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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 01:30

 

 

 

 

A Tous, Mes Meilleurs Souhaits pour la Nouvelle Année !...

 

Bonne Année 2017 !...

 

A Chacun, Mes Amitiés ...

 

Avec une pensée particulière pour les résidents d'Alep qui viennent de se libérer des atrocités de l'occupation des mercenaires et leurs collabos ; se mobilisant, déjà, pour la reconstruction de ce qui fut une des plus prospères et des plus belles villes du pays.

 

Prélude, pour l'Année qui s'annonce, de la libération totale de la Syrie, dans son héroïque combat contre l'emprise et le chaos infligés par "Les Egorgeurs de l'OTAN".

 

Annonciateur de l'inéluctable basculement géopolitique de cette décennie qui verra l'éradication définitive des prédations coloniales de l'Occident dans la région. Avec ses sadiques occupations armées aux dizaines de bases militaires, centres de tortures, assassinats 'quotidiens" et soi-disant "ciblés", impitoyables dévastations et massacres, pillages planifiés, corruptions organisées, délirantes campagnes de propagande...

 

Région que nous appelons "le Moyen-Orient", mais que désignent, avec beaucoup plus de pertinence, ses habitants par : "l'Asie de l'Ouest".

 

Manière de tourner le dos à un "Occident" en pleine décadence économique et sociale. Décadence culturelle, à l'obscurantisme forcené, aussi ; cultivant l'analphabétisme sur l'évolution du monde qui l'entoure dans l'abrutissement de sa propre mégalomanie.

 

Décadence "morale", surtout, pratiquant les massacres et dévastations de masse, avec un abyssal cynisme, dans l'inversion des "Valeurs" qu'il prétend répandre sur la planète, anesthésié, drogué, par la Bonne Conscience de son racisme "civilisateur"

 

Prémonition et volonté, de porter son regard vers l'Avenir dont, à présent, la locomotive est : l'Asie...

 

Syrie... Creuset des Arts et des Civilisations depuis des siècles, dans la cohabitation de toutes les spiritualités et peuples, pays de l'hospitalité, de la poésie et de la musique, qu'une sauvage colonisation prétendrait détruire ; "rayer de la carte", comme le clamait une demi-folle aux prétentions présidentielles...

 

Cette Nation va connaître une brillante Renaissance, forgée dans la douleur, le courage et la foi en son futur.

 

Avec sa musique, j'espère... Syrie, pays du Luth, un de mes instruments de musique préféré...

 

Pour célébrer la Libération d'Alep et ce début d'année dans la sérénité, avec nos frères Syriens, je vous en propose quelques mélodies...


 

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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 00:30

 

 

 

« Il est dans la nature de l'homme d'opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent. »

Thucydide 

 

 


 

Le vacarme des élections présidentielles américaines a occulté un évènement majeur, quant aux évolutions géopolitiques en cours : Le Forum de Valdaï. Tenu à Sotchi, du 24 au 27 octobre 2016. Silence sur cette importante manifestation renforcé par notre Industrie de la Désinformation, tous médias confondus ; dans une stricte discipline "OTANesque", contribuant avec zèle à son étouffement.

 

Nos rares chroniqueurs (chez nous et nos voisins : britanniques, hollandais, etc.) s'aventurant à la commenter se montrant, lamentablement, incapables d'en restituer l'ampleur de la réflexion et de l’impact. Se limitant, dans une allégeance obligée à l'égard de la doctrine russophobe imposée en "credo" obligatoire, à ressasser clichés et argumentaires de la propagande "atlantiste", courbant l’échine en courtisans aussi menteurs que cyniques : "bombardements des hôpitaux" d'Alep par les "méchants russes", etc.

 

Rappelons que le " Forum de Valdaï ", plus précisément, Le Club de Discussion Valdaï (en russe : Международный дискуссионный клуб «Валдай») est un forum international annuel qui rassemble des "experts", responsables politiques et chefs d’entreprise, russes mais aussi étrangers, pour débattre de la Fédération de Russie ; de son rôle, et perspectives d’avenir, dans le monde.

 

Cercle de réflexion créé en 2004 dans la ville du même nom, s’inspirant en fait du célèbre Forum de Davos, il fut dès l’origine rapidement noyauté, avec de gros moyens, par les milieux d’affaires russes « atlantistes » pour promouvoir leurs objectifs, soutenus par les mêmes castes de l’Occident.

 

Mélange de "collabos" et "d’affairistes" (les Russes les qualifient de « cinquième colonne » quand ils se montrent courtois, et de « prostitués » quand ils se veulent sans langue de bois) nostalgiques de l’ère corrompue d’Eltsine ; aux enrichissements aussi faciles qu’exponentiels, via les mécanismes " bidons " des "privatisations", notamment.

 

Rêvant, dans l’abandon absolu et assumé de la souveraineté de cette Nation millénaire, d’une Russie adepte des mesures les plus « urgentes et libérales » du "capitalisme sauvage", reprenant servilement les thèses de l’idéologie occidentale jusqu’aux plus ringardes avec, en perspective quasi immédiate, « l’intégration dans l’OTAN ». (1)

 

C’était sans compter avec le bloc de la majorité des responsables du pays, avec à leur tête : Poutine !…

 

Loin d’entraver travaux et manœuvres de cette puissante oligarchie, ils ont eu l’habileté d’aller confronter leurs idées, constats, faits, réflexions et souhaits, au sein même de ce Forum annuel. Retournant ainsi l’énergie de leurs adversaires (Poutine est un champion de Judo…) pour mieux marquer leur différence et la diffuser.

 

Et, effectivement, ce Forum ne présente de l’intérêt que par les remarquables interventions du Président Poutine, sans oublier son exceptionnel ministre des Affaires Etrangères Lavrov...

 

Le reste produit par ce Think Tank (pour reprendre l'expression en usage dans le milieu) - publications, articles et autres "travaux" - étant, à l'exemple de ses homologues internationaux, d'une platitude somnifère, quand ce n'est pas d'une abyssale médiocrité. (2)

Forum de Valdaï et Mondialisation Déjantée...

Au-delà du discours de cet Homme d’Etat - nous ne sommes pas dans le culte de la personnalité – l'intérêt primordial est d’y retrouver à l’échelon d’une "grande puissance", chef de file de ce mouvement, une implacable critique de la "mondialisation". Dénonçant ses multiples dérives : économiques, sociales, environnementales, diplomatiques avec leurs conséquences, ou ravages, militaires.

 

Aux antipodes de sa fervente et permanente déification par oligarques, nomenklaturas, et domesticités de la mouvance académique ou médiatique, de tous poils et de tous pays.

 

Mais, aussi, de voir se dessiner orientations, évolutions, progressives, inexorables, contours de ce monde multipolaire auquel aspire l’ensemble des nations sur cette planète. Prémisses d’une mutation, en écho au "Brexit", et aux récentes bourrasques de l’élection présidentielle américaine.

 

Deux vidéos, liés à ce dernier Forum, sont à voir pour faire le point sur l’évolution actuelle.

 

La première, une pertinente analyse de Mikhail Khazine sur la récente intervention de Poutine. Mettant en lumière les rouages et enjeux des transformations en cours, apparentes ou souterraines, tant au sein du gouvernement ou du pouvoir actuel, qu’entre les différentes puissances en concurrence, si ce n’est en conflit, dans leurs rapports avec la Russie.

 

Ce spécialiste en économie et en prospective, représente un des plus actifs et brillants opposants au bloc "atlantiste" dans son pays, qui détient ou contrôle (ou s'efforce de contrôler...) encore des pans entiers de l’économie russe, jusqu’au plus haut niveau. (3)

 

A remarquer, ou à retenir : ses critiques de l’ordre mondial actuel, ne se limitent pas au seul domaine de l’économie et de ses dégâts collatéraux sur le plan social.

 

Il appartient à une nouvelle vague de responsables, décideurs, vecteurs de changement, qui pense que Renaissance ou Progrès de nos sociétés sont indissociables d’une lutte contre les effets pervers générés par une "Mondialisation Déjantée". Plus particulièrement, l'abrutissement culturel et intellectuel des populations. Entre autres pratiques ou politiques (4) :

  Consumérisme addictif sous l'emprise d'un matraquage publicitaire, formatage obsessionnel 7/7 jours - 24/24 heures

  Industrie du Divertissement Débilitant

  Destruction des systèmes éducatifs (maîtrise de sa langue maternelle, méthodes de pensée et Histoire, en premier lieu)

◊  Négation ou dérision des valeurs familiales

 Éradication de la réflexion ou de la transcendance spirituelle

  Encouragement aux drogues et stupéfiants (légalisation de la narco-dépendance pour renforcer le crétinisme et annihiler tout esprit critique citoyen)

 Développement de la précarité et de la pauvreté, etc.

Pour lui, et sa génération, l’avenir de la Russie ne se trouve pas dans une inféodation à l’Occident et ses "valeurs" aussi fausses que fantasmées, mais dans un partenariat au développement de l’Asie (Est et Ouest), avec La Route de la Soie pour colonne vertébrale. Il est un des cofondateurs, en 2003, du Mouvement International Eurasiatique qui a des antennes dans une quarantaine de pays.

 

Ne pas percevoir cette dimension, rend impossible la compréhension de la "confrontation-révolution" naissante, ou en cours, tant en Russie que dans le reste du monde…

La deuxième vidéo contient le discours du président Poutine, au cours de ce 13° Forum annuel, s’adressant à une assemblée plénière dont la réflexion se voulait ambitieuse :

« Une philosophie du développement international pour un nouveau monde »…

 

Effort de prospective demandé aux intervenants, agencé autour de thèmes, d’interrogations, dans des sessions organisées à cet effet, tels que : l’avenir de la démocratie, l’alternative de l’économie mondiale entre recherche d’une nouvelle mondialisation ou d’un nouveau protectionnisme, ou encore : la technologie peut-elle révolutionner le monde ?…

 

Ambitions, objectifs, un peu disproportionnés par rapport au niveau général du panel… Mais, comme au tir à l’arc : tirer au-dessus de la cible…

 

Le plus intéressant de ces sujets de réflexion, de loin, portant sur l’avenir de la région actuellement ravagée par luttes d’influence entre blocs antagonistes et chaos organisés dans la prédation :

«  Du Moyen-Orient à l’Asie Centrale : arc d’instabilité ou espace d’actions communes ou de partenariat ?... »

 

A écouter, regarder, méditer, pour comprendre l’architecture irréversible de la géopolitique de la Russie, en partenariat principalement avec la Chine, qui va marquer les décennies à venir.

 

L’ampleur de cette approche, focalisée sur la rénovation du monde d’aujourd’hui et de demain, est à comparer avec celle de nos minables oligarques se débattant entre "burkini" sur les plages, porc obligatoire à la cantine...

 

Et, valises de billets destinées à financer leur "politique spectacle"…

 

 

1.   Georges Stanechy, Russie : Le Putsch des “Atlantistes”…, 17 octobre 2010,  http://stanechy.over-blog.com/article-russie-le-putsch-des-atlantistes-59074347.html

2.   Cf. : http://valdaiclub.com/

3.   Le puissant Ministre de l’Economie de la Fédération de la Russie, Aleksey Ulyukayev, un des piliers du bloc "atlantiste", vient d’être pris en flagrant délit de corruption (15/11/2016), après un an de surveillance, et mis en prison en attendant son procès.
Notons, parmi les pays les plus actifs contre la corruption, Russie et Chine qui depuis quelques années n’hésitent pas à "remonter aux plus hauts niveaux"…
Sachant, comme l’Histoire le leur a déjà appris, que la corruption des élites est une des armes favorites de leurs ennemis pour provoquer déstabilisation et effondrement des structures de leurs pays.

4.   Georges Stanechy, Economie Internationale : Décapage Neuronal..., 14 décembre 2014,
http://stanechy.over-blog.com/2014/12/economie-internationale-decapage-neuronal.html

 

 

 

 

 

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10 novembre 2016 4 10 /11 /novembre /2016 18:30

 

 

 

« Dans la vie, les hommes les plus forts sont ceux qui comprennent la signification du mot patience…

Je ne suis pas aussi fort que je pourrais l'être, mais j'ai longtemps connu et pratiqué la patience. »

Tokugawa Ieyasu  (1)

 

 

 

 

Je lui souhaite "Bonne Chance" !...

 

Il en faudra beaucoup à Donald Trump, "notre" nouveau Président (2), dès sa prise de fonction le 20 janvier prochain.

 

Toutes les oligarchies étaient contre lui. Dans son propre pays, et celles de ses colonies. A commencer par la France.

 

Lui préférant Hillary Clinton. A qui, il est vrai, beaucoup doivent promotion, carrière, fortune, contrat ou, même, installation au pouvoir. Pourtant surnommée, par tous ceux qui ont observé, étudié ses actions, ambitions, idées et "programmes" : "La Reine du Chaos".

 

Titre de l'ouvrage de l'américaine Diana Johnstone, (3) indispensable à la connaissance d'une politicienne belliciste, aussi dénuée de scrupule que de la moindre compassion pour les populations des pays qu'elle a accablés de violences, de destructions et de massacres. Effrayante par son hystérique propagation des "sanctions", "guerres préventives", et "milices mercenaires" affublées de tous les noms que le marketing politique peut inventer. Mais, évidemment, adorée par les fabricants de canons, leurs financiers et autres spécialistes de la prédation.

 

Donald Trump est un "grossier personnage", sans éducation, ni distinction, ne cessent de s'offusquer médias et nomenklaturas !...

 

Sans comparaison aucune, effectivement, avec le charisme raffiné d'un Obama ou d'une Clinton, capables en un geste élégant, trait de plume, ou appui d'un bouton, de raser pays entiers, villes et villages, fêtes de mariage ou cérémonies d'enterrement... Carnages de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, avec le sourire et les "Droits de l'Homme" en écharpe ou en cravate...

 

Trump, "la brute misogyne", qui a dénoncé publiquement Obama et Hillary comme "créateurs" de Daesh, n'a pas de sang d'innocents sur les mains, ni sur sa conscience. C'est peut-être en raison de "ce manque" que ses adversaires oligarques répétaient qu'il n'avait aucune expérience des "responsabilités politiques" et, en conséquence, aucune "qualification" pour devenir président...

 

Tout aussi lamentable : pendant la campagne électorale, ce "balourd", n'est pas arrivé à la cheville de l'habileté de la Clinton !... Comme l'ont révélé les centaines de mails diffusés par WikiLeaks : éliminer son concurrent des primaires, Sanders, en trafiquant les votes ; et en truquant les débats aux question/réponses préparées à l'avance avec la complicité des "journalistes"... Trump, lui, tel un "catcheur" a terrassé ses adversaires à bras-le-corps, et non par des entourloupes de coulisses.

 

On comprend l'implacable réquisitoire auquel s'est livré Donald Trump le 13 octobre 2016, trois semaines avant le vote dans une réunion publique à West Palm Beach en Floride, contre cette oligarchie et ses médias, pourris jusqu'à la moelle selon ses propres termes. Ce discours, non encore sous-titré en français, restera dans les annales historiques comme l'acte d'accusation le plus virulent jamais lancé contre une oligarchie. Même Cicéron n'a pas fait mieux.

 

Je partage l'analyse du commentateur Canadien Richard Le Hir (4) :

"Trump se montre sous un jour que non seulement on ne lui connaissait pas, mais qu’on n’aurait jamais pu soupçonner.

Il faut particulièrement écouter les 20 premières et les 7 dernières minutes de son discours lorsqu’il parle de la démocratie bafouée, des intérêts particuliers, du peuple (We the people) dépouillé de sa souveraineté, des méfaits de la mondialisation et de l’inspiration satanique de ses promoteurs, tout en affichant un nationalisme et un patriotisme puissant et sans équivoque.

Contre toute attente, il a choisi d’incarner le Pays profond contre l’État profond."

 

Ecoutez-le, car c'est un grand moment d'Histoire, non seulement pour son pays, les Etats-Unis, mais aussi pour les pays qui lui sont soumis :

Discours d'anthologie de Donald Trump contre la corruption abyssale de l'oligarchie US et de ses médias - 13 octobre 2016

Immédiatement, se pose la question :  "l'Etat profond" laissera-t-il Donald Trump gouverner ?... (5)

 

Le Parti Républicain auquel il s'est affilié détient la majorité du Congrès : Chambre des Représentants et Sénat. Toutefois, les "requins" qui en maîtrisent rouages et combines, autrement dit "l'establishment", sont contre ses idées et sa politique. Eux, leur gagne-pain, outre la spoliation de leur propre peuple, ce sont les "sanctions", et les "guerres" officielles ou occultes. En fait, polichinelles au service de leurs sponsors dissimulés, ils vivent du racket des peuples et nations.

 

Déjà, les agitateurs sont lâchés dans les rues des principales villes du pays, protestant contre un élu qui n'a pas encore commencé de gouverner : New York, Chicago, Seattle, Austin, San Francisco, Phoenix, Los Angeles... (6)

 

De gros intérêts, colossaux, divergents, opposés, sont en jeu... Faire face à ces conflits, les champs de bataille du Business l'ont blindé.

 

Reste, de loin, son principal adversaire : Le Temps. Comment "réindustrialiser", ou commencer à "réindustrialiser", un pays, comme il en a le souhait, en 4 ans ?...  Lutter contre la "désertification industrielle", organisée par la Finance Spéculative, méthodiquement appliquée depuis des décennies, ne peut se réaliser en un claquement de doigt. Dans un pays surendetté, aux immenses gaspillages et ramifications de corruption. Alors que "l'attente" du peuple américain est plus que forte.

 

Sans anticiper sur les immenses obstacles et dangers qui l'attendent, retenons les points forts de cette personnalité, qu'on le veuille ou non, "hors du commun" :

=>  La stature d'un homme qui n'est pas celle d'un politicien, "élevé" dans un vivier à marionnettes, coopté par les magouilleurs d'un parti politique. Il a la ténacité d'un homme de conviction et de courage, renforcée par ses talents d'orateur. En comparaison, nos candidats aux prochaines élections, primaires ou autres, semblent ridiculement minables...

=>  Le pragmatisme d'un homme d'affaires qui a connu des hauts et des bas, ancré dans le "win-win", le "gagnant-gagnant" : "je ne gagne pas si tu perds, je gagne avec toi". Toute une perspective, une méthode, une "raison d'être" que des mandarins, vivant d'intrigues, de  favoritismes et de machinations politiciennes, ne peuvent concevoir.

=>  Le sens des responsabilités d'un homme qui a bâti son groupe et sa fortune, en dehors de l'Etat, sur le développement de projets aux multiples investissements et créations d'emplois.

 

Un bémol à tout cela : les concessions qu'il a été obligé d'accorder au "Lobby Belliciste" s'acharnant sur le pillage et le morcellement du Moyen-Orient, pour éviter l'éclatement du Parti Républicain, et la fronde des "gros requins", à quelques semaines de l'élection présidentielle, sur deux points essentiels :

i)   La remise en cause de l'accord International signé avec l'Iran sur le nucléaire militaire,

ii)  La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, contraire aux résolutions de l'ONU, sur fond de déclarations outrageusement "islamophobes".


D'après certains, ces compromis ne seraient qu'un repli tactique, le "sacrifice" d'une pièce au cours d'une partie d'échecs, lui permettant de terminer sa course vers la victoire. Les plus optimistes, dont je suis, pensent qu'à l'exemple d'un Thomas Becket, la fin tragique en moins, il n'hésitera pas à s'opposer à ses "anciens amis" si la paix dans le monde et l'intérêt de son pays l'exigent... Surtout, s'il comprend qu'il a été floué par ceux qui ont voulu escroquer sa bonne foi.

 

Personnage imprévisible ?... Oui. Des surprises nous attendent, j'en suis persuadé.

 

La meilleure serait que Donald Trump se révèle en Homme d'Etat, à l'égal d'un Poutine, remettant son pays sur les rails du Renouveau et de la Dignité...

 

Ma photo préférée du Couple Présidentiel...

Ma photo préférée du Couple Présidentiel...

1.   Tokugawa Ieyasu ( 徳川家康 ) - 31 janvier 1543 / 1er juin 1616 - Daimyo puis Shogun du Japon.  Le dernier des trois unificateurs du Japon de l'époque Sengoku, après Oda Nobunaga et Toyotomi Hideyoshi.

2.  Georges Stanechy, Donald Trump : Notre Président ..., 20 mars 2016,
http://stanechy.over-blog.com/2016/03/donald-trump-notre-president.html

3.   Diana Johnstone, La Reine du Chaos, Les Editions Delga, 2016,
http://editionsdelga.fr/portfolio/diana-johnstone/

4.   Richard Le Hir Le pays profond c. l'Etat profond, 9 novembre 2016,  http://reseauinternational.net/le-pays-profond-c-letat-profond/ & http://vigile.quebec/Le-pays-profond-c-l-Etat-profond.

5.   Georges Stanechy, Donald vs Hillary : L'Enjeu Souterrrain..., 3 aoüt 2016,
http://stanechy.over-blog.com/2016/08/donald-vs-hillary-l-enjeu-souterrain.html

6.  Trump's victory leads to protests - students walkouts across America, PressTV, 10 novembre 2016,
http://www.presstv.ir/Detail/2016/11/10/492938/Trumps-victory-protests-student-walkouts

 

 

 

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21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 09:30

 

 

 

« La majorité des hommes politiques, à en croire les éléments dont nous disposons, ne s'intéressent pas à la vérité mais au pouvoir et au maintien de ce pouvoir.

