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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 21:00

 

 

« Pauvre troupe, dont les malheurs injustes demeurent comme une ineffaçable leçon dédiée à ceux qui gouvernent et à ceux qui commandent. »

 

Général de Gaulle  (1)

 

 

 

 

 

 

 

Je m’attendais au pire…

 

Ce fut pire !…

 

Cette formule, sans paternité précise, résume mon sentiment aux propos de notre sympathique président (2), « chef des armées », devant micros et caméras au pied de la tribune officielle du 14 juillet, dès la fin du défilé.

 

L’engagement des troupes françaises en Afghanistan, nous a-t-il expliqué, a pour finalité la "défense de la démocratie", de la femme afghane et « des petites filles afghanes à qui on coupe les mains pour avoir mis du vernis à ongles… ».

 

 

Liberté de la malnutrition et du massacre

 

Eh, oui ! Les pauvres petites filles afghanes qui envient le vernis à ongles de leurs mères et de leurs grandes sœurs, à la sortie de la manucure chez leurs coiffeuses, tous les jeudis soirs. Parce que chez ces attardés, ils ne peuvent pas faire comme tout le monde, le dimanche : c’est le vendredi…

 

Petites filles, rêvant à la lecture des magazines spécialisés dans « la libération de la femme » … Marie-Claire, Elle, Cosmopolitan, sur les tables basses du salon devant les écrans TV, multipliant la vision de toutes ces belles jeunes « femmes libérées », dans les publicités des fabricants de cosmétiques ou les feuilletons… FriendsPlus belle La Vie… Dans le ronronnement des climatiseurs, en été. En hiver, dans le canapé noyé de coussins, face au feu de cheminée…

 

On se doit de les comprendre, à leur âge, elles n’ont qu’une envie. Se précipiter au supermarché du coin pour s’acheter le symbole de la liberté et de la civilisation : le vernis à ongles

 

Problème : les méchants Talibans, enturbannés de machisme, qui les attendent sournoisement au coin du parking pour leur couper les mains… Tchac ! D’un seul coup ! Sans anesthésie, en plus !… Avec leurs grands sabres, recourbés par la fourberie de leur sauvagerie ancestrale.

 

Affection, tendresse, sentiment paternels : connaissent pas. Même pas des animaux… Racisme ?… Mais, non, c’est scientifique, je l’ai lu dans les journaux et je l’ai vu à la TV : résultat des enquêtes journalistiques, diffusées uniquement sous forme de clichés et de stéréotypes par nos grands médias…

 

Comment être insensible à la souffrance du manque de vernis à ongles des petites filles afghanes ?… Tant de cruauté de ces terroristes… Pardon : « insurgés », est la nouvelle appellation. Je m’y perds. Elles qui n’ont rien pour se soigner, rien à manger (3). Leurs maisons bombardées, saccagées, les récoltes familiales détruites par les armées d’occupation.

 

Pourquoi ne leur laissent-ils pas, au moins, le vernis à ongles ?… Ne pas comprendre combien elles en ont tant besoin pour oublier cette apocalypse quotidienne infligée par la soldatesque OTANesque.

 

Si au moins, ils faisaient semblant comme pour l’organisation des élections par l’OTAN. Truquées, évidemment, jusqu’à trois chiffres après la virgule. Mais, on fait comme si… Alors que les Talibans, eux, ne simulent pas. Tchac !… Faire semblant, c’est trop sophistiqué pour ces primitifs.

 

Regardez la différence avec les glorieux soldats occidentaux défenseurs de la Civilisation, dans leurs costumes d’extra-terrestres, devant les TV du monde entier, faire semblant de « créer des écoles ». Gagner « les cœurs et les esprits » : « hearts and minds »… Chevaliers sans peur et sans reproche…

 

C’est une des marottes des spécialistes de la « guerre psychologique » : « ouvrir des écoles ». En fait et en priorité, de la « guerre psychologique » contre les opinons publiques des pays occidentaux qui n’acceptent pas les délires coloniaux.

 

Ils pondent à répétition des remakes des grands classiques des films de propagande des guerres coloniales des années 60–70 : les portugais en Angola ou au Mozambique, les britanniques au Kenya et ailleurs, les hollandais en Indonésie, les français en Algérie, les américains au Vietnam.

 

Dans ces films, on ne massacrait pas, on ne brûlait pas des villages, on ne torturait pas les résistants, on passait son temps à « ouvrir des écoles ».

 

La trouvaille n’est pas mal. Inusable, on n’arrête pas de s’en servir. Mais, je la trouve un peu intello, avec un risque de saturation à force de répétition. Il faut, de temps en temps, une formule choc : « couper les mains des petites filles pour cause de vernis à ongles »… Là, nous atteignons un palier supérieur : « Le choc des images, le poids des mots », comme dit l’autre...

 

Aghhh !…  Même si cela n’a jamais existé, ne s’est jamais produit, rien que d’y penser j’en ai la rage !…

 

Salauds de Talibans, il faut les nucléariser ! Les "droner" n’est pas suffisant. Comprennent pas. Noyer ces barbares dans le feu de l’enfer, eux, leurs ascendants, descendants et collatéraux. Jusqu’à la cinquième génération.

 

Cinq générations, déjà, qu’ils en bavent dans les invasions successives : britanniques, soviétiques, occidentales. Et, ils n’ont pas encore compris l’importance du vernis à ongles… Il leur faut cinq autres générations, pour parvenir au seuil de l’intelligence.

 

Les atomiser jusqu’au dernier, c’est tout ce qu’ils méritent. Des têtes de mules…

 

 

La loi du genre

 

Certains trouvent pathétique de voir notre « chef des armées » justifier l’envoi de nos soldats en Afghanistan sur un tel mensonge. Ils exagèrent. Ils manquent de réalisme, des romantiques égarés en politique.

 

D’autres protestent : les petites afghanes ne portent pas du vernis à ongles, mais les « stigmates de la guerre ». Quand elles survivent, avec leurs petits frères….

 

Beaucoup meurent dans les bombardements ou les tirs aveugles des troupes de l’OTAN. Périodiquement, des fillettes sont tuées par les soldats de cette coalition (4). Nombreuses sont celles qui resteront estropiées, infirmes ou aveugles.

 

Voilà ce qu’affirment des spécialistes de la santé de l’enfant. Des âmes sensibles…  Parce que même les bureaucrates de l’ONU, des multiples ONG prospérant dans le Charity Business, n’en font jamais état.

 

Voyez l’UNICEF, l’organisation de l’ONU chargée de la protection de l’enfance : vous ne trouverez aucune publication d’étude, de statistique, d’enquête, de recensement, sur les ravages des bombardements, des blessures et infirmités de guerre concernant les enfants, conséquences des opérations militaires et des bombardements des troupes occidentales. Encore moins, un inventaire précis du nombre d’orphelins dus à ces actes. (5)

 

En Afghanistan, comme en Irak. Malgré son budget en millions de dollars…

 

Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien savoir…

 

Je comprends l’UNICEF, et les « grandes » ONG, cela mettrait en difficulté leur star system. Angelina et autres People risqueraient d’en défaillir et de ne plus venir se balader en Afghanistan, devant les caméras. Il faut bien collecter des fonds. Money, money, money

 

On ne tartinera donc que sur la malnutrition ou les écoles… Enfants tués, blessés, orphelins suite à des actes de guerre ?… Par des occidentaux ?… My God !… Hors de ma vue !…

 

Normal. Les guerres coloniales sont fondées sur le mensonge. L’omission. La dissimulation. C’est la loi du genre. Considérer les peuples occidentaux, le peuple français, comme des veaux pouvant ingurgiter n’importe quelle « hormone de croyance », enrobée d’OGM médiatique (Obsession Grossièrement Manipulée).

 

Comme en Irak. Aucune des infrastructures civiles protégées par les Conventions de Genève comme les stations d’épuration d’eau, écoles, universités, hôpitaux, ministères (à part celui du pétrole), musées, administrations, n’a été épargnée de la destruction. Comment le faire admettre ?… A cela s’ajoutant 2 millions de morts, un pays entièrement détruit, sans mentir à fond ?…

 

Mentir à fond… Quoique…

 

Croire que plus l’argument est stupide et plus ça passe auprès de l’opinion publique, peut se révéler une erreur. Une fois encaissé l’effet choc émotionnel, une argumentation futile, dérisoire et grotesque peut aller à l’encontre de l’objectif souhaité. L’esprit critique insuffisamment anesthésié peut réagir à contretemps.

 

J’en conviens, on peut s’étonner devant l’image projetée « des mains de petite fille coupées pour délit de vernis à ongles ». Même ma grand-mère a pouffé de rire sous son chapeau de paille : « Qui peut avaler pareille tourte ?…», s’est-elle exclamée quand elle a entendu ça…

 

Pour elle, « tourte » est très péjoratif. Madrée, intuitive comme pas deux, elle déteste les tourtes. Jugement sans appel, ce sont les « cache-restes » des restaurants à touristes : tirer un coup de fusil avec des restes et des invendus comme cartouches…

 

Tout en essayant de la convaincre, elle m’a fait réfléchir…

 

J’ai dû, patiemment, lui expliquer qu’il ne faut pas en vouloir à un chef d'Etat qui fait son boulot. Surtout, quand il le fait bien. Celui de justifier l’injustifiable. Promouvoir l’inacceptable. Avec la conviction de la bonne conscience balayant toutes les hésitations. Ça c’est du talent ! Mais, aux claqueurs de talons qui l’entourent, incapables de formuler une propagande qui tienne la route.

