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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
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Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
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Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

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Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 00:10

 

 

Ce billet reprend l’essentiel de mes commentaires publiés dans le précédent, intitulé Racisme : La Terre est Plate…

 

Des amis lecteurs m’ont demandé de les réunir pour les rendre plus faciles à lire qu’éclatés en différents morceaux. Je les ai donc repris, ajoutant des liens pour ceux qui souhaiteraient approfondir leur information, complétant certaines phrases, corrigeant des coquilles au passage...

 

Ils traitaient d’un point soulevé (1) sur le rôle désastreux, cette "collaboration" servile avec l'occupant, de l’Autorité Palestinienne, autrement dit de Mahmoud Abbas et de son équipe, dans la représentation de la Nation Palestinienne.

 

Il pose effectivement un problème capital dans la conduite des collectivités : celui du rôle moteur du “responsable”, du “chef”, du “leader". Qu’on me pardonne cet anglicisme, mais j’adopte le concept de Leadership plus proche du coeur de l’analyse que celui d’ “Elites”.

 

Une lucrative discipline prospère, avec des kilomètres d’ouvrages académiques, dans les écoles de gestion et les Business Schools, de Stanford à Fontainebleau, sur le Leadership et son importance dans les organisations humaines.

 

La plupart sont du niveau d’un roman de gare. Consistant à démultiplier des clichés-recettes : comment licencier, sous couvert de l'excellence en productivité, ou comment délocaliser sous habillage de “culture de la mondialisation”. Car un Leader, sa culture, sa personnalité, son expertise, ne peuvent être qu’un vecteur de la mondialisation. Sans peur et sans culpabilité. Certains charlatans en coaching ne vont-ils pas jusqu'à décréter que le meilleur leader est celui qui saute à l'élastique plus haut que les autres...

 

On voit où cette profondeur conceptuelle a conduit l’économie, la finance, la gestion des entreprises, des groupes industriels et bancaires, dans leur ensemble…

 

A ma connaissance, les recherches sur le leadership d’une “nation occupée militairement” et “asservie” par une puissance coloniale sont inexistantes. Car, le cas de la Palestine s’inscrit dans ce cadre extrêmement précis.

 

 

Pour reprendre le cas dramatique que vit la Nation Palestinienne, il convient d’avoir présent à l’esprit des paramètres fondamentaux, dans la relation “puissance occupante-nation asservie” :

 

 

1. L’assassinat systématique des “leaders”

 

Depuis une soixantaine d’années, les sionistes ont appliqué une politique d’élimination systématique des leaders Palestiniens refusant le fait accompli de la Nakba, du vol de leurs terres et de leur identité.

 

A l’exemple de toutes les entreprises coloniales dans l’Histoire. Le meurtre, par exemple, des chefs Amérindiens en Amérique latine, en Amérique du nord a découlé de ces mêmes priorités. De nos jours, moyens décuplés par la technologie. En Afghanistan, c’est actuellement la "politique des drones" avec pour objectif de tuer tout responsable s’opposant à l’Occident, quels qu'en soient les dommages collatéraux.

 

Qu’on se souvienne des assassinats des responsables ou leaders Palestiniens dans les capitales européennes, y compris à Paris. Qu’on se souvienne des assassinats à Beyrouth, qui mettaient les médias occidentaux en extase, où des responsables Palestiniens étaient tués dans leur sommeil. Ou encore, dans des camps Palestiniens au Liban, ou même à Damas, récemment, et ailleurs. Assassinats pour lesquels on attend à ce jour une mobilisation de l’ONU…

 

Ajoutons que, dans "leaders", sont visés par les puissances coloniales : artistes, écrivains et poètes. Qui, très souvent représentent l’âme de la nation victime de l’oppression et du massacre. La plupart n’ayant jamais tenu une arme entre leurs mains, mais simplement un stylo, ou un pinceau, pour défendre leur nation.

 

Pour les sionistes, ces “leaders d’opinion” ont été, et sont, une cible tout aussi prioritaire qu'un "leader politique". On n’imagine pas en Occident, l’ampleur, le degré de cruauté, de cynisme, de sauvagerie, de cette chasse à l’homme.

 

Un témoignage émouvant : Le grand poète Mahmoud Darwich, lors d’un colloque de poésie à Tunis, peu de temps avant sa mort, ne pouvait s’empêcher de fondre en larmes à l’évocation de tous ces poètes sacrifiés, tués, par la barbarie sioniste (2).

 

 

2. L’installation des marionnettes et le règne de la terreur

 

Suite à un tel régime de tuerie industrielle, il ne reste que la médiocrité sur laquelle s’appuie l’occupant. Une fois éliminé les meilleurs, il ne reste plus qu’à acheter les plus faibles, ceux qui ont renoncé, et installer des “marionnettes” dont on tire les ficelles. Les exemples abondent.

 

La famille d’Abbas est milliardaire, puisque toute l’aide et les autorisations, licences d'importation et autres, passent par lui et son clan : depuis les matériaux de construction jusqu’à l’aide alimentaire.

 

Dans l’écrasement de Gaza, une des priorités est de ne faire transiter l’aide alimentaire et les fonds de la reconstruction qu’à des membres de ces clans de “collabos”, pour neutraliser l’important rôle social et humanitaire du Hamas.

 

Le plus terrible est de voir l’occupant promouvoir d’authentiques bandits pour continuer leur travail. A l’exemple des allemands pendant l’Occupation en France. Et, l’Occupation n’a duré que 4 ans. Imaginons 60 ans d’occupation allemande en France, où la moitié des français seraient chassés de leurs terres et de leurs maisons, pour être remplacés progressivement par des colons allemands…

 

Paris se souvient encore d’Henri Lafont et de sa bande de la rue Lauriston, un des rouages essentiels de la Gestapo allemande. Spécialisé dans les enlèvements, les assassinats, les tortures pour le bénéfice de l’occupant.

 

Le sinistre Dhalan avec sa milice privée, bras droit d’Abbas, est dans la ligne de ces criminels “collabos”. Bénéficiant du soutien armé et financier de tous les services spéciaux occidentaux, pas simplement celui des sionistes.

 

N’oublions pas la panoplie des différentes pressions, destinée à inscrire la terreur au quotidien et annihiler toute émergence de leadership. On menace vos parents, les gens que vous aimez, etc. On vous “convie” à des séances de torture. Souvenons-nous des témoignages sur la sinistre SAVAK, la police secrète du Shah d’Iran, qui torturait des parents devant leurs enfants, ou des enfants devant leurs parents…

 

 

3. Environnement et soutiens extérieurs

 

Si de Gaulle n’avait pas été basé à Londres, il n’aurait jamais pu animer et coordonner la résistance et représenter la France. En France, il aurait été assassiné, ou pris et mort sous la torture, comme Jean Moulin.

 

C’est un des points faibles de la résistance Palestinienne. Il aurait fallu constituer un gouvernement fort et soudé “en exil”, protégé par un Etat “puissant”. La petite et courageuse Tunisie, qui a accueilli, un moment, le gouvernement Arafat en exil ne pouvait pas grand-chose. Jusqu’au fauteuil d’Arafat qui était truffé de micros…

 

Pour le moment tous les voisins de la Palestine sont à la botte de l’occupant occidental, en particulier l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie Séoudite, et les pays du Golfe. La Syrie, dont on ne soulignera jamais assez l'extraordinaire courage, est mise sous pression constante, sur la défensive, subissant même des bombardements aériens auxquels elle n’a pas les moyens militaires de répondre…

 

Castro, dont on ne peut nier l’exceptionnel charisme lors du renversement de la dictature Batista, a bénéficié de la protection du relief de l’île de Cuba, de la "guerre froide" et du fait que le pays n’était pas occupé militairement par une puissance coloniale. Ho Chi Mhin aurait-il survécu sans la protection de la jungle du Vietnam et du soutien militaire russe, du fait aussi de la "guerre froide" ?...

 

Les Palestiniens sont pour le moment dans le dénuement extrême, sans réel appui extérieur et dans un pays totalement quadrillé. Oui. Abbas, malgré son passé, est totalement discrédité auprès de son peuple. Oui, lui et son clan sont vomis par les Palestiniens.

 

Que faire ?...

 

Le sort de la Palestine et de la région, dit-on, ne pourra être réglé que si du côté de la Palestine surgit un Mandela, et un De Klerk du côté sioniste, comme en Afrique du sud. Mais le conflit a atteint une telle proportion qu’il en faudrait autant chez les pays voisins, que chez les occidentaux.

 

Les conditions, pour que de tels leaders émergent, ne sont pas réunies, tant que l’Occident soutiendra aveuglément l’extrémisme sioniste, comme on vient de le constater à Durban II…

 

 

4. “Vide politique” et radicalisme

 

Au meurtre des leaders, s'ajoute, aussi, un “double effet” : le soin particulier, cynique et constant du colonisateur de freiner au maximum l’accès à l’éducation, notamment au niveau universitaire, des colonisés. On veut bien des “petites mains”, capables d’occuper des fonctions subalternes et de comprendre ordres et consignes, mais pas davantage.

 

A la grande époque de la colonisation, l’Algérie (Maroc et Tunisie étant des “protectorats”), l’Afrique, l'Asie, l'Amérique latine, colonisées par les anglais, français, portugais, hollandais, espagnols, sont un exemple historique de cette pratique. Rappelons qu’en Palestine, les écoles sont des cibles prioritaires. Déscolariser les Palestiniens étant un objectif fondamental…

 

Nous retrouvons l’impact de ce phénomène dans un domaine connexe. Si tant est que nous puissions dresser, dans notre monde contemporain, une typologie des différents régimes d’oppression instaurés par des nations conquérantes, coloniales ou impériales, sur des nations asservies.

 

Nous ne sommes plus dans le cadre d’une occupation militaire (à part des bases discrètement positionnées) type Palestine, Irak ou Afghanistan, qu'on ramène à "l'âge de pierre" pour reprendre un terme qu'affectionnent les "ziocons". Il s’agit d’un autre cas de figure : celui des dictatures relais-nations asservies. On a parlé de néocolonialisme, mais le mot est galvaudé.

 

Dans ce cas, l’Occident exerce son emprise, et contrôle des pays, sans les occuper militairement, via des dictatures installées, tout en maîtrisant leur appareil militaire, de renseignement, de police et bien sûr leur économie. Par des “experts” détachés, ou formés par l’Occident.

 

Là encore, est rigoureusement appliqué le schéma d’action évoqué : éradiquer tout leadership s’opposant à cette mainmise.

 

Au plus fort de la “guerre froide”, l’Amérique latine a subi le choc de ces atrocités. On parle des goulags de Staline et de ses épurations, mais jamais de ce que l’Occident a perpétré dans de multiples pays sur plusieurs continents pendant cette même période.

 

Nous connaissons l’Opération Condor, en Amérique du sud, dans laquelle se sont particulièrement illustrés les spécialistes français réputés, en ces années-là, pour leur expertise forgée pendant la guerre d’Algérie : manœuvres de contre-insurrections, désinformations et propagandes, emploi systématique de la torture contrôlée médicalement, assassinats et disparitions des corps et traces.

 

Ils étaient envoyés auprès des gouvernements sud-américains, en supplétifs des USA, dans le cadre d’accords secrets remontant à 1959. Coopération atteignant son régime de croisière entre 1971 et 1984. Tout cela, sous la présidence des “humanistes distingués” : Giscard et Mitterrand…

 

Des milliers de leaders, d’opposants, sous prétexte de lutte anticommuniste, enlevés, torturés, tués, dont on ne retrouva même pas les corps. Dans tous les secteurs de la société (y compris des religieux et religieuses), des gens éduqués, formés, constituant une classe moyenne active et à fort potentiel de développement pour tous ces pays.

 

Même schéma, en Amérique centrale, notamment au Nicaragua, magistralement évoqué dans le discours du Nobel par Harold Pinter qui s’était fortement mobilisé pour défendre ce petit pays. On pourrait évoquer aussi les 500.000 morts et disparus en Indonésie (3), etc. Cela n’en finirait pas.

 

Le point fondamental évoqué comme conséquence de ces tueries de masse, le “vide politique”, du fait de la disparition de cadres et leaders, s’est parfaitement vérifié en Iran. La SAVAK du Shah, formée et encadrée par les occidentaux, a fait disparaître des milliers de cadres, sous prétexte encore de "lutte anticommuniste" : médecins, ingénieurs, architectes, techniciens, écrivains, journalistes, enseignants, etc. Ne restent alors, quand le “réservoir” de cadres est insuffisant, que les éléments radicaux, corrompus, noyautés souvent par des gangsters…

 

In Iran cela durait depuis 1953 : le renversement par la CIA de Mossadegh, régulièrement élu mais ayant eu le tort de vouloir que les richesses de son pays soient exploitées au bénéfice de ses habitants, et non pas exclusivement pour celui des compagnies pétrolières étrangères. Tout ce qui aurait pu provoquer un début de contestation a été anéanti, dans ce qui restera dans l’Histoire comme un des plus atroces régimes conçus par l’Homme. 

 

Tant et si bien que lorsque la révolution est arrivée, le régime lâché par l’armée, la rénovation sociale n’avait plus, comme structure apte à assurer un leadership, que la hiérarchie religieuse qui avait été à peu près épargnée…

 

Rappelons qu’à la même époque, lorsque Saddam a réussi son coup d’Etat en Irak, soutenu par les occidentaux dans le cadre de la "lutte anticommuniste", j’ai eu l’occasion de le mentionner, les historiens ont démontré que la CIA lui avait remis une liste de 9000 personnes à faire disparaître. Tous des cadres et des gens extrêmement bien formés.

 

Il est vrai que décapiter cette "matière grise" entraîne des retards dans le développement de ces pays, de plusieurs générations... N'est-ce pas aussi le but non avoué, mais recherché ?... Notamment, pour les pays musulmans ?...

 

Comment s’étonner que l’acharnement occidental, son fanatisme, rappelant les années noires de l’Inquisition, son aveuglement, aient provoqué une radicalisation des populations et un rejet des “fausses valeurs” promues par des régimes détestés…

 

Pas surprenant, non plus, que dans ces pays, lorsque nous, occidentaux, prononçons, invoquons, les mots “droits de l’homme” ou “démocratie”, on nous (dans le meilleur des cas…) rit au nez…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Merci à Aline-Mariali et Hédi d’avoir suscité et animé ce débat, ainsi qu’aux autres amis lecteurs pour m’avoir incité à rédiger ce billet, notamment emcee du blog Des Bassines et du Zèle.

(2)  http://www.elaph.com/Web/Video/2008/8/355806.htm

(3)  Pour les cinéphiles, je recommande un film qui a pour cadre le début de l'organisation de ce qui fut un gigantesque massacre au nom de la "lutte anticommuniste" en Indonésie, sous la présidence de Sokarno : "L'année de tous les dangers". Film de Peter Weir sorti en 1982, aux multiples récompenses, avec Mel Gibson, Segourney Weaver et, surtout, la bouleversante Linda Hunt qui obtint l'Oscar du meilleur second rôle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Illustration : La reddition de Vercingétorix, héros de la résistance gauloise, à Alésia, face à Jules César. Tableau de Lionel Royer (1899).
Vercingétorix fut étranglé dans sa prison, à Rome, après avoir été exhibé comme trophée lors de la parade triomphale de César à son retour de Gaule. Au préalable, ce guerrier magnifique avait été réduit à l'état de loque humaine...

 

 

 

 

 

 

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 01:28




“Quiconque justifie cette guerre

 Justifie également tous ses crimes…

Tous ceux qui soutiennent cette guerre

Soutiennent aussi l’horreur.”