Pour maintenir ce pouvoir il est essentiel que les gens demeurent dans l'ignorance, qu'ils vivent dans l'ignorance de la vérité, jusqu'à la vérité de leur propre vie.
Ce qui nous entoure est donc un vaste tissu de mensonges, dont nous nous nourrissons. »

 

Harold Pinter (1)

 

 

 

 

 

Un peu d’activité ludique…

 

Je vous emmène pour une séance de surf.

 

Où ?...

 

Dans l’antre du Diable !... Du moins, tel qu'il est formaté par notre industrie de la désinformation : en Corée du Nord !...

 

Sur la superbe côte ensoleillée de Majon, dans sa partie "Est". Près du chef lieu de la province de "Hamgyong du Sud", et deuxième ville du pays par le nombre d'habitants (environ 1 million) : Hamhung ; important centre universitaire (facultés de médecine - écoles d'ingénieurs), et industriel (chimie - textiles).

 

Majon est une des récentes destinations prisées des surfeurs de toutes nationalités qui viennent pratiquer leur discipline, en compagnie des sportifs et sportives du pays. En recherche permanente de nouveaux "spots" ; lieux d'harmonie, de fusion, entre splendeurs des paysages côtiers et force sereine des mers ou océans. Où, pour les grands solistes, au sommet d'une vague géante, effort, technique, risque, se transcendent en "art". Dans les rires et les chansons...

Sourire, grâce, et joie de vivre à Majon

Sourire, grâce, et joie de vivre à Majon

Paranoïa "Occidentale"

 

Il existe même une école internationale de surf à Majon. Notre lumineuse championne, Sarah Hébert, y est une des marraines bienveillantes ou "sirènes protectrices". De quoi susciter de ferventes vocations... Même si rouleaux et vagues n'ont pas la taille ni la puissance de celles de l'archipel Hawaïen ; ou de la "passe Saint Vincent" qu'affectionne Sarah, dans l'île de Tenia en Nouvelle-Calédonie.

    
Des surfeurs viennent aussi des Etats-Unis ou d'Australie. Nullement intimidés par la propagande belliciste et obsessionnelle de l'oligarchie de leurs pays à l'encontre de la Corée du Nord.

 

Comme toujours et partout, "pays réel" ou "pays d'en bas" ont une génération d'avance sur nos politiciens aussi cyniques que corrompus, flanqués de leurs médias putassiers. Donnant l'exemple du dialogue, de la confiance, de l'apaisement, de l'échange, du partage,  dans la connaissance, la "reconnaissance" ou le respect, de "l'Autre". Voie royale vers La Paix, si vitale pour l'avenir de notre planète ; ce microscopique grain de sable tournoyant dans l'immensité des 3000 milliards de galaxies que les astronomes évaluent avec autant de difficulté que de stupeur.

 

Certaines de leurs vidéos diffusées sur Youtube ont fait scandale, tant elles allaient à l'encontre de la désinformation indécrottable de nos médias "atlantistes" !... Citons, parmi d'autres, celles du célèbre "surfeur-voyageur" Louis, dont je livre un extrait (6° journée de son séjour - "Day 6") :

De quoi avoir peur, pourtant. Mettre sa tête entre les mâchoires d'un crocodile. Depuis des décennies, nos castes au pouvoir ne cessent de nous bourrer le crâne : la Corée du Nord est un "danger", une "menace", pour l'Humanité !...

 

Mais la peur, il y a longtemps que ces sportifs la maîtrisent. Cohabitant avec les océans, les courants, les marées, et les vents...

 

Principe essentiel enseigné par leur partenaire intransigeante, La Nature : ne jamais s'accommoder du "mensonge" ; ni à soi-même, ni autour de soi. Franchir le mur des apparences, ou des fausses évidences, en exerçant son "esprit critique" permet de dompter toute crainte, neutraliser toute erreur d'appréciation. Même logique : évaluer une situation, ou une gigantesque déferlante que l'on doit gravir, pour en parcourir le rouleau se fracassant dans un rugissement ; en équilibre, à toute vitesse, le plus longtemps possible... 

 

Alors, mensonges et diabolisations sur ce pays, nos surfeurs ne s'en préoccupent pas plus que de leur première paire de tongs.
 

La Coré du Nord : " un enfer sur terre ! ", trompettent nos médias. Un goulag, dernière enclave de "l'horreur communiste", dans lequel une population est enfermée à longueur d'année, dans la misère et la famine. Des Guantanamo et des Abu Ghraïb plein les rues. Avec pour obligation de ne pas s'instruire, communiquer, se divertir, se cultiver. Surtout : ne pas rire, encore moins, s'aimer.

 

Il est vrai que nous sommes loin du mythe paradisiaque de "La Démocratie", telle qu'elle est fantasmée sous nos latitudes.

 

Les Coréens du Nord vivent sous le régime du "parti unique" !... N'ayant pas encore mis au point, "à la mode de chez nous", le régime du "parti unique à deux casquettes" : Droite et Gauche. Notre oligarchie pratiquant "l'alternance" de son personnel politique, qu'elle coopte avec soin. Faisant entériner son choix dans un simulacre d'élections dites "au suffrage universel".

 

Pire : leur propagande est encore nationalisée !... Alors que chez nous, elle est "privatisée" depuis longtemps ; nos médias, édition - presse - radio - TV, répartis entre quelques milliardaires s'engraissant sans fin sur les marchés, prébendes, et privilèges que leur accorde "l'Etat".

 

Que dire du retard qu'ils ont accumulé par rapport à notre radieux "Libéralisme Economique" !... Ils vivent encore au Moyen-Age ! Pratiquant une politique du "plein emploi", "zéro chômage" !.. Encore plus catastrophique : ils en sont réduits à vivre avec des soins médicaux gratuits, des enseignements, primaire, secondaire, universitaire, gratuits... Oui : Gratuits !... Le comble du diabolique : des retraites et des logements "décents" pour leurs "Anciens", avec le culte collectif du respect et de la reconnaissance qui leur sont dus par les jeunes générations !...

 

De véritables fous furieux !... De haut niveau, en plus... Leur pays se retrouve, sans n'avoir rien demandé, membre du club très fermé des maîtres de l'aérospatial et de l'atome.

 

Les "Pôvres", comme disent les boulistes entre deux pastis les soirs d'été...

 

Pourquoi cet acharnement à l'encontre de ce pays ?... Cette paranoïa occidentale ou "OTANesque" ?... Ces menaces permanentes, ces "sanctions" à répétition ?... Parce que les Coréens du Nord se livrent à des essais de bombes et missiles à "têtes nucléaires", faisant comprendre qu'ils n'hésiteront pas à en faire usage contre leurs agresseurs ?...

 

Pourquoi s'étonner s'ils restent durablement marqués par la guerre de Corée (1950 - 1953) ?... Au cours de laquelle leur pays a reçu environ 4 fois plus (x 3,7)  de bombes (600.000 tonnes), par l'aviation "coalisée" (16 pays, dont la France...), que le Japon pendant la seconde guerre mondiale.

 

Rien que  de juin à fin octobre 1950, les B-29 déversèrent 3,2 millions de litres de napalm... (2) Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais les documents officiels dans leur glaciale compilation. Tout ce qui prétendait à la verticale avait été méthodiquement aplati et carbonisé...  Déjà que les Japonais, à la suite de la longue occupation (1905 - 1945) de la Corée, leur avait tout pillé, jusqu'aux clous de la moindre planche...

 

Difficile de croire que ce pays de 25 millions d'habitants, dans sa volonté de se défendre, représente un "danger planétaire" face à des puissances étrangères qui pataugent dans le sang des massacres, tortures et abjections, les cendres des multiples dévastations qu'ils planifient, organisent et gèrent, depuis la seconde guerre mondiale. Nous en sommes témoins, tous les jours, et ne pouvons pas dire que "nous ne savons pas" : de l'Afghanistan à la Syrie, de la Somalie au Yémen, en passant par l'Irak ou la Libye. Et, ailleurs : Afrique, Amérique latine...

 

Pourquoi cette permanence de "crises" et de "tensions" avec la Corée du Nord ?... Qui n'agresse, n'envahit, ne détruit, aucun pays. Ni de près, ni de loin. N'aspirant qu'à vivre tranquillement à l'intérieur de ses frontières, en attendant la "réunification" avec ses frères de la Corée du Sud. Dont ils sont artificiellement séparés depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

 

Artifice entretenu pendant la Guerre Froide, et depuis...

Même les Papys Nord-Coréens se mettent au surf...

Même les Papys Nord-Coréens se mettent au surf...

Parlons "Réunification" et non plus "Sanction"

 

Des prêcheurs hallucinés, administrant les pays de l'OTAN et leurs satellites pour le compte de la ploutocratie régnante, ont unilatéralement décrété que la Corée du Nord constituait, avec quelques autres pays, "l'Axe du Mal" sur notre pacifique planète. Cette diabolisation nous est donc imposée comme une "Vérité" révélée, sans cesse rappelée, renforcée, par des campagnes de conditionnement ou, pour être précis, de "fanatisation" des opinions publiques à l'encontre de ce pays.

 

Remettre en question ce formatage est considéré comme un "blasphème", voire une hérésie !... Rares sont les reportages ou ouvrages présentant, chez nous, une "approche objective", ou "raisonnée", sur ce pays. Quelques exceptions toutefois, ou quelques pépites, parviennent à franchir ce filtre ou ce barrage de "l'Inquisition"...

 

Ainsi un ouvrage récent, dont je recommande la lecture pour ne pas mourir idiot quant à la Corée du Nord, écrit par un cadre dirigeant de nationalité suisse Felix Abt. Livrant un témoignage exceptionnel, décrassé du préjugé idéologique occidental, sur ses sept années passées en Corée du Nord, au plus haut niveau des responsabilités dans le domaine de l'entreprise et de l'investissement. Il y a travaillé pour le compte du géant helvético-suédois dont le siège est à Zurich, ABB, puis y a créé une industrie pharmaceutique avec des capitaux locaux, et a même fondé une Business School dans la capitale.

 

Publié en anglais en 2014, sous le titre "A Capitalist in North Korea : My Seven Years in the Hermit Kingdom" non traduit en français (il ne  le sera probablement jamais, vu le "noyautage" du monde de l'édition), il montre combien ce pays est agréable à vivre, dans un incroyable dynamisme économique et à la pointe des technologies, y compris Internet (leurs hackers sont redoutables) ; malgré les multiples entraves imposées par les "sanctions" économiques et son infernal matraquage médiatique en Occident. (3)

 

Dans un billet du mois de mai 2013,  lors d'une de ces séances d'hystérie collective dans nos médias, j'avais déjà proposé une "réflexion blasphématoire", à contre-courant du tsunami de notre industrie de la désinformation, fondée sur un rappel du contexte historique, intitulé : Corée : Lecture d'une "Crise" (4). 

 

Sans ces références à l'Histoire, impossible de comprendre les tensions générées par la partition de la Corée en deux entités, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, contre la volonté des populations. Encore moins, identifier, dans le brouillard de notre propagande, les objectifs et finalités des Etats-Unis, véritable instigateur de la "guerre de Corée" ; dans l'entretien permanent d'une situation conflictuelle afin de maintenir l'hégémonie "atlantiste" ou "occidentale" dans cette partie du monde. Dont l'enjeu ultime est le "contrôle", pour ne pas dire la "mainmise", sur la Chine frontalière.

 

Sans revenir sur ces éléments d'information, il est indispensable de rappeler quelques points clés pour décoder la réactivation actuelle de la campagne de propagande contre la Corée du Nord, et sa résistance inébranlable, des éructations de la campagne présidentielle américaine à la logorrhée des médias européens :

 

1.  La Corée du Nord ne peut oublier que ce sont les Etats-Unis qui ont lancé en 1950 l'invasion de leur pays, en l'imposant aux généraux Sud-Coréens de l'époque malgré l'opposition de leurs propres troupes, et non pas le contraire ; comme le "lavage de cerveaux" occidental le fait croire, jusque dans nos livres scolaires.

S'imaginant "invincibles" du fait de leur gigantesque arsenal militaire accumulé à la suite de la guerre du Pacifique et de leur domination nucléaire (la Chine ne procèdera à son premier essai nucléaire que le 16 octobre 1964), ils pensaient réaliser l'annexion de la Corée du Nord, et même une partie de la Mandchourie Chinoise (au sous-sol d'une grande richesse) en quelques semaines.

Certains de la paralysie de la Chine et de l'URSS, connaissant la faiblesse militaire et économique de ces pays voisins, épuisés, ravagés, à la fin de la deuxième guerre mondiale. Et, bien sûr, rassurés par le complet dénuement de la Corée du Nord en phase de difficile reconstruction, incapable de résister à une "guerre éclair"... [cf. Corée : Lecture d'une "Crise"  (4)]

 

2.  La Corée du Nord ne peut oublier que les occidentaux ont instrumentalisé l'ONU pour justifier cette guerre, en profitant de "l'exclusion" de la Chine du Conseil de Sécurité de l'époque (représentée par l'île de Taïwan, considérée comme "l'authentique Chine"...), et du boycott de l'URSS, de ce même Conseil, en solidarité avec Pékin.

Sans opposition au Conseil de Sécurité, après avoir bloqué le processus électoral devant réunifier les deux Corées, les Etats-Unis ont pu faire passer les résolutions qu'ils souhaitaient pour envahir la Corée du Nord.

Notamment, la "Résolution 84 du 7 juillet 1950" organisant une force de l’ONU - 16 pays, dont la France (qui participa pour obtenir le soutien US dans sa guerre d'Indochine en pleine déroute) - sous commandement américain. Ce fut la première instrumentalisation de l’ONU pour légitimer les guerres coloniales, "nouvelle manière". Inaugurant, ainsi, une longue liste.

 

3.  La Corée du Nord ne peut oublier qu'en dépit de l'énorme écart en termes matériels (forces aériennes et navales, plus particulièrement), logistiques et technologiques, les Etats-Unis avec leurs supplétifs "coalisés", reçurent en Corée un colossal "coup de pied au derrière". Préfigurant celui qu'ils devaient recevoir 20 ans plus tard au Viêt Nam.

Dans son histoire, la Corée a résisté à plus de 2000 invasions étrangères (5) ; même la France en 1866 s'y est cassée les dents, avec un corps expéditionnaire et une dizaine de navires...

En conséquence : les aboiements constants des néoconservateurs américains, et autres pitbulls associés, ne les impressionnent pas.

Encore moins les "sanctions" dites "économiques" ; jusqu'à bloquer stupidement des appels d'offre internationaux s'appliquant, par exemple, à des stations d'épuration d'eau et des systèmes d'assainissement urbains ou d'égout, comme le rappelle Felix Abt. (6)

 

4.  La Corée du Nord ne peut oublier que l'opposant le plus acharné à sa réunification avec la Corée du Sud, outre les Etats-Unis, est l'ennemi historique : l'oligarchie du Japon. Depuis l'époque des samouraïs, la péninsule Coréenne a été considérée par la caste dirigeante japonaise comme le tremplin de son expansion sur le continent asiatique.

Un des grands héros célébré dans les deux Corées est l'amiral Yi Sun-Sin qui a écrasé à plusieurs reprises les armadas d'invasion du Japon dans la deuxième partie du XVI° siècle. Un film sur les exploits de ce personnage impressionnant de courage et d'envergure, intitulé "L'Amiral" a connu un prodigieux succès en Corée et en Asie.

On sait combien l'acharnement du Japon contre la Corée, depuis 1894 jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, a été terrifiant de barbarie. Les plaies ne sont pas encore cicatrisées...
Jamais le Japon ne supportera qu'un pays de 75 millions d'habitants (Corée du Nord = 25 + Corée du Sud = 50) , à l'extraordinaire dynamisme économique et scientifique, rivalise avec lui sous ses fenêtres...

 

5.  La Corée du Nord sait que ce n'est pas son arsenal nucléaire qui est au centre de l'obsession, de l'hostilité, de la préoccupation, "atlantistes". Celui d'Israël ou d'Inde, non signataires du Traité de Non Prolifération Nucléaire, ne pose aucun problèmes aux occidentaux.

Mais, son système économique et social, fondé sur "la solidarité" et le "partage de la richesse nationale" ; et, sa capacité à le défendre.  A l'exemple de celui de Cuba, pourtant non "puissance nucléaire", victime d'implacables mesures d'embargo et de sanctions économiques, depuis une cinquantaine d'années.

L'oligarchie mondialiste, adepte de l'enrichissement exclusif du 1 % de sa caste, ne pouvant le tolérer...

Soleil couchant sur la côte de Majon

Soleil couchant sur la côte de Majon

Compte tenu de ce contexte, la résolution pacifique de la "Crise" dans la péninsule Coréenne exige une volonté politique internationale d'une totale honnêteté et une inflexible détermination. Ce qui paraît difficile à réunir de la part de puissances en déclin s'accrochant à leurs rêves d'hégémonie mondiale... Sinon, rien de plus facile :

 

=>  Changer de langage et d'attitude : arrêter "sanctions" et "menaces", pour travailler dans l'apaisement, et la confiance réciproque, sur ce qui rassemble et non ce qui sépare. Les populations du nord et du sud de la Corée n'aspirent qu'à leur "Réunification" ; comme y sont arrivés l'Allemagne Est et Ouest, ou le Viêt Nam Nord et Sud.

 

=>  Obtenir le soutien de ses voisins frontaliers (terrestres ou maritimes) immédiats : Chine, Russie et Japon,  garantissant la paix et la sécurité de la péninsule Coréenne, avec sa dénucléarisation ; la Corée du Nord y étant disposée sous cette condition.

 

=>  Obtenir la "non-interférence", ou la "non-ingérence", des pays qui n'ont "géographiquement" rien à voir avec cette région si ce n'est entretenir des relations de coopération économique ou culturelle.

Autrement dit : les pays de l'OTAN et affiliés, Etats-Unis et Europe plus spécialement, doivent sortir de ce cadre. Pour être clair ou réaliste : imagine-t-on des pays asiatiques, situés à des milliers de km, se mêler de l'organisation et des relations entre pays européens ?...

 

=>  Programmer avec soin une "Réunification" graduelle, transitant dans un premier temps par un système fédéral : le problème le plus délicat étant de fusionner deux systèmes économiques et sociaux totalement opposés.

L'un au Nord, fondé sur une "solidarité sociale" ; l'autre au Sud, architecturé sur un Capitalisme Sauvage le plus débridé, avec ses effets collatéraux servant de soupape : drogue, prostitution, délinquance, sur fond de violences sociales sous les formes bien connues, dans nos propres pays, de précarité et de pauvreté en croissance exponentielle, etc.

A la suite de quoi : on ne parlerait plus de "Crise" en Corée...

 

 

La Corée du Nord, "danger planétaire" ?... Envahir la Corée du Nord ?... La bombarder, la "nucléariser", la carboniser à nouveau, comme le proposent Hillary Clinton et sa clique de généraux déjantés ?...

 

En écho à ces incantations des adorateurs de la folie meurtrière, si vibrants d'émotion et de rage contenue face au cynisme sauvage de nos nomenklaturas dans la destruction de l'Irak, retentissent les mots d'Harold Pinter (7) :

 

« Comme le sait ici tout un chacun, l'argument avancé pour justifier l'invasion de l'Irak était que Saddam Hussein détenait un arsenal extrêmement dangereux d'armes de destruction massive, dont certaines pouvaient être déchargées en 45 minutes, provoquant un effroyable carnage.

On nous assurait que c'était vrai.

Ce n'était pas vrai.

On nous disait que l'Irak entretenait des relations avec Al Qaïda et avait donc sa part de responsabilité dans l'atrocité du 11 septembre 2001 à New York.

On nous assurait que c'était vrai.

Ce n'était pas vrai.

On nous disait que l'Irak menaçait la sécurité du monde.

On nous assurait que c'était vrai.

Ce n'était pas vrai. »

 

Et, écrite avant la dévastation de la Libye et de la Syrie, décédé entretemps, sa lucide, courageuse, et glaçante conclusion :

 

« L'invasion de l'Irak était un acte de banditisme, un acte de terrorisme d'État patenté, témoignant d'un absolu mépris pour la notion de droit international.

Une redoutable affirmation de la force militaire responsable de la mort et de la mutilation de milliers et de milliers d'innocents.

 

« Nous avons apporté au peuple irakien la torture, les bombes à fragmentation, l'uranium appauvri, d'innombrables tueries commises au hasard, la misère, l'humiliation et la mort et nous appelons cela "apporter la liberté et la démocratie" au Moyen-Orient. »

 

 

La Corée du Nord a raison.

 

Forte de sa maîtrise technologique : surfer sur l'océan de l'arrogance imbécile des psychopathes qui nous gouvernent, et qui veulent la détruire ...

 

 

 

 

 

1.   Harold Pinter, Discours de réception du Prix Nobel de Littérature 2005,
http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2005/pinter-lecture-f.html

N.B.  Je recommande la lecture de son discours, ou sa "conférence" pour reprendre le terme officiel, retransmis par vidéo, sans oublier son œuvre. Très affaibli par la maladie qui devait l’emporter trois ans plus tard, il n’avait pu se déplacer à Stockholm.
Il avait choisi pour thème : « Art, Vérité & Politique ». En fait, la trame de son œuvre théâtrale. Et, de sa vie tout simplement.
Car, devenu célèbre, il n’hésita pas à s’engager avec fougue, en tant que "Citoyen du Monde" pour soutenir La Paix, combattre l’Injustice et les souffrances humaines. Un des derniers grands "intellectuels" britanniques, Harold Pinter milita avec détermination contre l’invasion occidentale en Irak, sur fond de mensonges et de cyniques campagnes de propagande et, systématiquement, contre les impitoyables menées impérialistes en Amérique Latine (Nicaragua, notamment) et ailleurs. Juif, il n'hésitait pas à condamner la barbarie sioniste.