 

Au fond, c’est vrai… Régresser jusqu’au « vernis à ongles », ne serait-il pas la démonstration du manque de créativité des experts en désinformation ?… N’est-on pas allé un peu trop loin dans la fantasmagorie de la caricature ?…

 

Moi, ce qui me gêne ce n’est pas le mensonge, dans une propagande. C’est la faiblesse du mensonge. Sa mauvaise articulation. Le niveau d’argumentation est en train de baisser. Admettons-le…

 

Des nuls…

 

Un moment, ils affirmaient que les Talibans jetaient de l’acide sur les visages des petites filles qui allaient à l’école. Impossible de trouver de l’acide en Afghanistan ! Le droguiste du coin n’a pas ça. Sauf dans les labos de transformation de l’opium, étroitement contrôlés par les armées d’occupation. Livré par avion. Pas sérieux, comme baratin, l’acide. Alors, ils ont changé de chanson…

 

Je le reconnais. Dans le temps, la propagande coloniale avait du souffle. Du panache. On partait massacrer, violer, piller, spolier, annexer, pour « évangéliser » les sous-hommes. Du style, de la grandeur !…

 

Plus tard, ce fut pour « apporter la civilisation » à des cannibales, des moyenâgeux, endormis dans leur passivité. Les « instruire », les « initier à la modernité ». Récemment, on s’est précipité pour démolir méthodiquement l’Irak au nom de la liberté, de la démocratie, des droits de l'homme. Argumentaire qui avait un minimum de tenue…

 

Mais, crever des gens et se faire trouer la peau pour du « vernis à ongles »…

 

L’idée est choquante à souhait, la preuve : j’ai failli perdre ma sérénité bouddhique. Mais, c’est un peu gros. Ou, léger en crédibilité. A ce rythme là, on ira se battre en Afghanistan, bombarder et mitrailler les villages, pour imposer des distributeurs automatiques dans les écoles primaires afghanes. Pour « libérer les petites filles ».

 

Non pas pour distribuer des brioches ou des barres chocolatées, elles ne pourraient pas payer, mais pour installer des distributeurs automatiques de préservatifs gratuits. Puisque les « zélateurs de la liberté », il y a même un rigolo de la TV française qui fait sa pub personnelle là-dessus, nous disent que notre propre jeunesse doit y avoir accès dès son plus jeune âge, dans les établissements du primaire. Copuler et consommer, tels des lapins en cage : voilà l’horizon radieux de « la modernité », le sens, la finalité de la Destinée Humaine.

 

Après le vernis à ongles, le préservatif dans les cours de récréation du primaire…

 

Ma grand-mère a raison.

 

Trop facile tout ça. Vraiment, notre propagande doit se recycler. Il y a du laisser-aller. Aucune créativité. Nous ne sommes pas dans une émission de télé-réalité. C’est du sérieux. Notre « chef des armées » doit reprendre en main les "services d'action psychologique". Un effort d’imagination, d’originalité, que Diable !… Mettre tout le monde au travail, virer les incapables et renouveler son staff…

 

D’autant que les choses sont en train de tourner au vinaigre, en Afghanistan…

 

 

 

Petite fille afghane blessée.
Non, elle ne demande pas du vernis à ongles.
Elle réclame ses parents tués avec le reste de sa famille, dans leur maison écrasée sous les bombes de l’OTAN.

 

 

Putain de guerre

 

On vient de rapatrier le corps d’un de nos soldats tué, avec deux de ses camarades gravement blessés…

 

J’éprouve compassion à leur « malheur injuste », pour reprendre la citation du général de Gaulle. Leur jeunesse fracassée, physiquement, moralement.

 

Dans une guerre coloniale dont la cruauté, la stupidité, n’ont d’égales que celles des irresponsables qui « gouvernent » et qui « commandent » pareilles aventures, sur fond de crimes contre l’humanité.

 

Je leur dédie un extrait du livre, Putain de Guerre (6), écrit pas un marine américain Joshua Key. Réfugié au Canada, avec sa femme et ses enfants, il a refusé de retourner en Irak.

 

Il témoigne de ce qu’il a vu, ce à quoi il a participé en Irak, ce qu’il a été obligé de pratiquer, contre sa conscience. Il restitue ce qui est méticuleusement censuré tous les jours, en Occident, dans les médias, les moteurs de recherche, occulté par le matraquage de la propagande : photos, cris, informations, récits de l’horreur.

 

L’horreur coloniale, qui se perpétue en Afghanistan :

 

« … J’avais participé à près de deux cents perquisitions, mais je n’y croyais plus depuis longtemps. La plupart de mes camarade ressentaient la même chose.

Ces raids n’étaient qu’un prétexte pour insulter, intimider et appréhender les Irakiens.

 

Ils nous offraient une cible pratique, un moyen de relâcher nos frustrations, puisque nous n’avions pas de vrais ennemis à combattre. Pendant un certain temps, ces descentes nous ont permis de frapper des civils, de voler leurs biens et de détruire tout ce qu’on ne pouvait pas embarquer.

 

Je ne suis pas le seul à avoir renoncé aux passages à tabac et au pillage, tandis que ma conscience se réveillait. Pour nombre d’entre nous, poser des pains de C-4 (7), saccager des maisons, menotter des adolescents et des hommes nous a stimulés, voire excités, pendant un mois ou deux, mais pas davantage.

 

Le temps s'étirait et nous n’avons pas trouvé d’armes de destruction massive. Nous n’avons pas trouvé de signes d’activité terroriste. Nous n’avons découvert que des civils dont nous avons ruiné la vie ou que nous avons tués, simplement parce qu’ils avaient croisé notre chemin.

 

Certains d’entre nous ne les ont même pas respecté dans la mort… »

 

 

La guerre coloniale, c’est ça.

 

L’occupation occidentale en Afghanistan, c’est ça.

 

Ce n’est pas la distribution gratuite de vernis à ongles aux petites filles Afghanes.

 

Une bouillie, que le cynisme et le sadisme du plus pervers des serial killers aurait du mal à porter au point d’ébullition atteint à présent : sauvagerie, souffrance, avilissement, terreur.

 

Dans le Chaudron du Malheur, où nous immergeons…

 

… Le Peuple Afghan.

 

 

 

 

 

 

(1)  A propos du désastre militaire de 1870 provoqué par la stupide incurie de Napoléon III, son gouvernement et son état-major, face à l’Allemagne de Bismarck.

(2)  Un récent sondage fait état de 63 % de français trouvant Sarkozy « sympathique » …

(3)  « … L'Afghanistan occupe la quatrième place dans le monde en termes de malnutrition. Un enfant afghan sur 10 est sévèrement mal nourri, plus de la moitié des enfants souffrent d'un retard de croissance et un enfant sur quatre meurt avant l'âge de 5 ans. La diarrhée et les infections aiguës des voies respiratoires - des états encore aggravés par la malnutrition - représentent environ 41 % de la totalité des décès infantiles et un enfant afghan sur trois souffre de carence en iode… 
La mortalité maternelle représente une large proportion des décès en Afghanistan… », UNICEF, Août 2009, http://www.unicef.org/french/emerg/afghanistan/index_action.html

(4)  Des soldats canadiens tuent une fillette, Le Devoir Montréal, 29 juillet 2009.

(5)  La dernière « vague » étude du genre, en Afghanistan, remonte à 1997 (il y a 12 ans !…) : http://www.unicef.org/french/emerg/afghanistan/index_9028.html

(6)  Joshua Key, Putain de Guerre, Albin Michel, 2007, pp. 208-209.

(7)  Puissant explosif, présentant l’avantage d’être malléable comme de la pâte à modeler avant sa mise à feu au moyen d’un détonateur.

 

Photo : The Cleveland

 

 

 

 

 

 

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 00:35

 

 

N.B. Le texte étant tronqué par le serveur, il a été scindé en  deux.

Suite de la première partie :

Tahar Ben Jelloun et les Talibans : Tartarin et les Lions… (1)

 => Tartines de Tartarinades

 => Emballage au ruban de soie

 

 

 

Hamburger au hachis de porc

 

 

La cohorte des chasseurs d’islamistes et de Talibans ne cesse de s’étoffer, en France. Parmi les plus pétulants figurent des représentants de la sphère arabo-musulmane, dans sa spécificité franco-maghrébine.

 

Prenons l’exemple de l’écrivain Tahar Ben Jelloun, qui déploie une activité fébrile sur ce terrain, depuis quelques temps. Son argumentation, son niveau d’analyse, la fiabilité de sa documentation ou de ses sources, méritent l’intérêt.

 

Se proclamant Musulman, ses positions ont de l’écho auprès de ceux qui connaissent mal et l’Islam et les pays musulmans. Son influence dans les médias, notamment auprès des journaux dits “de gauche”, n’est pas négligeable. C’est devenu un notable du monde des Lettres.

 

J’admire Tahar Ben Jelloun dans son art de “la chasse aux barbus”. Il arrive, grâce à ses dons de pisteur Apache, jusqu’à débusquer des “islamistes” derrière des porcs !... Difficile de faire mieux. Oui, il s’indigne de l’abattage des porcs ordonné par le gouvernement égyptien dans le cadre de la lutte contre la grippe porcine.

 

Ses cris d’indignation sont d’autant plus impressionnants qu’il s’était révélé d’une remarquable discrétion pendant le massacre des Palestiniens de Gaza, fin décembre et courant janvier 2009 (8). Plus muet qu’une carpe…

 

Il est vrai que ses couinement déchirants, dans la défense des porcs, ont pour finalité sa solidarité avec les Coptes visés dans cette mesure prophylactique, nous explique-t-il, par les Frères Musulmans. (9)

 

Seul problème…

 

François Burgat, le meilleur spécialiste français et européen de la question (de très loin !...), le rappelle : le Mouvement des Frères Musulmans a été créé par des membres de la bourgeoisie égyptienne : commerçants, médecins, architectes, ingénieurs, enseignants, fonctionnaires, artisans. Beaucoup de femmes, aussi, instruites et occupant des postes de responsabilité, notamment dans la santé publique, la justice et l’enseignement.

 

Créé conjointement, par des Musulmans et des Coptes. (10)

 

Pour lutter contre le féroce colonialisme britannique qui rançonnait l’Egypte, dissimulé derrière le rideau de la royauté de pacotille du roi et de son entourage, débauchés et corrompus, Farouk 1er.

