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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

22 janvier 2017 7 22 /01 /janvier /2017 16:00

 

 

 

" Il n'y a plus guère en Occident que deux sortes de gens, assez peu intéressantes l'une et l'autre : les naïfs qui croient à leur « mission civilisatrice », inconscients qu'ils sont de la barbarie matérialiste dans laquelle ils sont plongés, et les habiles qui exploitent cet état d'esprit pour la satisfaction de leurs instincts de violence et de cupidité. "
René  Guénon   (1)

 

 

 

 

 

Obama vient de quitter ses fonctions.

 

" Prix Nobel de La Paix "...

 

Dont le slogan du marketing politique, ou du formatage publicitaire de son image, était : "Yes We Can"...  "Oui, nous le pouvons"...

 

Il restera, dans l'Histoire, un des présidents des USA qui a couvert les plus colossaux crimes de guerre et autres atrocités, ravages et chaos aux milliers de morts, de blessés et de traumatisés ; dans de multiples pays dévastés et ruinés par les délires coloniaux de l'oligarchie dont il représentait les intérêts. (2)

 

Avec le déploiement de centaines de bases militaires, officielles et occultes, sur toute la planète. Au moyen d'un "budget de guerres" aux centaines de milliards de dollars annuels, dans la précarisation et l'appauvrissement de son propre peuple...

 

Tous les mardis, nous dit-on, il procédait à la signature de la liste des cibles des villages à "droner", en Afghanistan, au Yémen, et ailleurs... En bon fonctionnaire zélé au service d'un appareil étatique semant la mort et la désolation, pour assurer la spoliation des pays à piller et des populations à anéantir ; économiquement, physiquement, psychologiquement, culturellement...

 

Dans l'impunité souriante et La Bonne Conscience.

 

"Il ne pouvait pas gouverner", nous assure-t-on encore pour excuser ce "beau parleur". Soi-disant pris en tenaille par une multitude de groupes de pression, aussi sanguinaires et voraces les uns que les autres...

 

Ce n'était pas " Yes We Can ", mais : " Yes We Kill "...

 

bush_obama-masques.jpg

Tchao Pantin !...

 

And, Go to Hell !...

 

 

 



1.  René Guénon, La Crise du Monde Moderne, 1927, p. 77,
téléchargeable gratuitement - format pdf
2.  Georges Stanechy, Obama : Guerrier de l'Apocalypse, 3 avril 2010,
http://stanechy.over-blog.com/article-obama-guerrier-de-l-apocalypse-47930151.html

N.B. La caricature, sous forme d'un montage photographique, est due à l'artiste britannique et militant infatigable pour La Paix entre les Nations : Leon Kuhn. Dont nous regrettons tous le départ prématuré, à l'âge de 59 ans, le 19 décembre 2013.
Cf. : https://www.theguardian.com/world/2014/feb/10/leon-kuhn-obituary

 

 

 

 

 

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 05:00

 

 

 

 

Le président Ogaza, lauréat du prestigieux et très envié "Prix Trucmuche de La Paix", scrutant, à la loupe de sa srupuleuse conscience, l'injustice et la violence sur notre planète...

 

Identifiant le Bien et le Mal, la Spoliation et la Misère, le Crime et la Victime, la Torture et la Dignité Humaine, l'Agression et la Légitime Défense, la Réalité et la Fiction...

 

L'Ethique du Président Ogaza...

 

Pour, tel Jupiter, édicter son jugement devant ses vassaux et fidèles prosternés.

 

Sans appel.

 

Dans la silencieuse dévotion des "Laïcards"...
 

Ces fanatiques prêtres et inquisiteurs de la "Laïcité", tartufesque nouvelle religion imposée par l'oligarchie, dont l'hystérique credo pour la "séparation du religieux et de l'Etat" s'arrête face aux dogmes gravés sur les portes du Temple de Wall Street...

 

Et, aux pieds de la divinité qu'ils idôlatrent...

 

Jupiter Ogaza.

 

 

 

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 19:08

 

 

« Nous sommes humains dans la mesure où ce qui se passe aux antipodes nous concerne. »
Augustin Berque  (1)

 

 

 

 

 

Impressionnant !

 

Ce sont 82,3 % des inscrits qui ont voté, dont 99,4 % se sont prononcés pour le rattachement à la mère-patrie !...

 

Non, il ne s’agit pas du référendum en Crimée sur son rattachement à la Russie.

 

Mais, de celui organisé par la France le 8 février 1976 pour officialiser la sécession de Mayotte, arrachée à l'Union des Comores qui en réclame toujours l’appartenance. A plus de 7000 km des frontières de la France, dans la partie nord du canal du Mozambique, bras de mer entre la grande île de Madagascar et l’Etat du Mozambique sur le continent Africain. Aux enjeux énergétiques et stratégiques majeurs… (2)

 

 

Nos ancêtres les Gaulois…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Pour enfoncer le clou la France a organisé un autre référendum, le 29 mars 2009. Transformant cette lointaine possession coloniale, acquise le 25 avril 1841, en "département d’outre-mer et région d’outre-mer" avec un vote favorable de 95,6 %. Statut officialisé, dans nos institutions, le 31 mars 2011.

.

Ce méticuleux travail cosmétique aboutissant au statut européen de "région ultrapériphérique", permettant ainsi l’intégration de Mayotte dans l’Union Européenne, le :

.
1er janvier 2014 !...

Tout chaud ! Sortant à peine du four de nos "cuistots-néocoloniaux"...

 

Notre longue histoire coloniale a forgé, par cooptations successives, une nomenklatura habituée à tailler, organiser, délimiter, territoires et terrains de chasse à sa convenance. Pour son rapide enrichissement personnel et familial, évidemment. Et, accessoirement, celui de ses seconds couteaux et domesticité.

 

Se répartissant ou se disputant, depuis des siècles, avec d’autres complices-prédateurs ces prises de piratage, parmi les plus actifs : Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Pays-Bas. Ultérieurement, Etats-Unis et Japon (3)…

 

Dans l’histoire contemporaine occidentale, "l'opération de sécession" représentant un des outils les plus employés. La plupart du temps, bien sûr, sans consulter les populations concernées… Une des plus importantes opérations de sécession "architecturée" par la France a été, par exemple, celle du Liban arraché à la Syrie. (4) Pensant s’y installer à demeure. Mais, les évènements en décidèrent autrement.

 

Sans vouloir dresser une typologie des différentes approches de main mise sur « La Richesse des Nations », notons l’originalité de la méthode britannique. Très « Business Minded », anticipant les enjeux énergétiques entre puissances, les anglais démembraient des Nations en fonction de la superficie des nappes de pétrole et de gaz. D’où cette poussière d’émirats au Moyen-Orient, jusqu’en Indonésie où ils ont créé le sultanat de Brunei pour lui enlever les champs pétrolifères ainsi qu’à la Malaisie…

 

Pratiques de spoliation coordonnées, régulées, de nos jours, mais tout aussi implacablement, par l’Union Européenne pour ce qui relève de l’ancien domaine colonial des Etats membres. Sous emballage se voulant, à présent, indiscutablement scientifique et valorisant : « Accords de libre échange ». (5)

 

Qui ne sont, en fait, que la modernisation du pillage par des Etats "forts" à l’encontre d’Etats "faibles". Forcés d’abandonner leur souveraineté économique et financière. Comme au temps des "politiques de la canonnière", démantelant leurs droits de douane, tuant leurs industries, bradant leurs ressources naturelles et agricoles. En conséquence, renonçant à leur développement.

 

S’emparer des marchés et biens publics, après privatisations ou coups d’Etat suivant le niveau de bonne volonté des pouvoirs locaux. Telles sont les nouvelles approches coloniales…

 

Il est donc particulièrement amusant d’observer la réaction des occidentaux, s’insurgeant la main sur le cœur, l’indignation à la boutonnière, devant le résultat du référendum en Crimée : « contraire au droit international ». D’après eux, et leur exercice du droit international "à géométrie variable".

 

Avec une rage, surprenante chez les uns et les autres. Tout particulièrement, celle de notre suzerain : les Etats-Unis…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Du Panama au Kosovo, du Soudan à la Libye…

 

« Washington "rejette" le référendum », nous est-il martelé dans nos médias de la propagande ! (6) Les plus bellicistes s’énervent même ! Souhaitant, fous furieux, en découdre avec la Russie.

 

Notamment,  les Laurel et Hardy de la politique étrangère américaine : Robert Menendez, sénateur "démocrate" du New Jersey et président de la commission des affaires étrangères du Sénat, flanqué de son compère Bob Corker, sénateur "républicain" du Tennessee, membre de cette commission. (7)

 

Pourquoi pas ?... Libre à eux d’exprimer leur déplaisir… La Terre n’en continue pas moins de tourner…

 

Aboiements et vociférations, d’autant plus surprenants que les Etats-Unis sont des adeptes fidèles des sécessions. Sauf chez eux !

