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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 18:57

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« Il vaut mieux être aimé par les gens bien et haï par les mauvais. »
Confucius (1)

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Pop !... Pop !... Pop !...

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Surgissant, bondissant, se densifiant, tels des popcorns dans une casserole…

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D’un journal, d’une TV, d’une radio, à l’autre, proliféraient articles et chroniques sur le même thème, avec expressions et arguments identiques. Jusqu’à des "livres"... Dans tous les pays de l’OTAN et leurs larbins…

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Du copié-collé, à peine maquillé.

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S’acharnant, fait curieux, sur une seule et même personne : l’épouse du président Syrien, Asma al-Assad (2).

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De février à mars 2012, ce fut la crue, un torrent de boues.

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Cuistots et marmitons de la propagande s’activant autour de leurs chaudrons. Depuis les grandes chaînes du fast-food de la désinformation et de l’intox. Grands quotidiens, du soir et du matin, se copiant les uns les autres. Chaînes TV et radios, publiques et privées, dont les plus excitées dans cette furie : FoxNews, ABC, CNN, BBC, France Télévisions, et autres réseaux à la Murdoch. Jusqu’aux plus minables gargotes, bouis-bouis du fanatisme imbécile. Touillant leurs infâmes bouillies…

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La diabolisation dans toute sa frénésie…

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Pourquoi revenir sur ce pitoyable spectacle de la servilité la plus cynique ?...

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Pour mesurer à la veille du prochain, "éventuel" devrait-on préciser, sommet de Genève sur la Syrie [reporté une fois de plus, du 12 décembre prochain au 22 janvier 2014...], le délirant niveau de désinformation formatant nos opinions publiques.
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Intoxication méthodique, depuis des mois au service de l’aventure néocoloniale dans la région. Dont l’oligarchie de la France, ignorant les priorités de ses propres concitoyens, a été un des principaux meneurs. Voulant sans doute ressusciter son "empire" disparu, source d’enrichissement facile pour la caste au pouvoir. Ou, appliquer à la lettre les instructions reçues de ses maîtres ?...

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Et, jauger l’ampleur de l’échec. Double échec, à vrai dire.

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La Syrie ne sera pas conquise, et d’un.

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Et, de deux : malgré ses énormes moyens, la propagande, circonscrite à un Occident analphabète de l’Histoire de la région, n’aura eu aucune incidence. Au contraire : nos médias, confits dans leur viscérale malhonnêteté, en sortent encore plus stupides qu’avant, aux yeux du reste du monde. Mais, n’est-ce pas leur "raison d’être" ?...

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Le message du “Parrain”

Syrie : Un Homme d'Etat...

Le lancement d’une campagne diffamatoire à l’encontre de l’épouse du président Syrien est un phénomène intéressant à examiner, tant il est révélateur des dysfonctionnements d’une stratégie coloniale, enivrée de "haute technologie" mais fondée sur un cadre mental, historique et géopolitique du XIX° siècle.

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Il témoigne, tout d’abord, de "l’énervement" du club ou du "gang" de l’OTAN selon l'angle d'analyse, s’autoproclamant à son habitude "communauté internationale", face à la surprenante capacité de résistance de la Syrie plongée dans une "guerre civile" artificiellement entretenue depuis de nombreux mois. Les hordes de mercenaires malgré leur colossale capacité de destruction et de terreur n’arrivent pas à faire plier le pays.

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De plus, l’insondable trésor de guerre "saoudo-qatari" se révèle, quelle qu'en soit la spirale inflationniste, incapable d’accroître le nombre des défections au plus haut niveau de l’Etat Syrien, de son administration et de ses forces armées. Mis à part le pourcentage incompressible de "collabos" corrompus, lot habituel de tout projet d’invasion ou d’occupation dans n’importe quel pays à toute époque, entretenus à grands frais dans les palaces londoniens, parisiens ou genevois. (3) L’essentiel de l’appareil d’Etat se montre particulièrement solide compte tenu de l’hyper-violence qu’il subit quotidiennement

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Cette campagne illustre, ensuite, la volonté de l’OTAN d’élargir, d’intensifier, les moyens d’intimidation et de terreur pour déstabiliser l’Etat Syrien. Diaboliser le président Bachar al-Assad se révélait sans effet.

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Même déclarer, répéter, marteler, qu’il n’avait "pas le droit de vivre sur Terre", sous-entendu "mais en Enfer". Menace de mort, d’exécution, expressément formulée par des membres de gouvernement occidentaux. Sans pitié, et encore moins sans jugement. Avec la probabilité d'une fin soigneusement mise en scène par son humiliation et son atrocité.

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A la Kadhafi. Le faire trembler.

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Mais, comme on découvrait au fil des mois qu’il ne tremblait pas, passer à un niveau supérieur de menaces devenait urgent et nécessaire pour les "stratèges" occidentaux. Le message prit la forme de celui du Parrain dans les confréries de gangsters, d’ordinaire efficace pour faire craquer les plus résistants à son emprise (4) :
« Si tu ne cèdes pas immédiatement, ton conjoint et tes enfants seront considérés comme nos ennemis. Au même titre que toi. En conséquence… ».

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La diabolisation de l’épouse du président de la Syrie, transformée en « femme de tyran sanguinaire » et donc « complice », trainée dans la fange de tous les médias de l’OTAN, devenait le vecteur de cette intimidation. Avec en visées collatérales, une menace directe aux plus proches du chef de l’Etat, pour susciter la peur et encourager les défections…

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Le président Bachar al-Assad portraituré en Néron assoiffé de sang, il convenait que la mère de ses enfants, étiquetée à présent "épouse d'un monstre", soit peinturlurée par la propagande en Agrippine, Messaline, ou Poppée. Sadiques assoiffées de violences et de richesses. Vautrées, à longueur de journée, dans le luxe et le stupre. Ou encore en simili Cléopâtre, aussi inconsciente que stupide, fofolle au train de vie fastueux, obsédée de dépenses somptuaires, et autres comportements déjantés ou pervers… (5)

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Contraire aux faits, aux évidences ?... Aucun problème !

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L’important, au royaume des cyniques et des vendus, n’est-il pas d’intoxiquer l’opinion avec le plus primaire des slogans de la désinformation : « plus c’est fort, plus c’est vrai » ?... Pas de demi-mesure. Quand on a eu l’impudence criminelle de présenter à la tribune de l’ONU un mini flacon de talc pour une "arme de destruction massive", afin de raser un pays avec plus d’un million de morts sous ce prétexte… A quoi bon se gêner dans une campagne de diffamation ?...

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Car nous sommes, effectivement, à "l’extrême opposé" de la réalité.

Syrie : Un Homme d'Etat...

Asma al-Assad est née en août 1975, à Londres, de parents Syriens originaires de Homs. Son père honorablement connu, Fawaz Akhras, y exerce la profession de cardiologue. Sa mère, Sahar Otri, étant une ancienne diplomate. Rappelons, au passage, que la Syrie est un des pays dans le monde qui a le plus de femmes diplomates, nombreuses avec rang d’ambassadeur.

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Elle y a effectué toutes ses études jusqu’en 1996, diplômée du King’s College en sciences informatiques et littérature française.

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Possédant la nationalité britannique, maîtrisant plusieurs langues, dès la fin de son cursus universitaire elle a travaillé à la City. Successivement dans deux banques d’investissements : Deutsche Bank Group et J.P. Morgan. Chez cette dernière, elle s’était spécialisée dans les entreprises du secteur de la pharmacie et des biotechnologies.

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Bachar al-Assad effectuait alors, à Londres, ses études de docteur en ophtalmologie. L’un comme l’autre loin de la jungle politique, encore moins courtisane, à laquelle ils étaient réfractaires. Mais, Le Destin joue des tours… Ils vécurent ce que les jeunes gens vivent : se rencontrèrent, s’aimèrent, et se marièrent. Fondant leur foyer en 2000, animé à présent de trois enfants.

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Innovant : le “blasphème rétroactif”

Syrie : Un Homme d'Etat...

Quittant un brillant avenir professionnel, Asma al-Assad s’installa donc en Syrie, où leur couple est devenu très populaire. Pour deux raisons essentielles.

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La première : de confession Sunnite, elle épousait un Alawite (ou Nusayrî), mouvement religieux rattaché au chiisme. Prouvant que les différences confessionnelles ne génèrent pas l’exclusion.

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Cette image de tolérance, du "vivre ensemble" sereins et heureux, livrait une preuve dévastatrice à l’encontre des campagnes de désinformation sur la soi-disant haine actuelle entre chiites et sunnites, mise en scène avec la faribole de "l’arc chiite contre l’arc sunnite".

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Mensonges forgés dans les services d’action psychologique financés par l’OTAN et les saoudiens, appliquant le principe inusable : « diviser pour régner ». La Syrie étant connue, jusqu’à la "guerre civile" importée par les occidentaux, pour la parfaite cohabitation entre religions ou croyances diverses.

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La deuxième : un couple au style de vie simple, aucun faste, fondé sur le travail, le sens des responsabilités, l’empathie à l’égard de leurs proches, de leurs concitoyens et des plus humbles. Issue d’une éducation de parents aimants, porteurs des valeurs cardinales que sont "discrétion" et "probité", Asma al-Assad immunisée contre les paillettes du « paraître » s’est dépensée sans compter pour des œuvres caritatives, notamment les orphelinats de toutes les confessions.

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Son dynamisme et son sens de l’organisation, joints à une culture de niveau exceptionnel, l’ont amenée à vouloir structurer les actions de mise en valeur du patrimoine archéologique et historique de la Syrie. Carrefour de civilisations depuis des siècles : un des plus riches du monde. Initiant un immense travail de fond pour développer les musées du pays. Interrompu par les actions armées et les pillages des mercenaires de l’OTAN.

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Donnant la priorité, ces derniers mois, aux actions de soutien aux souffrances de la population, plongée dans des conditions sanitaires et alimentaires d’une extrême dureté.

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Tous ceux qui l’ont approchée, travaillé à ses côtés, à Londres ou en Syrie, partagent le même sentiment, la même admiration : sa gentillesse, sa courtoisie, sa capacité de travail, son dévouement, sa sobre élégance, en font une personne rayonnante de "noblesse". Celle de l’âme. Qui ne relève en rien des hasards ou des privilèges de la naissance, comme le rappelait Talleyrand :

« L’élégance et la simplicité réunies sont pour toute chose et toute personne le caractère distinctif de la noblesse. » (6)

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La célèbre journaliste américaine Joan Juliet Buck partagea cette profonde estime pour une personnalité d’une aussi rare qualité. Elle demanda à rencontrer Asma al-Assad et fut reçue dans la famille présidentielle, avec le sens de l’hospitalité que l’Orient réserve à ses hôtes.

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Accueillie comme une sœur, partageant les occupations quotidiennes de l’épouse du président, entre ses occupations familiales et ses engagements professionnels très prenants. Publiant, admirative, un article dans le magasine Vogue en mars 2011, intitulé :

« Une Rose dans le Désert ». (7)

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Mais, un an plus tard, cet article devenait gênant, incompatible, au moment du lancement de la campagne internationale de diffamation contre Asma al-Assad. La Sainte Inquisition lança immédiatement ses bourreaux pour « brûler » l’article, jugé "blasphématoire" et "hérétique". Et, terroriser son auteur afin de bien faire comprendre aux milieux médiatiques quelle était la ligne éditoriale, "la vérité révélée" à respecter scrupuleusement.

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Ce fut un déchainement, alimenté par les journaux de l’extrême-droite américaine. Les adeptes forcenés de la destruction de la Somalie, du Soudan, de l’Irak, de l'Afghanistan, du Pakistan, de la Libye, de Gaza, de la Syrie, de l'Iran, de la Corée du nord, de Cuba, du Venezuela... Interminable liste. Bref, des bombardements sauvages, tous azimuts, pour "la défense des droits de l’homme" évidemment. En tête de meute, toujours les mêmes : New York Times, Washington Post, The Atlantic, etc.

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Sous cette pression, d’une hystérie dans la chasse aux sorcières rappelant les plus sombres années du Maccarthysme, Vogue vira du jour au lendemain Joan Juliet Buck. Après plus de 30 ans de collaboration (dont 7 ans à la tête de l’édition française), allant jusqu’à faire disparaître l’article de son site Web !

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Il a été "restauré" par un autre site, Gawker.com, qui l’a remis en ligne en septembre 2013. Précipitez-vous pour le lire, avant sa prochaine censure ou disparition. Et, faites-en copie : il devient un objet de collection ! (8)

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La journaliste « excommuniée » du jour au lendemain vit toutes les portes de son imposant carnet d’adresse se fermer précipitamment, perdit tous ses contrats, même en "free lance", y compris ceux qu’elle avait dans le monde du cinéma et du théâtre où il lui arrivait de participer à des rôles. Devenue pire qu’une pestiférée…

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Venait d’être ainsi inventé le « blasphème à postériori » !

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Les omnipotents cercles bellicistes américains lui reprochaient d’avoir écrit, un an auparavant, un article trop élogieux, ou trop proche de la réalité, sur la Syrie et le couple présidentiel… Avec, dans cet article, des mots ou qualificatifs considérés comme inacceptables, insoutenables, impardonnables :

« La Syrie est connue pour être le pays le plus sûr du Moyen-Orient […] C’est un pays laïc où les femmes ont la même rémunération que les hommes […], un endroit sans bombes, sans désordre, sans kidnappings… »

Syria is known as the safest country in the Middle East […] It’s a secular country where women earn as much as men […], a place without bombings, unrest, or kidnappings…”

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Joan Juliet Buck, rejetée de tous, tournée en dérision par tous, accepta de demander pardon, de faire pénitence, de se rétracter. Tel Galilée, pieds nus, la corde au coup, face au Tribunal de l’Inquisition. Elle dut réécrire le contraire de ce qu’elle avait écrit un an plus tôt, faire le tour des plateaux radios et TV.

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Jusqu’à déclarer combien pour elle il avait « horrible » de côtoyer les Assad, que son plus grand regret était d’avoir laissé Vogue intituler le portrait d’Asma al-Assad "Une Rose dans le Désert", etc. (9) :

Buck said it was “horrifying” to have been near the Assads. Her biggest regret : that Vogue chose to call her profile “A Rose in the Desert.”

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Jusqu’à conclure dans un article pour l’hebdomadaire Newsweek, qu’en fait Asma al-Assad était (10) :
« The "First Lady of Hell" » : « La Première Dame de l’Enfer »…

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Sidérant, n’est-ce pas ?...

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Il ne s’agit que d’un exemple, car en Europe, et tout particulièrement en France, nous soutenons la comparaison quant à la veulerie.

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Entre deux prosternations devant les lobbies, nos ronds-de-cuir de la bureaucratique Union Européenne ont trouvé le temps d’édicter des « sanctions » à titre personnel à l’encontre de madame Asma al-Assad. Avec gel de ses avoirs, même si elle n’en a aucun (ce qui est le cas). Et surtout : interdite de séjour en Europe, malgré sa nationalité britannique. Même une simple escale. La Grande-Bretagne, où résident encore ses parents, lui laissant toutefois sa porte ouverte...

Et ce terrorisme bien pensant se poursuit, de plus belle en Occident.

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Ces jours-ci, les Belles Consciences s’en prennent à Mère Agnès-Marie de La Croix, cette religieuse chrétienne internationalement connue pour sa lutte infatigable en faveur des Syriens dans leur malheur. Fustigeant sans peur le mensonge des médias occidentaux qui occultent cette guerre coloniale, d’une atrocité sans pareille.

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Ce qui ne lui est pas pardonné, se retrouvant taxée d’être « pro Assad » dans une massive campagne de diffamation sur tous les réseaux sociaux et internet. Elle est donc interdite de participation à la réunion pour la paix prévue prochainement à Londres, Stop The War, par les milieux dits de « gauche » (Liberal, en anglais). Hypocrisie dénoncée avec une saine virulence par le chroniqueur Niel Clark, les traitant de "Faucons gauchistes", ou en traduction moins littérale de "Gauche va-t-en-guerre" [Liberal Hawks]… (11)

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Démocratie ?... Liberté d’expression ?...

"Condamnation de la complicité criminelle des dirigeants occidentaux contre son pays par l'archevèque de la ville de Hassaké-Nisibi, délivrée par l'armée nationale du siège des bandes de mercenaires, tortionnaires, violeurs et pillards, armées par l'OTAN."

 

L’émergence d’un Homme d’Etat

 

L’écrasante censure que nous subissons en Occident, dans un contexte de terrorisme intellectuel, n’arrive pas à tout endiguer. Les informations par recoupement et diffusion arrivent à circuler. Dans tous les cas, en dehors de l’Occident, elles restent facilement accessibles. Ce qui représente la majorité de notre planète, en âge de se documenter et d’exercer son esprit critique.

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Ce qui explique que le Président Bachar al-Assad, aux côtés de sa courageuse épouse, sorte grandi sous les menaces, les diffamations et les agressions permanentes d’un Occident délirant d’arrogance et de violence. Contre sa personne et sa Nation.

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Son prestige, sa stature, sous l’épreuve, n’ont jamais été aussi élevés. Il est comparé aux plus illustres de ces hommes qui se révèlent dans l’adversité la plus noire. Tant dans son pays que dans la région, et sur d’autres continents. Les "pétromonarques" moyenâgeux et corrompus qui l’encerclent et financent les horreurs que subit son peuple, s’en trouvent du coup démasqués : un ramassis de voyous.

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Je vous invite à lire attentivement, chaque mot est porteur de sens profond, le portrait du président Bachar al-Assad, d’une remarquable finesse et pertinence d’observation dressé par un des rares analystes fiables de la géopolitique de la région, Hédi Dhoukar, le 2 octobre dernier (12) :

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« … La tragédie syrienne a d'abord révélé un héros arabe comme les Occidentaux les redoutent.

Bachar el-Assad est en effet de la trempe d'un Mossadegh ou d'un Bourguiba : acquis aux valeurs du monde moderne, il est ferme dans la défense des intérêts et des valeurs de sa patrie et de sa culture.

Rationnel, et ne s'emportant jamais, on ne lui connaît pas de faux pas tout au long de cette épreuve, ni le moindre geste ou mot déplacés.

Sa fidélité aux alliances et à la Cause Palestinienne ainsi que sa patience sont venues prouver que les victoires sont longues à mûrir, se cultivent comme les plantes et sont le fruit d'une vision globale.

Différent des potentats arabes, il se détourne de la rhétorique et de ses discours verbeux, méprise les richesses, révère le destin historique de son pays et ne craint pas la mort. »

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Ecoutons l’extrait d’une de ses récentes conférences de presse évoquant les pressions que la Syrie endure depuis des décennies. Notamment, celles de la France :

Contraste impressionnant…

 

Entre ces politiciens, sous nos latitudes, ânonnant discours, singeant postures, imposés par leurs maîtres étrangers, dans l’humiliation de leur Nation et le piétinement de son Histoire…

 

Et, ceux qui se dressent, calmes mais inflexibles, face aux sanglantes tragédies infligées à leur peuple par des ennemis multipliant massacres et destructions, pour défendre sa souveraineté, sa dignité et son avenir.

 

Entre un pitre et un "Homme d’Etat".

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1. " Moi, Confucius ", José Frèches, XO Editions, 2013, p. 288.

2. J’adopte ici la transcription anglophone.

3. Les "primes de défection" (de trahison ou de désertion, suivant les points de vue) proposées actuellement sur le "marché syrien" sont en moyenne (exprimées en US $ Millions), pour un gouverneur de province ou un ambassadeur : 30, un général : 50, un ministre : 100.

4. Rappelons que les premiers bombardements de l’OTAN en Libye ont visé la résidence de Kadhafi, dont tout le monde savait qu’il l’avait quittée depuis longtemps pour rejoindre une base militaire. Tuant ses deux plus jeunes enfants : 2 et 8 ans…

5. Cf. dans ce genre, les livres de Diane Ducret "Femmes de dictateur", Editions Perrin (2 volumes)…

6. " Talleyrand ", Jean Orieux, Flammarion, 1970, p. 786.

7. Joan Juliet Buck, A Rose in the Desert, Vogue, Mars 2011, mis en ligne en septembre 2013 par Gawker.com avec le lien http://gawker.com/asma-al-assad-a-rose-in-the-desert-1265002284

8. http://gawker.com/asma-al-assad-a-rose-in-the-desert-1265002284

9. Paul Farhi, Vogue’s flattering article on Syria’s first Lady is scrubbed from Web, 25 avril 2012, http://articles.washingtonpost.com/2012-04-25/lifestyle/35454509_1_asma-al-assad-bashar-al-assad-syrian-opposition-groups

10. Newsweek-The Daily Beast, “Syria’s Fake First Family” [La Fausse Famille Présidentielle de Syrie], 30 juillet 2012.

11. Neil Clark, Mother Agnes and the "Liberal" hawks out to silence her, RT, 20 novembre 2013, http://rt.com/op-edge/mother-agnes-liberal-interventionists-026/

12. Hédi Dhoukar, 2 octobre 2013, http://hedidh.blogspot.fr/2013/10/arret-du-blog.html

 

 

 

Dessin : "Perception de la diplomatie française dans le monde", par le talentueux caricaturiste Iranien Peyman Alishahi

 

Lien de la vidéo de l'extrait de la conférence de presse du Président Syrien sur Youtube (A voir avant éventuelle ou probable censure ...) :
http://www.youtube.com/watch?v=ECeD_IY5nwE&hd=1

 

 

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 18:54

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N.B. : Ce billet, dans sa première partie, a été publié le 27 août 2013. Complété, par apports successifs depuis, il est remis en ligne dans son intégralité.

Texte long pour un blog, peut-être. En réaction, dérisoire certes, à l’intense lavage de cerveau que nous inflige notre industrie de la désinformation.
Pour ne pas oublier, au-delà des ravages actuels en Syrie et ailleurs, que l’Egypte vient d’être plongée à nouveau, à la suite du coup d’Etat de juillet dernier organisé par l’Occident, dans un des régimes dictatoriaux les plus sauvages de notre planète.

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« Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi ! »

« Si nous voulons que rien ne change, il faut que tout change ! »

Guiseppe Iomasi di Lampedusa – Le Guépard (1)

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Egypte : Carnage et Saccage…

L’hystérie…

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Méticuleusement et puissamment orchestrée par nos industriels de la désinformation sur fond de gaz toxiques en Syrie, répandus par on ne sait trop qui, tuant on ne sait trop combien. Avec des vidéos de victimes "gazées", diffusées sur Internet la veille de l’évènement…

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Seule certitude : les mercenaires de l’OTAN, résidus des cuves de la délinquance de ses pays membres "recyclés" en "libérateurs" des peuples, s’illustrant sur place depuis de nombreux mois en rapines et massacres en tous genres, ne figurent pas parmi les victimes…

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Les cris d’horreur de La Bonne Conscience de nos menteurs professionnels, complices des pires crimes de guerre, politiciens et médias confits de cynisme et de corruption poussant le monde au bord du précipice d’une guerre mondiale, sont si couinants que carnages et saccages organisés en Egypte par les militaires, à la suite du récent coup d’Etat, en sont pratiquement oubliés.

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Morsi, président de la "République Egyptienne" depuis un an, vient de se faire renverser par la soldatesque aux ordres de l’Occident. C’est vrai : il n’était pas Allende, même si le général Al Sissi, patron du gang des putschistes, est pire que Pinochet.

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Un bain de sang. (2) Plus de mille morts officiellement, officieusement on parle du triple, des blessés par milliers. Après avoir mitraillé des manifestants pacifiques, certains brûlés vifs par des grenades au phosphore, qui avaient eu le tort de refuser le fait accompli. Le reste suit, inévitablement : emprisonnements arbitraires, enlèvements, tortures, par dizaines de milliers. Exécutions sommaires d’opposants par centaines.

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Oui. Aujourd’hui, nous sommes tous : Egyptiens.

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Mais, à quoi bon s’émouvoir ?... Nous serine la propagande, aux poches bourrées d’argent saoudien. Utilisant son instrument favori, le marteau-pilon de la diabolisation : "mieux vaut une bonne dictature au pouvoir que des islamistes". Entre méchants comment, et pourquoi, faire la différence ?... D’autant qu’ils sont interchangeables et installés au pouvoir par les mêmes donneurs d’ordre.

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De quoi perdre effectivement le nord dans ce brouillard de fausses informations, et perpétuel lavage de cerveau. Pourtant, loin de sa complexité apparente, le schéma de déroulement des évènements répond à une logique tout aussi simple qu’implacable…

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Un bain de sang occulté par notre appareil de désinformation

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Fausse complexité d’une planification limpide...

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Comment croire une seconde qu’un président récemment élu, après plus de trente ans de dictature, soit renversé par un coup d’Etat militaire "sous la pression de manifestations de rue", soi-disant "spontanées" ? Les folkloriques, et très tendances dans nos médias, "manifs-réseaux sociaux" censés être la source des révolutions avec pour prothèses : I-phones, Facebook, Tweeter, et autres farces et attrapes à connotations "publicité-marketing"...

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Au prétexte qu’au bout d’un an, lui et son gouvernement se seraient révélés incapables de mettre en œuvre une seule réforme ?...

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Aucun Egyptien n’est dupe.

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Ce n’est pas la démocratie qui est voulue. Avec ses inévitables imperfections et difficultés de mise en route à la sortie d’une interminable et sanguinaire tyrannie.

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i) Bref courant d’air démocratique

Egypte : Carnage et Saccage…

Au contraire, tout à été fait par tous les moyens, essentiellement un déluge d’argent corrupteur en provenance de l’étranger, pour entraver l’instauration de nouvelles institutions politiques, profitant des erreurs tactiques du nouveau gouvernement présidé par une marionnette cooptée par l’Occident.

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La révolte contre le régime détesté du général Moubarak, souvenons-nous, avait été rapidement récupérée, encadrée, gérée, par les occidentaux réussissant à imposer leur homme dans la place parmi les éligibles : Morsi. Ingénieur, diplômé de l’Université Southern California, il a enseigné dans une autre université californienne de 1982 à 1985 (California State University) et deux de ses enfants possèdent la nationalité américaine.

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Tout pour plaire à l'administration Obama, du moins au départ. Car, une fois élu président, ne pouvant appliquer à la lettre ce qui lui était dicté, malgré ses postures à la Turque concernant le dossier Syrien, il a été jeté. Son entourage, pro-Palestinien et anti-corruption, indisposait trop ses maîtres et commanditaires… (3)

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Révélateur, sur fond d’une inimaginable sauvagerie répressive : dès son renversement, les premiers actes des militaires ont été de dissoudre l’Assemblée Constituante en train d’élaborer une nouvelle constitution et destituer les 25 gouverneurs des provinces pour y placer des hommes à eux, dont une vingtaine de généraux et colonels. Et, de se précipiter pour faire sauter cinq tunnels construits sous la frontière entre Gaza et l’Egypte, pour alimentaire, soigner, soulager la population Palestinienne enfermée depuis 2006 dans le plus grand camp de concentration que l’Humanité ait conçu jusqu’à présent : plus de 1,5 million de personnes… (4)

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En fait, c’est la destruction de l’Egypte qui est souhaitée. Qui est en cours.

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L’Egypte, à la population supérieure à celle de l'Allemagne, deux fois la France en superficie, déchiquetée, réduite en loques. Prestigieux pays par son histoire dont traces, témoignages et vestiges remontent, en tant qu’Etat organisé, à plus de 4000 ans… Dont culture, savoir et rayonnement au cours des siècles, pharaoniques, grecs, romains, musulmans, luttes pour l’indépendance politique et économique, représentent un inestimable apport à la civilisation méditerranéenne. Délibérément, plongée dans la guerre civile…

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Destruction "souhaitée" ?... L’observation des guerres civiles actuelles dans les pays musulmans livre un imparable "indicateur de destruction programmée" d’une nation, dès lors que l’exécution de sa planification a été lancée : le pillage des musées.

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Pratiques similaires à celles qui ont accablé ces derniers temps Afghanistan, Irak, Soudan et Syrie, profitant de la répression d’un contexte de guerre civile provoqué par les ingérences étrangères, des pillards ont attaqué de nombreux musées. Jusqu’à tuer leurs gardiens.

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Tout particulièrement, celui de Minya (Malawi Museum) à 300 kilomètres du Caire : plus de 1000 pièces d’une valeur inestimable. Dont une statue de plus de 3500 ans, bijoux, monnaies et objets d’art en or et en bronze, poteries et sculptures d’animaux sacrés de l’ère pharaonique et gréco-romaine. Opération minutieusement organisée… (5)

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Une balle en plein cœur de l’identité d’une nation, de son passé historique, pour le plus grand profit du "milieu" international des "marchands d’art" recéleurs et des "collectionneurs privés" mégalomanes (le rêve : pas vus, pas pris, et pas d’impôts !)...