 

Et, tenter de subvenir aux besoins de la population oubliée, des plus démunis (au Caire, il n’y avait pas que Soeur Emmanuelle…), par des créations de dispensaires, écoles, orphelinats. Ils en ont fondé, financé, des centaines. Sur leurs propres derniers.

 

Musulmans et Coptes : à la fois “résistants” au pillage colonial exercé via une nomenklatura corrompue, et “militants” pour une société démocratique fondée sur la justice sociale et économique. Beaucoup sont morts sous la torture, dans des exécutions sommaires, ont croupi de longues années dans d’atroces conditions de détention.

 

D’abord sous les coups des tortionnaires britanniques. Puis, sous ceux des nassériens, bien qu’ils se soient alliés à eux pour renverser le régime colonial. Les généraux putschistes n’admettaient pas le refus de la dictature militaire par les Frères Musulmans. Malgré l’évidence : s’ils avaient participé au renversement d’une monarchie corrompue, ce n’était certainement pas pour accepter qu’une dictature militaire succède à un régime policier…

 

Bien sûr, depuis s’est constituée une branche “radicale”, histrionique, guignol médiatique, largement infiltrée et instrumentalisée par les services spéciaux égyptiens et occidentaux. Spécialisée dans les déclarations obscurantistes, sous couverture “fondamentaliste”, l’organisation d’attentats et la création de tensions artificielles avec la communauté Copte.

 

Intense travail de désinformation pour justifier, auprès de l’opinion internationale, le soutien occidental à la dictature militaire du général Moubarak. Diviser pour régner. Neutraliser la seule opposition organisée et puissante. Supprimer, entraver toute liberté d’expression. Avec pour finalité de caricaturer, diaboliser, l’image du Mouvement des Frères Musulmans. En Egypte et ailleurs.

 

La partie la plus éduquée de l’Egypte ployant sous la dictature du général Moubarak et ses persécutions, similaires à celles du roi Farouk, membre, sympathisante du Mouvement des Frères Musulmans, sait très bien que les attentats, aussi tragiques que stupides, avec leur mise en scène impeccablement formatée, sont contraires à ses intérêts économiques et politiques. Ils n’ont pour but que de déconsidérer toute opposition à un régime détesté pour sa corruption, et son déni des libertés au nom de la lutte contre le terrorisme. L’action violente ne fait pas partie de son credo.

 

En Egypte, hors la caste dirigeante, les cadres comme l’ensemble de la population du pays, qu’ils soient Musulmans ou Coptes, formulent exactement les mêmes souhaits. Musulmans et Coptes sont avant tout Egyptiens, fervents défenseurs de leur identité nationale. Souhaitant vivre dans un pays libre, dans la justice et la solidarité, et non pas dans une colonie américano-israélienne encadrée par une nomenklatura imposant une dictature militaire.

 

Défendre les porcs pour sauver les Coptes… Pourquoi nous présenter un tel un hachis de désinformation, aussi grossier ?...

 

Ce n’est pas par malhonnêteté intellectuelle que Tahar Ben Jelloun nous sert ce coulis de clichés. Non. Probablement, ne connaissant pas l’Egypte, encore moins le Mouvement des Frères Musulmans dans ses différentes composantes, y compris celle créée en trompe-l’œil par l’appareil répressif de la dictature militaire, s’est-il laissé emporter par son émotion. Voler au secours des Coptes !...

 

Confondant, ainsi, “marketing éditorial” avec recherche historique et sociologique. Mais, ce n’est pas voulu.

 

L’émotion, que voulez-vous…

 

 

 

Sauce “blue cheese”

 

 

Agghhh, l’émotion !...

 

On retrouve ce même emportement fatal, quant à l’exactitude des faits, la fiabilité des informations, dès que Tahar Ben Jelloun armé de son escopette et de son tromblon part, en valeureux Tartarin, chasser le Taliban. Sautant de l’Egypte en Afghanistan. Ou vice-versa. Selon la direction du vent médiatique.

 

Il s’emporte dans un article (11), suffocant de rage, sur l’obsession possessive des Talibans pour le sexe féminin. A le lire, sous son cri d’indignation, l’émotion nous étreint tout autant :

“… Les talibans, par exemple, imaginent un monde où la femme s'est retirée du monde. Elle existe, mais cloîtrée dans la maison et n'ayant aucun droit de sortir. Cela ne veut pas dire qu'ils crachent sur le plaisir sexuel, au contraire, ils aiment ça au point de vouloir le posséder et d'être les seuls à en jouir”.

 

Waouh !... Face à ces mâchoires de carnassiers baveux, il ne reste plus qu’à déclarer les Talibans anthropophages !... Prochain épisode, certainement…

 

Une pincée d’analyse politique, pour conforter le propos dans le sérieux :

“… C'est le sens du projet de loi que le président Hamid Karzaï a voulu déposer. Un projet qui souhaitait rendre légal "le viol de l'épouse" et interdire à celle-ci de sortir sans l'autorisation du mari.

“… Cette loi aurait visé les femmes chiites (10 % de la population).

“… Hamid Karzaï comptait sur ce projet de loi pour s'attirer la sympathie et les votes des chiites lors des prochaines élections”.

 

Une pointe de doute, toutefois, devant l’extrême excitation de ses transes. Notre Tartarin maîtriserait-il son sujet ou exorciserait-il ses propres obsessions ?...

“… Une femme qui jouit est une "salope" ; elle est considérée comme une prostituée (sauf que les malheureuses travailleuses du sexe ne jouissent pas, ce n'est pas un plaisir, c'est un travail, une corvée pour gagner leur vie). Il serait intéressant de faire lire aux hommes ayant peur de cette jouissance quelques-uns des témoignages de femmes qui racontent leur vie sexuelle”.

 

D’autant plus que sa conclusion est plus que bâclée, comme si l’auteur, épuisé par ses propres incantations, avait perdu le fil de sa crise d’hystérie :

“… Cette image résume la situation : la guerre en Afghanistan tourne autour du l'opium et de la femme. Il faut contrôler les deux, sinon, c'est la fin de la tragédie entamée par la barbarie au nom d'un islam totalement étranger à ces pratiques”.

 

Ainsi, faut-il "contrôler l’opium et la femme" pour en terminer avec la catastrophique situation afghane… Nous déclare Tartarin dans sa fulgurante vision géopolitique !

 

Sous la sauce “blue cheese” que nous déverse Tahar Ben Jelloun, cette fantasmagorique obsession sexuelle telle que l’Occident la projette sur les autres en l’occultant chez lui, que trouve-t-on ?...

 

Tout simplement, trois vecteurs de la propagande du lobby militaire occidental justifiant sa colonisation de l’Afghanistan et sa stratégie anti-iranienne, aisément repérables :

 

 

i)  Le mythe de l’instauration de la démocratie par l’Occident

 

Tout cela à partir d’un projet de texte de loi, destiné à satisfaire des tribus chiites, nous assure-t-on. Façon de nous dire : vous voyez, grâce à l’instauration de la démocratie que nous avons réussi à imposer, chez ces sauvages, ce texte a pu être bloqué. Heureusement que nous sommes présents sur place !

 

Tous les observateurs attentifs au contexte afghan avaient compris qu’il s’agissait d’un “hoax”, un coup monté par les “services d’action psychologique”, les “PsyOps”, relayé au quart de tour, dans une parfaite coordination, par tous les médias occidentaux. Et, leurs relais sponsorisés : les “leaders d’opinion”.

 

Les évidences crevant les yeux :

=> Il n’y a pas plus de “parlement” en Afghanistan qu’il n’y en avait sous l’occupation par les nazis ou les staliniens en Europe, au sens d’élections libres, selon des programmes de gouvernement librement débattus dans la diversité des opinions.

=> Les pseudo “parlementaires” ne sont que des chefs de guerre ou de gang, parmi les pires “collabos” ultracorrompus et complaisants, que les forces d’occupation ont pu ramasser dans les différentes provinces.

=> Les “textes de loi” qui leur sont soumis sont, uniquement, ceux concoctés par les forces d’occupation. Celui sur le “viol des femmes dans l’espace conjugal”, véritable provocation ne correspondant à aucune nécessité, n’avait pour but que de déclencher une campagne de propagande à l’intention des opinions publiques en Europe, et en Occident de façon globale, afin de renverser leur opposition à l’aventurisme de leurs gouvernements en Afghanistan.

 

L’irréalisme de ce texte, son niveau d’absurdité, d’imbécillité (appliquer une loi dans une chambre à coucher…), sous le prétexte de réunir 10% de voix chiites au bénéfice de Karzaï (contesté actuellement par les militaires américains du fait de ses condamnations répétées des bombardements aveugles...), démontrent que la propagande, confiante dans l’énormité de ses moyens, n’hésite pas à solliciter cyniquement les niveaux de crédulité les plus primaires, et les plus pervers…

 

 

ii)  La diabolisation du Chiisme

 

La population chiite en Afghanistan ne représenterait que 10% des musulmans. C’est le deuxième palier de la manœuvre : la diffamation incessante du Chiisme. En fait, c’est l’Iran, où se trouve la majorité des musulmans chiites, qui est visé.

 

Nous avons tous subi cette propagande incessante, très souvent sans nous en rendre compte, sur la diabolisation du Chiisme. En Irak a été entretenu artificiellement une guerre de religion à grand renfort d’opérations commandos, faisant sauter mosquées, lieux de pèlerinage, alternativement Chiites et Sunnites. Ou encore, luttes armées entre “milices” armées chiites et sunnites.

 

Alors que pendant la longue guerre contre l’Iran, qui a duré 8 ans, les Irakiens sunnites et chiites combattaient côte à côte… Tout le monde sait au Moyen-Orient, que ce sont les occidentaux qui sont derrière ces manœuvres de division et de propagande.

 

Qui n’a pas subi ces discours fumeux, répandus par les “experts” patentés dans nos médias, sur le spectre de “l’Arc Chiite” qui menacerait le monde musulman sunnite, et de là l’Occident ?... Par ses fusées et sa prétendue fureur nihiliste.