Uri Avnery

 



 

Le premier assassin de l’histoire de l’humanité fut Caïn, nous dit-on (1).

 

Archétype du meurtrier, de la violence, aussi stupide que sadique. Tuant son frère Abel. La violence est toujours stupide et sadique…

 

C’est à son triomphe que nous venons d’assister. A Gaza.

 

En photos, vidéos, et en couleurs. Impuissants. Horrifiés. Dans ce qui restera dans l’Histoire contemporaine, un des plus abjects, des plus cruels, “Crimes contre l’Humanité”.

 

 


 

La résonance de cette tuerie implacable, cynique, va bien au-delà, très au-delà, du jeu diplomatique, du cirque médiatique, avec ses réunions internationales et “sommets” guignolesques. Où certains, politiciens narcissiques, chroniqueurs journalistiques, “experts” télévisuels, et autres relais mondains de la propagande, veulent la confiner.

 

Véhiculant désinformation, cliché, ignorance de la réalité et des mutations en profondeur de la région, dans cette tectonique des rapports de force remodelant actuellement notre planète. Pratiquant la vision de l’autruche apeurée.

 

Les conséquences géopolitiques, les forces souterraines accumulées, “l’insurrection des consciences” (2) exacerbées, d’une extrémité à l’autre de la planète, ne sont pas évoquées, entrevues, analysées.

 

Elles sont pourtant colossales, vertigineuses !...

 

Tel un volcan à l’irruption imminente. Très bien représenté par le dessin de Saeed  Sadeghi, que je reproduis. Le sang du massacre de Gaza représentant la lave en fusion, à son sommet.

 

Au-delà du peuple Palestinien, martyrisé depuis plus de 60 ans, sans défense, massacré de sang-froid par une armée high tech, au-delà du Moyen-Orient sous tutelle armée occidentale, c’est le monde entier qui s’est vu, senti, agressé, violenté.

 

Sous le choc, réagissant dans une solidarité instinctive à l’encontre de fanatiques, d’une cruauté sans bornes, irresponsables, fous furieux incapables de maîtriser les immenses arsenaux d’instruments de mort qu’ils détiennent.

 

Qui, non seulement, volent la terre d’un peuple mais, entendent l’exterminer, entraînant l’humanité au bord du précipice, dans leur hallucination mégalomaniaque.

 

Face à cette orgie sanguinaire, les gouvernements occidentaux ont opté pour le silence. Avant, pendant et après. Refusant de prendre la mesure de ses deux implications majeures. L’une au niveau mondial : l’enterrement public, télévisuel, médiatique, de leurs prétentions à être seuls dépositaires de “valeurs” en tant que “race supérieure”. L’autre régional, au Moyen-Orient, la mise à nu d’une idéologie coloniale, sclérosée dans l’axiome des Croisades.

 

 


 

 

Sous les bombes au phosphore : L’enterrement de l’Occident…


Le bain de sang à peine terminé, pour en dissimuler l’étendue et les conséquences, les médias de la propagande se sont rués dans l’Obamania. Célébrant, dans la béatitude des miracles moyenâgeux, Merlin l’Enchanteur descendant des cieux…

 

Mais, les massacres n’échappent pas aux engrenages de la géopolitique. Ce ne sont pas de simples opérations d’intimidation, de vols, de meurtres, organisées par des assassins se croyant, convaincus de leur impunité, plus malins que le commun des mortels. Forfaits aussi vite oubliés qu’accomplis.

 

Ou d’essais de matériels de guerre, de “systèmes d’armes”, dans la discrétion, pour le plus grand bénéfice des marchands de canon et autres quincailleries aéronautiques. Les médias ne soulèvent jamais ce point. Normal, ils sont détenus, directement ou indirectement, par eux. Aucune raison de mécontenter leurs patrons…

 

Chiffre d’affaires mis à part, les vendeurs d’armes apprécient beaucoup ces déluges guerriers, récurrents et lucratifs. Occasions idéales pour valider leurs nouveaux produits. Les faire passer du stade de “prototype” à celui “d’opérationnel”. Obtenir ainsi le fameux label international : “Combat proven” (“Testé en combat réel”), qui propulse les ventes sur le marché florissant, aux crises inconnues, de l’armement...



Leçons” de l’Occident au reste du monde : délégitimées…

 

Jamais.

 

Morts, blessures, cascades de sang, souffrances ne disparaissent jamais sous les brûlures de l’injustice. Beaucoup plus longtemps que celles du phosphore blanc, elles restent gravées dans l’inconscient collectif. La Palestine et, à ses côtés, le reste de l’humanité n’oublieront pas ce qui vient de se passer.

 

Dans son peuple affamé, enfermé, verrouillé dans La Bande de Gaza, la Palestine n’a pas subi seulement le massacre d’Israël, mais aussi celui de l’Occident. Soutenant un Etat terroriste, colonial, dans la communion complice de tous ses gouvernements. (3)

 

La planète entière l’a perçu, et parfaitement compris.

 

Les conséquences de la préméditation et de l’accomplissement, par l’Occident, de ces crimes contre l’Humanité, sont catastrophiques pour le présent et le futur de son rôle dans l’évolution du monde.

 

Sous les bombes, c’est son ensevelissement, son enterrement dont nous avons été témoins. Avec ses fausses valeurs, sa mégalomanie, son racisme. Dans le délire de son autosatisfaction. Délire suicidaire.

 

L’Occident n’était pas pris au sérieux dans ses prétentions à donner des leçons de démocratie et de “valeurs” au reste du monde. Depuis longtemps. Depuis ses incessantes conquêtes et tueries coloniales. Il n’y a que les médias occidentaux pour en refuser l’évidence et la dissimuler à l’opinion publique.

 

En ce début du 21° siècle, le comble a été atteint. Au dégoût devant ce sadisme, a succédé le mépris. Mépris devant l’arrogance cyniquement affichée. A présent, c’est le rejet. (4)

 

De ce rejet, aucun politicien, membre de la nomenklatura ou de l’intelligentsia, n’en a saisi l’onde de choc. Tous, incapables d’en dessiner une perspective, d’en formuler une approche prospective.

 

La caste politique française en particulier, dont beaucoup de ses membres descendent de familles de “colons” d’Afrique du nord, avec son “habitus de petit blanc” pétri de racisme, encore moins qu’ailleurs. Brandissant des “valeurs” à tout propos, dès qu’il s’agit de diaboliser peuples ou pays n’appartenant pas au “club occidental”…

 

“Valeurs” ?... Quelles “valeurs” ?...

 

L’horreur des massacres de Gaza a provoqué un refus de cette prétention ridicule, avec laquelle l’Occident accomplit ses forfaits les plus ignobles. La répulsion du reste du monde face à ce sentiment de supériorité est unanime, contestant le cynisme du double langage, consistant pour les occidentaux à ne pas appliquer les vertus dont ils s’autoproclament.

 

Ce ne sont pas les “valeurs” qui sont contestées. Au contraire. Quel est le peuple ou la nation qui n’y aspirent pas dans la vie de leur collectivité ?... Ce sont les postures, d’arrogance et d’hypocrisie, qui révulsent le reste du monde, quant aux “valeurs” affichées et aux institutions censées contribuer à leur application ou à leur diffusion, par un Occident aux comportements de voyou :



“Valeurs” de l’Occident : pulvérisées…


i)  Droits de l’homme, Démocratie, Lumières et autres casseroles


L’Occident phare de l’humanité…

 

Au paroxysme des atrocités de Gaza, par des occidentaux, par des armes occidentales, avec la complicité de tous les gouvernements occidentaux, alors que les images des tueries d’enfants réussissaient à franchir les barrages de la censure médiatique, les nomenklaturas se gargarisaient de ces lieux communs.

 

Je contemplais un exemple sidérant, sur une TV française, deux “philosophes” se complaire dans cette autosatisfaction.(5)

 

Michel Onfray gagatisant sur La France des Lumières, oubliant que ces Lumières n’ont existé que dans les ouvrages académiques. Où est la France des Lumières dans cette complicité assumée, sans complexe, avec un Etat perpétrant des crimes contre l’Humanité ?...

 

D’ailleurs… Qui peut me situer, me dater, ce temps béni des Lumières ?...

 

Ancien Régime et guerres de religion, Révolution et guillotines, guerres napoléoniennes et ravages, conquêtes coloniales et autres crimes collectifs, telles les révoltes des ouvriers de la soie à Lyon ou ceux de la Commune de Paris réprimées dans le carnage, guerres mondiales aux millions de morts, guerres d’indépendance coloniales avec ses monceaux d’horreurs…

 

Je n’en trouve pas trace.

 

En écho, Chantal Delsol soufflait dans son pipeau philosophique la même mélodie. Couvrant le fracas des bombes à Gaza. Affirmant que “si l’Occident disparaissait, les valeurs des droits de l’homme disparaîtraient”... (6)

 

Toujours ce culte de “l’être supérieur”. Indécrottable.

 

En plein Massacre des Innocents… Pathétique, et symbolique de la décadence de la pensée en Occident, de voir ces membres de l’intelligentsia traîner leur ignorance de la souffrance des peuples, la cruauté de leur indifférence devant l’horreur, leur arrogance dans le contentement de soi, comme autant de casseroles. Nullement gênés par leur tintamarre, fiers de leur manteau de Nessus de la bêtise, du racisme, du fanatisme…



ii)  Droit des peuples et droit international ou la fureur sanguinaire


Les massacres de Gaza avaient été soigneusement programmés. Depuis au moins 6 mois, reconnaissent les responsables eux-mêmes. La période choisie était celle des fêtes de fin d’année, misant sur la paralysie de l’opinion publique occidentale, noyée dans les vapeurs des réveillons, de la grande bouffe et de la frénésie des achats festifs. Neutralisée par l’intermède des congés annuels, pensaient les stratèges du carnage.

 

Paralysie renforcée par une censure sur les lieux du crime, d’abord, empêchant les journalistes de pénétrer dans Gaza. Relayée, ensuite, par les rédactions des JT, toutes inféodées au lobby sioniste, bloquant la diffusion d’images éventuellement incompatibles avec sa propagande. Seuls devaient être diffusés les déclarations du gouvernement israélien et les documentaires autorisés par son armée…

 

Contrairement à ces attentes, les tueries n’ont pas pu être dissimulées. Stupéfait, le monde en a découvert l’horreur et, aussi, la criminelle complicité des gouvernements occidentaux, européens en particulier.

 

S’exhibant sans pudeur. Dans des séances de rigolade, et autres fous rires de leurs représentants, partagés avec les dirigeants d’Israël, lors des rencontres internationales censées mettre un terme aux massacres et destructions d’infrastructures civiles. La connivence, la satisfaction, des gouvernements occidentaux était éclatante, rayonnante…

 

Les témoignages sur l’intensité de l’horreur des bombardements sauvages et de la désolation submergeant Gaza se multipliaient, les enfants étant les victimes les plus nombreuses, authentiques crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. Avant d’en arriver à parler de trêves, d’accords, ou d’autres considérations politiques, l’Occident se révélait, sans honte ni remord, incapable de respecter et d’appliquer les Conventions de Genève (7).

 

Rappelons que ces conventions internationales, s’imposant à tout belligérant, sont au nombre de 4, auxquelles s’ajoutent deux protocoles additionnels en 1977, et un autre en 2005. Avec pour finalité, dans un conflit armé, d’empêcher les massacres des populations, tout spécialement les enfants, et les destructions d’infrastructures civiles. Interdisant représailles et châtiments collectifs. Evidemment, tortures et atteintes à la “Dignité Humaine”…

 

Cette obligation morale, politique et militaire, est renforcée dans le cas d’une puissance occupante à l’égard de la nation occupée. Par définition, une école, une station d’épuration d’eau, une centrale électrique ne sont pas des objectifs militaires. Les civils et les enfants ne sont pas des combattants.

 

Mais, à l’exemple de l’Irak, du Liban, de l’Afghanistan, toutes les infrastructures ont été détruites. Et, les enfants considérés comme des cibles militaires. Sous forme de “dégâts collatéraux”…

 

A l’occasion, on perçut le silence des “droits de l’hommiste”, des spécialistes du “couloir humanitaire”, du “droit d’ingérence”, de l’intervention armée de l’OTAN pour empêcher des massacres, avec ou sans sac de riz sur l’épaule. Même la star de l’écologie et des droits de l’homme, Cohn-Bendit qui ne cessait de se montrer, pendant des semaines, au parlement européen ou devant des caméras de TV, avec un T-shirt de Reporters Sans Frontières pour la défense du Tibet, était muet et invisible !...

 

Démonstration, une fois encore, de l’hypocrisie et du cynisme de l’Occident. Ce ne sont pas simplement les conventions de Genève qui ne sont pas appliquées, c’est le droit international dans son ensemble. Et, le blocage des instances censées les imposer.

 

Depuis plus d’un demi siècle, c’est une quarantaine de résolutions de l’ONU qui ne sont pas appliquées en Palestine. L’ONU, “La Communauté Internationale” se révélant incapables d’exercer la moindre pression pour sanctionner un Etat voyou. Les discussions sur ces points étant systématiquement entravées par le veto des USA, auquel se joignent la plupart du temps d’autres pays occidentaux.

 

En fait, l’Occident refuse de faire respecter le principe fondamental de l’Humanité et des Droits de l’Homme : celui du droit à l’autodétermination.  Cette même Communauté Internationale qui a imposé en quelques mois la création de l’Etat du Kosovo, cette province berceau de la Serbie, à coups de sanctions, d’actions militaires, s’oppose à la protection de l’identité et du territoire de la Palestine.

 

Dans le sadisme des bombardements de Gaza, le monde et l’opinion publique occidentale, ont pu mesurer l’étendue de la mauvaise foi des dirigeants occidentaux, leur obstination à nier, dans le cas de la Palestine, le droit à l’autodétermination des peuples, le droit international et les Conventions de Genève assurant la protection des populations civiles pendant les conflits.

 

Gaza n’est pas un “choc des civilisations”, mais l’expression hyper violente de la barbarie coloniale imposée par l’Occident à toute une région.



iii)  La  “Laïcité”  ou la baudruche culpabilisante


Probablement, la prétention occidentale, française tout spécialement, perçue comme étant la plus hypocrite…

 

La France se distingue par sa “laïcité”, la séparation entre “la religion” et l’Etat. Se glorifiant, du fait de son “modèle laïc”, d’être à la pointe de l’évolution politique dans ce domaine, même par rapport à ses partenaires occidentaux. Bravo, se dit-on ! Dans un premier temps…

 

La plupart des autres chefs d’Etat, américains, britanniques, européens, y compris en Europe du Nord, n’hésitant pas, en effet, à prêter serment sur un livre religieux lors de leur prise de fonction ou à être, ne serait-ce qu’à titre honorifique, chef de leur Eglise nationale. Avec mention dans leur Constitution, de la religion officielle ou historique…

 

Dans sa défense et illustration du dogme de la laïcité, la France est capable d’atteindre l’hystérie collective, entretenue par des pyromanes médiatiques, spécialistes en bûchers de la diabolisation. Mais, contrairement au principe de neutralité laïque, s’appliquant aux religions et croyances, la France est en Occident un des pays où le racisme islamophobe est le plus encouragé par le système politique et la propagande qui le sert.

