil… La fleur au missile, devrait-on dire…

 

 

allanmcdonald-tank


 

Curée criminelle

 

Porte-avions, sous-marins, frégates et corvettes. Nucléaires ou pas. Franchissant le canal de Suez et le détroit d’Ormuz. Rejoindre les flottes de l’Empire, déjà sur place. (2)

 

Sous les ordres d’un Prix Nobel de La Paix 

 

Une armada d’une puissance de feu inimaginable dans l’histoire de l’humanité. Pourtant gorgée de génocides et destructions. « … Deux sous-marins (nucléaires) en patrouille ont une puissance de frappe équivalente à mille Hiroshima… » s’extasiait, bravache, Pierre Messmer, un des promoteurs de la bombe atomique française. (3)

 

De quoi réduire en cendres la Chine, l’intégralité de ses infrastructures et ses 1,4 milliard d’habitants. En quelques minutes.

 

Sauf que la Chine n’est plus celle du XIX° siècle, pillée pendant un siècle par l’Occident à la suite des  terribles invasions intitulées cyniquement “guerres de l’opium” par ses agresseurs. Aujourd’hui, en mesure de riposter par une volée de missiles sur les principales villes des pays qui auraient la prétention de récidiver.

 

Alors, l’Empire réfléchit à deux fois. Se disant qu’il vaut mieux, en priorité, se faire la main sur l’Iran.

 

Détruire l’Iran…

 

La France va donc se joindre à la curée…

 

Envoyer son porte-avions, le Charles de Gaulle, avec ses navires d’accompagnement, dans le Golfe Persique, rejoindre le secteur qui lui a été assigné par son suzerain. Joignant l’étendard de la nation française à ceux des “nations civilisées” pour écraser, dans cette glorieuse croisade : “le barbare”.

 

De Gaulle en avalerait son képi : voir son nom associé à une stupidité géopolitique, aventure aussi criminelle qu’illégale, et la France réduite en sous-fifre d’un Empire déglingué, délirant de bellicisme. Sa diplomatie réduite à un hoquet : “sanctions !”, “sanctions !”, “sanctions !”…

 

En Septembre ou Octobre, toutefois, on ne sait pas trop.

 

De toute façon, il est exclu que « les frappes » soient lancées avant mi-septembre. Normal : réduire en champ de ruines un pays musulman demande d’attendre que le mois du Ramadan, débutant mi-août, se termine.

 

Non par humanité ou respect des convenances, sentiments inconnus des prédateurs. Simplement, réduire le niveau d’intensité de provocation à l’égard des opinions publiques musulmanes. Un milliard et demi de personnes, tout de même…

 

Deux “écoles” s’opposent.

 

Ceux qui conseillent d’attendre que la grande fête musulmane de l’Aïd Kébir soit passée. Soit une quarantaine de jours après la fin du Ramadan. Novembre représenterait une “bonne fenêtre”.

 

D’autres, plus soucieux de l’opinion publique occidentale, préconisant comme « fenêtre » : les fêtes de fin d’année. Quand les opinions publiques occidentales sont anesthésiées entre galeries marchandes, vapeurs de réveillons et arbres de Noël. A l’exemple des bombardements et massacres de Gaza par l’aviation sioniste, fin 2008-début 2009…

 

En attendant, déclarations bellicistes, matraquage de la propagande, harcèlements et provocations vont monter en puissance.

 

 

Les sanctions du « Machin »

 

Dans une guerre, on sait comme on y entre. Mais, on ne sait jamais comment on en sort.

 

L’essentiel est d’y entrer avec des « principes », insistent les va-t-en-guerres. Il faut bien justifier carnages, destructions gigantesques et morts par centaines de milliers… 

 

D’autant plus que l’Iran n’envahit aucun pays, ne bombarde aucune population, n’occupe aucun territoire, ne menace personne. Son tort : exprimer un ras-le-bol des prédations et violences de l’Occident dans cette région, depuis des décennies. Cette nation souhaite exploiter ses ressources dans l’indépendance, en faire profiter sa population et se développer dans les sciences et les techniques, au même titre que les pays les plus développés.

 

Inadmissible. Alors, on l’accuse d’avoir un programme de fabrication de bombes nucléaires.

 

Pourtant, l’Iran est signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP), ne veut pas la bombe, et ne possède aucune bombe. (4)

 

Il enrichit son réacteur nucléaire de recherche à hauteur de 20 %, pour les interventions médicales et traitements contre le cancer, comme l’y autorise le traité. Et, va lancer la mise en route de sa centrale nucléaire de production d’énergie électrique de Bushehr, construite par les Russes, dans quelques jours.

 

Il s’est soumis jusqu’à présent à plus de 4500 heures d’inspections de l’AIEA, l’organe international de contrôle des installations et politiques nucléaires. Plus que tous les membres du TNP dans leur ensemble, depuis la signature du traité le 1er juillet 1968 !...

 

Dans la même région, Israël, tout le monde le sait, n’est pas signataire du TNP et possède au minimum 200 bombes nucléaires (John Pilger parle de 500) avec leurs lanceurs, y compris à partir de ses propres sous-marins. La “Communauté Internationale”, et les médias de sa propagande, ne le mentionnent, ni ne l’évoquent : jamais. Ne se montrant ni « préoccupés », ni « inquiets »…

 

Par contre, l’Iran est le Diable. Ainsi en a décidé l’Empire. Même s’il n’a pas la bombe nucléaire, et n’en veut pas : on le soupçonne d’avoir « l’intention » d’en fabriquer.

 

Rien de plus implacable que le “soupçon”. Rien de plus dévastateur que “l’intention” supposée...

 

Ces “délits”, ces “crimes”, n’ont nullement besoin de preuve. En fait, ce sont des preuves en soi. Dont on connaît les mécanismes depuis des siècles. Justifiant tous les comportements, jusqu’à la violence. Structures mentales, instruments rhétoriques favoris des fanatiques, totalitaires, tortionnaires, sadiques et autres pervers.

 

Shakespeare en a finement démonté le mécanisme, allant du harcèlement jusqu’au meurtre dans Othello. Se nourrissant indéfiniment de la projection imaginaire, attisée par un Iago, dans l’ombre, artisan de la fausse rumeur, de la calomnie, de la manipulation, pour servir ses intérêts ou délires personnels.

 

L’opinion publique commence à être un peu sceptique sur les campagnes médiatiques ?... Raison de plus d’enfoncer le clou sous plusieurs angles. A part le soupçon du “délit d’intention”, quel meilleur produit de lavage de cerveaux dans l’arrière boutique de l’Empire ?...

 

Le mensonge.

 

Affirmer, par exemple, que le président Iranien a déclaré, dans un discours prononcé en 2006, vouloir “rayer Israël de la carte”. Pur mensonge de la propagande : il n’a jamais prononcé ces mots. Tous les spécialistes en Farsi, langue officielle de l’Iran, qui ont examiné à la loupe ses discours n’en ont trouvé la moindre trace.

 

Quelques journalistes soucieux d’honnêteté tel Jonathan Steele dans The Guardian, malgré le soutien de la politique étrangère britannique par direction et actionnaires des médias, se sont fait l’écho, à plusieurs reprises, de cette désinformation. (5)

 

Désinformation d’autant plus grotesque que les 25.000 Iraniens juifs sont parfaitement intégrés et traités avec respect. Libres de voyager à l’étranger et d’aller où bon leur semble. Avec une totale liberté de culte. Rien qu’à Téhéran, il y a 11 synagogues et plusieurs écoles juives. Récemment, l’hôpital juif de Téhéran a même reçu une subvention de la présidence de l'Etat. Lors des élections, ils sont connus pour être les plus fervents soutiens de la "candidature Ahmadinejad", tant à celle de la présidence du pays, qu’à la mairie de Téhéran, dont il fut un maire réputé pour son acharnement au travail, son incorruptibilité et son humanisme.

 

Qu’importe ! Le slogan de cette propagande est martelé en continu, depuis quatre ans, par politiciens et médias dans une hystérie que même les services de propagande de Staline n’auraient pu atteindre par son niveau de paroxysme. Dans les pays occidentaux, à l’unisson, tout le monde répète cette “incantation diabolisante” pour en convaincre l’opinion publique.

 

A l’exemple de l’arnaque médiatique du ministre de la défense US, Colin Powell, la veille de l’invasion de l’Irak. Agitant une éprouvette remplie de bicarbonate à la tribune de l’ONU, affirmant qu’il s’agissait d’un échantillon des armes chimiques de l’Irak. Sur fond d’hystéries collectives mises en scène par les médias sur des attaques à l’anthrax dans des enveloppes, via la poste américaine, dont on n’a plus entendu parler dès l’achèvement de la destruction de l’Irak…

 

L’Iran aura donc droit au même traitement ONUesque que l’Irak. L’ONU n’étant pas destiné, contrairement à sa vocation initiale, à “prévenir” les conflits mais à les “justifier”… Au fil du temps, devenu une organisation fantoche, chambre d’enregistrement de ce que l’Occident a décidé. Une machine à pondre des “sanctions”.

 

L’ONU, « Le Machin », comme le désignait, avec une souverain mépris, le Général de Gaulle. (6) Incapable de faire appliquer ses propres “résolutions” en Palestine : une quarantaine en instance depuis 1967…  Même pas capable de faire appliquer les Conventions de Genève pour la protection des civils, ou les droits de l’homme élémentaires, comme Gaza en est une preuve quotidienne.

 

Même pas au Liban, où depuis la guerre de Juillet 2006, près de 8000 violations des résolutions de l’ONU par Israël ont été recensées : survols par ses avions, drones, tirs, bombardements, raids de commandos, enlèvements de ressortissants, espionnages, assassinats, blocus illégaux, destructions de maisons et propriétés, etc.

 

L’ONU vient, donc, de voter des sanctions contre l’Iran dans une nouvelle “résolution” : la 1929 (7). Confirmant ainsi son avilissement complet, son discrédit, devant l’opinion internationale, hormis les occidentaux et les castes au pouvoir dans ses néocolonies. (8)

 

Le Liban s’est abstenu, courageusement, de voter. Son représentant, M. Salam, rappelant un principe évident que le Conseil de Sécurité se refuse d’appliquer : émettre une telle résolution…

« … impose qu’Israël, seul État de notre région à posséder des armes nucléaires, adhère au TNP en tant qu’État non doté d’armes nucléaires et soumette toutes ses installations nucléaires au système de garanties généralisées de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.

Le Liban tient à réaffirmer que le règlement des questions liées à la non-prolifération nucléaire doit être global et non discriminatoire. »

 

La réponse du représentant de l’Iran, M. Kazaee, fut remarquable de dignité. Par sa sérénité, sa mise en perspective historique, elle a fait apparaître d’autant plus minables, par leur mauvaise foi, les prétextes invoqués à tour de rôle par les porte-paroles des USA, de la Grande-Bretagne et de la France.