 

Dans la propagande, le Chiisme se résumerait à une secte de sauvages, acharnés à la destruction des “valeurs de l’Occident”. Pire, une horde de primitifs, pervers frustrés, assoiffés de sexe, acharnés dans la violence faite aux femmes.

 

Le Chiisme n’a rien à voir avec les descriptions sordides, dégradantes, que peuvent en laisser croire une poignée de radicaux ou de charlatans, bien souvent instrumentalisés, comme toute religion en période de crise, de tension et de guerre. Et, bien sûr, diabolisé par une propagande hostile aux pays où il est majoritaire, pour des raisons coloniales ou idéologiques.

 

Cette branche minoritaire de l’Islam, comme le protestantisme dans la chrétienté, représente par son apport dans les domaines de la philosophie, de la spiritualité et de la mystique un immense patrimoine universel.

 

Ceux qui en ont approché l’étude parlent d’un véritable “continent” de la connaissance humaine, pratiquement ignoré en Occident. En tout cas, systématiquement occulté par l’appareil de désinformation. Patrimoine que nous devons reconnaître avec respect comme un bien commun, un héritage incomparable de la pensée collective (12).

 

Henry Corbin, par exemple, éminente figure du protestantisme français, d’une exceptionnelle élévation morale, spécialiste de Karl Barth, Heidegger, Ibn’Arabi, a passé une grande partie de sa vie à étudier le Chiisme en Iran, la gnose Chiite.

 

Il en a rédigé, entre autres ouvrages sur le sujet, une somme impressionnante : En Islam Iranien : aspects spirituels et philosophiques (13). Quatre volumes, que je vous invite à feuilleter pour sortir des âneries véhiculées sur le Chiisme, par les bonimenteurs pullulant sous forme “d’experts”, “islamologues”, ou  “psychanalystes de l’Islam” dans la sphère médiatique. 

 

Il est certain que dans des pays apaisés et prospères, lorsqu’ils ne seront plus en état de siège, le Chiisme trouvera sa juste place de religion dans une société civile, à l’exemple des autres religions et croyances dans le monde.

 

 

 

iii)  L’islamophobie sexuée

 

Instrumentaliser le sexe de la femme musulmane, pour exciter le mépris à l’égard d’un peuple. Thème devenu traditionnel dans la propagande occidentale. Représentation du racisme dans toute sa perversité, dans son fanatisme absolu, via l’instrumentalisation du sexe de “l’Autre”, celui que l’on veut opprimer. Expression de la psychose actuelle et structurelle de l’Occident.

 

Racisme sexuel, d’abord, à l’encontre de la femme musulmane, afghane dans le cas présent. L’argumentaire restant le même.

 

Femme totalement infantilisée, déclarée, réputée, définie, sans personnalité, sans caractère. Incapable de se faire respecter à l’intérieur de son couple, de “gérer” sa relation sexuelle, sans le secours et la tutelle de l’Occident, via son “Business Féministenoyauté par les services spécialisés dans la désinformation (associations de “défense” de la femme, presse féminine et autres médias…).

 

Femme, bien sûr, encore moins en mesure de partager respect, tendresse, complicité, affection, amour, passion, avec son homme. Dans l’imaginaire, l’imagerie de la propagande, ces sentiments sont inaccessibles aux peuples et nations n’ayant pas encore été “civilisés” par l’Occident. Dans le fantasme raciste, les musulmanes, les afghanes, et leurs hommes, sont considérés encore au stade animal, inaptes à l’Amour.

 

En Afghanistan !... Dans un pays qui regorge des plus beaux poèmes, chansons, légendes d’amour de l’histoire de l’humanité… Avec des figures de femmes magnifiques de beauté et d’héroïsme comme la célèbre Malalaï de Maïwand, que j’ai eu l’occasion d’évoquer.

 

Racisme sexuel, ensuite, à l’encontre de l’homme musulman. Trouver les images les plus choquantes provoquant horreur et haine, dans l’opinion publique, pour des hommes que notre soldatesque se doit de massacrer sans états d’âme. Pour avilir le courage exceptionnel de “résistants” capables malgré des moyens dérisoires de s’opposer, avec succès, aux armées les mieux équipées et entraînées du monde.

 

La propagande actualise, ainsi, un argumentaire digne du temps des croisades et des premières aventures coloniales. Seule différence avec les siècles précédents, évolution des mœurs oblige, les références sexuelles y sont, à présent, dominantes.

 

Justifiant, ainsi, l’asservissement d’un peuple, pour l’éduquer, lui apprendre la civilisation. Le bon usage du sexe. Classique. Rallier l’opinion au mythe du sous-homme ne méritant que la violence et l’esclavage. A la Daniel Pipes, un des gourous islamophobes des gouvernements US toujours très actifs : “Les Palestiniens sont misérables et ils méritent de l’être”. (14)

 

 

 

Trous de gruyère ou de mémoire

 

Dans sa diatribe, en donneur de leçons, Tahar Ben Jelloun pointant du doigt la sauvagerie des mâles afghans, évoque la possession sexuelle, la prostitution, la confiscation du sexe de la femme à l’usage exclusif d’une obsession.

 

Pour compléter sa leçon de morale, il aurait pu prendre pour exemple les algériennes violées par des militaires français pendant la colonisation de l’Algérie, contraintes à la prostitution, enrôlées de force dans les Bordels Militaires de Campagne, les fameux BMC.

 

Certaines de ces prostituées algériennes avaient même été affectées en Indochine, à Dien Bien Phu, à 10.000 km de leur pays, pour satisfaire les besoins sexuels du corps expéditionnaire français. Dans le camp retranché, lors de sa reddition, les troupes de la résistance vietnamienne du général Giap, ébahies, ont trouvé deux BMC avec 18 filles, algériennes et vietnamiennes…

 

Pour illustrer son prêche, Tahar Ben Jelloun aurait pu parler du célèbre tortionnaire israélien portant le surnom de Kojak. Spécialisé avec son équipe dans les viols et sévices sexuels à l’encontre des femmes Palestiniennes. Les forçant dans des mises en scène pornographiques, les prenant en photo lors des séances de viols collectifs.

 

Menaçant, dans un chantage implacable, de les montrer à leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs fiancés ou maris, leurs enfants, si elles ne collaboraient pas avec les services secrets d’occupation. Pendant des années. Pour certaines, ces tortures sexuelles ont duré 9 ans…

 

Pour émouvoir ses paroissiens, Tahar Ben Jelloun aurait pu égrener quelques uns des multiples forfaits sexuels commis par les troupes d’occupation occidentales en Irak. En général, ils sont systématiquement étouffés. De temps en temps, il arrive qu’on en coince un. Alors, on fait un exemple. Uniquement lorsqu’il y a crime de sang.

 

Comme la semaine dernière, en ce 21 mai 2009, où ont été condamnés aux USA, Steve Dale Green, 24 ans, et quatre de ses collègues. Ils ont violé une jeune irakienne de 14 ans, Abeer Qassim Hamza Al-Janabi, alors qu’ils servaient en Irak en tant que soldats, chargés d’apporter civilisation, liberté et démocratie…

 

Ils l’avaient repérée lors de leurs patrouilles. Elle leur plaisait. Ils ont organisé une descente chez elle et l’ont violée, collectivement, devant sa famille. Puis, ils l’ont jetée comme un kleenex. Mais, ils ont un peu dépassé les bornes…

 

En fait, ils l’ont tuée, après usage, avec son père, sa mère, et sa jeune sœur âgée de six ans. Tous. Ces vaillants soldats sont revenus sur les lieux pour brûler le corps. Ne pas laisser de traces…

 

Comme des centaines de femmes et jeunes filles Irakiennes. Violées, il ne leur reste que la prostitution. Phénomène social, inconnu sous la dictature de Saddam, atteignant à présent des chiffres considérables, là encore, occultés par la propagande.

 

L’obsession du sexe en Occident ?... Des milliers d’exemple. Rien que nos campagnes de pub, ne serait-ce que dans la presse féminine, en sont noyées. Mais, non. Pour être un obsédé sexuel, de la possession sexuelle, d’après la propagande, il faut être “enturbanné”.

 

Tahar Ben Jelloun a raison de s’indigner. C’est bien !  C’est beau, un acte solidaire, citoyen, défendre des “valeurs”. Il suffit de ne pas s’égarer dans le manichéisme, sinon l’indignation devient posture. De Tartarin on termine en Tartufe.

 

Regardez le “courage” de nos parlementaires exprimant leur “émotion” et leur “solidarité”, dans un message de soutien officiel de l’Assemblée Nationale, à l’opposante birmane Aung San Suu Kyi qui comparait pour un procès public dans son pays. Eux, si silencieux lors des massacres du Liban, d’Irak, de Gaza, d’Afghanistan. Femmes et enfants, il est vrai, à partir du moment où ils sont musulmans, du moins ceux qui ne mangent pas de camembert et ne boivent pas du vin, n’y ont pas droit…

 

Indignation sélective ?... Racisme ?...

 

Normal en Occident, en matière des “droits de l’homme”, il ne faut jamais confondre la “tendance” et le “tabou”… Le “In”, et le “Out”…

 

Problème : où passe la frontière entre la “tendance” et le “tabou” ?... Où se situe la norme ?... Beaucoup d’intellectuels semblent y perdre le nord. Surtout, quand le gagne-pain est en jeu…

 

 

 

Intellectuels ?...

 

Julien Benda  les fustigeait sous l’appellation de “Clercs”. Du moins, ceux qui trahissaient leur engagement dans des petits calculs partisans, courtisans  ou carriéristes. Au détriment de la défense des valeurs universelles, de la Dignité Humaine.

 

En 1927, il a publié ce grand classique de l’histoire des idées : La Trahison des Clercs (15). La droite de l’époque, extrême ou bien-pensante, fulminait de rage. Juif, elle le traitait de “Rabbi Bendada”. Homme rigoureux, exceptionnel de ténacité, il avait des tripes. Peu lui souciaient injures et diffamations. Peu lui importaient Prix Littéraires et autres colifichets honorifiques. Un exemple pour tous les intellectuels.