 

Certains politiciens, philosophes, journalistes, “experts” et autres démagogues, nageant comme des poissons dans l’eau de cette propagande, tirant de confortables revenus de ce qu’ils exploitent comme un juteux fonds de commerce. La haine et le racisme islamophobes, astucieusement camouflés, brassent beaucoup d’argent. Un véritable filon…

 

Encore plus frappant, ou curieux…

 

Dans leur politique étrangère, nullement gênés par l’absence de cohérence, les gouvernements successifs occidentaux, la France se voulant chef de file, soutiennent, avec ferveur les plus rétrogrades théocraties. Des régimes ou mouvements, organisant les collectivités qu’ils dominent suivant l’application de textes religieux arbitrairement interprétés par la caste au pouvoir.

 

En Asie, on assiste à leur indéfectible soutien aux prétentions théocratiques d’un chef “spirituel”, le Dalaï Lama, souhaitant rétablir un régime obscurantiste dirigé par une caste de religieux, associée à de grands féodaux, pour gouverner le Tibet…

 

Au Moyen-Orient, ils entretiennent les meilleures relations avec la théocratie délirante du clan Saoud, en Arabie. Dans l’obséquiosité et la bousculade, se disputant entre eux les contrats d’armement ou de grands travaux d'infrastructure.

 

Il s’agit, pourtant, d’un pays théocratique appliquant les principes d’une secte constituée au 18° siècle par des illuminés s’alliant à des féodaux, le wahhabisme. Secte qui n’a rien à voir avec le sunnisme pratiqué par l’immense majorité des musulmans, ou même le chiisme. Tous deux, considérant le wahhabisme comme une calamité pour le monde musulman.

 

Dans leur volonté d’opposer sunnisme et chiisme par une guerre civile artificiellement suscitée et entretenue, avec pour pivot l’Arabie des Saoud se faisant passer pour les champions du sunnisme, les dirigeants de l’Occident démontrent à quel point ils sont l’otage de l’élucubration de “stratèges” déjantés… (8)

 

Il est vrai que cette théocratie arrange beaucoup les intérêts des occidentaux. Du moins de leurs “élites”. La corruption colossale de cette dictature familiale, permet en effet d’obtenir des contrats permettant des enrichissements personnels et secrets, dans les paradis fiscaux, pour les politiciens européens et américains. Les fameuses rétrocessions de commissions.

 

Tout aussi intéressant, cette théocratie permet d’alimenter sans fin la propagande islamophobe nécessaire à la justification, auprès des opinions publiques occidentales, de l’occupation armée du Moyen-Orient : “civiliser les barbares”…

 

Sur la rive sud de la méditerranée, l’Occident soutient aveuglément un Etat confessionnel : Israël. Etat raciste, pratiquant l’apartheid et le nettoyage ethnique, selon les critères de son idéologie fondatrice : le sionisme. Justifiant sa légitimité d’après la lecture “politique” d’un Livre Saint : la Bible.

 

Colonisation excluant, des terres conquises militairement, ceux qui ne partagent pas sa religion. Spoliant la terre des Palestiniens, dont beaucoup sont d’ailleurs chrétiens ou d’anciens juifs convertis à l’Islam au cours des siècles…

 

Le sionisme issu d’un mouvement politique né au 19° siècle, que plus personne ne confond avec la religion qu’est le Judaïsme, est d’ailleurs contesté par beaucoup de juifs de par le monde. Mais les gouvernements occidentaux, et tout particulièrement ceux de la France censés défendre la laïcité, n’éprouvent aucune gêne à aller à l’encontre de leurs grandes déclarations “laïques”…

 

Bombarder, maintenir sous occupation armée, des populations civiles en prétextant qu’il s’agit d’infâmes islamistes, alors qu’elles résistent au vol de leur terre et à la destruction de leur identité, c’est vouloir faire prendre une baudruche pour la réalité…

 

En fait, la laïcité, dans sa manipulation politique, n’est qu’un des déguisements du fanatisme colonial…



iv)  La  Censure ou la Liberté d’Expression empaillée


Je parcourais, admiratif, l’ouvrage publié à l’occasion du 20° anniversaire du “Festival International du Photojournalisme Visa pour l’Image”, qui se tient chaque année à Perpignan (9). Un des meilleurs du genre dans le monde. Il s’est tenu la première quinzaine de septembre 2008.

 

Excellente synthèse des tendances et des modes sur le “marché de l’information”. Ce sont les photos et reportages  achetés, ou commandés, par les médias. Sans oublier les classiques, comme dans la musique : les photos historiques. A commencer par la couverture du catalogue, reprenant la célèbre levée du drapeau américain par les marines à Iwo Jima. L’équivalent de la 5° symphonie pour un photographe. Tout un symbole, pour un catalogue…

 

Admiratif, non pas des excellentes photos des meilleurs professionnels travaillant en agence ou en free-lance. Les thèmes sont connus, avec leurs répétitions, ces dernières années, inépuisables comme un disque rayé. Mais admiratif, encore une fois, de l’efficacité de la censure et de la propagande occidentale.

 

Ces expositions, reflet d’un marché, n’échappent pas aux mille et une astuces de la désinformation et du “lavage de cerveau”... Elles sont un indicateur, d’une totale fiabilité, si l’on veut mesurer l’intensité et les vecteurs de la propagande en Occident. Ce qui doit être vu, et, par défaut, ce qui ne doit pas l’être.

 

Si vous parcourez cet ouvrage, vous y trouverez les meilleures photos de ces dernières décennies : Mai 68 et guerre du Vietnam, y compris. Un tour du monde de “l’actualité” : Irak, Afghanistan, Kenya, Népal, Iran, Tibet, Darfour, Grozny, la pauvreté, la faim, l’excision, les enfant soldats.

 

Et, j’en oublie… Evidemment, toute la misère et la violence du monde y sont représentées, sauf dans nos “contrées civilisées”. Paradisiaques, il n’y a rien à dénoncer, à montrer.

 

Mais, j’ai eu beau tourner les pages, les retourner, dans tous les sens…

 

Palestine ?... Liban ?... Trou noir.

 

Palestine ?... Les massacres, la torture, les 10.000 résistants internés sans procès, les humiliations, les camps de concentration, la spoliation des terres, les immenses destructions, maisons, champs, arbres, troupeaux, le désespoir et la colère, endurés par le peuple Palestinien, depuis plus de 60 ans : rien.

 

Si : une photo !...

 

Celle d’un soldat israélien debout sur un éboulis, probablement les restes d’une maison Palestinienne dynamitée, avec son fusil prêt à tirer. Comme pour faire rempart face à l’irruption des barbares. Derrière lui, deux enfants israéliens avec des ballons, dont l’un porte la kippa. A Hébron, en 2002-2003, nous précise-t-on. La posture du chevalier “sans peur et sans reproches”. Image subliminale mettant en scène “Le défenseur de l’Occident”… (10)

 

Liban ?... Les colossaux bombardements du sud Liban de juillet 2006 ?... Les immenses démolitions, les morts, dont de nombreux enfants, les mutilés, les souffrances, les centaines de milliers de mines à fragmentation déversées par avions d’Israël, sur les champs et vergers de la région ?... Toutes les infrastructures détruites : routes, ponts, ports, aéroports, jusqu’à des usines d’embouteillage de lait : rien.

 

Si : la photo d’un char d’une faction libanaise, pendant la guerre civile dans une rue de Beyrouth, en 1984 !… (11)

 

Paradoxe d’une profession qui ne cesse de célébrer, dans l’autosatisfaction, ses mérites dans la pratique de l’information, la dénonciation de ce qui est inacceptable dans le monde. En premier lieu, la violence imposée, sans limite, par le fort sur le faible. Feuilletant ce catalogue, la profession du photojournalisme confesse, en fait, sa pratique : “ne rien voir, ne rien entendre, ne rien montrer”. Qui n’ait reçu l’imprimatur de la propagande…

 

Au fond, rien de surprenant à tenir entre ses mains un livre expurgé de photos, d’informations, de témoignages, sur les exactions de l’Occident dans cette région. Exactions directes, via Israël : massacres et tueries d’une occupation militaire avec dans son sillage une colonisation civile, de forme paramilitaire.  Les exactions indirectes, celles de la faim, de la pauvreté, prenant des circuits opaques, invisibles.

 

Occulter” est le moteur de la propagande en Occident. On n’interdit pas. Beaucoup plus efficace : on ne diffuse pas. Comme par hasard, “le marché, n’est pas preneur”…

 

Les massacres de Gaza ont été une démonstration supplémentaire de la puissance de cette propagande, sous forme d’une censure médiatique implacable. Dans tous les pays occidentaux. Il n’y aurait pas eu Internet, les tueries se seraient déroulées dans le silence des médias, comme pour Sabra et Chatila, au Liban en 1982. On l’aurait su plus tard, incidemment, sans photos, ni témoignages.

 

Cette censure continue. Autre exemple.

 

Ces jours-ci, on assiste à Londres à un énorme scandale qui a mobilisé le week-end dernier (12) des manifestations devant le Siège de la BBC, à Londres et dans plusieurs villes.

 

La BBC a refusé, malgré la pression de l’opinion, de ses propres journalistes, de plusieurs parlementaires, de milliers de protestations téléphoniques et d’emails, de diffuser un appel à la charité publique pour collecter des fonds en faveur des Palestiniens de Gaza.

 

Les appels à la charité publique, sous forme de “spots” ou de “clips”, sont habituellement diffusés par la BBC. Parmi les derniers, on se souvient de ceux sur la Birmanie ou sur le Congo. Seul refus remarqué, toutefois : un “spot caritatif” à la suite des bombardements qui avait écrasé le Liban, en 2006. Pour respecter la “neutralité”. Déjà…

 

A présent, il s’agit d’un clip de 3 minutes comportant les coordonnées d’un syndicat de 13 associations humanitaires, dont les très sérieuses Croix Rouge et Oxfam. Motif : diffuser cet appel humanitaire irait à l’encontre de la déontologie de “stricte neutralité” exercée par la BBC.

 

A la BBC, s’est joint le groupe de TV satellitaire Sky de Rupert Murdoch. On connaît le fanatisme sioniste de ce milliardaire possédant des médias sur plusieurs continents. Son appui à la politique de Bush, notamment lors de la préparation, de l’invasion et de la destruction de l’Irak. Des journalistes de la BBC se sont insurgés, en interne, contre la manœuvre de leur direction.

 

Tim Llewellyn, ancien responsable de la zone Middle East à la BBC, la dénonce aussi, n’hésitant pas à écrire que “la lâcheté de cette décision trahit les valeurs de l’entreprise”. Il rapporte le “mépris” des journalistes à l’égard des dirigeants de la BBC qui affichent pareille position. Ceux qui protesteraient publiquement ont été menacés d’un licenciement disciplinaire immédiat… (13)

 

Même l’archevêque de Canterbury, le Chef de l’Eglise Anglicane, a tourné en ridicule cette “neutralité” hypocrite. D’après lui, la direction de la BBC démontrait par ce refus, au contraire, sa partialité et le choix de son camp… (14)

 

Des chaînes privées ont néanmoins décidé de diffuser cet appel : ITV, Channel 4, Channel 5. Juste retour de manivelle : du fait de ce blocage, l’appel a rencontré un formidable succès !... Internet ayant, en plus, pris le relais de la diffusion.

 

En France : plus facile…

 

Calme plat. Il n’y a eu aucun “spot” ou acte caritatifs pour Gaza, sur les chaînes de TV et de radio, à part les efforts désespérés de Jamel vite étouffés. Pas de concert organisé, comme pour Ingrid Betancourt ou la Tchétchénie… Exception, quand même, j’ai aperçu un spot de la Fondation de France, pour collecter des fonds destinés aux sinistrés du sud-ouest après la tempête…

 

Cela n’empêchera pas ces mêmes propagandistes de dénoncer le manque de liberté d’expression, la censure, dans d’autres pays. Dans des campagnes de diabolisation incessantes, aux confortables moyens.

 

Casser” du chinois, du russe, de l’arabe ou du musulman, est nettement plus facile que de diffuser un appel à la charité publique, dans un but humanitaire, pour les Palestiniens massacrés…

 

Liberté d’expression, d’information, en Occident ?...




Moyen-Orient : L’idéologie fossilisée des Croisades


Bien sûr, il y eut aussi la complicité des pays arabes. Notamment, ceux frontaliers ou voisins de la Palestine : Egypte, Jordanie, Arabie saoudite. Complicité au niveau des gouvernements, vigoureusement critiqués par l’ensemble de leur opinion publique.

 

 “Régimes” arabes devrait-on préciser…

 

Dans chacun de ces pays, ce n’est pas le “pays réel” s’opposant au “pays légal” à la suite d’une distorsion de l’expression politique de la majorité de la population. C’est un peuple désarmé s’opposant à une dictature, militaire dans la plupart des cas, soutenue par l’Occident. Régimes strictement analogues, folklore et contexte locaux mis à part, à ceux qu’endurait l’Amérique latine dans les années 70.

 

Tous les gouvernements arabes ne soutenaient pas le carnage s’abattant sur les Palestiniens de Gaza. Désaccord ou désunion se manifestaient dans les tentatives de réunions de leurs organisations politiques régionales. La Ligue Arabe, en a été l’exemple le plus pathétique.

 

La cacophonie de leurs différentes organisations peut prêter à rire, mais elle est en elle-même le signe d’un basculement important. Pour tout observateur et témoin attentifs, deux niveaux d’analyse se dégageaient. Déterminants pour l’avenir de la région.

 

Chaque sanglant bombardement de Gaza provoquait l’élargissement d’une fracture entre ces régimes et leurs peuples, et l’apparition d’un sentiment nécessaire d’union, de solidarité, de communauté de destins face à un Occident. Occident dont la violence coloniale n’est que l’expression fossilisée de l’idéologie des Croisades.



La “rue arabe” ou la fracture entre peuples et dirigeants


Les médias occidentaux se sont efforcés de démontrer que le monde arabe ne se souciait pas du sort des Palestiniens. Leurs gouvernements se montrant incapables de se réunir autour d’une plateforme commune, de déclarations, ou mieux encore, de décisions.

 

Un “expert” du Moyen Orient (15) ironisait sur le fait qu’au Caire les manifestations n’avaient pas réuni plus de 50.000 personnes, contre 5 millions lors des funérailles de la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum, en 1975. Affirmant, à partir de cette statistique, que “la rue arabe” ne se mobilisait plus pour le “conflit palestinien”.

 

Prémisses biaisées, conduisant à des conclusions mensongères. Pour ne pas changer. Rien de surprenant devant pareils propos et raccourcis, connaissant ces vecteurs de la propagande des “ziocons”.

 

Cet “expert” taisait cyniquement que le gouvernement égyptien, comme en Arabie saoudite, s’acharnait violemment contre les organisateurs et les participants des manifestations de solidarité avec Gaza. S’efforçant de les empêcher, dans la capitale essentiellement. Elles tournaient, en effet, au défi et à la dénonciation, dans les slogans des foules réunies, d’un régime corrompu qui ne doit sa survie qu’à l’inébranlable soutien de l’Occident.

 

Pas un égyptien qui ne soit senti solidaire du peuple Palestinien de Gaza. Des mutineries ont même été signalées dans le corps des officiers refusant d’être affectés avec leurs hommes à la frontière de Gaza. Pour ne pas avoir à bloquer les secours humanitaires ou la fuite des habitants pris au piège. Certains ont dit à leurs généraux qu’ils préféraient se battre contre les assassins, que de ne pas secourir leurs victimes Palestiniennes.

 

Le gouvernement égyptien en a été ébranlé. Le “président”, Moubarak, est méprisé à l’extrême par son peuple et dans le monde arabe en général. Son cynisme, sa cruauté, l’ont coupé définitivement de tout soutien populaire. Les Egyptiens le surnomment : “la vache qui rit”. Ce qui en dit long sur leur ressentiment...