L’oligarchie "atlantiste" de son pays le détestait…

Pour plus de détails sur son parcours, cf. le billet : Georges Stanechy, Harold Pinter : The Go-Between…, 12 février 2009,
http://stanechy.over-blog.com/article-27844632.html

2.  Bruce Cumings, Mémoires de feu en Corée du Nord, le Monde Diplomatique, décembre 2004.

3.   Felix Abt, A Capitalist in North Korea : My Seven Years in the Hermit Kingdom, (téléchargeable en e.book), Tuttle, 2014.

4.   Georges Stanechy, Corée : Lecture d'une "Crise", 5 mai 2013,
http://stanechy.over-blog.com/cor%C3%A9e-lecture-d-une-%E2%80%9Ccrise%E2%80%9D%E2%80%A6

5.  Voir le film coréen, à la mise en scène extraordinaire de qualité, avec pour thème la résistance à une des multiples invasions des Jurchens (qui s'appelèrent Mandchous par la suite) en provenance de Mandchourie : "War of The Arrows" (La Guerre des Flèches). Le héros, incarnant cette résistance, est un "tireur à l'arc d'élite" coréen.

6.  Felix Abt, Op. Cit.

7.  Harold Pinter, Op. Cit.

 

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 19:45

 

 

 

« Ils doivent être fous. Ils ont agi comme s’ils n’avaient ni cervelle ni cœur …
Ils doivent être assoiffés de sang.

Ces gens écrivent dans les journaux et racontent leur propre version de l’histoire.
Les Apaches n’ont personne pour raconter la leur. »

Eskiminzin  (1)

 

 

 

"The resolution of the Syrian crisis will only be possible through war" : la solution de "la crise" en Syrie ne sera possible qu'à l'issue d'une guerre...
 

Je partage cette conclusion, ou prémonition, formulée par Semen Bagdasarov, directeur du  "Center for Middle Eastern and Central Asian Studies" ; lors des dernières négociations Lavrov-Kerry à Genève. (2)

 

Des heures de discussions sur l’organisation d’une période de trêve en Syrie, entre le représentant du gouvernement légitime et celui d’une myriade de milices mercenaires déguisées en "rebelles" ou "opposants au régime".

 

Qui n'a même pas tenu une journée...
 

Chacun de nous savait qu’aucun accord n’était possible. Tout autant que les négociateurs eux-mêmes. Malheureusement pour la Nation Syrienne...

 

 

La Praxis du Prédateur

 

Deux évidences :

 

i)   A aucun moment les USA et l’OTAN n’allaient abandonner sur le terrain les mercenaires qu’ils recrutent, entraînent, arment, équipent, soignent, et financent (directement, ou indirectement, en puisant dans les caisses de leurs colonies du Golfe). Depuis plus de 5 ans…

 

Notre ancien ministre des Affaires Etrangères (1984 - 1993), Roland Dumas, confirme que dès 2009 des responsables britanniques  lui avaient annoncé "l’invasion de la Syrie". Le sollicitant de participer à cette opération d’envergure pour le "Bloc Occidental".

 

Avec de gros moyens : financiers, militaires, logistiques, sur fond de "sanctions économiques" pour ceux qui s'y opposeraient et d'une colossale campagne de désinformation couvrant des dizaines de pays.

En comparaison, la destruction de la Libye représenterait des manœuvres militaires de dimensions modestes... (3)

ii)   Non pas par scrupules quant au respect de contrats avec des voyous et des tueurs venus de tous les horizons. Selon une récente étude effectuée par le centre de recherche allemand Center for German Studies "Firil", il y en aurait eu, depuis le début de "l'invasion" : 360.000 issus de 93 pays.

La majorité en provenance d'Europe et d'Amérique : 215.000. L'Arabie Saoudite en fournissant 25.000. A ce jour 90.000 auraient été tués, et autant blessés plus ou moins grièvement ; avec évacuation et traitement dans les Etats limitrophes de la Syrie, y compris en Israël. (4)

 

Encore moins, par scrupules quant au respect d’engagements à l’égard d’une "coalition" de pays asservis pour lesquels la caste dirigeante des USA n'éprouve que le plus complet mépris ; la France, dans le même sac que les satrapes corrompus du Golfe...

 

Mais, tout simplement, par stricte application d’une géopolitique idéologiquement coloniale qui est de démanteler et contrôler tous les Etats de la région, en pillant leurs immenses ressources énergétiques (s’arrogeant, de fait, un rôle dominant sur ce marché à l'encontre, plus particulièrement, de la Russie et de la Chine) et les maintenant dans le sous-développement.

 

Le tristement célèbre "plan" Oded Yinon, dès 1982 - 34 ans déjà… , annonçait la volonté des occidentaux de dépecer, entre autres pays du Moyen-Orient, la Syrie. Le démembrement de l’Irak et de la Syrie étant considéré comme des priorités. Opération minutieusement exposée dans l’ouvrage : A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (ISBN 0-937694-56-8). (5)

 

Alors, pourquoi ce cirque diplomatique ?...

 

Ce théâtre d’ombres et d’illusions sert de couverture, ou de démonstration, à l’intention des deux principales "opinions publiques" de cette planète. L’une, dite « occidentale », regroupant les pays membres de l’OTAN et ses satellites, sous tutelle des USA ; l’autre, plus ou moins indépendante par rapport à cette emprise, dont Russie et Chine en tant que promoteurs d’un « monde multipolaire ».

 

Les USA, menant une coalition de vassaux et semi-colonies, imposant en Syrie une sauvage stratégie de conquête et d’annihilation d’un peuple et de son pays. Simulant une ferme volonté de paix, tout en en diabolisant les pays qui refusent de se soumettre à leur volonté d’hégémonie.

 

Le gouvernement de la Syrie, représenté par la Russie, démontrant sa volonté de conciliation tout en forçant les pays de l’OTAN à reconnaître leur entreprise criminelle, par l’aveuglant dévoilement  de leur assistance et protection aux pires terroristes et assassins sur le territoire syrien. Incapables, notamment, d'indiquer les emplacements des soi-disant "rebelles modérés" qu’il conviendrait de ménager…

 

C’est "la logique du prédateur". Sa praxis. Dont l’Histoire aux multiples aventures et guerres coloniales a exposé, au cours des siècles, les implacables rouages et mécanismes broyant des millions de vies… (6)

 

Tout est formaté au service de son objectif ultime. De l’idéologie se voulant "rationnelle", à ses actions froidement criminelles justifiées par son inébranlable "Bonne Conscience", des Droits de l’Homme et de la Démocratie. Dans le temps, il s'agissait d'apporter le Christianisme ou la Civilisation à des sauvages vivant dans l'obscurantisme de la barbarie, ou risquant de sombrer, lors de la Guerre Froide, dans le "communisme"... (7)

 

Dans le cas syrien : qui n’est pas de « renverser le régime de Bachar el-Assad » afin d’instaurer "la démocratie" ; mais d’installer une administration de "collabos", déguisés en « opposants modérés », gérant la partition et la spoliation des ressources du pays sur instruction de leur maître : les USA.

 

"Le prédateur" n’a qu’un seul credo : "La Loi du Plus Fort". Méthodiquement, cyniquement, il poussera son avantage jusqu’à l’extrême, ne connaissant aucune limite à ses exigences tant qu’il sait que sa domination ne peut être remise en cause par "la force".
 

Certains pays y sont arrivés, dans d'épouvantables violences et dévastations. Le cas le plus emblématique, au XX° siècle, a été le Viêt Nam qui au terme d’une lutte de 20 ans a réussi à mettre en fuite les USA, ses alliés et ses "collabos". Dans un pitoyable sauve-qui-peut, le 30 avril 1975, dont les photos ont fait le tour du monde.

 

Enseignement incontournable de l’Histoire impériale, coloniale, spoliatrice, ou autre : à défaut de recevoir une vigoureuse raclée, "le prédateur" considérera tout accord ou traité comme un « chiffon de papier »…

Fuite de Saigon par les occupants US (toit de l'ambassade) et leurs "collabos-opposants modérés" - 30 avril 1975 -

Fuite de Saigon par les occupants US (toit de l'ambassade) et leurs "collabos-opposants modérés" - 30 avril 1975 -

 

Chiffon de papier

 

Je n’ai pas cru un dixième de seconde à la fable, circulant abondamment dans les médias, sur de supposées « divergences » entre la présidence américaine et la hiérarchie militaire qui ne lui obéirait pas. Scénario à grosses ficelles rappelant les romans ou films policiers, avec la paire du méchant qui cogne le "présumé coupable", et du bon qui lui offre des cigarettes… Même objectif : le faire "craquer".

 

Les pouvoirs civils et militaires, aux USA comme en Europe, cooptés par l’Etat profond et à son service zélé, agissent en parfaite coordination. Dans une répartition des rôles rigoureusement définie : "le gentil" donneur de leçon de morale paravent de sa fourberie (8) ; "le traîneur de sabre", qui menace ou tue sans prévenir. A l'exemple du massacre aérien - une heure durant - des troupes gouvernementales syriennes à Deir Ezzor ; au lendemain des dernières négociations sur la trêve

 

Dans une guerre de conquête lancée contre des nations estimées plus faibles que lui, face à une forte résistance le prédateur n’hésitera pas à multiplier négociations, signatures, accords, traités, de cessez-le-feu, de trêve, ou de "paix". Qu’il s’empressera de renier, sous le moindre prétexte. Rejetant systématiquement la responsabilité sur son opposant. Alors qu’en réalité, l’état de faiblesse militaire et économique de la partie adverse ne lui permet pas, en aurait-elle la volonté, de se livrer à pareille pratique.

 

Les invasions et conquêtes coloniales des puissances européennes, qui ont marqué les siècles passés sur tous les continents et océans, en sont jalonnées ; plus particulièrement : Espagne, France, Grande-Bretagne, Hollande (Indonésie), Italie (Ethiopie - Somalie), Portugal, etc.

 

Dès le XIX° siècle, les Etats-Unis ont pris le relais de cette féroce expansion. Dans l’hyper-violence d’impitoyables massacres, dissimulée par une cynique propagande, tant à l’égard de son opinion publique qu’à celle des pays partenaires ou étrangers. Autorités civiles et militaires en parfaite interaction, sur fond de rituelles "grandes déclarations" la main sur le cœur et postures diplomatiques "Humanitaires". Massacrer, occuper, piller, en défendant énergiquement "La Civilisation".

 

Les traités ne sont que des pauses pour mieux relancer actions ou pressions, guerrières ou financières, brigandages ou destructions, afin de briser toute résistance à sa domination. Jusqu’à l’acceptation de l’intégralité de ses exigences et volontés.

A commencer par l’invasion des terres de l’Amérique du nord : perpétuelle violation des traités et accords signés avec les nations et peuples amérindiens ou indiens dits "peaux-rouges". Les Guerres Indiennes, socle de massacres sur lequel se sont édifiés les Etats-Unis, ont duré plus d'un siècle - de 1778 à 1890 - constituant un effrayant et dramatique témoignage d’accusation sur la barbarie humaine.

 

Conséquence de cette invasion, rien que sur le territoire actuel des USA : plus de "6 millions de morts" au sein de ces nations, pire : une dizaine de millions… Dont la civilisation a pratiquement été éradiquée, alors qu’elle a tant à nous apprendre sur la relation de l’Homme avec la Nature et le Cosmos. (9)

 

D’après historiens et démographes, la population de ces peuples est estimée entre 9 et 11,5 millions au début du XVI° siècle. En 1890, les indiens d’Amérique du  nord n'étaient plus que 250.000 environ, la plupart malades, souffrant de malnutrition et de désespoir ; déportés, enfermés, dans des "Réserves" loin de leurs terres ancestrales. (10)

 

Howard Zinn, a été un des rares historiens américains à avoir le courage de dénoncer le machiavélisme, la cruauté, des gouvernements américains successifs, organisant, gérant, impitoyablement ce génocide, rappelant qu’ils ont « signé plus de quatre cents traités avec les Amérindiens et tous violés, sans exception. » (11)

 

Oui… Rien qu’avec les Nations Indiennes : 400 Traités et Accords, systématiquement violés par les Etats-Unis !…

 

Rien de surprenant de voir les Etats-Unisau Moyen-Orient, par l’entremise de son "51° Etat", Israël, violer en permanence les "accords de paix" avec la Nation Palestinienne ; tout en ignorant les résolutions de l’ONU sur la protection de son peuple et son territoire, ses poètes et sa longue civilisation. Depuis des décennies…

 

D’Accords de Camp David en Accords d’Oslo, négociations et traités ne représentent qu’une mascarade pour anesthésier les opinions. Permettant au prédateur d’étendre méthodiquement ses "colonies" en Palestine, tout en réduisant en cendres, à intervalles réguliers, dans l'impunité et une abjecte monstruosité, les moindres efforts du peuple spolié pour sortir de son état de détresse…

 

 Le spoliateur ne lâchera pas sa proie. Pas encore. Mais, inéluctablement…

Débâcle de Saigon - 30 avril 1975 - l'US Navy jettant par-dessus bord ses hélicoptères pour embarquer davantage de fuyards

Débâcle de Saigon - 30 avril 1975 - l'US Navy jettant par-dessus bord ses hélicoptères pour embarquer davantage de fuyards

Tigre de papier

 

On n’en parle jamais dans nos livres d’histoire, mais même la Chine a enduré les "négociations", multiples exigences et spoliations, imposées par la « Coalition » des grandes puissances de l’époque, pendant un siècle (1840-1940) : un “Traité” suivant l’autre pour mieux piller et asservir la Chine. Jusqu’au jour où elle a pu y mettre fin "par la force", mettant en fuite leur marionnette Tchang Kaï-chek, le 8 décembre 1949, se réfugiant sur l’île de Taïwan (ex-Formose) ; annexée et occupée par le Japon de 1895 à 1945…(12)

 

Pas de quoi s’étonner de voir qu’un an après la signature de l’accord sur le fumeux dossier nucléaire iranien, les Etats-Unis n’ait pas encore levé "les sanctions" comme tous les signataires s’y étaient engagés à compter du 1er janvier de cette année ; l’Iran ayant respecté à la lettre ses propres engagements.  

 

Bloquant ainsi tous les grands projets économiques ou d’investissements en perspective avec, notamment, l’Europe (Chine, Russie, Inde, Corée du sud, Japon, profitant de l'opportunité). Entravant non seulement, les intérêts de ses partenaires européens, mais allant jusqu’à leur infliger des "pénalités" à effet rétroactif pour non respect d'un embargo unilatéralement imposé.

 

Les oligarques français se taisent et rasent les murs, dans une obséquieuse servilité. En premier : tous les Young Leaders, cinquième colonne de notre servitude atlantiste, qui truffent notre gouvernement et notre « haute administration »… Les allemands, en visite actuellement à Téhéran se sont laissés allés à quelques grognements d’impatience. Les responsables des 160 entreprises, en délégation avec leur ministre de l'économie et Vice Chancelier, commencent à s’impatienter des délires des néoconservateurs US. (13)

 

En France, on n'ose même pas...

 

Il est vrai que pour les milliardaires qui gouvernent les USA, depuis l’origine, "partenaires" ou "alliés" étrangers ne sont tout au plus que des larbins…

 

Souvenons-nous, malgré le silence hermétique de nos historiens, même le silence "académique" s’achète…

 

A peine leur indépendance obtenue (3 septembre 1783), avec l’aide considérable pour l’époque de notre armée de terre, de notre marine, de notre diplomatie, de nos services de renseignement, sans oublier de "nos finances" alors mal en point, les Etats-Unis, profitant de la période révolutionnaire en France, refusèrent de rembourser leur dette !... Prétextant qu’elle ne concernait que la "France royale" et non pas la "France républicaine"… Même les invalides (certains y laissèrent un bras, une jambe, ou un œil...) et vétérans français ne reçurent pas leurs pensions promises pour partager les combats des indépendantistes, malgré une délégation auprès de Thomas Jefferson…

 

Le Directoire, précédant le Consulat et l'Empire, insistant lourdement, dénonçant un peu trop bruyamment ce comportement, la réaction fut immédiate :

« Le Congrès américain abrogea tous les traités bilatéraux signés au préalable avec la France. Le président John Adams refusa d'engager son pays dans une guerre formelle.

Cependant, par mesure de rétorsion, et avec l'autorisation du Congrès, il instaura un embargo sur les produits français, chargea le docteur Edward Stevens de soutenir la révolution haïtienne contre la présence coloniale française et ordonna à la marine américaine de capturer les navires français. » (14)

 

Les Etats-Unis se livrèrent ainsi à une "guerre non déclarée" à l’encontre de la France, de 1798 à 1800 : appelée pudiquement "Quasi-Guerre" - "Quasi-War" dans les ouvrages en anglais. La France y perdit une centaine de bâtiments de guerre, un millier de canons de marine, et quelques uns de ses meilleurs officiers et marins, qui lui firent grand défaut lors des combats navals de la période napoléonienne…

 

Et ce ne fut pas "une guerre en dentelles"…

 

La corvette Le Berceau que commandait un de nos plus vaillants officiers de marine, le capitaine Senez, fut obligée de se rendre après avoir été démâtée, dans l’impossibilité de manœuvrer, après un violent combat naval provoqué par une frégate américaine Le Boston ; bâtiment plus gros et plus puissamment armé (en portée et calibre). Fait prisonnier le capitaine Senez, à son retour de captivité livra un témoignage accablant : contrairement aux usages de la guerre navale, il vit ses bagages et effets personnels pillés, et tous les marins français "mis au fer" (en clair : "enchaïnés") après avoir été régulièrement "maltraités" (en clair : "tabassés"). (15)

 

Ce survol de l’Histoire donne la lucidité suffisante pour comprendre que les Etats-Unis au Moyen-Orient comme ailleurs et de tout temps, plus spécialement en Syrie actuellement, ne respectent rien, et ne respecteront rien. Dans leur vision, leur projet, leurs valeurs : tout n’est que « chiffon de papier ».

 

Ils veulent la guerre. Une guerre régionale. Ils l’auront. Tout le monde s’y prépare. Mais, il est affligeant de voir nos forces armées, inféodées à des va-t-en-guerre hallucinés, semer le chaos dans des pays qui ne nous ont rien fait.

 

Outre l'aspect matériel, le coût humain sera gigantesque, pas seulement pour les populations locales... Il sera difficile d'en limiter les effets à la seule région. La diplomatie de la Russie parle des "conséquences tectoniques" qu’elle va entraîner. Entre autres, la disparition des entités nées de la dissolution de l’Empire Ottoman : monarchies du Golfe et entités coloniales artificielles …

 

Mais, peut-être est-ce le dernier sacrifice que cette région martyrisée depuis des décennies doit consentir ?... Sachant que ce n’est, comme les Vietnamiens ont pu le réaliser, qu’en jetant par-dessus bord agresseurs, occupants et collabos que "La Renaissance" de cette région pourra enfin éclore. Dans la paix et le développement concerté, entre pays voisins et frères.

 

 Le "prédateur" oublie toujours qu'au fil du temps sa politique du "Chiffon de papier", le réduit en "Tigre de papier"…

 

Mao Tsé-toung le prophétisait, en 1956…

 

La Chine sortait épuisée d’une longue occupation occidentale, puis japonaise, suivie d’une guerre civile entretenue par les Etats-Unis. Ces conflits provoquant la mort de plus de 30 millions de personnes et d’immenses destructions ; épuisement accentué par les mesures d’embargo et de sanction prises par les membres de l’OTAN et ses soubrettes, dès la naissance de la République chinoise en 1949.

Mao considérait l’impérialisme américain comme un « Tigre de papier » (16) :

 

« Aujourd'hui, les Etats-Unis sont puissants, mais à envisager les choses dans un cadre plus large, dans leur ensemble et à longue échéance, du fait qu'ils sont impopulaires, que leur politique est détestée et qu'ils oppriment et exploitent le peuple, "le tigre est voué à la mort".

 

Par conséquent, il n'a rien de terrible, et on peut le mépriser. »

 

Panique à Saïgon - 30 avril 1975 - Explications fraternelles entre "occupants" et "collabos-opposants modérés" lors du sauve-qui-peut. Préfigurant les scènes à venir au Moyen-Orient...

Panique à Saïgon - 30 avril 1975 - Explications fraternelles entre "occupants" et "collabos-opposants modérés" lors du sauve-qui-peut. Préfigurant les scènes à venir au Moyen-Orient...