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Dissimulée dans la fausse complexité d’une situation politique apparemment inextricable, se déroule effectivement la destruction de l’Egypte. Son éclatement.

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Lutte de pouvoir caricaturée, par nos “décrypteurs de l’information” en combat titanesque entre méchants islamistes d’un côté, le côté obscur ; et, de vaillants laïcs adeptes bigots du Dieu Marché d’un autre côté, le côté lumineux et flamboyant. Du progrès et de la raison… "Islamists vs seculars", pour reprendre la formule de la propagande anglophone organisant la vente d’un match de catch ou de base-ball…

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Rideau de fumée.

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Il ne s’agit plus de l’implacable paupérisation du pays, artificiellement maintenue grâce au relais d’oligarchies inféodées à l’Occident. Politique constante : les occidentaux ne veulent pas d’un Etat puissant et prospère au sud de la méditerranée. Encore moins une union d’Etats, économique ou politique. Incompatible avec leur emprise coloniale sur le Moyen-Orient. Ou encore sur l’Afrique du nord, illustrée par une farouche opposition à la réalisation du projet d’un Grand Maghreb (unissant Maroc-Algérie-Tunisie-Libye-Mauritanie). (6)

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A présent, c’est l’accélération du processus de démembrement des Etats qui est activée. Tous les Etats de la région doivent être réduits en micro- nations et placés sous protectorat.

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ii) Diviser pour régner

Théorie du Complot ?... Même pas. Simple application du vieil adage : "diviser pour régner".

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Programme connu, publié, diffusé tous azimuts. Mis en forme détaillée, étayé idéologiquement, dans une sorte de sous-traitance, par les sionistes qui ne sont, en réalité, que les vecteurs de la stratégie coloniale de l’Occident dans la région. Une des meilleures synthèses est celle d’Oded Yinon publiée en 1982, sous le titre : A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties. (7)

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En préliminaire, il est intéressant de relever dans cette étude que l’ancien premier ministre Yitzhak Rabin assumait publiquement la "responsabilité de la définition" (responsible for the design), par le gouvernement israélien, de la politique américaine au Moyen-Orient. Et ce : depuis 1967 !... (8)

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Tous les ravages actuels dans la région y sont clairement annoncés, avec la plus chirurgicale détermination. Trente ans à l’avance. Ainsi, la destruction de l’Irak et de la Syrie :

« La dissolution de la Syrie et de l’Irak… en zones fragmentées suivant des critères ethniques et religieux tels ceux du Liban est l’objectif prioritaire d’Israël sur le front de l’Est… » (9)

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Evidemment, dans cette planification le démembrement de l’Egypte est ciblé, avec de surprenantes précisions. Sa division en plusieurs mini-Etats y est spécifiquement définie selon des critères “religieux” :

« La vision d’un Etat Chrétien Copte en Haute Egypte aux côtés d’un certain nombre d’Etats faibles [weak states] avec des pouvoirs très limités localement et donc sans un gouvernement centralisé, représente la clé d’un développement historique qui n’a été retardé que par les accords de paix mais qui semble inévitable à long terme… ». (10)

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Cette pulvérisation de l’Egypte, telle qu’annoncée dans ce plan très élaboré, livre trois enseignements annexes importants :

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=> L’éradication de la Palestine est la conséquence du refus implacable de l’Occident de voir ce pays érigé en Etat souverain, en infraction aux dispositions initiales de l’ONU.
En conséquence, toutes les pseudo-négociations entre Israël et représentants de l’Autorité Palestinienne (ne surtout ne jamais employer, lorsqu’il s’agit du Peuple Palestinien, les mots Nation ou Etat : blasphème !...) annoncées à intervalles réguliers ne sont qu’opérations d’enfumage. Aussi illusoires que mensongères.

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=> Les dynamitages d’églises chrétiennes au Moyen-Orient, et tout particulièrement en Egypte, sont toutes, sans exception (et, je pèse mes mots…) l’œuvre des services spéciaux occidentaux ou liés à eux. Dans une stricte exécution du plan de fragmentation de la région. Afin de susciter les clivages et les radicalisations nécessaires à l’exacerbation des guerres civiles, d’où émergent anarchie et chaos propices à la mise sous tutelle du pays et de la région.
Avec pour objectif collatéral, via des opérations de désinformation aux colossales ressources, d’intoxiquer l’opinion publique occidentale afin de justifier les actions d’ingérence "humanitaire", militaire, ou autre, soutenues par certains hiérarques d’églises chrétiennes complices de l’arnaque. (11)

Les nombreuses églises chrétiennes, certaines existant depuis plusieurs siècles, témoignent tout au contraire qu’il est plus facile aux minorités chrétiennes de construire leurs lieux de culte dans les pays d’Islam, pour y vivre leur foi, que pour les musulmans de construire leurs mosquées en Occident…

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=> L’avilissement de la diplomatie française…
François Burgat, le meilleur spécialiste de cette mosaïque de tendances et mouvements appelée "Islamisme", dont certains sont largement infiltrés et encadrés par les agents occidentaux, dénonçait, dès avril 1996, l’attitude servile de la France. Dans son livre "L’islamisme en face", dont je recommande l’indispensable lecture pour ne pas rester analphabète sur le sujet, il résume ce qui se passe actuellement en Egypte (12) :

« La stratégie américano-israélienne avec laquelle la diplomatie de la France se confond chaque jour plus étroitement aboutit pourtant à défendre partout le seul statu quo politique arabe et à figer ainsi les plus légitimes dynamiques oppositionnelles dans le seul ciment de la répression. […]

[…] Répression féroce à l’intérieur, perfusion financière (et médiatique) occidentale à l’extérieur prennent irrésistiblement la place de toute forme de régulation démocratique. »

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Une oligarchie aux trois composantes soudoyées : militaire, judiciaire, affairiste

Egypte : Carnage et Saccage…

L’ampleur et la rapidité d’exécution du coup d’Etat démontre la conception d’un plan minutieusement mis au point. Dans la pure tradition de l’éradication d’un système représentatif contraire aux intérêts occultes d’une oligarchie locale associée à une spoliation coloniale étrangère.

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Ce n’est plus la chasse, avec leurs massacres, aux "communistes" comme en avaient connue de nombreux pays du temps de la Guerre Froide, de l'Amérique latine à l’Asie (plus de 500.000 morts rien qu’en Indonésie), mais la rafle aux "islamistes".

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Précisons que dans ces sauvages opérations de répression, dans un cas comme dans l’autre, ont été ou sont assimilés aux "méchants à abattre" tous ceux qui, sans être membres de ces mouvements, sont suffisamment suspects d’opposition aux volontés des putschistes pour signer leur propre éradication…

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Ainsi, après diabolisation préalable par les organes de propagande occidentaux et locaux, ont été incarcérés dans de nombreuses villes et localités tous les opposants au régime dictatorial de Moubarak, dirigeants, cadres, intellectuels. Certains abattus pour "tentative d’évasion". Dont de nombreux élus lors des dernières élections… Avec, inévitablement, fermeture des journaux, chaînes de radio et TV qui auraient témoigné de la sympathie ou le simple désir d’exercer la liberté d’informer.

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Sans entrer dans le détail de la mouvance des Frères Musulmans, de son évolution avec ses scissions aux nombreux partis actuels, trahisons (effet collatéral de la torture…), infiltrations, manipulations par les services spéciaux égyptiens et "OTANesques", je renvoie pour cela aux travaux de François Burgat (13), il est important d’en rappeler l’origine pour éviter les erreurs d’analyse, dues aux lavages de cerveau incessants de notre système de désinformation.

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Ce mouvement est indissociable de la vie politique de l’Egypte, par son encrage populaire depuis 1928, car constitué au départ pour lutter par la non-violence contre deux fléaux, deux "plaies", qui ravageaient le pays :

=> L’occupant britannique, imposant son « protectorat » policier et prédateur d’une extrême brutalité,

=> Le régime corrompu du roi Farouk qui livrait son pays aux occupants, assisté d’une nomenklatura totalement vendue.

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En fait, Les Frères Musulmans en Egypte sont issus de la bourgeoisie patriote, d’une grande valeur éthique, résistante, éduquée, beaucoup de cadres et membres de professions libérales dont de nombreuses femmes. Avec, lors de sa création notons-le, la solidarité de leurs pairs chrétiens coptes qui cofinançaient certaines œuvres caritatives. Loin d’être des fanatiques tels qu’on les décrits, ils se signalaient par une importante solidarité sociale et économique à l’égard de leurs compatriotes défavorisés : dispensaires, écoles gratuites pour les pauvres, etc. Par "centaines", financés sur leurs fonds propres du fait de la défaillance de l’Etat.

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Même s’ils se déclaraient "non communistes", ils n’en étaient pas moins détestés de la haute hiérarchie militaire. Du fait de leur influence auprès de la population, de leur revendication permanente d’un gouvernement émanant d’élections réellement représentatives, et de leur refus de la corruption. Intolérable pour des autocrates soudoyés par l’étranger, ils en on payé le prix le plus élevé. Une diffamation continuelle, torrentielle (avec peu d’effets en Egypte, mais plus d’impact dans un Occident désinformé) et, tragiquement, pour beaucoup : l’emprisonnement arbitraire, la torture et la mort. Souvent sous la torture.

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Il est, en conséquence, plus qu’ubuesque de voir de soi-disant "libéraux" et "socialistes" égyptiens, ultra-minoritaires dans les dernières élections mais bruyamment soutenus par notre propagande, s’allier aux militaires dans un coup d’Etat renversant un gouvernement élu pour le remplacer par une dictature !... En fait, prôner un retour à un régime dictatorial encore plus féroce que celui de Moubarak. Au nom de la défense de La Démocratie !

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Avec comme première mesure l’interdiction des Frères Musulmans ou assimilés. Déni de toute opposition. Déni de toute volonté populaire, à commencer par l’expression de son vote et de son droit à l’autodétermination. Vouloir sa suppression est une démonstration évidente de la nomenklatura égyptienne et de ses sponsors étrangers de l’ignorance d’un fait incontournable. Fondamental dans la vie politique égyptienne, il renaîtra encore plus fort. Sous une forme ou une autre. La "violence" ne peut rien contre la "légitimité". Le Temps est de son côté…

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Formidable régression : c’est tout l’appareil de répression et de prédation prospérant sous l’ère Moubarak qui revient en force au pouvoir, avec le soutien des occidentaux. Symbolisé par sa libération, camouflée en "résidence surveillée" dans un luxueux palais. On emprisonne les élus, mais on libère les "dictateurs-prévaricateurs".

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Appareil, régime, dont le nouveau gouvernement élu souhaitait arracher les racines. Mais en un an, il a perdu la course à la réalité du pouvoir avec cette puissante oligarchie. Servant de rouages au coup d’Etat, dans ses trois composantes corrompues : militaire, judiciaire et affairiste.

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i) Une hiérarchie militaire vermoulue

Egypte : Carnage et Saccage…

Le coup d’Etat, malgré l’hermétique censure en cours, révèle une profonde crise au sein de l’armée. Plusieurs régiments sont en quasi-mutinerie depuis les carnages et atrocités effectués dans plusieurs villes par certaines unités des forces armées.

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Les militaires surtout de rang subalterne, hommes de troupe et sous-officiers, vivant au contact du peuple égyptien par leurs familles et proches, sont hostiles dans leur écrasante majorité aux opérations de police et de répression. Défendre la nation, son territoire et son identité, n’est pas tirer sur des compatriotes réunis dans des manifestations pacifiques.

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A ce sentiment s’ajoute celui, tout aussi viscéral, de mépris envers « l’alliance imposée » par les occidentaux. Depuis la trahison de Sadate en 1977, opérant une purge du haut commandement et de la haute administration, pour soumettre son pays au contrôle total de l’Occident. Renforcé par Moubarak, lors de la première guerre du Golfe en 1991. Protectorat exercé au moyen de leur tête de pont dans la région agissant en "fondé de pouvoir" ou "administrateur-délégué" : Israël.

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Sentiment de rejet devant « l’hostilité imposée » à l’encontre des Palestiniens. Tout particulièrement ceux enfermés à Gaza, frontaliers de l'Egypte, dans un blocus inhumain. Devenu, on se doit de le rappeler sans cesse, le plus grand camp de concentration que "l’humanité" ait conçu.

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Toute analyse doit prendre en compte cette scission, entre une caste d’officiers supérieurs ou généraux et la majorité des troupes. Il contient en germe comme dans d’autres secteurs de la société, par delà tous clivages sociaux ou religieux, l’inéluctable et définitif affrontement entre "collabos" et "patriotes" qui forgera l’Egypte indépendante de demain.

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Affirmer que l’armée détient ou assure 1/3 du PIB doit donc être relativisé. Selon deux perspectives :

=> Seuls les "dirigeants" de l’armée gèrent ou détiennent le 1/3 du PIB du pays. Corrompus ou achetés par le « système ». Dans une prédation effrénée accaparant toutes les rentes de situation, en partage avec leurs sponsors occidentaux. A commencer par les plus immédiatement lucratives : des ressources pétrolières aux hôtels et poules aux œufs d'or touristiques, avec constitution rapide de patrimoines immobiliers fondés sur des crédits à "taux zéro" (souvent aussi, pour les plus hauts gradés, à "remboursement zéro"…) et d’abyssales exonérations fiscales.

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En contrepartie, il leur était fait obligation de ne pas penser une seconde à édifier une industrie d’armement et de défense, autonome et de qualité, suivant le modèle français, sous de Gaulle, sud-coréen ou iranien, par exemple. Pouvant constituer ultérieurement un ou plusieurs pôles de haute technologie pour le pays, générant des emplois haute qualification et des exportations à grande valeur ajoutée.

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=> Transite par cette caste de généraux et officiers supérieurs, une aide annuelle de 1,3 milliard de dollars des USA qui, après ponction de mirobolantes commissions locales, suivant le principe des vases communicants, retourne aussitôt à ses généreux dispensateurs se gavant eux-mêmes de commissions dans les paradis fiscaux.

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Travestissement d'une corruption sciemment organisée, dans l'intérêt des deux parties, sous forme de contrats d’achat d’armement et de maintenance. Précisons : matériels non adaptés aux besoins militaires du pays : bridés (en termes de performance et de formation/entraînement), obsolètes (pour ne pas rivaliser avec Israël), ou facilement "neutralisables" à distance, etc. (14)

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Entre autres bizarreries, on constate que 15 % du montant total de cette aide relèvent des frais de maintenance et d’entretien. Comme si les égyptiens, leurs ingénieurs et techniciens, n’étaient pas en mesure de l’assurer…

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Ou encore, que les pilotes Egyptiens des F-16 ne peuvent bénéficier que du ¼ des heures d’entraînement de leurs homologues internationaux sur le même type d’appareil…

Ou encore, que près de 30 millions de dollars sont alloués à un cabinet de consultants, dont ce n’est pas la spécialité, pour fournir une assitance pour les programmes aéraunotiques égyptiens (28,1 US$ millions pour Deloitte Consulting, par exemple).

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La liste de ces « n’importe quoi » serait tellement longue à dresser qu’elle necéssiterait plusieurs volumes.

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Un document rendu public, rédigé par le général David Petraeus en décembre 2008 suite à une inspection du potentiel de l’armée égyptienne alors sous commandement du maréchal Mohamed Tantawi, évoquait clairement l’état de "délabrement" [decay], tactique et opérationnel, des forces armées égyptiennes :

The tactical and operational readiness of the Egyptian Armed Forces has decayed.” (15)

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Ainsi, après une quarantaine d’années de coopération militaire entre les USA et l’Egypte, l’armée égyptienne a donc atteint le "niveau zéro". Réduite, tout au plus, à une milice policière chargée de réprimer toute vélléité de révolte de la population.

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N’est-ce pas, en fait, l’objectif recherché et atteint ?...

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Si la "formation" des pilotes et agents de maintenance des "systèmes d’armes électroniques" est sabrée, un "endoctrinement", par contre, est particulièrement soigné. Sous forme de "lavages de cerveau" très élaborés, imposés à partir du moment où un militaire postule au rang d’officier : une méthodique islamophobie et une détestation de la Nation Palestinienne.

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Méthodes déjà rodées et appliquées par les anglo-américains sous le régime sanguinaire du Shah d’Iran. Ce qui, en fin de compte, n’a réussi ni aux uns, ni aux autres, puisque le peuple Iranien les a tous éjectés après s’être révolté en 1979.

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Méthodes similaires, sous des formes plus ou moins édulcorées, à celles que l’on retrouve dans beaucoup de pays noyautés par ces services d’action psychologique. Succès de carrière dans l’armée, haute administration, partis politiques, médias et édition, mode et showbiz, seront proportionnels, en vitesse et hiérarchie, à l’affichage de son sentiment antimusulman et "anti-Palestinien"… Notons que notre nomenklatura en France, sur ce plan, se comporte avec un zèle infatigable.

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Ramzy Baroud dans un article rappelle sa peur, alors qu’il n’avait que 18 ans et partait pour ses études en Egypte, de franchir la frontière à Rafah. Y sévissait, en effet, un officier égyptien qui faisait passer à tabac tout Palestinien qui prononçait les mots traditionnels de Salam Oualikum, à connotation musulmane, en guise de bonjour… (16)

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Remarquant que les campagnes "antipalestiniennes", avec incitations à la violence par les médias hystériques, ont repris avec une extrême virulence dès le lendemain du renversement du gouvernement élu ; qui avait eu le tort, en plus, d’ouvrir une zone de "libre-échange" à la frontière égyptienne, palliant de la sorte la destruction antérieure des tunnels de ravitaillement par l’armée, pour que la population de Gaza puisse s’alimenter et se soigner à nouveau !…

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Le nouveau gouvernement souhaitait donner un coup de pied dans cette fourmilière. Renvoyer les hauts gradés dans leurs casernes et fonctions militaires. Avec pour priorité : moderniser l’armée dans ses matériels et méthodes. La sortir définitivement des opérations de basse police, en lui redonnant sa vocation initiale : la défense de la souveraineté nationale. La rendre efficace et irréprochable, en mettant un terme à la corruption dégradante et épuisante pour le pays.

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Problème : le gouvernement envisageait, pour mettre à plat ces comportements mafieux, de traduire devant les tribunaux ses principaux acteurs et bénéficiaires. Mais, tout autant : criminels, voleurs et tortionnaires.

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Erreur fatale !... C’était déclarer la guerre à leurs protecteurs étrangers.

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Il est vrai que tout le monde n’a pas l’habileté politique d’un Mandela et ses compagnons de lutte qui avaient accepté de créer, avec leurs ennemis d’hier, une « commission de pardon et d’oubli » pour noyer le poisson, en faisant sauter quelques fusibles subalternes à la Kerviel afin de se maintenir au pouvoir…

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ii) Une hiérarchie judiciaire dévoyée

Egypte : Carnage et Saccage…

Structure identique à celle de l’armée, l’administration judiciaire comporte deux strates : une caste de hauts magistrats, cooptés par la dictature et ses sponsors étrangers (17), richissime minorité corrompue et aux ordres. Et, une majorité dite de "petits juges" essayant dans des conditions souvent difficiles d’assumer honnêtement leurs fonctions ; sans exclure, pour certains, les petits arrangements dès lors qu’ils n’enfreignent pas l’essentiel du droit.

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Illustration : l’interminable comparution de l’ancien dictateur déchu, Moubarak, placé en luxueuse résidence surveillée, devant une cour de justice qui, pour l’ensemble du peuple Egyptien, n’est qu’un « cirque ». Où paradent tous les magistrats longtemps les "favoris", comblés de bienfaits, de celui qu’ils sont chargés de juger…

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Plus grave : que ce soit avant ou après l’assassinat de Sadate en 1981, complices des pires crimes de la dictature dans d’ignobles simulacres de jugements. Constituant un des principaux et des plus féroces rouages de cette dictature, envoyant à la torture et à la mort des milliers de victimes pour simple "opposition" au régime. Cautionnant les éliminations ou assassinats extrajudiciaires par des « escadrons de la mort ».

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Fermant les yeux sur les faux attentats, organisés par les services spéciaux, pour permettre l’internement des intellectuels. Encourageant ainsi des rafles d’une ampleur inimaginable, sauf en Palestine occupée ou sous la dictature du Shah d’Iran, dans une :

« … vertigineuse dérive répressive du régime, qui vient alors de faire emprisonner mille cinq cent membres de l’intelligentsia politique, toutes tendances et toutes confessions confondues ». (18)

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Appliquant avec zèle les dispositions répressives d’une législation moyenâgeuse : loi d’exception de 1967 supprimant la quasi totalité des libertés individuelles et collectives ; délai de garde à vue porté à 6 mois en juillet 1992 ; élargissement du champ d’application au motif de terrorisme sans en définir les critères objectifs ; multiplication des peines d’emprisonnements de longue durée au motif réel ou simulé de détention d’écrits qualifiés « d’islamistes » : etc. (19).

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Horreurs et atrocités d’un arbitraire juridique exercé par des magistrats, dans la Bonne Conscience…

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Exemple tristement célèbre en Egypte : la servilité de la haute magistrature qui, le 30 janvier 1993, par la Cour Constitutionnelle entérine une loi d’urgence habilitant le président Moubarak à saisir les tribunaux militaires d’infractions dont il évalue seul la recevabilité, afin de rendre exécutoire une série de condamnations à mort prononcées par le Tribunal d’Alexandrie.

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Autre abjection, encore gravée dans la mémoire du peuple égyptien, en 1992 : avec la complicité de l’appareil judiciaire, appliquant les méthodes sionistes en Palestine, l’armée rase au bulldozer le village de Hujeirate wa Humeirate en Haute-Egypte au motif que ses habitants refusaient de dénoncer des hommes recherchés par la police secrète…

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Depuis plus de quarante ans, les nomenklaturas occidentales sont toutes, sans exception, au courant de ces atrocités et de l’ampleur des ravages de cette dictature à l’encontre du peuple Egyptien : nos partis politiques, gouvernements, médias (ses quotidiens "du soir" complices avec autant d’empressement que ses quotidiens "du jour")…

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Protégeant ce régime sanguinaire sans faillir à la loi du silence dans le cynisme le plus abyssal, cautionnant ces horreurs. Mitterrand n’adorait-il pas passer ses vacances, avec sa cour, épouses et concubines comprises, à Assouan dont "il appréciait la lumière" ?... Plus tard, Sarkozy, dans le même équipage. Fiers, l’un et l’autre, d’être reçus avec les honneurs, par un régime (20) :

« … qui craint moins en fait les quelques bombes de la périphérie extrémiste de son opposition que les millions de bulletins de vote de son centre, brandit alors cette violence pour justifier – notamment aux yeux de ses bailleurs de fonds internationaux – l’absolu verrouillage du système qui seul lui permet de survivre ».

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Le nettoyage de cet appareil judiciaire, véritable travail d’Hercule, était une des priorités du nouveau gouvernement. Sa volonté d’épuration par limogeage, et même par décision de justice, des magistrats les plus corrompus et les plus compromis dans les atrocités du régime Moubarak ne pouvait provoquer, en association avec les hauts gradés de l’armée, qu’une violente réaction. Soutenue, évidemment, par l’Occident.

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D’où ces images, que nous ont imposées nos organes de la propagande dans les médias, avec des "magistrats vertueux", boursouflés d’indignation, fustigeant le gouvernement régulièrement élu pour tentative d’atteinte aux "libertés", individuelles et collectives, et à la "démocratie"…

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iii) Une caste affairiste vorace

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Les oligarchies militaire et judiciaire n’ont pas été les seuls acteurs du coup d’Etat, préparé, conditionné, accompagné d'un « plan média » parfaitement coordonné, minuté même. Soutenu, déployé par tous les médias. A l’exemple du lancement d’une lessive qui "lave plus blanc" que la précédente…

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Tout particulièrement, par les "médias privés" : presse, radio & TV. Un déchaînement, un typhon, contre le gouvernement, dans une campagne de propagande, relayée et amplifiée en Occident. Evidemment, selon des lignes « architecturées » par les spécialistes de l’action psychologique de l’OTAN.

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Pourquoi ce soutien massif des « médias privés » ?...

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=> Les dinosaures aux dents médiatiques

Egypte : Carnage et Saccage…

Ils sont, en fait, tous détenus par des milliardaires, agissant comme hommes de paille ou associés officiels des membres les plus éminents du clan, ou régime, Moubarak, auxquels ils doivent leur fulgurante ascension et fortune. Ces barons de la dictature, dans une première phase, avait fait le dos rond face au peuple égyptien occupant la rue dans tout le pays, avec une ampleur inattendu, en attendant de reprendre la main.

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A terme, ils ne pouvaient tolérer, avec leurs protecteurs et partenaires étrangers, que le nouveau gouvernement élu place parmi ses priorités la "récupération" des milliards en devises du pays, volés, détournés et placés à l’étranger. Sur des comptes privés, ou via des sociétés écrans, des fiducies, classiques mécanismes très usités par les jongleurs en "ingénierie financière" de la City de Londres ou des places bancaires en Suisse.

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Devant l’état de faillite du Trésor du pays, il était en effet plus qu’urgent de mettre un terme à ce pillage organisé, depuis des décennies, atteignant des sommes colossales transférées, camouflées, en Occident. Compilations de détournements et de commissions occultes : sur les marchés publics ou les "privatisations" en faveur des groupes étrangers.

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Ou encore, sur les ventes et marges bénéficiaires des exportations égyptiennes… En moyenne annuelle de US $ 30 milliards, les exportations ne représentent «officiellement » que la moitié des importations atteignant US $ 60 milliards. Déficit commercial permanent qui maintient le pays dans un endettement à l'égard des bailleurs de fonds étrangers, sans cesse s’aggravant des annuités des taux d’intérêt.

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Chaude alerte : gouvernement britannique et suisse avaient été saisis officiellement par le gouvernement égyptien nouvellement élu !... Mais, en ce domaine, casuistique et faux prétextes sont sans limite. Ils opposèrent la nécessité de produire des décisions de justice égyptiennes, obtenir ensuite leur recevabilité auprès du système judiciaire britannique, suivant le schéma de procédure connue sous le jargon : « exequatur ».

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A ce jour, le gouvernement russe n’a pu récupérer l’argent détourné par les oligarques milliardaires réfugiés à Londres (certains propriétaires des grands clubs de foot britanniques…), depuis leur pillage de la Russie associés avec les occidentaux lors de la dissolution de l’URSS. Encore moins leur extradition, les plus recherchés obtenant même le statut de « réfugié politique »… Le gouvernement égyptien avait encore moins de chance.

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A commencer avec son propre appareil judicaire ultra-corrompu. Impossible d’obtenir des décisions de justice dans un délai raisonnablement rapide. Les plus hautes instances de la justice refusant même la saisie conservatoire au profit de l’Etat Egyptien des biens des délinquants financiers.

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Autre souffle du boulet de canon aux oreilles de ces milliardaires : téméraire, le nouveau gouvernement avait donné un coup de pied dans une fourmilière de malfrats de haut vol en mettant un terme à leur siphonage de la distribution de l’aide de première nécessité aux pauvres. Economisant, sur un an, plus de 4 milliards de Livres égyptiennes (au 22/9 : 1 EGP = 0,11 €), tout en améliorant ce service public prioritaire dans un pays où la majorité de la population est immergée dans la misère.

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Cette caste de prédateurs, de kleptocrates, que les Egyptiens surnomment les « dinosaures » (21) n’ont que faire de l’avenir du pays, encore moins de la majorité de la population. Seule la vision de leur propre avenir, celui de leur progéniture, au maximum de leur clan ou de leur clientèle, au sens romain ou politicien du terme, et bien sûr de leurs sponsors, est suffisant.