 

Infatigables et déterminés, concepteurs, promoteurs, planificateurs, artisans, des plus retentissants démembrements de ces dernières années. Dans le mépris du droit international. Généralement, si le pays visé n’a pas été pulvérisé préalablement sous les bombes et dans le chaos, sans référendum : Yougoslavie, Soudan, Irak, Libye, Syrie…

 

La liste est interminable. Dans leurs projets les plus obsessionnels, nous le savons tous, figurent ceux de l’Iran et de la Russie. Et, inévitablement : de la Chine…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Pour ma part, une des opérations de sécession, véritable cas d’école, parfaitement organisée et mise en œuvre par les Etats-Unis est celle du Panama. A plus de 3500 km de leurs frontières. Au début du XX° siècle. Obama aurait-il oublié ses livres d’histoire ?...

.

Bref rappel.
.
Sous l’impulsion de Simon Bolivar, suite à des batailles acharnées et des répressions féroces, les colonies espagnoles d’Amérique du sud obtiennent leur indépendance de la métropole en 1821. Le Panama, avec une partie du Nicaragua, constituait une province de l’Etat dénommé alors "Grande Colombie". Comprenant aussi l’Equateur et le Venezuela, avant leur séparation ultérieure.

Etat instable qui connut plusieurs guerres civiles, dont celle des "Mille Jours" (1899-1902) évoquée dans le chef-d’œuvre de l’écrivain Colombien Gabriel Garcia Márquez, "Cent ans de solitude". Profitant de son épuisement économique et de son endettement, les Etats-Unis imposent, en 1903, au gouvernement Colombien le traité Hay-Herran.

 

L’objectif principal des américains étant d’obtenir la concession des travaux du percement du Canal de liaison Atlantique-Pacifique à travers l’isthme de Panama. Et, son exploitation ultérieure. Travaux qui avaient été commencés, puis abandonnés, par les Français, suite à un énorme scandale financier, mettant à jour la profonde corruption du monde politique et des médias. Rien de nouveau…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Coup d’éclat ! Considérant ce traité comme une violation de sa souveraineté et une spoliation économique, le Congrès Colombien en rejette les clauses le 12 août 1903. Les Etats-Unis enclenchent immédiatement l’opération de sécession, en soutenant un mouvement « autonomiste ». Secrètement financé de longue date. Lancement de l’opération prévu pour le mois de novembre 1903.

Impeccable planification.

 

Arrestation de tous les représentants des autorités officielles sur place, hostiles à ce coup d’Etat. Les chemins de fer du Panama sont bloqués. Le câble sous-marin de télécommunications est saboté. Un puissant bâtiment de la marine américaine, le Nashville, assure le blocus de tous les accès maritimes, sous prétexte d’assurer la « neutralité des chemins de fer »… Bloquant, ainsi, toute information et réaction du gouvernement central.

 

Cascade d’enchaînements parfaitement huilés. Un véritable "sprint"…

 

La République du Panama est proclamée le 4 novembre 1903. Le gouvernement central, à Bogota, ne l’apprendra que le 6 novembre. Les Etats-Unis reconnaissent la nouvelle république, le 13 novembre 1903. La France, la reconnaît le lendemain… Puis, le reste du clan…

 

Evidemment, Time is Money, le 18 novembre suivant les Etats-Unis représentés par le secrétaire d'État John Hay, signent avec la jeune République plus que complaisante, représentée par Philippe Bunau-Varilla, le traité de "concession-spoliation" du projet de canal transocéanique...

 

Vite fait, bien fait.

 

Il faudra attendre 1977 pour que le Panama puisse récupérer sa souveraineté, au moins, sur la zone entourant le canal. A défaut du canal lui-même. Grâce à la ténacité du chef de l’Etat de l’époque, Omar Torrijos.

 

Grand ami de Gabriel Garcia Márquez, magnifique personnalité, hors du commun,  préfigurant Chavez par sa sollicitude à l’égard du "petit peuple", au sens affectueux du terme, des paysans. Dont il était issu. Lançant de multiples projets sociaux. Ecoles, dispensaires, en priorité. Politique doublée d’une constante chasse à la corruption. Il travaillait, avec les Japonais, sur un projet du doublement du canal.

 

Pour cela, diabolisé dans les plus invraisemblables mensonges.

 

"Intègre" ! Le "social", la "souveraineté" sur le canal, le "doublement" du canal… Puis, quoi encore ?..

 

Il les a tellement excédés qu’ils lui ont fait exploser son avion.

 

Le 31 juillet 1981.

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Omar Torrijos - Assassiné le 31 juillet 1981

 

 

 

Vous dites : « contraire au droit international » ?...

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Augustin Berque, Ecoumène - Introduction à l’étude des milieux humains, éditions Belin, 2009, p. 14.

(2)  Raphaël de Benito, Le Canal du Mozambique – Un enjeu stratégique pour la France, 13 juin 2012,
http://survie.org/billets-d-afrique/2012/214-juin-2012/article/le-canal-du-mozambique-un-enjeu
(3)  Georges Stanechy, Tibet : Excuses d’un Français au Peuple Chinois, 11 avril 2008,
http://stanechy.over-blog.com/article-18658527.html

(4)  Georges Stanechy, Syrie : La France Asservie, 22 juillet 2011,
http://stanechy.over-blog.com/article-syrie-la-france-asservie-80003070.html

(5)  Marie Bazin, Afrique Caraïbes Pacifique – L’Union Européenne poursuit son offensive, 1er août 2012,
http://survie.org/billets-d-afrique/2012/214-juin-2012/article/afrique-caraibes-pacifique-l-union

(6)  Crimée : Washington "rejette" le référendum, Le Point, 16 mars 2014,

http://www.lepoint.fr/monde/crimee-washington-rejette-le-referendum-16-03-2014-1801721_24.php

(7)  We need to stand up to Russia, Press TV, 16 mars 2014,
http://www.presstv.ir/detail/2014/03/16/354940/us-must-stand-up-to-russia-senators/

 

Caricature de Sani : http://sanidessinateur.blogspot.fr/

 

 

 

 

 

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 05:00

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Le socle majoritaire de ma voix unique en a tremblé d’hésitations !...

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Quelle est la personnalité qui a marqué l’année 2013 ?... Pour qui voter dans ce délicat exercice de fin d’année ?...

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Choix difficile, tant femmes et hommes étaient nombreux à se révéler éligibles. En France, comme dans les autres pays et continents. Ce qui donne beaucoup d’espoir pour l’avenir. Prouvant que l’humanité n’est pas résignée à subir lubies, pulsions, bellicistes et spoliatrices, d'une caste s'arrogeant tous les droits...

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Poutine, en premier lieu. Evidemment.

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Qui, souverain de force sereine, a évité à la planète deux guerres régionales. Et, probables guerres mondiales par le jeu d'alliances plus ou moins officiellement imbriquées. L’attentat de Sarajevo avait provoqué l’immense carnage de la première guerre mondiale dans un diabolique jeu de dominos. Cette fois-ci, l’apocalypse aurait eu pour détonateurs les bombardements "OTANesques" de la Syrie et de l’Iran.

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Mais, après délibérations mouvementées, ma voix unique a estimé qu’il était "hors concours".

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Le Président Poutine n’est pas "l’homme de l’année" 2013, mais "l’homme de la décennie". La première décennie de ce siècle. Immense stature d’Homme d’Etat, considérable par son rôle positif, constructif, pour son propre pays et pour la paix dans le monde. A tel point qu’après plus de 10 ans d’exercice du pouvoir, son peuple lui accorde sa confiance avec plus de 60 %... (1) Ses pairs occidentaux en sont verts de rage !

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D’où les interminables coassements de la diabolisation médiatique…

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Finalement, à l’unanimité de mon unique voix ce sont "trois" personnalités qui ont été élues, à égalité : ex aequo !… Cette année, donc, j’écris le titre avec un « S » : "Personnalités" de l’Année.

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Trois hommes, jeunes, américains, luttant pour un Idéal. De Liberté, de Paix, de Justice. Pour leur pays et le reste du monde. Devenus des symboles. Représentant cette "Amérique" que l’on aime. Celle du Peace and Love

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A l’opposé de ces milliardaires aussi haineux que mafieux, boursouflés d’arrogance, qui ont fait main basse sur les institutions représentatives des Etats-Unis. Transformant ce grand pays en Etat policier, pour y imposer leurs ravages dans l’impunité. Celui de l’injustice sociale et économique à l’encontre de leurs concitoyens et l’hyperviolence coloniale en dehors de ses frontières. Dans le culte méprisant de l’écrasement des plus faibles.