 

 

 

1.  Jean-Louis Rieupeyrout, Histoire des Apaches – La fantastique épopée du peuple de Géronimo – 1520-1981, Albin Michel, 1987, p. 177.
2.   Pentagon 'Succeeded in Ruining' Lavrov-Kerry Deal on Syria, 20 septembre 2016,
https://sputniknews.com/politics/20160920/1045493789/pentagon-russia-us-deal.html

3.   Entretien avec Roland Dumas sur la crise syrienne et la politique étrangère de la France,
par Observatoire Des Mensonges d’Etat, lundi 24 février 2014,
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/entretien-avec-roland-dumas-sur-la-148405
4.   Report: 360,000 Foreign Nationals from Tens of States Fighting Alongside Terrorists in Syria, Fars News, 9 août 2016,
http://en.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13950519000699
5.   Georges Stanechy, Calife ?... Moi : Archevêque !, 30 septembre 2014,
http://stanechy.over-blog.com/2014/09/calife-moi-archeveque.html
6.   Lire et relire l’ouvrage fondamental écrit par l’universitaire français Olivier Le Cour Grandmaison pour prendre conscience de ce pan de l’Histoire humaine, complètement occulté dans nos enseignements, réflexions et analyses : Coloniser - Exterminer – Sur la guerre et l’Etat Colonial, Fayard, 2004.
7.   Georges Stanechy, Et, Un Tonneau d'Oreilles !... Un !..., 6 septembre 2007,
http://stanechy.over-blog.com/article-12203963.html
8.   Leaked Tapes Reveal Secretary of State John Kerry Still Wants War Against Syria - Des enregistrements révèlent que le Ministre des Affaires Etrangères John Kerry souhaite la guerre contre la Syrie - 1er octobre 2016,
https://sputniknews.com/middleeast/20161001/1045910436/john-kerry-war-syria-assad.html
9.   David Roberts, Nous étions libres comme le vent, De Cochise à Géronimo – Une histoire des Guerres Apaches, Albin Michel, Collection “Terre Indienne”, 1993.
10.   Georges Stanechy, Geronimo…, 8 mai 2011, http://stanechy.over-blog.com/article-geronimo-73423407.html
11.   Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002, p. 592.
12.   Ce chef de guerre ultra-corrompu, malgré l'appui  du colossal arsenal des USA accumulé dans le Pacifique par les USA à l'issue de la 2° guerre mondiale, était l'objet de la détestation du peuple chinois. Vaincu, il a pu s'enfuir sur les bâtiments de l'US Navy avec sa bande, ses milices et "...
tous les trésors artistiques de la Chine ancienne. Ils font aujourd'hui la fierté du musée national de Taïpeh, la capitale de l'île."
https://www.herodote.net/8_decembre_1949-evenement-19491208.php
Qu'on se rassure : la Chine les récupérera lors de la future et inévitable réunification avec Taïwan.
13.   Germany to press US to effectively lift Iran sanctions : Vice chancellor, 3 octobre 2016,
http://www.presstv.ir/Detail/2016/10/03/487449/Iran-Germany-Gabriel-US-sanctions
14.   https://fr.wikipedia.org/wiki/Quasi-guerre
15.   http://penelope.uchicago.edu/Thayer/F/Journals/Revue_Historique/85/2/La_guerre_francoamericaine*.html
16.   http://classiques.chez-alice.fr/mao/imperialismeus.html

 

 

 

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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 14:15

 

 

 

"Le ministre Jacquinot déclarait à la tribune des Nations Unies que l'indépendance, c'est l'indépendance.
Nous nous apercevons aujourd'hui que ce n'est pas vrai.
C'est un piège à cons qu'il nous a tendu."

Daniel Kemajou - 29 octobre 1959. (1)

 

 

 

 

 

Le "niveau de vie" de ce pays devrait être supérieur à celui de la Norvège, avec ses 5,5 millions d'habitants...

 

Producteur de pétrole comme le scandinave, le Gabon atteint, à peine, les 2 millions d'habitants pour une superficie représentant la moitié de celle de la France. (2) De plus, gratifié de fantastiques ressources naturelles que la Norvège, pour rester dans la comparaison, ne détient pas.

Gabon : Jusqu’à Quand le Pillage ?...

"Main Invisible" du Marché ou de la Prédation ?...

 

Richesses dont on a du mal à cerner les contours de leurs colossales amplitudes. Statistiques "incontestables", aux chiffres vérifiés et validés sur fondement de plusieurs sources elles-mêmes "fiables", étant impossibles à obtenir pour ce qui est du commerce extérieur des pays africains dès qu'ils sont vendeurs d'hydrocarbures et de productions minières. Pratique similaire, ne l'oublions pas, dans d'autres pays d'Amérique latine ou d'Asie (Birmanie-Myanmar, Philippines ou Thaïlande, par exemple).

 

Comme pour les statistiques "officielles" du chômage, ou de l'inflation, sous nos latitudes tempérées ; systématiquement "bidonnées", minorées, dans tous les cas "taillées sur mesure" à la demande des gouvernements.

 

C'est ainsi qu'on arrive, sans rire, à affirmer que l'inflation est "voisine de zéro". La chorale de nos "experts en économie" l'affirmant à longueur d'année, la main sur le cœur. En contradiction flagrante avec les constatations, et expérimentations, quotidiennes du porte-monnaie de n'importe quel consommateur, même le plus analphabète en économie... Jusqu'à la baguette de pain, ou le pot de yaourt, dont on diminue le poids pour ne pas augmenter le prix unitaire !...

 

Le Gabon, n'échappe donc pas au "régime statistique" des autres pays africains : une grande partie des produits de son sous-sol  étant "cédée" hors comptabilisations douanières, et autres organismes censés en contrôler les "flux" ; dans le bourdonnement continu, mais discret, des domiciliations bancaires des paradis fiscaux...

 

Tout comme la majeure partie du continent africain, le Gabon est immensément riche de ses ressources naturelles. En tête de liste : les hydrocarbures. Depuis des décennies, le Gabon est considéré comme un des principaux producteurs de pétrole du continent. Mais, les Gabonais, pas plus que les autres non "initiés" aux modes de pompage et circuits spoliateurs, ne connaîtront jamais la somme, ou le détail, de l'exploitation des richesses pétrolières de leur nation...

 

Pas davantage pour ce qui est des autres productions de son sous-sol, minières plus particulièrement. (3) Citons le manganèse dont il est le troisième exportateur mondial après l'Australie et l'Afrique du sud, d'après les "statistiques officielles" !... (4)

 

Ajoutons dans le panier : l'uranium, dont on nous dit que l'exploitation est arrêtée depuis le début des années 2000. La première tonne d'uranium a été extraite en 1961. La COMUF, filiale d'AREVA, exploitant la mine ne faisait bénéficer ses salariés "d’aucune des mesures de protections reconnues nécessaires par la filière nucléaire"... (5) Des centaines meurent, actuellement, de maladies du travail dans l'indifférence... L'exploitation devrait reprendre, sur d'autres sites, d'après les rumeurs...

 

Sans oublier l'or de Bakoumba. Ou encore, le fer des mines de Bélinga dont les réserves sont évaluées à un milliard de tonnes... Et tous ces minerais rares, d'autant plus recherchés par les nouvelles technologies industrielles : le niobium de Lambaréné, le molybdène de Mouila, aux réserves estimées à 100 millions de tonnes. Richesses à ne plus savoir qu'en faire !...

 

Et, il n'y a pas que le sous-sol...

 

Le premier employeur du Gabon est la filière d'exploitation du bois. La forêt recouvre 85% de la superficie du pays, avec des essences de bois précieux très demandées telles que l'okoumé. Le Gabon est un des premiers exploitants forestiers et exportateurs de bois dans le monde. Additionnons à la liste : caoutchouc, café, cacao... Pays aux multiples fleuves, rivières et cours d'eau ; gigantesque château d'eau douce, au potentiel agricole faramineux...

 

Mentionnons une richesse sous-exploitée, car pillée dans le silence complice de ses gouvernants. Cas de beaucoup de pays africains dotés d'une zone côtière : la ressource halieutique.

 

Leurs eaux territoriales sont riches, très riches, en poissons, du fait des courants marins longeant leurs côtes ; qu'ils sont pour le moment incapables de faire respecter par les flottes de pêche européennes et asiatiques (Japon et Corée, surtout), ne serait-ce qu'en exigeant droits de pêche et respect de quotas (imposant le "repos biologique" pour assurer le renouvellement de la ressource). Ou, d'investir dans une flotte de pêche avec la valorisation industrielle et commerciale du produit : conserveries, unités de congélation, etc. Le Gabon, gros consommateur de poissons, n'assure qu'un tiers de sa consommation...

 

"Pauvre Norvège", se dit-on, en comparaison de cet amas de ressources naturelles.

 

Le rapprochement s'effondre brutalement, toutefois, dès que l'on compare les niveaux de vie des deux pays.

 

Même pas 2 millions d'habitants... Et, la majorité de la population du Gabon vit dans la pauvreté... Des études "indépendantes" font état de 83 %...

 

Dans un pays aux infrastructures et services quasi illusoires, hors exploitation des ressources destinées à l'exportation : routes et voies de communication délabrées ou inexistantes, accès à l'eau potable limité à une partie de la population, services de santé et d'éducation déficients, services sociaux défaillants pour des catégories sociales précarisées (personnes âgées, handicapées, notamment), chômage exponentiel sans protection sociale (1/3 de la population), diplômés sans emploi ni perspective d'avenir (la majorité des postes d'encadrement étant squattée par des "expatriés" européens aux salaires et avantages exorbitants), etc.

 

Pourtant nous sommes au royaume du "Libéralisme Economique Absolu", tant célébré et invoqué par nos "charlots-économistes" qui ne cessent d'en prêcher les mérites : "pas de dépenses publiques", pas d'impôts sur les fortunes et hauts revenus, pas d'impôts sur les grandes entreprises exportatrices, pas de droits de douane, privatisation de tous les services publics (entièrement aux mains de groupes privés français) !...  Le rêve pour ces adorateurs de La Main Invisible du Marché dont ils souhaitent l'instauration en France, sous l'appellation de "réformes structurelles". (6)

 

Qu'importe désastres et ravages, économiques et sociaux, qu'on peut recenser partout, en appliquant les mesures préconisées par les dévots du "Libéralisme Débridé" ; le Gabon, par sa catastrophique situation sociale, constituant un aveuglant exemple !...

 

Attention ! Il est, de plus en plus, interdit d'en faire le constat, de le mentionner, de vouloir en discuter, pire : de prétendre le remettre en cause, sous peine de délit de "blasphème" !...  Les économistes de nos nomenklaturas viennent récemment d'en énoncer le principe canonique, de droit divin, dans un livre : "Le négationnisme économique, et comment s'en débarrasser".  (7)

 

Nous voilà sommés par l'Inquisition, contrôlant la circulation des idées et des opinions, de nous taire pour ne pas être déclarés : "hérétiques" !... (8)

 

En fait, le Gabon est la parfaite incarnation de ce que nos oligarchies rêvent d'imposer sur la planète : "tout pour le 1%" ! L'immense richesse nationale du pays spoliée par une infime poignée de clans familiaux de l'ancienne puissance coloniale, adossés aux politiciens maffieux, en cheville avec leurs richissimes "fondés de pouvoir" locaux dissimulés dans les mascarades électorales, n'est que la concrétisation d'un modèle économique ardemment souhaité.

Gabon : Jusqu’à Quand le Pillage ?...

Elections nationales familiales…

 

En ce début du mois de septembre, excédés par cette situation sociale d'une violence extrême par son injustice, les Gabonais viennent de se révolter à l'occasion des résultats des élections présidentielles du samedi 27 août 2016.

 

Toutes les villes du pays ont été touchées par cette flambée de rage ; vite contenue et réprimée par des forces de police, soigneusement entraînées et généreusement équipées par la caste au pouvoir (9). La réélection d'Ali Bongo, fils du précédent président Omar Bongo, la famille Bongo "régnant" sans discontinuer depuis 1967 (un demi siècle...), étant contestée par son "adversaire".

 

Les élections auraient été grossièrement "truquées", au préjudice de son opposant nous enfument nos médias. Mais, s'arrêter à ce niveau d'analyse serait accréditer une possibilité, ou un contexte, d'alternance politique, tout à fait illusoire. Le dit "opposant" d'Ali Bongo, Jean Pïng, n'est autre que son beau-frère ; marié à une des filles d'Omar Bongo, dont il a eu deux filles, et dont il fut un des ministres pendant 18 ans. Ce ne sont pas des élections "nationales", mais bien des élections "familiales".

 

Les Gabonais en ont ras-le-bol de cette farce. Pas de libertés publiques  - d'expression, d'opinion, de réunion, etc. -  à la limite ; ils s'accomoderaient de la dictature de ce "régime familial". Car, ils se fichent de cette mascarade démocratique, souhaitant avant tout, non pas des isoloirs avec des bulletins de vote "bidons", mais des emplois, des services publics, des écoles, des dispensaires et centres de soins, des routes, des logements, de l'eau potable dans les habitations, par une équitable redistribution de la richesse nationale.

 

"Changement de régime" ?... Ils n'y croient pas : les gouvernements de la France ou des pays européens tiennent dans la plus haute considération des "régimes moyenâgeux", et sanguinaires, tels que ceux de l'Arabie Saoudite ou des pays du Golfe. Alors, la famille Bongo et sa sympathique corruption ... (10)

 

"Néocolonialisme" ?... Tout a été dit sur ce fléau qui accable l'Afrique, tout particulièrement. Les anciennes puissances coloniales continuent de gérer les pays dont elles pillent les ressources, via des "marionnettes élues"... Les gouvernements britanniques - j'ai eu l'occasion d'évoquer le cas tragique du Kenya - avec autant de férocité que les gouvernements français. Au Gabon, comme ailleurs. (11)

 

En France, nombreux sont ceux qui se sont élevés contre ces systèmes de corruption et de gabegie institutionnalisés. Sources d'enrichissements personnels scandaleux. Via les caisses de nos partis politiques ; ou directement, dans les poches de nos "capitaines d'industrie" et nos responsables politiques, sous les paradis fiscaux. Et, même militaires : nos forces armées se comportant en milices au service d'intérêts, groupes privés en symbiose avec des dictatures, qui ne sont pas ceux de notre pays.

 

Car, la France aurait tout intérêt, au lieu de piller l'Afrique, à voir se développer dans un partenariat solidaire un espace de prospérité. Aux deux avantages essentiels :

- créer des emplois en fixant les "populations actives" dans ces pays, "l'émigration" n'étant plus la seule opportunité d'avenir ou d'espoir ;

- accroître, par le pouvoir d'achat ainsi généré, de fructueux échanges avec nos entreprises industrielles, commerciales ou de services, non liées aux circuits maffieux de la corruption tels que : ventes d'armes, privatisations/spoliations, monopoles de la distribution (supermarchés) et des concessions (automobiles), gestion des services publics (réseaux d'électricité, d'eau et d'assainissement, de transport maritime et aérien, etc.).

 

Rappelons le travail de René Dumont, dont le célèbre ouvrage "L'Afrique Noire est mal partie", publié en 1962, prévenait déjà des dangers du développement des grandes cultures intensives à l'exportation (café, cacao, coton, thé, etc.), sur les terres accaparées dans la violence et la corruption par les grands groupes internationaux ou les grandes fortunes locales ; au détriment des cultures vivrières, donc du "marché domestique", et des paysans plongés dans les ravages du déracinement et de l'exode rural. (12)

 

Surtout l'oeuvre exceptionnelle de François-Xavier Verschave qui a dénoncé avec tant de force, de talent, et d'abnégation, tous les excès du néocolonialisme en forgeant le fameux concept de "Françafrique". Il est l'auteur, entre autres publications, de deux ouvrages incontournables pour comprendre les rouages de la prédation en Afrique : "La Françafrique - Le plus long scandale de la République" (13) et "Noir Silence" (14). Son action se poursuit grâce à l'association Survie, dont il fut un des membres fondateurs.

 

Jusqu'à quand le pillage ?... Le Gabon, pourra-t-il se défaire de l'emprise de l'oligarchie de l'ancienne puissance coloniale ?...

 

"Avec le temps", comme le chante le poète...

 

Restons lucides : la France, dans un rigoureux système féodal, est elle-même vassalisée aux USA, sa propre caste au pouvoir aux ordres de son suzerain...

 

Cet empilement de contraintes, de verrouillages, ne pourrait se dénouer, ou s'écrouler, qu'à la faveur d'un séisme majeur, d'un choc tectonique comme il en existe en géopolitique. Des "pays-continents" tels que l'Inde ou la Chine n'ont pu éjecter définitivement les puissances coloniales, qui les vampirisaient, qu'à la faveur de leur épuisement dans la dernière guerre mondiale.

 

La libération irréversible de l'Afrique, qui sera le continent-phare du XXII° siècle, aura pour probable déclencheur l'onde de choc d'un embrasement en Mer de Chine ou au Moyen-Orient.

 

Si ce n'est dans les deux...

 

 

 

 

 

1.  Député du Cameroun.
Cité (p. 323) dans un ouvrage collectif, dont je recommande vivement la lecture à tous ceux qui s'intéressent à l'Afrique - à travers les luttes d'indépendance du voisin du Gabon, le Cameroun - son présent, son avenir, sa problématique du développement, ou du pillage imposé par l'ancienne puissance coloniale.
Rigoureusement référencé, documenté, illustré, avec des analyses d'un niveau rare qui n'empêchent pas l'émotion ; ou la colère, quand on pense aux horreurs et aux crimes (toute la palette des "crimes de guerre", entre autres) que la France - des Lumières, de la Démocratie, des Droits de l'Homme, et blabla - a perpétrés, et entretient, sur ce continent. Pour le bénéfice exclusif, dans une hallucinante prédation, d'une poignée de nos oligarques et de leur domesticité, médiatique notamment.
J'aurai l'occasion de revenir sur cet ouvrage fondamental pour déconstruire la colossale désinformation dont nous sommes asphyxiés et les mécanismes de la spoliation coloniale qui ronge l'Afrique.

Publié aux éditions La Découverte en janvier 2016 (742 pages) :

Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsitsa
KAMERUN - Une Guerre Cachée aux Origines de la Françafrique - 1948 -1971

2.   https://www.populationdata.net/pays/gabon/

3.   Ressources naturelles : l'opacité gabonaise - Le Gabon a été exclu de 'l'Initiative Pour la Transparence des Industries Extractives", Survie.org, 10 avril 2013,
http://survie.org/billets-d-afrique/2013/223-avril-2013/article/ressources-naturelles-l-opacite-4439

4.  https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_du_Gabon#Mangan.C3.A8se

5.   Triste Anniversaire, Survie.org, 17 février 2016,
http://survie.org/billets-d-afrique/2016/254-fevrier-2016/article/triste-anniversaire-5080

6.  Exemple récent de la logorrhée incantatoire sur le "trop de dépenses publiques" ou les "réformes structurelles" :
http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-marc-touati-22-banques-centrales-que-faudrait-il-reellement-faire-pour-relancer-la-croissance-1209-856915.html

7.   Pierre Cahuc et Daniel Zylberberg, "Le négationnisme économique et comment s'en débarrasser", Flammarion, Septembre 2016.

8.   Henri Sterdyniak, "Négationnisme économique" : ce pamphlet est ignoble. C'est un appel direct à l'épuration, L'Obs, 10 septembre 2016,
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1558440-negationnisme-economique-ce-pamphlet-est-ignoble-c-est-un-appel-direct-a-l-epuration.html

9.  Gabon : Retour sur le chaos post-électoral dans une ville de province (Lambaréné), France 24, 8 septembre 2016,
http://observers.france24.com/fr/20160908-gabon-lambarene-retour-chaos-post-electoral-province-ali-bongo-jean-ping?ref=tw_i

10.  Thomas Bart, Ali Bongo sur la sellette, Survie.org, 7 janvier 2015,
http://survie.org/billets-d-afrique/2015/242-janvier-2015/article/gabon-ali-bongo-sur-la-sellette-4852

11.  Mawuna Koutonin, France Forces Africa to Pay for Colonialism, BS News, 23 novembre 2015,
http://bsnews.info/france-forces-africa-to-pay-for-colonialism/

12.  René Dumont, L'Afrique Noire est mal partie, première parution 1962, réédité en 2012 aux éditions du Seuil, collection Esprit.
N.B. : Au cours d'un de mes séjours professionnels en Afrique, je fus stupéfait de découvrir que parmi les meilleures et rares terres fertiles du Burkina Faso (ex Haute-Volta) figurait la culture intensive du "haricot vert", expédié par frêt aérien en Europe !... Les marges, pour les petits malins exploitant la filière, étant si considérables que ce légume vendu en "primeur" avait le privilège de voyager en avion...

13.  François-Xavier Verschave, Françafrique - Le plus long scandale de la République, éditions Stock, 1998.

14.  François-Xavier Verschave, Noir Silence, éditions Les Arènes, 2000.

 

 

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27 août 2016 6 27 /08 /août /2016 17:30

 

 

 

« Un pays dont les forces armées ne peuvent survivre qu’en se battant avec l’énergie du désespoir est dit “mortel” pour l’envahisseur . »

Sun Tzu - XI-10-225 (1)

 

 

 

Est-ce le commencement de la fin ?...

 

Du moins de la bataille d’Alep. Le contrôle total de cette ville, par leurs mercenaires, étant un objectif majeur des membres de l’OTAN ; sa perte : inconcevable pour eux.

 

 

Attaquer une Nation qui n’attaque personne  

 

Se ruant depuis la Turquie, encadrées par les forces spéciales de l'OTAN, les milices occidentales avaient pu s’emparer à la suite d'un assaut massif, et par surprise, de tous les "quartiers Est", dès le début de la « guerre civile ».

 

Mais, depuis six ans maintenant, les "quartiers Ouest" résistent aux assauts répétés des « égorgeurs » (2) qui reçoivent leur approvisionnement régulier, en hommes et matériels, de la Turquie frontalière. Malgré les bombardements aveugles auxquels ils se livrent avec leurs mortiers, pour faire plier la population et leurs défenseurs. Ecoles, hôpitaux, marchés, administrations, stations d'épuration, transformateurs électriques, casernes de pompiers, étant leurs cibles privilégiées.

Syrienne d'Alep préparant sa mitrailleuse contre les "égorgeurs de l'OTAN"...

Syrienne d'Alep préparant sa mitrailleuse contre les "égorgeurs de l'OTAN"...

Rappelons-le : la ville d’Alep, siège de la province du même nom, était un fleuron de la Syrie. Depuis des siècles : haut lieu historique, culturel, spirituel, touristique, mais aussi économique. Avant le chaos organisé par l’OTAN,  peuplée de 2 millions d’habitants, Alep était une splendide réussite, dans le pays et au-delà, en termes de dynamisme de développement, avec de très nombreuses usines au matériel ultramoderne.