 

Se souvenant que pour justifier leur coup d’Etat, contre le gouvernement régulièrement élu de Mossadegh qui avait nationalisé les compagnies pétrolières pillant la principale richesse du pays, en 1953, conduisant à l’instauration de la sanguinaire dictature du Shah, américains et britanniques employaient les mêmes arguments qu’aujourd’hui. Quasiment les mêmes mots, malgré un demi-siècle d’écart :

« … la nationalisation de l’industrie pétrolière iranienne met[tait] en péril la paix et la sécurité de la région et du monde entier … ».

Il suffit de remplacer “industrie pétrolière” par : “industrie nucléaire”.

 

Tournant en dérision la légitimité morale, politique, ou même géopolitique, de la résolution 1929 votée contre son pays, du fait de la foncière hypocrisie du Conseil de Sécurité :

« … Une réponse doit également être apportée pour dire pourquoi ce Conseil ne s’est pas vu accorder la moindre chance de traiter de la question de l’arsenal nucléaire du régime israélien, en dépit de sa propension irrésistible à l’agression et au carnage. »

 

Mais, tout le monde l’a compris.

 

Comme pour l’Irak, il a été décidé de raser un pays, dont la volonté d’indépendance ne convient pas à l’Empire. Le découper en morceaux après avoir réduit en miettes ses infrastructures, ses industries, ses universités et centres de recherche. S’emparer de ses richesses énergétiques : gaz, pétrole, évidemment. De son uranium, puisqu’il en détient parmi les plus grandes réserves mondiales.

 

Avec en prime, lors de sa reconstruction, la privatisation de son système financier, de ses services publics, de son commerce et de son industrie, au profit des groupes occidentaux. Tout en annihilant son potentiel de recherche et de maîtrise technologiques.

 

Le réduire en servage, avec un gouvernement de marionnettes choisies par l’Occident…


 

allan-mcdonald-cocabombe.jpg

 

 

Zigzag ou Jeu de Go ?

 

Mais, que font Chine et Russie dans cette farce, nations qui ont eu à souffrir de ces embargos et autres diktats occidentaux ?... Pourquoi voter la résolution 1929 ?...

 

Je ne partage pas les analyses des commentateurs s’étonnant, se moquant, ou s’indignant, de leur apparent “zigzag” stratégique et diplomatique.  Ne nous laissons pas prendre au jeu d’ombres sur le fond de la caverne, en proie à l’émotion. Les déclarations publiques ne sont souvent qu’un enchevêtrement de manœuvres dans une guerre d’intox.

 

Au contraire, à l’ONU, Chine et Russie ont réalisé un très beau coup de jeu de Go (9). En liaison étroite, permanente, avec le gouvernement de l’Iran.

 

A ce stade des enjeux géopolitiques, Chine et Russie se devaient, d’adhérer au “système de sanctions” réclamé, obsessionnellement par l’Occident, avec tout le poids de son appareil de guerre. En tenant compte des paramètres essentiels “du moment” :

 

i) Refuser d’y souscrire s'était tomber dans le piège tendu par les bellicistes occidentaux : dans un remake de la Guerre Froide, présenter la reconstruction d’un bloc antagoniste de l’Occident. Justifiant ainsi la propagande diffamatoire, récurrente, à l’encontre de ces pays ex-communistes ou ex-maoïstes. Ce dont rêve l’extrême-droite US au pouvoir (Républicains et Démocrates), financée par les lobbies de l’armement, de l’énergie et des mines.

 

ii) Une opposition frontale ne peut s’exercer que si d’autres pays puissants, économiquement et militairement, forment un ensemble crédible. Non limité à la Chine et la Russie, encore en phase de modernisation de leurs propres forces armées et de leur économie. (10) Sachant qu’au milieu de ce siècle la balance, économique et militaire, sera définitivement en défaveur de l’Empire. Les positions du Brésil et de la Turquie sont le signe annonciateur de cette inéluctable évolution.

 

iii) Chine et Russie ont parfaitement intégré le double langage que l’Empire entretient dans un cynisme absolu. Déclaration d’amitié d’un côté, et de l’autre : diabolisation incessante avec encerclement militaire. Son objectif ultime étant l’éclatement de ces deux nations en plusieurs entités afin de contrôler, intégralement, leurs ressources naturelles, exportations et marchés intérieurs. 

 

=>  La Russie est soumise en permanence à des manœuvres de déstabilisation intérieure et à ses frontières : Caucase avec le surarmement actuel de la Géorgie, Tchétchénie via armes et argent transitant par la Géorgie, Pologne et Roumanie avec l’installation de fusées, Asie centrale par de multiples infiltrations et interférences au Kirghizistan, Ouzbékistan, etc. 

 

=>  La Chine vit sous la pression, depuis plusieurs semaines, de provocations et de tensions extrêmes. Face à ses frontières maritimes. Malgré ses protestations répétées. 

A l’Est, au large de la Corée, immenses manœuvres aéronavales US avec présence de porte-avions nucléaire, s’ajoutant aux flottes de la Corée du sud, du Japon, de l’Australie, etc.

Cette semaine présence d’un autre porte-avions nucléaire, avec manœuvres aéronavales au large du Vietnam (les USA s’activent depuis plusieurs mois à constituer un front commun contre la Chine regroupant - outre les traditionnels Corée du sud et Japon - les Philippines, l’Indonésie, la Thaïlande et le Cambodge) et des côtes sud-ouest de la Chine.

 

Que diraient les USA si la Chine procédait de même, au large à la limite de leurs eaux territoriales, à portée de son aviation et d’un arsenal nucléaire embarqués, effectuant des manœuvres conjointes avec des pays voisins ?...

 

A cela, s’ajoutent les rodomontades des dirigeants de certains pays occidentaux. Le mois dernier, c’était le nouveau ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne, William Hague, qui a stupéfié les Chinois, lors de sa première visite officielle chez eux, par sa morgue, son arrogance, ses sous-entendus menaçants. A la limite de l’attitude insultante à leur égard. (11) Se croyant, probablement, en 1840… (12)

 

Dans les discussions préparatoires aux “sanctions”, au Conseil de Sécurité, l’action de la Chine et de la Russie, adeptes de la Soft Touch selon le jargon diplomatique, a été finement menée. En maintenant le cap sur deux balises :

=  en diminuer l’impact

=  en neutraliser l’extension

 

Ce que la délégation russe dirigée par M. Churkin, suivie à l’identique par celle de la Chine, a rappelé à la suite du vote :

« … Lors des négociations sur la résolution, la délégation russe a ciblé ses efforts de manière à garantir que la décision du Conseil de sécurité vise uniquement le renforcement du régime de non-prolifération et qu’elle ne contienne aucune disposition qui nuirait au bien-être du peuple iranien.

Nous sommes fermement convaincus qu’il n’y a aucune option autre qu’un règlement pacifique et diplomatique de la question du nucléaire iranien. Ce postulat a été inclus dans le texte de la résolution. »

 

Il convenait en effet d’éviter les comportements agressifs à l’encontre des populations, véritables crimes contre l’humanité, “légalisés” par l’ONU dans le cadre des opérations d’embargo préalables à l’invasion de l’Irak, intitulées « pétrole contre nourriture ». Où le sadisme des bureaucrates allaient jusqu’à interdire médicaments et instruments nécessaires aux interventions obstétriques et pédiatriques… Jusqu’à interdire l’importation de papier, de crayon, et autres fournitures scolaires. Tandis que des fortunes occidentales, colossales, comme dans tout embargo, s’édifiaient dans le secret des paradis fiscaux.

 

Il est vrai qu’enfants et jeunes générations étaient particulièrement visés dans un génocide, physique, intellectuel, qui se dissimulait derrière ces « contrôles » ONUesques… Ramener l’Irak à “l’âge de pierre” était alors l’objectif premier, pour reprendre l’expression employée par plusieurs “stratèges” US.

 

Dans le cas de l’Iran, les occidentaux ciblent, tout particulièrement, l’importation du carburant : 40% des besoins internes du pays sont achetés, pour le moment (il travaille à combler ce retard) à des raffineries étrangères. Rappelons que les raffineries du pays avaient été détruites, ou gravement endommagées, pendant la guerre avec l’Irak (certaines avec des appareils français armés de missiles exocet). Difficiles, et longues, à reconstruire du fait de l’embargo existant depuis la révolution de 1979, sur les pièces détachées très spécialisées.

 

Exigence, que Chine et Russie ont bloquée.

 

Sous leur pression, ont été mentionnées dans chaque article relatif aux sanctions, limitées uniquement à du matériel nécessaire à la production d’armes atomiques, des clauses excluant “l’arbitraire et la provocation” en soumettant toute opération d’embargo éventuelle à l’obligation de disposer :

« … d’informations donnant des motifs raisonnables de penser que tel chargement contient des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits. »

 

Renforçant ces dispositions dans l’article 15 de la résolution, relatif à l’inspection des navires en haute mer. Non seulement, il convient d’avoir des informations sérieusement fondées pour en formuler la demande mais, « … dans le respect du droit international, en particulier du droit de la mer… », ces inspections ne peuvent être effectuées qu’ « … avec le consentement de l’Etat du pavillon ». Autrement dit, s’il y a refus : il n’y a rien à dire … Qu’à laisser le bateau poursuivre sa route…

 

Restent deux articles sur lesquels les occidentaux se sont focalisés, dans l’ironie discrète des délégations russes et chinoises (so stupid !...), interdisant à l’Iran ce qui est autorisé sans aucune restriction à Israël :

 

=> Article 8 : l’importation de matériel de guerre, car les occidentaux  veulent un Iran sans défense nationale.

Il se trouve que depuis la guerre avec l’Irak et la mise en place des premières mesures d’embargo, cette nation réputée pour le niveau et la qualité de ses chercheurs (dont beaucoup de femmes…), s’inspirant de l’exemple de la Suède, a développé une industrie de l’armement totalement autonome.

Construisant ses propres chars, navires de guerre, sous-marins côtiers (4 viennent d’être livrés à la marine ce mois-ci), hélicoptères, radars et missiles, simulateurs de vols, et faisant voler son premier avion de combat, en production, cette année. L’intégralité de sa flotte aérienne a été, dans le même temps, remise à niveau avec tous les appareillages électroniques pour les missions de nuit.