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Parmi ces milliardaires les plus tristement célèbres, méprisés, honnis, du peuple égyptien en « collabos » associés à la servitude de l’Egypte par les puissances occidentales, figurent :

- Ahmed Bahgat, propriétaire de Dream Channel, qui n'avait jamais remboursé ses énormes prêts bancaires depuis 3 ans et que le gouvernement poursuivait en justice, qui bien sûr, s’ingénia à retarder dans des artifices de procédure

- Mohamed al-Amin actionnaire de CBC Channel, chaîne TV spécialisée dans la promotion de l’islamophobie, notamment son émission Al-Misri Al-Yawm présentée par l’ineffable "pom-pom girl" du régime Moubarak et fanatique anti-Palestine : Lamis Hadidi

- Suleiman Amer, propriétaire de Tahrir Channel, accusé de détournement de fonds publics en collusion avec l’ex-ministre de l’agriculture Yusef Wali. Là encore, la hiérarchie judicaire a tout fait pour bloquer l’action en saisie du gouvernement pour récupérer les fonds publics
- Mohammed Abul-Enein, ex-chef du parti National Démocrate, propriétaire de Sada al-bilad Channel
- Naguib Sawiris, milliardaire possédant le bouquet de chaînes TV ONTV , à qui le gouvernement demandait un retard d’impôts dus à l’Etat pour un montant de US $ 2,3 milliards. Il avait, sous la pression, payé 1 milliard de dollar mais refusait de s’acquitter du reste. Préférant investir US $ 33 millions dans l'opération de collecte de signatures ("une poignée de dollars" pour une signature...) réclamant le renversement du gouvernement démocratiquement élu, appelé "Mouvement Tamarrod". (22)

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Ces dinosaures, défenseurs autoproclamés de la démocratie, détiennent tous les médias en Egypte et ont, inévitablement, leurs entrées avec tapis rouge dans les nôtres en Occident. Qui les magnifie, avec le brevet "occidentalisés" (westernized…), en "entrepreneurs" dynamiques, laïcs, adeptes du progrès, libéraux ou socialistes, suivant la cible traitée par la propagande. Héros modernes, dans ce jeu de rôles, luttant avec détermination contre des attardés, abrutis de religion, ne rêvant que de Charia et autres clichés à la louche.

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Ils ne défendent, en réalité, que leur terrain de chasse et, au-delà, tout un système international de prédation de l’Egypte. Allant jusqu’à torpiller les initiatives économiques du gouvernement qui court-circuitaient leurs filtres à racket.

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Contournant les blocages des intermédiaires, monnayant et entravant les investissements dans le nouveau terminal de conteneurs du Canal de Suez, le gouvernement élu avait, en effet, débloqué autorisations et engagements nécessaires au démarrage du projet représentant 10 milliards de dollars et des centaines d’emplois qualifiés : logisticiens, techniciens, informaticiens, etc.

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Dans le même élan anti-corruption, il avait débloqué 4 projets industriels orientés "haute technologie" pour essayer d’arracher le pays à ce faux semblant de développement qu’est le tourisme (entre 7 et 9 US $ milliards de recettes annuelles en devises, pour des emplois sous-payés de serveurs et femmes de ménage, équivalentes de celles des transferts des travailleurs égyptiens à l’étranger). (23) Assurant le décollage d’un projet d’industrialisation de la vallée du Nil, dans les hautes technologies, tourné vers le marché africain, en liaison aussi avec le voisin du sud, le Soudan.

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Cette politique commençait à donner des résultats positifs. En un an le nouveau gouvernement avait réussi à engranger des réserves en devises, alors qu’il avait trouvé les caisses vides, de plus de 1 US $ Milliard.

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Mais…

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"Lèse-corruption" impardonnable aux yeux des dinosaures.

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Tous ces projets ont été immédiatement bloqués par les militaires dès leur prise du pouvoir. Preuve que la lutte contre la corruption et la sortie de l’Egypte du sous-développement économique sont les derniers soucis des commanditaires, organisateurs et financiers du coup d’Etat.

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=> La négation du droit de vote dans le mépris du peuple

Egypte : Carnage et Saccage…

L’appareil de propagande occidental nous a ainsi vendu le masque derrière lequel se cachent les dinosaures. Dans le style des "révolutions colorées" des pays de l’Est, orange, verte ou blanche, surgissaient sur nos écrans, dans une bruyante mobilisation, se bousculant au portillon pour soutenir le Coup d’Etat : "démocrates", "modernistes", "libéraux" ou "socialistes".

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Tapage inversement proportionnel à leur poids électoral, n’ayant obtenu qu’un faible pourcentage de votes lors des dernières élections. N’étant aucunement crédibles pour le peuple Egyptien. Deux raisons :

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* Ils n’ont aucun programme économique et social s’attaquant aux racines du sous-développement, et à ce véritable cancer rongeant le pays que représente la corruption entretenue par la prédation occidentale. Alors que l’Egypte avec un marché intérieur de 85,5 millions d'habitants (estimation janvier 2012), la qualité de ses cadres diplômés très appréciés dans de multiples pays, qui pourrait être la locomotive économique de la région telle l’Allemagne en Europe, en est réduite à la mendicité internationale…

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* Ils sont perçus par le peuple Egyptien, en dépit de la propagande occidentale et de leur autopromotion, comme l’émanation de la caste affairiste qui a cyniquement prospéré sous la dictature Moubarak en collaborant à la servitude de leur pays au service des intérêts étrangers.
Dont la priorité a toujours été de bloquer son industrialisation afin de maintenir une économie totalement dépendant des importations. Pour la limiter à la sous-traitance, textile notamment, ou au tourisme : deux secteurs hautement volatils dès le moindre trouble entrainant des annulations de contrats instantanées. Entravant autant que possible son accès à la création d'industries liées aux nouvelles technologies.

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Derrière clichés et mises en scène de l’appareil de désinformation occidental, campant une fois encore la lutte entre "Le Bien" et "Le Mal", entre de "vertueux démocrates" et de "fanatiques islamistes", se profile une sorte de lutte des classes dépassant les clivages de l’école marxiste.

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Ramzy Baroud en trace une fine et chirurgicale analyse. Deux points, déterminants pour les années à venir, sont à retenir (24) :
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§. « Les Rabias d’Egypte [surnom des manifestants pacifiques réfugiés et massacrés dans la Mosquée Rabia et sur la place du même nom où il s’étaient réfugiés] ne sont pas seulement haïs, ils sont méprisés [par l’oligarchie]. Ils ont toujours été traités en sous-humanité, vivant dans leurs quartiers sales, bidonvilles incroyablement négligés [par les pouvoirs publics] empilements de constructions les unes sur les autres. Les Rabias d’Egypte luttent tout simplement pour leur survie quotidienne. »
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§. « L’incroyable union entre l’oligarchie égyptienne et une intelligentsia islamophobe a, dans une certaine mesure, occulté la profonde lutte des classes en cours en Egypte, où les couches les plus pauvres de la population, ouvriers et paysans, mènent un combat historique pour réclamer la démocratie à l’encontre d’une richissime classe supérieure et d’un milieu d’intellectuels. La première organisant les horribles massacres contre de pacifiques manifestants, le second justifiant le fait de faucher par la mitraille des milliers de personnes rassemblées dans des sit-ins pacifiques sur les places publiques de Nahda, et de Rabia Al-Adawiya… »

« […] De nombreux morts ont été vus et filmés pointant leur index vers le Ciel dans une dernière prière jusqu’à leur dernier souffle ».

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L’oligarchie au pouvoir a marqué ainsi sa volonté de ne pas accepter le vote de la majorité de la population, replongeant le pays parmi les plus violentes dictatures que notre humanité ait connues.

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Cette majorité de la population que le gouvernement élu voulait soulager de ses malheurs générés par l'injustice économique et sociale. Son président n’avait-il pas eu le tort de l’annoncer dans un de ses discours, provoquant la fureur des dinosaures :

« Quand nous parlons d’un système de marché libre, nous approuvons, mais cela exige des réformes. Parallèlement à un système de "marché libre" il est nécessaire que la société soit dotée de valeurs éthiques ».

[ “So when we talk about having a free market system, this is OK, but it needs to be somehow reformed. Besides a free market system you need to have ethical values for the society.”]

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Morsi avait cru en en s’alignant sur le modèle Turc actuel, violemment anti-Syrien, obtenir les coudées franches de l’Occident pour réformer l’économie et les institutions (les nouveaux élus travaillaient sur le projet d’une Constitution à soumettre au référendum) d’un pays sous dictature depuis des décennies. Il n’avait rien compris, lui et les membres de son gouvernement : ils ne détenaient que l’apparence du pouvoir.

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Pris entre le marteau de la domination occidentale, et l’enclume de la puissante oligarchie locale, bloc sans fissure, tenant solidement en main : armée, justice, et horde d’affairistes aux puissantes ramifications médiatiques et mafieuses.

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La « démocratie » dans un pays sous tutelle néocoloniale ne doit être vécue et jouée que sous forme d’une mascarade.

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=> Le renversement de Mossadegh

Egypte : Carnage et Saccage…

Le gouvernement égyptien sorti des urnes a donc été renversé par l’armée, tous les dirigeants du parti gagnant des dernières élections sont en prison. Ce dernier vient d’être dissous par "décision de justice", le 23 septembre 2013, avec confiscation de tous ses actifs, biens et immeubles. (25) A la grande joie des dinosaures qui vont s’en répartir les dépouilles. Et, au désespoir des "Rabias" qui bénéficiaient de l’aide sociale et sanitaire de cette organisation.

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Il est frappant de constater qu’il s’agit du même mode opératoire, séquences identiques, déclinaison idéologique similaire à la virgule près dans la propagande occidentale, avec un niveau de violence décuplé (26), du coup d’Etat militaire qui avait renversé le gouvernement élu du premier ministre Mossadegh, en Iran, le 18 août 1953.

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Presque, jour pour jour : il y a 60 ans…

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Ce coup d’Etat militaire, organisé par britanniques, américains et israéliens, chaque partenaire au complot ayant ses enjeux, avait renversé gouvernement et parlement iraniens régulièrement élus qui avaient la prétention de redonner l’autonomie économique et politique à ce grand pays ; en commençant par nationaliser ses ressources pétrolières et gazières exploitées par les étrangers, à leur seul profit. Les documents de la CIA déclassifiés, au mois d’août dernier, confirment ce que tout le monde savait depuis longtemps. (27)

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Mossadegh fut condamné à 3 ans prison, et assigné à résidence dans son village natal jusqu’à sa mort, 14 ans plus tard. Il s’agissait pourtant d’un grand patriote, issu d’une des plus prestigieuses familles d’Iran, incorruptible et généreux. Il distribuait son salaire de ministre aux étudiants nécessiteux et était connu pour le paiement scrupuleux de ses impôts. Il distribua, et exigea de ses enfants d’en faire autant, les grandes propriétés familiales, considérant que la lutte contre la pauvreté commençait par la redistribution des terres agricoles…

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Ce fut le général Zahidi qui prit le pouvoir, sous couvert du polichinelle de l’époque : le Shah d’Iran. La chasse à l’opposant fut terrible : emprisonnements, enlèvements, tortures, disparitions, avec un système répressif d’une incroyable férocité géré par une police secrète, la SAVAK, formée et encadrée de spécialistes occidentaux. Des milliers de personnes furent massacrées, beaucoup sous la torture. A l’époque ce n’était pas la chasse aux « islamistes » qui préoccupait ces sanguinaires prédateurs, mais aux « communistes »…

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Le pillage du pays par l’Occident repris de plus belle, et son oligarchie locale s’enrichit fabuleusement au détriment d’une population laissée à l’abandon. Ce sont les rejetons de cette caste qui, après avoir réussi à sauver une partie du magot familial à la suite de la révolution de 1979, jouent en Occident les « opposants-démocrates » au régime actuel

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Notons que « l’éradication » de l’Islam était une des priorités du régime militaire aboutissant à la pantalonnade du couronnement du Shah à Persépolis, en 1971. Renouant avec Darius, dans une débauche de gaspillages mégalomaniaques, avec ses conseillers occidentaux, pour que les Iraniens oublient leurs profondes et brillantes racines religieuses musulmanes…

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De même en Egypte, ne doit exister, s’exposer, se visiter, que l’histoire des pharaons. L’apport inestimable de l’Islam à la civilisation égyptienne, de l’architecture aux calligraphies, de la pensée à la spiritualité, est à occulter…

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Illustration du programme à l’iranienne dont est accablé l’Egypte. Cinq points en interaction :

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a) Empêcher par tous les moyens, y compris la terreur, le libre exercice du droit de vote et du droit à l’autodétermination. La chasse aux intellectuels et "leaders", la neutralisation ou extermination de tous ceux pouvant fédérer une opposition au régime en place, seront un objectif prioritaire.

b) Empêcher le développement industriel et technologique du pays, le limitant à une économie de subsistance, essentiellement dans la sous-traitance et le tourisme de masse. En aucun cas, l’Egypte ne doit devenir une « puissance régionale », financière, technologique, pouvant édifier une autonomie de production militaire tout particulièrement.
c) Entretenir le chaos et la guerre civile, pour épuiser le pays dans une constante paupérisation ; son affaiblissement constant devant conduire à une division suivant le schéma réalisé au Soudan, en Irak, ou en Libye.
d) Entériner le fait colonial occidental au Moyen-Orient, représenté par l’entité sioniste et la totale spoliation de la Palestine.
e) Eradiquer la profonde culture et le sentiment religieux incarnés par l’Islam, seul courant de pensée et d'espoir, du fait de l’éradication de toute réflexion et critique organisées d’un milieu intellectuel ou politique, pouvant s’opposer à la corruption et à la servitude du pays.
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Notre diplomatie soutiendra, évidemment, ce programme d’asservissement aux côtés de ses glorieux alliés. Comme elle avait soutenu l’autocratie corrompue du Shah d’Iran, et bien d’autres. Parions-le, d’ici peu, nos politiciens se déplaceront avec leur Cour de favoris et favorites, pour « admirer la lumière du couchant sur Assouan »…

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Oubliant que l’abjection ne dure qu’un temps… Comment maintenir indéfiniment en esclavage plus de 85 millions de personnes, même si on arrive à en conditionner le tiers, de gré ou de force, en « collabos » ?...

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Le peuple d’Egypte réussira sa révolution, inéluctablement. Comme le peuple d’Iran a réussi la sienne en 1979 ; qui est à ce jour, quoi qu’on en dise, quel que soit le niveau de diabolisation dans nos médias, la seule révolution ayant réellement réussi dans la région en se libérant définitivement de la tutelle néocoloniale occidentale.

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Espérons qu’il ne faudra pas attendre 26 ans, longues années endurées par les Iraniens entre le coup d’Etat anti-Mossadegh et la réussite de leur révolution, pour que les Egyptiens réussissent, enfin, à se libérer du joug barbare qui leur est imposé par l’Occident…

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Oui, aujourd’hui je me sens Egyptien, frère des "Rabias"…
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1. Célèbre phrase extraite du roman Le Guépard (Il Gattopardo), publié en 1958, de Guiseppe Tomasi di Lampedusa (Editions du Seuil – 2007). Qui a servi de trame au magnifique film de Visconti, Palme d’Or au Festival de Cannes en 1963.

2. => Pepe Escobar, "Bloodbath that is not a bloodbath" : Why Egypt is doomed, RT, 15 août 2013, http://rt.com/op-edge/egypt-protests-terror-muslim-brotherhood-526/
=> Esam Al-Amin, Bloodbath on the Nile, CounterPunch, Weekend Edition August 16-18-2013, http://www.counterpunch.org/2013/08/16/bloodbath-on-the-nile/

3. Yuram Abdullah Weiler, Reviving Israel-Friendly rule in Egypt, lundi 26 août 2013,
http://www.presstv.ir/detail/2013/08/26/320527/reviving-israelfriendly-rule-in-egypt/

4. Egyptian army forces destroy tunnels between Egypt and Gaza, Gaza’s Ark, 22 août 2013, http://www.gazaark.org/2013/08/22/egyptian-army-forces-destroy-tunnels-between-egypt-and-gaza/

5. Biggest museum theft in Egytian history : Over 1,000 artifacts stolen, RT, 20 août 2013, http://rt.com/news/museum-theft-egypt-robbery-725/

6. Rappelons que le projet de l’Union pour la Méditerranée lancé en grande pompe sous Sarkozy, à part celui de vouloir entériner le "fait accompli sioniste" par les pays arabes (ce qu’a refusé, entre autres : la Syrie…), avait pour objectif principal d’entraver les projets d’association en fermentation tant en Afrique du nord que dans la partie méditerranéenne du Moyen-Orient.
En liant individuellement chaque Etat du sud par des accords bilatéraux avec l’UE ; au détriment de la réalisation préalable et indispensable de leurs propres projets d’union régionale formant une synergie économique et politique, avec pour conséquence une puissante force de négociation collective.

7. Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties, publié par l’Association of Arab-American University Graduates, Inc. Belmont, Massachusetts, 1982, Special Document No1 (ISBN 0-937694-56-8), collection The Zionist Plan for the Middle East, translated and published by Israel Shahak. Cet article avait été édité auparavant dans la revue Kivinium (Directions) du Department of Information of the World Zionist Organization.
http://www.informationclearinghouse.info/article33220.htm

8. “ In his book, former Prime Minister Yitzhak Rabin said that the Israeli government is in fact responsible for the design of American policy in the Middle East, after June '67…”, note 8, Israel Shahak & Oded Yinon, Op. Cit.

9. Paragraphe 22 : "The dissolution of Syria and Iraq later on into ethnically or religiously unique areas such as in Lebanon, is Israel's primary target on the Eastern front in the long run…", Israel Shahak & Oded Yinon, Op. Cit.
10. Paragraphe 21 : "The vision of a Christian Coptic State in Upper Egypt alongside a number of weak states with very localized power and without a centralized government as to date, is the key to a historical development which was only set back by the peace agreement but which seems inevitable in the long run…", Israel Shahak & Oded Yinon, Op. Cit.
11. Georges Stanechy, Eglises d’Orient : Mascarades et Cordes de Chanvre, 21 fév rier 2010, http://stanechy.over-blog.com/article-eglises-d-orient-mascarades-et-cordes-de-45402807.html

12. François Burgat, L’islamisme en face, La Découverte, 1996, p. 274.

13. François Burgat, Op. Cit.

14. Eric Schmitt, Cairo Military Firmly Hooked to U.S. Lifeline, New York Times, 20 août 2013,

http://www.nytimes.com/2013/08/21/world/middleeast/cairo-military-firmly-hooked-to-us-lifeline.html?pagewanted=all&_r=0

15. Eric Schmitt, Op. Cit.

16. Ramzy Baroud, Hated in Egypt, CounterPunch, 31 juillet 2013, http://www.counterpunch.org/2013/07/31/hated-in-egypt/

17. Rappelons que les hauts grades de l’armée égyptienne, comme celle de la Jordanie des pétromonarchies, et d’autres pays (Philippines ou Thaïlande étant les exemples les plus caricaturaux), sont soumis pour approbation préalable aux autorités compétentes, suivant les régions, du tandem USA / Israël.
Notons qu'actuellement la France n’échappe pas à ce mouvement, depuis son intégration à l’OTAN, notamment pour ce qui relève de son Etat-major, de ses services de renseignement, de sa diplomatie et de la nomination de ses ministres des affaires étrangères.

18. François Burgat, Op. Cit., p. 140.

19. François Burgat, Op. Cit., p. 149.

20. François Burgat, Op. Cit., p. 142.

21. Mohamed Malik et Mohamad Omar, Egypt’s Dinosaurs are Gasping for Air, CounterPunch, 2 septembre 2013, http://www.counterpunch.org/2013/09/02/egypts-dinosaurs-are-gasping-for-air/

22. http://blog.foreignpolicy.com/posts/2013/07/10/egypt_sawiris_interview

23. D’après la Banque Mondiale, ces transferts des revenus des travailleurs Egyptiens à l’étranger [3 millions environ] auraient atteint un niveau exceptionnel de 21 US $ milliards en 2012. Illustrant la solidarité des Egyptiens face au chaos de leur pays.

24. Ramzy Baroud, On Egypt’s Class-Struggle, CounterPunch, 22 août 2013, http://www.counterpunch.org/2013/08/22/on-egypts-class-struggle/

25. Egypt court bans all Muslim Brotherhood activities nationwide, RT, 23 septembre 2013, http://rt.com/news/egypt-court-muslim-brotherhood-235/

26. Mohamed Malik et Mohamad Omar, The Military Turns Really Ugly in Egypt [La Dictature Militaire Devient Réellement Atroce en Egypte], CounterPunch, 20 septembre 2013, http://www.counterpunch.org/2013/09/20/the-military-turns-really-ugly-in-egypt/

27. John Cassidy, The Lessons of Classified Information : From Mossadegh to Snowden, The New Yorker, 20 août 2013, http://www.newyorker.com/online/blogs/johncassidy/2013/08/perfidious-albion-from-mossadegh-to-miranda.html

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Caricatures du Brésilien Carlos Latuff

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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 12:56

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Coup d’arrêt.

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Reflux ?

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Plus que certain.

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Obama et Hollande, avec leur bande de fanatisés et de vendus, ont dû battre en retraite. Une vraie Bérézina !...

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Pourtant, ils en rêvaient de jouer les « libérateurs-démocrates », drapés dans leur habitus colonial. "Socialistes" et "écolos" français vociférant en tête de meute (1), comme au bon vieux temps, chevauchant mensonges et cyniques combinaisons préparées depuis des décennies.

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Il est vrai qu’il y avait urgence pour voler au secours de leurs mercenaires, réduits dans leur déroute à pratiquer la tactique de la terre brûlée et des massacres aveugles (même les hôpitaux, reconnaît l’ONU dans un rapport...), sous la raclée des troupes syriennes, hommes du contingent et volontaires toutes ethnies et religions confondues, défendant leur nation. Dans un même élan patriotique.

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Nos "va-t-en-guerre" avaient cru pouvoir contourner le veto de la Russie et de la Chine au Conseil de Sécurité, en attaquant de leur propre initiative la Syrie dans une orgie de bombardements.

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Bien que contraints au fil du temps, face à la détermination russo-chinoise, à rétrécir leurs ambitions guerrières comme peau de chagrin. D’une invasion avec débarquement de régiments, ils en étaient passés aux bombardements des infrastructures civiles et militaires sans envoi de troupes, puis au pilonnage de palais officiels et autres édifices publics symboles de l’Etat Syrien sans envoi d’avions… Pour finir par s’abriter prudemment derrière un rideau de "missiles de croisière"…

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Le bâtiment Russe CCB-201 - Station d'écoute et de repérage

Le bâtiment Russe CCB-201 - Station d'écoute et de repérage

Le "Front du Refus de l’Agression"

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Toutefois, nos « dispensateurs de la démocratie et des droits de l’homme » répétant sans cesse que "toutes les options sont sur la table", en avaient oublié une. Majeure : les 2/3 de la planète en ont plus qu’assez de leur arrogance mégalomaniaque et dévastatrice !... Inhumaine. Après avoir écrasé et spolié la Palestine, rasé l’Irak, l’Afghanistan, la Libye ; éclaté le Soudan ; plongé Pakistan et Somalie dans l’anarchie, l’Egypte dans la guerre civile ; prétendre, à présent, s’emparer de la Syrie pour la "rayer de la carte" dans une poussière de micro-Etats…

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Tout cela pour renforcer leur hégémonie de la prédation ?... A cette cadence ravageuse, où vont-ils s’arrêter ?...

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Trop c’est trop. "Inacceptable".

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Ce qui leur fut patiemment et diplomatiquement notifié par un solide "Front du Refus de l’Agression" regroupant tous les pays hostiles aux visées hégémoniques de l’OTAN, et animé par Russie, Chine et Iran.

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Se refusant à l’entendre, malgré vetos et mises en garde. Pourquoi s’en étonner : les prédateurs, qu’ils soient traîneurs de sabre, marchands de canons, pétrochimistes ou banksters, partagent la même surdité. Ne comprenant, comme tout voyou, que le langage de la détermination. Celui qui est l’expression de l’absence de peur.

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Alors, les points furent mis sur les "i"…

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En cas d’attaque des occidentaux, la Syrie serait non seulement "soutenue", mais encore plus : "défendue". L’accent étant mis sur la défense d’un Etat souverain agressé par d’autres. Quatre volets à remarquer, dans ce "plan dissuasif" :

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1. Mise à disposition de la Syrie de l’ensemble de l’appareil de renseignement de la Russie et des pays du « Front » dans la région, à la milliseconde près : satellites, stations d’écoute, radars de repérage, de suivi et d’évaluation des moyens militaires adverses. Jusqu’au départ des tirs occidentaux. Comme la Russie l’a récemment démontré lors du tir de deux missiles d’essai de l’OTAN à partir d’un sous-marin au centre de la méditerranée, aussitôt repéré, aussitôt annoncé. (2)

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Notons que le bâtiment Russe qui inquiète le plus les occidentaux est le CCB-201. Puissant navire, bourré de systèmes d’écoute et de décryptage filtrant toutes les communications de l’OTAN, (navales, aériennes et terrestres). Repérant, depuis le 15 juin dernier, le positionnement de tous les avions (combat et transport), navires et sous-marins occidentaux en méditerranée. Disposant aussi, cerise sur le gâteau, d’une autonome et impressionnante défense antiaérienne. (3)

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Le tout, complété par l’exceptionnelle qualité des services de renseignement Iraniens, électroniques et humains, dans le Golfe Persique. Les occidentaux ne peuvent y déplacer un tournevis sans qu’ils n’en soient instantanément informés.

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2. Mise à disposition de la Syrie de l’arsenal (non nucléaire) de la Russie et des pays du « Front » sous forme de remplacement pièce par pièce de tout armement ou matériel militaire détruit, avec accélération des livraisons des systèmes de lutte antiaérienne tout particulièrement.
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3. Tout débarquement de troupes de l’OTAN, ou de franchissement des frontières de la Syrie (à partir de la Jordanie et de la Turquie), serait systématiquement contré par un débarquement ou expédition, en nombre équivalent, de troupes membres du « Front ». Dans un premier temps, du fait de leur proximité dans la région : Russes (présence des plus importants navires de débarquement de la flotte Russe au large de la Syrie) et troupes d’élite Iraniennes.

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4. Mise en place d’un "bouclier anti-missiles" pour protéger le territoire Syrien, dans une sorte de "no-fly zone" anti-OTAN. La marine Russe a concentré, au large des côtes syriennes, une dizaine de ses bâtiments les plus puissants, non compris ses sous-marins face au dispositif de l’OTAN. Dont le redoutable Moskva, surnommé le "tueur de porte-avions", pouvant lancer à lui seul, en moins de 30 secondes, une rafale de 16 missiles anti-navires de longue portée...

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Ces bâtiments, tous équipés des systèmes de défense antiaérienne les plus performants au monde (version navale du S-400, par exemple) seraient chargés d’intercepter le maximum de missiles en tous genres. Les occidentaux dans leurs premières estimations, d’une généreuse humanité, envisageant un déluge de près de 700 missiles de croisière dans une salve initiale…

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Deux points particuliers traités dans ce "plan de défense" :

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=> Les menaces des USA d’expédier des missiles de croisière à partir de leur flotte dans la Mer Rouge.

Nécessitant le survol de l’Arabie saoudite et Jordanie, cette hypothèse équivaudrait de la part de ces deux voisins de la Syrie, à une déclaration de guerre. Ouvrant, en ce cas, la possibilité de ripostes balistiques.

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Exemple : les Saoudiens verraient, leur grand port pétrolier de Yanbu (30 km de long sur 10 km de large) à 300 km au nord de Djeddah sur la Mer Rouge, avec ses gigantesques terminaux et complexes pétrochimiques, poumon économique de l’Arabie saoudite, inscrit en tête de liste des "dégâts collatéraux" pour missiles égarés… Occasion, pour les émirs féodaux saoudiens, de goûter la saveur de la destruction qu’ils financent dans d’autres pays, cette fois-ci sur leur propre territoire...

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=> Les mêmes menaces d’envoi de missiles par la flotte occidentale à partir du Golfe Persique impliqueraient le survol de l’Irak qui, malgré son état de faiblesse actuel, a notifié son refus de servir de "transit" à toute agression contre la Syrie. "Renversement d'un dictateur", "intervention pour secourir une population opprimée", "instauration de la démocratie et des droits de l'Homme", par les occidentaux, ils connaissent la chanson : leur pays est en ruine... Alors, s'associer à une horde de salopards pour en détruire un autre : ça suffit.

