Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

6 septembre 2007 4 06 /09 /septembre /2007 00:44


Tonneau.jpg« … Un plein baril d’oreilles… Les oreilles indigènes valurent longtemps dix francs la paire et leurs femmes, demeurèrent comme eux d’ailleurs, un gibier parfait… » (1).

C’est en ces termes choisis qu’un général français racontait les exploits de ses troupes pendant la guerre de conquête de l’Algérie (2)
.

 «… Tout ce qui vivait fut voué à la mort… On ne fit aucune distinction d’âge, ni de sexe… En revenant de cette funeste expédition plusieurs de nos cavaliers portaient des têtes au bout de leurs lances… ».

Extrait de la description, par Pellissier de Reynaud, du massacre de la tribu des Ouffias par les troupes sous le commandement du Duc de Rovigo. Toujours à la même époque et dans le même pays (3).
 
« … J’ai laissé sur mon passage un vaste incendie. Tous les villages, environ deux cents, ont été brûlés, tous les jardins saccagés, les oliviers coupés… Il est impossible de se figurer à quelle extrémité nous avons réduit ces malheureuses populations ; nous leur avons enlevé pendant quatre mois, toutes leurs ressources en blé et en orge. Nous leur avons pris leurs troupeaux, leurs tentes, leurs tapis, tous leurs objets de ménage, en un mot toute leur fortune… ».

Orgueilleuse satisfaction de la mission accomplie extraite d’une lettre, datée du 25 mai 1851 (4), écrite par un archétype de ces traîneurs de sabres, aussi sanguinaires que mégalomanes, que produisent des armées à intervalles réguliers, le Général de Saint Arnaud, lors d’une de ses campagnes en Algérie.
 
Ce sont des extraits d’un "Maître Livre", écrit par un professeur d’Université, de sciences politiques et de philosophie politique, Olivier Le Cour Grandmaison : "Coloniser – Exterminer, Sur la Guerre et l’Etat Colonial".

Il existe des livres récents sur la colonisation, plusieurs sont remarquables (5). Bien sûr, le système médiatique et les lobbies qu’il représente les occultent soigneusement : négationnisme oblige !... Pour ne pas changer, en cette "rentrée des livres", les médias nous asphyxient, à nouveau, dans les vapeurs et le nombrilisme des cocottes littéraires… Un véritable déluge tropical. L’art de noyer le poisson.
 
Mais, celui-ci est un véritable "coup de poing". Lisez-le. Ses recherches et leurs références, ses analyses, ses notes de bas de pages sont d’une rigueur implacable. Sa traque de la faillite de l’intelligence, et du naufrage des valeurs fondatrices de la Dignité Humaine, inexorable.

On reste tétanisé, intellectuellement, émotionnellement, devant le récit de ces massacres, tortures, destructions et souffrances infligés à longueur de siècles. Immenses. Véritables génocides planifiés et exécutés par un colonisateur imbibé de racisme jusqu’à la moelle.

Dans ce livre dense, il s’agit de la France, au Maghreb, en Afrique, en Indochine et en Nouvelle - Calédonie. Jusqu’aux massacres de Madagascar. Jusqu’à ceux du Cameroun, auxquels
Pierre Messmer, notre ancien premier ministre récemment disparu, a participé en tant que militaire.
 
D’autres, encore, auraient pu être abordés, comme ceux commis par notre pays en Syrie, avec les massacres de Damas tout spécialement, au cours desquels l’armée française tirait au canon sur la population. La synthèse qui est présentée donne, toutefois, un tragique et complet aperçu des méthodes et moyens d’une guerre coloniale.
 
Les autres colonisateurs européens, perpétrant des crimes contre l’humanité similaires (6) sont aussi évoqués. En particulier, le génocide des Hottentots par les allemands, en Namibie.

Comment a-t-on pu et peut-on perpétrer de pareilles abjections dans la bonne conscience ?...
 
Ce qui prend le plus aux tripes, c’est de mesurer les ravages d’une idéologie fondée sur le racisme. Combien elle imprégnait des intellectuels qui la relayaient, la justifiaient, l’amplifiaient. Complices. Et, fiers de l’être…
 
Des auteurs qu’on aimait ou vénérait : Lamartine, Maupassant, Victor Hugo, Tocqueville ou André Gide, et d’autres... Découvrir qu'ils soutenaient de telles monstruosités, fondées sur  la conception d’une race supérieure, préfigurant l’idéologie raciste des nazis, un siècle plus tard. Ou, celle des racistes occidentaux actuels dont on peut contempler les œuvres quotidiennes, en Palestine, en Irak ou ailleurs.