Le 22 août, l’Iran présente deux types de ses propres drones à long rayon d’action pour les missions de surveillance et de bombardement, ainsi que la nouvelle génération de deux de ses missiles (Qiam et Fateh)…

Il s’agit donc d’une mesure : “coup d’épée dans l’eau”… 

 

=> Article 9 : interdiction de production de missiles balistiques (pouvant aller jusqu’à 10.000 km et au-delà). L’Iran en possède la technologie, ayant placé déjà des satellites en orbite. Programmant le lancement d’un autre (satellite d'observation) en mars 2011. 

Un missile balistique n’est en fait que l’assemblage de missiles non balistiques. L’essentiel étant d’en maîtriser la composition du carburant, solide ou liquide, pour assurer les performances en vitesse, et l’électronique embarquée pour en assurer la précision.

Ce qui est le cas de l’Iran.

 

Chine et Russie, rompus à la mauvaise foi des occidentaux, sachant qu’ils allaient prendre des sanctions unilatérales en dehors des instances de l’ONU, ont astucieusement imposé  le verrouillage de leur extension. Avec une poison pill (pilule toxique), un modèle du genre, qui “délégitime” les actions unilatérales décidées par les occidentaux pour étendre le champ des sanctions.

Il est, en effet, expressément stipulé dans le Préambule de la résolution 1929 :

« … Soulignant qu’aucune disposition de la présente résolution n’oblige les États à prendre des mesures ou à entreprendre des actions débordant le cadre de ladite résolution, notamment l’emploi ou la menace de la force… ».

 

Retenir les termes, ils sont déterminants pour l’avenir :

« … notamment l’emploi ou la menace de la force… ».

 

Préambule permettant à Chine et Russie de dénoncer les mesures arbitraires qu’USA et Europe, dès la publication de la résolution, ont prises en élargissant, en dehors de l’ONU, les « sanctions ». Autorisant ainsi, en fait et en droit, de commercer librement avec l’Iran sans contrevenir  aux dispositions de la résolution 1929. Ce que, d’autres pays en dehors de Chine et Russie, tels que l’Inde, viennent de confirmer … (13)

 

D'ailleurs, après plus de 30 ans d’embargo (depuis 1979…), l’économie de l’Iran progresse vite, et bien. De mieux en mieux, même.

 

D’après le propre rapport du FMI sur l’Iran, l’inflation qui était de 25, 4% en 2008, tombe à 10,3% en 2009, pour chuter à 8,5% en 2010. La descente se poursuivant. Quant à ses réserves de change, elles vont progresser de 5 Milliards de dollars en 2010, atteignant ainsi un total de 88,5 milliards de dollars. Montant plus que confortable, envié par beaucoup, en ces temps de crise… (14)

 

Multipliant réalisations industrielles, contrats et accords commerciaux non plus dans le sens nord-sud sous la dépendance de l’Occident mais dans le sens sud-sud. Les investissements étrangers en Iran ont progressé de 900 millions de dollars en 2007 pour s’élever à 3 milliards de dollars en 2009. Investissant à son tour à l’étranger, jusqu’en Chine !

 

L’Iran, effectivement, n’a rien à voir avec ces monarchies pétrolières gaspillant les revenus de leurs pays dans des projets de spéculation immobilière pharaoniques, dans "l'économie-casino" des bourses occidentales, et dans des achats d’armes démesurés pour le plus grand profit du conglomérat militariste de l’Empire.

 

Intolérable : comme l’Irak,  l’Iran doit retourner à “l’âge de pierre” !…

 

 

War Games et politique-fiction

 

Détruire l’Iran ?...

 

Oui, sous prétexte de détruire ses installations nucléaires… Le pays sera entièrement rasé. Des centaines de milliers de morts. Du moins, telle est l’intention des bellicistes. Les mêmes qui se voient, dans la foulée, détruire le Liban et la Syrie, envahir la Corée ou le Venezuela. Opération “Grand Nettoyage”… (15)

 

Les War Games sont au point, à écouter les roulements de tambour de la propagande et les ricanements de ces fous furieux… (16)

 

Ce qui m’amuse le plus, dans les moulinets de ces matamores, c’est la référence permanente au bombardement de la centrale nucléaire irakienne Osirak, du temps de Saddam Hussein, par les israéliens. Sous-entendu : “ce que nous avons réussi avec les Irakiens, nous allons le démultiplier avec les Iraniens”.

 

Ce triomphalisme boursouflé cache en fait une désinformation en forme de baudruche. Au premier coup d’épingle, dégonflement instantané :

 

i)  Osirak n’était qu’un petit réacteur de recherche d’une puissance de 70 MW. Inapte à produire de l’énergie électrique pour un réseau d’alimentation public, encore moins une bombe, même pas une bombinette. Par comparaison, le site nucléaire français de Tricastin, près d’Avignon au milieu des champs de melons, a une puissance nominale de 3600 MW…

Une des unités de mesure courante, pour un réacteur nucléaire non dédié à la recherche, est : 900 MW. Tricastin est une centrale 4x900 MW, Bushehr (construite par les Russes en Iran pour démarrer dans quelques jours) une 2x900 MW qui sera portée à 4x900 MW. Osirak en était très, très loin…

 

ii)  L’opération aérienne s’est réalisée, avec ravitaillement en vol, en survolant l’Arabie saoudite, pays frontalier de l’Irak. Mais quelle que soit la virtuosité des pilotes israéliens, réelle ou supposée car plus habitués à bombarder des civils sans défense que mener des opérations d’une haute complexité, cette opération n’a pu être accomplie qu’avec la totale contribution des français qui construisaient le site de ce réacteur. Peu protégé, car n’ayant, de fait, aucune valeur stratégique.

Outre les plans détaillés intégralement communiqués, le cœur du petit réacteur a pu être atteint par missile arrivant pratiquement à l’horizontale grâce à la mise en place, dans l’axe de l’entrée bétonnée, d’une caravane bourrée d’électronique de guidage. Par une équipe française camouflée parmi le personnel de l’entreprise de TP qui effectuait les travaux.

Le guidage était si précis, que le véhicule a été traversé de part en part…

 

Osirak n’était donc, contrairement à la mayonnaise médiatique, qu’une petite promenade. La soldatesque avec son appareil de propagande, s'autocongratulant dans l'extase, en a fait un symbole d’expertise guerrière. Bien. Mais, en Iran, il risque d’y avoir des surprises, comme en 2006 au Liban…

 

Les Iraniens ne vont pas laisser partir en poussière leurs différents sites nucléaires, leurs infrastructures industrielles, civiles, militaires, dont leurs aérodromes et bases navales, sans réagir.

 

Tous les dirigeants actuels ont vécu en première ligne, Guide Suprême et Président compris, les destructions et massacres de la terrible guerre Irak-Iran entretenue par les occidentaux. Ils ont souffert sous la dictature du Shah et le pillage colonial des anglo-américains. Ce sont “l’indépendance nationale”, la “souveraineté nationale”, chevillées au corps qu’ils ont décortiqué les modes opératoires des dernières invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, jusqu’au plus petit détail.

 

Une “guerre éclair” se félicite à l’avance la nomenklatura de l’Empire. Croyant revivre l’invasion de l’île de La Grenade, en 1983. Confiant dans le pari de leurs états-majors : aveugler les défenses de l’Iran par le miracle de l’électronique. Pour empêcher toute riposte. L’écrasement immédiat.

 

Limiter sa vision de la réaction de l’Iran au seul minage du détroit d’Ormuz, rapidement réglé par les dragueurs de mines, le temps de permettre aux copains spéculateurs d’empocher les faramineux profits avec un baril à 200 US $ et au-delà, au lieu des 76 US $ actuels… C’est se montrer un peu léger.

 

C’est oublier deux paramètres géopolitiques fondamentaux :

 

=>  L’Iran n’est pas la dictature irakienne épuisée par la mégalomanie de son maître, Saddam Hussein, fonçant tête baissée dans tous les pièges : guerre contre l’Iran, invasion du Koweït. Isolant, appauvrissant un pays, qui était pourtant en train de devenir prospère, avec un haut niveau d’organisation et sur la voie de la réforme progressive de ses institutions politiques. Appauvri, par ses aventures guerrières. Asphyxié par un embargo total.

L’Iran, au contraire, entretient d’excellentes relations diplomatiques et commerciales, dans le monde, à part l’enclos occidental et ses dépendances. Son arsenal défensif ultramoderne, notamment anti-aérien, est considéré comme un des meilleurs actuellement opérationnel.

 

=> Le contexte politique international est radicalement différent. L’Occident, symbolisé par la puissance militaire des USA et Israël, s’est totalement déconsidéré dans l’hyperviolence de ses invasions et massacres de civils en Irak, Liban, Afghanistan, Palestine et Gaza, Pakistan. Détesté dans le monde, malgré son autosatisfaction permanente célébrée par sa propagande : les horreurs d’Abu Ghaïb, illustrant le naufrage moral du donneur de leçons, sont présentes dans les esprits et pas seulement au Moyen-Orient.

 

A cet oubli, dans le mépris de l’adversaire, s’ajoute comme dans tout délire guerrier, un déni de la réalité : les autres scénarios des War Games. Jamais évoqués par les “responsables” politiques.

 

Fidel Castro est un des très rares, malgré la fragilité de sa convalescence, à s’être mobilisé pour prévenir l’opinion internationale. Multipliant écrits et interventions publiques. Avec ténacité, courage et émotion. Lucidité, surtout.

 

Rappelant que les conséquences seront catastrophiques pour l’Iran, pour la région, mais aussi pour les agresseurs et le reste du monde. Les médias de la propagande occidentale en dissimulent les aspects les plus évidents, pour empêcher l’opinion publique d’avoir un sursaut de bon sens et faire pression sur ses élus. Car, comme dans un jeu de dominos, dégâts collatéraux, destructions, et milliers de morts, ne se limiteront pas à ce pays. Un bref aperçu de quelques points :

 

1. La défense anti-aérienne de l’Iran est équipée des missiles de dernière génération, insensibles aux contre-mesures électroniques, en particulier les missiles à longue portée, de fabrication russe : les  S 300. Malgré les manœuvres des pays occidentaux pour entraver la livraison de ce matériel purement défensif. (17)

Conséquence : les ¾ des forces aériennes d’invasion vont être détruits. A commencer par les avions radars, avions de ravitaillement et de brouillage électroniques à haute altitude.

Le quart restant sera détruit au retour vers leurs bases par les avions saoudiens, jordaniens, émiratis, à la suite des coups d’Etat militaires qui vont immédiatement se déclencher.

 

2. Les ¾ des forces navales d’invasion présentes dans le Golfe Persique seront coulés. En premier lieu, l’intégralité des porte-avions. Le Charles de Gaulle, malgré sa taille réduite (la moitié de ses cousins US), n’y échappera pas. Moins par des attaques aériennes iraniennes que par des missiles tirés depuis des positions terrestres, fixes et mobiles. En particulier, par des missiles indétectables, à la trajectoire aléatoire de très basse altitude jusqu’à leur objectif, de la catégorie des DF 21D chinois. Les navires survivants seront neutralisés par les opérations de sauvetage des débris de la flotte impériale. 