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De plus, les excellentes forces antiaériennes Iraniennes se feraient un plaisir de tester en temps réel leur remarquable niveau opérationnel en abattant le maximum de missiles survolant les eaux internationales du Golfe Persique…

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Changement d’ambiance…

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Fini les "ballades de démolition" à la libyenne, sans riposte antiaérienne du fait de sa neutralisation préalable par des officiers "achetés" ou par commande à distance (4)… Fini les massacres aériens du conducteur de mobylette ou du chef de village Pakistanais, Afghan, Irakien, Somalien… Ou encore, la carbonisation au phosphore blanc du Palestinien affamé et sans défense de Gaza…

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Il était annoncé, aux occidentaux, un festival de tir au pigeon d’argile…

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Le "Moskva" - surnommé "Le Tueur de Porte-Avions"

Le "Moskva" - surnommé "Le Tueur de Porte-Avions"

Le Sommet de Bichkek

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Ce changement de dimension dans le rapport de force, entre une majorité de pays dans le monde, parmi les plus puissants, partisans de la négociation et de La Paix, et la minorité ultra-belliqueuse du bloc occidental, s’est trouvé confirmé lors du sommet l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), qui vient de s’achever vendredi dernier à Bichkek (Kirghizstan).

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Chine et Russie ont renouvelé la condamnation ferme, unanime et définitive de l’agression occidentale à l’encontre de la Syrie, insistant sur le caractère « inadmissible » d'une intervention militaire sans l'aval de l'ONU.

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Prenant soin toutefois, comme l’exige toute bonne diplomatie, que leurs adversaires ne perdent pas "la face". D’où l’habile montage de la mise sous contrôle de l’ONU des armes chimiques de la Syrie. Coupant, du même coup, l’herbe sous les pieds des services spéciaux des pays de l'OTAN qui pensaient renouveler l’opération de "diabolisation" anti-Syrienne par épandage de gaz toxique, en particulier vers Israël…

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A cet important sommet (occulté évidemment par nos médias analphabètes du monde…), était invité l’Iran qui bénéficie, depuis 2005, du statut « d’observateur » auprès de cette organisation. Représenté par son nouveau président, Rohani. Ce dernier a été cordialement accueilli par les présidents de la Russie et de la Chine, qui se sont individuellement, et longuement, entretenus avec lui.

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Ici, s’annonce un spectaculaire tournant dans l’équilibre planétaire. Si le coup d’arrêt à l’expansionnisme militaire vient d’être signifié aux occidentaux, c’est pour bien faire comprendre que l’invasion, l’agression de l’Iran, avec la prédation de ses ressources et richesses, qui est l’objectif caché derrière la destruction de la Syrie sera implacablement bloqué. Par les armes, si nécessaire.

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Parmi les déclarations, retenons-en deux, prononcées par le président Poutine. Sur des points clés, en termes de prospective :

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=> La coopération économique va être renforcée avec l’Iran. Sous-entendu, les sanctions unilatérales édictées par le Congrès des USA, relayées par leurs supplétifs européens, sont considérées non acceptables, et de ce fait : nulles.

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=> L’Iran a tous les droits, notamment internationaux, de procéder à l’enrichissement de l’uranium pour ses besoins pacifiques. Ses termes repris en anglais sont limpides de clarté :

« Nous considérons que l’Iran, comme tout autre Etat, a le droit d’accéder à l’énergie atomique dans un but pacifique, y compris celui d’enrichir l’uranium… » (5)

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Restons lucides, les "va-t-en-guerre" ne vont pas renoncer à leur paranoïa sanguinaire et spoliatrice. Obama, en ce samedi, le rappelle (6) :

« Nous continuerons à menacer la Syrie et à maintenir notre dispositif militaire dans la région ».

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Accessoirement, ces voyous persévèreront dans le mensonge à leurs peuples et le mépris face à leur volonté de paix…

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1. Pathétique Noël Mamère… Voir son intervention à l’Assemblée Nationale, dans sa question au premier ministre concernant la Syrie, sur la chaîne LCP ou sur Youtube…
Ou encore, celle de la pitoyable Elizabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée Nationale, lors de l’émission de Taddeï “Ce Soir ou Jamais” du 6/9/2013…
Anonnant l’un et l’autre, mot à mot, l’argumentaire belliciste de l’extrême-droite américaine !

2. Israel claims joint US missile launch in Mediterranean for « target practice », RT, 3 septembre 2013, http://rt.com/news/ballistic-launch-eastern-mediterranean-343/

3. Syrie : Les Russes envoient leur navire espion pour connaître les intentions des Occidentaux, Israël-Flash, 23 juin 2013,

http://www.israel-flash.com/2013/06/syrie-les-russes-envoient-leur-navire-espion-pour-connaitre-les-intentions-des-occidentaux/#axzz2eln5fPKm

4. La défense antiaérienne de la Libye, organisée autour des plateformes de missiles de fabrication française Crotale, n’a pas été en mesure d’abattre un seul avion, hélicoptère ou missile ennemi…

5. “We presume that Iran, the same as any other state, has right to peaceful use of atomic energy, including enrichment operations…”

http://www.presstv.ir/detail/2013/09/13/323643/putin-stresses-iran-enrichment-right/

6. Obama : US will continue threatening Syria, samedi 14 septembre 2013, Press TV,

http://www.presstv.ir/detail/2013/09/14/323903/obama-us-to-continue-threatening-syria/
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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 10:56

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« Hollande déterminé à agir en Syrie, attend le vote américain », apprend-on dans des médias (1).

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Si l’on comprend bien, nos députés et nos sénateurs ne seront pas autorisés à voter sur une déclaration de guerre de la France à la Syrie. Evitant, évidemment, avec autant de précaution, tout recours à un référendum.

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C’est l’aveu du cynisme aussi imbécile que lâche : nous renonçons à notre souveraineté et notre libre arbitre, pour nous soumettre aux volontés d’un pays étranger…

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Afin d’éviter, sans doute, l’erreur de Cameron en Grande-Bretagne qui a vu, sollicitant le vote du parlement britannique, sa proposition rejetée à la majorité et à la surprise générale. Notre gouvernement “socialiste” sachant, aussi, que la majorité de la population, au minimum 70 % d’après tous les sondages publiés ou non publiés, est contre cette aventure coloniale, veut donc passer en force. A l’exemple de tous les autres pays occidentaux, jusqu’en Australie.

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Dans tous ces pays, les oligarchies au pouvoir, méprisent la volonté de leurs peuples et utilisent leurs services de renseignements pour forger de fausses preuves légitimant l’emploi de la force contre un pays qui n’est pas leur ennemi. Ce ne sont pas des guerres coloniales et du chômage qu'ils attendent de leurs dirigeants politiques, mais La Paix et des emplois...

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Et, bien sûr, en opposition totale avec la charte de l’ONU exigeant la conciliation avant tout usage de la force et, incontournable sur le plan du droit international, l’accord préalable du Conseil de Sécurité.

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Ce n’est, on le sait et on n’insistera jamais assez, quels que soient mensonges et désinformations, que la mise en œuvre d’un plan minutieusement établi depuis des décennies dans l’organisation de la prédation occidentale au Moyen-Orient. Et historiquement, s'agissant de la Syrie, la France a toujours démontré un incroyable acharnement contre ce pays… (2)

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Notre Président, de concert avec ses acolytes, aboie donc son ordre : « A l’attaque ! »

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Syrie :  A l’Attaque !...

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Qu’importe le prétexte ?... L’essentiel étant d’avoir Bonne Conscience…

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On peut se référer, comme mentionné ailleurs, à un des documents exposant dès 1982 le détail de l’opération en cours. Celui d'Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (ISBN 0-937694-56-8). (3)

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Structuré en paragraphes, on peut lire au numéro 22 :

« Le démembrement total du Liban en 5 provinces sert de précédent pour l’intégralité du monde Arabe y compris l’Egypte, la Syrie, l’Irak et la péninsule arabique qui évoluent déjà dans cette direction.

La dissolution de la Syrie et de l’Irak en entités fondées suivant des critères ethniques et religieux telles qu’au Liban, représente l’objectif prioritaire d’Israël sur le front de l’Est.

La Syrie éclatera, suivant sa structure ethnique et religieuse, en plusieurs entités suivant le modèle libanais : un Etat Shiite alaouite le long de sa côte (méditerranéenne), une Etat Sunnite à Alep, un autre Etat Sunnite à Damas hostile à son voisin du nord (alaouite), et les Druzes qui établiront un Etat, peut-être même dans notre Golan, et certainement dans le Hauran et le nord de la Jordanie.

Cette configuration sera la garantie de la paix et de la sécurité dans la région sur le long terme, et cet objectif est actuellement à notre portée. »

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Plan d’action publié en 1982, souvenons-nous…

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Devant la détermination implacable des oligarchies occidentales, sur fond de mensonges comme lors des dernières campagnes coloniales en Irak, Afghanistan ou Libye, écoutons le Président Poutine dans sa dernière déclaration, insistant sur le fait qu’en dehors de toutes preuves :

« … L’emploi de la force militaire contre un Etat indépendant et souverain serait inacceptable et ne pourrait être considéré que comme une agression. » (4)

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Posant une question piège pour les menteurs et autres désinformateurs : s’il était prouvé que ce soit les mercenaires qui aient employé les gaz toxiques, les pays désireux de bombarder le feraient-ils contre ces pseudos "rebelles" ?...

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En attendant, tous les mouvements guerriers dans la région sont suivis, seconde après seconde, par les radars de haute précision et les satellites des forces armées russes qui ont détecté, dès leur mise à feu, deux missiles tirés de sous-marins du centre vers l’est de la méditerranée. (5)

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Avertissement à nos traîneurs de sabre : si l’on sait comment entrer dans une guerre, on ne sait jamais comment on peut en sortir…

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1. 4 septembre 2013, fr.news.yahoo.comles-menaces-damas-renforcent- la-d%C3%A9termination-la France-151304185.html

2. Georges Stanechy, Syrie : La France Asservie, 22 juillet 2011, http://stanechy.over-blog.com/article-syrie-la-france-asservie-80003070.html

3. Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties, publié par l’Association of Arab-American University Graduates, Inc. Belmont, Massachusetts, 1982, Special Document No1 (ISBN 0-937694-56-8), collection The Zionist Plan for the Middle East, translated and published by Israel Shahak. Cet article avait été édité auparavant dans la revue Kivinium (Directions) du Department of Information of the World Zionist Organization.
http://www.informationclearinghouse.info/article33220.htm

4. Putin warns against military action against Syria, bypassing UNSC, [Poutine met en garde contre toute action militaire contre la Syrie, en dehors d’un aval du Conseil de sécurité], 4 septembre 2013, RT, http://rt.com/news/putin-syria-interview-ap-387/

5. Israel claims joint US missile launch in Mediterranean for « target practice », RT, 3 septembre 2013, http://rt.com/news/ballistic-launch-eastern-mediterranean-343/

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Caricature du Brésilien Carlos Latuff

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 13:54

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« Il n’y a pas d’instauration de la vérité sans une position essentielle de l’altérité ; la vérité ce n’est jamais le même ; il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l’autre monde et de la vie autre. »

Michel Foucault (1)

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“Emirentielles” au Qatar

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On nous l'assure : c'est la clé de notre avenir…

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La France vit à l’heure du Qatar. Du moins son oligarchie. Se précipitant, en concurrence avec ses homologues européennes, au portillon de la commission, de la prébende, et autres bouts de gras jetés par l’émir de cet Etat de pacotille. Comblé de colossaux avantages fiscaux dans notre pays, pourtant aux « caisses vides » d’après notre propagande officielle…

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Amusante comédie humaine, en “Crésus-Land”…

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Nos voraces nomenklaturas n’ont même pas la reconnaissance du ventre. L’émir qui n’avait cessé de donner ou “mettre à disposition” de ses maîtres toutes les ressources de son pays, quasiment tout, jusqu’à sa TV internationale Al Jazeera dont il était si fier, pour garder sa rente familiale, s’est vu congédié. Du jour au lendemain. Conservant, il est vrai, son immense fortune personnelle.

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Avec un préavis, toutefois : les occidentaux lui ont accordé un mois pour abdiquer et disparaître avec son cousin qui officiait, dans cette farce burlesque, en “premier ministre”. Ce qu’il vient d’exécuter cette semaine, en faveur d’un de ses nombreux fils. Sélectionné par l’Empire…

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Riche du gaz naturel de son pays à la population microscopique, il avait commis l’erreur de se croire indispensable. (2) Après avoir investi l’essentiel de son argent en Occident : multiples participations dans les plus grandes multinationales, les plus délirants programmes, "placements" immobiliers de luxe ou du “business sportif”, et autres extravagantes “pompes à fric” dont politiciens, intermédiaires et affairistes raffolent. Signant les ordres de virement en faveur de ce qui lui était désigné. Appliquant à la lettre les instructions reçues : surtout quasiment rien dans la région !... A part, la spéculation immobilière chez lui, évidemment.

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Développement de l’Egypte, du Soudan ?... Reconstruction de l’Irak, de l’Afghanistan, du Pakistan ?...

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Connaît pas”.

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Développement, reconstruction ?... Au contraire : finançant, au seul profit de ses suzerains ou donneurs d'ordre, des guerres de destruction, aussi dévastatrices que meurtrières pour des dizaines de milliers d’innocentes victimes de cette dernière décennie : après la réduction en cendres de la Libye, ce fut, c’est encore, celle de la Syrie.

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Etape suivante, il lui était demandé de financer celle en préparation contre l’Iran. Mais, là subitement, il traînait des pieds, objectait, doutait…

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C’était aller trop loin, d’après lui. D’autant que le Qatar, dans l’Histoire, ce "comptoir" ou "point d’eau" pour ravitailler en eau potable les bateaux à voiles, était intégré pendant des siècles dans une province méridionale de l’Empire Perse. Jusqu’à sa prise de contrôle par les portugais en 1517, suivis par les Ottomans, et pour finir par les Anglais.

 

Actuellement, il est le partenaire d’inextricables conventions juridiques et techniques avec l’Iran du fait que les deux pays partagent un même champ gazier sous-marin. Véritable casse-tête opérationnel : comment se répartir une bulle de gaz sous-marine qui ne connaît pas les frontières ?... (3) Facteur aggravant : mitoyen en eaux territoriales de l’Iran, leurs rivages sont plus que proches, presque fusionnels, en termes “balistiques”…

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Evidence pour lui et son "premier ministre" : le Qatar, ne disposant d’aucune “profondeur stratégique”, constituerait le premier dégât collatéral d’une guerre dans le Golfe Persique. Siège du quartier général avancé du CENTCOM (Unified Combatant Command) américain (4) situé sur l’immense base aérienne d’Al Udeid, dans la minute même du déclenchement d’un conflit, considéré en “cible prioritaire” par l’Iran, il serait pulvérisé. Retournant à sa condition initiale : un tas de sable. Boum-Pschitt !...

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Furieux de sa lucidité, ses maîtres n’ont pas apprécié ce manque de docilité. Sanction immédiate : son remplacement par un membre de sa progéniture choisi pour sa supposée indéfectible servilité : le prince Tamim, 33 ans. Formé, spécialisé, sous le règne antérieur, dans les évènements mondains et sportifs. Encore plus positif : on le dit inféodé aux saoudiens, contrairement à son père qui prétendait rivaliser avec eux dans l’influence à l’égard des “grands” de la planète.

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Nous venons ainsi d’assister à une "Emirentielle" !…

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La succession d’un émir par un autre. L’émir, en bon autocrate, composant son “gouvernement” avec les membres de sa famille, Al Thani. Tout cela sans vote, bien entendu. Au Qatar, les partis politiques sont interdits. A l’identique de toutes les pétromonarchies du Golfe : même pas un parti unique !

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Toutefois, pour faire bonne figure en tant qu’Etat apporteur de « démocratie » en Libye, en Syrie et ailleurs, sa nouvelle constitution prévoit, depuis 2004, un "conseil consultatif" ("Majlis Al-Choura") de 45 membres : 15 nommés par l’émir, et 30 “élus” on ne sait pas trop comment…

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D’autant que ce "conseil consultatif" ne participe pas à la désignation du gouvernement, encore moins à celle de l’émir imposé par l’Empire. Lui reste l’organisation des chasses aux faucons, très prisées dans la région…

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Ce qui s’appelle : le respect des traditions ! Rien n’a changé depuis que les britanniques ont érigé cette minuscule péninsule du Golfe Persique en émirat, en 1867. Désignant comme "émir" le plus gros commerçant de la bourgade de l’époque, Doha, qui achetait leur verroterie et quincaillerie estampillées “Manchester”. Il s’appelait Al Thani

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Couper "La Bulle" en deux ...

Couper "La Bulle" en deux ...

Présidentielles en Iran

En face, sur l’autre rivage du Golfe : autre ambiance. L’Iran venait d’achever les élections présidentielles.

Le président Ahmadinejad, bouclant ses deux mandatures, ne pouvait constitutionnellement se représenter pour une troisième fois. Se sont donc affrontés 8 candidats au cours d’une campagne très active, avec les ingrédients habituels de tous les systèmes électoraux sous tous les horizons : réunions publiques dans toutes les villes, débats télévisés, campagnes d’affichages et de tracts, désistements de certains candidats en faveur d’autres (seuls 6 candidats restèrent jusqu’au terme de la présidentielle). Dans le calme, ce qui n’empêchait nullement les discussions animées, souvent avec beaucoup de vigueur.

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Nos médias ne s’en sont pas fait l’écho, ou infiniment peu. Dommage, pour eux et l’information de leurs concitoyens. Ils auraient pu transmettre des aperçus, analyses, sur les différents courants, tendances, partis politiques, qui animent la société iranienne et sortir, enfin, de l’analphabétisme géopolitique dans lequel ils se sclérosent.

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Pour ne pas changer les quelques « papiers » ou « sujets », pondus de-ci de-là par nos éminents dispensateurs d’informations, fulminaient contre le choix imposé des candidats. Car, à les croire, dans nos contrées n’importe qui peut se présenter à une élection présidentielle ou parlementaire… Aucun de ces maîtres de l’information n’ayant pris la peine, évidemment, de les rencontrer et discuter de leurs programmes politiques.

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Encore moins de souligner, au-delà des fulgurants progrès économiques, le colossal changement positif dans la démocratisation du système politique, depuis la sanguinaire autocratie du Shah imposée par les pays occidentaux, dans le pillage des richesses du pays, de 1953 à 1979. Ou, autre exemple, de mentionner l’enregistrement sur les listes électorales, pour cette présidentielle, de 1,6 million de jeunes ayant atteint cette année l’âge de la majorité légale de 18 ans…

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C’est cela « décrypter l’information » : idéaliser chez soi, ou entre soi, et diaboliser les Autres, les Barbares…

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Nous fut martelée, inévitablement, la vision d’un Iran accablé par le chômage et la misère. Du fait de la "crise" mythique rongeant nos sociétés ?... Non, en raison de la réussite des "sanctions économiques" imposées par les Etats-Unis et l'Europe. Illégales, notons-le, puisque ces mesures d’embargos n’émanent pas de l’ONU mais du gouvernement des USA ou, suivant la formule banalisée, du « gendarme du monde ».

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Là encore, informations corroborées par aucun documentaire, reportage, aucune photo, sur les marchés, les galeries commerciales, les cinémas, la sortie des écoles, universités, usines, et autres lieux publics.

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Normal : surtout ne pas montrer que dans ce pays grand comme trois fois la France, malgré toutes les entraves imaginées par l’Occident pour bloquer son développement économique, la vie est beaucoup plus agréable et moins chère pour ses 80 millions d'habitants qu’en Grèce, au Portugal, en Espagne. Bientôt en France, ou dans d’autres pays si imbus d’eux-mêmes. En tous cas, les étals des marchés sont pleins, les plus beaux étant ceux des fleuristes.

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Mais… Chut ! Pas de vague ! Vieille devise des trois singes : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire !

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Jusqu’à couper la retransmission des émissions TV iraniennes à destination de l’Europe, de l’Amérique du nord et du sud, en anglais, en espagnol et en arabe, transitant par les satellites de télécommunications contrôlés par les occidentaux : Eutelsat, Intelsat, Hispasat, etc. Depuis janvier 2012, dans une vague sans cesse renouvelée de décisions arbitraires, unilatérales. En infraction flagrante du droit et des conventions internationales. Prétextant les sanctions contre l’Iran... (5)

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En fait, authentique et secrète censure de l’information en provenance de ce pays par nos gouvernements "démocratiques". Dans la négation de l’article 19 de la Déclaration des Droits de l’Homme relative à la protection de la liberté d’information. ­

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Pourquoi s’en étonner ?...

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Depuis qu’il nous est dicté, en France même, ce dont nous devons rire, caricatures agréées et comiques officiels, rien de plus logique de nous imposer ce que nous devons croire.

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Hassan Rohani

Hassan Rohani devient donc le nouveau président de l’Iran pour 4 ans. Elu le 14 juin 2013, dès le premier tour, avec près de 51 % des voix, et une participation électorale de 77 % suivie par de très nombreux journalistes et observateurs étrangers, hormis ceux de la sphère OTANesque boudant dans leurs coins.

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Les occidentaux englués dans le bourbier syrien n’ont pas eu disponibilités et moyens suffisants pour fomenter les troubles de l’élection présidentielle de 2009, avec sa campagne médiatique hystérique dont on se souvient encore. D’autant que tous les gouvernements polichinelles qu’ils instrumentalisent autour de l’Iran sont plus que fragilisés.

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Certains ravagés par de violentes manifestations et révoltes populaires, bien souvent occultées par notre appareil de désinformation : Afghanistan, Arabie saoudite (toute la côte du Golfe Persique), Azerbaïdjan, Bahreïn (base de la flotte américaine dans le Golfe), Egypte, Jordanie, Libye, Tunisie, Turquie. Trop d’incendies à éteindre en même temps sur leurs arrières…

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Contraints et forcés, ils se sont piteusement limités à exprimer la satisfaction de voir un nouveau président « modéré », « prêt à s’entendre » avec l’Occident. Précisons que dans leur imaginaire et phraséologie, un chef d’Etat non occidental dit « modéré » est un politicien acceptant de souscrire, d’exécuter, à la lettre et dans la seconde, toutes leurs volontés : prédations, violences, occupations. Et, autres manifestations de puissance à l’encontre de leurs vassaux ou possessions coloniales.

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En résumé : l’Iran abandonnerait ses « postures agressives ». Rhétorique, « storytelling » comme disent les anglophones, ou art de prendre ses désirs pour la réalité. Que nos médias, véhicules habituels de la propagande iranophobe, déclinèrent les yeux fermés. (6)

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Art, aussi, du renversement des situations, ou artifice du travestissement des faits que l’on se doit de nier, par nos consciencieux "désinformateurs".

L’évidence est à l’opposé de cette représentation, nous le savons. L’Iran ne bombarde, ni ne drone personne, ne spolie aucun territoire, n’interdit les relations commerciales de quiconque. Les symboles de l’abjection sadique de Guantanamo ou Gaza ne sont pas administrés par son armée. La déconstruction des slogans de la propagande serait interminable, tant la liste est longue.

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C’est l’Iran qui, en permanence, est diabolisé, menacé de destruction ; ses scientifiques assassinés, ses territoires survolés par des satellites espions, son économie enserrée dans une véritable guerre illégale au regard du droit international. Il n’agresse personne, souhaitant tout simplement le respect, dans son droit à l’autodétermination, de sa souveraineté, politique, économique, scientifique.

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Ainsi que celui de la paix dans la région avec une totale "dénucléarisation" du Moyen-Orient impliquant le retrait de toutes les forces d’occupation, et bases militaires, occidentales dans la région.

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Ceux qui pensent avec nos propagandistes qu’Hassan Rohani va courber l’échine, devant les prétentions mégalomaniaques de l’Occident, commettent quatre erreurs d’analyse majeures :

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i) Signe fort envoyé par le peuple Iranien. Les bellicistes occidentaux, enivrés de leurs "sanctions économiques", fantasment un Iran venant à genoux implorer leur miséricorde…

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Administrant une magistrale paire de claques à ces stratèges-voyous, les électeurs dans leur majorité ont choisi le candidat-président qui a le moins mis l’accent dans son programme sur le volet économique !... Donnant leur préférence à celui qui affichait comme priorité la cohésion et la solidarité nationales. Celui aussi dont la longue expérience, au plus haut niveau, dans la stratégie militaire, la recherche scientifique et nucléaire, les relations internationales avec leurs coups tordus, est la plus probante.

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ii) Hassan Rohani est un “résistant” prestigieux, au cœur de la révolution qui a abattu la sauvage dictature du Shah installée et gérée par les occidentaux et un des artisans de l’héroïque résistance à la guerre de l’Irak planifiée et armée par l’Occident pour venger le renversement du Shah et de leur système de pillage (les Iraniens la surnomment la « guerre imposée »…). Endurant avec son peuple, 8 très longues et douloureuses années de massacres (estimation d’un million d’Iraniens tués), la destruction systématique de toute l’infrastructure pétrolière, gazière, portuaire, etc.

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Aucun chef d’Etat des pays de l’OTAN n’arrive à la cheville de sa stature d’homme d’Etat, tout particulièrement de son expérience militaire et stratégique forgée lors d’une guerre implacable. En temps que membre du Conseil suprême de la défense de 1982 à 1988, commandant des forces aériennes de 1986 à 1991. Depuis 1992, il est responsable du Centre pour la Recherche Stratégique (Center for Strategic Research). Il a animé aussi, de 2003 à 2005, l’équipe de négociateurs spécialisés dans la défense des droits et de la souveraineté de l’Iran dans le cadre du Traité de Non Prolifération Nucléaire.

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Pour les avoir affrontés, côtoyés, pratiqués, il sait que ses interlocuteurs occidentaux sont sans foi, ni loi. Aussi irresponsables dans leurs décisions que criminels dans leurs actes. Capables de raser des pays entiers, tuant des centaines de milliers d’innocents. Dans l’indifférence ou la Bonne Conscience. Prêts à tous les mensonges, toutes les manœuvres de gangsters pour s’emparer de son pays et de ses richesses.

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iii) Hassan Rohani succède à un grand président, Ahmadinejad, qui lui a préparé le terrain sur le plan diplomatique en ne cessant de rappeler aux occidentaux, au plus fort du climat d’agression à l’encontre de son pays, que l’Iran n’était pas un ramassis de voleurs de poulets, mais les héritiers et représentants d’une des plus anciennes, brillantes, civilisations. Sur tous les plans.

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Aussi courageux qu’incorruptible, d’une extrême gentillesse mais d’une ténacité d’acier lorsque les intérêts et l’honneur de son pays sont en jeu, il leur a parlé d’égal à égal, sans peur. Du tac au tac. Ce que ne supportaient pas les oligarques coloniaux qui n’acceptent que la soumission, l’obséquiosité, de ceux qu’ils estiment plus faibles qu’eux. Incapables de soutenir son regard et d’entendre ses discours de paix. Vivant cela comme une « agression », ils perturbaient les réunions de l’ONU à grands fracas d’histrions, pour qu’il ne soit pas entendu.

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Diabolisé dans une propagande permanente, éhontée, d’un cynisme mensonger abyssal, déformant ses propos pour le transformer en monstre. (7) Jusqu’à bloquer le système de traduction simultanée de ses discours à l’ONU sous prétexte d’une “panne technique” !… Se croyant au temps de l’Inquisition, l’accusant de blasphème et d’hérésie. Probablement, dans leur fanatisme, bon pour le bûcher après passage en salle de tortures...

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Censure, diabolisation, encore et toujours…

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Mais le message a été délivré : l’Iran, préparé à toutes les éventualités, n’éprouve aucune peur face à des fous de guerres et de violences qui ne savent que détruire des pays sans défense et assassiner des civils non armés. En conséquence, menaces et sanctions resteront sans effet, n’étant que l’expression de la mauvaise foi. Car, rien de plus facile que négocier sur un problème ou un désaccord, dans un esprit constructif : il suffit de prendre un café ensemble, en se respectant et en s’écoutant mutuellement.

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« Don’t make a mistake ! », comme disait Bush à répétition. Oui : "ne vous y trompez pas". Le nouveau président maintiendra la ligne diplomatique fondamentale de sa Nation : la préservation de son inaliénable souveraineté. Sans crainte. Inflexiblement.

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iv) L’Iran est une puissance régionale, militaire et économique, incontournable. Indispensable. D’autant plus forte que tous les Etats qui l’entourent sont en feu, les quelques pétromonarchies encore “calmes” n’étant que du carton-pâte en instance de volatilisation. Face à ces turbulences, son importance ne fera que croître.

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Pays charnière entre deux sous-continents, il représente ce qu’est l’Allemagne pour l’espace Européen et Russe. L’Occident ne l’accepte pas, souhaitant sa destruction en tant qu’Etat et s’approprier ses richesses. Accomplir en Iran ce qu’ils ont commis en Irak. La remise en cause perpétuelle ou le continuel procès d’intention de son industrie nucléaire n’étant qu’un prétexte.