 

Toutes ces usines, quasiment, ont été démantelées. Tout ce qui était transportable a été expédié par camion en Turquie : machines, équipement électrique, bureautique, etc. Ce qui explique que la destruction et le pillage planifiés d'Alep avait pour premier objectif les quartiers industriels, essentiellement implantés à l’Est de la ville. Le visionnage des vidéos sur les combats dans la zone industrielle démontre le degré d’intensité de la razzia : les locaux industriels sont tous vides !... (3)

Depuis la mi-juillet  2016, un peu plus d’un mois à présent, les forces gouvernementales ont encerclé les "quartiers Est" pour couper l’approvisionnement des mercenaires, déjà fortement perturbé par les bombardements aériens, et faciliter ainsi la reprise de ces quartiers, immeuble par immeuble.

 

L’OTAN ne pouvait ne pas réagir : briser cet encerclement est devenu une priorité.

 

D’où cette partie d’échec entre la CPO (Coalition des Prédateurs Occidentaux) et le gouvernement Syrien avec ses alliés. Son déroulé, avec les derniers évènements à la frontière Turque, est intéressant à suivre…

 

 

Echec et Mat pour les égorgeurs de l'OTAN

 

Résumons les principales séquences, concomitantes ou successives, de cette dantesque confrontation :

 

1.  La CPO devait négocier une trêve afin de reconstituer les stocks d’armes, munitions, renforts, de ses mercenaires. Sur tous les fronts, y compris au sud, via la Jordanie sur les axes Palmyre et Deir-Ezzor. En vue de préparer une puissante contre-attaque sur Alep, ravitailler et renforcer les terroristes, en délivrant les conseillers des forces spéciales de l’OTAN assurant leur encadrement, pris au piège.

2.  Contrairement à des analyses superficielles, s’étonnant de la "naïveté" ou de la "passivité" des Russes notamment, le gouvernement Syrien et ses alliés avaient tout intérêt à implanter cette trêve et la faire durer !... Sachant qu’elle allait être utilisée en ce sens par les stratèges de la cohorte des envahisseurs…

 

Deux raisons évidentes :

i)  Démontrer, sous les vociférations et coups tordus de la propagande occidentale, sa bonne foi et sa volonté d’apaisement dans ce conflit ; tout en ravitaillant les populations civiles otages de cette dramatique situation.
ii)  En bonne tactique : « faire sortir le loup du bois ». Autrement dit : attirer sur le territoire Syrien, en les vidant le plus possible, les « réserves » de la CPO en moyens humains et matériels ;  en transit ou en formation dans ses camps d’entrainement et centres logistiques, en Jordanie et en Turquie. Pour mieux les écraser...

 

3.  "Trêve acceptée" ne signifiait pas "inaction", du côté du gouvernement Syrien et de ses alliés. Au contraire, elle a été l’occasion de redoubler d’efforts. Comme la partie adverse : reconstituer les effectifs et les moyens matériels.

 

Surtout, établir une cartographie précise, méticuleuse, grâce aux puissants outils du renseignement de l’armée russe, de l’implantation des centres de stockage, dépôts de munitions, postes de commandement, nouveaux véhicules et engins blindés, nouveaux effectifs, opérée durant la trêve, par la CPO. Sur l’ensemble du territoire Syrien.

 

Outre le travail des satellites d’observation, et drones, est intervenu le nouvel avion russe de reconnaissance radiotechnique et optoélectronique, époustouflante démonstration de maîtrise technologique : le Tu-214R.

Capable, entre autres performances, de repérer les caches et bunkers souterrains, avec dimensions et profondeurs ; et des cibles au sol situées latéralement par rapport à la trajectoire de vol jusqu’à 400 km de distance… (4)

La dernière "merveille" technologique russe en Syrie : le TU 214R

La dernière "merveille" technologique russe en Syrie : le TU 214R

4.  Identifier le mode opératoire de la contre-attaque de la CPO pour briser l’encerclement de ses mercenaires à Alep.

Les écoutes et décryptages ont été fondamentaux pour repérer les centres de commandement et de coordination, connaître les axes d’attaques et de diversion.

 

Stratégie classique : la CPO avait prévu de disperser, ou fragmenter, les forces armées syriennes avec leur aviation de soutien et de bombardement en l’obligeant à réagir à deux fortes attaques de diversion lancées dans le sud et l'est du pays. L’une, vers Palmyre (récemment libérée de l’occupation terroriste) ; l’autre, vers la ville de Deir Ezzor (défendue avec héroïsme par les troupes gouvernementales encerclées depuis de nombreux mois  par les mercenaires). Effectifs, matériels et munitions, provenant de Jordanie.


Il était impératif d’agir le plus vite possible, avant le déclenchement de ces attaques subsidiaires, pour concentrer l’essentiel des moyens sur Alep et ses environs. La Russie, en collaboration avec l’Iran, opta pour une opération « coup de poing », envoyant ses bombardiers lourds neutraliser les moyens humains et matériels destinés à ces attaques de diversion.

 

L’utilisation de la base aérienne de Hamadan, en Iran, permit de multiplier les rotations du fait de sa proximité de la Syrie (700 km au lieu de plus de 2000 km…), d’augmenter la charge de bombes (par allègement du carburant), de 4-5 tonnes par avion à 15-20 tonnes suivant le type de bombes. Ont été employées les plus puissantes, en capacité de pénétration et de déflagration, pour détruire les infrastructures souterraines.

 

Opération réussie : en une semaine, sous l’effet de ce colossal "coup de marteau", les attaques de diversion ont été écrasées dans l’œuf !…

5.  Préparer "l’accueil de l’attaque" sur Alep planifiée par les "troupes fraîches" des mercenaires, venant secourir leurs collègues encerclés... Plus de 10.000.

 

La meilleure tactique et d’en anticiper l’axe principal en l’offrant à l’envahisseur… Pour canaliser "la horde des égorgeurs", les Syriens et leurs alliés ont ainsi tendu un piège dans lequel la CPO a foncé tête baissée : ils ont dégarni d’immenses terrains militaires (Académie de l’Air, Ecole d’artillerie, etc.), en simulant une faible défense de ces installations. L’objectif étant, par cet "effet aspirateur", de concentrer les terroristes dans des zones non habitées par des civils.

 

L’atout des forces gouvernementales syriennes est d’avoir, en face d’elles, des mercenaires d'un médiocre niveau :

i)  Faible niveau d'encadrement, beaucoup de chefs mercenaires ont été tués ou blessés au combat. Notamment les meilleurs, ex-officiers des régiments d'élite de la Garde Républicaine de Saddam Hussein libérés des prisons US en Irak, contre leur engagement dans les milices du "Califat OTANesque". (5) La "guerre d’usure" est valable dans les deux sens…

 

ii)  Faible niveau de ces nouvelles recrues, en termes de formation, trop hâtive pour des éléments au QI insignifiant, de potentiel et d’expérience. A part jouer les Rambo en tirant n’importe où et n’importe comment (énorme gaspillage en munitions…). Ce qui n’enlève rien de leur pouvoir de nuisance et volonté mortifère…

 

iii)  Faible niveau de motivation : étrangères à la Syrie, ces nouvelles recrues ne se battent pour aucune cause si ce n’est, comme tout mercenaire, pour une poignée de dollars. S’ils en sortent vivants...

Connaissant aujourd'hui, contrairement à leurs prédécesseurs dans l'invasion de la Syrie, l'engagement aussi implacable que ravageur des forces aériennes Russes, en soutien des forces armées du gouvernement légitime.

Autant dire que leur niveau d'enthousiasme et de courage combatifs est proportionnel à l'absorption quotidienne de leur pilule de « captagon ». (6)

 

Des vidéos, teintées d'humour malgré le tragique, circulent sur le Net, illustrant leur style "cow-boy de saloon"…

Exemple :

Les mercenaires de l'OTAN sous "captagon" (nom commercial de l'amphétamine : "fénéthylline")

6.   Le piège a parfaitement fonctionné. Les nouveaux matériels (véhicules blindés ou véhicules légers équipés de canons à tir rapide), munitions et provisions (10.000 mercenaires à nourrir quotidiennement...), entreposés pendant la trêve dans des dépôts et centres de regroupement, dans la province d'Alep, ont été pulvérisés par les bombardements de l’aviation  russe et syrienne. Y compris les postes de commandement et de communication.

Tous les convois vers Alep ont été écrasés sous les bombes, ou réduits à l’état de ferraille (certains par d’audacieuses actions de commandos syriens sur les arrières de l’ennemi).

Tous les accès, d’entrée ou de sortie, sur Alep sont verrouillés par l’armée syrienne.

 

La colonne vertébrale des milices de la CPO est brisée : matériellement et psychologiquement. L’opération "dératisation" des quartiers infestés par les terroristes a commencé, implacablement. Même la nuit, les miliciens ne peuvent dormir. L’armée syrienne déployant ses tireurs d’élite, au matériel sophistiqué (ils dorment à l’arrière durant la journée) avec appareils de visée nocturne, prenant le relais des combattants de jour : 24h/24 -7j/7…

 

Les égorgeurs de l’OTAN sont "Echec et Mat".

7.  A Genève, face à la Russie, la CPO est en panique. Son représentant, Kerry, dans ses petits souliers

Préoccupée moins par le sort de la piétaille qui lui sert de chair à canon que pour sauver les officiers des forces spéciales des membres de l’OTAN pris au piège dans Alep.

 

N’ayant plus de "réserve immédiate", elle jette dans la bataille les miliciens les mieux équipés, encadrés et expérimentés proches d’Alep, positionnés sur la frontière turque, notamment à Jarablus et ses environs.

 

D’où ce montage, dans un mouvement tactique dit du « roque » pour rester dans la métaphore du jeu d’échecs, avec les Turcs. Chassant, sans combat, les milices de Daesh de Jarablus et ses environs, pour y substituer des recrues en cours de formation en Turquie sous le label FSA (Armée Syrienne Libre…). Les Turcs en profitant pour limiter les ambitions territoriales kurdes en Syrie, pour ne pas faire tache d’huile sur son propre territoire.
 

Trois points à retenir de l’évolution en cours :

 

i)   Les contingents de Daesh se font laminer à l’approche d’Alep. C’est donc peine perdue pour la CPO qui ne peut faire basculer le rapport de force : « game over »…

 

ii)  Comme dans toute bonne négociation, Russes et Iraniens actuellement les meilleurs diplomates connaissent et appliquent ce principe, il convient de "sauver la face" de l’adversaire pour mieux l’apaiser. En laissant, plus particulièrement, les conseillers de l’OTAN (dont des français) être discrètement exfiltrés.

 

iii)  Les Turcs ne vont pas bouger de la zone frontalière, et, inéluctablement, retourneront dans leurs casernes.

Le moindre de leurs mouvements, en direction d’Alep, serait la porte ouverte à un élargissement d’une ampleur considérable du conflit : en 48h ils se retrouveraient face à des régiments d’élite des forces iraniennes. L’Iran sait que si la Syrie s’effondre, ce sera son tour prochain d’être attaqué…

8.  Suite et fin …
 

Le processus de résolution du chaos, instauré en Syrie par les Occidentaux, est en marche. Il connaîtra probablement d’autres soubresauts, mais il est irréversible. Trois vecteurs en sont porteurs :

 

i)   Accélération de l’émergence d’un monde multipolaire

 

Une certitude : le monde multipolaire, souhaité par tous les pays de la planète, émerge progressivement, trop lentement peut-être, mais avec force. La mainmise des Occidentaux sur le Moyen-Orient, son pillage des ressources énergétiques de la région, le niveau hallucinant de violences qu’ils lui infligent dans la bonne conscience hypocrite de l’instauration de la "Démocratie et des Droits de l’Homme", ne sont plus tolérables.

 

C’est inadmissible. Et, tout sera fait pour y mettre un terme.

 

Certes, les Occidentaux vont s’efforcer, s’acharner, pour prolonger le chaos en Syrie, même s’ils savent qu’ils n’ont plus la maîtrise de la situation comme, encore pour quelques temps, en Lybie, en Afghanistan ou en Somalie.

 

Apparemment, l’oligarchie militaro-industrielle des USA ne se souvient pas du Vietnam, et de la pathétique fuite des forces d'occupation américaines avec leurs collabos, lors de la chute de Saigon, le 30 avril 1975... Si Hillary Clinton devient président des USA, il est à prévoir une montée en tension paroxystique. La Syrie et ses alliés s’y préparent. : "les hurlements du vent ne font pas trembler la montagne", comme disent nos amis Chinois.

 

Signe fort : la Chine vient de signer des accords de coopération avec les forces armées syriennes. Dans un premier temps, pour contribuer à la formation et l’équipement, compte tenu de l’urgence et l’immensité des besoins, dans le domaine médical et des soins spécialisés pour les dizaines de milliers de blessés, handicapés et traumatisés. Notre presse de la propagande s’en étrangle de dépit ridicule (« …l’armée pro-Assad… »). (7)

 

 

ii)  Naufrage du fanatisme néocolonial

 

Hors les frontières de leurs propres pays, les Occidentaux se croient exonérés des règles du Droit International (même embryonnaire), de la Justice et de l’Ethique. Ce culte de l’irresponsabilité et de la sauvagerie bien pensantes trouve inexorablement ses limites. Même si, actuellement,  les nomenklaturas en Occident, corsetées dans leur "habitus" raciste, n’en acceptent pas l’évidence.

 

Le Moyen-Orient vit ce que des pays comme la Chine ont subi pendant des décennies : un climat de guerre civile artificiellement entretenu par les « grandes puissances » du moment, avec leurs "seigneurs de la guerre", leurs milices, leurs trafiquants d’armes, aussi corrompus que sanguinaires. Chacune instrumentalisant sa marionnette, au gré des alliances fugitives forgées dans les fourberies opportunistes.

 

Mais tôt ou tard, les prédateurs occidentaux devront quitter la région. Pour n’y revenir que dans un "rapport d’égal à égal".

 

 

iii)  Renaissance annoncée

 

Hormis les satrapies vermoules du Golfe Persique, à l’exemple des autres pays du Moyen-Orient, plus que d’autres certainement, la Syrie est en ruine.  

Comme l’était la Chine en 1949, après un siècle de chaos entretenu par l’Occident, quand elle a pu enfin réaliser son union et s’ériger en république indépendante.

Comme l’était le Vietnam, au lendemain de 30 ans de luttes anticoloniales.

 

Magnifique exemple de résistance, la Syrie représente pour la région, au-delà de la bataille d’Alep, le Stalingrad sur lequel se brise la voracité prédatrice de l’Occident. En cendres, mais elle renaîtra de ses cendres encore plus forte et plus belle qu’elle ne l’a été.

 

Son peuple, dans toutes ses composantes ethniques et religieuses, solidaire, uni ; autour de son président et de son épouse, plus populaires que jamais, incarnant le courage inébranlable et la sereine dignité de la Nation Syrienne.

Madame Asmaa Assad recevant mères et épouses des militaires tués au combat

Madame Asmaa Assad recevant mères et épouses des militaires tués au combat

 

 

 

1.   Cf. : Sun Tzu, “L’Art de la Guerre”, préface et introduction par Samuel Griffith, éditions Flammarion, Collection Champs-essais, 2008.
Le chiffre romain s’applique au chapitre, le chiffre suivant au paragraphe, le dernier à la page.
2.   Georges Stanechy, Syrie : Panique chez les Egorgeurs de l’OTAN, 12 octobre 2015,
http://stanechy.over-blog.com/2015/10/syrie-panique-chez-les-egorgeurs-de-l-otan.html
3.   Exemple : Syria : S.A.A Storming In Two Factories In Aleppo Industrial Area (Les Forces Armées Syriennes à l’assaut de deux usines dans la zone industrielle d’Alep), 12 juillet 2016, YouTube,
https://www.youtube.com/watch?v=v4CrA4G0Ids
4.   Les USA redoutent le nouvel avion russe TU-214R en Syrie, 18 février 2016,
https://fr.sputniknews.com/international/201602181021871183-usa-avion-russe-syrie/
5.   Georges Stanechy, Calife ?... Moi : Archevêque !, 30 septembre 2014,
http://stanechy.over-blog.com/2014/09/calife-moi-archeveque.html
6.  Lise Loumé, Qu’est-ce que le captagon, la drogue des djihadistes ?, Science et Avenir - Santé, 17 novembre 2015,
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/20151116.OBS9569/qu-est-ce-que-le-captagon-la-drogue-des-djihadistes.html
7.  Syrie : la Chine va former l'armée pro-Assad, Le Figaro, 25 août 2016,
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/08/25/97001-20160825FILWWW00142-syrie-la-chine-va-former-des-membres-de-l-armee.php



 

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3 août 2016 3 03 /08 /août /2016 21:30

 

 

"Ce qui fait dire et qui demeure sous-jacent au discours est tout aussi indispensable à l'interprétation des faits observés que ce qui est dit." 

Henri Laborit (1)
 

 

 

 

Mieux que les JO de Rio : la course à la présidence de Donald et Hillary !... A présent, candidats officiels des deux partis dominants, le départ vient d’être donné. Arrivée prévue : début novembre prochain.

 


Féroce compétition

 

Entre fausses promesses, invectives, coups bas (2) et autres calomnies réciproques, il ne faut pas s’attendre à un niveau de débats et de réflexions permettant d’entrevoir ce qui attend en premier lieu le peuple américain et, en second, le reste de la planète.

Donald vs Hillary : L’Enjeu Souterrain…

Quelle différence entre les deux, quant au programme électoral de ces membres éminents de la richissime oligarchie dite du "1 %" ?...

 

Dans le domaine économique et social : infime. Quasi inexistante.

 

En fait, c’est leur dernière préoccupation, malgré la paupérisation continue de la majorité de la population (3). Si ce n’est d’endormir l’opinion publique, comme nos dirigeants en Europe pour se faire élire, avec "l'engagement" ou le "serment" d'aller chercher la croissance "avec les dents", de "créer des milliers d'emplois". Où, quand , comment ?...

 

Loin du New Deal de Franklin Roosevelt qui, pour lutter contre les ravages de la Grande Dépression, mit en œuvre, entre 1933 et 1938, d’innnovantes et courageuses réformes pour lutter contre la pauvreté, le chômage, les millions de faillites des petites et moyennes entreprises, la misère des agriculteurs et ouvriers agricoles. Y compris ces européens venus pour trouver le paradis, jusqu'en Californie, survivant dans le cauchemar de la malnutrition et du dénuement...

Le "rêve" américain...

Le "rêve" américain...

Les grands auteurs américains de l’époque dénoncèrent dans de bouleversants romans ou pièces de théâtre, souvent repris au cinéma, ces drames et aliénations sociales broyant la vie et la dignité d’êtres humains vivant dans une des sociétés les plus riches de la planète. Dont les plus connus, sur les étagères de nos bibliothèques : John Steinbeck (Les Raisins de la Colère, Des Souris et des Hommes), Erskine Caldwell (Le Petit Arpent du Bon Dieu, La Route du Tabac), John Dos Passos (lire ou relire sa trilogie "USA" écrite entre 1933 et 1936, dénonçant les assassinats et tortures, avec émasculation, des leaders ou syndicalistes ouvriers ou agricoles par les milices patronales…), etc.

 

Cette sinistre décennie marquée par le Krach Boursier de 1929, ouvrit la voie à  une refonte du système bancaire et financier, afin de juguler les manoeuvres prédatrices de ce milieu mafieux par essence et destination… Régulation d'un système méthodiquement "détricotée" au fil des ans depuis, pour arriver à l'arnaque colossale de 2008...

 

Impensable à notre époque, où City et Wall Street régentent nos sociétés !...

 

Reste la politique extérieure, ou de "domination impériale". De fugitives "nuances" semblent apparaître entre les deux compétiteurs…

 

La Reine du Chaos (4), on le sait, ne rêve que plaies et bosses dans une hystérique promotion de la "démocratie" et des "droits de l'Homme", sous forme de massacres, bombardements et destructions de pays entiers. Précédés, accompagnés ou suivis de cascades de "sanctions". Son unique langage vis-à-vis des autres nations qui n’auront qu’à s’agenouiller devant la puissance de droit divin que représentent à ses yeux, et ceux de ses sponsors, les USA ; s'ils ne veulent pas vivre dans le Chaos…

 

Moins guerrier dans ses propos, en dépit du racisme assumé de son appartenance à la caste dominante, face à la paranoïa sanguinaire de sa concurrente, Donald Trump passerait presque pour un pacifiste.

 

Restons lucides : nous sommes aux antipodes de Gandhi !...

 

Cette différence de tonalité dans les discours de politique étrangère ne représente aucunement l’amorce d’une prise de conscience, par la coterie au pouvoir, de l’impérieuse nécessité d’entretenir un climat de paix et de confiance mutuelle entre nations pour s’atteler ensemble aux enjeux, problèmes de développement, mais aussi de préservation, pour ne pas dire de survie, de notre planète.

 

Ce nest que le lointain écho d’une lutte acharnée, impitoyable, souterraine, invisible aux yeux de l’électorat, entre deux groupes de pression, deux lobbies… Un combat de Titans !... Convoitant "le pouvoir" ?... L’expression, simpliste, est vide de sens. Quel "pouvoir" ?...

 


"It’s just Business"…

 

Dissimulés derrière le rideau de fumée du "Libéralisme Economique", activé par  les prêcheurs  ou théoriciens de la miraculeuse et irremplaçable Economie de Marché ne cessant de préconiser la régression de l’Etat à un simple rôle de police dans nos sociétés humaines, deux groupes de pression se livrent une guerre implacable pour s’emparer des : "Marchés Publics" !