 

Dans tout le monde arabe, ce fut l’apparition de manifestations de solidarité des populations, souvent impressionnantes, en opposition à leurs gouvernements à la solde de l’Occident. La fracture entre les régimes despotiques et corrompus, qui ne doivent leur maintien qu’à cet appui, et les peuples, ne cessait de s’élargir à chaque jour de tuerie.

 

L’Arabie Séoudite connut l’effervescence. Malgré l’interdiction des manifestations. Phénomène inconnu jusqu’à présent, les Saoudiens via la blogosphère ont fait état, massivement, de leur indignation. A tel, point que même la chaîne de propagande saoudienne Al Arabya a dû progressivement atténuer son ton de propagande “pro-Israël”. Les tensions, extrêmement fortes, n’épargnent pas le clan Saoud lui-même…

 

Ce qui est apparu de façon caricaturale, en Egypte, Arabie saoudite et Jordanie, est signe qu’à terme ces régimes vont être balayés aux premiers bouleversements politiques qui vont inévitablement se produire. Ils n’ont aucune légitimité populaire. (16)

 

Un autre phénomène a pris une ampleur importante dans l’émotion suscitée par le carnage de Gaza. Face à un Occident qui abrite ses spoliations, et sa pratique de La Loi du Plus Fort, derrière des “valeurs” qu’il n’applique pas, les peuples du Moyen-Orient prennent conscience que la fédération de leurs moyens et de leurs avenirs est plus que nécessaire. Même si les dictatures actuelles, sous travestissement “démocratique”, sont chargées par les occidentaux d’en torpiller les efforts.

 

Des manifestations ?... Pour le moment, pas de quoi fouetter un chat, diront les adeptes de la realpolitk occidentale… Rien ne sert de s’inquiéter : les gouvernements, la gestion politique et économique de ces pays, sont solidement tenus en main.

 

Pas si sûr…



La fossilisation géopolitique de l’Occident dans les Croisades


Gaza, dans son drame sanglant, est le rappel d’une réalité que la géopolitique, contrairement aux illusions idéologiques de la diplomatie, identifie cliniquement en deux volets :



i) L’Occident ne veut pas de la Palestine


Israël ne veut pas la paix et ne la voudra jamais. Israël ne veut pas entendre parler de la Palestine, de la nation Palestinienne, du peuple Palestinien. Tout le monde feint de l’ignorer, du moins la propagande, mais tout le monde le sait : seules les conquêtes territoriales intéressent les sionistes. Les extrémistes sionistes, veulent la disparition de la nation Palestinienne. C’est clair.

 

Enonçons une autre évidence, que les massacres viennent de prouver. Dans l’horreur, le sang et la souffrance. Soyons encore plus clair : Israël, c’est l’Occident. En fait, C’est l’Occident qui ne veut pas de la Palestine, sinon il y aurait longtemps que les résolutions de l’ONU protégeant cette nation seraient imposées.

 

A commencer par celles qui ont déjà été votées, depuis longtemps, rappelons-le : dont une quarantaine, non appliquées à ce jour. De plus, l’ONU réagirait dans la seconde devant la gravité des crimes commis en permanence à l’encontre du Peuple Palestinien, si la fin de la colonisation était réellement condamnée, en votant et instaurant de nouvelles résolutions.

 

Dans la région, pas un interlocuteur, penseur indépendant, responsable politique ou citoyen ordinaire, qui n’estime que l’Occident souhaite une présence coloniale en annexant la Palestine, et au-delà... Comme il en eut la conviction lors des Croisades au 11° siècle. Sous le couvert d’un motif religieux : “sauver le tombeau de Jésus”, “garantir le libre accès aux Lieux Saints chrétiens”, etc.

 

Réussissant par les armes, pendant deux siècles environ, à se tailler des entités territoriales, royaumes, principautés ou comtés, le long de la côte méditerranéenne de ce qui est à présent la Palestine, le Liban, la Syrie, et une partie du sud de la Turquie :

Royaume de Jérusalem (1099 à 1291), Principauté d’Antioche ((1098 à 1258), Comté d’Edesse (1098 à 1146), Comté de Tripoli (1102 à 1288). Le royaume de Chypre que les croisés se sont disputés comme des voleurs, constitué en 1192, a été annexé par les Vénitiens en 1489, pour passer dans l’Empire Ottoman en 1571…

 

Au bout de deux siècles, pour la plupart, ces créations artificielles s’étaient dissoutes, absorbées par l’immense région dans laquelle elles avaient la prétention de s’imposer par la force.  Un projet colonial sous habillage religieux, quel qu’il soit, n’a aucun avenir au Moyen-Orient. Cela peut abuser une opinion publique dans un Occident endoctriné, mais c’est fuir la réalité de l’Histoire…



ii)  Le Moyen-Orient n’acceptera jamais un Etat colonial


Le carnage de Gaza est la dernière borne d’un long martyrologue. La greffe ne prendra jamais. La Palestine, la région entière, n’acceptent pas et n’accepteront jamais l’implantation d’un Etat colonial, par la force et la volonté impériale de l’Occident.

 

Le refus est définitif, irrévocable. Refus d’un Etat confessionnel, théocratique, raciste, instaurant un apartheid inhumain, quel qu’en soit le prétexte religieux ou biblique. C’est un mythe analogue à celui des Croisades qui, à terme, disparaîtra. Il est incompatible avec le droit, avec la justice et l’éthique. Avec l’Histoire.

 

Evidemment, cela ne va pas s’effectuer d’un coup de chapeau. Soulèvements et horreurs, imbriqués, sur fond de propagande antipalestinienne déchaînée, vont se succéder. Entre tueries, trêves, sommets internationaux. Mais tous les schémas diplomatiques sont dérisoires. Dépassés. Les arrangements imposés par la force, ne pourront durer. Ce ne seront que des chiffons de papier.

 

L’idée de deux Etats est dépassée. Avec une Palestine sous administration coloniale, sans souveraineté, ni autonomie économique ou politique, en forme de Bantoustan, comme il en fut créé en Afrique du sud du temps de l’apartheid : encore plus obsolète.

 

Ce n’est pas à l’Occident de décider ou de garantir le sort de la Palestine, ce n’est qu’aux parties de la région de  trouver le juste équilibre. Toute intervention ne sera qu’une poursuite des interventions coloniales, vouées à l’échec. Leur durée n’étant due qu’au rapport de force, et non pas au partage d’un destin mûrement réfléchi et accepté.

 

La construction coloniale de l’Occident en Palestine, sa dictature armée dans la région, s’effondreront. Ces idéologies et comportements, dont les racines plongent dans le Moyen Age, ont vécu. Le Moyen-Orient n’en veut plus. L’Humanité n’en veut plus.

 

Impossible. Israël détient 200 bombes nucléaires !... Et alors ?... Le Mur de Berlin s’est écroulé de lui-même. Il avait pour fondation plus de 10.000 bombes atomiques et les arsenaux de l’armée soviétique, une des premières du monde, avec des centaines de milliers de soldats… 

 

Pas de solution ?...

 

Si : c’est à une refondation que nous devons travailler. Dans les mentalités.

 

Comprendre, enfin, que seul un Etat sera légitime, dans lequel toutes les religions seront reconnues, dans la paix et le respect mutuel. La présence juive qui a toujours été acceptée dans la région, avec les autres religions, ne pourra être vécue que dans le cadre d’un seul Etat, en dehors de tout contexte théocratique.

 

Cela suppose deux conditions : la première, que la communauté juive ne soit plus l’otage de l’extrémisme sioniste, manipulé par un complexe militaro-industriel surpuissant. Avec l’apparition et le leadership de juifs “éclairés”. Ils sont nombreux, mais n’ont pas encore le pouvoir. Un jour, ils l’obtiendront. La seconde, que la "Communauté Internationale", se libère politiquement du racket de ce même lobby belliciste, qui entrave toute évolution vers la paix.

 

Qui aurait cru que le projet fou de la domination blanche (white supremacy), en Afrique du sud, avec elle aussi une armée high tech et le soutien aveugle des gouvernements occidentaux, en arriverait à renoncer à l'apartheid et à partager le pouvoir dans un seul Etat, dans un même devenir entre blancs et noirs ?...

 

Cela prendra le temps qu’il faudra. Le siècle est l’unité de mesure de l’Histoire… Le fruit tombe toujours de l’arbre. Newton s’est trompé. Ce n’est pas l’attraction terrestre qui en provoque la chute. C’est : le “Temps”.

 

Une question surgit.

 

Saddam Hussein a été jugé et pendu, avec les applaudissements de “La Communauté Internationale”. Au motif (on n’a pas voulu l’entendre sur d’autres affaires…) d’avoir donné l’ordre de massacrer 400 personnes, d’un village du sud de l’Irak, pour s’être révoltées contre son autorité…

 

Quel sort, cette même “Communauté Internationale”, va-t-elle réserver aux assassins qui ont ordonné, planifié et, exécuté Le Massacre de Gaza ?...

 

Le Caïn des Livres Saints, après son crime, fut rongé par le sentiment de culpabilité le restant de sa vie.

 

Celui de Gaza, sous les vivats de ses complices, en éclate de rire…

 

 

 

 

 

 

°°°°°°°°°°

 

 

 

 

 

 

(1)  Caïn tue Abel, dans la Bible. Dans le Coran, c’est Qâbîl qui tue Hâbîl.

(2)  Suivant l’expression de Pierre Rabhi, dont il faut lire le Manifeste pour la Terre et l’Humanisme : Pour une Insurrection des Consciences, Editions Actes Sud.

(3)  Aline de Diéguez, Chroniques de la Palestine occupée – L’axe de l’apocalypse se rue à l’assaut du camp de concentration de Gaza, http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/mariali/palestine/images/image.htm

(4)  Lire Jean Ziegler, dont je recommande le dernier ouvrage : La Haine de l’Occident, Editions Albin Michel.

(5)  Dans une émission animée par Frédéric Taddeï, Ce soir (ou jamais) sur FR 3.

(6)  Chantal Delsol, se qualifiant de “catholique libérale néoconservatrice”, a été élue en juin 2007 à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, section philosophie !... Son humanisme et sa grandeur d’âme se sont illustrés récemment dans le soutien au “philosophe-islamophobe” Redeker, lors d’une des plus répugnantes campagnes racistes orchestrées en France…

(7)  Pour les Conventions de Genève voir : http://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/topics/intla/humlaw/gecons.html

(8)  Les services spéciaux occidentaux se sont acharnés, en Irak, à faire sauter des mosquées sunnites faisant croire qu’il s’agissait d’actes chiites. Et, réciproquement, le dynamitage des lieux de culte et de pèlerinage chiites, d’actes sunnites. Tout le monde le sait au Moyen-Orient : jamais un musulman ne s’attaquerait à une mosquée, quelle que soit son obédience. Il n’y a que la propagande occidentale pour véhiculer pareilles fables…

(9)  Catalogue Visa pour l’Image, du 20° Festival International du Photojournalisme de Perpignan, 30 août-14 septembre 2008, 223 p., Editions Snoeck Gand, 2008.

(10)  Photo page 44, avec pour légende : Hebron, Palestine, 2002-2003, in Visa pour l’Image, Op. Cit.

(11)  Photo page 34-35, avec pour légende : Beyrouth, Liban, 13 février 1984, in Visa pour l’Image, Op. Cit.

(12)  The Guardian, ITV and Channel 4 to air Gaza appeal as pressure mounts on BBC, samedi 24 janvier 2009.

(13)  Llewellyn, Tim, The Observer, This cowardly decision betrays the values the corporation stands for, dimanche 25 janvier 2009.

(14)  The Guardian, Archbishop joins criticism of BBC refusal to screen Gaza appeal, dimanche 25 janvier 2009.

(15)  Antoine Sfeir, dans l’émission TV “C’ dans l’Air” : Gaza attend Obama, du 19 janvier 2009.

(16)  Chahid Slimani, Génocide à Gaza : Fin de la récréation arabe, dimanche 25 janvier 2009, http://chahids.over-blog.com/article-26612992.html 

 

 

Cartoons : Saeed Sadeghi (le volcan) & Massoud Zia (l’enfance brisée avec la Bande de Gaza en forme de rideau).

Tous deux Iraniens, représentant la nouvelle génération de dessinateurs et caricaturistes de ce grand pays réputé, depuis des siècles, pour la créativité de ses artistes.

 

Source : http://peoplesgeography.com/2008/06/30/the-international-gaza-cartoon-cntest-2008-winners/

 

 





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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 00:07



Part 2 :  "J'atomise",  donc : "Je Suis"...



2.  De l'Idéologie coloniale à la Paranoïa guerrière : la fin de l'utopie démocratique


Dans une première partie (1), j'avais abordé le rapport (2) destiné à orienter les prochains travaux de l'OTAN, des 2 et 3 avril 2008 à Bucarest. Y donnant un aperçu des manipulations des milieux "néocons" dans le financement, la conception, la rédaction, la promotion de ce "travail de réflexion". Emblématique du complet noyautage, par ces milieux fanatiques, des rouages de l'OTAN ; en fait, depuis la chute du Mur de Berlin.


Tout est dit, me direz-vous. Oui. Récapitulons, cependant, quelques fondamentaux lus dans le rapport. J'en traduirai quelques extraits, en mentionnant la page du texte concerné, tout en vous invitant à le lire dans son intégralité. Car, il énonce les voies et moyens que l'Occident entend employer pour maintenir sa domination économique et, donc, militaire, sur le reste du monde pour les siècles à venir...


Du fait de l'inexistence d'une quelconque logique, fondée sur des recherches ou des anticipations rationnelles, le "corpus" apparaît particulièrement faible. Voire : nul.


En lieu et place, perspectives et approches prospectives de ces "penseurs" de l'Occident, prenant leurs désirs pour des réalités, se résument en une simple incantation paranoïaque. La bouillie intellectuelle, qui en ressort, est un méli-mélo de vecteurs qui vont véhiculer, en les démultipliant, les slogans et axes de propagande, servant de tuteurs à une "logique" articulée sur la pratique de l'hyperviolence.


Dépassant le cadre habituel des comportements coloniaux, ces pulsions destructrices menacent non seulement les nations et peuples considérés comme "menaçants", ou "insuffisamment conciliants", mais les institutions démocratiques mêmes de nos propres pays, dont la déliquescence a enfanté de pareils "fous furieux" capables de rédiger un tel texte ...

 

 


2.1. Le règne de la Paranoïa


La lutte contre le communisme n'existant plus, du fait de sa disparition en tant que régime politique, le complexe militaro-industriel, adossé aux rentes coloniales de Big Business, doit trouver une nouvelle source de profits juteux, extensibles à l'infini, tout en assurant son contrôle sur les opinions et sociétés occidentales.


Une priorité, en conséquence : réorienter les peurs, "fanatiser l'imaginaire" occidental dans d'autres directions. Ayant peine à identifier un ennemi probable, il en vient, dans une pulsion paranoïaque, à s'investir dans l'actualisation de ses deux moteurs habituels : la violence raciste et la fureur coloniale.



= >  Le culte du racisme : La supériorité  "du Blanc" de "l'Occidental"


Tout au long du rapport, dès l'avant propos, il est fait référence à une aire géographique s'étendant de « la Finlande à l'Alaska »... Il s'agit donc de l'hémisphère nord, regroupant l'essentiel des pays occidentaux, car l'Australie et la Nouvelle Zélande se trouvent dans l'Hémisphère Sud.


Délaissant la ringardise de l'imagerie du "Blanc" supérieur à toutes les races, il renouvelle ses clichés par la défense de "l'Occidental", seul en mesure de porter des valeurs, de les défendre et, surtout, de les imposer aux peuples inférieurs.