 

3. En dehors de l’Iran : destruction des raffineries, terminaux pétroliers, et installations pétrochimiques, du Golfe Persique et de la Mer Rouge (port pétrolier saoudien de Yambu). Ni pétrole, ni gaz, ne sortiront du Moyen-Orient pendant une longue période. Au passage, quelques tours et immeubles pharaoniques en forme de palmier ou de voilier s’écrouleront avec les rêves des spéculateurs...

 

4. Afghanistan, ce dont l’Iran s’est toujours abstenu : livraison immédiate à la Résistance Afghane des missiles sol-air portables de dernière génération (durcis contre les contre-mesures d’évitement), antichars, et mortiers lourds. Les troupes de la Coalition, incapables d’effectuer la moindre sortie, seraient ainsi prisonnières de leurs propres bases… 

 

5. Seul point positif dans cette sanglante tragédie, peut-être, succession de coups d’Etat dans les néocolonies de l’Empire de la région : Jordanie, Arabie Saoudite, Bahreïn, et autres émirats du Golfe. Renversement de leurs régimes ploutocratiques, policiers, corrompus, soutenus par l’Occident, et détestés par leurs peuples. 

 

Mais, ce qui inquiète Fidel Castro au plus haut point, jusqu’à prononcer un discours devant le parlement cubain : l’usage de l’arme atomique par l'Empire, avec mensonges et "suppositions d'intention" pour prétexte, contre un pays qui n’attaque personne et ne possède pas lui-même cette arme. Geste fatal, initiant une guerre nucléaire qui ne serait plus maîtrisable.

 

Employer l’arme nucléaire à titre préventif, serait commettre un acte fou, suicidaire. Cette folie serait remettre en cause un tabou, depuis la fin de la dernière guerre mondiale. Ce serait, de la part de l’Empire, s’arroger le pouvoir sans limite de vie ou de mort sur le reste de la planète, selon son bon vouloir.

 

Inacceptable.

 

Surgiront alors d’un océan, lancées d’un sous-marin inconnu, des fusées aux têtes nucléaires multiples, pour en saupoudrer quelques villes des agresseurs. Non pas par solidarité avec l’Iran, ou le venger, mais pour mettre un terme au délire mégalomaniaque d’un Empire livré aux mains de fanatiques et de sanguinaires. Vitrifiant leurs prétentions hallucinatoires.

                                                                                             

Apocalypse Now…

 

 

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Qui gouverne la France ? 

 

Mais, tout cela n’est que politique-fiction, dirons-nous. Pour nous rassurer… Nous sommes en “démocratie”, et nos élus veillent à préserver notre nation des aventures guerrières fondées sur le mensonge, l’injustice et l’irrationnel !

 

Quoique…

 

« … La diplomatie française a été souvent au service des armées, en dépit des règles habituelles qui veulent que les armes soient au service de la politique… », a reconnu publiquement Pierre Messmer (18).

 

Il sait de quoi il parle pour avoir été, l’essentiel de sa carrière, un administrateur ou gouverneur dans différentes “colonies” de la République française avant leur indépendance (19), dans la sanguinaire tradition du général Bugeaud, puis ministre de la Défense (1960-1969) et, enfin, un de ses Premiers Ministres (1972-1974).

 

Par “armées”, il convient d’entendre ce mix de la haute hiérarchie militaire en cheville avec les industries de l’armement dont, bien souvent, ils occupent les postes de direction à la cessation de leur activité sous l’uniforme. Contrairement à toute déontologie et réglementation s’appliquant à cette pratique, dite du “pantouflage”…

 

Ce constat est d’actualité : toutes les opinions publiques occidentales sont contre la guerre en Irak, en Afghanistan et, la prochaine, en Iran. Tous les sondages soigneusement étouffés et censurés font apparaître des oppositions à ces aventures guerrières de 70 % en moyenne (plus de 80 % en Grande-Bretagne). Depuis des années. Mais, rien à faire : invasions, occupations, atrocités continuent.

 

Si une “diplomatie”, autrement dit un “gouvernement”, est au service des “armées”, c’est admettre que les élus du Peuple, du suffrage universel, censés gérer et défendre les intérêts de la collectivité nationale, ne sont plus que la représentation d’un simulacre d’expression démocratique.

 

Simulacre, camouflant une dictature de fait.

 

Soft”, soignant son image, à l’intérieur de nos pays avec un minimum de respect pour la personne et les apparences : les postes de “responsabilité théorique” étant occupés par des civils. “Hard”, implacable, sanguinaire, en dehors de nos frontières, soutenant dictatures, oppressions et tueries.

 

En ce cas, les armées sont “au service”, pour reprendre la formule de Messmer, de qui ?... Aux ordres de qui ?...

 

Qui définit les intérêts de la France ?...

 

L’industrie de l'armement mondialisée, associée aux groupes miniers et énergétiques internationaux, dans une mafia occulte ?...

 

Une caste au pouvoir dans un Empire, imposant une idéologie ploutocratique, raciste et conquérante, inféodant nos propres nomenklaturas, dans une allégeance somptuairement rémunérée, récompensée, gavée de privilèges ?...

 

Instaurant ainsi, avec leur complicité, notre propre servitude de citoyens anesthésiés par la propagande et la peur ?…

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  J.G. Ballard, An Autobiography, Harper Perennial, London, 2008, p. 243.

“The US, now fast becoming a theocratic state run by right-wing political fanatics and religious moralisers”.

(2)  Jean-Michel Vernochet, La guerre d’Iran aura-t-elle lieu ?,  17 juillet 2010, http://www.voltairenet.org/article166329.html#nh14

(3)   Pierre Messmer, La Dissuasion Nucléaire française : Genèse et Actualité, discours prononcé lors du colloque organisé à Oxford, le 15 février 2002, sur le thème : « La France, la Grande-Bretagne et les politiques de défense de Nassau à Nice : continuité et développement », www. Asmp.fr-Académie des Sciences morales et politiques, (p. 5 du discours).

(4)  Le texte du traité sur la Non Prolifération des Armes Nucléaires (TNP - en anglais NPT), du 1er juillet 1968, peut-être téléchargé en français : http://www.cehp.free.fr/matos/Conference/TNP1.pdf

(5) Jonathan Steele, Lost In Translation, Experts confirm that Iran's president did not call for Israel to be 'wiped off the map', The Guardian, 14 juin 2006,

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2006/jun/14/post155

Notons qu’en France, aucun média n’a eu le réflexe déontologique de vérifier l’information (en fait, cette « désinformation ») en procédant à une traduction du, ou des, discours en cause par, au moins, trois traducteurs indépendants (Farsi-Français). Docilement, on se contente de reprendre les slogans de la propagande iranophobe.

(6)  “Le machin qu’on appelle l’ONU”, mots prononcés par le général de Gaulle le 10 septembre 1960, à Nantes, dénonçant les manœuvres de l’ONU pour provoquer la sécession de la province du Katanga du Congo (ex-belge, ex-Zaïre, actuellement RDC). Sous la pression des milieux miniers occidentaux voulant s’emparer des colossales richesses de ce territoire (cuivre, cobalt, diamant, fer, uranium, coltan, etc.), sur fond de guerres civiles et de campagnes de propagande, entretenues par la « Communauté Internationale ».

Constatons que ces mêmes manœuvres, de l’Empire, se déroulent actuellement dans le cadre de l’opération Darfour, essayant d’en obtenir, et d’en légitimer, la sécession du Soudan. Afin de contrôler les plus grandes réserves d’uranium du monde et d’en barrer l’accès aux pays non occidentaux…

(7)  Lire le texte intégral de cette “résolution” (1929), suivi des commentaires des votants au Conseil de Sécurité, ainsi que la magistrale réponse du représentant de l’Iran : http://www.voltairenet.org/article165789.html

(8)  Massoud Parsi, Iran sanctions cripple the UN, http://english.aljazeera.net/focus/2010/06/2010612175820455952.html

(9)  Rappelons qu’à l’origine, le jeu de Go est un jeu chinois, et non pas japonais, le : wéiqí. Voir : http://jeudego.org/

(10)  Rappelons que le budget militaire de la Chine, en 2010, est d’environ 80 milliards de dollars (77,9 Md US $). L’équivalent de celui cumulé de la France et de la Grande-Bretagne représentant 10 % de la population chinoise (environ 140 millions contre, 1,4 milliard d’habitants).

Il représente 8 % du budget militaire des USA qui est, de 1000 MdUS$ (minimum), pour une population de 304 millions d’habitants. Pour arriver à un budget équivalent à celui des USA, par rapport à la population, la Chine “devrait avoir” un budget de 4605 MdUS$ au lieu de 80 MdUS$. En fait, comparativement en termes de population "à protéger" suivant les critères du Pentagone, le budget militaire chinois ne représente que 1,737 % de celui des USA. Même pas 2 %...

(11)  Wang Hui, Britain will lose by criticizing China on Tibet, 15 juillet 2010, http://www.chinadaily.com.cn/opinion/2010-07/15/content_10112691.htm

(12)  William Hague est l’auteur d’une biographie (excellente) de William Pitt (dit Le Jeune par opposition à son père), longtemps premier ministre et artisan infatigable de l’édification de l’Empire Colonial britannique, fin du XVIII° et début du XIX° siècle, fondé sur la puissance de sa marine. Symptomatique d’une caste vivant sur la nostalgie conquérante et impériale… 

(13)  Voir : 

- China rejects U.S. pressure on Iran trade ties, http://www.tehrantimes.com/index_View.asp?code=224317 

- China disagrees with EU's unilateral sanctions on Iran, http://china.globaltimes.cn/diplomacy/2010-07/558115.html 

- Harsh V. Pant, India ignoring Washington as it woos Iran, 24 juillet 2010, Japan Times.

(14)   Ismael Hossein-Zadeh (Professeur d’Economie à Drake University – Des Moines – Iowa), Why the Greens Failed – Iran’s Presidential Election One Year Later, CounterPunch, 14 juin 2010.

(15)  Nil Nikandrov, The US is Synchronously Preparing to Launch Aggression Against Iran and Venezuela, RIA Novosti, 29 July 2010, http://en.rian.ru/international_affairs/20100729/159994768.html

(16)  Jim Lobe, Hawks sharpen claws for Iran strike, 13 July 2010, http://www.ips.org/blog/jimlobe/.