 

Et, si Tahar Ben Jelloun, délaissant les Tartines de Tartarinades, avec son talent d’indignation, son courage, nous comblait d’un ouvrage actualisant, dans une suite, celui de Julien Benda ?...

 

Au risque, peut-être, de se fermer les portes de l’Académie française, mais quel panache avec pareil titre :

 

L’Abjection des Clercs !

 

 

 

 

 

 

 

 

(8)  Je fais partie de ceux (nombreux) qui cherchent en vain le moindre écrit de Tahar Ben Jelloun, dans un média francophone, condamnant les atrocités des bombardements de Gaza… J’offre un grille-pain à manivelle au lecteur qui m’en trouvera un.

(9)  Grippe : le massacre des porcs se poursuit en Egypte, Le Monde, 17 mai 2009.

(10) Burgat, François, L’islamisme en face, La Découverte, première publication 1995, dernière mise à jour décembre 2007. Ouvrage indispensable pour comprendre le contexte et les enjeux politiques, au Moyen-Orient en particulier. Excellentes analyses et documentation, d’un niveau introuvable dans les médias français.

(11) Tahar Ben Jelloun, Afghanistan : l'opium et l'obsession de la sexualité féminine, Le Monde, 9 avril 2009.

(12) Je recommande un excellent ouvrage d’initiation ou de vulgarisation sur les religions et spiritualités, avec une iconographie très soignée, Les Grands Maîtres de la Spiritualité, Collection « La Mémoire de l’Humanité », Larousse-Bordas, 1998.

Y sont présentés quelques grands mystiques iraniens qui ont marqué l’histoire de la spiritualité : Al-Hallaj, Ibn Sînâ (Avicenne), Ghazâli, ’Attâr, Sohrawardi, Ibn’Arabi. Ainsi que Djalâl Ad-Dîn Rûmî (admiré de Goethe et Hegel), né en Afghanistan et fondateur en Turquie de la confrérie des Derviches Tourneurs.

(13) Corbin, Henry, En Islam Iranien : aspects spirituels et philosophiques, 2e éd., Gallimard, 1978, 4 vol.

(14) Washington Report on Middle East Affairs, July 2001.

(15) Benda, Julien, La Trahison des Clercs, Les Cahiers Rouges, Grasset, 2003 (première publication 1927).

 

 

 

 

 

Photos d’un échantillon de “Femmes Musulmanes” démontrant leur épanouissement sous la botte “démocratique et droits de l’hommiste” de la soldatesque occidentale. Clichés réalisés par différents auteurs, en Palestine, dont Nayef Haslamoun.

 

 

 

 

 

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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 00:30

 

"Au Rwanda, les interventions de journalistes et d'intellectuels haineux jouèrent un rôle essentiel dans la légitimation du génocide, notamment par la désignation quotidienne des Tutsis comme "cancrelats"..."

La Honte - Psychanalyse d'un lien social
Serge Tisseron - Dunod - 2007

 

 

 

Tartines de Tartarinades …

 

Non, ce n’est pas le plat du jour. Juste le “hamburger” quotidien… Junk Food, comme disent nos amis anglo-saxons. Traduisons par “nourriture industrielle”, pour rester poli…

 

Que souhaite nous voir ingurgiter la propagande.

 

De temps en temps, j’aime bien examiner, avec ma loupe et mes pincettes, le degré de “fraîcheur” de cette “nourriture intellectuelle”, servie par nos fast-foods médiatiques.

 

En ce moment, en Afghanistan et au Pakistan, se déroule un des plus atroces nettoyages ethniques de l’époque contemporaine. Plus de 3,4 millions de personnes sont chassées de la vallée de SWAT au Pakistan, frontalière de l’Afghanistan. En fait, un ensemble de vallées.

 

Plus de 3 millions, sous les bombes, dans la famine, la misère, l’exode. A peine le temps d’enterrer ses morts et de charger les blessés sur son dos.

 

Dans l’indifférence…

 

Encore s’agit-il de "statistiques" de l’ONU, dont on sait combien elles sont finement édulcorées. Un carnage et un désastre humanitaire qui vont dépasser ceux vécus, récemment, au Burundi, au Ruanda et au Congo.

 

Il est vrai que l’Occident, dans sa paranoïa musulmane, se doit de “casser” l’Afghanistan et le Pakistan. Comme pour l’Irak. En attendant de passer à l’Iran. Il convient, en conséquence, de “casser” les "résistants". Ceux qui s’opposent aux occupations militaires, aux déplacements de population, aux tueries organisées par des puissances étrangères.

 

Recette classique : les résistants sont qualifiés de terroristes. Mais, le mot s’étant banalisé, la propagande les carbonise médiatiquement dans un raccourci commode, ils sont transformés en “Talibans”. Peinturlurés, dans la fantasmagorie de l’hystérie des médias, en adjoints de Lucifer.

 

Pour raviver l'image phobique, on y rajoute une tranche de sexe. Comme autant de poivre ou de piment rouge. Les Talibans sont des obsédés du sexe, des violeurs. Rien de bien neuf.

 

On nous ressert “La Femme Esclave des Barbus”, dans un scénario assaisonné de psychanalyse de sandwicherie, à la Malek Chebel ou à la Abdelwahab Meddeb. Thème traité par Atiq Rahimi, dans le dernier prix Goncourt, encensé par l’appareil de désinformation. Comme il se doit.

 

Oui, mais le sexe fait vendre dans nos sociétés occidentales. Pour le moment, le marketing du lobby belliciste ne trouve pas mieux pour accrocher le chaland et justifier la barbarie de ses actes quotidiens.

 

Alors, la propagande active ses cuistots chargés d’emballer, de servir, cette cuisine avariée, redoublant d’efforts. Les ingrédients ne pouvant changer, on "relooke", jouant sur la présentation, l’éclairage, le décor, l’uniforme des serveurs. Jusqu’à la tête des serveurs…

 

Cette agitation, face à la réticence de l’opinion publique devant ces massacres à répétition perçus malgré censure et désinformation, me rappelle celle de Tartarin de Tarascon d’Alphonse Daudet et ses fanfaronnades pour chasser le lion en Afrique.

 

Partir à la chasse de ce monstre hybride : le “Taliban-obsédé sexuel-violeur”. Pour sauver la femme afghane, pakistanaise. Par extension : la femme iranienne. Par généralisation : la femme musulmane. A présent, défendre le sexe de la femme musulmane, menacé, maltraité, profané, par “les barbus enturbannés”…

 

Eternelle posture matamore de l’Occident.

 

On en rirait, si contexte et conséquences n’en étaient pas aussi tragiques.

   

 children-AfPakbis.jpg

 

 

Emballage au ruban de soie

 

Les serveurs de ces Tartarinades sont légions. Dans tous les segments de notre société. Je ne m’attarderai pas sur les multiples exemples. Dans ce grouillement, j’en ai retenu quelques uns. Bref rappel…

 

Kouchner, ministre des Affaires Etrangères de la France, on se doit de le citer. En France, il est le chef publicitaire des menus imposés par les officines de la propagande (1) :

“… L'avenir de la démocratie passe par les femmes. Sans les femmes en Afghanistan, il n'y aura pas de progrès. (...)", a déclaré M. Kouchner au dernier jour de sa visite, accompagné du représentant spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan Pierre Lellouche (2).

"Nous avons senti dans nos rencontres (...) un courage admirable chez les femmes afghanes", a-t-il souligné.

La situation des Afghanes est dramatique dans ce pays très conservateur. Outre les crimes d'honneur, courants dans les zones rurales, les défenseurs des droits de la femme y sont régulièrement la cible de violences.

… M. Kouchner s'est dit "très attentif" au "combat" des Afghanes, promettant que la France les "soutiendra à fond" si elles s'organisent en un quelconque rassemblement politique”.

 

Dans cette rhétorique, un point intéressant à relever :

“… Le ministre français a également rencontré le président afghan Hamid Karzaï à deux reprises, notamment pour évoquer la liberté de la presse --plusieurs journalistes afghans croupissent en prison pour offense à l'islam, religion officielle-- et l'élection présidentielle du 20 août.

… Ce scrutin sera "un moment décisif de notre présence", a-t-il jugé, car "si les élections sont souillées, apparaissent comme truquées ou incomplètes, si la sécurité n'est pas assurée, alors il sera difficile d'expliquer au peuple français, réticent à cet engagement, le maintien de notre présence" en Afghanistan”.

 

Passons sur l’inévitable relent de cuisine islamophobe :

“… pour offense à l’islam, religion officielle…”, et concentrons-nous sur le propos magique : “élections présidentielles du 20 août prochain”…

 

Ainsi, les femmes Afghanes iront voter “utile”, contrairement à leurs hommes. Ce ramassis de barbus sauvages qui n’ont rien compris à la rayonnante “démocratie occidentale”. Se dirigeant vers les bureaux de vote, lors d’une “Journée de la Jupe”, string déployé, accompagnées de la fanfare de la glorieuse association Ni Putes Ni Soumises… (3)

 

 Comment véhiculer pareilles fables, et faire semblant d’y croire ?...

 

Comment penser, un quart de seconde, que des élections libres, fiables, puissent se tenir dans un pays en guerre, occupé militairement ?...

 

Où sévit une terrible famine dans les campagnes : 8 à 10 millions de personnes souffrent de malnutrition d’après les statistiques officielles (4). Ecrasé de bombes au quotidien.

 

Où déplacements de population, massacres de civils, se succèdent, sans arrêt. Essentiellement des femmes et des enfants. Ces dégâts collatéraux pour lesquels forces d’occupation des USA et de l’OTAN simulent des excuses ou des regrets, dans leurs communiqués stéréotypés. Tout en continuant.

 

Ce ne sont, ce ne seront, qu’élections “truquées”, comme en Irak, où les chefs de tribus dans les campagnes, et les responsables de quartiers dans les villes, votent collectivement, sous la contrainte, apportant le paquet de voix dont ils sont détenteurs, d’après fiches et listings des forces d’occupation, en faveur du candidat qui leur est désigné.