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Les bellicistes ne s’en cachent pas. Parmi de multiples exemples récents, Sima Shine haut responsable au ministère israélien des affaires stratégiques, préconisant publiquement de mettre Al Qaïda au pouvoir en Syrie. L’essentiel étant de faire "tout pour nuire à l’Iran"… (8)

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Hassan Rohani sait qu’il n’a rien à espérer d'un Occident hyperviolent. S'arrogeant dans sa folie mégalomaniaque le droit de vie ou de mort, décrétant qui "mérite de vivre sur Terre". Rongé par l’injustice sociale et économique, avec 20 millions de chômeurs rien que dans l’Eurozone… (9) Les loups, prétendument "alliés" ou de la même meute, se déchiquetant entre eux, au point de s’espionner nuit et jour dans une paranoïa suicidaire.

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Dès son entrée en fonction, il a déjà baissé le rideau sur ce monde en perdition. Répondant aux félicitations du président de la Chine pour son élection, il a annoncé que "la priorité de sa présidence" serait le renforcement des relations avec son pays…

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Sima Shine - Apothéose du fanatisme destructeur

Sima Shine - Apothéose du fanatisme destructeur

Ritournelles en France

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Roland Dumas dans son dernier livre paru en mai dernier se désole, en tant qu’ancien ministre des affaires étrangères de la France, de voir notre pays prendre ses ordres à Washington et à Tel Aviv. Renonçant à sa souveraineté, dans une servitude assumée et célébrée par sa nomenklatura. (10)

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On comprend mieux, en le lisant, que la vision stratégique et délirante, sous forme d’anathème ou d’excommunication, exprimée par une Sima Shine soit, en conséquence, strictement, servilement, appliquée tant par notre “diplomatie” que par notre “défense nationale”. Religieusement ânonnée…

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D’où ces sempiternelles “ritournelles” que politiciens et médias se doivent d’entonner sans arrêt. Telles des mantras bouddhistes. “Ritournelle” au sens où l’entendaient Deleuze et Guattari afin de mobiliser le troupeau, le rassembler en l’endormant :

« La ritournelle a aussi une fonction catalytique : non seulement augmenter la vitesse des échanges et réactions dans ce qui l’entoure, mais assurer des interactions indirectes entre éléments dénués d’affinité dite naturelle, et former par là des masses organisées. » (11)

Ce processus de fanatisation, d’obscurantisme et de conditionnement pulsionnel, est nourri, entretenu depuis les soutes ou les cuisines de la propagande iranophobe déversant leurs bouillies hallucinogènes, à grandes louches de « n’importe quoi ». Ne reculant devant aucune falsification, diffamation, mise scène, et faux témoignages. (12) Aux étages supérieurs plastronnent les "islamologues officiels" de la propagande, après avoir servi le plat à présent refroidi du "choc des civilisations", chargés de nous enfumer sur la soi-disant confrontation entre "l’arc chiite" et "l’arc sunnite"...

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Sous-entendu : entre le diabolique Iran chiite et les vertueuses pétromonarchies sunnites… Alors que la plupart d’entre elles sont constituées d’une majorité de population chiite gouvernée par des autocrates sunnites installés par la colonisation, selon le principe du "diviser pour régner". Comme Bahreïn nous le rappelle tous les matins par les atrocités répétées de l'émir contre son peuple.

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S’il y a conflit entre deux "arcs", c’est bien celui de "l’arc de l’imposture" d’entités artificielles érigées en Etats par les occidentaux, telles que les pétromonarchies et autres (exemple : Jordanie), à la suite du partage de l’Empire Ottoman ; et, "l’arc de la légitimité" représentant des Etats authentiques dont l’identité nationale plonge ses racines au plus profond de l’Histoire.

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Pour ceux qui voudraient sortir de ce conditionnement, lavage de cerveau instillé par ces propagateurs de clichés, comprendre l’Iran, je conseille de feuilleter l’œuvre magistrale d’Henri Corbin qui a passé toute sa vie à étudier le chiisme. Exposant, démontrant, sa contribution inestimable à la spiritualité de l’Islam et de l’humanité dans son ensemble. Notamment :

=> En Islam iranien : aspects spirituels et philosophiques (Gallimard – 1978 – 4 volumes) et,

=> Temple et contemplation, essai sur l'Islam iranien (Flammarion – 1981).

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Mais, "ritournelle" oblige : notre ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vient de déclarer que le principal problème de la paix dans le monde est le nucléaire iranien, le "futur" risque que l’Iran obtienne l’arme nucléaire. Nous voilà repartis pour un nouveau tour de procès en sorcellerie… (13)

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Metternich, le ministre des affaires étrangères de l’empire d’Autriche au moment des conquêtes napoléoniennes, disait que ce n’était pas la France qui faisait la guerre à l’Europe mais Napoléon "avec des moyens français". Deux siècles plus tard, ce n’est pas la France qui se livre à des actes de guerre au Moyen-Orient et ailleurs contre des peuples qui ne lui ont rien fait, mais une caste "avec des moyens français" pour servir des intérêts qui ne sont pas ceux de notre pays.

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Car, comment en arrive-t-on, au-delà de ces gesticulations diplomatiques et guerrières, à sacrifier notre économie ?... En nous interdisant de commercer, d’investir, sous prétexte d’appliquer des « sanctions économiques » qui ne sont même pas imposées par l’ONU. Mais, unilatéralement par le gouvernement d’un pays étranger qui, de plus, nous espionne en permanence.

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Exemples qui font rire le reste du monde... Peugeot s’est vu sommé de renoncer à son plus important marché à l’exportation avec usine de montage, jusqu’aux pièces détachées qui lui est interdit d’expédier… Ou, Total qui a dû verser une pénalité de 400 millions de dollars aux USA avec interdiction d’investir en Iran… La fermeture illégale de ce marché en pleine croissance coûte à la France une moyenne annuelle de 2 à 5 milliards d’euros. (13)

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Ne serait-ce que sur 10 ans, on peut estimer la perte pour la balance commerciale française, actuellement en déficit, à une trentaine de milliards d’euros. Nous démantelons nos industries et nous nous interdisons des marchés à l’exportation…

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En vertu de quoi et au bénéfice de qui ?...

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Pendant ce temps les contrats de l’Iran se multiplient avec l’Inde, la Chine, le Brésil ou l’Argentine, et autres. Depuis l’agroalimentaire jusqu’aux colossaux marchés des infrastructures : constructions et équipements de ports, lignes de trains à grande vitesse, prospection et exploitation énergétiques, transport et manutention, etc.

 

Car, l’Iran est en pleine croissance avec un gigantesque potentiel, détenant les plus grandes réserves de gaz dans le monde (1er rang), parmi les plus grandes réserves pétrolières (2° rang), d’immenses réserves minières, de l’uranium aux catégories de métaux ferreux et non ferreux les plus recherchés. Avec une population remarquablement bien formée dans des universités scientifiques et technologiques parmi les meilleures du monde.

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L’Iran figure au 5° rang mondial au niveau de la recherche dans les nanotechnologies. Se couvrant d’industries et d’usines ultramodernes, de chantiers navals, et de ports. Actuellement, pratiquement autonome dans l’édification de son industrie de l’armement, construisant ses frégates, sous-marins, avions, drones, chars d’assaut, et devenu l’un des plus performants "missiliers" du monde…

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Le World Investment Report 2013 publié par l’UNCTAD (CNUCED en français), organisation de l’ONU, n’a pu dissimuler le fait qu’en Iran les FDI (Foreign Direct Investments) ou Investissements Directs Etrangers, ne cessent de progresser. Sanctions ou pas… (14)

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Classant l’Iran (page 49) dans la catégorie des pays dits "South Asia", pour ne pas faire de l’ombre aux pays du Moyen-Orient, à la seconde place derrière l’Inde en termes d’échanges d’investissements (l’Iran reçoit des investissements mais investit aussi dans d’autres pays). Encore mieux, l’Iran se classe en volume à la seconde place derrière l’Inde, mais à la première pour ce qui est de la croissance du volume des investissements directs !... (15)

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Par contre, ironie de l’Histoire, le rapport constate dans sa page 54, le déclin des FDI dans la région pour la Turquie, l’Arabie saoudite et la Jordanie…

 

Dernier hommage du pays au Président Mahmoud Ahmadinejad avant son départ : il a présidé à l’inauguration de la nouvelle aciérie ultramoderne de Pasargad dans la province méridionale de Fars. A environ 1000 kilomètres de Téhéran, dans la ville de Kovar.

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Symbole de la fantastique progression du pays, édifiée sous sa présidence sur une superficie de 300 hectares, elle représente un investissement de 5, 5 milliards de dollars, et la création dans un premier temps de 800 emplois. La troisième du pays. Classant l’Iran au premier rang des producteurs d’acier pour les pays du MENA (Middle East - North Africa).

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L’Iran édifie ainsi une économie fondée non pas sur la spéculation, ou la rente, mais sur l’industrie et la recherche. En France, nous fermons nos aciéries et n’arrêtons pas de licencier, accordant toutes les faveurs aux "banksters" et à "l'économie-casino"…

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Et dernière satisfaction, couronnement d’une action implacable de son mandat pour lutter contre ce fléau, l’Iran a procédé à l’incinération publique de 115 tonnes de drogue saisie en 3 mois (l’an dernier l’Iran en a saisi 500 tonnes), en provenance d’Afghanistan.

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Dont on sait que depuis l’occupation de l’OTAN la production a plus que décuplé. Répandue à présent au Caire, entre autres destinations prioritaires dans la région gérées par les services spéciaux occidentaux, à bas prix. Provoquant une explosion de la consommation de drogue dans une partie de la jeunesse sur fond de musique "techno"…

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Le danger de l’Iran pour la planète…

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Dénis, délires, fureurs, de notre caste au pouvoir. Les chiens aboient.

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En écho, au triomphe du “Vilain Canard”…

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1.  Michel Foucault, Le Courage de La Vérité – Le gouvernement de soi-même et des autres II – Cours au Collège de France – 1984, Hautes Etudes – Gallimard Seuil, 2009, p. 311. (Dernière phrase de son dernier cours, 28 mars 1984 ; trois mois avant sa mort. Oui : « … la vérité ce n’est jamais “le” même… »).

2.  Sur une population de 2 millions d’habitants, seulement 400.000 sont qataris. Le reste, à l’exception des expatriés européens occupant la plupart des postes de direction et d’encadrement, est composé en majorité d’immigrés venant essentiellement d’Asie (Philippines, Bengladesh, Inde, Pakistan, etc.), traités en "esclaves modernes" : sous-payés, sans aucun « droit » si ce n’est de se taire, vivant dans des conditions de travail inacceptables au regard des principes édictés par l’OIT…

3.  Cette réserve sous-marine est répartie entre le Qatar, le North Dome (60%) et l’Iran, le South Pars (40%).

4. En clair : du corps expéditionnaire américain dans la région, dont le centre de commandement est situé à Tampa en Floride. C’est à partir du Qatar qu’ont été, et sont encore, “gérées” l’invasion et la destruction méthodique de l’Irak, de l’Afghanistan, et d’une grande partie du Pakistan.

5.  West bans on Iranian channels appalling violation of free speech: Expert, Press TV,

29 juin 2013, http://www.presstv.ir/detail/2013/06/27/311089/west-bans-on-iranian-media-appalling/

6.  Archétype : Georges Malbrunot, Hassan Rohani : un religieux modéré partisan d’une détente avec l’Occident, Le Figaro, 15 juin 2013, http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/15/01003-20130615ARTFIG00385-hassan-rohani-un-religieux-modere-partisan-d-une-detente-avec-l-occident.php

7.  Jonathan Steele, Lost in translation – Experts confirm that Iran’s president did not call for Israel to be ‘wiped off the map’. Reports that he did serve to strengthen western hawks, The Guardian, 4 juin 2006, http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2006/jun/14/post155

8.  Israel Prefers Al-Qaeda Ruling Syria just to Harm Iran [Israël préfère Al Qaïda au pouvoir en Syrie afin de nuire à l’Iran], 25 juin 2013, Fars News, http://english.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13920404000773

9.  Over 19 million jobless as Eurozone unemployment hits record high, RT, 1er juillet 2013, http://rt.com/business/eurozone-unemployment-record-high-479/

10.  Roland Dumas, Dans l’œil du Minotaure, Editions Le Cherche-Midi, mai 2013.

11.  Gilles Deleuze & Félix Guattari, Mille Plateaux – Capitalisme et Schizophrénie, Les Editions de Minuit, 1980, p. 430.

12.  Un mot sur l’évolution inquiétante dans nos démocraties de ces officines proliférantes. Pour la plupart agissant en interaction, quant aux pratiques rhétoriques et incitations à la haine, avec les milices « AntiFas » ou assimilées.

Même “style”, ou “copié-collé” (jusqu’aux fautes d’orthographe…), dans la logorrhée et la diffusion obsessionnelle de listes de personnes à empêcher de prendre la parole, d’écrire, de témoigner.

Ces groupes de nervis, adeptes de la cagoule et de la violence, instrumentalisés par les services spéciaux de plusieurs pays et protégés par les polices nationales, ont pour mission d’entraver la liberté d’expression. Dès lors que les critiques ou la dénonciation des prédations coloniales de l’Occident (tout particulièrement au Moyen-Orient et en Palestine), dans une perspective de paix et de développement partagé entre tous les peuples, ont pour support des analyses, des informations, des faits, irréfutables et gênants pour les oligarchies.

A l’opposé de ce qu’ils prétendent représenter : « la lutte contre le fascisme ». Ils agissent, en fait, suivant le même mode opératoire et la même idéologie « fascistes » que les sinistres milices “SA (constituées à Munich en 1921) qui, tout en se déguisant en « militants de gauche », ont assuré la prise du pouvoir par les nazis en Allemagne…

13.  Iran says French minister’s remarks on nuclear program unrealistic, Press TV, 22 juin 2013, http://www.presstv.ir/detail/2013/06/22/310345/iran-rejects-french-ministers-remarks/

14.  Kaveh L Afrasiabi, New dynamic in Iran's European ties, Asia Times 27 juin 2013, http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MID-01-270613.html

15. World Investment Report 2013 – Global Values Chains : Investment and Trade for Development, UNCTAD ( United Nations Conference on Trade and Development), http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf, page 49,

=> Tableau A. Distribution of FDI flows among economies, by range, 2012

=> Figure A. FDI flows, top 5 host and home economies, 2011–2012 (Billions of dollars)

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Caricatures de Carlos Latuff

 

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 18:19

 

 

 

« J’atteste que le système qui tend à porter la liberté à force ouverte chez les nations voisines est le plus propre à la faire haïr et à empêcher son triomphe. »

Talleyrand (1)

 

 

 

 

Soo Ae

 

Pause dans une carrière trépidante, elle est venue passer une quinzaine de jours en France. Arrivée le 5 avril dernier, certains ont eu la chance de l’apercevoir, à Paris, quartier de l’Opéra.

 

Ah !... Soo Ae...

 

Mon actrice Coréenne préférée. Chatoiement de féminité et de grâce. Braises sous la neige, qui abonde en hiver dans son pays…

 

Corée : Lecture d’une “Crise”…

Dans son impressionnante filmographie, le rôle que je préfère est celui de l’impératrice coréenne Myeongseong, qu’elle incarne dans le film, sorti en 2009, sous-titré en anglais : The Sword with No Name. (2)

 

A ma connaissance, mais je souhaite me tromper, ce film n’est pas distribué en France. Tout comme l’essentiel des productions asiatiques, non seulement coréennes, mais aussi, chinoises et japonaises. (3) Malgré l’étourdissante diversité et qualité de leurs chefs-d’œuvre, du policier au film historique en passant par la comédie. (4) Le « Festival du Film Asiatique de Deauville », créé il y a une quinzaine d’années par des cinéphiles entreprenants, ne bénéficie pas encore de la visibilité qu’il mérite. Car, à en croire l’analphabétisme médiatique, n’existerait que le cinéma Indien, avec le caricatural Bollywood. Ou encore, le Kung Fu de Hong Kong…

 

Pour en saisir le contexte, une brève digression sur cet analphabétisme soigneusement entretenu, au double engrenage :

 

=>   Un circuit de distribution “francophone”, dit “grand public” par opposition aux rares “salles d’art et d’essais”, inféodé aux monopoles américains privilégiant leurs films doublés ou sous-titrés, occultant ainsi les autres productions nationales et internationales. Le summum, révélateur de cette pathologie, étant la cérémonie des Oscars d’Hollywood. Dont on nous gave jusqu’à la nausée, alors que d’autres vitrines cinématographiques, aussi importantes, en qualité et en notoriété dans le monde, notamment en Asie ou en Amérique latine, ne sont jamais évoquées ou montrées. (5)

 

=>   Un filtrage des thèmes qui entreraient en conflit avec l’axe de la propagande occidentale, provoquant l’exclusion systématique de productions de qualité, sur le plan du savoir et de la culture.

 

Ainsi la propagande antichinoise élimine d’excellents films, qui contribueraient à une meilleure connaissance de l'Histoire de ce grand pays et à une compréhension de ses préoccupations actuelles. En cause, les thèmes tabous :

. Occupation et pillage de la Chine par les occidentaux, terrible invasion par le Japon avec son sillage de massacres, extraordinaire résistance incarnée par Mao dans l’exploit de La Longue Marche, interminables conflits civils et chaos imposés par les anciennes puissances coloniales dans le soutien aux chefs de guerre corrompus (prémonitoires de ceux organisés plus tard dans les pays arabo-musulmans et qui durent encore…) dont Tchang Kaï-chek qui se réfugiera après sa défaite à Taïwan…

 

Toutes ces œuvres, remarquables, resteront invisibles sur nos écrans : jamais doublées, rarement sous-titrées si ce n’est en anglais ou parfois en espagnol (Amérique latine), encore moins diffusées y compris sur les chaînes TV…

 

Le silence, sous nos latitudes, qui entoure le film The Sword with No Name relève de cette volonté de taire ce qui fait tâche dans la mythologie de l’Occident et de ses alliés ou satellites, praticiens rigoureux des « Droits de l’Homme et de la Démocratie »...

 

Car, ce film romantique a pour toile de fond la résistance, aux visées colonialistes du Japon sur la Corée, personnifiée par l’impératrice Myeongseong. Considérée comme une héroïne de l’indépendance et de la grandeur de la Corée, cette femme aussi belle qu’intelligente, réformatrice au grand courage, fut assassinée par les Japonais qui ne toléraient pas sa politique de coopération équilibrée avec d’autres pays étrangers, particulièrement avec la Chine et la Russie, encore moins son refus de soumission.

 

Le Japon à l’exemple des puissances occidentales de l’époque, en pleine expansion coloniale, avait décidé de s’emparer de la Corée et réussir, enfin, là où il avait toujours échoué depuis le XVI° siècle. Les mises en scène actuelles pour s’emparer d’un pays, "révolutions colorées" ou "pseudos rebelles à protéger du massacre de leurs dictateurs par l'OTAN", n’étaient pas encore à la mode ou au point. Les moyens étaient plus expéditifs…

 

Le 8 octobre 1895, l’ambassadeur, Miura Goro, à la tête d’un commando d’une cinquantaine de tueurs japonais (qu’on qualifierait aujourd’hui de "forces spéciales") s'introduisant par surprise dans la partie privée du palais impérial, grâce à la complicité de collabos dont le général U Beom-seon, massacrèrent la garde et les dames de compagnies de l’impératrice qu’ils tuèrent à coups de sabre. La traînant par les cheveux dans la cour de la résidence pour brûler son corps.

 

Elle avait 44 ans.

 

Assassinat de l’impératrice Myeongseong

Assassinat de l’impératrice Myeongseong

La grossièreté du procédé (Fi donc !) secoua quelque peu les chancelleries empanachées (un coopérant-architecte russe présent, par hasard, fut témoin de la tuerie…). Le Japon rapatria l’ambassadeur et le commando, organisa même un procès pour les juger, devant un tribunal d’Hiroshima. Qui prononça un "non lieu" au bénéfice des uns et des autres, 56 personnes, au motif classique dans ce genre de sauvageries impériales : « manque de preuves »…

 

A ce jour, les Coréens n’ont pas pardonné aux Japonais.

 

D’autant que le Japon, bénéficiant de la complicité des occidentaux qui pillaient la Chine avec lui, imposa un traité de Protectorat en 1905, promulgué sans même le soumettre au sceau impérial de l’époux survivant de l’impératrice, l’empereur Gojong. Qui avait trouvé refuge, avec le prince héritier, à l'ambassade de Russie.

 

Puis, sur sa lancée, annexant la Corée en 1910 par le traité unilatéral promulgué et connu sous le nom de Japan–Korea Annexation Treaty. Sa dynastie supprimée, transformée en simple province de son "empire" qu’il géra par un “gouverneur général” jusqu’à sa capitulation, le 15 août 1945. Oubliant que la Corée était un pays à la longue et riche histoire, se mesurant pendant des siècles, avec courage et diplomatie, à toutes les convoitises, se positionnant en grande puissance régionale entre Chine, Japon, invasions Mongoles et Mandchoues. Jamais, elle n’avait été annexée.

 

Avant ce féroce coup de force du Japon, notons que la France avait tenté une expédition coloniale contre la Corée, en octobre-novembre 1866, avec une dizaine de navires aux ordres de l’amiral Roze. Piteusement contrainte à la retraite pour avoir sous-estimé la farouche opposition armée. Obligée aussi de renoncer à toute nouvelle tentative du fait des désastres militaires des armées de Napoléon III au Mexique, peu de temps avant celui qui balaya le second Empire face à l’armée prussienne…

 

Rêver d’annexer la Corée était donc un délire historique. Le Japon préféra nier l’Histoire. S’en suivit une atroce odyssée pour la nation Coréenne.

 

De l’Annexion Japonaise au Protectorat Américain

 

Comment prétendre “rayer de la carte” une nation à l’identité aussi forte, profondément enracinée, que celle de la Corée ?... Dont l’unité nationale remonte à 918 sous la dynastie Goryeo, qui donna son nom au pays, régnant sans interruption jusqu’à la fin du XIV° siècle (1392). Maintenue avec constance par les dynasties ultérieures.

 

Ses responsables politiques destitués, son administration, son armée, sa police démantelées, ses lois abrogées : la résistance du peuple Coréen fut immédiate. Au mépris de la violente répression de l’occupation japonaise et des habituelles méthodes de la terreur coloniale : assassinats de suspects qualifiés de meneurs ou de terroristes, massacres et tortures par dizaines de milliers, humiliations permanentes et mesures d’appauvrissement systématiques de la population.

 

Un "Gouvernement Provisoire de la République de Corée" s’installa à Shanghai pour coordonner les différentes initiatives civiles et miliaires face à l’inacceptable. Des résistants se livrèrent à des actions héroïques. An Jung-geun assassina le Résident-général de Corée, Itō Hirobumi, en 1909. La mort de l’empereur Gojong déchu, en janvier 1919, probablement empoisonné par les services spéciaux japonais, provoqua d’immenses manifestations noyées dans le sang : 7000 morts d’agrès les autorités d’occupation. Provoquant la création de la première coordination de la résistance : le « Mouvement du 1er mars ».

 

La guérilla obtint même des succès importants dans les montagnes et denses forêts du nord de la péninsule, notamment lors de la bataille de Chingshanli en 1920. Obligeant les armées japonaises à abandonner certaines régions limitrophes de la Chine. En avril 1932, la résistance coréenne décapita à Shanghai l’état-major de l’armée japonaise en Chine, dans une audacieuse opération commando où s’illustra celui qui devint un des héros célèbres de la Corée : Yun Bong-gil.

 

i)  Pillage et esclavage d'une Annexion

 

Confrontée à un écrasant rapport de forces, malgré son abnégation la résistance ne pouvait avoir qu’un impact limité, le Japon intensifiant son annexion par un pillage méthodique du pays, sur fond de répression et de mise en place de « collaboration » plus ou moins forcée. Cette spoliation s’accentuant parallèlement à l’élargissement des opérations de la 2° guerre mondiale sur le continent asiatique (Mandchourie-Chine-Birmanie-Indochine, etc.) et dans le Pacifique.

 

Les meilleures terres agricoles de la Corée furent accaparées par des colons japonais, au point que, d’après les statistiques des autorités d’occupation, le ratio des propriétés détenues par les japonais atteignait en 1932 : 53%. En 1939, les capitaux enregistrés dans les industries étaient à 94% la propriété des japonais. En 1942, le capital "indigène" investi dans l’ensemble du parc industriel ne représentait plus que 1,5%. La curée, afin de ravitailler en priorité le Japon, atteignait de telles proportions que la consommation alimentaire en céréales pour les Coréens, riz principalement, était inférieure de 35% au niveau des années 1912-1916… (6)

 

Pour consolider l’annexion, les japonais planifièrent la destruction de l’identité de la nation. Seule la langue japonaise fut autorisée dans le pays.

=>   En 1937 : interdiction aux élèves et étudiants d’étudier et de parler la langue coréenne dans les établissements d’enseignement et à l’extérieur.

=>   Suppression de tous les journaux en langue coréenne.

=>   Accès à l’éducation de la majorité de la population limité à l’enseignement primaire, sauf pour une minorité issue des familles de « collabos ».

=>   Suppression des lieux de cultes traditionnels et imposition du culte japonais rendu obligatoire, le Shinto, dans des établissements construits à cet effet.

=>   Destructions des vestiges historiques et du patrimoine culturel, enlèvements des œuvres d’art expédiées au Japon. Un minimum de 75.311 pièces de grande valeur, spoliées par l'occupant, ont pu être recensées… (7)

 

L’effort de guerre obligea les autorités japonaises à réquisitionner, dans des conditions assimilables à de l’esclavage, plus de 6 millions de Coréens répartis dans toutes leurs nouvelles conquêtes (certains sous uniforme japonais), exploités jusqu'à l'épuisement dans les travaux d’infrastructure et les usines d’armement essentiellement. Jusqu'en Papouasie...

 

Rien qu’au Japon : deux millions de Coréens expédiés et usés dans l’industrie de l’armement. Lors des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki environ 100.000 Coréens, pris en otages dans les usines locales, moururent de leurs effets. (8)

 

Et, pour assurer les loisirs de leurs officiers et soldats, les stratèges japonais planifièrent l’enlèvement de plus de 200.000 femmes et jeunes filles Coréennes (le chiffre définitif établi par certains historiens serait proche des 300.000), certaines à peine pubères, pour les exploiter en tant qu’esclaves sexuelles, dans leurs bordels militaires sous l’appellation de « femmes de confort » ["comfort women"].

 

Certaines sont encore vivantes et traitées avec le plus grand respect par la nation Coréenne, qui a intenté plusieurs actions en justice pour demander réparations à leur égard. (9)

 

Yun Bong-gil - Héros de la résistance contre le Japon

Yun Bong-gil - Héros de la résistance contre le Japon

Ce rappel des faits n’a pas pour objectif de contribuer au procès du Japon. Ce serait prétendre instruire celui des autres puissances coloniales qui, la France en bonne place, en termes d’atrocités commises dans leurs opérations d’annexion et de spoliation n’ont aucune leçon à donner…

 

Mais, de comprendre la profonde, viscérale, “détestation” des Coréens à l’encontre du Japon. Du moins de son oligarchie, conquérante et sanguinaire, même s’ils éprouvent de l’empathie à l’égard du peuple lui-même (beaucoup de couples mixtes nés des épreuves de la guerre en témoignent). (10)

 

De comprendre, la crainte rétrospective du Japon face à une Corée devenant de plus en plus forte, retrouvant son prestige et son rayonnement historiques, en mesure d’exiger compensations et respect de son indépendance nationale, y compris économique…

 

Oublier ces faits et leurs conséquences, a pour finalité de fausser toute analyse géopolitique de ce que l’esbroufe médiatique, académique ou politicienne, résume sous le cliché facile : « Crise Coréenne ». Occultant un des ressorts fondamentaux, et méticuleusement dissimulé, de la mise en scène imposée à l’opinion publique internationale.

 

ii)  La dictature du Protectorat

 

La libération de la Corée se concrétisa par le nord avec l’entrée des blindés soviétiques escortant les résistants Coréens venant de Chine, et par le débarquement américain venant du sud. Les deux "alliés" se rejoignant au 38° parallèle, coupant en deux la péninsule coréenne, le 8 septembre 1945.