(17)  Toutes les installations mobiles au sol des batteries S 300 ont été livrées avant les "sanctions" (véhicules radars, de conduite de tirs, de commandement, de maintenance, etc.). Restait la livraison intégrale des missiles (48 par batteries), et leur remplacement qui, depuis, ont été intégralement positionnés. Les spéculations et déclarations dans certains médias, sur livraison ou pas, ne sont qu’un rideau de fumée servant à semer habilement le doute, chez les uns et les autres…

(18)  Pierre Messmer, La Dissuasion Nucléaire française : Genèse et Actualité, Op. Cit., p. 4.

(19)  Tristement célèbre en Afrique pour l’horreur de ses campagnes répressives et ses massacres organisés, sous forme de chasse à l’homme, notamment au Cameroun. Méticuleusement occultés par les médias, et les travaux des “historiens”, en France…

 

 

 

 

Illustrations : dessins d’Allan Macdonald.

Non, il n’est pas Ecossais. Mais, un talentueux caricaturiste du Honduras dont le combat, pour la justice dans son pays et la paix dans le monde, mérite d’être encouragé. Son site est à visiter : http://www.allanmcdonald.com/index2.html

 

 

 


 

 


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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 19:33



Les Iraniens viennent d’élire leur président. Malheureusement, ils ont mal voté…

 

Mais, qu’est-ce qu’ils ont dans la région ?… A moins de leur taper dessus, ils votent tous mal !... Pourtant, nous n’avons pas arrêté de les inciter à voter pour les candidats qui représentent nos intérêts chez eux. Pas moyen. Ils n’écoutent pas.

 

Vérification, encore une fois, de ce que nous n’arrêtons pas d’affirmer : “ils ne comprennent que la force”. Cogner est la seule solution pour leur faire entendre ce qu’est une véritable démocratie : voter pour ceux que nous souhaitons, nous, les occidentaux.

 

A l’exemple de l’Irak, de l’Afghanistan, ou de Gaza, et d’ailleurs. Du Mexique à Taïwan, du Nicaragua au Gabon, de l’Argentine à l’Egypte. Bref, partout, où nous utilisons drones, obus au phosphore, à l’uranium “appauvri”, ou nos escadrons de la mort, “experts es-tortures”, “chasseurs d’opposants”, formés dans nos écoles des “forces spéciales”.

 

Le droit des peuples à décider de leur destin ?... Bien sûr. C’est exécuter d’abord ce que nous dictons. Parce que “nous”, nous sommes porteurs de civilisation, les autres peuples doivent nous écouter. Les Iraniens, tout comme les Vénézuéliens ou les Palestiniens, doivent obéir à nos consignes de vote.

 

Tant pis pour eux, ils ont été prévenus.

 

La main tendue ou le bâton. En clair : “tu t’écrases, ou tu as mon poing dans la gueule”. On va être obligé de leur faire le coup de Gaza. Quelques bonnes séances de bombardement. Cela va crier un peu dans les chaumières, chez nous (chez eux, on s’en fiche…), mais ils verront ce que parler veut dire. Si nous ne nous faisons pas respecter, où va-t-on ?...

 

A moins qu’entre-temps, ils n’arrivent à renverser leur président…

 

 

Prendre ses désirs pour la réalité

 

Chez nous, quand Sarkozy a été élu, les voitures ont brûlé dans les “quartiers défavorisés”, ce qu’on appelle “les banlieues”. Plusieurs nuits durant. Nous étions la risée de nos amis anglo-saxons, se payant notre tête avec notre démocratie policière sur fond d’inégalités sociales. Oubliant que chez eux, c’était pareil…

 


 

Finalement en Iran, à l’annonce des résultats, ceux qui ont perdu les élections ont fait comme chez nous.

 

Sauf que…

 

En Iran, en fait à Téhéran, c’est dans les quartiers nord où il y a eu des incendies. Ce sont les quartiers chics. Certes, les riches quartiers d’une capitale ne représentent pas tout un pays. De plus de 75 millions de personnes. Toutefois c’est un symbole, et les médias ont raison de ne se focaliser que sur ça. Car, les beaux quartiers c’est l’avenir de l’Iran. Comme chez nous, en France.

 

Les beaux gosses des quartiers riches se sont défoulés, sous les encouragements des SMS des Lolitas peinturlurées en Gucci, brûlant de descendre dans les rues avec leurs minijupes (1). Comprenons-les, elles n’en peuvent plus de ne les porter que dans les “boom-disco-techno-boum-boum”, chez les parents, les tantes ou les oncles.

 

Toutefois, les gentils casseurs ont courageusement évité de brûler les voitures des quartiers huppés. Prenant soin d’épargner la limousine Toyota de papa, et le 4x4 Mitsubishi de maman. Et, surtout, leurs coupés Hyundai. Importés d’Abu Dhabi, via les cousins installés sur place. Des milliardaires du business. Ils n’ont brûlé que des poubelles, ou quelques pneus traînant dans les garages de la maisonnée.

 

Se réunir en criant : “Halte à la dictature”, “Où est mon vote ?”, “Ahmadinejad va te laver” !... Quel frisson ! Avec un peu plus de poils au menton, ils pourraient être pris pour le Che, sur les photos de leurs portables. Envoyées illico aux Lolitas, s’extasiant sur les exploits de leurs preux chevaliers.

 

Certains, se sont quand même posé des questions existentielles, pour manifester leur mécontentement face aux résultats. Fallait-il jeter l’écran plasma familial par la fenêtre sur les policiers, avec les consoles de jeu, ou pas ?... To be or not to be, “plasma” ?...

 

Finalement, ils ont renoncé. Cela aurait fait “enfant gâté”. Se limiter à quelques poubelles, c’est plus écolo.

 

La jeunesse des beaux quartiers s’ennuie...

 

C’est vrai comme le disait un "étudiant-ingénieur" sur une vidéo que les chaînes TV françaises passaient en boucle. En train de jouer à la Box, bardé de PC, portables, IPhone, Blakberry, devant l’écran géant de son salon climatisé. On s’ennuie, en Iran.

 

Bien sûr, dans les campagnes beaucoup de “jeunes” font une dizaine de kilomètres à pied pour rejoindre leur école, souvent sans chauffage en hiver. Tous les jours. Ceux-là n’ont pas le temps de s’ennuyer. Ils ont de la chance.

 

Cette jeunesse issue de la bourgeoisie qui n’a connu ni la dictature sanguinaire du Shah, ni la guerre de 8 ans avec l’Irak (2), a envie de s’éclater. Normal. A sa place, j’éprouverais le même spleen

 

Des intellectuels et des artistes, aussi, qui ont envie de vendre à une riche clientèle leur production avec les prix qu’atteignent les moindres croûtes en Occident. En Iran, on est très loin des cotes des galeries d’art moderne occidentales. C’est vrai, il y a de quoi souhaiter tout casser.

 

Mettez-vous à leur place. Voir des ballons gonflés à l’hélium au château de Versailles, ou dans le musée-palais de Pinault à Venise, atteindre des millions d’euros… Produire n’importe quoi et ramasser des millions dans l’extase des gogos ! Qui ne voudrait pas gagner des millions, dans ces conditions ?...

 

Moi, je les comprends. Attendre encore une génération, voire deux, pour pouvoir jouir des mêmes spectacles qu’à New York, Londres ou Amsterdam, j’en conviens, c’est trop long. Horrible attente, comme pour ce spectacle en ce moment à Paris (3) :

«… Pâquerette ne se contente pas d'effeuiller la marguerite mais de "faire danser tous les orifices, dont l'anus", selon ses auteurs. "On a envie de trouver des intensités nouvelles, loin des normes et des codes, raconte François Chaignaud.

… La question de la morale est rejetée par les artistes. La fameuse formule, bien commode aussi, "l'art est au-delà de la morale" fleurit un peu partout. "Mais il y a des limites à la représentation de l'acte sexuel sur un plateau, nuance Alain Buffard, dont la nouvelle pièce, Self & Others, est en tournée en France… »

 

Chez nous, en Europe, nous n’avons pas le droit de contester le résultat des élections, même si vous comme moi, nous n’avons pas la possibilité de nous présenter à la présidence de la république. Pour être candidat, on doit être "coopté"... On n’a même pas le droit de contester la Constitution européenne par référendum. Refusé. Mais, par contre, nous avons le droit, sur des scènes de théâtre subventionnées, de “voir danser tous les orifices, dont l’anus”…

 

Ils ont du chemin les Iraniens, avant d'arriver à notre niveau de liberté !…

 

Il est évident que ce n’est pas avec ces amateurs qu’on va provoquer la chute d’un régime. C’est notre vitrine qui permet de modeler l’opinion publique dans nos pays. Pas plus. Faire croire que quelques quartiers représentent l’ensemble des Iraniens, passant leurs journées à activer leurs PC et leurs GSM.

 

Pour passer aux choses sérieuses et accentuer la tension, nous avons nos provocateurs, nos tueurs, capables de tirer dans la foule. Nos valises de dollars. Comme lorsque nous avons renversé Mossadegh, en 1953, qui avait eu la prétention de restituer les revenus du pétrole et du gaz aux Iraniens. Une opération de déstabilisation qui est un chef-d’œuvre du genre. Modèle étudié, de nos jours, dans toutes les officines des services spéciaux dans le monde…

 

 

En “vert” et contre tout

 

Nous savions qu’Ahmadinejad allait l’emporter. Depuis trois semaines, c’était l’évidence. Tous les sondages “sérieux” que nous avions commandés donnaient, avant les élections, la victoire d’Ahmadinejad par au minimum 2 voix contre 1 à Moussavi.

 

Notamment, celui financé par le Rockefeller Brothers Fund, organisation qu’on ne peut accuser de “pro-Ahmadinejadisme”… Ce n’est un secret pour personne, un article du Washington Post en donne le détail (4).

 

Vainqueur de loin. Dans les 30 provinces. Pire : Ahmadinejad est le plus populaire des candidats, notamment parmi les 18-24 ans. L’horreur !...

 

Ken Ballen et Patrick Doherty, analystes des sondages et observateurs des élections, estiment qu’il n’y a pas eu fraude. Du moins à grande échelle. Les résultats correspondant aux sondages.

 

Les commentaires, occultés en Occident, de Pavel Zarifoulline, rédacteur en chef du portail analytique Geopolitika (Russie), qui a suivi parmi les observateurs russes la dernière élection présidentielle en Iran, estimant les résultats corrects, ont fait beaucoup de bruit dans les médias internationaux non-occidentaux et la blogosphère. Il a été clair (5) :

" A titre d'observateur, j'ai participé à bien des élections, notamment en Biélorussie et en Moldavie, mais je n'ai vu nulle part d'élections aussi démocratiques qu'en Iran".

 

Et, alors ?