 

Source d'enrichissement vertigneux et fulgurant des membres de l'oligarchie. Davantage que la prétendue liberté d'entreprendre dans la pseudo "libre concurrence", la spoliation économique des nations asservies et colonisées, ou encore, la spéculation sur fond de "délits d’initiés" impunis et permanents.

 

L’Etat, par l’octroi de ses marchés, est la vache à lait du 1% oligarchique. Dans le silence des paradis fiscaux…

 

Comme toute oligarchie, celle des USA est fractionnée en clans rivaux, se déchiquetant pour avoir la plus grande part du gâteau. Empoignade acharnée, brutale, vicieuse, de deux « hordes »…

 

La première, la plus connue et la plus puissante ou dominante actuellement, est représentée par Hillary, candidate du parti Démocrate :  le complexe militaro-industriel, dont le président des USA Eisenhower avait annoncé les dangers pour le pays, dans son célèbre discours de fin de mandat du 17 janvier 1961. Inquiétude prémonitoire :
« Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l'acquisition d'une influence illégitime, qu'elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le risque d'un développement désastreux d'un pouvoir usurpé existe et persistera. » (5) 

 

Depuis plusieurs décennies, un demi-siècle déjà, adossé aux multinationales et établissements financiers de Wall Street, formatant l’opinion publique avec son colossal appareil de propagande « médiatique » des grandes chaînes TV-radios-cinémas, groupes de presse et d’édition, il s’arroge, effectivement, l’essentiel des « Marchés Publics ».

La "Horde Militaro-Industrielle" ou le Fascisme Messianique des USA

Marchés et contrats liés à la « Défense Nationale », dans des simulacres d’appels d’offres, sans contrôle des marges, avec des budgets en dépassements illimités, et des délais jamais respectés.

 

Tel le programme de l’avion furtif F-35, « l’avion de chasse le plus cher de l’histoire militaire » (US $ 200 millions pièce !...) célèbre, avant sa sortie difficile en 2016, pour ses retards de mise au point et ses médiocres performances. (6) Ou encore,  le porte-avions géant Gerald Ford qui a accumulé de multiples différés de livraison (prévue en 2011 et incertaine en 2016…) atteignant le prix record de 15 milliards de dollars l’unité… (7)

 

Chaque année ce sont plus de mille milliards de dollars jetés tous azimuts dans des puits sans fond : plans et achats d'armement, expéditions militaires, au service des pétroliers et de leurs satellites (chimie, pharmacie, etc.). Pour le plus grand profit d’un cénacle de privilégiés parmi les plus corrompus du monde.

 

Chez les Républicains, "le complexe militaro-industriel" avait joué la carte Ted Cruz. Un « déjanté », fou furieux tout aussi paranoïaque que La Reine du Chaos, qui passe son temps au Congrès à concocter des "sanctions" et échaffauder les "plans de bombardements" de toute une série de pays : quand ce n’est pas contre l’Iran, c’est contre la Russie ou la Chine, ou encore le Vénézuela ou la Bolivie…

 

Mais Ted Cruz a été balayé par Donald Trump. D’entrée de jeu, la "horde militaro-industrielle" perd 50% de sa mise !... D’où sa rage pour faire plier et éliminer Donald Trump.

 

Elle a raison de s’inquiéter : Donald Trump ne partage pas les intérêts de ce gang. C’est un des rois du béton, un milliardaire de la construction d’ensembles immobiliers et de génie civil, qui représente ceux d’un secteur d’activité oublié par l’Etat fédéral : le BTP. Qui ne ramasse que les miettes du gâteau des Marchés Publics goulûment avalés annuellement, sous son nez, par la maffia militaro-industrielle.

 

C’est un ras-le-bol massif qui s’exprime dans ses discours : dénonçant l’argent gaspillé dans des aventures, guerres, occupations, et gesticulations militaires sans fins ni résultats. Ce n’est pas l’expression d’un souhait de "Paix Mondialisée" : désirs irrépressibles d’embrassades avec les Russes, d’accolades ferventes avec les Chinois ?... Pas davantage, l’éruption spontanée d’une éthique de la « zénitude » :  préparer des lendemains qui chantent pour les humains, les bébés phoques et les petits oiseaux ?…

 

Ce serait se tromper de contexte.

 

Tout simplement : c’est la colère du portefeuille. La révolte du Business ; du moins celui laissé sur le bas-côté de la prospérité et du profit facile.

 

Stigmatisant ainsi la construction et l'entretien permanent de plus de 800 bases US dans des pays étrangers ; alors qu’aux USA les infrastructures (ports, digues, routes, ponts, barrages, etc.) , écoles et hôpitaux publics, sont dans un état de délabrement avancé. Donald Trump n’a cessé de citer les rapports alarmants des spécialistes faisant état de la dangerosité de 60% des ponts du pays, en raison de leur manque d’entretien, de réfection ou de rénovation…

 

Ce sont des centaines d’entreprises de BTP, certaines rayonnant sur plusieurs Etats, avec des dizaines de milliers de sous-traitants aux centaines de milliers d’emplois (aux qualifications nettement supérieures à celles des "serveurs temporaires" des fast foods dont le recrutement fausse les statistiques du chômage US) qui se retrouvent les carnets de commande à moitié, ou aux 3/4, vides et sans perspectives.

 

Avec de nombreuses banques régionales en sous-activité, qui d’ordinaire alimentent en crédits ces entreprises et les  populations locales, excédées de voir leur Business stagner ; quand il ne se fait pas racketter par les requins de Wall Street et leurs spéculations financières induisant des crises récurrentes.

 

Cette exaspération est largement soutenue par une presse régionale très bien implantée, moins connue que les grands médias de New York ou Washington, dont l’impact est démultiplié par de nombreuses stations locales de TV-radios indépendantes.

 

Donald Trump incarne, malgré lui, un courant qui le dépasse : la "horde militaro-industrielle" est allée trop loin dans sa spoliation de la richesse nationale.

 

Qui va l’emporter dans cette lutte ?... L’équipe Hillary ou  l’équipe Donald ?... Plus passionant à suivre que les JO !...

 

C’est "l’Argent" qui mène le monde chante Liza Minelli dans son célèbre et délirant duo avec Joel Grey, dans le film Cabaret de Bob Fosse : « Money, money, money… » (8)

 

Si pour un fois, une fois seulement, l’argent pouvait ouvrir la voie à La Paix…

 

 

 

 

  1. Eloge de la fuite, Henri Laborit, p. 69, http://www.telecharger-ebook-gratuit.com/livres/43290-henri-laborit-eloge-de-la-fuite.html
  2. Nouvelle photo de Mélania Trump nue publiée, Le Figaro, 1er août 2016,
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/08/01/97001-20160801FILWWW00079-nouvelle-photo-de-melania-trump-nue-publiee.php
  3. L’état réel des USA en une seule image, Wikistrike, 18 septembre 2015,
    http://www.wikistrike.com/2015/09/l-etat-reel-des-usa-en-1-seule-image.html
  4. Hillary Clinton - La Reine du Chaos, livre de Diana Johnstone, traduit en français et publié aux éditions Delga, 2016, http://editionsdelga.fr/portfolio/diana-johnstone/
  5. https://en.wikisource.org/wiki/Eisenhower%27s_farewell_address_(press_copy)
  6. L’avion de chasse F-35 multiplie les déboires, Les Echos, 4 février 2016,
    http://www.lesechos.fr/04/02/2016/lesechos.fr/021672086086_l-avion-de-chasse-f-35-multiplie-les-deboires.htm
  7. Les nouveaux porte-avions de l’US Navy sous le feu des critiques, Duncan Macrae, Air&Cosmos, 9 mars 2015, http://www.air-cosmos.com/les-nouveaux-porte-avions-de-l-us-navy-sous-le-feu-des-critiques-29946
  8. Film de 1973 aux 8 Oscars : mise en scène, actrice principale, second rôle masculin, décors, photographie, montage, son et musique.
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20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 17:00

 

 

« Toutes les idées, idéologies, concepts, sentiments, automatismes culturels qui, animant un individu, l'arrêtent sur le chemin qui le mène à l'espèce et le sécurisent par une appartenance à un groupe social, relèvent de la préhistoire de l'espèce humaine. »
Henri Laborit  (1)

 

 

 

A ne rien y comprendre !...

 

Dépassant Poutine dans l'exécration, le dernier épouvantail médiatique à la mode, aux Etats-Unis : Donald Trump

 

Blanc bonnet...

 

Ce milliardaire, sans mandat de député ou de sénateur, ni fonction passée ou présente dans un parti ou un gouvernement, s’est porté candidat aux élections primaires pour obtenir l’investiture du "Parti Républicain" dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de son pays.

 

D’après les sondages, il serait actuellement le candidat le mieux placé à la fois dans les primaires et même pour l’élection finale. Face à la candidate du "Parti Démocrate" : Hillary Clinton. (2)

Donald Trump : Notre Président…

Pourtant : "Blanc bonnet – Bonnet blanc"… Choix difficile, peut-être : entre Peste et Choléra… Mais, telle est la finalité d’un système de cooptation oligarchique où s’affrontent des milliardaires, ou des clans de milliardaires, pour gérer les intérêts de la "Caste des 1%" dont ils sont les membres actifs…

 

So what ?... Et, alors ?...

 

L’acharnement hystérique, dont il est l’objet dans les grands médias et dans tous les cercles de pouvoirs, officiels et occultes de son pays, est plus que surprenant.

 

Jusqu’aux dirigeants de son propre parti qui se mobilisent contre lui, le présentant en danger mortel pour "la radieuse et incomparable démocratie" nord-américaine. Des généraux et des "experts en sécurité nationale", membres de son parti, ont même diffusé une "lettre ouverte" pour s’offusquer de sa candidature... (3)

GOP (Grand Old Party) : surnom du Parti Républicain dont l'emblème est l'éléphant... Jetant son candidat le mieux placé, pour la prochaine présidentielle, dans un ravin... Et, Donald Trump de s'exclamer : "Mais, qu'est-ce que j'ai dit ?..."

GOP (Grand Old Party) : surnom du Parti Républicain dont l'emblème est l'éléphant... Jetant son candidat le mieux placé, pour la prochaine présidentielle, dans un ravin... Et, Donald Trump de s'exclamer : "Mais, qu'est-ce que j'ai dit ?..."

Un niveau de violence extrême vient d’être franchi avec des commandos, visiblement bien organisés et en cheville avec les médias, provoquant des bagarres lors des réunions électorales, imposant l’annulation de plusieurs d’entre elles ; notamment à Chicago.

 

La diabolisation a atteint son paroxysme : on a sorti Hitler, et même Mussolini, du placard à balais de l’Histoire, pour le comparer à ces figures dantesques !… Avec, évidemment, des blogs et sites "nazis", créés pour la circonstance, qui ne cessent de l’encenser afin d’entretenir la panique par cette assimilation "satanique"…

Donald Trump : Notre Président…

Il est raciste, islamophobe, « suprématiste de la race blanche » ?... Rien de nouveau sous le soleil. Aucun projet politique, aucune carrière dans la haute administration ou le gouvernement du pays, ne peuvent se concevoir sans souscrire à cette doxa.

 

Seule différence par rapport à ses concurrents, opposants ou détracteurs politiques, tous partis confondus, lui n’a pas encore du sang sur les mains : il n'a ni voté, ni ordonné, de bombardements de populations sans défense, ni détruit ou réduit en cendres de pays qui ne livraient pas une guerre au sien, ni commandité d’assassinat par drones ou tueurs patentés, ni approuvé l’organisation ou le maintien de centres de tortures et autres crimes contre l’humanité, dont ils sont de fervent adeptes…

 

En quoi est-il pire qu’un Ted Cruz, son rival le plus acharné dans les primaires du Parti Républicain ?  Ce sénateur du Texas, membre du clan "Bush", évangéliste fanatique aux déclamations bibliques hallucinées à chacune de ses réunions électorales…  

 

Lié à l’industrie du pétrole, par son père qui possédait une florissante entreprise spécialisée dans les recherches sismiques d’hydrocarbures ; à la finance affairiste et spéculatrice par son épouse, membre du clan Bush tout comme lui, gestionnaire de fortunes chez Goldmann Sachs (actuellement, en congé sans solde pour suivre son mari dans sa campagne électorale) après être passée par Merrill Lynch… (4)

 

Quant à Hillary Clinton, belliciste obsessionnelle, "La Reine du Chaos" pour reprendre le titre du livre de Diana Johnstone, tout a été dit sur cette virago… (5)

 

Où est la différence ?...

En fait, j'aime mes adversaires. Ils me font sentir "éligible"...

En fait, j'aime mes adversaires. Ils me font sentir "éligible"...

Oligarques et "Pères Prédateurs"

 

Donald Trump, milliardaire de l’immobilier au flamboyant brushing, flanqué de son épouse top model, archétype de "la réussite à l’américaine",  incarnerait-il le bouc émissaire de "la Mauvaise Conscience" de la nomenklatura US ?... Repue de spoliations à l’encontre de ses propres concitoyens, et de dévastations prédatrices  aux dépens de multiples nations sur des continents entiers ?...

 

Impensable.

 

Non du fait du niveau de cynisme de la caste au pouvoir, l'enfermant hermétiquement dans sa mégalomanie, mais des racines mêmes de cette prétendue démocratie…

 

Depuis l’origine, le système politique des Etats-Unis a été méthodiquement architecturé en régime géré par les riches, "dans l’intérêt exclusif des riches". Ce qu’on dénomme, avec pudeur, une ploutocratie en termes de "sciences politiques".

 

C’est une mafia de richissimes colons britanniques qui a fondé les Etats-Unis. L’Histoire, ou la propagande, les ont sacralisés en Pères Fondateurs (Founding Fathers). En réalité, ils devraient être qualifiés de "Pères Prédateurs"… Tous milliardaires, par la naissance, le sens des affaires, le commerce international, le traficotage d’avocats et de financiers jonglant avec les délits d’initiés de l’époque pour s’enrichir au plus vite et de manière exponentielle.

 

Entre autres… Benjamin Franklin a démarré sa fortune dans la presse et l’édition. John Langdon était le propriétaire d’une impressionnante flotte de bateaux de commerce rayonnant sur plusieurs continents. John Dickinson, à la colossale fortune, était le plus riche propriétaire terrien de Pennsylvanie…

 

Les plus célèbres de ces "fondateurs" étaient, en effet, propriétaires d’immenses plantations aux centaines d’esclaves, notamment de tabac et de coton, tels George Washington ou Thomas Jefferson. George Washington trouve même l’occasion d’élargir son gigantesque patrimoine en épousant une riche veuve, Martha Dandridge Custis, qui lui apporta dans sa corbeille de mariée de vastes plantations de Virginie et environ 300 esclaves.

 

Outre une énergie motrice quasi-gratuite, l’esclavage présentait, aussi, de confortables aspects "ludiques", ne disons pas "lubriques", pour ces grands propriétaires…

 

George Washington eut un fils d’une de ses esclaves, au joli nom de Vénus, appelé West Ford. Mais, les descendants n’ont pas pu faire procéder à une recherche ADN : pas touche au Totem… (6) Moins divinisé, Thomas Jefferson y eut droit. Les analyses ADN ont prouvé que ses amours avec la belle esclave Sally Hemings, avait bien donné naissance à un fils : Eston Hemings. Piteusement, ce fervent dévot de la Déclaration des Droits de l'Homme n'a même pas eu les cojones d'affranchir la mère et son fils avant sa mort...

 

Les tonitruantes et glapissantes féministes nord-américaines, curieusement, restent "bouche cousue" sur ce qu’elles qualifieraient "d’esclavage sexuel", sous d’autres latitudes ou d’autres époques… Blaise Pascal le disait : Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà… (7)

 

Sans se vouloir l’avocat du diable, en quoi Donald Trump est-il pire que cette engeance ?...

L'auto-sabotage du Parti Républicain...

L'auto-sabotage du Parti Républicain...

Ces "Pères Prédateurs" qui ont fondé, formaté, les institutions des Etats-Unis à leur profit. Et, en conséquence, l’inconscient collectif de cette colonisation européenne s’érigeant en nation nouvelle.

 

Sur fondement de la Liberté et des Droits de l’Homme ?...  

 

Seuls les imbéciles peuvent croire à cette légende, forgée par une propagande permanente. Prétexte, habillage rhétorique, hypocrite, d’une prédation. Travestissant un régime fondé sur un principe simple : "La Loi du Plus Fort". Jusqu’aux conséquences les plus extrêmes.

 

Le point de départ a été une "fronde fiscale" contre la "mère-patrie", ou la métropole… Ces richissimes colons souhaitant s’enrichir sans frein et ne rien verser à la Couronne britannique ; s’organisant cyniquement pour faire partager ce mouvement à plus modestes qu’eux. Toujours cette exigence inversement proportionnelle à l’enrichissement : plus ma fortune s'accroît, moins je veux payer d’impôts ou de taxes…

 

La continuité, la durabilité, d’une aristocratie ou d’une oligarchie, imposent, en effet, l’édification d’une large assise démographique, conditionnée et anesthésiée. Défendre des privilèges, une spoliation organisée, exigeant de la chair à canon et des pourvoyeurs de taxes dont la caste au pouvoir, avec ses rejetons, est la première à s’affranchir… D’où la méthodique importation de la misère de l’Europe, sous forme d’une immigration aussi massive que rapide.

 

La réussite de cette colonisation fondée sur le vol des terres et l'accaparement des richesses naturelles du pays, dans le génocide, physique et culturel, des autochtones amérindiens. Une Bible dans une main, un fusil dans l’autre… 

 

La plupart de ces colons se donnant Bonne Conscience en se revendiquant "Evangélistes", "porteurs du message du Christ" ; expliquant leur "proximité idéologique" actuelle, dans un radicalisme religieux à la Ted Cruz, avec le barbare et ultra-islamophobe colonialisme sioniste, sur un autre continent. L’héroïque résistance du grand chef amérindien Geronimo témoigne, malgré tous les efforts pour en occulter l’impact, de l’atrocité de ce "nettoyage ethnique"… (8)

 

Le deuxième moteur de la prospérité de cette oligarchie a été l’esclavage, maintenu de longues années après sa clôture officielle, notamment par une ségrégation raciale légalement organisée. Dont toutes les lois n’ont pas encore été abrogées à ce jour.

 

Ainsi, en 2004 a échoué une tentative fédérale, fondée sur les décisions de la Cour Suprême, de supprimer un article de la Constitution de l’Etat d’Alabama stipulant que :

« … des établissements scolaires distincts doivent être fournis pour les enfants blancs et les enfants noirs, et aucun enfant de l'une de ces deux races ne doit être autorisé à aller dans un établissement réservé à l'autre ».

 

Même Obama, comme pour le centre de tortures de Guantanamo qu’il avait promis de fermer, n’a pas bougé le petit doigt sur cette infamie…

 

Esclavagisme et ségrégation raciale ont imbibé la mentalité entrepreneuriale du pays, contaminant son modèle idéologique : le Libéralisme Economique. Considérant le travail comme un « coût » à éradiquer par tous les moyens, quel que soit l’impact en termes de paupérisation sur la collectivité et, au-delà, la négation de La Dignité Humaine. L’essentiel étant de préserver les mécanismes d’enrichissement facile et exponentiel de "la Caste du 1%".

 

Les atroces conditions de vie de ces esclaves ont été récemment mises en lumière dans une série de films, issus de témoignages de l’époque :  Django Unchained (Oscar du meilleur film 2013) de Quentin Tarantino, ou Twelve years a slave (Oscar du meilleur film 2014) de Steve McQueen. Avec un paroxysme atteint entre 1889 et 1903, où les historiens ont répertorié une moyenne de deux américains Noirs assassinés chaque semaine, avec les mêmes variantes : pendus, brûlés vifs ou mutilés… (9)

 

Ce mépris des oligarques nord-américains, pour la valeur « Travail », a provoqué aussi des dévastations chez les "travailleurs blancs pauvres" (working poors), tout particulièrement entre les deux guerres mondiales. Les grands écrivains américains de l’époque en ont dénoncé les aspects les plus violents dans leurs romans, dont plusieurs ont été adaptés au cinéma: John Steinbeck (Les Raisins de la Colère, Des Souris et des Hommes) ou, mon préféré pour sa qualité d’écriture, Erskine Caldwell (La Route du Tabac, Le Petit Arpent du Bon Dieu)…

 

Pas de quoi s’étonner que tous les candidats à la présidentielle ne s’intéressent pas au sort de leurs concitoyens, plongés dans la précarité permanente du salariat ou de la micro-entreprise, dont les revenus ne proviennent pas des "délits d’initiés" ou de la spéculation financière, des rentes de situation et de la corruption de l’industrie de l’armement. Austérité, blocage des salaires, opposition à tout mécanisme de redistribution de la richesse nationale étant leur unique credo.

 

D’autant que l’oligarchie s’est constituée une mine d’or inépuisable, pour son "économie-casino" et sa structure militaro-industrielle, dans le maintien d’un Empire asservissant et pillant tous les continents depuis son expansion, à la fin du XIX° siècle.

 

L’implacable indifférence de ces clans de milliardaires à l’égard de leurs concitoyens, malgré d’incessantes manifestations de protestation dans toutes les communautés des Etats-Unis solidement occultées par notre système de désinformation semble, toutefois, trouver ses limites…

 

Inscription du T-shirt sur fond de drapeau des USA : " Nous  -  Le Peuple  -  en avons marre ! "...

Inscription du T-shirt sur fond de drapeau des USA : " Nous - Le Peuple - en avons marre ! "...

