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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

7 février 2007 3 07 /02 /février /2007 11:49

 


Il ne pouvait pas dire qu’il ne savait pas. Alors, il a dit non à ses supérieurs qui voulaient l’envoyer en Irak.

 

Pour lui, cette guerre n’est pas une guerre de défense d’une nation, mais une guerre fondée sur le mensonge et l’illégalité, car contraire au droit international. Le courage du lieutenant Ehren Watada, 28 ans, est impressionnant. Son contrat d’engagement n’est pas terminé, il revendique donc sa liberté de conscience alors qu’il porte l’uniforme.

Faisant référence à deux notions (1), c’est, pour lui, un acte citoyen mais, aussi, l’expression de la responsabilité d’un « leader » :

"… It would be a violation of my oath because this war to me is illegal in the sense that it was waged in deception, and it was also in violation of international law … Officers and leaders have that responsibility to speak out for the enlisted and certainly when we do so it comes with more consequences, which is what a leader should do. A leader can't just go with the crowd. (2)"



 

L’analyse de son acte, au-delà de son aspect émotionnel, met en relief un point d’histoire et une série de failles quant au délabrement du fonctionnement des « démocraties ».

Il est intéressant de rappeler qu’Ehren Watada est originaire d’Hawaii.

 

C’était un « royaume » indépendant, avec sa langue, sa religion, sa civilisation, sa culture, son système politique et économique.  Jusqu’à ce qu’il soit envahi par des aventuriers, avec leurs milices privées, qui se sont transformés en grands planteurs de cannes à sucre et d’ananas.

 

Provoquant, avec leurs hommes de main un coup d’Etat en 1893, renversant la reine Lili’Uokolani, et obtenant son rattachement au territoire américain en 1898. Le nombre et la technologie des armes, que ne possédait pas ce peuple, ont fait la différence. La résistance fut brisée, comme contre les « peaux rouges » nord américains, par des violences et des destructions innommables.

Le gouvernement de ce territoire fut nommé par le Congrès, le 30 avril 1900, sous forme d’un «
 Act to provide a Government for the Territory of Hawaii ».

 

Schéma habituel des proconsuls, en quelque sorte. Tout fut fait pour gommer cette civilisation polynésienne : langue, religion, coutumes… Le rouleau compresseur de la répression et de l’humiliation. Les Hawaiiens furent même écartés du travail, sur les grandes exploitations où furent amenés, chinois, philippins, japonais et techniciens européens.

 

Seul horizon : la misère, l’alcoolisme ou le suicide. Souvent les trois, à la fois. La législation du travail, mise en place la même année, était raciste et esclavagiste. Ce fut le règne des grandes exploitations fruitières de l’époque dont la sinistre Dole Fruit Company, similaire à la non moins sinistre United Fruit Company qui colonisait, alors, l’Amérique Centrale.

 

Finalement, la prédation étant achevée, Hawaii devint le 50° Etat américain le 21 août 1959 (3).

Pour l’inconscient collectif des descendants des polynésiens survivants d’Hawaii, le tragique destin de l’Irak éveille des résonances avec celui de leur nation…

Cet acte de courage, met en évidence, au moins, trois distorsions de nos systèmes politiques qui agissent en interaction :


i)      La liberté d’expression et de conscience est un droit refusé lorsqu’il va à l’encontre d’intérêts de groupes organisés. Même lorsqu’il s’agit de rappeler le droit international ou le respect de la vie ou de la dignité humaine.

ii)  Lorsque les forces armées passent sous le contrôle de groupes organisés, elles se transforment en milices privées au service d’intérêts qui ne sont pas ceux d’une nation, mais ceux d’intérêts économiques : compagnies pétrolières, marchands d’armes, groupes de travaux publics, etc.

 

Les marges bénéficiaires, les fortunes fondées sur la corruption, sont faciles, sans limites et incontrôlables, car aisément couverte par l’inusable « secret défense ».

 

De la « défense nationale », on passe ainsi à la mise à disposition des armées au profit d’intérêts privés ou au service de dictateurs ; comme en Afrique, ou en Amérique latine, à la solde des multinationales occidentales notamment minières.

iii)       La décision populaire de la guerre. De tout temps, ce fut une décision démocratique et collective dans les sociétés ayant fonctionné avec le suffrage direct des citoyens. Probablement, la plus importante.

 

Athènes est un exemple. Même pour les expéditions qui ne relevaient pas de la défense du territoire, les citoyens étaient appelés à voter pour se prononcer. Certaines se révélèrent désastreuses, comme celle contre la Sicile conduite par Alcibiade. Mais, ce fut, après des débats publics et un vote au suffrage direct des citoyens, une décision collective.

 

Une guerre, en démocratie, doit faire l’objet d’un vote de type référendaire.  Excepté, bien sûr, en cas d’attaque surprise.

 

Dans nos démocraties, on assiste à un véritable « trou noir » : aucun débat public sur le droit de faire la guerre,  sur le budget de la défense nationale, sur l’utilisation des forces armées. Personne ne pose la question et les politiciens évitent de l’évoquer. Ainsi, les grandes manifestations contre l’Irak, partout en Occident, n’ont rencontré que la plus grande surdité des dirigeants.

Référendum ?  Non, vous n’y pensez pas… Pour, détourner l’attention, tout en se donnant bonne conscience, si la pression devenait trop forte, l’oligarchie en place commissionnera ses médias pour lancer des campagnes de diffamation contre la Russie, la Chine, ou autres diables, qu’on sort de leurs boîtes au bon moment.

 

Peut-être organisera-t-on un référendum, il faut bien l’utiliser, sur la protection des baleines ou des "canards sauvages", comme aurait dit De Gaulle…

 

 


1.  The Guardian, 3 février 2007.

2.   " Ce serait une violation de mon serment, car cette guerre pour moi est illégale du fait qu'elle est fondée sur le mensonge et en violation du droit international... Officiers et leaders ont la responsabilité de parler au nom de ceux qui se sont engagés et il est certain que lorsque nous le faisons cela a d'importantes conséquences, ce qui est du ressort d'un responsable. Un leader ne peut pas se contenter de suivre le mouvement..."

3.  Le Congrès américain s’opposait à l’intégration de Hawaii, en tant qu’Etat américain, tant que la population polynésienne était majoritaire. Le basculement de population a donc pris deux générations, environ.

 

 

 

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