 

Si la popularité d’Ahmadinejad est un obstacle dans l’opération de putsch en cours, elle n’en est pas insurmontable. Une popularité se dynamite encore plus facilement qu’un bloc de rochers. Il suffit de lui tailler un costume sur mesure à la Chavez.

 

Regardez Chavez, c’est un des rares chefs d’Etat élu dans des conditions de régularité parfaites, dans le monde, mais notre propagande le fait passer pour dictateur. Et ça marche !

 

L’opération actuelle est préparée de longue date. Suivant les techniques rodées dans plusieurs pays, nous avions adopté le “vert” comme couleur emblématique du mouvement de contestation du résultat des élections. Couleur symbolique en pays d’Islam. Ces mouvements "colorés" ont beaucoup de succès et se véhiculent très bien dans les médias occidentaux. On se souvient du plus réussi : la révolution “orange” en Ukraine.

 

Cela fait des mois que nos experts de la désinformation bossent sur cette opération, avec un budget “no limit. Notamment israéliens, qui sont parmi les plus forts pour mettre au point les argumentaires de "décrédibilisation" (6). Très implantés dans les médias, ils sont chargés de l’encadrement des rédactions.

 

Un solide argumentaire, auquel s'ajoutent de confortables enveloppes dans des paradis fiscaux, font des merveilles dans le réseau médiatique. Comparé à notre appareil de propagande en Occident, par sa sophistication et son efficacité, celui de Staline paraît, à posteriori, dérisoire…

 

Quand on a franchi les bornes, il n’y a plus de limites… Suivant le mot bien connu. Autant y aller à fond ! Objectif : Arriver à persuader le chaland que la lune est carrée. Et, décliner à l’infini. Inverser la réalité. Nous avons été royalement servi. Un régal, jusqu’à présent. Comment ne pas admirer le niveau de désinformation atteint par nos médias ?... Nous évoluons au sommet de l’art, en la matière.

 

Parmi les summums de la virtuosité médiatique, admirez dans le genre :

« Les conservateurs euphoriques, les réformateurs en colère. » (7)

En fait, c’est le contraire. Ce sont les conservateurs qui sont en colère et les réformateurs qui sont euphoriques. Formidable renversement de perspective !

 

Ou encore, parler d’un score électoral stalinien pour Ahmadinejad, élu avec 62,3% des voix sur un pourcentage de votes exprimés de 80%. Alors que son prédécesseur, Khatami (le patron de son concurrent Moussavi) avait été élu avec une moyenne de 70% des voix sur un pourcentage de votes exprimés de 84%.

 

Pendant les élections, les médias occidentaux n’ont montré que les manifestations des partisans de Moussavi. La plus importante a réuni 100.000 personnes dans le centre de Téhéran. Le maximum qu’ils peuvent atteindre. Alors que la veille ceux d’Ahmadinejad en avaient rassemblé environ un million. Cela, ils n’en ont pas parlé. A chaque manif, c’est la même chose. Voilà du bon travail.

 

Ne montrer que des jeunes, au visage lisse et sympathique, pour la contestation. Face à des partisans d’Ahmadinejad qui ne peuvent être que des vieux ou des gueules patibulaires. Excellent !

 

Pour le reste, il suffit de jeter de l’huile sur le feu de l’imaginaire émotionnel...

 

La jeunesse iranienne est frappée par le chômage. Comment ne pas partager son inquiétude, et en profiter pour la présenter en martyre du régime ?…

 

Quand on analyse les statistiques du chômage des jeunes en Iran, ce sont les mêmes qu’en Europe avec des taux moyens supérieurs à 10% et des zones où il dépasse les 20 à 40%. A l’identique de certains de nos quartiers ou de nos pays. Surtout chez les diplômés de l’enseignement supérieur. (8)

 

Une différence, toutefois : les pays européens, parmi les plus riches du monde, peuvent commercer librement alors que l’Iran est soumis à un embargo drastique. Qui fait la fortune des contrebandiers, de leurs couvertures, et bien sûr de leurs partenaires occidentaux. Mais, ça, il ne faut pas le dire… Chut !

 

Mettez-vous dans la peau d’un libéral de l’import-export, d’un conseiller financier, d’un avocat d’affaires, d’un architecte, d’un chirurgien, de tous ces traders et brokers, ces businessmen, ils étouffent avec cet embargo qui les empêche de démultiplier un business aux multiples ramifications, depuis le pétrole jusqu’à la privatisation des services publics. En liaison avec la diaspora iranienne, celle qu’on voit manifester devant les ambassades dans les pays occidentaux.

 

Ces exilés qui avaient pu partir avec une partie du magot familial amassé pendant les années de la terrible dictature du Shah, compromis dans la corruption  et les exactions du régime. Ce sont leurs rejetons qu’on fait passer, à présent, pour des “experts” sur l’Iran. Nos meilleurs auxiliaires, pour nos campagnes de propagande.

 

Tous ces gens ont le sentiment de bricoler, alors que le jackpot est à portée de main : pétrole et privatisations !... De quoi enrager.

 

 


 

L’entropie

 

Problème : la révolte gronde dans les beaux quartiers de la capitale, le reste du pays est calme. Même à Téhéran, il y a des points de blocage. Dans l’opération de déstabilisation actuelle : le “Bazar” ne bouge pas.

 

Rien à voir avec le folklore orientaliste. En Iran, c’est ainsi qu’on désigne le grand commerce qui a son siège à Téhéran. Articulé sur les grossistes, demi-grossistes. Ils tiennent l’économie du pays. Ce sont eux qui vivent du commerce intérieur, qui assurent la banque de détail, par des prêts aux particuliers, aux détaillants, aux petits commerçants, aux transporteurs, jusque dans les provinces les plus éloignées. 

 

Ils savent qu’avec la libéralisation à outrance, rêvée par les spéculateurs de la mondialisation en cheville avec les milieux financiers internationaux, ils vont être balayés avec autant de considération que pour des feuilles mortes.

 

Le “Bazar” est la mémoire du pays. Il a vécu le “libéralisme économique” du Shah avec les richesses du pays confisquées par l’Occident et une oligarchie pourrie jusqu'à la moelle vivant dans un luxe inimaginable. Laissant le pays à l’abandon. Ils ont efficacement contribué au renversement du Shah.

 

Normal que Le Bazar traîne des pieds. Il va falloir augmenter la pression de l’insécurité pour l’assouplir, le bousculer, le convaincre. L’insécurité, ce n’est pas bon pour le commerce. Ils devront choisir…

 

La situation est complexe, plus que les clichés médiatiques. Mais la grille d’analyse est simple. Nous sommes face au principe de l'entropie qui veut que tout système d’organisation, fut-il "révolutionnaire", génère son propre éclatement ou son propre chaos.

 

Cela me rappelle l’évolution de la révolution de Sun Yat-sen, le fondateur de la république Chinoise, qui a vu progressivement deux clans se former : celui autour de Mao et sa volonté de réforme d’une société féodale, et celui de Tchang Kai-Chek corrompu et désireux, en satellisant la Chine à l’Occident, d’y retourner.

 

Pour nous, ceux qui acceptent de passer sous la coupe de l’Occident ce sont les réformistes. Les autres, ce sont nos adversaires : les conservateurs.

 

En Iran, abstraction faite de la religion, on assiste au même phénomène, à l’affrontement de deux clans :

 

=> Les “Pro-West”, les réformistes, qui comptent deux anciens présidents : Rafsandjani et Khatami. Ceux sont eux qui “drivent” leur poulain ou leur marionnette : Moussavi, ancien collaborateur des deux.

 

Ils sont modernes, pour nous ce sont des pragmatiques. Ils se sont considérablement enrichis depuis la révolution. Eux, ils ont compris l’évolution du monde et de sa loi fondamentale : La Loi du Plus Fort. Ce sont nos alliés dans la place.  Des alliés de poids.

 

Rafsandjani, président élu de l’Iran de 1989 à 1997, est l’homme le plus riche d’Iran. Une des plus grandes fortunes mondiales d’après le périodique américain Forbes. Fortune bâtie à une vitesse exponentielle, dès la fin de la guerre avec l’Irak : pétrole, gaz, immobilier, immenses propriétés agricoles, commerces, industries. Une colossale puissance financière.

 

A l'origine son père était un producteur prospère de pistaches. Nous savons qu’il est méprisé par le peuple iranien pour avoir sombré dans l’affairisme et la corruption. Il a su acheter et corrompre une partie du haut clergé. Il est surnommé par l’homme de la rue : Le Requin... Avec son clan, ses fils et ses filles. Tous richissimes.

 

Il est d’ailleurs amusant de voir les médias occidentaux montrer une de ses filles, milliardaire elle aussi, haranguer dans une mise en scène un groupe de femmes (100 $ pour chaque participante…), comme si elle souhaitait défendre les libertés publiques !... A se tordre de rire. Encore un bon coup de notre appareil de propagande.

 

Khatami, président de 1997 à 2005. Même évolution, en plus discret dans l’ostentation de la richesse et de l’influence. C’est la vitrine “intello” du clan. Le cachet  et la patine de la respectabilité.

 

C’est avec des gens de cette étoffe, que nous nous entendons à merveille. Pour faire du bon busines il nous faut, en Iran, des hommes de la trempe d’un Eltsine.

 

 

=> Face à eux, un clan représenté par Khamenei, qu’on appelle “le guide spirituel” et Ahmadinejad. Des demeurés. Ils n’ont rien compris : ils sont “incorruptibles”. Se prenant pour Eliot Ness face à Al Capone. Ou, dans un autre genre, pour Mao face à Tchang Kai-Chek. Des rêveurs, des idéalistes. Ceux qui croient que demain on rasera gratis. Il y en a encore de ces bouseux. Les plus faibles.

 

Pour le peuple Iranien les partisans de Moussavi sont les conservateurs, l’extrême-droite. Ceux qui veulent rétablir un régime analogue à celui du Shah, avec ou sans son héritier en exil, approuver tout ce que veut l’Occident, surtout privatiser à tour de bras, casser le peu d’aide sociale et laisser crever le reste du pays. Pendant la campagne électorale à la TV iranienne, Ahmadinejad a mis en cause la corruption de ce groupe. Il faut inverser cette perception.

 

Imaginez : Ahmadinejad a mis en place une couverture sociale pour toutes ces femmes qui travaillent dans une des principales industries du pays, celle de la fabrication des tapis ! Exploitées par les riches propriétaires qui ne rêvent que de casser cela aussi vite que possible. Exemple dévastateur pour le reste de la région.

 

Khamenei et Ahmadinejad : des hommes dangereux pour notre stratégie coloniale en Iran.