On retrouve la même rhétorique du "choc des civilisations", structurée par une mégalomanie de la suprématie de l’Européen, de l’Occidental, les mêmes termes, les mêmes idées, arguments, imaginaires, fantasmes et pulsions. Même paranoïa. Cent cinquante ans plus tard…
 
On souffre à la lecture des propos de Victor Hugo dans un dîner, tenus en janvier 1841, au général Bugeaud, le premier gouverneur général d’Algérie, véritable brute psychopathe en uniforme (7) :
« … C’est la civilisation qui marche sur la barbarie. C’est un peuple éclairé qui va trouver un peuple dans la nuit… Nous sommes les Grecs du monde ; c’est à nous d’illuminer le monde. Notre mission s’accomplit… ».
 
Ou encore, Victor Hugo notant, au lendemain d’un dîner mondain, les atrocités de l’Armée d’Afrique, comme s’il s’agissait d’une chasse aux perdreaux :
« … Algérie, le général Flô me disait hier soir que, dans les razzias, il n’était pas rare de voir des soldats jeter à leurs camarades des enfants qu’ils recevaient sur la pointe de leurs baïonnettes… » (8).
 
Et, Tocqueville, longuement cité dans l’ouvrage de Le Cour Grandmaison, dont on ne célèbre, habituellement, que son œuvre La Démocratie en Amérique. Mais, dont on tait tout le travail de parlementaire "colonial" qu’il accomplissait à l’époque. Aussi glacial et méthodique qu’un parlementaire "néocon" ou membre du Likoud : 
« … J’ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n’approuve pas, trouver mauvais qu’on brûlât les maisons, qu’on vidât les silos et enfin qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants. Ce sont-là, selon moi des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre… » (9).
 
Des décennies, des siècles de colonisation, et leur cortège d’abominations, ont imprégné l’inconscient collectif. Surgit, alors, la vision prémonitoire d’Aimé Césaire :
« … Au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et "interrogés", de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent… » (10).
 
Pas étonnant que notre Président de la République soit allé ânonner, devant des universitaires, des cadres et la jeunesse de Dakar, des leçons de "civilisation", de "modernité", de "rationalité"... En fait, des inepties, pétries, faisandées de racisme colonial… En 2007… A la louche, en plus. En veux-tu, en voilà… Avec une morgue à faire pâlir d’envie un hippopotame sortant des eaux…
 
Raison ? Modernité ? Monde de Demain ?...
 
Logorrhée de l’arrogance, dissimulant la sclérose d’une "caste" française vivant encore à l’âge de pierre…
 
Ou, plutôt, à "l’âge du tonneau"…
 
 
 
 
 
  
 
(1)   Le Cour Grandmaison, Olivier, Coloniser - Exterminer – Sur la guerre et l’Etat Colonial, Fayard, 2004, p. 158-159, note 1.
(2)  La propagande coloniale, qui perdure, dissimule le fait historique que l’Algérie était une province semi-autonome de l’Empire Ottoman, extrêmement riche sur le plan agricole : blé, olivier et élevage, en particulier.
Ce fut le plus important fournisseur de blé de la France, pendant les guerres napoléoniennes. La France, de l’après Napoléon, refusait d’honorer les créances de l’Algérie, ce qui provoqua une tension entre les deux pays.
Ce fut un motif déterminant dans la conquête. Rien à voir avec le coup d’éventail du Dey à notre ambassadeur, et autres niaiseries sur un pays que la France aurait trouvé vide de cultures et peuplé de sauvages...
Le deuxième objectif immédiat fut de s’emparer des importantes réserves d’or de son gouvernement…
Il faut espérer que le cinéma algérien s’approprie, un jour, ce pan de l’histoire de son pays. Il y a des films passionnants à réaliser !…
(3)  Coloniser – Exterminer, Op. Cit., p. 159.
(4)  Coloniser – Exterminer, Op. Cit., p. 147.
(5)  Lire, notamment :
=> Branche, Raphaëlle, La Torture et l’Armée pendant la guerre d’Algérie – 1954 -1962, Gallimard, 2001.
=> Manceron, Gilles, Marianne et les Colonies – Une introduction à l’histoire coloniale de la France, La Découverte -Poche, 2003.
=> Plumelle-Uribe, Rosa Amelia, La Férocité Blanche, Des Non-Blancs aux Non-Aryens, Génocides Occultés, de 1492 à nos jours, Albin Michel, 2001.
(6)  Une résolution de l’ONU, du 11 décembre 1946, déclare que "… le génocide bouleverse la conscience humaine…".
(7)  Coloniser – Exterminer, Op. Cit., p. 98.
(8)  Coloniser – Exterminer, Op. Cit., note 1, p. 98.
(9)  Tocqueville, Alexis (de), Travail sur l’Algérie, cité in Coloniser – Exterminer, Op. Cit.
(10) Césaire, Aimé, Discours sur le Colonialisme, cité dans Coloniser – Exterminer, Op. Cit., p. 342.
 