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Magnifiques exemples : tous trois luttant au péril de leur vie, de leur intégrité physique, dans les pires persécutions. Un trait commun : tous les trois rompus, par leur formation et leur métier, aux technologies du traitement numérique d’informations et des données informatiques, notamment via Internet.

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Utilisant leur expertise pour défendre la liberté et la diversité d'accès à la connaissance, "l’esprit critique" fondement de toute pratique authentiquement démocratique, la dénonciation des mensonges et crimes des castes au pouvoir en Occident.

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Saluons leur sacrifice et leur courage :

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Personnalités de l'Année 2013...

Bradley Manning, militaire de 26 ans, condamné le 21 août 2013 à 35 ans de prison.

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Pour avoir dénoncé les crimes de guerre de l’armée des Etats-Unis en Irak. En divulguant informations et vidéos occultées par le haut commandement. Tout particulièrement, le mitraillage par un hélicoptère de civils, le 12 juillet 2007 à Bagdad, terrible vidéo diffusée sur Internet : 18 morts dont deux journalistes de l’agence Reuters. (2)

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Incarcéré, avec le "statut" de Maximum Custody Detainee, dans des conditions innommables d’isolement carcéral maximum. Assimilable, de fait, à un contexte de torture psychologique quotidienne. (3)

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La résistance de Bradley Manning rappelle que nombreux sont les militaires américains refusant de servir dans des guerres d’invasion et de destruction de pays qui n'ont rien à voir avec la "défense nationale" pour laquelle ils se sont engagés et ont été formés. Pour mémoire, saluons au passage l’impressionnant esprit chevaleresque du lieutenant Ehren Watada, 28 ans au moment des faits, refusant "au nom de sa conscience" de participer à une "guerre injuste" en Irak. (4)

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Personnalités de l'Année 2013...

Aaron Swartz, génie de l’informatique et d’Internet, retrouvé pendu chez lui, le 11 janvier 2013. Il avait 26 ans. Famille et proches restent persuadés qu’il a été assassiné. Trop gênant par son militantisme remarquablement organisé et efficace, son exceptionnel charisme fédérant dans sa lutte, progressivement, toute sa génération. (5)

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Mort, d’avoir combattu sans relâche les lois liberticides que les politiciens corrompus de son pays empilent méthodiquement pour étouffer, à part leur propagande, la liberté de diffusion d’une information diversifiée ou indépendante de leurs médias asservis, et l’accès au savoir non formaté par leur domesticité. Implacable édification d’un des Etats policiers les plus féroces du monde.

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Assassiné, pour s’être insurgé contre les manipulations particulièrement destructrices, mortifères même, des services spéciaux, sur le réseau Internet. Multipliant dans l’inconscience la plus totale, en véritables apprentis-sorciers, des "virus" aux conséquences incalculables pour l’humanité. Ne serait-ce que par leur effet boomerang. Notamment ceux destinés à entraver le fonctionnement des centrales nucléaires.

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Pendu, pour s’être révolté contre les « kill lists ». Ces listes de condamnations à mort de tous ceux nationaux et non nationaux qui, sans procès ni jugement, sont désignés aux tueurs officiels, sous l’étiquette "forces spéciales" ou "drones", par le pouvoir en place. Liste d’assassinats dont, probablement, Aaron Swartz a été l’un des inscrits prioritaires à éliminer…

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Personnalités de l'Année 2013...

Edward Snowden, 30 ans. Celui des trois qui a eu, dans son acte de résistance, le plus de chance. Vivant et en liberté ! Même si c’est en exil. Nous avons pu suivre son odyssée, pour échapper à la torture et certainement à la mort, durant une partie de l’été. Réfugié à Hong-Kong en juin, il a pu être "exfiltré" et obtenir l’asile politique le 31 juillet 2013 en Russie.

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Spécialiste de haut niveau, placé au cœur du système nerveux de l’appareil d’espionnage, et plus spécialement d’écoute : CIA et NSA. Il en est sorti en courant, atterré devant ce monde de termitière que nous construisent nos nomenklaturas.

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Révélant à quel point l’Etat policier, d’une paranoïa sans limite, s’enracine dans nos sociétés dites « démocratiques ». Structure totalitaire engloutissant, dans des systèmes délirants, des milliards qui sont autant d’argent détourné, au détriment des budgets prioritaires que sont la santé, l’éducation, et la solidarité économique : retraites, aides aux précaires et démunis.

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Décortiquant les multiples intégrations de relations et d’échanges entre services secrets occidentaux. Donnant l’exacte mesure de la totale inexistence de notre souveraineté nationale…

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L’avez-vous remarqué ?...

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Ces trois héros et martyrs de La Liberté pour l’année 2013, nos grandes industries médiatiques, producteurs en continu du "boudin de la désinformation", ne prennent jamais leur défense ; encore moins l’engeance crapoteuse des miteux spadassins de la calomnie. Ces « dissidents » ne sont peut-être pas suffisamment "attractifs" pour ces adorateurs des "pétromonarques", leurs Veaux d’Or à deux pattes ?…

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L’action déterminante de nos trois combattants est une victoire pour nous tous. Permettant, comme dans le gag de "l’arroseur arrosé", de mettre à nu l’abyssale stupidité d’un Etat policier, hébété d’espionite congénitale, rêvant de pouvoir tout écouter et tout voir.

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Des milliards d’écoutes quotidiennes… Jusqu’au jour où, rattrapé par sa boule de neige mégalomaniaque, dévalant la pente de son imbécillité, c’est lui qui se trouve, avec son tas d’astuces et d’arnaques, de gabegies et de corruptions, découvert et sous les projecteurs…

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Comme l’exprime la jubilatoire caricature de la talentueuse dessinatrice Chinoise Pang Li :

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Personnalités de l'Année 2013...

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1. Alexandre Latsa, 2013, l’année Poutine ?, RT, 27 novembre 2013, http://fr.ria.ru/blogs/20131127/199881303.html

2. Cf. détails et vidéo :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raid_a%C3%A9rien_du_12_juillet_2007_%C3%A0_Bagdad)

3. http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/04/21/wikileaks-bradley-manning-le-detenu-qui-embarrasse-les-etats-unis_1510832_3222.html

4. Ehren Watada : l’honneur d’une armée, 7 février 2007,

http://stanechy.over-blog.com/article-5556615.html

5. Aaron Swartz : Requiem pour un Mozart, 18 janvier 2013, http://stanechy.over-blog.com/article-aaron-swartz-requiem-pour-un-mozart-114505381.html

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Caricature de Pang Li – China Daily

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 10:56

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« Hollande déterminé à agir en Syrie, attend le vote américain », apprend-on dans des médias (1).

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Si l’on comprend bien, nos députés et nos sénateurs ne seront pas autorisés à voter sur une déclaration de guerre de la France à la Syrie. Evitant, évidemment, avec autant de précaution, tout recours à un référendum.

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C’est l’aveu du cynisme aussi imbécile que lâche : nous renonçons à notre souveraineté et notre libre arbitre, pour nous soumettre aux volontés d’un pays étranger…

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Afin d’éviter, sans doute, l’erreur de Cameron en Grande-Bretagne qui a vu, sollicitant le vote du parlement britannique, sa proposition rejetée à la majorité et à la surprise générale. Notre gouvernement “socialiste” sachant, aussi, que la majorité de la population, au minimum 70 % d’après tous les sondages publiés ou non publiés, est contre cette aventure coloniale, veut donc passer en force. A l’exemple de tous les autres pays occidentaux, jusqu’en Australie.

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Dans tous ces pays, les oligarchies au pouvoir, méprisent la volonté de leurs peuples et utilisent leurs services de renseignements pour forger de fausses preuves légitimant l’emploi de la force contre un pays qui n’est pas leur ennemi. Ce ne sont pas des guerres coloniales et du chômage qu'ils attendent de leurs dirigeants politiques, mais La Paix et des emplois...

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Et, bien sûr, en opposition totale avec la charte de l’ONU exigeant la conciliation avant tout usage de la force et, incontournable sur le plan du droit international, l’accord préalable du Conseil de Sécurité.

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Ce n’est, on le sait et on n’insistera jamais assez, quels que soient mensonges et désinformations, que la mise en œuvre d’un plan minutieusement établi depuis des décennies dans l’organisation de la prédation occidentale au Moyen-Orient. Et historiquement, s'agissant de la Syrie, la France a toujours démontré un incroyable acharnement contre ce pays… (2)

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Notre Président, de concert avec ses acolytes, aboie donc son ordre : « A l’attaque ! »

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Syrie :  A l’Attaque !...