(NB sur cette caricature révélatrice d'un sentiment largement répandu au sein d'une population excédée par le comportement irresponsable et corrompu de son "élite" : Le canon est pointé sur Washington, avec la Maison Blanche en toile de fond. A noter le panneau indiquant la direction de la capitale en abrégé : "WASH"... Qui est aussi le verbe "laver", "nettoyer"...)

 

 

Hérésie et Blasphèmes

 

Pourquoi, donc, autant de détestation pour Donald Trump, de la part de l’oligarchie et de son appareil de propagande, y compris en Europe ?... Il n’est pourtant qu’un épiphénomène.

A prendre en considération, malgré tout : s’il est élu, il sera « Notre » Président. Même si nous n’avons pas de droit de vote pour exprimer notre choix…

Nous le savons, depuis le départ du Général de Gaulle, la France est réduite à une simple colonie américaine. Nos "présidents" n’étant que de simples gouverneurs élus d’une de leurs colonies européennes. Sans pouvoir et, encore moins, sans « tripes » : un ectoplasme succédant à un agité, lui-même à une fripouille ou un grand dadais, en relais d'un « colin froid » pour reprendre le mot de Jean Edern Hallier, etc.

 

Les bouffons qui nous gouvernent, dans leur obséquieuse servilité à l’égard de notre suzerain, n’ont pas cessé d’aliéner la souveraineté de notre Nation : notre diplomatie, nos forces armées, notre économie. (10)

 

Jusqu’à démanteler, délocaliser, implanter, nos industries de pointe et de haute technologie à son profit (11)…

 

En quoi Donald Trump se révèlerait-il plus « dangereux » qu’un autre président des USA à notre encontre, ou celle du reste de la planète ?... Pourquoi cet acharnement des oligarques, alors qu’il est membre de leur caste?...

 

J’ai écouté quelques uns de ses discours, de ses conférences de presse, de ses débats télévisés. J’ai reconstitué les phrases et paragraphes qui avaient été tronqués.

 

Et, j’ai compris…

 

Il a commis des blasphèmes impardonnables, inadmissibles, envers "les 10 commandements" de l’oligarchie des USA. Celle qui nous impose sa vision du monde. Non seulement aux USA, mais à toutes ses colonies ; la France, comme tous les autres pays européens et au-delà. Jusqu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, dans l’hémisphère sud.

 

En conséquence, Donald Trump est accusé d’hérésie et condamné à être brûlé médiatiquement sur la place publique...

 

Sans faire appel à Torquemada & Co, il est facile d’identifier les inacceptables blasphèmes proférés par cet individu :
 

i)     Dire des médias qu’ils sont malhonnêtes

ii)   Dire des politiciens, en charge des responsabilités publiques, qu’ils sont incompétents et, pour la plupart, corrompus

iii)  Dire que l’immigration clandestine est voulue, organisée, par les politiciens pour casser le marché du travail ; génératrice d’insécurité et d’injustice à l’égard des nationaux qui ont besoin de l’aide prioritaire de la collectivité (oser affirmer que les vétérans - Vietnam, Afghanistan, Irak, etc. - blessés et amputés de guerre sont laissés à l’abandon !...)

iv)  Dire que les bases militaires des USA à travers le monde sont inutiles, représentent un gaspillage colossal de l’argent public, en lieu et place de la construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes et de ponts (oser affirmer que 60% des ponts du pays sont en situation dégradée !…)

 v)  Dire que la diplomatie doit être revue dans un sens d’apaisement, et non pas de confrontation, à l’égard de la Russie et de la Chine (soutenir cette proposition horrible : Make Business Not War / Faire du Business – Pas la Guerre…)

vi)  Dire que la "Mondialisation" avec ses traités de libre échange est suicidaire pour l’économie et que le pays doit procéder, en lieu et place, à des accords au cas par cas, de façon bilatérale et équilibrée

vii)  Dire que toutes les guerres récentes conduites par le pays sont un désastre sur tous les plans. Un concentré d’incompétences, de gabegies, et de mensonges. Soutenir que la guerre d’Irak fut une des « pires décisions » prises, par des responsables gouvernementaux, dans l’Histoire du pays, cause de tous les ravages actuels :

« Going into Iraq, in my opinion, was one of the worst mistakes in the history of this country. It was one of the worst decisions ever made in the history of this country. It started everything that’s happening today in the Middle East, it is because of that one decision to go into Iraq. OK? It was a horrible decision, including the migration. Everything that, you know, it’s a mess. »  (12)

viii)  Affirmer que la Paix au Moyen-Orient dépend, en premier lieu, de la solution du problème Palestinien

ix)  Et, suprême blasphème, affirmer que pour ce faire les USA doivent avoir une position impartiale, équitable (le terme blasphématoire, en anglais : even-handed). En clair : mettre un bémol au soutien inconditionnel aux sionistes fanatiques…

x)   Prétendre que le rôle primordial du Président des USA est d’être imperméable aux lobbies de tous bords.

 

Intolérable.

 

Les oreilles des oligarques du panier de crabes washingtonien, hébétés de corruption et de bellicisme, en permanence penchés au-dessus de leur chaudron à "sanctions" et "guerres préventives", ont senti le vent du boulet …

 

Prémisses d’un retournement de courbe ?...

Restons lucides.

 

Donald Trump est un membre éminent de l'oligarchie des USA. Rapports de force et négociations vont rapidement niveler les divergences d’opinion entre prédateurs.

 

Nul besoin d’être un prospectiviste chanceux pour affirmer sans se tromper :
Avec ou sans lui, dans tous les cas de figure, la "Caste du 1 %" mondialisée va démultiplier ses ravages …

 

Nous y sommes arrivés !  Nous avons pu accaparer la moitié de la richesse de la planète ! Tu penses à ce que je pense ?... L'autre moitié !!!

Nous y sommes arrivés ! Nous avons pu accaparer la moitié de la richesse de la planète ! Tu penses à ce que je pense ?... L'autre moitié !!!

 

 

 

1.  Henri Laborit, Eloge de la Fuite, Collection Folio / Essais, p. 66, téléchargeable gratuitement : http://inventin.lautre.net/livres/Henri-Laborit-Eloge-de-la-fuite.pdf

2.  Yvan Couronne, Après les primaires de mardi, un duel entre Clinton et Trump se dessine, 16 mars 2016,
https://fr.news.yahoo.com/primaires-victoire-%C3%A9clatante-trump-floride-rubio-retire-011438050.html?nhp=1

3.  Lettre ouverte à propos de Donald Trump par des experts républicains de la sécurité nationale, Réseau Voltaire, 3 mars 2016, http://www.voltairenet.org/article190579.html

4.  J’entendais un de nos politiciens, sur une de nos bruyantes radios matinales franchouillardes, dire que chez les candidats Républicains son préféré était Ted Cruz… S’agissait-il d’un imbécile, d’un ignare ou d’un propagandiste à la solde du clan Bush ?... Ou, les trois à la fois ?...

5.  Diana Johnstone, Queen of Chaos – The Misadventures of Hillary Clinton, publié chez CounterPunch, 2015,
http://store.counterpunch.org/product/queen-of-chaos/

6.  Cf. : Virginia Historical Society, « An Imperfect God: George Washington, His Slaves, and the Creation of America ».

7.  "L’esclavage sexuel" se pratiquait dans les deux sens. Certaines femmes de propriétaires de plantations dans les Etats du sud se livrant aux mêmes "pratiques ludiques", avec l’assentiment du conjoint. Des films récents y font allusion : "12 Years a Slave" du metteur en scène Steve McQueen, "Django Unchained" de Tarantino, etc.

8.  Georges Stanechy, Geronimo…,  8 mai 2011, http://stanechy.over-blog.com/article-geronimo-73423407.html

9.  Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002, p. 361.

10.  La colonisation US du ministère français de l’Economie, Réseau Voltaire, 20 octobre 2007, http://www.voltairenet.org/article152247.html

11.  Georges Stanechy, Rapport Gallois : Dévotion à Sainte Ploutocratie, 20 novembre 2012,
http://stanechy.over-blog.com/article-rapport-gallois-devotion-a-sainte-plouto-112655173.html

12.  Aleksander Jokic, Donald Trump and Michael Walzer :  Great Minds Think Alike, CounterPunch, 15 mars 2016
http://www.counterpunch.org/2016/03/15/donald-trump-and-michael-walzer-great-minds-think-alike/

 

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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 12:00

 

 

 

« J’ai l’impression d’être ridicule
Parmi eux complice

Parmi eux souteneur
Parmi eux égorgeur
Les mains effroyablement rouges
Du sang de leur ci-vi-li-sa-tion »

Léon-Gontran Damas  (1)

 

 

 

 

A coups de sabre, dans la même journée, les bourreaux du régime saoudien ont tranché la tête de 47 condamnés à mort.

 

Pourquoi s’en offusquer ?... Pratique favorite de notre allié et ami, dira-t-on.

Régime Saoudien : Kleptocratie en Décomposition …

C’est ainsi que personne ne s’en est ému sous nos latitudes. Même pas nos zélés barytons et cantatrices des Droits de l’Homme. Laissant les protestations aux habitants de la région qui se sentiraient concernés…

Protestations et agitations n’ont pas manqué. Aussi bruyantes que violentes. Sur fond de gesticulations et ruptures diplomatiques musclées. Jusqu’à incendier ou bombarder des ambassades : saoudienne à Téhéran, iranienne à Sanaa au Yémen, etc. (2)
 

Nous savons que nos "démocraties" soutiennent sans faille cette tyrannie moyenâgeuse. Depuis sa création artificielle. "Ex nihilo", comme on disait dans le temps : à partir de rien… Notre propagande, devant ce qui commençait à faire désordre pour l’image de ce clan familial despotique, ne cesse donc de se répandre en doctes explications. Tentant de nous convaincre, combien ce ramassis de "princes", aussi sanguinaires que dépravés, agit selon les normes internationales en vigueur et dans la juste défense de ses légitimes intérêts.

 

Autrement dit, pour ne rien changer, voulant nous faire prendre un grille-pain à manivelle pour une imprimante laser.

 

D’après nos propagandistes, l’Arabie saoudite serait ainsi une puissance régionale en mesure de rivaliser dans une guerre à l’encontre de l’Iran... Ou encore, dans une martiale posture d’égal à égal vis-à-vis de son partenaire US, souhaitant assumer un rôle historique dans le destin, ou le "reformatage", de la région. Et, cerise sur le gateau de l'imposture : exerçant un magistère religieux sur l’ensemble des musulmans sunnites. Face aux méchants chiites, dans une guerre religieuse comparable à celle que notre continent a connue entre catholiques et protestants. Et, blablabla…

 

De quoi rire de ce charlatanisme informationnel, si le contexte n’était aussi dramatique…

Pour remettre les pendules à l’heure, et garder en mémoire que l’Arabie Saoudite n’est qu’un décor en carton-pâte animé par des polichinelles dont les ficelles sont tirées par les occidentaux, rappelons quelques points clés :

 

 

1.   Guillotiner l’Abbé Pierre ou Jaurès

Parmi ces suppliciés, figurait un éminent religieux musulman d’obédience chiite, Nimr al-Nimr, accusé de "sédition" par les dirigeants saoudiens. Argumentaire complaisamment relayé par notre industrie de la désinformation en Occident, pour justifier cette exécution. Qui n’est, en fait, que l’assassinat d’un opposant, pacifique, non violent, mais redoutable pour les despotes en place par son influence morale et politique.

Exemple : Euronews (3). N’hésitant pas, en copié-collé de la rhétorique de l'extrême-droite US, à caricaturer, ou à noircir, cette personnalité aimée et respectée, pour son intelligence et son courage mais aussi pour sa quiétude et sa compassion, en employant tous les qualificatifs mensongers possibles. Jusqu’à le faire passer pour un fanatique agitateur à la solde de l’Iran… :
« … défendait la cause chiite… prêchant en 2011 en faveur d’une sécession de l’est de l’Arabie Saoudite et de sa fusion avec le royaume proche de Bahreïn, alors en ébullition, etc. ».

 

Ce qui est faux.

 

Dans la sphère francophone, un des rares portraits sérieusement documenté sur Nimr al-Nimr, a été esquissé par Salah Lamrani dans un article où il cite les passages essentiels de son célèbre discours du 7 octobre 2011, à la suite duquel il a été emprisonné et sauvagement torturé. (4) Si atrocement que les "autorités" ont refusé de rendre le corps à la famille. Certains "milieux bien informés" affirment qu'il serait, en fait, mort sous la torture...

 

Nimr al-Nimr était saoudien. Il n’avait même pas la double nationalité iranienne. Il n’a jamais prêché la sédition, n’a jamais prôné la séparation de sa province natale, Qatif, avec le reste du pays.

 

Rappelons que Qatif est située sur les rives du Golfe Persique, dans une province qui contient les plus grandes réserves de pétrole de l’Arabie Saoudite. Les chiites y sont persécutés par la minorité wahhabite au pouvoir (et non pas la majorité  sunnite), exclus en grande partie de tout emploi, notamment des postes de responsabilité, dans la fonction publique, les forces armées, et les sociétés pétrolières. Au point même qu’il est toujours refusé, à Qatif, la création d’une université, entre autres mesures de persécution, d’humiliation et d’oppression.

 

Nimr al-Nimr n'a, encore moins, encouragé la violence. Au contraire, sachant que le régime n'attend que ce prétexte pour déchaîner sa terreur.

 

Avec calme, une impressionnante sérénité, il dénonçait les atteintes systématiques à la dignité humaine, par ce régime policier, clan mafieux et "hyperviolent" au pouvoir, notamment l’emprisonnement arbitraire et la torture. Contre l’injustice sociale et économique. Rejoignant ces grandes figures courageuses, à l’exceptionnelle force morale, que nos sociétés de brutes génèrent, heureusement, de temps en temps : un Abbé Pierre ou un Jaurès en France, un Gandhi en Inde…

Son prestige était considérable, tant en Arabie Saoudite, que dans les autres pays du Golfe Persique et au-delà. Jusqu’au Pakistan, ou en Indonésie. Dans toutes les communautés musulmanes écrasées de spoliation, par des régimes corrompus au service de la prédation  des pays occidentaux.

 

Ce qui devenait intolérable pour les despotes saoudiens et leurs protecteurs occidentaux. Entendre les revendications présentées par Nimr al-Nimr les faisait trembler de rage :

« Nous avons trois revendications essentielles :

-  des réformes politiques dans le sens de plus de liberté et de dignité pour le peuple,

-  la libération des prisonniers politiques arrêtés pour leur simple participation à des manifestations, dont certains sont emprisonnés depuis plus de 16 ans,

-  et la fin de la répression au Bahreïn. »  (5)

 

D’autant plus qu’il les présentait non seulement au nom de la communauté chiite persécutée, mais aussi au nom de la majorité sunnite spoliée des richesses du pays par les "princes" wahhabites :

« Qui a prétendu que les chiites sont les seuls à être opprimés ?
Devrions-nous nous taire parce que nous ne sommes pas les seules victimes des arrestations et de la répression ?
Mais c’est pire encore !

En quoi cela serait-il une excuse (pour le régime) ?
Devrions-nous tolérer qu’ils arrêtent (injustement) des sunnites ? Sur quelle base ? Pourquoi arrêtent-ils ces milliers de personnes (sunnites et chiites) ?
Nous sommes tous victimes (de ce régime).

Où est l’argent, où sont les milliards ?
Le chômage, l’emprisonnement, le dénuement touchent toute la population…

Nous continuerons à réclamer les droits de tous les opprimés. » (6)

 

Que l’on comprenne bien le symbole et sa portée.

 

Que l’on mesure, par la même occasion, l’étendue du cynisme et de l’ignominie de nos gouvernements, avec leurs médias. Complices. Seuls, ceux "achetés", soudoyés, corrompus, par l'argent saoudien peuvent défendre, soutenir, promouvoir, un régime aussi abject.

 

Trancher la tête de Nimr al-Nimr c'est guillotiner l’Abbé Pierre ou Jaurès, pour "terrorisme" et "sédition"...

Régime Saoudien : Kleptocratie en Décomposition …

2.  Une Chevauchée de Pillards

 

Les Saoud forment un clan familial, adepte de ce type de violence depuis des décennies. Ils se sont emparés de l’Arabie, qu’ils considèrent comme leur propriété familiale, par la sauvagerie. Ils la conservent par la terreur.

 

Bédouins du désert du Nejd, haut plateau quasi désertique, au centre de la péninsule arabique, hormis quelques oasis. Pendant des siècles la région était relativement prospère grâce à l'important trafic caravanier qui la traversait à longueur d’année. Le développement du transport maritime et la découverte de nouveaux continents provoquèrent, progressivement, la disparition de ce fructueux transport terrestre.

L’Histoire en témoigne… Le Prophète Mohamed (Mahomet, pour les ringards) trouva son premier CDI de l’époque dans une de ces florissantes sociétés de transport et de commerce caravaniers, dont le siège social était à La Mecque et le PDG une femme : Khadija Bint Khuwaylid… Elle devint sa  première épouse (en 595), sa première disciple dès le début de sa prédication, lui donna six enfants, et le laissa veuf après 25 ans de vie commune.

 

Pour compenser la perte de leurs ressources, les bédouins prirent pour habitude d’effecteur des raids, assortis de massacres et de pillages sur les oasis et les ports de la région. Divisés en clans rivaux, aussi mafieux que sanguinaires, ils s’entretuaient à intervalles réguliers pour la répartition des zones de pillage. L’Empire Ottoman occupa les côtes, succédant aux Portugais dans le Golfe Persique, et contint, tant bien que mal, ces pillards à l’intérieur du Nejd ; qui ne l’intéressait pas du fait de sa configuration désertique et son manque de ressources.

Le clivage, ou l’inconscient collectif, entre des bédouins incultes, vivant en vase clos, dans la frugalité et la violence du désert, et les populations côtières du Golfe Persique ouvertes au monde extérieur, aux fructueux échanges avec d’autres nations, marque fortement l’évolution historique de la péninsule arabique. Souvent d’intrépides navigateurs, leurs habitants ouvrirent des comptoirs sur toutes les côtes de l’Océan indien. Comme Oman, avec son implantation à Zanzibar ; carrefour de son commerce d’épices, le clou de girofle en particulier.

 

En 1727, les Saoud réussirent enfin à exterminer les clans rivaux et devenir seuls maîtres des lieux. Dariya, près de la capitale actuelle Riyad, devint leur fief.  Pressentant le déclin de l’empire Ottoman, les Saoud décidèrent de prendre sa place en Arabie. Cette expansion à partir du désert du Nejd ne pouvait se justifier, comme toute conquête, qu’habillée d’une idéologie.

 

Un prédicateur illuminé, ou un tartufe sans foi ni loi assurent certains, Mohammed ben Abdelwahhab, la leur fournit sur un plateau : "le retour" à une pratique "fondamentaliste" de l’Islam. Où puritanisme, rigorisme, farouche opposition à toute innovation ou réflexion, forment une bouillie similaire à celle du prêcheur dominicain  Savonarole, qui plongea Florence dans la terreur au XV° siècle…

 

Ainsi fut créé le "Wahhabisme", par une alliance officielle avec les Saoud en 1744. Secte ultraviolente, qui devint la religion officielle du régime, n’ayant qu’un lointain rapport avec l'Islam vécu par ses deux grandes obédiences : Sunnisme et Chiisme. (7)

 

Les Ottoman, en difficulté, donnant la priorité à leurs intérêts en méditerranée et sur le continent européen, allégeaient leurs garnisons dans le Golfe Persique, laissant des cités quasiment sans défense, du fait qu'ils interdisaient aux populations locales d'avoir équipement et entraînement militaires. Tendance qui s’accéléra avec leur rapide déclin au début du XX° siècle.

 

Aidés des britanniques "par l'odeur du pétrole alléchés", ce fut alors la ruée des Saoud prônant "l’union de l’Arabie", dans une sauvagerie indescriptible. Destinée à épouvanter ceux qui prétendraient résister. Des villes entières ont été pillées, les hommes massacrés, femmes et enfants emmenés en esclavage, comme à Taëf au Hedjaz en 1803.

 

Entre 1901 et 1932, outre 40.000 exécutions publiques et 350.000 amputations, cette "réunification" aurait provoqué au moins 500.000 morts ; chiffre plus que considérable, pour des régions faiblement peuplées. (8)

 

Suite à cette avalanche de sang et d’horreurs, l’union de l’Arabie est réalisée. Prenant le nom du clan Saoud, pour bien officialiser "l’acte de propriété" de la possession familiale, "l’Arabie Saoudite" est fondée le 22 septembre 1932, avec pour premier roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud ; plus connu sous le nom Ibn Saoud.

 

Irak, Syrie, Yémen, "sabrés" par les Saoud - Dessin d'Arjomandnia primé dans un concours

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3.  La Caverne d'Ali Baba des Ferrailleurs

 

Au XX° siècle, on assistait donc à la création d’une féroce féodalité architecturée sur un clan familial et une théocratie. Constituée dans la terreur et la spoliation des ressources du pays,  au seul profit d’une famille. Sur fond d’effondrement de l’Empire Ottoman, dépecé par les puissances victorieuses de la 1ere guerre mondiale ; les Turcs ayant eu la malencontreuse idée de s’allier aux Allemands.

 

Ce fut le Traité de Sèvres du 10 août 1920, révisé par le Traité de Lausanne du 24 juillet 1923. La Grande-Bretagne prenait l’Irak et ses champs de pétrole, la Jordanie et la Palestine. Les autres champs pétrolifères du Golfe Persique, sous l’administration directe des compagnies pétrolières anglo-américaines, étaient érigés en protectorats de micro-Etats artificiellement créés, dont "l’indépendance théorique" fut tardive : Koweït (19 juin 1961), Bahreïn (15 août 1971), Qatar (3 septembre 1971), Emirats Arabes Unis (2 décembre 1971).