Seul, surtout, en mesure de soutenir des "raisonnements", d'avoir des "comportements cohérents" et prévisibles, etc. Abondent les clichés racistes, usés jusqu'à la corde, mais ainsi recyclés. Edward Saïd (3) les a magistralement démontés un à un. Ils ont la vie dure, toutefois ...



i)  Le sauvage irrationnel : défouloir du racisme


" Le problème culturel de la "perte de la rationalité" est plus large qu'il est possible de le décrire, créant un espace où se répandent les mouvements politiques fanatiques opposés aux valeurs rationnelles, affaiblissant la vigilance sans laquelle toute solution politique ou stratégique est impossible..." (p. 41)


C'est l'éternel argument raciste : en dehors de l'Occident, les peuples sont incapables de tenir des raisonnements logiques et rationnels. Mot pour mot, on retrouve la même argumentation que le célèbre gouverneur britannique d'Egypte Lord Cromer, au début du XX° siècle. Il avait occupé d'importantes fonctions en Inde et dans d'autres colonies, soutenant l'opposition entre les européens ou les occidentaux (Westerners), parfaitement logiques et rationnels et des êtres incapables d'atteindre ce niveau de la pensée élaborée.


Et, donc, car dans tout cela il y a un objectif : absolument pas fiables...


Ces arguments à la Cromer ou à la Balfour, énoncés par tous les racistes qui les ont précédés ou succédés, dans tous les pays colonisateurs, ont été remarquablement analysés par Edward Saïd (4).


En résumé :

"... les occidentaux... sont rationnels, pacifiques, épris de liberté, logiques, en mesure d'être détenteurs d'authentiques valeurs, sans suspicion naturelle ;  les autres en sont incapables." (5).


Dans son racisme et sa stupidité, imbibant le vide de sa pensée, ce rapport ne déroge pas à la vieille règle coloniale de la "rationalité" ... Une couche de "mondialisation" (globalisation, avec un z dans les textes US) dessus, et c'est comme si c'était du neuf !...



ii)  Les valeurs occidentales : autosatisfaction mégalomaniaque


Les peuples inférieurs étant incapables de raisonnements, ils n'en ont pas davantage de valeurs à soutenir. Le dégoulinement de l'autosatisfaction mégalomaniaque (6) envahit chaque page du rapport :

"... les nations occidentales doivent retirer la plus grande fierté de leurs valeurs dans le respect du droit, de la démocratie, de la liberté individuelle, de la liberté d'expression et de la liberté de religion". (p. 77)


Mais quels sont donc, ces peuples inférieurs, incapables de raisonnements et de valeurs ?... Le prisme déformant du raisonnement de ce document se focalise sur une région précise : là où est enfanté "l'islamisme radical", d'après eux, et donc le "terrorisme international".


Voilà, un premier ennemi désigné. On retrouve dans le même sac : l'Iran, l'Arabie Saoudite, le Hamas et le Hezbollah.


Tous, n'ayant d'autre but que de s'en prendre  (7) :

" ... aux valeurs de l'Occident, à ses pratiques démocratiques et à sa liberté de religion, dans une exultation du meurtre des juifs, des américains, des hindous, des incroyants, des infidèles, des apostats et divers autres « inférieurs »..." (p. 41).

"Le terrorisme international aujourd'hui a pour objectif de déstabiliser et de détruire nos sociétés, nos systèmes économiques, notre mode de vie". (p. 50).


Tout opposant, résistant, à une occupation militaire de son pays étant considéré comme "terroriste", il sera, de facto, assimilé à un "terroriste international", souhaitant la destruction des sociétés et du mode vie occidentaux.


Même, s'il n'en a rien à cirer. Même s'il ne souhaite qu'une chose : vivre libre, chez lui, voir son droit de vote respecté, et administrer les ressources et le développement de son pays, comme il l'entend, suivant le principe de l'autodétermination des peuples ...


Car, l'ETA, l'IRA, le groupe Baader-Meinhof, et autres groupes terroristes occidentaux, c'est autre chose (p. 50). A ne pas confondre !... Le racisme s'insinue même dans l'identification du terroriste : il y a "le bon", et puis "la brute". Et, le truand ?... Mieux vaut en rire.


On retrouve, ainsi, la phraséologie, la rhétorique, pour ne pas dire l'hystérie, des fanatiques de l'extrémisme américano-sioniste.



iii)  Le respect du droit international : idéalisation aveugle


Bien sûr, seul l'Occident respecte le droit international : logique et valeurs étant en sa seule possession...


Parfois, il faut se pincer pour ne pas être pris de fou rire ou de sidération. Culot, bêtise, fumette, on ne sait trop, tellement c'est gros. Un exemple :

"... Les défis sont encore plus grands du fait que les nations démocratiques observent le droit international et les conventions, alors que ‘l'autre côté' n'a aucun scrupule, causant ainsi une divergence d'appréciation dans le jus in bello (le droit de la guerre)..." (p. 49).


Poursuivons, à la même page (p. 49), en continuant à se pincer pour ne pas halluciner :

"... La guerre d'Israël contre le Hezbollah, en 2006 , était un conflit armé entre un acteur non étatique et un Etat national, où l'état-nation était grandement désavantagé. Le Hezbollah n'avait aucun scrupule à commettre des crimes de guerre : il positionnait sa milice au milieu des civils et lançait des roquettes à partir des banlieues résidentielles. Tout en organisant et contrôlant étroitement une campagne de propagande".


Le monde à l'envers...


Respect du droit international ?... Israël, qui refuse, jusqu'à ce jour, d'appliquer une quarantaine de résolutions de l'ONU, de signer le traité de non-prolifération nucléaire... Israël qui a détruit, contrairement à toutes les Conventions de Genève, les infrastructures civiles du Liban, avec lequel, de plus, il n'était pas en guerre, et, en outre, sans déclaration de guerre...


Que dire de Guantanamo et du million de morts en Irak ?... Mille pages ne suffiraient pas à contenir les multiples violations du droit international et des conventions de Genève, ou autres, par les pays occidentaux...


Idéalisation aveugle, cynisme, mensonge ?... Quel terme choisir ? Soyons généreux : accordons les trois.



=> La fureur coloniale


C'est, à mon goût, la partie la plus intéressante du rapport. Là, où les scribes ont mis bas les masques, nullement gênés par leurs contradictions, et leur mauvaise foi, quant au système économique occidental ou au "libéralisme économique". Si gravement mis en danger, par les méchants terroristes internationaux de l'islamisme radical ...


Comme le rappelle, avec force, Edward Saïd (8), un des fondements du racisme de l'Occident est de considérer que :

"... le consommateur occidental ... une minorité sur le plan mondial, a le droit de détenir ou de jouir (ou les deux à la fois) de la majorité des ressources mondiales. Pourquoi ? Parce que, contrairement à l'Oriental, il est un véritable être humain."


D'où deux distorsions majeures, par rapport au discours lénifiant sur le libéralisme économique, la libre concurrence, et autres tartes à la crème de la propagande des milieux d'affaires. Exemples :



i)  Libre concurrence et loi du marché : le mythe


Toute organisation par des exportateurs de matières premières, surtout relevant du domaine de l'énergie, est insupportable pour les "penseurs" du rapport. C'est ainsi que l'OPEC (Organization of the Petroleum Exporting Countries) est considérée comme un "mécanisme pour maintenir les prix du pétrole artificiellement élevés" (p. 48).


Alors que tout le monde sait, que c'est faux.


Au contraire, sous la pression et les menaces des puissances occidentales (notamment sur l'Arabie Saoudite), les prix ont toujours été artificiellement maintenus "bas". La spéculation, sur ces matières, est générée par les marchés boursiers occidentaux.


Si les prix avaient tenu compte des lois du marché (taux d'épuisement de la ressource, taux d'absorption des recettes par l'économie locale, etc.), le prix du baril serait à 200 $ (au lieu des 100 $ actuels) depuis longtemps. Ce qui aurait freiné la pollution automobile et encouragé la recherche d'énergies renouvelables, depuis quelques décennies...


D'où la crainte, clairement exprimée (p. 48), de voir se constituer un "OPEC sur le gaz", avec pour noyau dur : la Russie et les Emirats Arabes Unis (UAE). Fonctionnant avec une nouvelle approche économique, fondée sur une gestion à long terme de la ressource ...


Là, se retrouve le poids des lobbies pétroliers.



ii)  Chasse gardée coloniale : la réalité


Hilarant ! Un nouveau délit international vient de naître : Abuse of Financial Leverage. Déjà véhiculé, dans les journaux de la finance internationale. C'est "l'abus de l'effet de levier financier".


Que cache ce jargon juridico-financier ?...


Lisons le rapport, et nous comprendrons l'arnaque dans tout son cynisme (p. 51) :


" Une dangereuse conséquence de la mondialisation est l'effet de levier financier qui peut accroître l'instabilité politique. Par exemple, la Chine cherche actuellement à avoir accès aux ressources minières de l'Afrique, et assure la sécurité de ses ressources en achetant le support politique de régimes africains. Par exemple, la Chine l'a emporté sur une offre de la Banque Mondiale de $ 5 millions pour rénover le réseau de chemin de fer du Nigeria, avec une offre de $ 8,3 milliards pour reconstruire entièrement le réseau...


Ce phénomène est aussi appelé « aide voyou » (rogue aid) et cela affecte les relations de l'Afrique avec le reste du monde. En plus d'intérêts au Nigeria, Soudan et Angola, la Chine a des accords d'exploration avec le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie et l'Algérie, et un accord de production en Tunisie.


La Chine est à la recherche de minerais, tels que platine, cuivre, fer, uranium et diamants à travers le continent. De plus, elle investit dans des projets d'infrastructure, concurrençant (undercutting : coupant l'herbe sous les pieds ...) les entreprises et les banques de développement occidentales, construisant des barrages hydroélectriques au Soudan, en Ethiopie, en Zambie, au Mozambique, au Ghana, au Nigeria et au Congo-Brazaville ; des chemins de fer en Angola, en Zambie, au Congo, au Gabon, et au Soudan ; ainsi que des réseaux téléphoniques au Maroc, en Algérie, au Mali, au Nigeria, au Kenya, en Angola et au Zimbabwe."


La citation est un peu longue, j'en conviens, mais elle vaut son pesant d'or...


Quel scandale ! Inadmissible ! La Chine prétend acheter et vendre en Afrique, jusque là chasse gardée de l'Occident. Pire : concurrencer l'Occident, en offrant de meilleures propositions, de meilleurs tarifs et de meilleurs taux !...


Ils n'ont rien compris ces sauvages : la libre concurrence n'existe que dans les bouquins d'économie. On vous l'a dit : incapables d'avoir un raisonnement cohérent, aucune rationalité ...


D'autant plus, assurent nos scribes, sans rire et la main sur le cœur (p. 52), que :

"... cela présente le danger de renforcer des dictatures et d'encourager la corruption, plutôt que d'améliorer la vie des citoyens ordinaires...".


Que c'est beau !... J'en suis saisi d'émotion ... Pas vous ?...



2.2.    Le dynamitage de nos institutions


Les propositions de ce rapport sont excessivement dangereuses pour l'avenir de nos démocraties. Car, c'est un putsch "soft" programmé par le lobby militaro-industriel. Il anticipe sur un phénomène majeur qui va se dérouler dans la seconde partie du XXI° siècle, et dont on voit les signes annonciateurs : l'écroulement de la puissance des USA.


Leur pharaonique budget militaire ne va pas tenir la route. En conséquence, l'exercice de la menace et l'emploi de la force, par les seuls USA, ne sont plus possibles. Il convient donc de "dématérialiser" cette puissance, de la "délocaliser", tout en la soumettant au contrôle des lobbies de l'armement et de Big Business.


Par la technique, bien connue des milieux financiers, de l'offshoring. On confie ce pouvoir à une entité virtuelle dans son positionnement géographique, mais réelle dans son exercice. Dans le cas de l'OTAN, ce pouvoir se trouvera ainsi entre les mains d'une organisation qui ne relève ni du suffrage universel, ni du contrôle démocratique.



=>  Elaboration d'un putsch


Tout au long du rapport, l'OTAN est présenté comme faisant jeu égal avec les USA et l'Europe, en termes d'objectifs, de stratégie, de responsabilités et de pouvoir (p. 143). Les rédacteurs proposant (pp. 143 - 144), tout simplement, la formation d'un directoire (steering directorate) à trois : OTAN, USA et UE.


Se frottant les yeux, la première réaction est de demander : "pour qui se prennent-ils" ?... L'OTAN, c'est quoi ? A la limite, USA et UE sont des Etats, des fédérations, représentés par des élus du peuple, même si on peut discuter le mode d'élection et de légitimité des élus.


Mais l'OTAN, ils sont élus par qui ?...


D'autant plus préoccupant, que ces hurluberlus souhaitent (p. 137) que les forces armées des membres de l'OTAN soient à sa disposition exclusive (unrestricted disposal), par un engagement ferme et définitif (firm and binding commitment) des nations membres, pour toutes opérations décidées par ses organes de direction. Des forces de sécurité civile, ainsi que de police et de gendarmerie, complémentaires aux forces armées, doivent aussi être prises en considération (9).


Voilà, une organisation qui va décider de la géopolitique des nations, de leurs stratégies, des guerres, préventives ou pas, de l'emploi de l'arme nucléaire, préventif ou pas (10), de la disposition et de l'engagement de leurs forces armées, sans aucune légitimité démocratique, si ce n'est un total abandon de souveraineté des peuples. Qui, bien sûr, n'auront jamais été consultés.


Où va-t-on ?...



=> Eloge de la propagande


La prétention est si colossale, dans ses implications, que le rapport insiste sur la maîtrise et l'emploi préalables de la propagande. Les rédacteurs parlent de "stratégie media" (p. 99) ayant pour objectif de gagner "les cœurs et les esprits" (winning the hearts and minds) "dans le monde entier", afin de garantir la crédibilité des actions menées par l'OTAN. C'est même, insistent-ils, le premier coup (first strike) qui doit être tiré, avant la première cartouche ou la première bombe...


"Ces actions doivent être accompagnées par des efforts médiatiques parfaitement coordonnés et anticipés... En même temps, de tels efforts médiatiques doivent avoir pour armature l'adhésion "des cœurs et des esprits" qui doit accompagner toute intervention militaire (p. 104)".


"C'est pourquoi l'OTAN doit développer une stratégie de l'information capable de couvrir simultanément trois objectifs :
1.  Influencer la perception de l'opinion mondiale que l'OTAN est une force du bien
2.  Cette perception doit être sur les écrans avant que les opposants diffusent les informations, l'OTAN doit gagner et maintenir sa domination dans les relations publiques
3. Gagner "les coeurs et les esprits" doit s'effectuer dans les propres Etats membres de l'OTAN et dans les populations du théâtre des opérations
". (p. 129).


Ce à quoi on assiste dans nos médias, en ce moment, pour l'envoi des troupes françaises, en Afghanistan... Ou, encore, dans la diabolisation frénétique de la Chine...



"Grande Stratégie" ?...


Torchon raciste, débile par sa mégalomanie outrancière, bourré de contrevérités, représentatif de l'analphabétisme géopolitique des castes occidentales au pouvoir, serait-on tenté de dire dans une réaction épidermique...


Ce serait masquer une évidence : ce document dicte la  ligne directrice du Livre Blanc de la Défense Nationale de notre pays. Il est allé jusqu'à constituer la trame du discours prononcé par notre président de la République actuel, devant les parlementaires britanniques, lors de son récent voyage officiel...