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Qu’importe le prétexte ?... L’essentiel étant d’avoir Bonne Conscience…

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On peut se référer, comme mentionné ailleurs, à un des documents exposant dès 1982 le détail de l’opération en cours. Celui d'Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (ISBN 0-937694-56-8). (3)

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Structuré en paragraphes, on peut lire au numéro 22 :

« Le démembrement total du Liban en 5 provinces sert de précédent pour l’intégralité du monde Arabe y compris l’Egypte, la Syrie, l’Irak et la péninsule arabique qui évoluent déjà dans cette direction.

La dissolution de la Syrie et de l’Irak en entités fondées suivant des critères ethniques et religieux telles qu’au Liban, représente l’objectif prioritaire d’Israël sur le front de l’Est.

La Syrie éclatera, suivant sa structure ethnique et religieuse, en plusieurs entités suivant le modèle libanais : un Etat Shiite alaouite le long de sa côte (méditerranéenne), une Etat Sunnite à Alep, un autre Etat Sunnite à Damas hostile à son voisin du nord (alaouite), et les Druzes qui établiront un Etat, peut-être même dans notre Golan, et certainement dans le Hauran et le nord de la Jordanie.

Cette configuration sera la garantie de la paix et de la sécurité dans la région sur le long terme, et cet objectif est actuellement à notre portée. »

.

Plan d’action publié en 1982, souvenons-nous…

.

Devant la détermination implacable des oligarchies occidentales, sur fond de mensonges comme lors des dernières campagnes coloniales en Irak, Afghanistan ou Libye, écoutons le Président Poutine dans sa dernière déclaration, insistant sur le fait qu’en dehors de toutes preuves :

« … L’emploi de la force militaire contre un Etat indépendant et souverain serait inacceptable et ne pourrait être considéré que comme une agression. » (4)

.

Posant une question piège pour les menteurs et autres désinformateurs : s’il était prouvé que ce soit les mercenaires qui aient employé les gaz toxiques, les pays désireux de bombarder le feraient-ils contre ces pseudos "rebelles" ?...

.

En attendant, tous les mouvements guerriers dans la région sont suivis, seconde après seconde, par les radars de haute précision et les satellites des forces armées russes qui ont détecté, dès leur mise à feu, deux missiles tirés de sous-marins du centre vers l’est de la méditerranée. (5)

.

Avertissement à nos traîneurs de sabre : si l’on sait comment entrer dans une guerre, on ne sait jamais comment on peut en sortir…

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1. 4 septembre 2013, fr.news.yahoo.comles-menaces-damas-renforcent- la-d%C3%A9termination-la France-151304185.html

2. Georges Stanechy, Syrie : La France Asservie, 22 juillet 2011, http://stanechy.over-blog.com/article-syrie-la-france-asservie-80003070.html

3. Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties, publié par l’Association of Arab-American University Graduates, Inc. Belmont, Massachusetts, 1982, Special Document No1 (ISBN 0-937694-56-8), collection The Zionist Plan for the Middle East, translated and published by Israel Shahak. Cet article avait été édité auparavant dans la revue Kivinium (Directions) du Department of Information of the World Zionist Organization.
http://www.informationclearinghouse.info/article33220.htm

4. Putin warns against military action against Syria, bypassing UNSC, [Poutine met en garde contre toute action militaire contre la Syrie, en dehors d’un aval du Conseil de sécurité], 4 septembre 2013, RT, http://rt.com/news/putin-syria-interview-ap-387/

5. Israel claims joint US missile launch in Mediterranean for « target practice », RT, 3 septembre 2013, http://rt.com/news/ballistic-launch-eastern-mediterranean-343/

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Caricature du Brésilien Carlos Latuff

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 09:52

 

 

 

"La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté."

Carl Von Clausewitz  (*)

 

 

 

Obama se rend en Palestine occupée, en ce 20 mars 2013.

 

« Un grand pas en avant ! », scande le chœur médiatique…

 

Jour du dixième anniversaire de l’invasion et de l’écrasement de l’Irak.

 

Date et déplacement ne sont pas innocents.

 

Démonstration cynique, de force impitoyable, de rhétorique mythomaniaque. Dans une région ravagée, pillée, plongée dans l'épouvante et la souffrance, depuis bientôt un siècle par les puissances occidentales. Depuis le Traité de Sèvres du 10 août 1920, organisant le dépeçage de l'Empire Ottoman à leur profit.

 

Ils marquent la volonté d’un Empire d’affirmer l’arrogance de sa puissance et la démesure de sa paranoïa.

 

Défi lancé à la face de l’ensemble des nations de la planète.

 

Ce n’est pas un développement solidaire et harmonieux qui est proposé au reste de l’Humanité, mais un rappel, une injonction, au devoir de soumission à l’égard d’une caste dont l’aveuglement et la cruauté rayonnent d’impudence.

 

Quant au Peuple Palestinien, symbole de la résistance à ce délire :


Leon-Kuhn-big_heels.jpg

 

 

 

 

 

 

(°)  Carl Von Clausewitz, "De la Guerre", traduction Denise Naville, Editions de Minuit, collection "Arguments", 1955, p. 51.

 

Caricature de Leon Kuhn

 

 

 

 

 

 


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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 18:30

 

 

 L’information, c’est du pouvoir. Mais, comme tout pouvoir, il y a ceux qui veulent le conserver pour eux seuls.”

Aaron Swartz (1)

 

 

 

 

26 ans…

 

Vendredi 11 Janvier 2013.

 

Aaron Swartz a été retrouvé "pendu" dans son appartement de Brooklyn.

 

Pour certains de ses proches, il aurait été « suicidé ».

 

Aaron Swartz 3

 

Génie de l’innovation

 

Sa mort provoque beaucoup de remous aux USA. Sauf, évidemment, dans les médias de la propagande de la caste au pouvoir, qui n’appréciait pas l’indépendance d’esprit de cette personnalité hors du commun.

 

Aaron Swartz, était un prodige de l’informatique et d’Internet. Un "Mozart" des nouvelles technologies. Maitrisant toutes les techniques et les outils les plus sophistiqués. Normal, dira-t-on : il était au cœur de ses principales innovations, de leur conception à leur mise au point.

 

A 13 ans, il reçoit le prestigieux prix ArsDigita Prize au terme d’un concours des jeunes créateurs de sites internet “non commerciaux”, à but éducatif et utilitaire. Dès l’âge de 14 ans, il devint l’un des concepteurs du système RSS 1.0 (Rich Site Summary). Intégrant des équipes de spécialistes du plus haut niveau, notamment celles du World Wide Web Consortium (W3C), pour travailler sur les formats et spécifications RDF  (Resource Description Framework) : RFC (Request For Comments) 3870 dont il est le créateur, et RDF XML.

 

Il fut sélectionné pour rejoindre la “prestigieuse” université de Stanford. Après un an, il l’a quitta. Il s’y ennuyait. Son niveau de connaissances et de pratiques techniques, professionnelles, son immense culture, dépassant largement ceux de ses enseignants.

 

Surtout : son envergure humaniste, éthique, ne pouvait se satisfaire d’un enseignement complètement sclérosé, conformiste, formaté, dans une idéologie mercantiliste, élitiste, mondialiste du début du XX° siècle. Chaudron d’une confiture néocoloniale, avec pour ingrédients : arrogance mégalomaniaque et Bonne Conscience aveugle. De ceux qui se croient les maîtres du monde…

 

Créant une entreprise de logiciels orientés internet, Infogami, qu’il fusionna ultérieurement avec une autre société du même secteur d’activités Reddit. Devenant actionnaire de la nouvelle entité à hauteur de 50 %. Poursuivant les innovations : Jottit, puis Web application framework. Ses conférences sont d’extraordinaires prestations de compétence et de talent.

 

Il aurait pu devenir un jeune milliardaire, façon “promoteur Facebook”. Mais, il avait une autre dimension. Moins primaire…

 

Aaron Swartz

 

Défendre la diffusion de l’information

 

Aaron Swartz était passionné d’éthique, de liberté, de dignité humaine. Militant pour un monde meilleur. Considérant que la lutte commençait à sa porte. Dans son pays, dans son métier.