  
Partager cet article
Repost0

commentaires

O
Bonjour! C'est précisément quand vous écrivez "Peut-on appliquer la géométrie variable à des valeurs intangibles et universelles " que je ne puis vous suivre. Substituer des catégories morales à l'histoire, ce n'est plus faire de l'histoire. L'histoire, en tout cas l'histoire critique, a pour devoir de mettre en lumière les vérités cachées par les catégories morales, dont les colonisateurs n'étaient pas avares! Quoique certains aient été "lucides":  ainsi Tocqueville, partisan de la colonisation comme toute la France officielle, n'en déclarera pas moins : " "Nous faisons la guerre de façon beaucoup plus barbare que les barbares eux-mêmes (...) c'est à présent de leur côté que la civilisation se rencontre". Bref, l'utilisation des canons moraux ne vaut pas pour comprendre, et encore moins juger, celle des canons d'acier. Il n'y a pas de comportements "normaux" moralement parlant, il y a - c'est ce que doit dire aussi l'histoire - des modes de vie et de pensée dominants et ceux qui s'y opposent (exemple sur les indiens d'Amérique). Bref l'histoire n'a pas à dire le bien ou le mal, elle a à essayer de restituer et de permettre de comprendre. Cela dit, c'est une des qualités du livre "coloniser, exterminer" que de mettre en lumière ce que fut le colonialisme. Le "Livre noir du colonialisme" rassemble aussi d'autres faits utiles. Bien cordialementOlivier
Répondre
C
La révélation de l’existence d’un tel véhicule serait d’une très grande importance pour les deux sociétés, marocaine et française. La preuve que la résistance existait des deux côtés, comme la trahison et la complicité bien entendu. Je suis étonné de savoir qu’il s’agit d’un homme d’affaires pourtant censé profiter d’une certaine situation…la preuve encore une fois que le « monopole » du concept de « résistance » par les seuls intellectuels ou politiciens est un « raccourci ».Un « grand musée de l’Indépendance avec les témoignages… », un grand musée a besoin de grands hommes ! Les musées existent mais la « petitesse » de certains milieux les domine.Les seules personnes capables de me confirmer immédiatement une telle information, nagent dans une sphère dont la résistance des uns et des autres est le dernier des soucis…tu imagines certainement de qui je parle ! J’essaierai donc de trouver la personne idéale pour nous confirmer l’existence d’une telle « pièce à conviction », oh combien précieuse pour nos deux mémoires.
Répondre
G
@  O.C. Merci de votre commentaire.J’aurais un lecture, peut-être, légèrement différente du livre de Le Cour Grandmaison. Son choix de s’arrêter essentiellement sur la colonisation de l’Algérie, par rapport à d’autres régions colonisées par la France, ne me gêne pas en soi. C’est un travail de recherche, limité dans le temps et, je présume, il est allé là où il y avait le plus de documentation disponible. Et, quelles découvertes ! J’en retiens surtout les mécanismes ou les ravages chez les intellectuels, les politiques. Cette perte de « sens », des valeurs fondées sur la « dignité humaine ». Leurs propos, discours, postures, rappellent toutes les énormités que j’ai pu entendre d’intellectuels et de politiques français avant, pendant et après la guerre d’Irak, ou en ce moment sur le Darfour. Comportements largement partagés par nos voisins européens.Pendant la préparation de l’invasion de l’Irak, j’étais à Londres, et je peux témoigner que le matraquage et l’endoctrinement étaient les mêmes. En plus terne. Oui, appliqués, méthodiques, mais ternes. Il manquait aux britanniques nos inénarrables vedettes médiatiques : BHL, Finky, Glucks et tutti quanti. Même notre flamboyant Kouchner, qui n’arrêtait pas de clamer qu’il fallait envahir l’Irak et le découper en provinces fondées sur l’appartenance religieuse, au nom de la modernité et de la démocratie…  C’est la description de ces rouages et interactions intellectuels, psychologiques, politiques, économiques et militaires (puissant lobby déjà à l’époque), qui m’a captivé, dans le livre, et me fait interroger sur la survivance à l’identique de cette idéologie.J’en conviens : ce travail mériterait d’être suivi par des livres complétant des recherches approfondies sur les autres colonisations françaises. Vous citez celles sur le Vietnam, mais manquent encore des études exhaustives sur ce