 

Le gouvernement provisoire Coréen constitué en exil depuis de nombreuses années fut immédiatement refusé par les américains, car jugé aligné sur les communistes. Ce qui était considéré comme l'horreur absolue, par l’appareil militaro-industriel et financier qui préparait déjà l’affrontement avec l’ennemi éternel : "le communisme". Imaginons le gouvernement provisoire organisé par de Gaulle nié sous le même prétexte, au moment de la libération de la France…

 

Refusant même des élections nationales, contrevenant ainsi aux accords de Yalta (4-11 février 1945), de peur de voir arriver une majorité communiste ou socialo-communiste. Ce qui probablement, avec des élections libres, se serait produit du fait du prestige des résistants et de leur niveau d’organisation dont des milliers combattirent avec héroïsme, aux côtés des troupes chinoises, les armées japonaises.

 

La "négation démocratique" a bel et bien pour origine, en Corée, ce qu’on ne dit jamais : la position inflexible et idéologique de l'occupant américain imposant son protectorat sans aucun mandat de l’ONU. Suivi à la virgule, par leurs satellites et vassaux. C’est l’époque où américains et affiliés refusaient de reconnaître la Chine de Mao, affirmant que la seule Chine admissible à l’ONU était celle de l’île de Taïwan et de son dictateur Tchang Kaï-chek

 

Le clivage devenait irréversible, se sclérosant en partition, entre ce qu’on appela "Corée du nord" et "Corée du sud". La République de Corée (du sud) [Republic of Korea - ROK] fut proclamée le 15 août 1948. Les Coréens du nord répondirent par la création de leur propre république, le 9 septembre 1949.

 

Cet aveuglement idéologique, confinant au fanatisme, conditionne encore toute approche de la « Crise Coréenne » : la Corée du nord étant devenue le chaudron du diable dans la propagande occidentale.

 

Notons au passage que la France se distingue, à l’heure actuelle, en étant un des deux pays de l’UE avec l’Estonie à ne pas reconnaître la Corée du nord (même Mitterrand n’osa pas…) !... (11) Alors que le principal partenaire économique européen de la Corée du nord est l’Allemagne. Et, que la Grande-Bretagne y entretient une de ses plus grandes ambassades à l’étranger. Dégât collatéral : l’enseignement du français, autrefois très prisé, a complètement disparu.

 

Il est vrai que le naufrage de notre diplomatie atteint un niveau de servilité d’une abjection sans pareille…

 

Pour lutter contre le péril communiste, l’occupant américain instaura une dictature militaro-policière en confiant les commandes de l’Etat à tous les « collabos » pro-japonais, tout particulièrement aux adeptes de l’anticommunisme endoctrinés et encadrés par les spécialistes américains.

 

Le premier "président" de la Corée du Sud fut expédié des USA “clefs en main” (recette reprise dans les récents "printemps arabes" …) dès octobre 1948, dans l’avion personnel du proconsul américain au Japon le général MacArthur. Le sinistre et féroce Syngman Rhee...

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Loin d’être un paradis des "droits de l’homme" et de la "démocratie", ou autres stéréotypes de la propagande occidentale, ce furent pour la Corée du Sud des années d’un atroce despotisme aux ingrédients classiques : régime policier, corruption effrénée, élections truquées, chasse hystérique aux "communistes" (tout opposant étant assimilé à un "communiste" ou à un "agent" de Corée du Nord), campagnes de fanatisation, tortures et massacres de masse.

 

D’un niveau de sauvagerie inimaginable. Rappelons le tragique martyre de l’île de Jeju. En avril 1948, entre 15.000 et 60.000 victimes dans des conditions de barbarie extrême pour provoquer la terreur, 230 villages et 39.000 habitations entièrement rasés. La Corée du Sud éprouva ce que durent endurer, avec les “escadrons de la mort”, tous les pays d’Amérique latine et sur d’autres continents, dont l’Iran du Shah…

 

Il fallut de massives mobilisations nationales du peuple Coréen du sud, à mains nues, pour provoquer le départ précipité de Syngman Rhee dans un avion de la CIA, le 28 avril 1960. Cet autocrate sanguinaire ne connut pas le sort de ses congénères : pendaison de Saddam, ou viol à la baïonnette suivi de sa mise en bouillie de Kadhafi. Il coula les jours tranquilles d’un exil doré, sous les cocotiers de l’île d’Hawaï et la protection de ses maîtres…

 

Mais d’autres, lui succédèrent. D’une trempe similaire, sous couvert d’un abord plus “civilisé”.

 

Entretemps intervint, ce qu’on appelle la « Guerre de Corée »…

Vestiges des massacres de la dictature Syngman Rhee dans la Grotte de Darangshi sur l'île de Jeju

Vestiges des massacres de la dictature Syngman Rhee dans la Grotte de Darangshi sur l'île de Jeju

De la guerre au refus de la réunification par le Japon et l’Occident

 

La propagande occidentale présente une Corée du nord, son arsenal nucléaire entre les dents d’irresponsables, en proie à une folie furieuse, défiant l’humanité. Véritable danger, urgent, angoissant, terrifiant. Mettant en péril notre planète.

 

Une analyse des faits et du contexte, historiques ou actuels, provoque une déconstruction instantanée de cette désinformation délirante. D’un simple coup d’épingle, pour reprendre l’expression d’un de nos présidents de la république, cela fait :

Pschitt !...

 

Rapide survol :

 

i) Guerre de Corée : première manipulation de l’ONU par les occidentaux

Il convient de suivre la stratégie du lobby militaro-industriel américain à partir de son protectorat en Corée du sud, adossé à son colossal arsenal entièrement opérationnel, y compris nucléaire (2 bombardements atomiques à son actif…), accumulé lors de la 2° guerre mondiale. Plus particulièrement, à la suite de ses opérations amphibies et aériennes dans le Pacifique. Fruit d’une remarquable logistique au service d’une puissance navale et aérienne exceptionnelle. Sans rivale à l’époque.

 

Face à lui : des rivaux, ou adversaires potentiels, quasi-inexistants. Incapables d’initier toute guerre ou entretenir des engagements militaires de longue durée.

 

L’URSS se retrouvait en vainqueur épuisé de sa lutte contre l’Allemagne : 30 millions de morts, son parc industriel et ses infrastructures dévastés, tout était à reconstruire. Son potentiel militaire plus que limité comparé à celui de l’Occident, malgré son premier essai atomique du 29 août 1949.

Sortant en 1949 de décennies de conflits, la Chine se trouvait dans un état de délabrement encore pire. Après le pillage occidental qui avait duré un siècle, les ravages sur son sol des armées japonaises, une longue guerre civile mettant difficilement hors d’état de nuire Tchang Kaï-chek et ses protecteurs américains : exsangue, moribonde, en ruine, plus de 50 millions de morts. Aucun potentiel nucléaire, son premier essai n’aura lieu que le 16 octobre 1964.

 

Occasion rêvée pour les Etats-Unis d’attaquer, de s’emparer de la Corée du Nord, et d'élargir son "protectorat" !

 

Et, même un peu au-delà, en Mandchourie… Au sous-sol d'une infinie richesse... Les plans existaient. En projetant les forces armées sud-coréennes équipées du matériel le plus moderne, prélevé sur les arsenaux US, soutenues par une logistique aérienne et navale hors pair, contre la Corée du Nord. Bien sûr, en prenant soin de maîtriser la propagande pour faire croire à une attaque surprise du “Nord” belliqueux, contre un “Sud” pacifique et bucolique, havre de paix démocratique, justifiant une intervention des armées occidentales.

 

Vieille ficelle qui servira lors de l’attaque du Nord-Vietnam, et autres aventures coloniales. "Va-t-en guerre" et "traîneurs de sabre" sont indécrottables de cynisme stupide, malgré les déculottés qu’ils prennent régulièrement… L’essentiel étant, il est vrai, de complaire aux généreux marchands de canons.

 

Pendant des mois, des harcèlements et incursions de grande envergure se multiplièrent, à l’échelon de plusieurs milliers d’hommes, le long de la frontière entre les deux Corées. Mao et Staline adjuraient les Coréens du Nord de tout faire, malgré les agressions permanentes, pour éviter la guerre. La propagande occidentale assure du contraire, évidemment, mais les documents sont là.

 

Exemples (12) :

=>   Le 3 février 1949 : l’ambassadeur d’URSS en Corée du nord, Shtykov, alertait le Kremlin du nombre croissant des violations de frontière par les forces armées de Corée du sud, encadrées par les américains, du manque d’entraînement et d’équipement des troupes nord-coréennes, du manque d’armement moderne et même de munitions…

=>   Le 5 mars 1949, recevant le président de Corée du nord, Kim II Sung, inquiet de la préparation de l’invasion par la Corée du sud, Staline inflexible, sachant qu’il était incapable de l’aider, lui martela l'injonction :

« Le 38° parallèle doit rester en paix. C'est de la plus haute importance », [Dans les documents en anglais : "The 38th parallel must be peaceful. It is very important."].

 

Les occidentaux lancèrent la guerre en 1950, provoquant une contre-attaque des nord-coréens. Invoquant une attaque surprise de la Corée du Nord, ils manipulèrent le Conseil de Sécurité où ne figurait pas la Chine continentale, mais en lieu et place : l’île de Taïwan sous la dictature de Tchang Kaï-chek !... L’URSS boycottant, par la tactique de "la chaise vide", le Conseil de Sécurité du fait de l’attitude occidentale bloquant l’admission de la Chine “réelle”…

 

Les occidentaux eurent donc les mains libres pour formater les résolutions de leur choix et justifier l’invasion de la Corée du nord :

=>   Résolution 83, du 27 juin 1950, condamnant l’agression nord-coréenne

=>   Résolution 84, du 7 juillet 1950, organisant une force de l’ONU (16 pays, dont la France), sous commandement américain. Ce fut la première instrumentalisation de l’ONU pour légitimer les guerres coloniales, "nouvelle manière". Inaugurant, ainsi, une longue liste…

 

Sauf que les troupes de Corée du sud, n’ayant aucune envie d’envahir leurs compatriotes du nord, craquèrent devant la réaction hyper-motivée des troupes nord-coréennes, même mal équipées, au point que les américains se retrouvèrent devant le désastre militaire, malgré leurs prévisions initiales, en première ligne (comme plus tard au Vietnam...). Avec toute leur puissance militaire.

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L’intervention de la Chine fut décisive pour sauver une Corée du nord en cours d’écrasement par les Etats-Unis et leurs affiliés. Elle envoya plus de 300.000 hommes alors qu'elle n'avait ni aviation, ni marine, ni artillerie lourde, pour soutenir les Coréens du nord et casser les prétentions hégémoniques du "Tigre de papier", parvenu à sa frontière. La menaçant même de bombardements atomiques (cause du limogeage du Général MacArthur par le président Truman)…

 

Après trois années de guerre, la Corée du Nord fut entièrement rasée, recevant plus de bombes que l’Allemagne ou le Japon pendant la deuxième guerre mondiale, mais ses envahisseurs ramenés d’où ils étaient partis. (13)

 

Retour à la case départ : au 38° parallèle… Avec plus de quatre millions de morts… (14)

 

ii)  Une vitrine en trompe-l’œil

La guerre de Corée plaçait le protectorat américain devant un double échec :

=> La Corée du nord n’avait pu être vaincue et annexée, malgré l’immensité des destructions et du coût en vie humaine.

=> Le mécontentement populaire en Corée du sud ne cessait de s’amplifier face au régime policier imposé par une occupation étrangère despotique, aux aventures militaires catastrophiques pour la péninsule coréenne.

 

Une nouvelle politique s’imposait dans les meilleurs délais, afin de regagner une crédibilité perdue. Internationalement et localement. Les Think Tanks, avec leurs fourmilières d’experts et communicants, se mirent au travail.

 

Et, le lapin sortit du chapeau : la légende des “Quatre Dragons Asiatiques” était née !

 

Créer quatre vitrines pour exposer les merveilles du miraculeux "Libéralisme Economique" sous le balcon de la Corée du nord et de la Chine : Corée du sud, Taïwan, Hong-Kong (avant d’être restitué à la Chine en tant que province administrative autonome en 1997) et Singapour. Prouver que grâce à la libre concurrence, la libre entreprise, la perfection de “l’autorégulation du Marché” animé par des génies de l’art d’entreprendre, le paradis était possible sur terre !...

 

Ce conte de fée étant relayé par une intense propagande qui a servi de grain à moudre, pendant des années, à tous les économistes et professeurs de management de pacotille vecteurs de l’enfumage idéologique en Occident. Avant que le concept courant d’air « mondialisation » n’apparaisse, comme dans les “défilés de mode”, nouvel emballage marketing de la même idéologie, et paralyse d’hébétude les esprits critiques les plus vigilants…

 

L’entourloupe, ou vitrine en trompe-l’œil, reposait sur trois systèmes interactifs, dont certains sont encore opérationnels :

 

=> Une économie dirigée et assistée

 

Sous la forme d’investissements massifs, à des taux de financement de faveur, dans des entreprises créées de toute pièce. Souvent étatiques ou semi-étatiques au départ (revendues bradées aux copains et prête-noms, dès les bénéfices durables…), certaines gérées en sous-main par l’armée comme les "chaebols" en Corée du sud. Auxquelles étaient allouées des parts de marchés internationaux dans des secteurs les plus avancés, ou sous-traitances aux marges avantageuses : depuis la construction navale ou automobile jusqu’aux produits de grande consommation fondé sur le développement de l’électronique et des nouvelles technologies.

 

Les géants sud-coréens actuels, tels que Samsung, LG ou Hyundai, n’auraient jamais pu naître sans ces interventions étatiques, planifiées, dirigistes, de type “Keynésien” comme disent les théoriciens…

 

Evidemment, dans l’arrière-cour de ces vitrines, dans des pays où le Libéralisme Economique dans son expression la plus flamboyante, Le Capitalisme Sauvage, est établi depuis le XV° siècle : le « miracle du Marché » porteur de prospérité, animé par le génie d’entreprendre, ne fonctionne pas. Les gens y sont pourtant aussi travailleurs et intelligents qu’ailleurs. Le cas des Philippines étant le plus emblématique. La Mythologie des économistes rencontre vite ses limites…

 

=> Le développement d’une société de consommation sans liberté d’expression

 

Création d’une société de grande consommation où une “liberté des mœurs” est imposée comme substitution à une authentique “liberté de pensée et d’expression”. S’assumer “consommateur”, jouisseur-individualiste : Oui ! Se revendiquer "citoyen”, solidaire de sa collectivité : Non !

 

Ainsi en Corée du sud, peut-on se livrer aux addictions en tous genres, pour peu qu’elles ne débordent pas trop sur l’espace public… La contrepartie étant l’interdiction absolue de toute critique à l’encontre du régime pseudo démocratique en place. Articulé sur une fausse alternance, avec des politiciens cooptés pour leur parfaite discipline à l’égard de la ligne idéologique du capitalisme le plus sauvage.

 

Rappelons que la Corée du sud est, jusqu'à présent, toujours administrée par les "collabos" (civils et militaires) pro-japonais et leurs descendants. La présidente actuelle Park Geun-hye est la fille de l'ancien dictateur Park Chung-hee (1962-1979), lui-même ancien officier supérieur des armées japonaises... (15)

 

Imaginons, les Laval et consorts, ou officiers français de la division allemande Charlemagne, actuellement au pouvoir en France, sans interruption depuis la deuxième guerre mondiale… Même si certains de ces « collabos » pro-allemands ont prospéré dans notre pays, à lire l’ouvrage de Frédéric Charpier récemment publié : Les Valets de la Guerre Froide – Comment la République a recyclé les collabos. (16)

 

Encore plus grave : critiquer le régime de protectorat et la présence des 40.000 soldats américains sur le sol de la Corée du sud, avec une estimation de 1.000 ogives nucléaires sous toutes formes (obus, bombes et missiles) !

 

En 2002, un soldat sud-coréen a été condamné à deux ans de prison pour avoir soutenu, devant des camarades de régiment, que la partition de la Corée était due aux seuls américains. Ce qui est l’opinion de la majorité des Coréens du sud qui n’osent pas le dire publiquement. Pas plus qu’ils n’osent dénoncer, actuellement, la politique agressive des Etats-Unis contre leurs frères du nord… (17)

 

Ajoutons que la législation anticommuniste datant de 1948 est toujours en vigueur en Corée du sud. Elargie depuis, par une série de lois “antiterroristes”… Toute sympathie exprimée à l’égard de la Corée du nord est passible de prison. Et, les services spéciaux sud-coréens surveillent avec vigilance tous les réseaux sociaux, jusqu’aux "tweets", qui exprimeraient des sentiments de cet ordre. De même, détenir un livre publié en Corée du nord est considéré comme un crime, etc.

 

=>  Etrangler économiquement la Corée du Nord

 

Pour que la vitrine du "Libéralisme Economique" apparaisse encore plus mirifique, il convenait d’entraver au maximum les progrès économiques de la Corée du nord par toute une série de mesures d’embargos (y compris sur les produits alimentaires et médicaments). D’où les sanctions en cascade, sous tous les prétextes.

 

Le pays qui a connu des inondations catastrophiques, en 1997 et 2000, s’est vu interdire par "La Communauté Internationale", toute aide alimentaire internationale afin de : « ne pas aider le régime au pouvoir ». Avec, pour amplificateur, une propagande ne cessant de se lamenter sur "la famine" qui contraindrait les Coréens du nord à se nourrir de feuilles d’arbres et de racines. Par la faute de dirigeants aussi cruels qu’imbéciles.

 

En termes de régimes politiques autocratiques, celui du Nord n’a rien à envier à celui du Sud. Et, vice-versa. Le problème n’est pas dans la diabolisation des uns et la béatification des autres. Mais, dans une évolution apaisée des relations entre tous en encourageant, par la dédramatisation des contextes et la tenue en laisse des idéologies, les avancées réellement démocratiques.

 

Ce que l’américain James Dresnok installé, avec d’autres militaires américains avant lui (Charles Jenkins, etc.), en 1962 en Corée du nord ne cesse de souhaiter.

 

Issu d’un milieu pauvre aux Etats-Unis, il avait dû quitter l’école à l’âge de 15 ans et, sans travail, s’était ensuite engagé dans l’armée américaine. Quasi-analphabète, excédé des mauvais traitements et du mépris de ses chefs, un jour il planta son fusil et posant son casque sur la crosse, il avança droit devant lui pour demander l’asile politique à la Corée du nord.

 

Après un intense effort d’adaptation à une langue et une culture nouvelles pour lui, il devint professeur d’université, se maria et eut des enfants. Son visage épanoui montre qu’il ne s’est pas nourri que de racines.

 

Et, que « l’enfer » n’est pas toujours là où les propagandistes le fantasment… (18)

L'américain James Dresnok - Installé en Corée du nord depuis 1962

L'américain James Dresnok - Installé en Corée du nord depuis 1962

iii)  “Crise” ?... Quelle “Crise” ?

 

Les dirigeants de Corée du Nord ne sont pas des fous descendus des arbres, contrairement aux clichés de la désinformation occidentale, mais des gens aussi rationnels, que les autres. Formés dans les meilleures universités du monde et parlant trois ou quatre langues étrangères. Son élite a, peut-être, tous les défauts sauf celui de ne pas être enracinée dans la « résistance », et d’être issue de la « collaboration » avec le Japon et ses successeurs. (19)

 

Les Coréens du nord veulent la paix et la réunification de leur pays, avec des élections libres. La dénucléarisation totale de la péninsule coréenne, avec le départ de toutes les troupes d’occupation. Bien sûr : l’arrêt des manœuvres permanentes le long de leurs frontières terrestres, maritimes et aériennes. Exigence élémentaire de tout pays souverain.

 

La "Crise Coréenne" n’est donc qu’une opération de propagande et de manipulation, par l’Occident, aux causes simples :

 

1. Déclencher une course aux armements pour satisfaire les industriels de l’armement et les politiciens. Occasion pour leur rapacité, d’édifier leurs fortunes via les mirobolantes commissions qu’ils s’octroient.

 

2. Permettre au Japon de se remilitariser, en supprimant les traités internationaux de l’après deuxième guerre mondiale qui en limitaient la capacité.

 

3. Bloquer toute réunification entre les deux Corée :

=>  Priorité du Japon ne souhaitant pas voir face à lui un pays de 75 millions d’habitants (Sud = 50M + Nord = 25 M) qui, dès sa réunification, présenterait une formidable puissance industrielle, technologique, militaire. Puissance sûre d’elle-même, au ressentiment à son égard difficilement gérable…

=>  Priorité des USA, sachant que le départ de leurs troupes et arsenaux serait une des premières mesures d’une Corée réellement indépendante. Mouvement auquel s’ajouterait certainement, en se libérant du « protectorat », de s’orienter vers un espace multipolaire proche de la position chinoise par rejet des prétentions impériales, passées et présentes, du Japon et des Etats-Unis sur leur pays.

 

Sans oublier l’effet collatéral pour notre pays…

 

Cette "tension internationale", artificiellement entretenue par nos propres, et prétendus, « alliés », est un révélateur supplémentaire de « crise » pour la France. Démontrant le profond délabrement de notre diplomatie et, en conséquence, de notre souveraineté nationale. Comment la France, en est-elle réduite à la remorque d’une extrême-droite américaine paranoïaque et corrompue ? Enfonçons le clou, d’une poigne ferme : une extrême-droite fanatique, belliciste, et sanguinaire.

 

Une France incapable de se démarquer d’une politique fondée sur le mensonge et la violence. Répétant, en perroquet, déclarations et autres gesticulations agressives dictées par des capitales étrangères.

 

Alors que notre planète a tant besoin de solidarité, de confiance partagée, entre chacune de ses nations pour résoudre, ensemble, tous les problèmes d’alimentation, de santé, d’éducation, d'emplois, qui se posent aussi bien pour nos générations actuelles que futures.

 

Cette disparition, annihilation, de notre capacité de compréhension et de libre arbitre, en tant qu’Etat souverain, est la voie ouverte à la disparition de notre identité nationale. Non pas pour cause de foulard ou de voile épouvantail, dont on nous intoxique, mais par acceptation d’une obséquieuse servilité de notre nomenklatura…

 

 

 

 

Corée : Lecture d’une “Crise”…

 

1. Jean Orieux, Talleyrand, Flammarion, 1970, p. 293.

2. Le titre en anglais ["L’épée sans nom"] est très éloigné de l’original plus poétique, 불꽃처럼 나비처럼, qui donnerait en anglais littéral : "Like Fireworks, Like Butterflies". Que je me hasarderais à traduire, tout aussi littéralement en français : « Feux d’Artifice et Papillons ». Métaphores représentant la personnalité des deux personnages principaux.

3. Bien qu’inférieure encore en qualité, d’autres productions asiatiques sont en train d’émerger et vont progressivement rejoindre le niveau de leurs prédécesseurs de la région : Vietnamien, Philippin, Thaïlandais et Indonésien, notamment.

4. Un exemple, dans le genre comédie satirique, le film coréen intitulé en anglais Perfect Partner sur le milieu des émissions de TV "gastronomiques" (en Corée aussi, devenues omniprésentes…). Ravages de l’ambition et du cynisme, avec coups tordus et rebondissements inattendus. Jeux d’acteurs impeccables. Un régal !

5. Vient de se terminer le prestigieux film international du cinéma à Pékin [Beijing International Film Festival]: http://www.bjiff.com/en/. Pas un seul compte rendu dans les médias occidentaux…

6. Savada, Andrea Matles, Shaw, William, "Korea Under Japanese Rule", Federal Research Division, Library of Congress, eds. (1990),
http://countrystudies.us/south-korea/7.htm

7. Cf.: http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_Korea#Japanese_rule

8. Cf.: http://dartcenter.org/content/hiroshimas-survivors-0#.UXqcbEptOgs

9. Cf.: http://en.wikipedia.org/wiki/Comfort_women

10. Comme beaucoup de peuples, les Japonais ont subi, dans la souffrance et les humiliations, une oligarchie imprégnée d’un hallucinant esprit de caste, d’une extrême violence et rapacité. Que même les samouraïs d’extraction modeste devaient endurer.
Sur ce sujet, pour les cinéphiles je recommande la série japonaise culte Zatoichi de 26 films interprétés par le légendaire Shintaro Katsu, qui décrit à la perfection le Japon rural des années 1840, des petites villes et villages, soumis à une implacable féodalité doublée d’une cruelle mafia.
Ou encore, la magnifique trilogie du réalisateur Japonais Yoji Yamada avec trois inoubliables chefs d’œuvre sous-titrés en anglais : The Twilight Samurai – The Hidden Blade – Love and Honor.

11. Cf.: http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_relations_franco_-_nord-cor%C3%A9ennes

12.  Alternativeinsight, juin 2000, http://www.alternativeinsight.com/Korean_War.html

13.  La Corée du Nord a été bombardée plus de 3,7 fois que le Japon lors de la seconde guerre mondiale avec 600.000 tonnes de bombes. Dont la plupart étaient du napalm pur déversé sur les populations civiles. Exemple de statistiques : de juin à fin octobre 1950, les bombardiers américains déversèrent 3,2 millions de litres de napalm… http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cor%C3%A9e#Utilisation_massive_du_napalm

14.  Stansfield Smith, North Korea’s Justifiable Anger, [La juste colère de la Corée du nord], CounterPunch, 10 avril 2013, http://www.counterpunch.org/2013/04/10/north-koreas-justifiable-anger/

15.  A l’exemple des tyrans de l’Empire romain, assassiné par le chef de sa garde prétorienne et son meilleur ami, Kim Jae-kyu, responsable de la KCIA (Korean Central Intelligence Agency).

16.  Frédéric Charpier, Les Valets de la Guerre Froide – Comment la République a recyclé les collabos, François Bourin Editeur, 2013.

17.  Ramin Mazaheri, Is there Freedom of Speech in South Korea ? [La liberté d’expression existe-t-elle en Corée du Sud ?], 25 avril 2013, Press TV, Seoul, http://www.presstv.ir/detail/2013/04/25/300179/is-there-freedom-of-speech-in-south-korea/

18.  Nicholas Bonner et Daniel Gordon, réalisateurs britanniques, ont filmé un documentaire Crossing The Line, sorti en 2006, sur l’odyssée extraordinaire de James Dresnok qui a connu un grand succès, en 2007, au Festival du Cinéma de Berlin et a été "nominé" au Festival du Film de Sundance. Jamais diffusé en France…

19. Cf. sur le thème « de quel côté se trouvent les fous ?... » :
=>  Jerry Krtoh, The Korean Crisis : Just Who is the Mental Case ?, CounterPunch, 15 avril 2013, http://www.counterpunch.org/2013/04/15/the-korean-crisis-just-who-is-the-mental-case/
=>  Stansfield Smith, What North Koreans Think, Counterpunch, 8 avril 2013, http://www.counterpunch.org/2013/04/08/what-north-koreans-think/
=>  John Feffer, Infantalizing North Korea, Asia Times, 13 mai 2013, http://www.atimes.com/atimes/Korea/KOR-02-130513.html

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Les caricatures sont, vous les avez certainement reconnues, de notre génial ami Brésilien : Carlos Latuff !

 

 

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 20:32

 

 

«  Il est tout à fait impossible aux hommes d’Etat de prévoir, sauf à très court terme, les résultats de n’importe quelle action politique à grande échelle. »

Aldous Huxley (1)                                                                                                                                                                                                                                                               

 

 

Le Roi Shaka

 

Durban

 

Aéroport international King Shaka. Embouteillage aérien, sympathiques bousculades et files d’attente.

 

Le monde entier semble s’être donné rendez-vous. Avions déversant de tous horizons et continents : délégations officielles, observateurs avec, dans leur sillage, inévitables “hommes d’affaires” ou affairistes… Amplifiant le flot des touristes habituels. Les plus euphoriques, ceux en provenance des pays de l’hémisphère nord, couverts de neige ou noyés sous les eaux.

 

Douceur idéale : 24° / 26 °. Immenses plages bordées d'hôtels aux gigantesques animations aquatiques, sous le soleil d’un climat subtropical alternant avec des averses rafraîchissantes. De mi-novembre à fin avril, c’est la saison des pluies (rainy season). La saison dite “sèche” n’intervenant que de juin à août.

 

DURBAN-SA.jpg

 

Agitation avec pour toile de fond la tenue, pour la première fois en Afrique du sud, du sommet annuel des chefs d’Etat du BRICS, 26 & 27 mars 2013. Elle y avait été cooptée lors du sommet tenu en Chine, à Sanya dans l’île de Hainan, en 2011.

 

Evidemment, grand silence dans les médias d’Occident et de ses colonies.

 

Normal : le BRICS y est détesté par les oligarchies (2). Nos “spécialistes du décryptage de l’information” ont donc consigne de ne pas en parler. Si ce n’est dans la condescendance, la dérision, voire le mépris.