 

Il avait diagnostiqué, constaté, comme beaucoup, que « la liberté d’expression » n’était plus qu’un mythe. Complètement dénaturée par l’idéologie ultralibérale et ses médias d’abrutissement. Rabaissée, enfermée, ou hypocritement exaltée, dans un « droit » : celui d’insulter ou de provoquer. Du moins, insulter ou provoquer uniquement les cibles désignées par l’Occident…

 

Dans nos sociétés dites “de l’information”, nos oligarchies, ayant neutralisé ainsi "la liberté d’expression", s’attaquent depuis quelques années, implacablement, méthodiquement, à "la diffusion de l’information". Pour édifier, en fait, un type de société fondé sur « la désinformation »…

 

Pratiquant à outrance le plus facile à mettre en œuvre, dans un premier temps : « la propagande ». Les "narratives" comme disent les anglophones, ou les rhétoriques mensongères dont nous sommes asphyxiés dans tous les domaines en sont un permanent exemple : crises bancaires, économiques ou sociales (“les caisses sont vides”…), expéditions ou occupations coloniales aux multiples manifestations récentes (Palestine, Irak, Afghanistan, Soudan, Somalie, Libye, Syrie, Côte d’Ivoire, Mali, etc.).

 

Propagande renforcée, en permanence, par une deuxième action : « la rétention de l’information », dont le périmètre s’étend de jour en jour, sous différents prétextes. Dans une savante architecture, destinée à rendre la diffusion de l’information ou de la connaissance difficile, voire impossible, articulée sur trois approches complémentaires :

=>  Le coût : rendre payant des informations publiques, par exemple.
=> L’inaccessibilité physique : amusez-vous à tester votre mairie, via Internet, pour lui demander l’accès aux devis et décisions des marchés publics (principales sources de la corruption dans tous les pays…) octroyés à des entreprises. Payés sur les impôts citoyens. La mairie ne vous répondra même pas.
=> L’interdiction légale, sous toutes ses formes. Au-delà du sempiternel « secret défense », dont on ne sait pas dans nos “républiques” qui en détermine limites et critères, permettant le plus souvent d’étouffer les principales affaires de corruption qui les rongent. Avec la complicité de tous les partis politiques...

 

Lutter contre les atteintes et restrictions répétées à ces droits fondamentaux, Aaron Swartz avait décidé d’en faire le cœur de son action militante : défendre La Liberté. Dans son accès au savoir, à la connaissance. Dans la valorisation de la responsabilité citoyenne, en brisant “le culte du secret”, imposé par une nomenklatura monopolisant argent public et pouvoir à son unique profit.

 

Il devint membre, en 2010–2011, du centre de recherche sur l’Ethique à l’université Harvard (Harvard University's Edmond J. Safra Center for Ethics). Contribuant à structurer les remarquables initiatives, même si qualitativement beaucoup reste à faire, de diffusion des connaissances, informations et débats d’idées, que sont Creative Commons ou Wikipedia.

 

Approfondissant son engagement, il fonda une ONG intitulée Demand Progress avec pour objectif : la défense des libertés publiques. Mais aussi : la réforme du gouvernement du pays. Réduit, aux USA comme dans tous les pays occidentaux, à n’être qu’un rouage administratif appliquant, dans une alternance simulée, les mêmes politiques de confiscation du pouvoir au seul profit d’une minorité de privilégiés. Quels que soient partis politiques ou simulacres électoraux.

 

Avec, pour moyens, l’organisation de campagnes d’information et de mobilisation des citoyens pour faire pression sur les « élus ». Qui agissent moins au service de leurs électeurs qu’à celui de l’oligarchie, des groupes industriels et financiers, ou autres "sponsors" de leurs cooptations aux candidatures électorales et de leurs promotions médiatiques...

Le plus grand succès de cette action a été le blocage, en 2011, à l’Assemblée Nationale (House of Representatives) des USA du projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act).

 

Sous un vernis juridique, par simple décision de justice, cette loi liberticide accordait au “gouvernement” le droit exclusif de restreindre l’accès à des sites internet sous le prétexte, arbitraire, sans débat contradictoire, de porter atteinte à la propriété intellectuelle. Du fait de l’introduction d’un pouvoir discrétionnaire, elle aurait accordé toute latitude aux autorités gouvernementales pour censurer et interdire des échanges sur le réseau Internet, aussi bien légitimes que légaux.

 

Malgré cette victoire, loin de tout triomphalisme, Aaron Swartz savait que l’attaque allait reprendre, avec une nouvelle dénomination, un camouflage différent, une argumentation métamorphosée. Et, le disait :

« … Ne nous faisons pas d’illusion, les ennemis de la liberté de connexion n’ont pas disparu… Ceux qui veulent étouffer Internet sont nombreux, nombreux et puissants… »

 

C’était se créer beaucoup d’adversaires acharnés au sein du tentaculaire appareil répressif…

 

Aggravant son cas, à leurs yeux… Sans peur, avec détermination, il élargissait son combat pour La Dignité Humaine à des domaines considérés comme "tabous" aux USA…

 

Il devint l’un des plus actifs critiques de la politique d’Obama dénommée cyniquement par politiciens et médias, au point de la banaliser dans l’opinion publique : “Kill List”. Une liste établie à intervalles réguliers par les services de sécurité des USA, devenus un véritable Etat dans l’Etat, de personnes destinées à être assassinées après approbation par le président lui-même. Non seulement des étrangers, mais aussi des citoyens américains. Sans jugement, sur simple présomption de “terrorisme”, ou “d’intention de terrorisme”. (2)

 

Ce qui arriva d’ailleurs à des citoyens américains installés au Yémen, retirés et intégrés dans des villages, convertis à l’Islam, y menant une vie de méditation et de prière, mais aussi d’actions sociales, dans le style des maîtres Soufis. Comme le font des occidentaux devenus bouddhistes, en Inde ou au Népal. A la différence qu’en pays musulmans ils sont étiquetés automatiquement "terroristes" et, en conséquence, abattus avec les civils autour d’eux par des drones armés de missiles… (3)

 

Aaron Swartz, en compagnie de nombreux citoyens américains, s'insurgeait contre cette négation des principes d’une "démocratie". Comment prétendre respecter les "droits de l’homme" et justifier l’organisation d’assassinats, avec pour fondement des "procès d’intention" ? De plus, si ces meurtres sont effectués pour le moment dans des pays étrangers, dans la passivité de l’opinion publique, comment s’assurer qu’ils ne vont pas se généraliser, sous peu, sur le territoire même des USA ?...

 

Plus grave…

 

Juif, à l’exemple de beaucoup d’autres, Gilad Atzmon, Harold Pinter, Keren Yedaya, Arthur Miller, parmi les plus connus, Aaron Swartz détestait les sanguinaires, corrompus et belliqueux dirigeants de l’enclave sioniste en Palestine. Ne cessant de dénoncer leur aventurisme militaire et hystérique. Non seulement à l’encontre du Peuple Palestinien, mais aussi de l’Iran…

 

Il ne supportait pas, tout particulièrement, qu’Internet devienne le vecteur de virus conçus et diffusés par des Etats pour mettre, illégalement, en contravention avec le droit international, en danger d’autres Etats. Agressions occultes aux conséquences pouvant se révéler extrêmement graves pour des populations civiles. Exemple : vouloir saboter une centrale nucléaire produisant de l’énergie, comme ils reconnaissent l’avoir réalisé à l’encontre de l’Iran (centrale atomique civile de Busher), comporte un risque que n’imaginent pas, tout en le souhaitant probablement, ces apprentis sorciers...

 

Les USA, avec les satellites occidentaux, se livrent ainsi à des manipulations particulièrement destructrices, mortifères même, sur le réseau Internet. A deux niveaux, fusionnant dans un cynisme absolu :
=>  étouffer, à part leur propagande, la liberté de diffusion d’une information diversifiée ou indépendante de leurs médias asservis, et l’accès au savoir
=>  s’ingénier à répandre virus et autres dégâts potentiels, dans l’inconscience la plus totale.

 

Cette remise en cause, par Aaron Swartz, se révélait impardonnable, redoutable, pour les puissants et fanatiques lobbies sionistes qui détiennent tous les leviers de commande de l’Etat nord-américain.

 

C’était trop…

 

demand justice A Swartz

 

La mise à mort

 

Le rouleau compresseur de la répression se mit en marche. Objectif : neutraliser, réduire au silence. Par tous les moyens. Comme pour Bradley Manning ou Julian Assange.

 

Prenant soin, dans une première phase, de donner l’impression de respecter la loi et de « défendre la société ». Utilisant l’action combinée, parfaitement rodée, des trois instruments de nos autocraties camouflées en “démocraties” : action psychologique, désinformation ou distorsion des faits, et arsenal juridique. Lois et procédures judiciaires ayant pour finalité de diaboliser Aaron Swartz, tout en le terrorisant, et provoquer sa ruine.