qui s’est passé dans les autres pays du Maghreb et en Afrique (Madagascar, Cameroun, etc.), et même au Moyen Orient. Je pense à ce volet, inconnu du grand public, de la colonisation française extrêmement violente en Syrie, à la suite du traité de Sèvres mettant fin, entre autres, à l’Empire Ottoman, à la suite de la guerre 14-18. Sans oublier la Nouvelle Calédonie et les autres modes de colonisation dans le Pacifique. Par contre, pour « l’a-historicisme », je serais plus réservé. Je m’interroge. Peut-on appliquer la géométrie variable à des valeurs intangibles et universelles ? Si je prends, à nouveau, l’exemple de l’Amérique latine, comment l’Eglise fondée sur « Aime ton prochain comme toi-même » a-t-elle pu justifier, encadrer, promouvoir (elle a arbitré le partage entre Espagne et Portugal) une colonisation d’une telle violence et d’une telle ampleur ? Faut-il estimer ces comportements comme « normaux » par rapport à une époque ?  A priori, je ne le pense pas. Un Bartolomeo de Las Casas qui a tout fait, au XVI° siècle, pour défendre l’identité amérindienne en tant qu’  « être humain », récusant l'idée d'un « sous homme » comme le prétendaient ses contemporains, est là pour nous le rappeler. De plus, j’y vois un danger de justifier tous les révisionnismes. Bien à vous.
Répondre
G
Aline, Chahid, Bonjour !Tu as raison Chahid d’employer le terme « exercice ». Oui, exercice de lucidité. Ce qui est préoccupant, c’est de voir que l’idéologie raciste et coloniale qui contaminait l’esprit des intellectuels et des politiques européens de l’époque n’a pas changé. Le fond est identique, même si la forme a été légèrement « policée »… Les récents discours de Sarkozy, devant la Conférence des ambassadeurs français et à Dakar, en sont un lamentable exemple. Des décisions, des analyses géopolitiques sont effectuées sur ces fondements. Que d’erreurs ! Que de gâchis !Comment comprendre les mouvements actuels en Amérique latine, par exemple, la renaissance amérindienne, si on ne prend pas en compte cet énorme poids colonial qui régit encore les sociétés de ce continent ? Chavez, Morales, Correa, représentent le refus de populations entières jusqu’ici, méprisées, exploitées, spoliées, marginalisées. Et ce, depuis des siècles. L’hostilité actuelle (et avec quel mépris !...) des dirigeants occidentaux devant cette renaissance témoigne de cet aveuglement, de cette obstination, de cet enfermement dans une politique et une mentalité « coloniales ».Je rejoins Aline, qui rappelle le « Pourquoi », fondé sur une nature humaine qui a du mal à s’extraire de la sauvagerie, dont les limites dépassent celles que l’on peut constater dans la nature ou le monde animal. Je partage son optimisme, en constatant autour de moi que beaucoup sont excédés par les comportements de la « caste politique », avec ses campagnes de propagande destinées à entretenir des guerres d’un autre âge.Ainsi, j’observe (derrière le rideau des medias « mainstream »), en ce moment, en Grande Bretagne, que beaucoup espèrent voir Gordon Brown retirer définitivement les troupes britanniques d’Irak et d’Afghanistan. La majorité des britanniques ne comprend pas que le droit des peuples à l’autodétermination ne soit pas respecté. Le paradoxe est de voir nos « castes » politiques, en Occident, élues essentiellement sur des problèmes de politique intérieure, confisquer le pouvoir de faire la guerre ou d’envahir des pays sans consulter le citoyen. Se pose, donc, le problème du « Comment » maîtriser cette caste de prédateurs… On aborde là tout le volet de rénovation de nos institutions démocratiques pour faire en sorte que le citoyen ne soit pas seulement manipulé et entraîné malgré lui dans les aventures dictées par les lobbies de l’armement, du pétrole et du Big Business… Nous y reviendrons. Une question à Chahid : on m’a assuré (la personne l’a vue et touchée) qu’il existerait dans un entrepôt des usines Lesieur à Casablanca, la Citroën « traction avant », dans laquelle le dirigeant et actionnaire de Lesieur, à l’époque des luttes de l’indépendance du Maroc, a trouvé la mort. Français, militant pour l’indépendance du Maroc, son véhicule a été mitraillé par des colons extrémistes français. Elle serait sous une bâche, avec tous ses impacts de balle. Il est dommage qu’il n’y ait pas un grand musée de l’Indépendance avec les témoignages, photos, souvenirs, marocains mais celui aussi d’un français mort pour avoir combattu le racisme et la bêtise coloniale… Ce véhicule serait une des pièces à conviction importante de cette lutte. Peut-on en avoir confirmation ?  