 

En trente ans, l’Iran, malgré l’embargo s’est beaucoup développé, avec des réalisations spectaculaires. C’est au Moyen-Orient le pays, avec la Turquie, où la société civile évolue le plus rapidement. Dans les universités plus de 60% des étudiants sont des femmes. Avec un taux atteignant 70% en médecine. (9) Le meilleur taux mondial, actuellement. La plus grande partie de ces femmes, issue de milieux modestes, soutient Ahmadinejad. Nous arriverons à les convaincre du contraire.

 

Deux visions différentes. Des conservateurs qui rêvent de prospérer au sein d’une confortable nouvelle féodalité, arrimée au Big Business US et occidental. Face à des réformateurs qui rêvent d’une société fondée sur la solidarité.

 

Le choc : d’un côté les nantis et de l’autre les ouvriers, paysans, petite bourgeoisie qui ne supportent pas la corruption en train de  se développer, avec la spéculation, à grande vitesse. Individualisme, face au vivre en communauté. La “loi du plus fort”, face à la solidarité.

 

Symbolisé par l’opposition entre l’architecte Moussavi, fils de riches commerçants, et l’ingénieur Ahmadinejad, fils d’un modeste forgeron. Situation dangereuse pour nos intérêts : les néo-conservateurs iraniens, alias les réformistes dans notre propagande, doivent impérativement gagner. Tout doit être fait pour les appuyer. Le putsch doit réussir.

 

Après avoir écrabouillé consciencieusement Gaza, nous démolissons avec application le Pakistan, dans l’impunité. Nous avons réussi à casser brillamment l’Irak, l’Afghanistan. Pris en étau, l’Iran va être démembré, éclaté. Comme les autres.

 

En fait, la véritable arnaque ce n’est pas le comptage des votes ou l’identification des fraudes électorales, c’est de faire croire qu’on se préoccupe de la démocratie en Iran. C'est notre force.

 

Notre seule préoccupation, ce n’est même pas “la bombe”, c’est tout simplement comme en Irak : le Pétrole, le Gaz. Avec, au passage, la privatisation à notre profit des services publics (de véritables rentes de situation !) et la main mise sur le système bancaire et financier. Le reste on s’en contrefiche !...

 

L’Iran, ce n’est qu’une question de temps. L’Empire aura sa peau.

 

Que le reste du monde, la Russie ou la Chine estiment que cela commence à faire beaucoup ou pas… Même eux ne perdent rien pour attendre. Plus tard, leur tour viendra. On s’occupe déjà, méthodiquement, de leur cas.

 

L’Empire a l’éternité devant lui !

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  En référence au titre du roman de Azar Nafisi : Lire Lolita à Téhéran

(2)  1980-1988. Plus d’un million de morts du côté iranien et toute l’infrastructure de raffinage de pétrole et de gaz détruite (par des avions français Super-Etendard armés de missiles exocet).

Avec l’embargo qui a suivi, notamment sur les pièces détachées et composants spécifiques aux installations, les Iraniens ont éprouvé les plus grandes difficultés à les reconstruire. Ce qui explique que ce producteur de pétrole soit obligé d’importer une grande partie de l’essence nécessaire à sa consommation intérieure.

(3)  Journal Le Monde du 13 juin 2009 : http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/06/13/erotisme-sexe-et-strip-tease-s-invitent-sur-les-scenes-actuelles_1206508_3246.html

(4)  Ken Ballen et Patrick Doherty, http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/06/14/AR2009061401757.html, traduction en français : http://www.legrandsoir.info/Le-peuple-iranien-s-exprime-Washington-Post.html

(5)  http://fr.rian.ru/world/20090617/122018642.html RIA Novosti 17/06/09

(6) Trans-Atlantic Con Man, Guest Post by Marsha B. Cohen, http://www.ips.org/blog/jimlobe/?p=258 :

“… Two weeks ago, the head of the Israeli Foreign Ministry’s “Task Force on Isolating Iran” sent a classified telegram to all Israeli embassies and consulates titled “Activities in the Run-up to Iran’s Presidential Election.” It detailed a variety of ways that Israeli representatives could “blacken Iran’s international reputation” and delegitimize the Iranian elections, before, during and after they took place on June 12…”

(7)  “Les conservateurs euphoriques, les réformateurs en colère”, Le Monde, 13 juin 2009.

(8)  Lire l’excellent dossier économique sur l’Iran, de Thierry Coville, dans Alternatives Internationales -  n°43 - Juin 2009

(9)  Thierry Coville, Op. Cit.

 

 

Caricature : Intronisation de Sarkozy vue par Steve Bell – The Guardian - 8 mai 2007

Photo : Mirdamad Street-Téhéran-dejkam-com


 

 

 

 

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 15:11

 


Quel fou rire !...

 

Quel spectacle, ce sommet de l’ONU à Genève sur le racisme !...

 

Voir les représentants de la glorieuse Europe sortir en procession, dans un défilé impeccablement réglé !... Vingt trois !...

 

Ils avaient dû répéter avec le maître de ballet du Lido ou des Folies Bergères. Il ne leur manquait que les plumes et le strass, comme les danseurs.

 

Seule différence : l’air outré, au lieu du sourire des “boys” professionnels. C’était obligé. La mine était de circonstance. Il convenait d’avoir l’air grave. En tant que chorégraphe, pour ma part, j’aurais souligné la solennité de l’instant en accentuant le contraste : conserver le regard furibard des sortants, mais en les faisant danser sur un rythme de claquettes…

 

A part cette remarque mineure, c’était un Show de bon niveau. Parfaitement organisé sur le plan logistique. La salle remplie d’agitateurs expérimentés, soigneusement filtrés et encadrés. Jusqu'à des clowns, perruques et nez rouges !

 

Les médias de la propagande, le doigt sur la couture du pantalon, prêts à démarrer au quart de tour. Dans une coordination éditoriale superbement huilée…

 

De la grande mise en scène. L’ONU dans sa splendeur : “le plus grand Cabaret du monde” !

 


Je les revois. A la queue leu leu, passant devant la tribune de l’orateur. Accompagnés du chœur des vociférations diabolisantes. Tordant !...

 

Il est vrai que l’orateur en question n’était autre que Lucifer en personne : Ahmadinejad. Un négationniste de la pire espèce : il ne cesse de nier que la Palestine est un immense village de vacances. Spécialement organisé et géré par l’Occident pour Palestiniens en quête d’identité.

 

C’est vrai, on les met un peu au rémige en ce moment, surtout à Gaza. Qu’est-ce qu’il veut l’Ahmadinejad, qu’on leur envoie des camions de langoustes et de foie gras ?...

 

Pas moyen de lui faire entendre et de lui faire dire le contraire. Une vraie tête de mule. Il persiste et il signe.

 

Ile ne veut pas comprendre : voler la terre des Palestiniens, les tuer, les bombarder, les torturer, les emprisonner, les affamer, amputer leurs champs et leurs villages par un mur de 10 mètres de haut, ce ne peut être qu’au nom de la démocratie, de la liberté et des droits de l’homme.

 

Il prétend que c’est du racisme. Et, on le dit intelligent, même très intelligent… Mais comment l’humanité engendre-t-elle des monstres pareils ?...

 

Si les européens, les nazis et leurs “collabos”, ont envoyé des juifs dans des camps d’extermination, pendant la seconde guerre mondiale, c’est la faute aux Arabes et, en particulier, aux Palestiniens.

 

Que voulez-vous : ils ont la violence chevillée au corps. Normal : ce sont des musulmans. C’est eux qui doivent payer la facture. Surtout pas, les européens ou les occidentaux. Parce qu’eux, ils ne sont pas racistes. Ils ont le sens des “valeurs”.

 

Lui prétend que c’est de l’injustice… Comment arrive-t-il à se regarder dans la glace tous les matins ?... Il est vrai qu’il ne se rase pas…

 

Gaza ?... Trois semaines de massacres, de bombes aux phosphores et autres feux d’artifice ?... Mais, non ! Ce n’étaient pas des massacres. Juste de la formation, de la pédagogie, pour apprendre aux Palestiniens à bien voter. Ils veulent que la quarantaine de décisions de l’ONU non appliquées à ce jour, le soient enfin. Et, vivre dans un pays où la citoyenneté ne soit pas fondée sur la religion.

 

Ils n’ont rien compris et Ahmadinejad, non plus.

 


Il est tellement entêté qu’il n’a même pas remarqué l’essentiel : tous les pays fondés sur le génocide et le racisme, à l’encontre des peuples d’origine, ne s’étaient même pas déplacés. Ils avaient “boycotté” le sommet :

=>  USA, génocidaires des Amérindiens dits “peaux-rouges”, sans parler des lois raciales et d’apartheid contre la communauté noire en vigueur jusqu’en 1964

=>  Canada, génocidaire des Amérindiens dits “peaux-rouges”

=>  Australie, génocidaire des Aborigènes

=>  Nouvelle-Zélande, génocidaire des Maoris

 

Une buse, cet Ahmadinejad.

 

Réputé pour son “intégrité” et son “courage”. Il ne manquait plus que cela… Traumatisé dans sa jeunesse, nous dit-on, quand son pays a subi pendant huit ans le choc des armées irakiennes soutenues, armées, par l’Occident.

 

Il a vécu aux premières loges les immenses massacres et destructions d’une guerre destinée à punir son pays pour avoir renversé une dictature sanguinaire. Et son souverain, le Shah. Marionnette à la solde des groupes pétroliers qui laissait piller les richesses énergétiques du pays, depuis le renversement d’un gouvernement régulièrement élu en 1953.

 

Il aurait dû comprendre pourtant : le “courage”, ce n’est pas de décrire ce que tu vois sous ton balcon. C’est de dire ce qu’on te dicte.

 

Cet Ahmadinejad… Incapable, pendant que défilaient les délégués occidentaux, d’en saluer symboliquement les éminentes puissances impériales, esclavagistes, racistes, même si elles ont perdu un peu de leur lustre après quelques siècles de domination : Grande-Bretagne, France, Espagne. Auteurs des plus grands massacres, atrocités, sur tous les continents, dans les pires guerres coloniales et d’indépendance, de l’histoire de l’humanité.

 

Il ne comprend rien à la situation et rien à son époque.

 

C’est évident : il se trompe de siècle, Ahmadinejad.

 

On est exactement comme au début du 17° siècle, quand l’Eglise brûlait ceux qui assuraient que la Terre était ronde, et non pas plate.

 

Au sommet de sa puissance économique, financière, diplomatique, l’Eglise a obligé le plus grand savant de son temps, Galilée, à abandonner son constat scientifique. En 1633. De se rétracter. Affirmer que la terre était ronde était une hérésie, passible du bûcher. Brûlé vif…

 

Alors, devant l’organisation internationale de l’époque, chargée de dicter les normes et usages, le Saint-Office, Galilée a renié ses découvertes et a dû admettre s’être trompé. D'admettre que l’Eglise avait raison : la Terre est plate.