 

L’angle d’attaque choisi était de présenter Aaron Swartz en “hacker”, en pirate d’Internet. C’est le procureur du Massachussetts qui lança la chasse aux sorcières. L’accusant d’avoir téléchargé des millions de documents et articles académiques du service en ligne JSTOR, à partir du réseau informatique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), en 2010. Pour les rendre accessibles au public.

 

Pour Aaron Swartz, il s’agissait en effet de rendre des documents publics, s’agissant de travaux universitaires, librement, gratuitement, accessibles à la consultation. Au lieu d’en faire payer l’accès aux lecteurs, pour rémunérer les services en lignes au lieu des auteurs…

 

Le service en ligne, JSTOR, reconnut le bien fondé de l’argument et se désista de toute plainte et action en justice. Estimant qu’il n’y avait eu aucun comportement, ni délit, de “hacker” ou piratage. Alex Stamos, le meilleur expert aux USA dans le domaine des infractions ou contentieux informatiques et Internet, a émis publiquement son avis, confirmant qu’il n’y avait eu "en aucun cas" le moindre « crime », ou forfait malhonnête d’Aaron Swartz. (4)

 

Néanmoins, le procureur Mme Carmen Ortiz et son adjoint Steve Heymann, poursuivirent l’action avec le soutien du MIT, considérant au contraire qu’il s’agissait d’un vol, d’un piratage, etc. Employant le terme infamant de « Felony » s’appliquant aux crimes, infractions majeures et trahisons. Réclamant 30 ans de prison (le maximum étant de 50 ans…), et US $ 1 million de pénalités (le maximum étant d’US $ 4 millions).

 

La tactique judiciaire du procureur étant, sous l’effet de la pression ou de la peur, de forcer Aaron Swartz à “plaider coupable”. En ce cas, elle n’aurait demandé que 6 mois de prison ferme. En cas de refus de sa part, elle se serait efforcée d’obtenir un minimum de 7 à 8 ans de prison. (5)

A l’annonce de sa mort, l’action a été immédiatement bloquée. Et, à présent, pétitions, interventions, manifestations, déclarations, se multiplient, dans la colère des proches et professionnels du secteur, pour réviser la législation entourant les conflits d’interprétation d’atteintes aux droits et libertés informatiques.

 

Quant à l’équipe de procureurs, elle est tenue pour responsable d’abus de pouvoir en détournant les textes de lois, dans des réquisitoires démesurés par leur niveau de harcèlement et les peines exigées au regard des délits supposés… Leur démission, unanimement réclamée...

 

Suicide ou pas, le père d’Aaron Swartz l’a exprimé lors des funérailles mardi dernier, et tout le monde en partage la conclusion (6):
 “Aaron did not commit suicide but was killed by the government”
(Aaron ne s’est pas suicidé, il a été tué par le gouvernement).

 

Sa mort est un révélateur…

 

Une “civilisation”, société, collectivité, assassinant leurs Mozart pour entraver La Liberté et La Justice au détriment de la majorité de leurs concitoyens, témoignent de leur décadence…

 

Prémisse de leur fin inéluctable.

 

 

 

 

 

 

 


1.  “Information is power. But like all power, there are those who want to keep it for themselves”, Aaron Swartz.

2.  Obama’s ‘kill list’ critic found dead in New York City, Press TV, dimanche 13 janvier 2013, http://www.presstv.ir/detail/2013/01/13/283254/us-kill-list-critic-found-dead-in-ny/

3. Obama administration hiding info on targeted killings of Americans – senator, RT, 15 janvier 2013, http://rt.com/usa/news/obama-killing-americans-senate-999/
4.  Alex Stamos, The Truth about Aaron Swartz's "Crimes", 15 janvier 2013, http://unhandled.com/2013/01/12/the-truth-about-aaron-swartzs-crime/

5.  Prosecutors defend charges against Aaron Swartz, RT, 17 janvier 2013, http://rt.com/usa/news/prosecutors-defend-swartz-ortiz-212/ 

6.  “Aaron was killed by the government” – Robert Swartz on his son’s death, RT, 16 janvier 2013, http://rt.com/usa/news/aaron-swartz-funeral-chicago-059/

 

 

 


 

 

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 08:00

 

 

« Parfois je me dis  qu’il faudra un désastre, peut-être une défaite militaire, pour réveiller l’Amérique et nous permettre de nous sauver nous-mêmes, ou ce qu’il reste de nous. »

William Faulkner  (*)

 

 

 

 

Célébrons la réélection du Prix Nobel de La Paix !

 

De concert avec les meuglements euphoriques de nos bovidés médiatiques…

 

 488px-More troops for Afghanistan by Latuff2


Avec ce vacarme, on n’arrive même plus à entendre les réactions de nos sœurs et frères Etatsuniens, sommés de choisir entre peste et choléra…

 

Naomi Wolf (1) :

« Oh mon Dieu !
Il assigne en justice
ceux qui dénoncent les abus et dysfonctionnements de nos dirigeants et administrations.
Il maintient le centre de tortures de Guantanamo.
Il a autorisé le ministère de l’intérieur d’équiper les commissariats de police, dans tout le pays, de matériels et munitions militaires qui sont utilisés contre les manifestants.
Il a été pire que Bush dans l’atteinte aux Libertés Publiques
 ». (2)

 

 

Coton dans les oreilles, je rejoins le troupeau festif, à coups répétés de ma petite trompette de cotillon :

 

« Pouet-pouet !... »

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Naomi Wolf, militante de la défense des Libertés Publiques (arrêtée à New-York, solidaire des manifestants du mouvement : Occupons Wall Street), est l’auteur d’un excellent ouvrage : The End of America: Letter of Warning to a Young Patriot (La fin de l’Amérique : Lettre ouverte à un Jeune Patriote).
Analysant les 10 étapes de l’implantation du fascisme en Allemagne et en Italie. Traçant un saisissant parallèle avec la situation actuelle aux Etats-Unis depuis le 11 septembre…

(2)  Emma Brockes, Interview Naomi Wolf, The Guardian, 2 septembre 2012,
http://www.guardian.co.uk/books/2012/sep/02/naomi-wolf

 

Illustration du caricaturiste Brésilien : Carlos Latuff

 

(*)  Lettre à une amie - 12 juin 1955, in “Faulkner – Mississipi”, d’Edouard Glissant, éditions Stock 1996.

 

 

 

 


 

 

 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 00:03

 

 

« Nous assistons à la fin d’un monde, aux soubresauts d’une civilisation qui se suicide. Du reste, à part les souffrances qu’il provoque, il ne pouvait pas faire mieux. »

Un capitaine français, dans une lettre, pendant la guerre 1914 – 1918 (1)

 

 

 

 

Obama, Messie de La Démocratie sur notre planète, vient de proroger l’application du Patriot Act aux USA.

 

Jusqu’en 2015.

 

Décidé, formulé, instauré, dans l’onde de choc du 11 septembre 2001, il ne devait être que “provisoire”... (2)

 

De prorogation en prorogation, cet ensemble de lois liberticides, reprises par l’ensemble des législations des pays occidentaux, y compris en France (3), devient ainsi “permanent”.

 

Des citoyens américains, pour protester contre cette atteinte aux libertés élémentaires, notamment d’expression et de réunion, ont organisé une manifestation pacifique, humoristique, ludique, en forme de "danse silencieuse" sous le dôme du Jefferson Memorial, à Washington.

 

tJ_dance_9.jpg

Jefferson est considéré, en effet, comme un des pères de la Constitution des USA. Tout particulièrement, des 10 premiers amendements ratifiés le 15 décembre 1791, collectivement désignés sous l’appellation de Bill of Rights (Déclaration des Droits).

 

Dont le célèbre Premier Amendement : 

 

« Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre. »

 

La scène de cette sereine et symbolique « danse silencieuse », a pu être filmée. (4)

 

Regardez cette vidéo…

 

Vous n’en trouverez aucun extrait, aucune photo, dans nos médias de la désinformation.

 

Vous y verrez des policiers se jeter sur ces paisibles et souriants manifestants avec une rage et une haine sidérantes : menottés, jetés et plaqués au sol, étouffés par strangulation ou pression sur les poumons pour bloquer la respiration, trainés comme de sanguinaires terroristes pris en flagrant délit d’organisation d’un attentat.

 

 

Imaginons un seul instant, quelques secondes, qu’une telle scène ait été filmée dans la capitale d’un Etat considéré par l’Occident comme « non démocratique ».

 

Ryadh... La Havane... Manama... Caracas... Bogota... Pékin... Abidjan... Téhéran... Doha... Moscou... Bangkok...