 

Pas de pétrole pour la France, les britanniques s’y opposant habilement, mais un lot de consolation : la "Grande Syrie" dont la province la plus riche, à l’époque, était le Liban !… De quoi satisfaire l’ego déjanté de nos traîneurs de sabre se prenant pour des Templiers, au temps des Croisades...

 

Dans ce contexte, le Régime Saoudien ne pouvait monopoliser à son seul avantage les colossales richesses pétrolières de la région dont il s’était emparé par la force. Une telle aberration historique et géopolitique n'avait de chance de survie que si elle s’intégrait dans un rapport mafieux multinational.

 

Tout comme le "silence", une "protection" s’achète. D’ordinaire, quelle que soit la nature du "trafic", spoliation criminelle, ou source de revenu facile, une mafia locale ou internationale l’assure. L'essentiel étant que tout le monde y trouve son compte.

 

Grosso modo, le modèle économique ou le "business plan" mafieux s’appliquant à "une boutique" ou à un "business" (suivant les cas : armes, drogue, voitures volées, discothèque, contrebande, prostitution, blanchiment d’argent, évasion fiscale, exploitations minières clandestines, et autres "fontaines à cash"…) repose sur une répartition égale des revenus. En trois volets : 1/3 pour les poches du tenancier de la boutique, 1/3 pour le fonctionnement de la boutique et 1/3 pour les protecteurs de la boutique.

 

Les rapports internationaux, les occupations de pays par des puissances étrangères, sont régis par cette règle. Souvent, si ce n'est "toujours", avec l’aide d’authentiques mafieux.

 

Un exemple ?...

 

Lisez le livre passionnant (20 ans de recherches…) de David Kaplan et Alec Dubro, "Yakuza – La Mafia Japonaise" : l’occupation américaine au Japon et en Corée du Sud s’est réalisée en étroite collaboration avec les mafias locales. Dont les représentants sont au pouvoir... Tout particulièrement, dans le cadre de la Guerre Froide, pour briser grèves, revendications sociales et exigences d'élections libres (non truquées…), etc. (9)

 

Cette "protection" fut instaurée le 14 février 1945, sous forme d’un accord entre les USA et les Saoud, connu sous le nom de Pacte du Quincy. La Grande-Bretagne, affaiblie par la deuxième guerre mondiale, empêtrée dans les problèmes de liquidation de son Empire, avec le soulèvement de l’Inde, leur avait passé la main sur l’Arabie Saoudite.

 

Officiellement, il s’agissait de l’échange d’une protection militaire des occidentaux, et plus particulièrement des USA, contre un "accès" aux immenses ressources pétrolières  du pays.

 

En fait, cette "protection-racket" avait des ramifications, un engrenage, une finalité, beaucoup plus complexes et profonds, en termes géopolitiques pour la région que le simple prétexte énoncé. L’observation des évolutions socio-économiques, depuis la signature de cet accord, en éclaire les composantes réelles. Car, la stratégie des occidentaux était rigoureusement circonscrite.

Une comparaison, pour comprendre les subtilités de cette mécanique…

 

A la suite de leur échec pour s’emparer de la Corée du nord, au lendemain de la 2eme guerre mondiale, les USA avaient décidé d’ériger la Corée du sud en vitrine du merveilleux "Libéralisme Economique". Face, non seulement, à la Corée du nord, mais surtout à la Chine de Mao. Les Philippines, par exemple, trop éloignées du balcon chinois, n’ont pas eu ce privilège et sont restés plongées dans la misère, en dépit de ce même "Libéralisme Economique" qui en assure la gestion depuis des siècles…

 

La Corée du sud (aujourd’hui 50 millions d’habitants), entièrement détruite à la fin de la guerre dite "de Corée" en 1953, sans aucune ressource au départ, devint en peu de temps, grâce à des investissements massifs, un géant, un "dragon", de la croissance économique. Rien à voir avec la vulgate destinée aux imbéciles heureux croyant en la miraculeuse "main invisible du marché et de l’esprit d’entreprise"…

 

D’abord dans l’industrie lourde : sidérurgie, construction automobile, énormes chantiers navals (1er rang mondial pour la construction navale), tout particulièrement. Ensuite, dans les nouvelles technologies : électronique grand public, informatique, télécommunications, etc.
 

Pas question d’appliquer ce modèle pour le Moyen-Orient !...

 

Au contraire, l’objectif premier était qu'aucune puissance industrielle, économique, technologique, et donc militaire, ne puisse émerger ; et, affirmer potentiellement la moindre velléité d’indépendance par rapport au projet colonial occidental. Les énormes flux financiers, générés par l’exploitation du sous-sol de l’Arabie, ne devaient surtout pas être réinvestis dans la région.

 

En conséquence, le Pacte du Quincy s’articulait sur l’instauration d’un modèle de « Non Développement » au Moyen-Orient.

 

Amplifié par d'incessantes opérations de "déstabilisation", de guerres suscitées, civiles ou entre voisins, voire de "chaos" entretenus. Un des effets collatéraux majeur, et voulu, étant d'en "casser" la croissance démographique. Le tout camouflé, ou justifié, sur le plan idéologique, par une propagande systématique, méthodique, permanente, centrée sur « l’islamophobie ».

 

De fait, en contrepartie de la protection militaire des USA et de leur suzeraineté sur l’Arabie Saoudite, les engagements réciproques deviennent évidents. Une dizaine peuvent être recensés, parmi les fondamentaux :
 

i)  Mise à disposition de l’intégralité des ressources en hydrocarbures du pays au profit des compagnies pétrolières américaines, et accessoirement d’autres intervenants agréés par les USA : quantités à extraire, à stocker, à commercialiser (ventes obligatoirement en dollars); fixation des cours selon les intérêts stratégiques occidentaux (variable d’ajustement pour contrer ceux de la Russie ou de la Chine, etc.).

ii)  Affectation des recettes du pétrole, en priorité, dans le circuit financier occidental (pétrodollars) : investissements, selon les exigences du moment, sur les marchés boursiers, Bons du Trésor, placements immobiliers, marchés de l’Art et du Luxe, en général.

iii)  Limitation des investissements dans le pays aux infrastructures d’extraction, de transport et d’expédition des hydrocarbures ; de leur gestion et de leur maintenance. Industries locales strictement limitées aux productions agro-alimentaires.

iv)  Interdiction de tout investissement dans les pays de la région pouvant contribuer à la création d’une industrie "lourde" ("industrialisante", dans le jargon économiste) ou de transformation, au développement d’activités de recherches ou industrielles dans les hautes technologies.

v) Les USA, et leurs auxiliaires, s’interdisent toute immixtion dans les affaires intérieures du régime. Acceptant ainsi un totalitarisme officiel : aucun système électoral, ni parti politique, ni presse indépendante, ni liberté d’opinion et d’expression.

vi)  Les USA, et leurs auxiliaires, déterminent la politique et les relations extérieures de l’Arabie Saoudite, tant commerciales que diplomatiques.

vii)  Hors "police politique ou religieuse" intérieure, tous les services spéciaux, ainsi que les forces armées dans leur ensemble avec leurs budgets, sont supervisés et encadrés par les USA.

viii)  L’Arabie Saoudite met à la disposition des services spéciaux des USA, sur simple notification, les fonds nécessaires à toutes opérations spéciales dans la région.

ix)  L’Arabie Saoudite s’engage à participer, sous forme financière principalement, aux opérations de déstabilisation ou de renversement des « régimes » dans la région, décidées par les USA et leurs auxiliaires.

x)  Les achats annuels de la défense nationale de l’Arabie Saoudite sous forme d’armes et d’équipements, terrestres, maritimes et aéronautiques, seront effectués selon les programmes élaborés par les USA, y compris les quotas alloués à leurs auxiliaires. Avec interdiction de la création d’une industrie autonome, ou nationale, d’armement.

 

Mission accomplie...

 

Les Saoud ont financé avec application, détermination, tous les "chaos" possibles dans les pays musulmans ; jusqu'au Pakistan et en Indonésie.

 

Leur servilité à l'égard de l'Occident, tout spécialement de l'extrême-droite américaine raciste et colonialiste, et leur capacité de nuisance ont parfaitemment réussi : en termes de puissance industrielle, technologique et commerciale, exception faite de l'Iran, le Moyen-Orient n'arrive pas à la cheville de la Corée du sud...

 

Pour compenser cette réalité, reste le "shopping" des gadgets militaires !...

 

Le Régime Saoudien empile donc les armements par milliards de dollars, à ne plus savoir qu’en faire. Une fois le suzerain rassasié, ce sont ses auxiliaires qui viennent faire la queue pour recevoir leur obole, sous forme de contrats d’armement  en milliards de dollars (avec pour objectif primordial : les royales "commissions" dans les paradis fiscaux pour nos marchands de canon, financiers et politiciens...), ajustée selon les injonctions du maître.

 

D’après les chiffres officiels, l’Arabie Saoudite dépense annuellement entre 80 et 100 milliards de dollars en contrats d’armement. Pour ce pays de 30 millions d'habitants, cela représente le budget annuel de la Russie. Ou, plus des 2/3 du budget militaire de la Chine (216,4 $ US milliards en 2014) avec ses 1,4 milliards d’habitants. En pourcentage du PIB par habitant, il représente le plus important du monde : 10,4 %, contre 2,06 % pour la Chine (source SIPRI).

 

Quand on sait que ce régime, détesté de son peuple, à l'exemple des autres pétromonarchies, ne fait appel, à part les hommes de son clan, qu’à des mercenaires pour tous les postes de responsabilité de ses forces armées, y compris les pilotes de ses avions de combat…

 

Les Saoud, une force militaire, une "grande puissance" régionale, le "leadership" du Moyen-Orient ?...

 

N'importe quoi.

Des sybarites avachis sur un tas de ferraille.

KSA - Kingdom of Saudi Arabia - Le Régime Saoudien face à l'Iran...

KSA - Kingdom of Saudi Arabia - Le Régime Saoudien face à l'Iran...

4.  La Tartuferie Fanatisée

 

Détestés de leur peuple, les Saoud sont tout autant méprisés par l’ensemble des musulmans dans le monde, arabes et non arabes, Sunnites et Chiites. Sans exception.

 

Le wahhabisme, qu’ils ont imposé en tant que religion officielle de l’Arabie Saoudite n’est qu’une dérive sectaire, obscurantiste, de l’Islam. Tout musulman "authentique" la rejette sans hésitation.

 

La propagande internationale qu’ils financent, et les prêcheurs qu'ils achètent, en déversant des dizaines de millions de dollars, veulent faire croire qu’ils représentent le Sunnisme ; la majorité des musulmans dont ils assureraient la protection et l’autorité religieuse, le magistère. Le chercheur britannique Charles Allen estime que les Saoud ont investi, depuis 1979, plus de 70 milliards de dollars dans la diffusion de cette arnaque. (10)

 

Opération de désinformation similaire à celle constatée, à plus petite échelle, pour le bouddhisme : médias et officines de Relations Publiques s’acharnant à nous présenter le Dalaï-lama en "pape" de cette religion. Alors qu’il n'est reconnu que par, tout au plus, un minuscule 1% des bouddhistes de la planète...

 

Les musulmans rejettent la tartuferie fanatisée de cette « petite caste aux dents longues, avide et vorace », pour paraphraser Frantz Fanon (11), aux portefeuilles boursiers équivalents aux PNB de dizaines de pays, aux multiples résidences en forme de palais, se vautrant dans les plus grands yachts du monde.

 

Deux fourberies, tragiques, colossales, perverses, ne leur sont pas, et ne leur seront jamais, pardonnées par les croyants musulmans, et même par les non musulmans :

 

=>   La Destruction des Lieux Saints de l’Islam

 

S’autoproclamant "Gardiens des Lieux Saints de l’Islam", les Saoud n’ont cessé au contraire de les détruire et supprimer depuis des années. A croire qu'ils agissent docilement sur injonction des pires paranoïaques "islamophobes" de l'extrême-droite US, et occidentale en général, tellement le niveau de dévastation est sidérant...

 

Entre 1985 et 2014, plus de 98% des sites et vestiges historiques, remontant à la fondation de l’Islam et de ce fait appartenant au patrimoine de  l’Humanité, ont été rasés !... (12)

 

Dans le silence de "La Communauté Internationale"... L'UNESCO, luxueuse organisation de l'ONU habituellement si vigilante sur la préservation des patrimoines culturels sur la planète, garde son bec hermétiquement clos...

 

Ces centaines de destructions de sites liés à "l’Islam précoce" sont accomplies au nom de la "pureté" de la religion. (13) En fait, pour de sordides opérations immobilières de luxe, permettant de mirobolantes plus-values pour leurs promoteurs.

 

Un ravage dans les villes saintes de La Mecque et de Médine : mosquées des premiers temps de l’Islam, tombes ou mausolées des disciples et compagnons du Prophète, cimetières des premières communautés musulmanes, maisons natales des proches du Prophète, etc.

 

Quelques exemples : la maison historique de l’oncle du Prophète, appelé Hamza (au rôle fondamental lors des premiers temps difficiles de l’Islam), a été passée au bulldozer pour construire un hôtel. Un autre hôtel (Hilton) a été construit sur l‘emplacement de la maison du premier, et vénéré, calife Abou Bakr. La maison de la première épouse du Prophète que j'ai évoquée, Khadija, a été détruite pour y construire des toilettes publiques… (14)

 

Liste interminable...

 

Atterrant. Dans cette folie destructrice, figurent en "projet" tous les vestiges et lieux liés au Prophète lui-même...

 

Le site le plus saint de l’Islam, la Kaaba, est à présent surplombé d’un des ensembles de gratte-ciels les plus hauts du monde, dont le Mecca Royal Clock Tower (601 mètres de haut). Avec 5 étages de galeries marchandes, hôtels et résidences de grand luxe, garages, parkings, etc.
 

Illustration des délires du "puritanisme religieux"…

 

Ou, de la tartuferie en béton d’une bande de voyous.

 

Régime Saoudien : Kleptocratie en Décomposition …

=>  L’incitation à la guerre religieuse entre Sunnites et Chiites

 

Comment considérer une seule seconde que ces Saoud soient des musulmans ?...

 

M. Jarman l’a courageusement (son livre édité n’a trouvé en France aucune librairie pour le proposer à la vente…) écrit  (15) :

 « Les wahhabites sont à la fois une dynastie théocratique et une secte politico-religieuse. Pour eux « la raison d’État » l’emporte sur le Livre d’Allah et la Tradition de Son Prophète, cela quel que soit le nombre et l’herméneutique des versets dénigrant leur comportement, le nombre et le degré de fiabilité des hadiths les contredisant ».

 

Non seulement ils trahissent, détruisent, les fondements de la religion, mais ils se positionnent au cœur, par leur capacité de financement, d’une opération de manipulation d’ampleur considérable. Au coût humain et psychologique effroyable.

 

 Un des axes majeurs de la propagande occidentale pour assurer sa mainmise coloniale sur le Moyen-Orient est, dans une stratégie plus globale du « chaos » organisé et entretenu avec changement de régime, la création artificielle d’un conflit entre Sunnites et Chiites. Leurs services spéciaux faisant sauter des mosquées ou lieux de pèlerinage, fréquentés par l’une et l’autre obédience, pour attiser des conflits interreligieux. Comme on le constate en Irak et en Syrie. Collatéralement, les différentes communautés chrétiennes sont elles-mêmes l’enjeu de ces opérations spéciales et criminelles.

 

Or, sunnites et chiites se rejoignent dans le respect des croyances de chacun, comme le font protestants et catholiques sur d’autres continents. Tous, rejetant cette propagande mensongère, organisée par les occidentaux, assortie de tueries et de massacres par leurs commandos, et financée par les Saoud.

 

Retenons deux témoignages, sur des milliers. Qui, bien entendu, ne sont jamais portés à la connaissance des opinions publiques occidentales.

 

En premier, écoutons, avec respect et émotion, les propos du saoudien Chiite Nimr al-Nimr avant sa décapitation, s’adressant aux Saoud (16) :
 « Nous ne voyons aucun problème entre les sunnites ou les chiites, entre les différents pays sunnites et l’Iran.

Le seul problème c’est vous, et vous vous moquez du monde [en instrumentalisant cette prétendue rivalité sectaire].
Il n’y a pas de problèmes entre les sunnites et les chiites, ce ne sont que des mensonges et des falsifications dont vous vous servez pour tromper les ignorants d’entre vos partisans et les brutes qui se prétendent ‘salafistes’ :

- les ‘salafistes’ de Nayef,

- les ‘salafistes’ des Saoud, qui n’accordent aucune considération à la religion,

- le ‘salafisme’ qui se base sur le meurtre, le viol de l’honneur, la trahison, le collaborationnisme avec les Etats-Unis, tel est leur ‘salafisme’.

Tels sont les Saoud. »

 

Le deuxième, une des grandes autorités religieuses Sunnite, mondialement connu (vivant actuellement en Malaisie, auteur de nombreux ouvrages il participe à des conférences dans de multiples pays), Imran Nazar Hosein.

 

Cette sommité de l’Islam, qui n’hésite pas à dénoncer le manque de courage des  "notables musulmans" en Occident tétanisés de peur face aux campagnes islamophobes, a toujours dénoncé la manipulation d’un conflit entre Chiites et Sunnites, et œuvré en permanence pour un renforcement de leur solidarité face à l’obscurantisme de la secte wahhabite.

 

Dans une vidéo (minute 6.23), il le déclare avec force en parlant des Saoud (17) :
« Ils sont des traîtres.

Ils sont des traîtres envers l’Islam.

Je suis impatient de voir le jour où ils retourneront à la poubelle (garbage bin) d’où ils n’auraient jamais dû sortir. »

 

 

Le "Régime Saoudien" ?... Une kleptocratie en décomposition.


Mais, "avant de regarder la paille dans l’œil du voisin"…

 

Somme toute : ce régime, aussi sanguinaire que dépravé, n’est-il pas, en miroir, dans un "qui se ressemble s’assemble", le reflet de nos propres oligarchies prédatrices et liberticides en Occident ?...

Une rue de nos riches pays occidentaux en Janvier 2016 (parmi d'autres : Londres)

Une rue de nos riches pays occidentaux en Janvier 2016 (parmi d'autres : Londres)

1.  Léon-Gontran Damas, "Pigments", Présence Africaine, 1962, pp. 39-40
2.  En bombardant l’ambassade d’Iran à Sanaa (capitale du Yémen), les avions de la "coalition saoudienne" (les pilotes sont tous des mercenaires), qui dévastent le Yémen depuis près de 10 mois, ont pratiqué la même méthode que l’OTAN bombardant l’ambassade de Chine à Belgrade ; lors du chaos organisé pour provoquer l’éclatement de la Yougoslavie…
3.  Chiites et Sunnite, iraniens et Saoudiens : la fracture, Euronews, 5 janvier 2016,
https://fr.news.yahoo.com/video/chiites-et-sunnites-iraniens-et-185455606.html
4.  Salah Lamrani, Exécution de Nimr al-Nimr, Arabie Saoudite et Iran : conflits religieux ou politiques ?, 4 janvier 2016,
http://sayed7asan.blogspot.fr/2016/01/execution-dun-clerc-chiite-en-arabie.html
5.  Nimr al-Nimr, discours du 7 octobre 2011, in Salah Lamrani, Op. Cit.
6.  Nimr al-Nimr, discours du 7 octobre 2011, in Salah Lamrani, Op. Cit.
7.  Pour ceux qui voudraient franchir le barrage de la désinformation ambiante répandue par les charlatans de "l’arc chiite contre l’arc sunnite", et comprendre ce qu’est le Chiisme (des abrutis, autoproclamés "islamologues" dans nos médias, vont jusqu'à prétendre que "le Chiisme n'a rien à voir avec l'Islam"...), je recommande la lecture de l’ouvrage fondamental du philosophe Henry Corbin (il l'a étudié pendant 40 ans...) publiée en 4 volumes :
En Islam Iranien: aspects spirituels et philosophiques, Gallimard, 1978, 2e édition.
8.  Laurent Murawiec, L’Arabie saoudite : un businesse familial, L’Histoire, n° 286, avril 2004, pp. 18-19.
9.  David Kaplan & Alec Dubro, Yakuza – La Mafia Japonaise, Editions Philippe Picquier, 2002.

11.  Pierre Bouvier, Aimé Césaire & Frantz Fanon - Portraits de Décolonisés, Editions Les Belles Lettres, 2010, p. 180.
12.  Carla Power, Saudi Arabia Bulldozes over its Heritage, Time, 14 novembre 2014,
http://time.com/3584585/saudi-arabia-bulldozes-over-its-heritage/

13.  Destruction de sites liés à l’Islam précoce, https://fr.wikipedia.org/wiki/Destruction_de_sites_li%C3%A9s_%C3%A0_l'Islam_pr%C3%A9coce
14.  Ziauddin Sardar, The Destruction of Mecca, The New York Times, 30 septembre 2014,
http://www.nytimes.com/2014/10/01/opinion/the-destruction-of-mecca.html?_r=0

15.  M. Jarman, La vérité sur les salafites depuis Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhâb à Nâsir ad-Dîn al-Albânî, Conseil Islamique de France C.I.S, (122 pages), téléchargeable gratuitement en format pdf :
https://ecolehanafite.files.wordpress.com/2015/02/at-tawhid-net-la-verite_sur_les_salafites-derniere-version.pdf
16.  Nimr al-Nimr, discours du 7 octobre 2011, in Salah Lamrani, Op. Cit.
17.  Imran Hosein, vidéo / Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=eulfGcEeS_4, mn 6.23

 

 

 

 

 

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