 

King Shaka ?... Non, ce n’est pas la marque d’un hamburger local comme ironisent certains visiteurs à leur arrivée. Nous sommes au cœur de la nation Zouloue. Shaka, contemporain de Napoléon, fut son chef le plus prestigieux, son plus grand roi.

 

Guerrier exceptionnel d'endurance et d’audace, chef de guerre et tacticien hors du commun, il avait forgé, dans une discipline de fer, une armée permanente de 100.000 guerriers, d’une mobilité et d’une combativité sidérantes. Unifiant les différents clans Zoulous dans une puissante fédération sur un territoire équivalent à celui de la France.

 

Il sera assassiné, en 1828, par ses proches, dans une révolution de palais, à l’âge de 41 ans. Diabolisé, caricaturé, après sa mort, par les historiens de l’Empire britannique, et dans les guides touristiques édités de nos jours en Europe…

 

Les Zoulous, groupe ethnique le plus important et le mieux organisé du pays, ont longtemps, courageusement, héroïquement, résisté à la colonisation hollandaise puis britannique. Schéma habituel des conquêtes coloniales de l’époque : fusils à tir rapide, artillerie, cavalerie, destructions systématiques des villages, troupeaux et récoltes, avec massacres des civils, feront la différence. Les britanniques et leurs supplétifs réussirent à briser leur résistance.

 

Parmi eux des Français… Dont le plus connu est Louis Napoléon, fils de Napoléon III exilé en Grande-Bretagne. Engagé volontaire dans les troupes britanniques, il fut tué au cours d’une patrouille à cheval, le 1er Juin 1879. Surpris avec son groupe, il reçut 17 coups de lance, après avoir vidé son pistolet sur les guerriers du commando Zoulou. Il avait 23 ans.

 

Nation Zouloue, qui sera à la pointe du combat contre le régime raciste d’apartheid imposé par les colons européens, avec la complicité des grandes puissances coloniales. Jusqu’en 1994 !...

 

Lutte acharnée, sanglante, atroce, si bien chantée, accompagnée, partagée, par le “Zoulou Blanc” Johnny Clegg, ou d’autres grands artistes et intellectuels. (3) Notamment, la chanteuse, Miriam Makeba, personnifiant la magnifique résistance des femmes sud-africaines. Contrainte de passer la plus grande partie de sa vie en exil, errant de pays en pays d’accueil avec sa famille, sous les constantes menaces de mort des colons et de leurs alliés…

 

 

Durban ou notre planète en devenir

 

Durban… Emblématique de l’histoire du pays…

 

A l’origine, la localité fut baptisée en 1835 : D’Urban. Par les 35 citoyens britanniques habitant la baie, en l’honneur du gouverneur du Cap, Benjamin d’Urban. Général très populaire auprès des colons dont il encourageait les prédations par ses excès de violence et d’humiliations infligés aux africains.

 

Un missionnaire protestant, John Philip, remarquable militant anticolonialiste pour l’époque, à force de ténacité, réussira à mobiliser l’opinion publique et provoquer la création d’une commission parlementaire pour enquêter sur ces comportements criminels. Obligeant le ministère britannique des Colonies à le destituer de son poste civil, le 1er mai 1837. Lui conservant, toutefois, ses fonctions militaires afin de ménager la haute hiérarchie de l’armée.

 

Lent, trop lent, mais inexorable cheminement de l’Histoire… En 1999, même si l’appellation Durban est conservée, la municipalité a adopté officiellement le nom de : eThekwini Metropolitan Municipality. Formé à partir de la racine du mot Zoulou désignant la “baie” ou le “lagon” : itheku. (4)

 

A présent, capitale économique de la province du KwaZulu-Natal, la troisième ville du pays regroupe 3, 5 millions d’habitants. (5) Si 60% de ses concitoyens parlent anglais, la langue Zouloue, avec ses propres médias, est pratiquée au quotidien par 30% d’entre eux. S’ajoute à cette mixité linguistique, la plus grande communauté indienne hors d’Inde ; elle-même, mosaïque de pratiques religieuses et dialectes régionaux indiens.

 

Particularité de leur système colonial et de leur puissance navale, les britanniques procédaient à des transferts massifs de populations entre colonies pour empêcher l’accès à l’emploi, rémunéré et surtout qualifié, en conséquence au développement des “nations autochtones”, difficiles à exterminer du fait de leur nombre, considérées comme “réfractaires” ou “rebelles” à leurs spoliations.

 

Le cas le plus extrême est celui de la Malaisie, où les Malais furent systématiquement écartés de l’exploitation de leurs principales richesses de l’époque : caoutchouc et mines d’étain. Les britanniques leur substituèrent, par convois maritimes, des travailleurs Chinois en majorité, mais aussi Indiens. Tant et si bien, que le pays recense actuellement 25 % de sa population d’origine chinoise et 10 % d’origine indienne. (6)

                                                                      

En Afrique du sud, décidant de lancer à grande échelle la culture du sucre à partir de 1860, ils “importèrent” les ouvriers agricoles nécessaires depuis l’Inde. Aujourd’hui, Durban est classé premier “port sucrier” mondial et la communauté indienne représente 10% de la population de l’Afrique du sud.

 

Rappelons que Gandhi séjourna de 1893 à 1915 en Afrique du sud en tant qu’avocat au service de cette communauté. Il y forgea son militantisme, confronté aux humiliations et violences du racisme. (7) Malgré le statut supérieur des Indiens par rapport aux populations noires quasiment considérées, à l’exemple des peaux-rouges d’Amérique du nord, comme “animaux doués d’intelligence humaine”.

 

De ces mixages de populations, migrations volontaires ou forcées, l’Afrique du sud se retrouve avec 11 langues officielles…

 

Mais, en ce XXI° siècle, n’est-ce pas une illustration du devenir de notre planète ?... Une mixité de populations, quelles que soient origines ancestrales, couleurs de peau, croyances religieuses ou philosophiques, dans le respect réciproque, le partage de valeurs de solidarité et de paix ?...

 

Miriam Makeba avec sa petite-fille Zenzi venue danser sur scène…

 

eThekwini Declaration and Action Plan

 

Monde de demain se télescopant avec la réalité d’aujourd’hui : la prospérité apparente de Durban ne doit pas faire illusion avec ses 10 millions de visiteurs annuels, ses paysages et plages, parcs naturels et sites historiques, hôtels, casinos et discothèques. Ecarts, gouffres, ne cessant de croître, séparant riches et pauvres, et même groupes ethniques, érodent l’Afrique du sud.

 

Eprouvant malgré son indépendance politique, comme de nombreux pays sortant d’une longue colonisation, les pires difficultés pour s’affranchir du despotisme économique de la "mondialisation". Qui n’est, nous le savons, que la dictature d’une poignée de groupes internationaux, avec leurs seconds couteaux et leur domesticité politicienne corrompue : finance, mines et hydrocarbures, marchands de canons, chimie-pharmacie, agro-industrie, alcooliers-cigarettiers, grande distribution.

 

Les meilleures terres agricoles appartiennent pour 80% à des "blancs", représentant moins de 10% de la population, à titre personnel ou dans le cadre de sociétés d’exploitation et de commercialisation. Son patrimoine minier d’une richesse inouïe par ses colossaux gisements de diamants, d’or, de charbon, d’uranium, de fer, de cuivre, de nickel, de platine et autres métaux rares, détenu en majorité par des sociétés étrangères, rend d’autant plus choquant l’extrême pauvreté du ¼ de sa population, provoquant une situation de violente délinquance.

 

Malgré l’émergence d’une "classe moyenne", l’Afrique du sud, considérée comme la première économie du continent, est à l’image des autres Etats du BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine. Mais aussi, du reste du monde. Y compris, mais dans une évolution inverse, les pays dits "développés" où la paupérisation des populations s’accentue au fil des jours, en Amérique du nord ou en Europe.

 

Que peut apporter le BRICS dans la réflexion et l’action, face à l’urgence des solutions à trouver aux problèmes d’organisation et de développement, de survie même, de l’Humanité ?...

 

Le scepticisme des commentateurs à l’égard du BRICS s’exprime dans des termes dévalorisants. Le moins négatif étant celui de "disparate". (8) Comme si les autres "sommets" étaient des modèles de cohésion, d’harmonie, d’efficacité… Le mépris, toujours… Dès lors qu’une initiative d’ampleur mondiale n’a pas pour origine les "penseurs", "Think Tanks" et "stratèges" d’Occident.

 

Rares sont les témoignages positifs. Ils n’en sont que plus surprenants. Tel celui de l’analyste financier Jim O’Neill. (9) Responsable de  la gestion d’actifs [placements & investissements pour le compte de tiers : environ US$ 800 milliards] de Goldman Sachs, créateur de l’acronyme BRIC, en 2001, avant l’inclusion de l’Afrique du sud.

 

S’exprimant dans la presse allemande, une semaine avant la tenue du sommet de Durban, Jim O’Neill estime que le BRICS, non seulement progresse rapidement, mais qu’il dépasse toutes les attentes !... Une communauté de près de 3 milliards d’habitants, quadruplant en 10 ans son PIB, sortant de la misère des dizaines de millions de personnes. La Chine, d’après les statistiques de la Banque Mondiale, réussissant en 20 ans à en extraire plus de 450 millions. Le BRICS détenant, point le plus fondamental :

« … le potentiel de prévenir une récession globale, de croître plus vite que le reste du monde et de devenir un moteur de la croissance mondiale ». (10)

Recoupant ainsi toutes les études prospectives des organismes internationaux, même ceux les moins bien disposés à l’égard du BRICS. A l’exemple du PNUD, qui dans son « Rapport sur le Développement Humain 2013 – L’Essor du Sud : Le Progrès Humain dans un Monde Diversifié », pages 15-16 illustrées d’un graphique [figure 3], section intitulée « Rééquilibrage Mondial », ne peut que constater (11) :
« … en 2050, selon les prévisions du présent Rapport, la Chine, l’Inde et le Brésil, représenteront ensemble près de 40 % de la production mondiale…
[…] le Brésil, la Chine et l’Inde, ont réduit de manière drastique la proportion des personnes à faibles revenus – le Brésil de 17,2 % en 1990 à 6,9 % en 2009, la Chine de 60,2 % en 1990 à 13, 1 % en 2008 et l’Inde de 49,4 % en 1983 à 32,7 % en 2010.
 »

 

Traiter le BRICS dans l’indifférence, ou la condescendance, n’est effectivement qu’une dérisoire posture de déni. Ce qu’ont compris les plus lucides. (12)

 

S’affirmant progressivement comme un pôle moteur de développement et de rénovation des transactions internationales, économiques et financières, le BRICS, il convient de le souligner, représente surtout un ancrage de stabilité, de pondération, dans les relations entre pays et continents. Devenus si volatils, agressifs, tant les pulsions paranoïaques ont supplanté le traitement logique et apaisé des inévitables conflits d’intérêts.

 

Un sommet "productif", ou "réussi", repose sur l’interaction de quatre rouages :

=> En amont, l’aboutissement d’un intense travail préparatoire, accompli par de multiples commissions spécialisées

=> A l’issue du sommet, un consensus sur l’architecture des accords et décisions liés au thème proclamé. En l’occurrence :

"BRICS and Africa: Partnership for Development, Integration and Industrialisation”.

=> Les discussions, négociations et accords bilatéraux entre partenaires en dehors, ou en accompagnement, des décisions collectives

=> Les rencontres formelles et informelles entre responsables des délégations. Dans le cas du BRICS, les chefs d’Etat respectifs.

 

Cette dynamique a étonnamment bien fonctionné au cours de ce sommet. Eclatant succès, marquant une avancée spectaculaire de l’importance géopolitique du BRICS.  Majeure, actuellement. Dont le poids, l’impact, dans la rénovation inéluctable des systèmes de gestion économique et politique, vont se révéler déterminants dans les prochaines décennies.

 

Ainsi qu’en témoigne sa Déclaration finale : “eThekwini Declaration and Action Plan”, reprenant dans son titre le nom de la ville hôte. Celui en langue Zouloue de Durban : eThekwini. Ses 47 articles, suivis du Plan d’Action, méritent une lecture attentive pour qui souhaite percevoir, mesurer, le basculement irréversible du centre de gravité des enjeux, forces et pouvoirs de la planète. (13)

 

Loin d’être une révolution, une rupture brutale par rapport au "libéralisme sauvage", une confrontation téméraire avec l’hystérie belliciste d’un Empire agonisant (14), ils traduisent, dans un contournement ou un enveloppement analogues à ceux de la stratégie du jeu de GO, la patiente, méthodique, solide, mise au point d’un nouveau mécanisme de gestion et de relations, dans et entre nos différentes collectivités et continents.

 

L’Amérique latine apporte à ce mouvement une vigoureuse réflexion novatrice, confortée par l’expérience, avec ses réussites et ses immanquables blocages ou sabotages. Une des plus stimulantes étant celle de l’intellectuel Alvaro Garcia Linera, vice-président actuel de la Bolivie. Car, changer un système finissant, construire une renaissance sur les décombres d’un “capitalisme mû par la pulsion de mort” (15), exige pour préalable, ou concomitance, la libération des esprits du carcan de l’idéologie coloniale ou impériale…

 

Cette « bouffée d’air frais oxygène le monde stagnant de l’impérialisme néolibéral » ["breath of fresh air to oxygenate the stagnant world of neoliberal imperialism"], pour reprendre l’expression de Vijay Prashad. (16)

 

Et, les 47 articles de la Déclaration du sommet du BRICS…


Jeu_go.jpg

Le Jeu de GO

 

Le rouleau compresseur et la gifle

 

Les médias, traitant quelque peu de ce sommet, se sont focalisés sur la création imminente, par le BRICS, d’une Banque de Développement aux compétences élargies qui concurrencerait le FMI. Ce n’était, même si l’idée a été retenue dans une perspective à moyen-long terme (article 11 de la Déclaration), ni le sujet du sommet, ni sa priorité !

 

Chinois et Russes, particulièrement, se méfiant des "zinzins institutionnels", aussi coûteux qu’inefficaces, générant trop souvent une caste de technocrates, échappant à tout contrôle, en cheville avec des lobbies corrupteurs. La bureaucratie bruxelloise de l’UE représentant un pathétique et permanent exemple, multipliant désastres économiques, sociaux et politiques… Préférant privilégier une approche pragmatique fondée sur un maillage étroit, resserré, entre membres du BRICS (17), laissant à chacun libre choix des moyens d’intervention dès lors qu’ils s’alignent sur un cap identique fixé d’un commun accord.

 

C’était surtout perdre de vue le thème de ce sommet, plus qu’important et novateur :

« Le BRICS et l’Afrique : Partenariat pour le Développement, l’Intégration et l’Industrialisation »

["BRICS and Africa: Partnership for Development, Integration and Industrialisation”]

 

S’il y a deux points à retenir à la lecture de la Déclaration finale du sommet, ce sont deux affirmations, interactives, impressionnantes de lucidité et de calme détermination :

=> L’affirmation du décollage de l’Afrique
=> L’affirmation du cadre des relations internationales

 

 

i)  L’Afrique

 

L’Afrique est considérée par le BRICS comme le continent promis aux plus spectaculaires développements, dans une “relation sud-sud” à privilégier. Du fait de ses immenses richesses naturelles, de ses titanesques besoins en équipements et infrastructures, et du stupéfiant dynamisme de son marché intérieur. Le retard infligé par les anciennes puissances européennes, dans un féroce pillage néocolonial tant de son sous-sol que de ses privatisations-spoliations, va fatalement se terminer par la reprise en mains progressive des Africains de leur propre destin.

 

Le terme "Intégration" s’entend au sens "régional" par l’édification graduelle de regroupement d’Etats Africains, mais aussi par le tissage de liens spécifiques intercontinentaux "sud-sud" (18) :

« Le BRICS et l’Afrique devraient étroitement s’intégrer afin de promouvoir l’Afrique en tant que nouvelle locomotive de l’économie de la planète. »

["The BRICS and Africa should be closely integrated and promote Africa as the new highlight in the global economy."]

 

En écho au dernier rapport du PNUD (19) :

« L’une des réussites les plus frappantes a été celle de l’Afrique subsaharienne. De 2003 à 2008 (les cinq années antérieures à la crise financière mondiale), le revenu par habitant dans la région a augmenté de 5 % par an, plus du double qu’au cours des années 1990 […] grâce à la forte demande provenant des pays du Sud, la Chine en tête. »

 

Ou encore, dans le même document du PNUD, cocasse démenti des clichés médiatiques de la propagande antichinoise (20) :

« La Chine a encouragé ses industries plus développées telles que le cuir à se délocaliser de façon à se rapprocher de la chaîne d’approvisionnement en Afrique, et ses sociétés modernes spécialisées dans les télécommunications, les produits pharmaceutiques, l’électronique et la construction à former des coentreprises avec des entreprises africaines. »

 

La Chine, donnant effectivement l’exemple, accueille actuellement des milliers d’Africains, majoritairement entrepreneurs et commerçants. Mais aussi des milliers d’étudiants, dans ses universités d’excellent niveau. Ce mouvement en marche, véritable rouleau compresseur libérateur des anciens clivages et blocages, est amplifié par l’Inde, la Russie et le Brésil qui multiplient les accords de partenariats avec de nombreux Etats Africains. A commencer par l’Afrique du sud, avec qui la Russie vient, ainsi, de signer, d’importants accords dans le domaine spatial, aéronautique, nucléaire et militaire. (21)

 

Le sommet était d’ailleurs suivi d’un séminaire auquel participaient de nombreux chefs d’Etat et responsables, non membres du BRICS, tout particulièrement de l’Afrique dite "anglophone", intitulé (Art. 3) :

« Débloquer le potentiel de l’Afrique : Le BRICS et la Coopération Africaine sur l’Infrastructure »

["Unlocking Africa’s potential: BRICS and Africa Cooperation on Infrastructure”]

 

Occasion de réaffirmer le soutien du BRICS au développement durable de l’Afrique dans une vision d’intégration régionale, tout en finançant une économie respectueuse de l’environnement (green economy), afin d’éradiquer la pauvreté et l’injustice sociale du Continent (Art. 4 & 38).

 

D’où le rappel à la "communauté internationale" de reconnaître et respecter le rôle éminent de l’organisation de l’Union Africaine, regroupant l'ensemble des Etats Africains, pour résoudre les conflits sur le continent afin d’assurer la Paix (Art 24) :
« We commend the efforts of the international community and acknowledge the central role of the African Union (AU) and its Peace and Security Council in conflict resolution in Africa. »

Cet article est une allusion directe à l’accord auquel était parvenu l’Union Africaine, organisant une transition pacifique pour un nouveau modèle de gouvernement, entre Kadhafi et les différentes factions en conflit, en Libye. Les occidentaux avaient refusé cette médiation réussie, préférant détruire le pays par leurs forces armées sous bannière de l’OTAN…

Le BRICS est conscient de la crispation des anciennes puissances coloniales, britannique et française en premier lieu, sur leurs chasses gardées rongées jusqu’à l’os. Enfermées dans leur doctrine belliciste, fondée sur l’intervention ou l’occupation armées suivant les vieux schémas coloniaux, afin d’empêcher toute émancipation non seulement politique, mais encore plus économique. Protégeant des dictatures corrompues, avec des contingents détachés d’Europe pour servir de garde prétorienne.

 

D’où trois articles de la Déclaration à prendre au sérieux :

=> Art. 30, sur le Mali : demandant de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays afin qu’il puisse assurer son développement économique et social dans la paix…

=> Art. 31, sur la République Centre Africaine : condamnant les interventions armées dans le pays, où bizarrement des “rebelles”, après avoir fomenté un coup d’Etat, se sont précipités pour tuer des assistants techniques sud-africains (13 morts et 27 blessés graves) ainsi que des ressortissants indiens. Mais, aucun des coopérants français pourtant fort nombreux…

=> Art. 32, sur la République Démocratique du Congo (Kinshasa), le BRICS employant les mêmes termes que dans l’article précédant, diplomatiquement très forts : « gravely concerned ». Les membres du BRICS sont "gravement", extrêmement, "préoccupés", par le pillage armé du pays à partir d’Etats frontaliers pour le compte de multinationales étrangères…

 

 

 ii)  Les relations internationales

 

L’Empire, pris dans la spirale d’une entropie immaîtrisable, plonge le monde dans des conflits et actes de violence permanents : guerres, civiles, de conquête, de destruction, de massacres quotidiens, d’assassinats et tortures à l’échelle industrielle… Comment mettre un terme aux incessants discours, provocations, sanctions, embargos, menaces de conflits armés, exacerbés par une propagande délirante ?...

 

Comment brider « la pulsion du mort » ?...

 

Le BRICS exprime dans toute une série d’articles (Art. 1 & 21, notamment) sa vision d’un monde à édifier, consolider, perfectionner, dans le respect mutuel, la coopération, le partage des problèmes et des solutions. Le plus explicite étant l’article 22, dont l’introduction :

« Nous sommes déterminés à construire un monde harmonieux de paix durable et de prospérité partagée, et réaffirmons que le 21° siècle doit être marqué par la paix, la sécurité, le développement et la coopération. »

 

L’effet majeur de cette volonté se produit au sein même du BRICS : désamorcer les tentatives permanentes des USA pour dresser l’Inde contre la Chine !... Les relations ne cessant, au contraire, de se renforcer entre ces deux géants, avec la médiation permanente de la Russie qui entretient des liens de confiance avec chacun d’entre eux, sur le plan diplomatique, économique et militaire.

 

Cette réaffirmation de la multipolarité, avec référence à la nécessité de réformer les grandes instances internationales (du Conseil de Sécurité au mode de fonctionnement du FMI), et de la primauté de la diplomatie, du dialogue, pour la résolution des conflits d’intérêts, est illustrée par les références répétées dans la Déclaration finale du sommet au respect des souverainetés nationales et au refus des propagations des luttes armées et des guerres civiles.

 

Son soutien à la paix, au dialogue, à la condamnation des interventions militaires, à la nécessité de penser d'urgence aux souffrances actuelles et à la préservation des générations futures, à la reconstruction, s’affichent dans les articles soutenant la Syrie (Art. 26) et l’Afghanistan (Art. 29). Se préoccupant du blocage permanent de toute négociation de paix en Palestine, dénonçant les implantations illégales de colonies sur son territoire et souhaitant l’admission de cette nation à l’ONU (Art. 27).

 

Quant à l’Iran, et la crise artificiellement entretenue par les pays occidentaux, la position du BRICS est sans équivoque et sans appel (Art. 28) :

« Nous estimons qu’il n’y a aucune alternative à une solution négociée au problème du nucléaire Iranien.

Nous reconnaissons à l’Iran le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques en conformité avec ses engagements internationaux, et soutenons la résolution des problèmes en cours par des moyens politiques et diplomatiques, et par le dialogue…»

 

Encore plus important, dans cet article, l’alinéa :

« Nous condamnons les menaces militaires aussi bien que les sanctions unilatérales… »
En anglais :

“We are concerned about threats of military action as well as unilateral sanctions.”
Précisons qu’en langage diplomatique, la litote "we are concerned" (littéralement : "nous sommes préoccupés") veut dire en clair :

« Nous condamnons »…

 

La gifle, pour ceux qui rêvent de « guerre préventive », et autres options du même calibre « sur la table »…

 

Elargissement du BRICS à d’autres partenariats ?... 

 

Depuis 2011, aucun nouvel adhérent n’a été coopté. Un des critères d’admission étant de démontrer un minimum de stabilité politique, de développement économique. Mais, avant tout : de souveraineté nationale.

 

Le BRICS aurait souhaité intégrer un pays du Moyen-Orient en mesure de représenter préoccupations et intérêts spécifiques de la région et du monde musulman. Ses membres comptent, parmi leurs populations, de fortes communautés de cette religion. La Turquie était bien placée, jusqu’à son "naufrage syrien" : diplomatiquement, elle n’existe plus. (22) Régressant vers son statut de colonie de l’OTAN des longues années de la Guerre Froide.

 

L’Indonésie est, à présent, le pays le mieux placé sur la liste des futurs membres, avec ses 245 millions d'habitants, ses 86% de musulmans (recensement 2011), ses richesses énergétiques et minières, sa rapide progression économique (+ 6 % annuel du PIB)... Encore faut-il, qu’elle s’affranchisse davantage de la tutelle impériale…

 

A l’an prochain au Brésil, pour le prochain sommet, nous verrons bien !...

 

 

 

 

1.  Aldous Huxley, L’éminence grise – Essai biographique sur les rapports de la politique et de la religion, La Table Ronde, 2001, p. 308.

2.  BRICS & Bombes, 22 avril 2011,
http://stanechy.over-blog.com/article-brics-bombes-72281017.html

3.  Johnny Clegg : le « Zoulou Blanc », 1er juin 2007,

http://stanechy.over-blog.com/article-10675405.html

4.  D’où le titre de la déclaration finale du 5° sommet du BRICS, du 27 mars 2013 : “eThekwini Declaration and Action Plan”, http://pib.nic.in/newsite/erelease.aspx?relid=94317

5.  Sur 12 millions d’habitants de cette province la plus peuplée, avec celle de Gauteng (Johannesbourg), des 9 que compte l’Afrique du sud. La capitale administrative du KwaZulu-Natal se situe à 60 km à l’intérieur : Pietermaritzburg.

6.  A Singapour (après sécession avec la fédération de Malaisie en 1965, organisée par Londres), longtemps principale base navale, commerciale et financière britannique en Asie, à l’extrémité de la péninsule Malaise, les Chinois représentent 77% des 5 millions d’habitants de cette “Cité-Etat”. Les Indiens : 8% ; les Malais n’étant plus que 14%.

7.  Il existe une passionnante correspondance échangée durant ce séjour entre Gandhi et Tolstoï sur la violence de la colonisation et les moyens de la combattre : élaboration du concept de “désobéissance civile”.
8.  Pierre-Olivier Rouaud, BRICS : quand 5 géants se rencontrent à Durban, Usine Nouvelle, 26 mars 2013,
http://www.usinenouvelle.com/article/brics-quand-5-geants-se-rencontrent-a-durban.N193956

9.  Fonction actuelle (il est sur le départ) : Chairman of Goldman Sachs Assets Management.

10.  Erich Follath, Goldman Sachs’ Jim O’Neill : BRICS ‘Have Exceeded all Expectations’, Spiegel, 21 mars 2013,
http://www.spiegel.de/international/business/departing-goldman-sachs-exec-still-sees-bright-future-for-bric-nations-a-890194.html 
11.  PNUD, Rapport sur le Développement Humain 2013 – L’Essor du Sud : Le Progrès Humain dans un Monde Diversifié, pp. 15 – 16,
http://hdr.undp.org/fr/rapports/mondial/rdh2013/telecharger/
12.  Pepe Escobar, BRICS go over the wall, Asia Times, 26 mars 2013,
http://www.atimes.com/atimes/World/WOR-01-260313.html 

13.  Op. Cit., http://pib.nic.in/newsite/erelease.aspx?relid=94317

14.  Sam Sacks, Condemned to Endless War : The Sisyphean US terror policy [Condamnés à une Guerre Sans Fin : Le Rocher de Sisyphe de la politique de terreur des USA] , RT, 27 mars 2013,

http://rt.com/op-edge/war-sisyphean-us-terror-931/ 

15.  Gilles Dostaler & Bernard Maris, Capitalisme et Pulsion de Mort, Albin Michel, 2009. 

16.  Pepe Escobar, The South also rises [Le Sud émerge aussi], à propos du livre de Vijay Prashad - The Poorer Nations : A possible History of the Global South, Asia Times, 5 avril 2013,
http://www.atimes.com/atimes/World/WOR-01-050413.html

17.  Les important accords monétaires entre Chine et Brésil (accord de 30 milliards de dollars de swap de devises) sont une éclatante démonstration de ce type de démarche :
"China and Brazil sign $30 bn currency swap deal", RT, 27 mars 2013,
http://rt.com/business/china-brazil-currency-swap-deal-brics-918/ 

18.  BRICS ‘set to be global force’, China Daily, 27 mars 2013, http://europe.chinadaily.com.cn/china/2013-03/27/content_16351114.htm

19.  PNUD, section : Revenu et Développement Humain, Op. Cit., p. 28.

20.  PNUD, section : Aider les autres pays à rattraper leur retard, Op. Cit., p. 55.

21.  Exemples d’accords :
i) Maxim Bogodvid, GLONASS: un système optique sera installé en Afrique du Sud, RIA Novosti, 26 mars 2013, http://fr.rian.ru/science/20130326/197909285.html

ii) Grigoriy Sisoev, Russie-Afrique du sud : coopérer dans l’aéronautique, 26 mars 2013, RIA Novosti, http://fr.rian.ru/world/20130326/197909068.html

22. Deux articles résument parfaitement l’abandon de la souveraineté de la Turquie, suite à la trahison de ses dirigeants actuels :
i) Hédi Dhoukar, La Turquie c’est fini, 27 décembre 2012, http://hedidh.blogspot.fr/2012/12/la-turquie-cest-fini.html

ii)  Ramzy Baroud, How Turkey’s regional ambitions crumbled, Asia Times, 4 avril 2013,

http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MID-01-040413.html

 

 

 


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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 09:52

 

 

 

"La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté."