 

Nous aurions eu l’occasion de la voir et revoir, de l’entendre “commentée”, dénoncée, en boucle, dans l'émotivité et le cynisme de la Bonne Conscience. Jusqu’à saturation et nausée…

 

Mais, nous sommes à Washington le 28 mai 2011…

 

Illustration de la régression de nos sociétés occidentales, troupeaux de moutons où les citoyens n’ont qu’ « un droit » : celui de consommer et se laisser tondre.

 

Ce « droit », dans l’écrasement de la répression, propagande, et hystérie publicitaire, se transformant en « obligation » …

 

 

 

 


 

 

(1)  Citation dans Emilio Gentile, L’Apocalypse de la Modernité – La grande guerre et l’homme nouveau, Aubier Collection Historique, Janvier 2011, p. 325. Reprise dans H. Aubert, Ils disaient quand nous reviendrons…, Paris 1928, p. 135.
(2)  Lire l’analyse en français de Mava Ghozali, USA Patriot Act, du 22 février 2005, sur le site e-juristes.org, http://www.e-juristes.org/USA-Patriot-Act/
(3)  Le « Patriot Act » s’applique aussi en France… Et vise les opposants à la politique américaine au Moyen-Orient, Libertés Internets, 6 septembre 2007. http://libertesinternets.wordpress.com/2007/09/06/le-patriot-act-sapplique-aussi-en-france-et-vise-les-opposants-a-la-politique-americaine-au-moyen-orient/

(4)  RT presenter choked by police – RT America television host Adam Kokesh was violently slammed and arrested by police, 29 mai 2011, http://rt.com/news/arrest-police-usa-kokesh/

 

 

 


 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 21:27

 

 

« L’Apache est l’animal le plus vif et le plus rusé du monde, avec, en plus, l’intelligence d’un être humain ».
Commandant Wirt Davis – 1885 (1)

 

 

 

Rien.

 

Neurones inertes.

 

Face à l’avalanche de Ben Ladeniaiseries

 

Hystérie médiatique succédant, sans souffler, à celle du mariage princier, du cheval et de la cruche (The Horse & the Mug), surnommés ainsi par les britanniques lucides et hilares. Cadencée par le marteau-pilon de la propagande.

 

Où puisent-ils pareille énergie ?...

 

Occultant minutieusement les multiples manifestations du 1er  Mai, dans le monde, célébrant, revendiquant, une des valeurs fondamentales de nos collectivités : “Le Travail”. Sous sa forme élaborée, civilisatrice, qu’est “L’Emploi”, digne et épanouissant. Une des plus impressionnantes étant le défilé, à Madrid, de plus de 500.000 personnes.

 

Imagination tempétueusement océanique, en plus !... Narrative des anglophones, récit, roman, légende, épopée, variant suivant les conteurs : présidentiables vendus, politiciens achetés, “spécialistes” allumés, chroniqueurs timbrés, galonnés “enfumeurs”, traîneurs de sabre “emmédaillés”, et autres griots en godillots. Versions aussi changeantes que rouleaux de houle au gré des vents et courants.

 

L’assassinat héliporté d’un zombie, en famille dans sa villa. Ex-associé de ses futurs assassins… Un mort-vivant ne cessant de renaître au fil des ans. D’insuffisances rénales en bombardements, de cavernes en compounds, comme disent les journalistes d’investigation et les “experts” qui leur tiennent le stylo…

 

En matière de zombie, je le confesse foncièrement inculte, j’en suis resté au Thriller de Michael Jackson. C’est vrai. Ça date un peu.

 

Dans une opération commando, franchissant “furtivement” les centaines de kilomètres de l’espace aérien d’un pays souverain et allié. Pour atterrir près de sa principale école militaire. A son insu. Pas du zombie, du pays souverain.

 

170 millions d’habitants, millions de crève-la-faim. Caste au pouvoir pourrie jusqu’au iPhone, complice de l’Empire dans le démantèlement et la paupérisation de sa propre nation. Dotée d’une des meilleures couvertures radar de la planète, dans la crainte paranoïaque d’une attaque surprise de son grand et menaçant voisin. S’étripant dans de récents conflits frontaliers, jusque dans la partie Himalayenne du Cachemire, à plus de 5.000 mètres d’altitude : l’Inde…

 

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“Celui qui bâille” 

 

Soudain, j’apprends que la fin de l’opération s’est conclue par le message en anglais "chewingommesque" du responsable du commando, un triomphal :

« Geronimo KIA » !

 

KIA : rien à voir avec un marchand de meubles en tranches, de chiffons en paquets ou d’automobiles à gadgets. C’est la contraction, l’euphémisme passe-partout : Killed In Action. Traduction à double sens : “Tué ou Mort au Combat”, lorsqu’il s’agit de ses propres soldats ; “Liquidé”, si c’est l’assassinat d’un “ennemi” par des services spéciaux.

 

Mais : Géronimo !...

 

Nom de code donné au "mort-vivant" !

 

Me bourrer les narines de piment rouge aurait provoqué le même effet. Jets de fumée évacués par les oreilles !

 

Géronimo, un de mes héros depuis l’enfance, avec Cochise, Cheval Fou, Taureau Assis et tant d’autres Grands Chefs des Peuples Indiens ! (2) Résistant à l’invasion des colons débarquant d’Europe, leurs massacres, leurs spoliations. Luttant, avec un courage aussi immense que leur désespoir, contre le génocide de leur Nation, l’éradication de leur civilisation. (3)

 

Dans une vie antérieure, j’ai dû être Apache, Sioux ou Cheyenne, tant j’admire leur combat. Lectures ou westerns, toujours à leurs côtés. Incapable de supporter la bonne conscience des génocidaires. Symbolisé par le caricatural “casseur” d’Indiens cinématographique John Wayne (“casseur”, aussi, de Vietnamiens dans le film Green Berets…), au déhanchement de danseuse du Lido. Fantasmatique silhouette callipyge, en moins.

 

Geronimo appartenait à la Nation Apache, mosaïque tribale et clanique, semi-nomade. Un Apache Bédonkohé, « Ceux qui sont devant, à l’extrémité », en fait aux confins de la frontière actuelle du Mexique - USA. Né en 1823, dans le sud-ouest du Nouveau-Mexique contemporain.

 

Il s’appelait Goyahkla, "Celui qui bâille". Le nom donné aux enfants provenait d’observations, d’évènements, au moment de la naissance ou des premiers mois. Cheval Fou, membre de la Nation Sioux, a reçu son nom en souvenir d’un cheval emballé traversant au galop le campement, lors de l’accouchement de sa mère. Geronimo, était un bébé repu, choyé, paisible. Bâillant de bonheur…

 

Devenu adulte, vivant sereinement au sein de sa famille et de sa tribu. Au retour d’une journée de marché et de troc à l’ombre de la palissade du fort de Janos dans l’Etat de Chihuahua, les hommes découvrent leur campement détruit, incendié, femmes violées, éventrées, bébés démembrés, vieillards décapités. Un raid de miliciens mexicains, les rurales, cow-boys au service des grand propriétaires. Goyahkla, en 1850, découvrit sa mère, sa femme et ses 3 enfants, assassinés.

 

Il devint implacable de vengeance. Avec les hommes rescapés, il poursuivit les rurales, les exterminant, souvent armé de son seul couteau, dans une guérilla méthodique. Acquérant son nom de guerre mythique, de résistant : Geronimo.

 

L’avancée de la colonisation européenne, telle une lente montée des eaux, se déroulait, s’accentuait, dans le massacre des autochtones. Tuer un indien était considéré comme un « meurtre légitime », donnant lieu à l’octroi de primes pour les civils, de décorations et de promotions pour les militaires. Mineurs, chercheurs d’or, éleveurs, agriculteurs, se livrant souvent à plus d’atrocités que les soldats.

 

Parmi les “chasseurs d’apache” les plus tristement pervers : King S. Woosleyil.  Adepte de la “guerre chimique”, s’amusant à déposer en bord de piste des sacs de piñole (mélange de farine et de sucre), simulant la chute d’un chargement. Au préalable, truffés d’un poison foudroyant : la strychnine. (4)

 

Il recruta sa propre milice, ramassis d’une trentaine de tueurs aussi sanguinaires que sadiques, et se spécialisa dans l’extermination de villages ou de groupes d’Indiens en transhumance. Dont le sinistre massacre de Bloody Tanks, en 1864. De préférence, pendant les moissons du maïs et du blé, les hommes partis à la chasse. Anéantissant femmes et enfants, à leur aise. Ainsi, du massacre de Piñal Creek, dans l’Arizona d’aujourd’hui.