 

Dans les bureaux de vote, car il en faut bien pour la mise en scène médiatique ou lors des tournées bien balisées des “observateurs indépendants”, les votants qui passent par l’isoloir doivent remettre à la sortie, au coin de la rue, les bulletins (interdiction ou impossibilité d’en prendre plus d’un par candidat…) de celui ou de ceux pour qui il ne fallait pas voter, suivant les instructions des autorités. Autres candidatures qui ne sont, dans la plupart des cas, que des figurants consentants. Dans un simulacre de choix électoral.

 

Dans le cas contraire, c’est la suppression assurée de la “carte de ravitaillement” et l’impossibilité d’obtenir le moindre papier administratif. Quand ce n’est pas le passage en salle de tortures…

 

Telle est la réalité de la parodie des “élections” en Irak et en Afghanistan. Telle est la réalité qu’on veut, à présent, imposer à Gaza. Un bulletin de vote “utile”, contre une “carte de ravitaillement”.

 

Mais, Kouchner est sûrement quelqu’un d’honnête.

 

Il n’a simplement pas le temps de vivre avec les populations occupées, terrorisées, affamées, déracinées, jetées sur les chemins sans abri, par la violence des armées occidentales. De s’informer, d’exercer son esprit critique. Il ne sait pas, ne cherche pas à savoir. Trop sollicité. Trop  occupé à diffuser la bonne parole des bienfaits de l’Occident. Pas le temps.

 

Oui. Probablement. C’est la faute à : “Pas le Temps”…

 

Autre genre. Même les snobs, retroussant les manches, rejoignent “la chasse aux barbus”.

 

Fi donc !

 

Dans une émission de TV (5), je regardais la délicate Eliette Abécassis, drapée de soie, ombrée de blush, irisée de mascara, nous recommander son choix d’ouvrages à lire. Parmi eux, celui écrit par une iranienne sur son viol en Iran. Inévitablement.

 

Je n’en ai pas retenu le titre. Simplement les non-dit. Soupirant, combien était détestable “le fanatisme religieux”. Sous-entendu susurré : on ne viole que par fanatisme religieux et cela, évidemment, ne peut se produire que dans des pays musulmans, et plus particulièrement en Iran Chiite…

 

Avec l’assurance, dans la formulation de ses commentaires, d’une double légitimité. Le sujet de sa thèse, nous précise son site officiel, porte sur “Le Mal”. Et, sa famille n’est-elle pas originaire d’un pays musulman : le Maroc ?...

 

Elle a même écrit, nous précise-t-elle, sur le “fanatisme musulman” : “… Dans « Le Trésor du Temple », j’évoque la question du fanatisme musulman à travers une secte. Cela était évidemment lié à une fraîche actualité. Je m’inspire constamment de ce qui anime mon quotidien en terme de faits, d’informations et d’actualités” (­­6).

 

Perle rare : une spécialiste du “Mal”, inspirée “constamment” par les faits, les informations, et l’actualité !…

 

Bizarre, cependant…

 

Elle adore Jérusalem (7), où elle s’est mariée. Bien. Séjournant souvent en Palestine. Formidable, pour une intellectuelle inspirée “constamment” par les faits, les informations et l’actualité. Les témoignages de première main vont fuser, se dit-on…

 

Curieusement, elle ne semble pas y constater, percevoir, sentir, “Le Mal”, lors de ses séjours. Pourtant…

 

Par delà massacres, destructions, humiliations, persécutions, les témoignages, soigneusement occultés par les médias occidentaux, de viols, de tortures sexuelles, de femmes et jeunes filles Palestiniennes dans les prisons israéliennes, abondent

 

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Ne parlons pas des viols des femmes Irakiennes, dans les prisons gérées par les occidentaux dans ce pays proche de la Palestine qu’est l’Irak. Que dire des milliers de femmes et d’enfants tués, mutilés, par les armées d’occupation occidentales, en Afghanistan, qui dure depuis plus de sept ans… Trop loin, peut-être ?...

 

Et, puis, ce serait indécent…

 

Le raffinement, la distinction, l’élégance, c’est cela : voir ce qui doit être vu, dire ce qui doit être entendu, détourner le regard de l’obscène.

 

Normal.

 

Bernard Kouchner, Eliette Abécassis, représentent les archétypes de ceux qui affirment, sur des registres d’expression différents, leur sympathie et leur activisme communautaires.

 

Libre à eux.

 

Laissons donc de côté la “Bonne Foi”, et admettons lucidement que c’est, de la part de ces “responsables” et “intellectuels”, de “Bonne Guerre”…

 

 

 

 

Photos:

i)  Norwegian Refugee Council : « 1000 enfants tués en Afghanistan en 2009 » (1000 children killed in Afghanistan) http://www.nrc.no/?did=9493701

ii) Fillettes Palestiniennes criant leur révolte au passage de la soldatesque d'occupation - AANews Services - juin 2010

 

 

 

 

N.B. Le texte étant tronqué par le serveur, il a été scindé en  deux.

Suite deuxième partie :

Tahar Ben Jelloun et les Talibans : Tartarin et les Lions… (2)

 => Hamburger au hachis de porc

 => Sauce “blue cheese”

 => Trous de gruyère ou de mémoire

 

 

 

 

 

(1)  Tournée diplomatique – Kouchner : “Sans les femmes en Afghanistan, il n’y aura pas de progrès”, Le Point, 16 mai 2009.

(2)  Cf. Pierre Lellouche in : Livre Blanc de la Défense Nationale ou Chèque en Blanc ?...

(3)  Lire le remarquable article de Mona Chollet, Ils ne comprennent que la force, du 12 avril 2009 sur le film, avec Isabelle Adjani, La Journée de la Jupe, http://blog.mondediplo.net/2009-04-12-Ils-ne-comprennent-que-la-force

(4)  Cogan, James, Millions face starvation in Afghanistan, 9 January 2009, http://wsws.org/articles/2009/jan2009/afgh-j09.shtml

(5)  France 2 – TV5 - Télématin

(6)  http://pagesperso-orange.fr/mondalire/abecassis.htm

(7)  “… Elle est attachée à cette ville comme à une personne. Elle s’y marie en 2002. Elle a rencontré son futur époux deux ans auparavant, au cours d’un vol Tel-Aviv-Paris…”. http://www.vsd.fr/contenu-editorial/en-coulisses/cv-de-stars/849-eliette-abecassis

 

 

 

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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 10:40

 

 

Bush s’en va.

 

Rejoindre Blair, dans une retraite dorée.

 

Ils furent les Maîtres du Monde…

 

 

 

 

Défenseurs de la “Civilisation”. Des “Valeurs de l’Occident”. Des “Lumières”. De la “Démocratie” et des “Droits de l’Homme”…

 

Tellement fiers de ce qu’ils ont fait ensemble, qu’ils n’arrêtent pas de se congratuler. Echangeant médailles et louanges.

 

Bush vient d’accorder la plus grande décoration civile américaine à Tony Blair : La Médaille de La Liberté. (1)

 

Pour “... sa contribution exceptionnelle à la sécurité et aux intérêts des USA, de la paix dans le monde, à la culture, et ses efforts particulièrement significatifs dans le domaine public et privé.”

 

La citation ajoutant dans le dithyrambe  : “… une force déterminée pour la liberté et l’édification de la compréhension entre les nations”.

 

Dans le bilan du règne de ces deux hommes, l’Histoire enregistre, avec accablement et effroi, une des plus catastrophiques crises économiques et sociales que l’Humanité ait connue.

 

Et, des millions de morts, de blessés, de traumatisés, des pays entièrement détruits, l’enfance saccagée pour des générations sur plusieurs continents.

 

Résultat des guerres qu’ils ont menées.

 

Au nom de La Liberté Sauvagerie

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Au cours de cette cérémonie, deux autres chefs d’Etat, ont reçu la même décoration : John Howard, australien, et Alvaro Uribe, colombien.

(2)  Remarquez le ruban, autour du cou de Bush, portant la chaussure en tant que grande décoration. Il représente les couleurs du drapeau national Irakien...

 

 

Cartoon : Steve Bell – The Guardian -14 janvier 2009

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 08:09

 

 

 

Irresponsable et impardonnable …

 

Des massacres et atrocités commis à Gaza, les médias ne montrent que des images lointaines ou furtives. Un jeu vidéo aseptisé, pour être vu par les moins de dix ans.

 

Un avion larguant une bombe, un hélicoptère ses tirs de missiles, ou un char l’éclair du départ de l’obus...

 

Une colonne de fumée, à l’horizon …       

 

Dans la bousculade, un brancard avec une forme non identifiable, dirigée vers un centre de soins, ou du moins ce qu’il en reste …

 

Pas de mort. Pas de blessé.

 

L’anonymat de l’atrocité.

 

Mise en scène du “crime parfait”. Ni vu, ni connu…

 

Censure, gérée par les médias.

 

Jamais, les Médias Publics et les “Pompes à Pub” privatisées ne nous montrent la réalité des massacres de ce “nettoyage ethnique”, où femmes et enfants sont les cibles prioritaires. Réglage du compteur démographique oblige… (1)

 

Oui. Ne pas altérer les mensonges de la propagande culpabilisant les victimes, et non les bourreaux. Dissimulant ces crimes contre l’humanité commis avec la complicité de “La Communauté Internationale”.

 

Alors, n’oublions pas !... (2)

 

Car, nous ne pourrons pas dire, à nos consciences et à nos enfants, que nous ne savions rien du Massacre des Innocents…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)   Maintenant que les photos, les vidéos, de ces crimes ont été diffusées dans le monde entier, on pourrait s'amuser, si le contexte n'était pas horrible, devant les contorsions hypocrites des médias occidentaux, notamment français.

Invoquant le fait, pour excuser leur censure et leur complicité, que leurs "reporters ne pouvaient pas entrer dans la Bande de Gaza"... Ou encore, qu'il était "difficile de contrôler les sources des photos"...