Carl Von Clausewitz  (*)

 

 

 

Obama se rend en Palestine occupée, en ce 20 mars 2013.

 

« Un grand pas en avant ! », scande le chœur médiatique…

 

Jour du dixième anniversaire de l’invasion et de l’écrasement de l’Irak.

 

Date et déplacement ne sont pas innocents.

 

Démonstration cynique, de force impitoyable, de rhétorique mythomaniaque. Dans une région ravagée, pillée, plongée dans l'épouvante et la souffrance, depuis bientôt un siècle par les puissances occidentales. Depuis le Traité de Sèvres du 10 août 1920, organisant le dépeçage de l'Empire Ottoman à leur profit.

 

Ils marquent la volonté d’un Empire d’affirmer l’arrogance de sa puissance et la démesure de sa paranoïa.

 

Défi lancé à la face de l’ensemble des nations de la planète.

 

Ce n’est pas un développement solidaire et harmonieux qui est proposé au reste de l’Humanité, mais un rappel, une injonction, au devoir de soumission à l’égard d’une caste dont l’aveuglement et la cruauté rayonnent d’impudence.

 

Quant au Peuple Palestinien, symbole de la résistance à ce délire :


Leon-Kuhn-big_heels.jpg

 

 

 

 

 

 

(°)  Carl Von Clausewitz, "De la Guerre", traduction Denise Naville, Editions de Minuit, collection "Arguments", 1955, p. 51.

 

Caricature de Leon Kuhn

 

 

 

 

 

 


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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 06:30

 

 

"Partout, dès les quais du port jusqu'au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l'offense régnait impunie, la misère, la délation, l'humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres ."

Jean-François Lyotard  (*)

    

 

 

Dix ans…

 

Le 20 mars 2003 débutait la destruction et l’invasion de l’Irak.

 

Il n’y aura pas de commémoration. Encore moins : débats et remises en cause.

 

Nos médias, politiciens, si friands d’anniversaires, s’efforceront à la discrétion. Eux dont l’obsession du culte des "souvenirs", encensant autosatisfaction, mégalomanie, ou abrutissement, n’a d’égale que celle de l’oubli des faits pouvant ternir leur "Bonne Conscience".

 

C’est ainsi que l’on forge des sociétés amnésiques, analphabètes de l’Histoire, de l’évolution de notre planète. De ses peuples, nations, rapports de force, déclins et renaissances. Qui, un jour, inévitablement, se trouvent, hébétées, tétanisées, écrasées, face à l’irruption impitoyable de ce qu’elles souhaitaient oublier, cacher, nier.

 

Silence. Dans les rangs des oligarques occidentaux. Alignés sur les injonctions de leur suzerain.

 

Le plus éclatant exemple venant de Grande-Bretagne. Par instruction écrite adressée aux membres du gouvernement, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, modèle de cynisme contemporain, vient d’imposer l’obligation de ne pas mentionner la guerre d’Irak, à l’occasion de ces dix ans (1) :

« Don’t mention the Iraq War…»

 

Ce fut, il est vrai, une des plus abjectes folies de violence collectives commises par les nomenklaturas occidentales. Car, malgré une colossale propagande, les opinions publiques étaient contre ce délire sanguinaire et colonial. Le peuple britannique, un de ceux qui se sont le plus mobilisés contre cette guerre, dont il savait les prétextes non fondés, illégaux et mensongers, dans des manifestations groupant des millions de personnes.

 

Illustrant, ainsi, le complet mépris des castes au pouvoir, sous couvert du soutien de parlements fantoches, à l’égard de la majorité de leurs concitoyens exprimant la volonté d’œuvrer pour un monde de paix.

 

Steve Bell rappelle cette hystérie criminelle et impunie dans une cinglante caricature, tournant en dérision posture et propos de Tony Blair, premier ministre de l’époque. Chef de la majorité « Travailliste », similaire aux PS français, espagnol, italien, belge, etc.  Artisan zélé, vibrionnant, obsédé, de l’engagement des armes britanniques aux ordres du clan Bush.

 

Il y représente le lion britannique, symbole du Royaume Uni, avec le visage de Blair, la crinière carbonisée, sa superbe cabossée, au point d’être réduit en rat. Dans un paysage de désolation où s’accumulent, à l’infini, linceuls et pierres tombales. Affirmant, obstiné et fier de lui, la conviction inébranlable de son génie incompris (2) :

« Cela fait longtemps que j’ai renoncé à convaincre l’opinion qu’envahir l’Irak était la bonne décision »

 

Steve-Bell-28.02.2013-002.jpg

 

Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias de la désinformation nous y forcent : ce furent des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés, sous des prétextes délirants. Nous le savions. Dès le commencement. A présent, nous en reconnaissons publiquement la réalité, objectivement, placidement, froidement. Tout n’était que tromperie, fabulation : armes de destruction massives inexistantes, armes chimiques introuvables.

 

Dernier artifice rhétorique, avant l’oubli, restait à prétendre qu’il s’agissait de renverser « un affreux dictateur qui tirait sur son peuple ». Fumeuse, abyssale hypocrisie tendant à imposer comme “norme” l’écrasement d’un peuple sous les bombes de l’Occident pour le délivrer de la dictature, en interaction avec la pulvérisation de toutes les infrastructures civiles. Exceptées, pétrolières et gazières, évidemment...

 

Tout en chérissant, protégeant, soutenant, les pires despotismes qui nourrissent ses insatiables spoliations, corruptions, superprofits mirifiques, enrichissements personnels météoriques : moyenâgeuses pétromonarchies du Golfe ou d’Arabie, « régimes parlementaires » mafieux aux élections truquées d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie.

 

Toutefois, l’Irak réduit en cendres, occupé, pillé, la saignée fut jugée insuffisante. Dès la fin de l’invasion, les occupants lui inoculèrent la "guerre civile". Méticuleusement organisée, financée, armée, pour en prolonger l’égorgement, l’épuisement, la mise à mort, l’agonie. Une moyenne de 3000 morts par mois (3).

 

Des milliers de torturés pour laminer toute velléité de révolte devant l’horreur de l’occupation, l’immensité des destructions et des pillages. L’information sur la pratique à grande échelle de la torture en Irak, son organisation et sa gestion quasi-"industrielle" par les envahisseurs, commence à émerger malgré la censure. Du côté américain, planificateur de l’horrible. (4)

 

Mais, aussi, chez les britanniques dont beaucoup n’admettent pas, qu’au XXI° siècle, leurs soldats se livrent à des actes d’une telle barbarie. Ici ou là, apparaissent des « commissions d’enquête » officielles ou parlementaires, dont on sait qu’elles sont trop souvent destinées à enterrer les affaires compromettantes pour les gouvernants.

 

A l’exemple d’un autre courageux et lucide caricaturiste, Leon Kuhn, qui détourne, rétablit ou décode, le sens de la médaille accordée aux militaires de son pays revenant de leur séjour en Irak : « War on Terrorism – Expeditionary Medal – Iraq ». La gravure en relief montrant un militaire frappant à coups redoublés avec son poing ganté (gant généralement plombé) un prisonnier Irakien immobilisé dans un filet.

 

Leon-Kuhn-iraq_medal.jpg

 

Avec en légende, une citation de Phil Shiner dénonçant la torture « systématique » des prisonniers Irakiens par l’armée britannique. N’hésitant pas à employer l’expression « pratiques d’Etat » [State practices] !... Combien redoutable pour nos nomenklaturas qui, un jour inéluctablement, auront à rendre compte : gouvernants, parlements et médias.

 

Rappelons que ce juriste londonien se consacre à la défense, qu’il estime n’être qu’à ses débuts, des droits des victimes de « la politique étrangère et de l’armée britanniques » [Britsh foreign policy and military action] (5).

 

Irak… Société détruite, Etat détruit : le Chaos.

 

But ultime. « Mission accomplie ».

 

Effroyable décennie pour une nation, un peuple, à qui étaient promis les bienfaits paradisiaques de « La Démocratie »… C’est devant les morts, les êtres brisés, les générations saccagées, de l’Irak, qu’en ce jour nous nous devons de nous incliner.

 

Dernier hommage, que je souhaite rendre en cette sinistre et silencieuse commémoration.

 

À un homme, intègre, généreux, déterminé, qui a voulu laisser parler sa conscience, prévenir que tout n’était que mensonge dans le déclenchement de cette guerre. Dire la vérité lui a coûté la vie, quatre mois après le début de l’invasion, le 17 juillet 2003 : David Christopher Kelly. Il avait 59 ans.

 

Incroyable, mais vrai. Les oligarques de l’Occident n’honorent pas leurs « dissidents » ! Ni Prix Nobel, ni généreuses récompenses, ni luxueuses sinécures, ni distinctions cinématographiques, littéraires, académiques, médiatiques ou autres. S’ils ne peuvent les réduire au silence …

 

Ils les exécutent.

 

Avec une "discrétion", ou une mise en scène, plus ou moins réussies…

 

David-Kelly.jpg

 

Membre éminent du Ministère de la Défense britannique, c’était un des experts internationaux les plus qualifiés en guerre biologique et en armes de destruction massive. Il avait été détaché comme inspecteur de l'ONU en Irak, où il avait participé à 37 missions.

 

Ses constats, analyses, recherches, avaient forgé une évidence : il n’y avait en Irak aucune arme de destruction massive, nucléaire, chimique ou bactériologique.

 

Il l’avait écrit, l’avait exposé, auprès des organismes et départements spécialisés. Ne pouvant admettre que les "politiques" exigent, des responsables du renseignement et des experts en armement non conventionnel, des contrevérités, ordonnent de procéder à des falsifications de documents. Pour justifier une guerre qui allait entraîner morts et dévastations, aussi atroces qu’incalculables. Non seulement lors de l’invasion, mais encore davantage lors de l’occupation de l’Irak.

 

David Kelly commençait à faire circuler l’information, face au matraquage de la propagande étatique. La partager et la soutenir en dehors du « secret défense ». Auprès de certains journalistes spécialisés, notamment. La Commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes (équivalent  de l’Assemblée Nationale) l’avait convoqué (cf. photo), cherchant plus à le mettre en difficulté qu’à écouter ses arguments. Il s’était engagé à donner le détail de ses certitudes et informations, lors des séances ultérieures.

 

Ses prochaines auditions, du fait de son niveau d’expertise et de connaissance sur ce dossier, allaient être “dévastatrices” pour les thèses officielles…

 

Trop.

 

Il a été retrouvé « suicidé ».

 

Près de chez lui, sur un chemin de promenade où il avait l’habitude de marcher pour se détendre. Version officielle : il se serait tailladé le poignet gauche, mais les secouristes n’ont trouvé aucun signe d’hémorragie, ni traces de sang sur le sol ; et, aurait avalé des barbituriques, mais aucune dose mortelle ne fut prouvée…

 

Contradictions et bousculades habituelles du cirque de la désinformation, avec en tête de liste : investigation policière bâclée, simulacre de commission d’enquête (la guignolesque “Commission Hutton”) pour disculper au plus vite le gouvernement Blair. Tout a été fait pour conclure, dans la précipitation, à un « suicide » auquel personne n’a cru : famille, proches, collègues et collaborateurs.

 

David Kelly, considéré comme une solide et brillante personnalité, au parcours professionnel irréprochable, plein d’humour, était tout à la joie de la préparation du mariage de sa fille. Débordant de projets, rien ne prédisposait à une telle « sortie »… Au-delà de son entourage, de nombreux spécialistes du monde médical et des milieux proches du dossier avaient compris qu’il s’agissait d’une élimination.

 

Une avalanche de témoignages, difficilement étouffée par les médias : experts médicaux (6) contredisant les conclusions de l’enquête officielle, députés (7) évoquant ouvertement son assassinat, membres des services de renseignement britanniques (8) confirmant cette « exécution » pour marquer colère et indignation face à une telle imposture politicienne.

 

L’assassinat de David Kelly, victime “collatérale” de l’invasion de l’Irak, est emblématique de la profonde décomposition et de l’hyperviolence du système politique dans nos pays dits « démocratiques ». Dès lors que les intérêts des oligarchies bellicistes et coloniales sont en jeu. “Raison d’Etat”, invoquera-t-on…

 

Fortes de leur impunité, imperturbables, nos nomenklaturas n’en poursuivent pas moins leur obsession criminelle, fanatique, hallucinée, corruptrice, de la destruction et du pillage des peuples et nations. Les uns après les autres. Au gré de leurs délires prédateurs et impératifs du moment…

Mensonges, contrevérités, intoxications, désinformations, affabulations, continuent de plus belle. Diaboliser, susciter les peurs dans les pulsions paranoïaques, enflammer la détestation pour la transformer en haine, afin de justifier guerres, atrocités et prédations.
Tels des cafards, insensibles avec leurs cousins scorpions aux radiations atomiques dit-on, les officines chargés de véhiculer cette propagande mortifère, travesties en agences de presse “fiables” par nos médias qui en font leurs “sources” (9), se multipliant, pullulant, grouillant…

 

 

 

 

 

 

 

 

1.  Nick Hopkins, Don’t mention the Iraq War – William Hague tells cabinet (William Hague demande au gouvernement de ne pas mentionner la guerre d’Irak), vendredi 1er mars 2013, The Guardian,

http://www.guardian.co.uk/politics/2013/feb/28/dont-discuss-iraq-war-william-hague

2.  Steve Bell on the 10th anniversary of the Iraq war – cartoon, The Guardian, 27 février 2013,

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cartoon/2013/feb/27/iraq-war-anniversary-tony-blair-cartoon

3.  Patrick Cockburn, How the World Forgot About Iraq, CounterPunch, 4 mars 2013,
http://www.counterpunch.org/2013/03/04/how-the-world-forgot-about-iraq/

4.  Mahmood, O’Kane, Madlena, T. Smith, Revealed : Pentagon’s link to Iraqi torture centres – General David Petraeus et ‘dirty wars’ veteran behind commando units implicated in detainee abuse,
[Révélation : les centres de torture en Irak  sont une émanation du Pentagone – Le général David Petraeus et un vétéran des ‘sales guerres’ seraient les commanditaires des unités de commando impliquées dans les tortures de prisonniers]

5.  Phil Shiner : ‘We torture people, yet no one admits it’, James Hanning meets Phil Shiner, The Independent, dimanche 2 août 2009,
http://www.independent.co.uk/news/people/profiles/phil-shiner-we-torture-people-yet-no-one-admits-it-1766263.html

6.  David Halpin, Stephen Frost & Searle Sennett, Our doubts about Dr Kelly's suicide, The Guardian, mardi 27 janvier 2004,

http://www.guardian.co.uk/theguardian/2004/jan/27/guardianletters4

7.  Fiona Barton, Iraq whistleblower Dr Kelly WAS murdered to silence him - says MP (Un Député affirme que le Dr Kelly a été assassiné pour avoir dénoncé les mensonges du dossier irakien), 29 octobre 2007, Daily Mail,

http://www.dailymail.co.uk/news/article-488662/Iraq-whistleblower-Dr-Kelly-WAS-murdered-silence-says-MP.html

8.  Simon Aronowitz, Kelly was Murdered' Says UK Intelligence Insider, 23 février 2004,
http://www.prisonplanet.com/022304kellywasmurdered.html

9.  Le plus comique dans ce genre d’arnaque de la désinformation, si le contexte n’était pas aussi cruel, est le fameux Observatoire des Droits de l’Homme en Syrie (OSDH), domicilié à Londres, référence absolue des médias occidentaux. Voici l’évaluation du ministère des affaires étrangères Russe (RIA Novosti - 25 février  2012) :

« Selon les informations dont nous disposons, le personnel de l'Observatoire ne comprend que deux personnes: le directeur et son secrétaire-interprète. L'établissement est dirigé par un certain Rami Abdel Rahmane qui ne possède ni de formation journalistique ou juridique ni même d'instruction secondaire. Dans une interview accordée aux médias en novembre dernier, il a fait savoir qu'il résidait en permanence à Londres, était citoyen britannique et exerçait un métier d'entrepreneur (propriétaire d'un snack-bar) [en fait : un Kebab…] »

Ou encore, celle d’Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE et spécialiste du Moyen-Orient :

« … L’OSDH fonctionne sur fonds saoudiens et qataris… » (Marianne – 20 juillet 2012).

Etc.

 

 

(*)  Jean-François Lyotard, Signé Malraux - Biographie, Grasset, 1996, p. 154.

 

 


 

 

 


 

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 07:00

 

 

 

 

La Journée de la Femme nous invite à prendre conscience. A ne pas oublier, aussi.
Je remets en ligne le texte publié à l’occasion de cette manifestation en 2011, rendant hommage à Aafia Siddiqui. Il y a deux ans…
Et, toujours d'actualité.
Le traitement infligé à cette femme de 41 ans, emmurée vivante dans les oubliettes de l’Occident, est une  condamnation permanente de l’hyperviolence, de la profonde hypocrisie, d’une idéologie et d’un système tant médiatique, politique, que judiciaire.

Déchiquetant La Dignité Humaine pour en nourrir leur Bonne Conscience.

 

 

 

« Dis-moi comment tu traites La Femme, et je te dirai qui tu es. »

Marek Halter  (1)

 

 

 

En ce 8 mars, « Journée de La Femme », ou plus précisément « Journée des Nations Unies pour les Droits de La Femme et la Paix Internationale », ayons une pensée pour une femme dont on n’évoque jamais le sort dans les médias de l’Empire : Aafia Siddiqui.

 

aafia-siddiqui-608

Quelques courageux s’y sont essayés, en dehors des véhicules traditionnels de l’appareil de désinformation. Notamment, dans les médias indépendants anglophones (2) et francophones (3). Il est vrai que le Pakistan, c’est loin.

 

Oui, Aafia Siddiqui est Pakistanaise. Diplômée en neurosciences d’une des plus prestigieuses universités des USA, le MIT (Massachussetts Institute of Technology). Elle s’était spécialisée dans les modes d’apprentissage des enfants et sur les thérapies de la dyslexie. 

 

Mariée, mère de trois enfants : deux garçons et une fille. Partageant son temps entre ses consultations, car elle était médecin avant tout, ses recherches, son enseignement. Musulmane pratiquante, elle trouvait le temps d’animer des actions caritatives, collectant des fonds, organisant des secours, pour les démunis et les exclus de la société.

 

 

Le mensonge des escadrons de la mort 

 

Jusqu’au jour où son destin bascula. Comme souvent quand il vole en éclats, ce fut dans l’horreur. Enlevée à Islamabad, avec ses trois enfants. En mars 2003. On perd sa trace, totalement.

 

A l’exemple de ces dizaines de Pakistanais, enlevés, disparus, dont on ne connaît pas le sort. Rappelant les pratiques en usage en Amérique latine lors de l’Opération Condor où les opposants, au Chili ou en Argentine notamment, étaient victimes de ces actions secrètes organisées par les “escadrons de la mort”, émanation des services spéciaux occidentaux.

 

Puis, par un prisonnier de nationalité britannique libéré, on apprend sa présence dans le camp US d’internement et de torture de Bagram, en Afghanistan. Sous le numéro : 650. Elle y aurait subi de multiples tortures, physiques, psychologiques, et viols. Pendant 5 ans.

 

Pour couvrir cette abjection, les autorités d’occupation inventent un scénario à la hauteur de leur intelligence de soudards : “grotesque”.

 

Ils prétendent ainsi qu’Aafia Siddiqui aurait été arrêtée dans la ville afghane de Ghazni, transportant dans “son sac” des produits chimiques, des plans pour faire des bombes et une liste de cibles aux USA (entre autres : Wall Street et le Pont de Brooklyn…). Tout juste, si elle n’affichait pas tout cet attirail sur une pancarte accrochée à son dos…

 

Diabolisée, considérée comme une militante d’Al Qaïda, surnommée par les organes de propagande Lady Al Qaïda, diffamée y compris sur sa vie privée, peinturlurée en pétroleuse des armes à feu et des bombes…

 

Suite à cette arrestation, elle est interrogée par une dizaine d’hommes de l’armée et des services spéciaux US. Au cours de cette cordiale entrevue, elle aurait tenté de s’emparer d’un fusil (que faisait un fusil dans une salle d’interrogatoire ?...) tirant sans blesser qui que ce soit. C’est elle qui est blessée par balle à l’estomac.

 

Transférée aux USA, elle est jugée finalement le 23 septembre 2010 à New York. Dans sa condamnation, le juge Richard Berman, ne retient aucun motif relevant du scénario terroriste à l'encontre de cibles aux USA, ni de collusion avec Al Qaïda et autres réseaux armés. Du fait de l’absence de preuves crédibles.

 

Elle est donc condamnée à 86 ans de prison pour avoir menacé et tiré, sans les blesser, sur ses interrogateurs US. Constituant le seul acte de “terrorisme” à sa charge. Ce qu’elle a toujours nié, disant ne pas savoir utiliser une arme.

 

Mais, six militaires ont témoigné contre elle… L’accusation, par la voix de l’Assistant US Attorney (équivalent d’un substitut du procureur) Christopher La Vigne, souhaitant une condamnation à perpétuité, ne cessant de clamer : « Cet acte, ce crime était horrible par son intention », (“This act, this crime was horrific in its intent”)… (4)

 

Relevez avec soin le mot : « intention ». Le support, la légitimation de toute Inquisition : l’intention.

 

Parodie de Justice qui choque les citoyens américains eux-mêmes, du moins ceux qui se soucient des Libertés Publiques et de la Dignité Humaine. (5)

 

Avec dignité, devant les protestations de la salle d’audience à l’énoncé du jugement, Aafia Siddiqui a demandé à l’assistance de pardonner au Juge et au Jury, faisant référence au Prophète qui n’avait jamais pratiqué la revanche personnelle. Affirmant qu’elle ne voulait pas faire appel, sachant que ce serait une procédure inutile.

 

Elle est, à présent, enfermée dans des quartiers de haute sécurité à la prison de Forth Worth, au Texas, comme une redoutable criminelle. Aucun contact avec l’extérieur. Sans voir ses enfants, bien entendu.

 

 

Le silence des Belles Ames 

 

Notons qu’après plusieurs années de détention, séparés de leur mère, deux de ses enfants ont été rendus à la famille. Le troisième serait mort au moment de l’enlèvement. Ahmed l’ainé, qui avait 12 ans lors de l’enlèvement et souffre de graves troubles psychologiques, se souvient de son petit frère, Souleiman, âgé de 6 mois, gisant sur le sol dans une mare de sang. Dans son procès, Aafia Siddiqui a pu faire allusion au fait qu’ils auraient été torturés sous ses yeux.

 

Pourquoi cet acharnement ?...

 

Ces personnalités scientifiques, avec leur formation et leur expérience de niveau international, sont très surveillées par les services spéciaux. Elles forment une élite, un leadership potentiel, constituant, dans leur vision paranoïaque, un danger pour les intérêts de l’Empire et les dictatures corrompues qui contribuent à leur protection.

 

Son simple mode de vie était vécu come une provocation. Elle n’intégrait pas le circuit de la corruption. Au contraire, son comportement citoyen, son éthique, représentaient un véritable blasphème pour l’oligarchie et ses « escadrons de la mort ». Ce déni devenant un délit d’intention, une hérésie, pour atteinte aux intérêts de l’Empire.

 

D’autant plus qu’elle était une femme musulmane, ne correspondant pas aux canons de la propagande islamophobe ne cessant de les dépeindre en “femme-esclave” qu’il convient de libérer. Son dynamisme, son indépendance d’esprit, son rôle actif dans la collectivité, son influence, son rayonnement, gênaient les spécialistes de la désinformation.

 

Pour eux, il devenait indispensable de la diaboliser comme une sorcière au Moyen-Age, la brûler en place publique après torture et faux procès. Ces personnes qui veulent donner du sens à leur société, à leur collectivité, on les assassine ou on les brise. Elle est tombée dans la deuxième catégorie. Elle est brisée.

 

Pour l’Empire, c’est un exemple destiné à bien faire comprendre que même dans son comportement on se doit de se plier à ses volontés, ses normes, ses représentations, surtout dans les pays colonisés sous dictature. L’Empire ne pratique pas la “guerre contre La Terreur”. Il instaure la terreur.

 

Mais, Aafia Siddiqui n’est pas oubliée. Heureusement, blogs, sites, se sont constitués à travers le monde. Tout un maillage de solidarité, grâce à Internet. Des bénévoles voulant défendre la Dignité Humaine (6), ainsi que sa famille qui se mobilise tenant un site officiel, malgré menaces et piratages, animé par ses sœurs tout particulièrement (7).

 

Elle est devenue au Pakistan et en Asie un symbole de l’acharnement de l’Occident dans le déni du respect élémentaire de La Dignité Humaine, de la Justice, à l’égard des populations qu’il domine militairement.

 

Bien sûr, Les Belles Ames se taisent, chez nous. La cause n’est pas « vendable »…

 

Les associations et ONG ayant pignon sur rue, si promptes à s’enflammer pour le moindre “dissident”, craignent de perdre sponsors et subventions, provenant de multiples canaux. Plus souterrains et occultes que transparents. Leur hantise : voir le robinet soudainement se fermer !… Adieu voyages, congrès et autres prétextes à fréquenter palaces, plateaux TV et « grands » de ce monde !…

 

C’est le culte du Totem : la langue de bois.

 

Contemplez dans ce texte en français celui, en acajou massif, d’Amnesty International, véritable chef d’œuvre du genre (8)…

 

Elle a eu 39 ans, le 2 mars dernier.

 

Aafia Siddiqui, ton supplice incarne toute l’injustice et la violence de cet Empire malade, profondément malade, qui dans sa mégalomanie prétend donner des leçons d’humanité à la planète. Il t’a emmurée vivante, comme au Moyen-Age on jetait dans les oubliettes après la torture. Probablement, pour que tu n’entendes pas les voix de ceux qui partagent ta souffrance et exigent ta libération.

 

Mais, au-delà des murs, grilles et portes blindées, nous savons que tu ressens les vibrations de cette multitude de pensées, de tendresses, de prières, veillant sur toi…

 

 

 

 

 

 


 

 

(1)  Marek Halter, archétype de l’Intellectuel-Tartufe célébrant les pires dérives de l’extrémisme sioniste dans l’histrionisme islamophobe. La citation empruntée à ce fanatique, encensé par la propagande, se veut donc une dérision relevant du gag : "L’arroseur-arrosé"...

(2) Victoria Brittain, The Siddiqui Case – A New Turn as Lawyers Release Explosive, Secretly Recorded Tape, A CounterPunch Special Report, 14 février 2011,  
http://www.counterpunch.org/brittain02142011.html
 

(3)  Pascal Sacre, Le traitement médiatique et politique des prisonniers d’opinion, Le Grand Soir, 17 octobre 2010,
http://www.legrandsoir.info/Le-traitement-mediatique-et-politique-des-prisonniers-d-opinion.html

(4)  Patricia Hurtado et Bob Van Voris, Pakistani Woman Gets 86 Years for Attacking Americans, Businessweek, September 23, 2010,
http://www.businessweek.com/news/2010-09-23/pakistani-woman-gets-86-years-for-attacking-americans.html

(5)  Stephen Lendman, Aafia Siddiqui : Vicimized by American Injustice,
http://wondersofpakistan.wordpress.com/2010/02/10/aafia-siddiqui-victimized-by-american-injustice/

(6)  Exemple : http://www.justiceforaafia.org/

(7)  Site officiel animé par sa famille : http://www.freeaafia.org/

(8)   Amnesty International, Etats-Unis - Amnesty International assistera à titre d'observateur au procès d'Aafia Siddiqui, Déclaration publique, Index AI : AMR 51/004/20010, 19 janvier 2010,
http://www.amnesty.org/en/library/asset/AMR51/004/2010/en/7a8ad8a4-90b5-4567-9e42-e9ee86838918/amr510042010fr.html

 

 

 


 

 

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