Catastrophe annoncée de la paranoïa du lobby qui gouverne, provisoirement, l'Occident. Promoteur d'une économie fondée sur la guerre et l'exploitation industrielle de la violence à l'égard des peuples non occidentaux.


Tant qu'il n'y aura pas de puissances, de contre-pouvoirs, en mesure de rendre gorge et de maîtriser ce fascisme dissimulant son hyperviolence derrière un rideau de propagande, constitué de mots cyniquement détournés, de "paix", de "droits de l'homme" et de "civilisation".


A la lecture de ce rapport, au vu de ce fond de cuve du racisme, de l'ignorance, de l'obscurantisme, du fanatisme, de l'imbécillité, du cynisme, du mensonge et du pillage, devant l'acceptation de la destruction de nos institutions, de l'asservissement intellectuel et opérationnel de nos Forces Armées, de l'abandon de notre indépendance...


... le Général de Gaulle en avalerait son képi.


Comme nous, nous avalerons nos utopies démocratiques, si le putsch de ces fascistes "New Age" réussit...

 

 

 

 

 

 


(1)  Intitulée : L'arnaque des lobbies "néocons", OTAN : Géopolitique de la Paranoïa ..., vendredi 14 mars 2008.
(2)  "Towards a Grand Strategy for an Uncertain World - Renewing Transatlantic Partnership". Rapport téléchargeable.
(3)  Saïd, Edward, Orientalism, Penguin Books, 2003 (1° édition 1978 - Routledge & Kegan Paul Ltd).
(4)  Orientalism, pp 31 à 49. Op. Cit.
(5)  "... Westerners... rational, peaceful, liberal, logical, capable of holding real values, without natural suspicion; the latter are none of these things." In Orientalism, p. 49. Op. Cit.
(6)  "Western nations ought to take greater pride in their values of the rule of law, democracy, individual liberty, freedom of speech and the freedom of religion."
(7)  "... what they have in common is an assault on the values of the West - on its democratic processes and its freedom of religion - and an exultation over the murder of Jews, Americans, Hindus, ‘unbelievers', ‘infidels', ‘apostates' and various ‘inferior' others...". "... International terrorism today aims to disrupt and destroy our societies, our economies and our way of life".
(8)  Orientalism, p. 108. Op. Cit.
(9)  "... nations are willing to agree to a firm and binding commitment that these forces will be at NATO's unrestricted disposal for any operations that the NATO Council might authorize. And it must consider the establishment of disaster relief forces and deployable police or military-police components."
(10)  L'emploi de l'arme nucléaire, à titre préventif, est évoqué dans les pages 94, 96, 101.

 

Photo : Explosion de la bombe atomique sur la ville de Nagasaki, 9 août 1945, 11h02.

 

 

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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 17:08

 


Part 1 :  “Je fanatise”,  donc  : “J’atomise”…




Du 2 au 4 avril 2008, va se tenir à Bucarest un sommet de l’OTAN. Un des principaux documents, servant de support aux travaux de cette réunion, est un rapport intitulé
(1) :


“Towards a Grand Strategy for an Uncertain World

 Renewing Transatlantic Partnership”


 

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Il a été présenté à Washington, en grande pompe, le 10 janvier 2008, devant le Center for Strategic & International Studies (CSIS). Un des plus puissants lobbies du genre, avec 220 permanents, auxquels s’ajoute un réseau mondial d’intervenants occasionnels.

Au CSIS, vous y rencontrez Big Business (PDG des groupes alimentaires, pharmaceutiques et pétroliers…) et Big Bang (l’industrie de l’armement).


Sans oublier leurs porte-voix et décorateurs de vitrines : les “experts” (Kissinger & Co. et autres professeurs Nimbus…). Parcourir la composition des instances de cette organisation, donne une excellente idée de l’idéologie dont elle est porteuse (2) …

J’ai lu ce “rapport” de 150 pages. Véritable hymne à la gloire de l’OTAN…

Il obéit aux lois du genre, celui de l’extrémisme occidental dans son bellicisme le plus fanatique. Mais, avec ce document, le délire guerrier en arrive au stade ultime, avec une recommandation majeure : l’emploi à titre “préventif” de l’arme atomique, en dehors de tout conflit militaire, dans le cadre de l’anticipation d’une menace.


Réduire l’incertain, d’après ces théoriciens, c’est “nucléariser” l’incertitude. Autrement dit, vitrifier, atomiser des pays et des populations, comme s’il s’agissait de recommander l’usage d’un spray autobronzant…

Tout aussi grave : le dynamitage de nos institutions républicaines par l’édification d’une organisation transnationale, l’OTAN en l’occurrence, outrepassant son rôle catastrophique actuel (Serbie, Kosovo, Afghanistan…), se chargeant de définir les politiques étrangères, les “menaces”, les relation internationales.


Proclamant un abandon de la souveraineté et du contrôle opérationnel des forces armées des pays concernés, entre les mains d’un comité de militaires de l’OTAN. Censé représenter et défendre l’Occident.

En fait, doutant de la légitimité de cette comédie rappelant le film de Chaplin “Le Dictateur”, le rapport recommande la mainmise sur les médias, transformés en outil de propagande. Avec une conception de la liberté à géométrie variable : au-dessous de la ceinture faites et dites ce que bon vous semble.


Ce serait cela, la “liberté”. Au-dessus de la ceinture, c’est nous qui fixons normes, règles et prêt-à-penser. Ainsi, pendant qu’on amuserait les “gogos” avec les faux débats, une entité non élue se chargerait de décider du sort de la planète en dehors de tout contrôle démocratique…

Il y a eu peu d’échos, dans la presse officielle, de mobilisation devant l’énormité. Quelques courageux (3), se sont insurgés, en France, pour s’émouvoir, réagir, s’indigner ou tirer le signal d’alarme. Mais, ils n’ont pas été relayés par les principaux médias. Normal, ils sont déjà, pour la plupart, directement ou indirectement, aux mains de l’industrie de l’armement, de leurs relais et lobbies.

Il s’agit, pourtant, d’une atteinte majeure à nos libertés, de la militarisation de nos sociétés, qui sont planifiées dans ce document. Avec la guerre, la violence, le rapport de forces, comme seules composantes dans les relations internationales.

S’indigner. Certes. Mais, dépassons le stade émotionnel et retroussons les manches. Seul moyen de lutter, de façon crédible, contre ce nouveau fascisme, costumé en ”Grande Stratégie”. Dans quelle boîte à outils, se dit-on, ces “fous furieux” ont-ils puisé pareilles idées ?...

Très simple.

Un bref examen, à deux niveaux, permet de décortiquer l’arnaque :

=> Celui de la manipulation, ou comment est préparée “la soupe de la désinformation”

=> Celui des objectifs de la manipulation, ou comment entériner le démantèlement de nos institutions démocratiques, au profit de Big Business et de Big Bang.


1.  L’arnaque des lobbies “néocons”


1.1.           Les “auteurs” du rapport


Ouvrons le rapport. Ce type de document, fondé sur la manipulation de l’information : c’est comme un yaourt. Vous avez l’étiquette, assurant la crédibilité. Le “label”. Vous avez le contenu : le texte. Et, vous avez les ingrédients constituant le contenu : les sources et autres contributions.


Ici, ce sont cinq officiers généraux, dont un amiral français, qui en sont signataires. Représentant la “crédibilité”. Dans ce genre d’exercice, peu ont le talent d’écrivain du Général de Gaulle, sa puissance d’analyse, d’anticipation et de conceptualisation. Ils ont des “nègres” ou des “porte-plumes”. Dans ce document, on trouve, ainsi, le nom de deux rédacteurs.

En petites lettres ou avec la mention : “with…”, il ne faut jamais négliger les porte-plumes. Ce sont eux qui écrivent ou, du moins, qui agencent le "copié-collé” de ce qui doit être véhiculé. Et, ce qui doit être véhiculé est alimenté et supervisé par des sources ou des “contributions”. Trois personnes sont citées, à ce titre, à la fin du rapport…



=> Un “quarteron” de généraux


A la lecture de ce texte, me revenait la célèbre phrase du Général de Gaulle sur le “quarteron de généraux à la retraite”, qualifiant ce groupe de militaires qui avait voulu s’emparer du pouvoir en France, au cours d’un “putsch” organisé depuis Alger. Ils voulaient conserver “l’Algérie française”…

On retrouve dans le texte, le même niveau de prétention et d’imbécillité. La mégalomanie démultipliée par le mythe de la “mondialisation”. Affleurant dès le titre : “Towards a Grand Strategy…”. S’emparer du pouvoir mondial, dicter sa loi au reste du monde, au mépris du droit des peuples à décider de leur destin.


Prétention, bien sûr, non pas à titre personnel, mais à celui de l’organisation et des intérêts qu’ils représentent, sous la "casquette" de l'OTAN.


Les cinq signataires, promoteurs de ce “putsch”, sont des officiers généraux à la retraite, représentant : les USA, la Grande –Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et la France. Ils présentent la particularité d’avoir dirigé les armées de leur pays, en tant que Chefs d’état-major (4).


On apprend incidemment, ou nous en avons confirmation, que le Chef d’état-major de nos forces armées appartenait au club des “néocons” internationaux. Quand on connaît le système de cooptation du milieu, on imagine que prédécesseurs ou successeurs doivent être de la même étoffe…

Toutefois, ce n’est pas le “label” de ces galonnés qui est significatif. Ils ne se sont réunis qu’une douzaine de fois, apprend-on dans le rapport (P. 149). Y prêter attention serait nous détourner des véritables rédacteurs….



=> Les “porte-plumes”


Qui sont-ils ?... On ne vous le dit pas, à la page 149 :


Benjamin Bilski
, officiellement chargé de cours (Lecturer) de “philosophie”, à la Faculté de Droit  de l’Université de Leiden (Pays-Bas). Connu pour être un antimusulman militant, soutenant la cause des islamophobes aux Pays-Bas, tout particulièrement. Pour apprécier le niveau de cet activiste raciste, je vous invite à lire un de ses écrits publiés  (5) sur le site britannique conservateur (malgré son titre) : The Social Affairs Unit


Douglas Murray, c’est la pointure au-dessus en termes de visibilité médiatique.  Sous sa “gueule d’ange”, un fanatique dont l’extrémisme n’a pas de bornes. Dirigeant à Londres, depuis avril 2007, The Centre for Social Cohesion. La “cohésion”, vue dans un angle raciste…


Car il s’agit d’une des officines du Royaume Uni, bénéficiant de “gros moyens”, parmi les plus acharnées dans le racisme anti-arabe et antimusulman. Avec en priorité, évidemment, la diabolisation de la communauté musulmane britannique. Toutes les initiatives, médiatiques, notamment télévisuelles, et publications, allant dans ce sens, sont méthodiquement soutenues. Je vous invite à visiter le site…

Douglas Murray est, aussi, administrateur (trustee) de l’European Freedom Fund et membre de l’Advisory Board de l’ European Institute for the Study of Contemporary Antisemitism.
Ces fondations et autres ONG, aux noms anodins et dégoulinant de bonnes intentions, gravitent dans la mouvance, ou sous le couvert, des milieux chrétiens intégristes britanniques (il n’y a pas qu’au Texas…) représentés, en particulier, par l’ONG CIVITAS (The Institue for the Study of Civil Society).

Il est l’auteur d’un livre, publié en 2005, intitulé : “Neoconservatism : Why We Need it” (Le Néoconservatisme : Pourquoi nous en avons besoin), soutenu par tous les médias “néocons”. Il a publié, et co-écrit avec James Brandon, via l’officine qu’il dirige, un “rapport” violemment islamophobe :

Hate on the State : How British libraries encourage islamic extremism (Haine contre l'Etat : Comment les bibliothèques britanniques encouragent l'extrémisme islamique) (6).


En résumé, les “rédacteurs” du rapport sont les parfaits représentants, en Occident, du fanatisme raciste anti-arabe, de la haine islamophobe, de l’intégrisme néoconservateur, et de l’extrémisme sioniste.


=> Les sources et autres contributeurs


Le rapport ne comporte aucune annexe. A la page 150, les rédacteurs reconnaissent benoîtement que leurs principales sources sont les publications du lobby International Institute for Strategic Studies, auxquels ils collaborent tous. Le clonage intellectuel dans sa plus belle manifestation !...

Lobby dans lequel on retrouve, rappelons-le, nos Gaston La Gaffe, membres de la commission chargée de rédiger le Livre Blanc de la Défense Nationale “française” : François Heisbourg, Thérèse Delpech et Olivier Debouzy, notamment. La boucle est bouclée…

Relevons les remerciements des auteurs à l’égard de trois personnes, pour leurs “avis”. Il est intéressant de les situer :


Sir Mark Allen
, cet ancien “diplomate” britannique a passé l’essentiel de sa carrière au Moyen Orient. A l’abri d’une approche se voulant bienveillante à l’égard des arabes et du monde musulman, il soutient les idées fossilisées de la diplomatie britannique remontant aux années Lawrence d’Arabie. Du genre : les arabes sont des bédouins, vivant dans des structures claniques ou tribales, qui ont leurs mérites,  mais qui les rend incapables de passer à une organisation étatique ou moderne d’un niveau supérieur…

Dans la lignée de ces “experts” britanniques qui, au lendemain de la première guerre mondiale, ont “importé” la famille Hachémite de la Mecque, chassée par les Saoud, pour établir les frères comme monarques de l’Irak, de la Syrie, de la Jordanie. Pays, dont ils avaient fixé les frontières à leur convenance, à la chute de l’Empire Ottoman. Et, taillé des émirats en fonction des bassins pétroliers et gaziers, pour se les répartir avec les USA.


La France, à l’époque, ne s’intéressait pas encore au pétrole, préférant tirer au canon en Syrie, sous les ordres du général Gouraud, sur la population civile de Damas, pour arracher la province du Liban à ce pays.

Un article
(7) rédigé par cet ancien “diplomate”, Why Iraquis must learn to be selfless, donne un excellent aperçu de cet « orientalisme » de pacotille, imbibé de racisme. Il est, à présent, “conseiller” du géant pétrolier BP (British Petroleum)…


Edwina Moreton , spécialiste de l’ancien bloc soviétique, est une journaliste de l’hebdomadaire britannique The Economist où elle est spécialisée dans les affaires internationales. Elle contribue à véhiculer les objectifs de la ligne éditoriale de cet hebdomadaire conservateur, lié au monde financier, qui fait de la Chine et de la Russie ses “bêtes noires” : ils ne veulent pas se laisser piller. Quelle idée !... Précisons qu’elle collabore, au lobby The International Institute for Strategic Studies.


Brent Scowcroft, à 83 ans, est une institution à lui seul du monde des “néocons”. Il a co-écrit, avec Bush I, un livre intitulé : “A World Transformed”. Ancien pilote et général de l’armée de l’air, il a servi plusieurs présidents en tant que conseiller militaire ou des services de renseignements : Ford, Nixon, Bush I et II. Il préside plusieurs lobbies et on le retrouve associé dans le cabinet de Kissinger, avec qui il a longtemps travaillé. Il figure, bien entendu, comme administrateur (trustee) du CSIS qui a présidé au lancement international de ce rapport…


1.2. Le financement du rapport : la “Noaber Foundation”


Le rapport a été rendu possible par le généreux financement de la Noaber Foundation : “… many thanks … generous sponsorship…” (p. 150). Je dirai, plus précisément, que son financement a été “logé” chez la “Noaber Foundation”. N’ayant aucune foi en la génération spontanée de la générosité, dans ce genre de “manip”. Quelle est cette Fondation si généreuse, au point de financer les hautes réflexions  d’un quarteron de généraux ?...