 

Ou encore, William S. Oury organisateur du massacre de 150 villageois pacifiquement installés au bord d’une rivière, le Camp Grant, le 30 avril 1871. Avec meurtre des femmes, préalablement violées, accompagné du carnage des bébés et enfants. A l’époque, ces "opérations" étaient planifiées non pas pendant la saison des mariages propices aux rassemblements, comme dans certains pays, mais durant les moissons où les hommes quittent leurs villages pour chasser. Assurer la réserve de viande fumée pour l’hiver.

 

Saccages et tueries, occasions de séances de liesse bénies par les évangélistes, célébrées par les médias. Déjà… Citons, The Arizona Miner :

 « Hurrah pour les Rangers du Comté Yavapai ! Nous sommes heureux de constater que nos rangers ne s’embarrassent pas de faire des prisonniers parmi les meurtriers peaux-rouges. La coutume précédemment adoptée, même par notre armée, de capturer femmes et enfants parait en voie de disparition ». (5)

 

Pris entre marteau et enclume : grands féodaux espagnols devenus mexicains, et yankees affairistes au nord du Rio Grande. Dialoguer, signer des traités, échanger des promesses, ne suffisaient pas. Les chefs des communautés Apaches étaient sidérés. Leurs propos, d’après les témoignages historiques, exprimant le désarroi :

Mangus Colorado :

« Les Américains sont d’une race violente, prête à exterminer les Apaches pour voler leur terre. Faut-il se battre ou parler avec eux ?... ». (6)

Unojo :

« Les Américians nous ont pris nos champs de maïs et de blé. Que devons-nous faire ? ». (7)

Eskiminzin :

« … Ils doivent être fous. Ils ont agi comme s’ils n’avaient ni cervelle ni cœur … Ils doivent être assoiffés de sang. Ces gens écrivent dans les journaux et racontent leur propre version de l’histoire. Les Apaches n’ont personne pour raconter la leur. » (8) 

 

 

Inconscient collectif 

 

La guerre civile entre le nord et le sud des USA (1861 – 1865) une fois terminée, tous les efforts du gouvernement américain ont été investis dans l’éradication, physique et culturelle, des peuples Indiens. Sans transition, c’était passer de l’angélique « lutte contre l’esclavagisme », à l’impassible génocide Indien. Rayer de la carte. Sur l’ensemble des territoires. Dans une guerre à outrance.

 

Les survivants étant déportés à des centaines de kilomètres de leurs lieux d’origine et parqués dans des « réserves ». Véritables camps de concentration. Loin de leurs terres de cultures, de chasses et d’échanges commerciaux. Economie brisée. Leur société pulvérisée, ne survivant que de la distribution de rations, d’aides, au bon vouloir de leurs geôliers.

 

De préférence dans des zones insalubres et propices à la propagation de maladies. Aujourd’hui, on parlerait sans l’avouer de « guerre bactériologique »… Visitant le Camp de concentration de San Carlos, le jeune Lieutenant Bretton Davis, encore imprégné de quelques principes humains, en est choqué :

« En été, une température de 44 degrés à l’ombre était considéré comme fraîche. En toute autre saison de l’année, des moustiques, des insectes inconnus infestaient le pays par millions ». (9)

 

Comme les autres peuples Indiens en lutte, les Apaches malgré une héroïque résistance ne vont pas échapper au sort fixé par les colons. A bout de ressources, Geronimo après des années de résistance, de fuites et de combats, se rend l’été 1886. Pourchassés par cinq mille hommes, le quart de l’armée des USA d’alors, et 3000 soldats mexicains.

 

Avec lui, ne survivaient plus que 34 hommes, femmes et enfants. Considérés et traités en « renégats ». Ils vivront la déportation sur des centaines de kilomètres, de camps de concentration en camps de concentration, près des forts ou des casernements. Entassés avec d’autres peuples, déportés d’autres territoires.

 

Leurs enfants, séparés de leurs parents, envoyés eux-mêmes dans le nord des USA, en Pennsylvanie. Dans des établissements religieux, forcés d’oublier leurs langues et coutumes dans l’apprentissage par cœur de La Bible. En bons petits sauvages qui doivent dire merci d’être élevés à « la civilisation ». Sous-alimentés, beaucoup meurent de tuberculose.

 

Déportation, enchaînés, au sud de l’Alabama, à Mt Vernon Barracks près de Mobile. Puis en Floride au bord des marécages et étangs insalubres du Golfe du Mexique à Fort Pickens, Pensacola. Plus loin encore. Toujours en Floride, mais sur l’Atlantique, à Fort Marion. Son exceptionnelle constitution permettra à Geronimo de survivre là où beaucoup des siens seront emportés par paludisme, tuberculose, sous-alimentation, épuisement, désespoir.

 

Symbole de la résistance héroïque de la Nation Indienne, les colons feront tout pour l’humilier, le diffamer, le ridiculiser, jusqu’à l’exhiber, alors âgé, comme une bête de zoo devant la « bonne société ».

 

Agé de quatre-vingt cinq ans, il meurt d’une pneumonie. Le 17 février 1909.

 

Rares sont ceux qui n’ont pas admis la calomnieuse propagande coloniale à l’encontre des peuples peaux-rouges. Courageusement, en 1884, le Lieutenant Bretton Davis en dénonçait l’argumentaire :

« En ce qui concerne la perfidie, les engagements non tenus, les mensonges, les vols, les massacres de femmes et d’enfants sans défense, et tous les autres crimes figurant au catalogue des actes de cruauté perpétrés par l’homme envers son prochain, l’Indien n’était qu’un simple amateur en comparaison du « noble homme blanc ». Il commettait des crimes au détail, nous en commettions en gros ». (10)

 

Etiqueter la mission d’assassinat d’un zombie du nom de Geronimo n’a pas simplement choqué les descendants des survivants du génocide de la Nation Indienne, quel que soit leur groupe ethnique, où il est immensément respecté de nos jours. (11) C’est un acte révélateur, une signature de l’inconscient collectif de la nomenklatura des USA.

 

Avec un double effet, fanatiquement stupide :

=> Accoler Geronimo au nom de "l’ennemi le plus méprisé" c’est avouer que le génocide de la Nation Indienne n’est pas encore reconnu, regretté, mais au contraire revendiqué inconsciemment dans l’expression d’un racisme viscéral.

=> Accoler Geronimo au nom de "l’ennemi le plus recherché", c’est reconnaître et lui attribuer un statut de « renégat », résistant, rebelle, insurgé. Et, non pas celui de simple criminel.

 

Témoignage du niveau d’abrutissement des ganaches belliqueuses, assimilant dans leur analphabétisme culturel le nom de Géronimo, héros d’une résistance, symbole de la lutte pour la liberté et la dignité d’un Peuple, à un règlement de compte entre services spéciaux…

 

« Justice est faite ! Bon boulot ! », clament les Droits de l’Hommiste ! Incantation reprise par la chorale des veaux…

 

CIA

 

ACI : Apothéose du Cynisme Imbécile.

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  David Roberts, Nous étions libres comme le vent, De Cochise à Géronimo – Une histoire des Guerres Apaches, Albin Michel, Collection “Terre Indienne”, 1993, p. 13.
(2)  Superbe ouvrage, richement illustré : Colin F. Taylor & William C. Sturtevant, Les Indiens d’Amérique du nord, Editions Solar, 1992.

(3)  Le regard d’un anthropologue sur les Amérindiens du continent américain, nord et sud : Jack Weatherford, Ce que nous devons aux Indiens d’Amérique, Albin Michel, Collection “Terre Indienne”, 1993.
Consulter, aussi, un des meilleurs connaisseurs de la spiritualité et de la civilisation Indiennes des Grandes Plaines : Frithjof Schuon : http://www.frithjof-schuon.com/indians.htm

(4)  Jean-Louis Rieupeyrout, Histoire des Apaches – La fantastique épopée du peuple de Géronimo – 1520-1981, Albin Michel, 1987, p. 159.

(5)  Jean-Louis Rieupeyrout, Op. Cit., p. 163.

(6)  Jean-Louis Rieupeyrout, Op. Cit., p. 97.

(7)  Jean-Louis Rieupeyrout, Op. Cit., p. 178.

(8)  Jean-Louis Rieupeyrout, Op. Cit., p. 177.

(9)  Jean-Louis Rieupeyrout, Op. Cit., p. 193.

(10) David Roberts, Op. Cit., p. 293.

(11) Charles McChesney, Onondaga Nation leaders blast 'Geronimo' codename for Bin Laden, The Post Standard, 4 mai 2011, http://www.syracuse.com/news/index.ssf/2011/05/onondaga_nation_leaders_blast.html

 

Photo : Geronimo (à droite) et ses derniers guerriers

 

 

 

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