Répondre
O
Bonjour, ce qui est au centre du livre de Le Cour Grandmaison, c'est tout de même que les horreurs qui sévirent en Europe au xx° siècle furent préparées, expérimentées, répétées, peaufinées, dans les colonies.Thèse qui ne manque pas d'intérêt malgré des faiblesses certaines de ce livre, notamment son a-historicisme (on ne peut juger hier sur les critères moraux d'aujourd'hui) son choix de s'arrêter sur la colonie algérienne qui avait comme particularité unique ou presque d'être une colonie de peuplement. Mais d'autres livres, comme "au pays de la cloche fêlée", permettent de mesurer comment les choses se passaient à l'autre extrémité de l'empire colonial français, à savoir l'Indochine.Cordialement
Répondre
C
Bonjour Mme Aline ! Bonjour Georges ! Bonjour les lecteurs ! Oui on souffre à la lecture des propos de Victor Hugo. On souffre de l’indifférence de Camus…On souffre à lire tous ces passages que tu nous cites. On souffre à devoir poser cette question : notre génération ou notre élite, a-t-elle le droit de marchander avec la mémoire meurtrie de nos grands-parents ? Que propose Sarkozy aux maghrébins, si ce n’est de marchander avec la souffrance de leurs ancêtres. Votre génération à toi et à Mme Aline, vous n’avez pas été nos bourreaux et nous n’avons pas été vos victimes, certes, mais cet « exercice» (et non pas « repentir ») est vital pour vous comme pour nous. Puis-je l’appeler la « pédagogie de la vérité et de la réconciliation » ? Tu nous invites avec Olivier Le Cour Grandmaison à un exercice des plus « civilisés » et courageux : révéler la barbarie des siens et le profond racisme de sa propre littérature ou culture. En chassant l’égocentrisme et le nationalisme aveugles de vos cœurs et esprits, vous les français ou les européens qui croient en l’humanité, l’humanisme, la dignité, la vérité et la solidarité avec les peuples, vous réinventez la France des droits de l’homme et des lumières et condamnez ces bourreaux, ces barbares, ces complices, ces phiconvers…à l’abîme de leur bêtise. Merci à vous…
Répondre
A
Bonjour Georges, Salam Samir,C’est en effet important de connaître les faits et de dénoncer les injustices tant en Amérique du Sud, comme vous l’avez fait avec talent et cœur au cours de votre périple sud-américain,  qu’ en Afrique. Mais pour comprendre pourquoi cela s’est déroulé ainsi durant les colonisations des siècles passés et aujourd’hui au Vietnam, en Irak ou en Palestine, il est non moins important de réfléchir sur l’homme et sa psychologie . Qui a dit que les hommes sont « remplis de toute espèce d’injustice, de perversité, de cupidité, de méchanceté ; pleins d’envie , de meurtre, de querelle, de ruse, de perfidie ; rapporteurs, calomniateurs, ennemis de Dieu , insolents, orgueilleux , fanfarons, ingénieux au mal , indociles aux parents , sans intelligence, sans loyauté, sans cœur, sans pitié… » ?Je me sens d’autant plus libre de citer un psychologue-anthropologue d’une lucidité ravageuse que je ne crois pas qu'il existe dans l'univers une sorte de personnage , même vaporeux , extérieur à l’homme,  qui dirigerait le monde et qui lui enseignerait la morale et la justice. Il s’agit, en effet, d’un passage de la lettre aux Romains de l’apôtre Paul  . C'est dire qu'il ne se faisait pas d'illusions sur ses "frères".  Les Anciens disaient que l’homme est un loup pour l’homme. Konrad Lorenz montre que l'homme est beaucoup plus cruel que les animaux, lesquels respectent des rites et font preuve d'inhibitions dans les combats  - notamment un adulte ne tue pas un petit. En revanche, voir les assassinats d'enfants palestiniens par la si "morale" Tsahal. La civilisation est un miracle sans cesse en péril , comme le montrent les Guantanamo ou les goulags palestiniens. Mais je ne suis pas désespérée, car je pense qu’il existe une dimension spirituelle de l’homme qui finit par faire reculer les tanks , les bombes et les tortionnaires. Un homme de guerre – Napoléon – disait qu’il n’y a que deux forces dans le monde : le sabre et l’esprit et qu’à la fin, c’est toujours l’esprit qui gagne. Sursum corda.
Répondre