=> La Fondation et son créateur


Cette Fondation a son siège aux Pays-Bas et a été initiée par Paul Baan. Connu du monde des affaires pour avoir créé, avec son frère, une des plus belles "success stories" de l’industrie du logiciel. Faisant, un moment, jeu égal avec l’allemand SAP, dans le segment des logiciels intégrés de gestion. Toutefois, cela s’est mal terminé. Incapables d’en maîtriser et organiser la croissance, cette société s’est retrouvée quasiment en faillite.

Les créateurs auraient réussi, apparemment, à sauver leurs billes, avant l’écrasement de la valeur boursière de leur entreprise, évitant les pertes impressionnantes des autres actionnaires qui avaient investis dans l’achat de ses actions. L’hebdomadaire américain, BusinessWeek, a raconté cette descente en vrille, dans un article du 14 août 2000
(8).

En tous cas, Paul Baan bénéficie d’un impressionnant pactole. Connu pour appartenir à la branche fondamentaliste de l’église protestante hollandaise, Dutch Reformed Church, il finance fondations et activités caritatives, dont la plus connue est la Noaber Foundation. Toutes ont pour vocation la promotion de la démocratie, des valeurs sociales, et de la foi. Le monde est un village, nous rappelle la Noaber Foundation. Admirable…

Ce qui explique l’orientation religieuse que doivent recouvrir les activités financées par la Fondation :

Finally, it is important that the content and working methods should fit within the Christian values that drive us”, est-il dit dans la présentation de la Fondation.

Je traduis :

Enfin, il est important que le contenu et les méthodes de travail soient en conformité avec les valeurs chrétiennes qui nous déterminent ”.


Je n’ai toujours pas compris le rapport entre financer des activités selon des critères de “valeurs chrétiennes”, et financer des élucubrations signées par un quarteron de généraux… Il est vrai que, parfois, les mystères de la foi sont impénétrables…


=> Dirigeants et animateurs de la fondation


Jetons un œil sur l’ Advisory Board...

Le président, tout d’abord. Oh ! Surprise : c’est l’ancien chef d’Etat-major des armées des Pays-Bas, le général
Henk van den Breemen. Figurant parmi les signataires du rapport… Admirons au passage, la souplesse d’échine en matière de déontologie : le président d’un comité de gestion d’une association caritative (charity foundation) s’octroie, à lui-même et à ses copains, le financement d’une “étude”…

Autre surprise... Dans ce même cénacle, en tant que Special Advisor, on trouve le nom de
Uzi de Haan, ancien directeur de Philips Electronics en Israël… Tiens, donc !... Voilà les doigts, pris dans le pot de confiture, du lobby de l’armement. Israël étant un des trois premiers centres mondiaux de production d’électronique militaire.

Encore plus délicieux : la seule représentation permanente à l’étranger de cette Fondation, à vocation universelle, est assurée par Cécile Blilious. Et, devinez où se trouve l’unique représentation à l’étranger de cette honorable Fondation ?... En Israël…

N’en rajoutons plus…

 

 

 

 

Suite dans un prochain post :

 

2.  De l’Idéologie coloniale à la Paranoïa guerrière : la fin de l’utopie démocratique

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Rapport téléchargeable sur le site du CSIS => http://www.csis.org/component/option,com_csis_events/task,view/id,1468/
(2)  On y retrouve, entre autres : le groupe Carlyle, Coca Cola, Exxon Mobil, Morgan Stanley, Lehman Brothers, etc.
(3)  Notamment :
=>  Le 17 janvier 2008 : Réseau VoltaireUn directoire USA-OTAN-UE à la place du Conseil de Sécurité ?
=>  Le 12 février 2008 : Claude Nicolet – Secrétaire National du MRC aux Relations Internationales – La tentation de créer un Empire Occidental à vocation éventuellement exterminatrice.
=>  Le 27 février 2008 : Pascal BonifaceLes cinq héritiers du docteur Folamour.
(4)  
Les généraux : John Shalikashvili (USA), Lord Inge (UK), Klaus Naumann (RFA), Henk van den Breemen (Pays-Bas).Et, l’amiral français : Jacques Lanxade.
(5)  Bilski, Benjamin, Afshin Ellian : An Iranian dissident offers a brave response from Holland to the murder of Theo van Gogh, 12 novembre 2005, http://www.socialaffairsunit.org.uk/blog/archives/000644.php
(6)  Téléchargeable à partir du site : http://www.socialcohesion.co.uk
(7)   Allen, Mark, Why Iraquis must learn to be selfless, Telegraph.co.uk, 18 avril 2006.
(8)  Baker, Stephen, et al., The Fall of Baan - How ineffective management and bad luck brought down the Dutch software superstar, BusinessWeek – International Edition, 14 août 2000.

 

 

Photo : Explosion de la bombe atomique sur Hiroshima , 6 août 1945, 8h 58…

 

 

 

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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 00:26


Le Chef de l’Etat a confié la rédaction d’un “Livre Blanc” à une commission chargée de réfléchir sur “la Défense et la Sécurité Nationale” de la France pour les quinze prochaines années (1). A la “Défense Nationale” s’ajoute, en effet, le concept de “Sécurité Nationale”. Concept aussi flou qu’extensible à l’infini : de la lutte contre le terrorisme, aux catastrophes naturelles…
 
A priori, cette démarche est d’un très grand intérêt pour tout citoyen, tellement enjeux économiques et financiers considérables sont imbriqués. La France y consacre, au minimum, 2% (hors Sécurité Nationale) de son PIB. Représentant un des 5 premiers budgets du monde !... Avec un objectif de 2,5 %. Pour la période 2003 – 2008, en termes de programmation militaire (équipements nouveaux), l’augmentation a été de 6, 8 % en euros constants.
 
Ch--que1.JPGBudget, qui présente un double privilège. Le premier, de n’être jamais évoqué en termes de “déficit”. D’une année sur l’autre, étonnamment, médias et politiciens n’en parlent qu’en termes, très discrets, “d’augmentation”. Toujours insuffisante, évidemment.
 
Le deuxième, ce tonneau des Danaïdes du budget de la France, n’est jamais abordé dans de grands et fréquents débats publics, par les politiciens et les médias.

Bizarrement, tout le monde “s’étouffe”. Pas de discussions enflammées, ni de polémiques, pas d’échanges d’informations ou de visions autour des dizaines de milliards en jeu, et de leurs principaux bénéficiaires en termes de marchés aux marges confortables. Ni à l’Assemblée Nationale, encore moins sur les plateaux de télévision ou de radio. Il est vrai que les dits “bénéficiaires” détiennent la quasi-totalité des médias du pays, y compris les sociétés d’édition et de distribution. Presse et livres…
 
La Cour des Comptes, si sourcilleuse sur les dépenses hospitalières, tout aussi curieusement souffre “d’angles morts”, passant à côté des contrats, des avances des deniers publics (300 millions d’euros, parmi les largesses de l’Etat, au groupe Lagardère, pour des recherches sur des drones…).

Les uns et les autres, généreusement attribués à des sociétés d’armement, sans appels d’offres, ni procédures de mise en concurrence. Encore moins en termes de contrôle des dépenses, des coûts d’achat, des coûts de revient, ou suprême pudeur, des marges pharaoniques que certains y réalisent…
 
Bruit, fureur, apocalypse, tout cela est réservé aux autres budgets et dépenses du pays, plus particulièrement : aux budgets de la Sécurité Sociale ou des Retraites…
 
Autre intérêt citoyen, au travers d’un budget de Défense Nationale, ce sont les conceptions d’une société, ses principes de protection des libertés, ses rapports avec les autres pays, alliés ou pas, son rôle international. Autrement dit : sa vision géopolitique. Conceptions qui transparaissent, ou du moins, qui devraient être clairement exprimées.
 
On le sait, en général, ces “commissions” servent à entériner des décisions où les intérêts, les lobbies, ont déjà accompli leur travail en amont. Chambres d’enregistrement de décisions prises dans les coulisses, leurs conclusions sont destinées, avant tout, à conditionner une opinion publique.

La pathétique “Commission Stasi” est encore présente dans toutes les mémoires. Les plus récentes, celles de Balladur ou d’Attali, ne dérogent pas à cette pratique …
 
Les travaux de la Commission du Livre Blanc sur la “Défense et la Sécurité Nationale” ont été filmés, du moins ceux apparents, avec les auditions publiques comprenant des intervenants, y compris étrangers, et les représentants des partis politiques du pays. Enfin, les habitudes vont changer peut être, se dit-on… 

Peu de journaux et de médias en ont traité, de façon analytique. Quelques réactions portant sur la constitution de la commission (2). A part cela : rien. Ce qui est plus que regrettable de la part des professionnels de l’information et des parlementaires. Après avoir visionné l’ensemble des auditions publiques, j’en retiens deux impressions majeures :
 
 
1. Commission et auditions : une pantalonnade assumée
 
La composition d’une commission est toujours révélatrice. Trois composantes complémentaires sont à observer. En premier lieu, les membres “désignés”, en principe pour leurs compétences.

En second lieu, les “invités” aux auditions. Choisis pour leurs apports contribuant aux éclairages nécessaires à une perception la plus complète possible, du fait qu’il convient, ici, d’anticiper sur une quinzaine d’années.
 
Mais, en troisième lieu, le plus intéressant à identifier et à analyser : ceux qui n’ont pas été “désignés” ou “invités”, autant dans la commission que dans les auditions : les “absents”.

Quand je dis “absents”, c’est moins au niveau des personnes elles-mêmes, qu’en termes de tendances et de courants contradictoires qu’elles représentent, nécessaires à toute réflexion indépendante. Et, dans ce type de travaux, les absents “parlent” plus que les présents.
 
Sous la direction de Jean-Claude Mallet (3), avec l’onctuosité mondaine qui sied à pareille manifestation, la loi du genre a été scrupuleusement respectée.
 
 
1.1.           Les “Professeurs Nimbus” de la Commission
 
A la lecture de la composition de la Commission, on ne peut être que sidéré de constater la présence de soi-disant “experts” en stratégie et géopolitique qui sont, en France, les représentants les plus “fanatiques”, et je pèse mes mots, de l’extrémisme américano-sioniste.
 
J’en mentionnerai deux, tout particulièrement, connus pour soutenir bruyamment toutes les manœuvres des extrémistes occidentaux. Fameux, dans le milieu de ceux qui connaissent le contexte géopolitique du Moyen Orient, pour avoir cautionné tous les mensonges de la propagande occidentale concernant l’Irak : François Heisbourg (4) et Thérèse Delpech (5).
 
Dès février 2004, des médias courageux ont attiré l’attention  (6) sur ces bonimenteurs, principale “source d’expertise” des médias et des parlementaires qui se sont “trompés”, et ont “trompé” leurs interlocuteurs sur des orientations et décisions aux conséquences extrêmement graves, entraînant mort d’hommes, de civils et des destructions incalculables. Car, soit ils étaient nuls, soit ils étaient complices, soit ils étaient les deux…
 
François Heisbourg, entre autres titres ronflants, est président du conseil d’administration de l’International Institute for Strategic Studies, lobby atlantiste installé à Londres, dont toutes les informations sur l’Irak se sont révélées fausses. Après avoir été un ancien membre de la représentation permanente de la France à l’ONU, ancien conseiller des Affaires Etrangères et ancien vice président de MATRA-Défense…
 
A peine sorti de la mouvance anti-irakienne, il s’est transformé en un des activistes les plus acharnés, en France, de l’hystérie anti-iranienne. Multipliant articles et interventions pour exploiter le filon. Dans le genre, en clair : l’Occident se dégonfle, il faut cogner pour se faire respecter… Du niveau de l’émission à laquelle il participe souvent, “C dans l’Air” : c’est tout dire…
 
Appartenant à la catégorie des “inventeurs du fil à couper le beurre”, il est l’auteur du cliché mémorable :
“Le monde arabo-musulman des années 1990 a fait émerger une nouvelle génération de fanatiques sans frontières qui désormais essaiment d’une région à l’autre du globe en utilisant en retournant contre lui les armes et les moyens technologiques de l’occident”. (7)
 
Thérèse Delpech : Rien que son nom provoque l’hilarité, dans les cercles de la géopolitique non filialisés aux “néocons”…  Violemment anti-iranienne (8), après avoir soutenu tous les bobards anti-irakiens sur les armes de destructions massives, chimiques ou bactériologiques, elle se veut à l’extrême droite de l’extrémisme américano-sioniste.

On la retrouve en théoricienne intégriste, anti-russe, anti-chinoise, anti-tout ce qui peut déplaire aux “néocons”. 
 
Je ne peux résister au plaisir de vous citer une de ses multiples “perles”, à propos de la présidence tournante du G8, par la Russie. Parlant du G8, comme s’il s’agissait d’un club de golf select où ne sont pas accueillis les manants… :
  “ La Russie ne présente, en effet, ni les garanties démocratiques ni les caractéristiques économiques, qui permettent théoriquement d’entrer dans le club des pays industrialisés. Si, elle ne témoigne pas, de surcroît, du sens des responsabilités internationales que l’on peut attendre d’un grand pays, que lui reste-il donc pour justifier sa présence dans ce groupe prestigieux  ?…”(9).
 
Ne sait-elle pas que la Russie, dans sa configuration géographique actuelle, représente, en superficie, le premier pays du monde, soit 32 fois la France ? Ne sait-elle pas qu’il est limitrophe de 14 pays ?...

 Ne sait-elle pas qu’il s’agit du premier ou du deuxième producteur mondial, selon les matières premières, de pétrole, de gaz, de charbon, de diamant, etc. ? Ne sait-elle pas qu’il s’agit d’une des premières puissances nucléaires, aérospatiales, militaires, et industrielles du monde ?...
 
Au vu de “ce niveau d’expertise géopolitique”, on se met à désespérer de l’intelligence, moins pour elle, soyons charitables, que pour ses sponsors qui acceptent les conseils de pareille source…

Mais le rôle de ces “pseudo-experts” n’est-il pas, tout simplement, de confectionner l’habillage, le window dressing, des politiques coloniales et bellicistes les plus rétrogrades, par des considérations et des jargons permettant d’entretenir la paranoïa nécessaire à la justification des politiques hyperviolentes de l’Occident ?...

Je m’arrête là. Il y aurait d’autres cas à relever, de tous ces professeurs Nimbus,
rassemblés dans cette commission : Bruno Tertrais, publiant “Iran – La Prochaine Guerre”… Etc. Ils se marchent sur les pieds…


1.2.          
Les “invités”
 
Que dire, alors, des invités ? Tant étrangers, que français. Tout aussi stupéfiant !... Je vous invite à visionner et écouter ces “auditions”.

Tout le ban et l’arrière-ban des "néocons", atlantistes, européens, américains, sionistes. Parmi cette brochette, bien sûr, l’inévitable et inénarrable polonais, habitué des médias français, chargé de véhiculer le discours “OTANesque” et antirusse : Bronislaw Geremek.
 
Ou encore, plus affligeant, le seul à représenter ce grand continent qu’est l’Afrique, le sénégalais, Souleymane Bachir Diagne (vivant et enseignant aux USA) pour qui les problèmes africains se résument à la démographie.
Le pillage des immenses ressources africaines, depuis des siècles, par les puissances occidentales : cela n’a jamais existé ou n’existe pas… Il n’en parle pas, même pas une allusion. Le droit à l’autodétermination et la fin des occupations militaires soutenant les pires dictatures africaines : problèmes inexistants. Autrement dit, tout ce qui constitue cette énorme bombe à retardement qui va exploser, un jour, au nez de l’Occident. Rien : “trou noir”…
 
Ou encore, Ghassam Salamé  (8) dont j’attendais un panorama complet et objectif de la situation au Moyen Orient et du ressenti des peuples de cette région, face aux agressions permanentes de l’Occident, physiques et verbales : destructions, occupations, violations du droit international, non application des résolutions de l’ONU, campagnes de propagande islamophobes, etc.