Alors que des journalistes non palestiniens notamment algériens, dont un vient d'être assassiné par la soldatesque, sont présents sur place depuis plusieurs mois. L'embargo de la famine imposé à Gaza dure, en effet, depuis 18 mois !...

Hypocrisie, cynisme, malhonnêteté sans bornes, de ces soi-disant spécialistes de l'information...

(2)   Consulter le blog de vanchopilanak pour y lire un texte et des témoignages formidables. Ainsi que des extraits de la Charte du Likoud, expliquant la planification et l'application de ces crimes contre l'Humanité.

 

 

 

 

Crédit photos :  AA News Services - Electronic Intifada - The Guardian  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 10:29

 

Gaza : Après plusieurs mois de blocus, les massacres…

 

 

 

 

Ceux qui ont conçu, planifié, organisé, exécuté

Et accomplissent ces massacres,

Ceux qui, complices,

Par la désinformation, la propagande, la solidarité clanique ou diplomatique,

Soutiennent, approuvent, ces tueries,

Sont à pendre,

Haut et court,

Pour Crimes contre l’Humanité.

 

 

 

 

 

 

 

Photo - Enfants tués à Gaza : AA News Services

 

 

 

 

 

 

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 08:55




Bonne Fête de Noël à tous les Chrétiens


et leurs familles

 

Célébrant la Naissance de Jésus …

 

 

 

 

 

Mon affection et  ma solidarité avec les Palestiniens Chrétiens qui, aux côtés de leurs frères Palestiniens Musulmans, vont devoir le vivre sous la botte de la soldatesque coloniale.



Avec une pensée particulière pour tous ceux enfermés dans le camp de concentration de Gaza et le blocus de la faim.

 

 

 

  Video : http://www.guardian.co.uk/news/video/2008/jan/21/gaza.fuel

 




 

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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 18:44



Les Droits de la Femme instaurés par l'Occident



Scène de racisme ordinaire en Palestine ...

 

 


 

Une Palestinienne insultée, frappée, humiliée par des colons européens.


 Foulard arraché, au risque de lui briser la nuque...







Palestine   -   Décembre   2008

 

 

 

 

 

 


Source : AA News Services

 

 

 


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29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 18:30

 

“La colonisation de la Nouvelle-Calédonie fut l’une des pires qu’il y eut au monde.”  (*)
Rosselène Dousset – Leenhardt - (Ethnologue)

 

 

 

 

Mai et Juin 1988. Vingt ans...

 
En Nouvelle-Calédonie, la Kanaky son nom réel.

 
Un archipel du bout du monde, peuplé de Mélanésiens, les Kanaks, lors de sa découverte par une expédition de l’explorateur britannique Cook, le 4 septembre 1774. Il sera annexé par la France, sous le vocable “colonie”, 79 ans plus tard : le 24 septembre 1853. Deux évènements marquaient l’histoire coloniale récente de notre pays.

 
Le 5 mai 1988, des troupes spéciales françaises (1) donnent l’assaut à une grotte, dans l’île d’Ouvéa (2), où s’étaient retranchés des indépendantistes Kanaks, avec leurs otages. Point culminant de troubles qui avaient mené le pays au bord d’une guerre civile entre des colons, avec leurs auxiliaires, et des résistants d’origine Kanak.

 
Les otages sont libérés. Mais les 19 indépendantistes sont tués, plusieurs “… après la prise de la grotte dans des circonstances déshonorantes pour l’armée française (3)”. Michel Rocard, dans une déclaration récente, parle de l’assassinat de deux indépendantistes blessés :

“… J’ai honte, aussi, quand deux militaires ont achevé à coups de crosse deux preneurs d’otage à Ouvéa.”

 
D’après des témoins, beaucoup plus : sommairement exécutés, ou achevés pour les blessés. Dont Alphonse Dianou, qu’on retrouvera le visage défoncé et les pansements arrachés.

 
Le 26 juin 1988, sont signés les accords de Matignon, mettant un terme provisoire aux déchirements que vit cette colonie. Un référendum d’autodétermination est prévu pour 2014.  Accord signé grâce à l’influence modératrice du leader indépendantiste, Jean-Marie Tjibaou (4).

 
 Méconnu en France, où la propagande coloniale ne laisse pas passer, dans ses médias, le discours et la présence d’une telle personnalité, il est considéré dans la région du Pacifique (5), comme une immense figure historique. Par son intelligence, sa sagesse, sa détermination, dans la grande lignée des Gandhi ou des Martin Luther King. De ceux qui ont su redonner la dignité à leur peuple et exiger le respect de leur identité, dans l’humanité à l’égard des autres.

 
Evidemment…

 
Un an plus tard Jean-Marie Tjibaou est assassiné, avec son adjoint à la direction du parti indépendantiste FLNKS, Yeiwéné. 

 

Il s’y attendait.

 

Plusieurs de ses lieutenants avaient été tués par des snipers de la gendarmerie, Eloi Machoro (6) et Marcel Nannoro, pour ne citer que les plus connus. Deux de ses frères avaient été assassinés, en 1984, avec huit autres Kanaks, dans une embuscade tendue par des colons. Brûlés vifs, encore blessés, dans leurs voitures, criblées de balles.

 
Le tristement célèbre, dans la région Pacifique, massacre d’Hienghène. Tous les assassins ont été acquittés pour “légitime défense”, à la suite d’un simulacre de procès, en 1987, analogue à ceux de l’Alabama, de l’Arkansas ou d’autres Etats racistes des USA, du temps de la ségrégation raciale. Tous les membres du Jury étaient des colons, les sinistres “caldoches”, qui ne dépareraient pas dans une assemblée du Ku-Klux-Klan. Il n’y a pas de juge ou d’avocat Kanaks, en Kanaky…

 
En dialecte local, Hienghène : … Pleurer en marchant

 
Son pressentiment s’est réalisé le 4 mai 1989. Une balle en pleine tête, tirée par un Kanak, à bout portant, lors d’une commémoration du massacre d’Ouvéa.

 

Comme souvent dans ce genre d’opérations, l’assassin est immédiatement abattu, sans sommation, par un policier présent. Pas d’enquête, pas de procès. Affaire classée...

 
Le référendum est ainsi repoussé en 2018, par les Accords de Nouméa du 4 mai 1998. Le temps, pour la puissance coloniale, de conserver son titre de troisième producteur mondial de nickel, dont elle pille l’île principale. Le temps, aussi, de s’assurer une majorité contre l’indépendance, par un basculement démographique. Schéma classique, que les USA ont pratiqué dans l’archipel d’Hawaii.

 
Kanaky : Morceau de paradis, tombé du Ciel, où la violence coloniale s’est imposée dans une rare sauvagerie…

 

Spoliation, violence et génocide culturel

 
En France, très peu d’informations, encore moins de recherches, de témoignages, de publications, sur ce pan de nos forfaits coloniaux en Kanaky. Il faut, souvent, recourir à des travaux d’universités australiennes ou néo-zélandaises pour avoir des documents, des analyses. Seul le folklore Kanak est, à présent, célébré par l’administration coloniale… Hors folklore : silence !

 
Kanaky, colonie de peuplement où la France a envoyé des bagnards, des exilés politiques suite à la répression de la Commune, puis de la main-d’œuvre "importée" d’Indonésie, du Vietnam les “chan dang”, des îles polynésiennes de Wallis, et, bien sûr, des “cadres” et autres métropolitains installés à prix d’or. L’essentiel étant de noyer les Kanaks dans un afflux de populations, étrangères à leur terre ancestrale. Pour les réduire à une “minorité”, exclue de l’avenir de son pays.

 
Dans la spoliation, analogue à celle des “Peaux-Rouges” d’Amérique du nord, ou des
Amérindiens d’Amérique “latine”… Avec une violence telle, que même l’Eglise et ses représentants les pères maristes, pourtant fervents de la colonisation, en étaient choqués :
“… chassés de leurs terres, de leurs villages, de leurs vallées, qu’ils ne cèderaient jamais à prix d’argent, il ne faut pas en douter. Tout en cédant à l’autorité et au mouvement qui les forcent à s’exécuter…” (7).

 
“… Dans le centre de l'île où de larges territoires ont changé de mains, les mélanésiens sont exsangues. Déportations et cantonnements ont dépeuplé le pays, rompu les réseaux, cassé les dynamiques sociales, brisé les groupes coupés de leur environnement familier.

Ponctuant une succession de révoltes menées un peu partout dans l’île entre 1856 et 1869 et toujours réprimées ou soldées par des dépossessions de terres, l’échec de la grande insurrection généralise, parmi les Kanaks, un découragement suicidaire.” (8)

 
Ces atrocités s’accompagnent de l’enrichissement d’une oligarchie locale, en cheville avec les responsables de l’administration et de l’armée :
“… une bourgeoisie d’affaires, même réduite à une poignée de collectionneurs de commerces, de professions libérales, de mines et de stations d’élevage, à travers un processus de captation et d’accumulation de biens auquel la spécificité pionnière confère une rapidité extrême ”. (9)

 

"Rapidité extrême" ?... En clair : “fabuleuse”. C’est ainsi qu’un colon, Gratien Brun, en 1880 :
“… possède plusieurs stations (fermes d’élevage, NdA) couvrant ensemble 24.000 hectares et contenant 20.000 têtes de bétail.” (10)

 
Kanaks, Taillables et corvéables à merci. Avec interdiction de pratiquer leurs langues, une vingtaine dans l’archipel, sous peine d’amendes, de brimades, de sévices…

 
Dans le mépris raciste absolu (11).

 

 

Négation de l’identité d’un peuple et des valeurs républicaines

 
Des européens courageux ont essayé de dénoncer, d’entraver, pareils comportements. Ils ont tous été la cible d’attaques et de menaces des milieux colonialistes.