 

Au fil des siècles, le nom des institutions change, mais les mécanismes restent. Du moins, ceux contrôlés par les adeptes de la Loi du Plus Fort.

 

Eh, bien en 2009 : le Saint-Office, c’est l’ONU ! Ou encore, la Communauté Internationale, c’est-à-dire les castes au pouvoir en Occident. L’équivalent des cardinaux et des évêques de la grande époque de la puissance de l’Eglise.

 

Aujourd’hui, prétendre que la Palestine n’est pas un club de vacances pour Palestiniens désoeuvrés, que le monde arabo-musulman n’est pas écrabouillé militairement, étranglé par des embargos pour le bien de la démocratie, c’est pareil. Une hérésie.

 

Alors, qu’on se le dise, Lucifer et les autres : l’Occident raciste, cela n’existe pas !

 

La Terre est plate !

 

Et, fermez-la !


 

 

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3 avril 2007 2 03 /04 /avril /2007 00:04

 
-science_photo_library.jpgL’annonce récente (1) que le porte-avions français avait rejoint les porte-avions US, face à l’Iran, dans le Golfe Persique m’a fait penser à la scène d’anthologie d’un des chefs d’œuvre du cinéma, le film de Stanley Kubrick, Docteur Folamour ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe (2).


Le chef de l’équipage du bombardier qui avait armé la bombe atomique, tout heureux de la lâcher sur l’URSS de l’époque, la chevauche, sautant avec elle,  comme il l’aurait fait d’un cheval sauvage, battant sa croupe de son chapeau texan, plongeant ainsi dans le vide en hurlant de joie !...  

Stanley Kubrick caricature, dans ce monument de l’humour noir, la folie des hommes qui se lancent dans des aventures guerrières qu’ils n’arrivent plus à maîtriser.


Folie, non pas du peuple qui est exclu de ces enjeux, en termes de réflexion et de décision, mais d’une caste de politiciens et de militaires, aussi paranoïaques et stupides les uns que les autres, parfaits représentants du complexe "militaro-industriel".

Inoubliable. Et, combien d’actualité…


La France, en parfait auxiliaire de « l’Empire », se joint, par ce geste, à la folie belliciste de l’extrême-droite américano-sioniste. Notre caste de politiciens, singeant ces traîneurs de sabre, a donc sorti les chapeaux texans, heureuse de jouer à la "guéguerre" au Moyen Orient. Soutenue, bien sûr, par les propagandistes qui nous refont le "coup de Munich" et celui des profanations de cimetières…


Et, bien sûr, sans débat démocratique, discussion parlementaire, vote populaire… Engageant notre diplomatie et nos forces armées, dans le silence institutionnel d’une république bananière.

Au lieu d’apaisement, de paix, de compassion, qui sont une urgence dans cette région, que voit-on ? Des carnages, des discours menaçants, belliqueux et des préparatifs de guerre contre l’Iran.


Depuis des années, ces préparatifs n’ont jamais cessé et, à présent, s’intensifient. Les marins britanniques, capturés au cours de leur action commando, ne sont que la partie visible de ces opérations destinées à tester le niveau des défenses iraniennes : maritimes, terrestres et aériennes.


L’enlèvement récent, par les services spéciaux occidentaux, de personnels consulaires iraniens en Irak, ou de personnels militaires en Turquie, au mépris des conventions internationales, doit être accepté pour « normal ». L’arrestation de commandos armés occidentaux dans les eaux territoriales d’un pays souverain est, par contre, jugée "inadmissible"…

Cynisme du fort par rapport au faible ?  Bien… Mais, ce faisant, la diplomatie française, à la remorque des "néocons", se fourvoie à deux niveaux : celui de l’Histoire, mais davantage préoccupant, celui de la Géopolitique. 

 

 

Le déni historique

i)     Les occidentaux n’ont jamais admis "l’indépendance" de l’Iran. Ses énormes ressources pétrolières et gazières avaient vocation, dans leur esprit, à être pillées par eux. Ils n’ont pas hésité à renverser le premier ministre régulièrement élu, Mossadegh (3), qui avait voulu nationaliser le pétrole. Les anglo-saxons, au cœur de ce pillage, interdisaient même aux iraniens de consulter les comptes des compagnies pétrolières !...

Supprimant toutes les libertés, ils ont imposé le régime sanguinaire (4) du Shah. Toute une société civile décapitée, en quelques années. A tel point, que la seule force politique survivante fut celle des religieux !… En fait, regrettant le régime du Shah, ils rêvent d’un régime de marionnettes, à la jordanienne.

ii)    L’Irak, dirigé par Saddam Hussein, a été poussé, armé, guidé dans une guerre implacable pour vaincre l’Iran (1980-1988) afin de renverser ceux qui avaient fait chuter le Shah. Cette guerre a provoqué de part et d’autre plus d’un million de morts. Les armes françaises, entre autres armes occidentales, ont été déversées à flots continus dans ce conflit.

Cette politique répondait et répond à des plans qui se succèdent depuis la présidence d’Eisenhower (5). Les archives et les publications des « think-tanks » d’extrême droite en sont pleins : asservir, diviser, morceler, piller.

iii)   Qu’on le veuille ou non, le gouvernement iranien actuel est un gouvernement régulièrement élu. Chacun est libre de choisir, dans l’autodétermination, ce qui lui convient. C’est à l’évolution naturelle de son histoire et de sa société de déterminer ce qui lui convient. Il n’appartient pas à des puissances prédatrices extérieures d’imposer leurs dictatures, sous couvert de régimes corrompus et manipulés. Dire que l’Iran est "au ban des nations" est une vue de l’esprit. Il n’est que la bête noire des "chefs de guerre ou de bande" de l’Occident. Ce qui est largement différent… En fait, son prestige est immense et pas seulement dans le monde musulman.

iv)     Lorsque la France a voulu changer de régime politique en 1789, elle a eu l’Europe entière contre elle. Elle a préservé son indépendance et ses choix dans des combats héroïques, en battant plusieurs coalitions de pays européens. Bataille de Valmy, en 1792, ou de Fleurus en 1794, malgré 20.000 soldats français « contre-révolutionnaires » soutenant les puissances étrangères, par exemple.

Les français, son peuple d’alors, n’admettaient pas qu’on veuille l’empêcher d’exercer son droit à l’autodétermination. Les iraniens font et ne feront pas moins. 

 

 

L’aveuglement géopolitique

i)  Le cynisme, adossé à la force armée et à la propagande, est viable, en tant que politique, tant que l’équilibre est en faveur du plus fort. N’oublions pas qu’au début du XX° siècle, la Grande Bretagne et la France étaient les plus grandes puissances et les plus grands empires de l’époque. A la fin de ce même siècle, elles n’étaient plus que des puissances régionales.

Suivant la même évolution, au début du XXI° siècle, les USA sont un redoutable "Empire", à la fin de ce même siècle, ils ne seront plus qu’une puissance régionale. Tout simplement, parce que le centre de gravité de la puissance économique et militaire bascule inéluctablement en Asie… La force agressive de l’Occident vit ses derniers temps.

ii)  La "guerre de religion"  entre sunnites et chiites est une création de l’Occident. Elle n’a jamais existé. Jamais un chiite n’irait détruire une mosquée sunnite. Et vice-versa. Encore moins massacrer des pèlerins. Dieu, le Coran, les lieux de prière sont les mêmes et sont sacrés. Tous les musulmans se retrouvent aux lieux saints de  la Mecque et de Médine.

Les affrontements qui ont eu lieu dans le passé représentent une courte période sous forme de guerre de succession, dans la direction de la communauté musulmane à son origine. Mais, il y a eu toujours le respect du religieux.

Cautionner les fous qui ont imaginé pareille stratégie, qu’ils font appliquer par des "escadrons de la mort" non musulmans (6), est un crime contre l’humanité.  Vouloir dresser des pays les uns contre les autres sur des différences religieuses est donc une stupidité. Voir notre diplomatie souscrire à pareille aberration, d’un tel niveau d’horreur, est une responsabilité criminelle.

iii)  La recomposition du Moyen Orient se fera, sous forme d’une fédération comme s’est faite celle de l’Italie ou de l’Allemagne. Ces deux pays ne furent, longtemps, qu’une mosaïque de  principautés. A l’exemple des régimes fantoches manipulés par l’Occident.

Cette région sera une des grandes puissances de la fin  du XXI° siècle. Ne pas le comprendre, ni l’entrevoir représente encore une stupidité à laquelle souscrit notre diplomatie.

iv)  Qu’on le veuille ou non : l’Iran est une grande nation. Une des plus anciennes du monde. Elle sera maîtresse de sa souveraineté. Lui dénier l’arme atomique n’a aucune validité diplomatique ou morale à partir du moment où Israël en possède, au  minimum, une centaine et a procédé à des tirs de missiles balistiques à partir de "sous-marins indiens", comme on a pu le lire dans la presse asiatique.

Soit, il y a désarmement général atomique dans la région, soit chacun doit pratiquer la devise des romains :  "Si vis pacem para bellum" : "Si tu veux la paix, prépare la guerre".

Le déni et l’aveuglement pratiqués par la caste politique qui gouverne la France, aux ordres des extrémistes de Washington - Tel Aviv et Bruxelles, sont la marque d’un dysfonctionnement de nos institutions politiques. L’expression de pratiques non démocratiques et irresponsables, indignes d’un pays souverain, oeuvrant pour la Paix et la Dignité Humaine.

 

 

 

 


 


(1)    Aucun media français, sauf erreur, n’en a parlé. Omerta française. On trouve l’information dans la presse anglophone d’Asie… Voir l’article de Kaveh L. Afrasiabi, Iran, ahead of the game, Asia Times, 30 mars 2007.
(2)    Titre original du film : Dr. Strangelove or How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb (1964), d’après le roman de Peter George Red Alert (1958).
(3)    Premier ministre en 1951, renversé par la CIA en 1953.
(4)    Une des plus horribles répressions que l’humanité ait connue, avec des milliers de morts et disparus sous les tortures de la sinistre police du régime : la SAVAK. Avec l’assistance de la CIA et du Mossad.

C’est toute une génération de cadres qui a été effacée de l’Iran, sous prétexte alors qu’ils étaient  « communistes », n’épargnant en fait que les cadres religieux.
(5)    Président des USA de 1953 à 1960.
(6)    Où on retrouve parmi ces mercenaires, comme par hasard, des membres des milices chrétiennes du Liban, et autres « phalanges », parlant parfaitement l’arabe et indétectables au « faciès »…

 

 

 

 

 


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