 

Parmi les plus courageux, citons le missionnaire protestant Maurice Leenhardt (12), ainsi qu’un de ses élèves, Jean Guiart. Ils n’on cessé de critiquer l’administration, les milieux colons et l’idée même du colonialisme. Unanimement respectés par le peuple Kanak et dans le Pacifique. Luttant aux côtés des Kanaks, dont l’interdiction de se déplacer librement dans leur propre pays n’a été levée qu’en 1946 …

 
Deux témoignages :

 
Le premier, antérieur au soulèvement des années 1980, de Rock Pidjot, une des grandes figures de l’indépendance Kanak :
“… C’est un pays où les autochtones, qui représentent la moitié de la population, sont les seuls à ne pas être propriétaires des terres sur lesquelles ils vivent, mais où trois gros propriétaires fonciers possèdent le tiers des terres données en concession lors de la colonisation française (90.000 hectares sur 280.000)…

La Nouvelle-Calédonie attend toujours sa décolonisation.
Tous les autres pays du Pacifique sont devenus indépendants ou autonomes : Fidji, Samoa, Tonga, Nauru, Nouvelle Guinée.
Il n’y a plus que la France qui conserve, sous de nouvelles dénominations, de véritables colonies
…” (13)

 

Le second, de Marc Coulon :
“… Le 9 mai 1985… des commandos armés, menés par Henri Morini, chef du service d’ordre du RPCR (ancienne émanation de l’UMP local, NdA), ont attaqué un paisible meeting Kanak à Nouméa.
Cela n’a pas suffi.
Une chasse aux Kanaks s’est amplifiée démesurément, pendant des heures, dans plusieurs quartiers de la ville ; la droite déclenchait la guerre ethnique ou plutôt raciste. L’apartheid ne suffisait pas, il leur faut massacrer…

Les razzias des garde-mobiles (gendarmerie, NdA) dans les tribus (offensives à la grenade, attaques des femmes et des enfants, saccages des cases, destructions des matériels et mobiliers, passage à tabac…) ; les arrestations nombreuses et durables des militants politiques et leur séquestration dans des conditions sans rapport avec aucun discours sur les droits de l’homme, l’espionnage public et privé permanent des activités des leaders… ” (14)

 
La “gendarmerie”, considérée comme une armée d’occupation, une milice coloniale au service d’intérêts privés, et non pas d’un Etat démocratique. Honnie, méprisée, vomie, par le peuple Kanak…

 


Vingt ans après …

 
Certains hommes politiques français ont le courage d’avoir honte. Ils sont rares. Dans la même déclaration de Michel Rocard, qui a eu à s’occuper du “Dossier Néo-Calédonien” en tant que premier ministre, lors de la présidence Mitterrand, on peut relever cette volonté de contrition :
“… La France a fait des choses dont j’ai honte.
Quand l’armée chassait les tribus de la mer
(surnom des Mélanésiens, NdA) à coups de fusil pour faire place aux colons.
Le grand-père de Jean-Marie Tjibaou a couru comme ça, en portant un enfant de quatre ans. A côté de lui, un proche est tombé d’une balle dans le dos
…”

 
Mais, la honte ne change pas grand-chose…

 
Exemple, parmi d’autres : 16 janvier 2008. Une manifestation pacifique de militants syndicaux de l’USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités), salariés de l’entreprise de transport en commun Carsud, en conflit avec leur direction (groupe Véolia), est réprimée, avec une violence féroce, par la gendarmerie mobile.


On dénombre 20 blessés, dont cinq grièvement. A cela, s’ajoute arrestations et emprisonnements préventifs, en attente d’un jugement par le tribunal correctionnel de Nouméa.

 
Le 21 avril 2008, ce tribunal a rendu son jugement :  23 de ces syndicalistes sont condamnés à des peines de prison ferme, allant de 1 mois à 1 an, associées à une privation des droits civiques pendant 3 ans pour les responsable syndicaux…

 
Kanaky : symbole de la terreur raciste et du fanatisme colonial…

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)   Plenel, Edwy et Rollat, Alain, Mourir à Ouvéa – Le Tournant Calédonien, La Découverte, 1988.
(2)   Picard, Gilles, L’affaire d’Ouvéa, Editions du Rocher, 1988.
Exemple emblématique de l’ouvrage de désinformation et de propagande, destiné à discréditer l’aspiration à l’indépendance d’un peuple. La presse de l’époque reprenait, dans sa majorité, les mêmes clichés pour anesthésier l’opinion publique métropolitaine.
Avec, face à des “barbares”, “l’élite de l’élite de l’armée” représentant la défense de la civilisation : “… les muscles des maxillaires se sont contractés…” (p. 94).
(3)   Spencer, Michael & al., Nouvelle-Calédonie – Essai sur le Nationalisme et la Dépendance, Editions L’Harmattan, 1987. p. 299.
(4)   Rollat, Alain, Tjibaou le Kanak, Editions La Manufacture, 1989.
(5)   Cf. Michael Spencer (Op. Cit.). Le rôle et l’influence de Jean-Marie Tjibaou, en Kanaky et dans le Pacifique, systématiquement occultés par la propagande française (il n’est même pas cité dans l’article français de Wikipedia sur la Nouvelle-Calédonie !…), sont unanimement reconnus chez les chercheurs et responsables de la région Pacifique, notamment anglo-saxons, y compris en Australie et en Nouvelle-Zélande…
(6)    La stèle, commémorant ce crime d’Etat, porte comme mention : “ Eloi Machoro, combattant de la liberté, victime de l’ordre colonial d’Etat français, assassiné le 12 janvier 1985 ”.
(7)    Deckker, Paul & al., ouvrage collectif, Le Peuplement du Pacifique et de la Nouvelle-Calédonie au XIX° siècle – Condamnés, colons, convicts, chan dang, Actes du Colloque Universitaire International, publiés sous la direction de Paul de Deckker, Editions l’Harmattan, 1994, p. 318.
(8)    Soussol, Alain, Université de Montpellier, in Paul de Deckker, (Op. Cit.), p. 362.
(9)    In Paul de Deckker, (Op. Cit.), p. 363.
(10)  In Paul de Deckker, (Op. Cit.), p. 365.
(11)  Guiart, Jean, La Terre est le sang des Morts – La Confrontation entre Blancs et Noirs dans le pacifique sud français, Editions Anthropos, 1983.
(12)  Clifford, James, Maurice Leenhardt – Personne et Mythe en Nouvelle-Calédonie, Editions Jean-Michel Place, 1987.
(13)  Rollat Alain, Tjibaou le Kanak, (Op. Cit.), p. 149.
(14)  Coulon, Marc, L’Irruption Kanak – de Calédonie à Kanaky, Messidor Editions Sociales, 1985 p. 219.

 

 

 

NdA : Note de l’Auteur du post.
Photo de Jean-Marie Tjibaou
Drapeau de l’Indépendance Kanak
(*) In Le Dossier Calédonien, Jean-Paul Besset, Cahiers Libres, La Découverte, - 1988, p. 75.

 

 

 

 

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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 20:52



Les Droits de l’Enfant …



                    … appliqués par l’armée d’occupation

 

 

 


 

 

Le massacre quotidien des enfants Palestiniens …


Depuis début janvier, rien que dans le camp de concentration de Gaza : 58 enfants tués...

 

 

Palestine  -  Avril 2008

 

 

Crédit photo et vidéo :  AA News - Al Jazeera

Vidéo visible sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=qMwtjzLHH9o

 

 

 

 

N.B.  Entre le moment où ce post a été mis en ligne et les premières réactions des lecteurs, la vidéo mentionnée a été supprimée sur Youtube. Ainsi que le lien sur Al Jazeera. J’en laisse les références pour “mémoire”. Ce n’est pas la première fois que pareil procédé arrive. Il semble, toutefois, que ce mouvement s’amplifie.

 

Cette vidéo montrait les corps des enfants à la morgue. Le plus jeune avait 7 mois et le plus âgé 5 ans. Elle montrait la réaction des voisins et des témoins. Désespoir et colère. Elle donnait les récits des témoins, et c’est ce qui devait gêner la censure, confirmant que c’était un obus tiré d’un char sur la maison, qui avait provoqué ce massacre. Le tir s’est produit au moment où la mère et ses enfants prenaient leur petit déjeuner.

 

La thèse des troupes d’occupation étant d’affirmer que ce sont des explosifs transportés par des terroristes qui étaient responsables de la destruction de la maison.

 

A la suite de ce très révélateur acte de censure, je formulerai trois remarques :

 

i) Le poids de la censure, en Occident, devient écrasant. Seules les causes soigneusement balisées par le marketing politique sont rendues accessibles à l’opinion publique. Les autres sont hermétiquement censurées. Avec célérité, comme on vient de s’en rendre compte.

En particulier, les horreurs et crimes contre l’humanité commis quotidiennement par l’Occident, contre des populations civiles, contrairement aux diverses Conventions de Genève, au Moyen-Orient et en Palestine, tout spécialement. D’ailleurs, il suffit d’une revue de presse pour voir qu’aucun journal n’évoque ce Massacre des Innocents qui dure depuis des semaines.

Les leçons de “Liberté d’Expression” ou de “Liberté de l’Information”, données par l’Occident aux uns et aux autres ne sont que pure hypocrisie.

 

ii) Il est regrettable qu’une chaîne comme Al Jazeera, ne possède pas sa propre vidéothèque rendant accessible, en permanence, comme dans d’autres médias, les reportages de ses journalistes.

Il est vrai que la dernière visite de la Ministre des Affaires Etrangères d’Israël au Qatar (occupé militairement par les USA qui y ont leur QG militaire pour le Moyen-Orient), et à la direction générale de la chaîne, explique cette pratique. Le fait de mettre des reportages sur Youtube rend la censure beaucoup plus facile de la part des milieux sionistes. Confirmation, une fois de plus, que la censure est un des instruments privilégiés du terrorisme d’Etat.

 

iii) Rappel d’une évidence : les leçons de “Droits de l’Homme” ne s’appliquent pas aux forfaits commis par les pays occidentaux. Cette rhétorique n’est qu’un instrument de propagande destiné, par les Occidentaux, à diaboliser des adversaires ou des concurrents dans la plus totale malhonnêteté intellectuelle.


 


 


 

 

 


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