La langue de bois, dans ses plus belles sculptures… Dramatique exemple de la faillite des “élites occidentalisées” de cette région.
 
Ou encore, plus divertissant, Ariel Levite, ancien directeur général adjoint du Commissariat à l’énergie nucléaire d’Israël qui, à ce jour, refuse de signer tout traité de non prolifération nucléaire. Amusant de le voir et l’entendre, très à l’aise, nommer, chacun par leur prénoms, les différents professeurs Nimbus présents dans la commission… Soulignant ainsi, publiquement, la connivence entre eux et lui. Du moins, ce qu’il représente…
 
Ou encore…
 
Quel cirque !…


1.3.          
Les “absents”
 
Lors de ces auditions, le martèlement continu de l’idéologie “néocons” rend encore plus vive l’absence de visions indépendantes. Qu’elle soit représentée, rien de plus normal, il s’agit du discours dominant. Mais, que ce discours et cette vision soient les seuls, dans une enceinte chargée de réfléchir au devenir de la Défense Nationale, cela est plus que préoccupant.

Comment, sérieusement, bâtir une réflexion géopolitique sur les quinze ou vingt prochaines années avec pour critères uniques : une vision partisane, pour ne pas dire fanatique, la langue de bois et une inculture généralisée ?...
 
Ici, ou là, à peine prononcés ou esquissés, on entend les mots : terrorisme, islamisme, menaces… Mais, tout cela recouvre quoi : causes, conséquences, alternatives, évolutions, solutions possibles ?... Quelle vision ?...

Pour changer des clichés et du prêt-à-penser de la propagande courante, des intervenants de qualité, par leur liberté et leur force intellectuelles, auraient pu être invités.
 
Sur l’évolution prochaine du monde, de grands esprits auraient pu faire partager leurs recherches et leurs convictions : tels un Maurice Allais ou un Edgar Morin.
Sur l’islamisme, j’aurais aimé entendre un des meilleurs spécialistes mondiaux, il est français : François Burgat.
Sur le terrorisme, l’américain Marc Sageman, pour percevoir autre chose que les clichés à deux kopeks d’un Heisbourg.
Sur le Pakistan, William Dalrymple, sur l’Irak, le britannique Charles Tripp, sur l’Iran, Hamid Dabash, ou, sur l’Asie et le sud-est asiatique, un des meilleurs analystes internationaux, Pepe Escobar.

Je cite les plus facilement accessibles, réputés pour leur indépendance d’esprit. Il y a en a d’autres, bien sûr.
 
Et, surtout, un Palestinien pour nous parler de ce crime contre l’humanité au quotidien, qu’est le traitement de son peuple. Horreur, qui choque profondément l’opinion internationale et ridiculise toute prétention de l’Occident à une quelconque légitimité de donneur de leçons.
 
Pour cela, il y a, toutefois, un préalable : une réelle volonté, avec le courage qui va avec, d’appréhender une vision géopolitique.


2. Vision géopolitique française : La Voix de son Maître
 
De ces auditions se dégage la vision, cultivée par les “néocons” et leurs porte-voix, d’un Occident assailli, attaqué pour ses “valeurs”. Une Europe assiégée par des sauvages menaçant ses fondements et ses habitants.

Un intervenant évoquait même “la maman et son landau”, qu’il convient de protéger (11). Peut-être pensait-il à la célèbre scène du film d’Eisenstein, Potemkine ?… Mais, il a dû voir le film de travers : c’étaient les troupes tsaristes qui tiraient, descendant les fameux escaliers d’Odessa, sur leurs compatriotes réclamant une justice sociale …
 
Dans un texte sur Philip Agee, je rappelais récemment :
“…cette vision binaire et paranoïaque entre Le Bien et le Mal. Du temps de la Guerre froide. Cette tare est indécrottable de la vision géopolitique des castes au pouvoir (et de leurs “experts”…) en Occident. Elle perdure depuis le Moyen Age !...”
 
A cette idéologie du Bien affrontant le Mal, je perçois, toutefois, une inflexion de forte amplitude depuis la chute du communisme. Ce n’est plus l’affrontement entre des blocs, rivalisant dans l’expansion de leurs aires d’influence ou de domination, s’affrontant épisodiquement par pays vassalisés. Aux marches lointaines du cœur de leurs territoires.
 
la-voix-de-son-ma--tre.jpgA présent, l’Occident se vit assiégé, par un ennemi intérieur aussi bien qu’extérieur. Sous forme de dangers qu’il peine à définir ou à identifier.

C’est le mythe d’une collectivité menacée en permanence de disparition, par des peuples de “civilisation inférieure”, prétendant rivaliser en puissance avec lui : puissance économique, politique, militaire…

La psyché occidentale est, en fait, gangrenée par l’extrémisme sioniste. Cette vision paranoïaque, reprend mot pour mot l’idéologie des ultras américains et sionistes. La France en est réduite à adopter, dans une soumission acceptée par ses castes au pouvoir, la posture : “La voix de son maître”.
 
Ces menaces, mal définies, ont pour conséquence : la nécessité de les combattre à la source. C’est-à-dire dans d’autres pays, plus ou mois lointains, qu’on essaye avec courage, détermination et esprit de sacrifice, de civiliser au passage, tout en les détruisant.

D’où l’omniprésence du terme : expéditions extérieures, forces de projection, missions de paix, de stabilisation, etc.
 
Mégalomanie, s’exprimant dans l’arrogance du plus fort. Malgré sa force, démultipliant la peur sur le plan intérieur. Peur psychotique. D’où le besoin de se surarmer, de se doter d’une industrie de l’armement démesurée, de transformer progressivement la collectivité en Etat policier, d’abord, avec l’érosion systématique de ses libertés publiques, puis ouvertement militarisé.
 
Cette représentation hallucinée d’une chimère, occulte une réalité qui est tout autre. Nous ne sommes plus dans une vision fondée sur la perception objective d’une situation et de son évolution, mais sur l’observation rigoureuse de tabous. C’est oublier que la stricte observance de tabous provoque l’aveuglement, pire : le fanatisme.
 
Et, l’Histoire s’en contrefiche…
 
 
2.1.  Les tabous de l’Occident
 
Politiciens et médias occidentaux confondent “Communauté Internationale”, qui ne représente que les castes au pouvoir et leurs appareils de propagande, avec “Opinion Internationale”, parfaitement informée, au jour le jour, de ce qui se passe réellement dans le monde.

Le paradoxe est impressionnant, dès qu’on sort de ses frontières, hors d’atteinte de ses outils de propagande, l’Occident n’a plus aucune légitimité. Seule crédibilité temporaire : la force brute. Et, quatre tares apparaissent :
 
 
i)  Absence d’éthique
 
Contrairement à l’autosatisfaction entretenue par sa propagande, l’Occident est considéré comme une puissance conquérante, porteuse de mensonges et de violences.

C’est ce double langage, entre la propagande diffusée à l’intérieur des pays occidentaux et les actes accomplis à l’extérieur, en manipulant son opinion publique par la désinformation, qui n’est pas accepté et ne sera jamais accepté par les autres peuples.

D’où les reproches constants qui enlèvent tout bien- fondé à sa politique étrangère :
 
=> L’hyperviolence : les sommets de violence, pratiqués sur plusieurs continents depuis plusieurs siècles (y compris en Chine de 1840 à 1940) soulèvent un mépris général qui, évidemment, contraste avec l’autosatisfaction cultivée dans les médias occidentaux, jusque dans ses manuels scolaires.

Ce qui se passe en Palestine, en Irak, en Afghanistan, où les massacres de population civiles sont pratiques courantes et délibérées, confirment la perception du reste du monde.
 
 
=>  Le mépris de la dignité humaine : le mot éthique a été effleuré au cours des auditions. Par des officiers supérieurs, d’ailleurs… Sous-entendu : faut-il pratiquer la torture ou pas ?...

Mais, en termes d’éthique qu’en est-il quand on bombarde des civils, quand on occupe militairement un pays contrevenant ainsi au principe du respect du droit à l’autodétermination des peuples ?...
 
 
ii)  Pratique du “double standard”
 
L’Occident se veut donneur de leçons, veillant à pratiquer le “deux poids deux mesures” :
 
=> Leçons incessantes aux uns et aux autres sur le respect des droits de l’homme, de l'Etat de Droit et de la démocratie, d’un côté, et, de l’autre, les atrocités permanentes en Palestine, en Irak ou ailleurs…
 
=> La question de la Palestine et des résolutions de l’ONU jamais appliquées concernant ce peuple sont une catastrophe pour l’image de l’Occident. Ce “double standard” le rend encore plus ridicule, quant à son soutien au surarmement israélien, tout particulièrement, sur le plan atomique et balistique.
 
 
iii)  Milices armées et intérêts privés
 
Les peuples non occidentaux savent que les “Défenses” occidentales ne sont pas armées pour défendre leurs pays, mais pour conquérir les leurs, ou les asservir en soutenant les crapules et les dictatures qui les oppriment.

A aucun moment la commission ne s’est posée la question sur la légitimité des “opérations extérieures”… L’armée est-elle une milice au service d’intérêts, avant tout, privés ?...
 
Quand on claque des talons, la tête se vide”, disait le maréchal Lyautey. Vérification exacte : aucun des militaires, intervenant à la commission, ne s’est posé la question sur la légitimité et l’éthique des “opérations extérieures”… 
 
 
iv)   Autocratisme et “fait du Prince”
 
Les élus, le peuple, ne sont même pas consultés lorsqu’il s’agit “d’opérations extérieures”. Certains, du PS notamment, l’ont souligné. Ils ont appris la présence des troupes françaises en Afghanistan par le magazine Paris Match. Présence que le ministre de la Défense avait niée une semaine auparavant (Alliot-Marie). Non information, mensonge : où est la démocratie ?...
 
Il est urgent que le vote des parlementaires soit exigé pour obtenir l’autorisation de ces opérations, avec, une durée limitée. Instaurant l’obligation d’un objectif de “sortie de crise”.

S’il y a envoi de troupes à l’étranger, le peuple doit savoir : pourquoi, comment, et quand se termine l’opération. Autrement, nous sommes dans le pur exercice de l’autocratisme ou le "fait du prince". Où est la démocratie, en ce cas ?
 
 
 
2.2.   Les conséquences d’une cécité
 
Quant aux conséquences de cette cécité forcenée, je me limiterai (il faudrait un livre pour en esquisser le tour..) à deux points principaux, dans une perspective évolutive :
 
 
i)  La victoire de l’autodétermination des peuples
 
Se fermant aux réalités de l’évolution des peuples vers leur “totale” autodétermination, l’Occident va multiplier les expéditions malheureuses, sous de faux prétextes : Irak, Afghanistan, en sont un exemple quotidien.  Il mordra la poussière, avec tout son arsenal et la technologie dont il est si fier.

Sa politique belliciste ne retardera que l’échéance. Gaspillant les deniers publics et multipliant les souffrances des peuples concernés. Ce sont des combats d’arrière–garde. A l’exemple de la Chine et d’autres, les peuples se libèreront et choisiront leur propre destin.
 
 
ii)  Le danger des lobbies de l’armement pour la démocratie
 
Les lobbies de l’armement vont tout faire pour accroître la part des dépenses d’armement. Leur mégalomanie n’a plus de borne.

Entendre des intervenants craindre que la Chine ne rattrape la France, quant à son budget militaire (12), donne une idée de la folie des grandeurs des industriels de l’armement en France. C’est la grenouille qui veut devenir plus grosse que le boeuf…
 
Au-delà de 2% du PIB, les démocraties sont en danger. L’industrie de l’armement devient trop importante et se transforme en moyen de chantage pour ces milieux : recherche et emploi n’ont pas à dépendre de pareilles industries. On sait que c’est l’argument favori des lobbyistes…
 
Pour museler ce secteur excessivement dangereux pour nos libertés publiques, il convient :
 
=> De limiter les budgets mondiaux de l’armement à 2% maximum du PIB, comme critère de convergence.
 
=> De pratiquer « l’open book » des comptabilités des industriels de l’armement qui doivent à tout moment être contrôlables par les élus et les organes spécialisés, afin d’éviter les marges excessives, prêts gratuits et autres libéralités. La transparence dans l’usage des deniers publics doit être totale, n’en déplaise au laxisme de la Cour des Comptes.
 
=> D’interdire la possession des médias par l’industrie de l’armement, afin de respecter la liberté  et la diversité d'expression.
 
 
Mais tout cela, la commission ne l’a pas évoqué et ne l’évoquera pas.
 
 
J’entendais Pierre Lellouche se gargariser de la “rupture dans les pratiques”, en référence aux auditions publiques filmées, et diffusées sur les TV parlementaires. Prenant les citoyens pour des “canards sauvages”, les supposant incapables de discerner entre le débat démocratique et la simple modernisation, ou “relookage”, d’une “campagne de com.”…
 
Loin d’être une “rupture”, le simulacre de la “Commission de la Défense et de la Sécurité Nationale” n’est qu’un Chèque en Blanc accordé aux intégristes de l’atlantisme le plus fanatique et aux lobbies de l’armement.
 
Tragique illustration de la déliquescence de nos institutions, aux mains d’une oligarchie ploutocratique et belliciste qui, par son aveuglement idéologique, prépare des lendemains de désarroi, de souffrance, et de révolte pour notre nation…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
(1)   Les précédents remontent à 1974 (Pompidou - Debré) et 1994 (Balladur – Léotard).
(2)   Voir, entre autres, Le Canard Enchaîné du 2 janvier 2008 et des sites tels que : www.solidariteetprogres.org
(3)   Jean-Claude Mallet : Conseiller d’Etat, membre de la puissante famille des banquiers Mallet, du groupe Neuflize-Schlumberger-Mallet-Demachy (NSMD) rattaché au groupe international ABN-Amro (Hollandais d’origine), a été Secrétaire Général de la Défense Nationale de 1998 à 2004.
(4)   Heisbourg, François, auteur notamment de : Hyperterrorisme : La Nouvelle Guerre, Odile Jacob, 2001, La fin de l’Occident-L’Amérique-L’Europe et le Moyen Orient , Odile Jacob, 2005, L’épaisseur du Monde, Stock, 2007.
(5)   Principaux ouvrages de Thérèse Delpech :
=>
L’Ensauvagement – Le Retour à la Barbarie au XX° siècle – Grasset 2005
=>
L’Iran – La Bombe et la Démission des Nations – Autrement – 2006
=> Le Grand Perturbateur – Réflexions sur la question iranienne
– Grasset 2007
(6)   “Les experts qui ont donné raison à la CIA”, http://www.voltairenet.org/article12361.html, 4 février 2004.
(7)   Hyperterrorisme (Op. Cit.).
(8)   Signataire, aux côtés des membres du lobby ultrasioniste, très actif en France (BHL, Glucksmann, Elie Wiesel, etc.), d’un appel aux dirigeants européens (novembre 2006) appelauxdirigeantseuropéens@yahoo.fr, dont voici quelques fadaises confites d’hypocrisie :
“… Au nom de notre attachement à la démocratie… exhorter les dirigeants européens à faire face au danger que font peser sur le monde les dirigeants iraniens, leur volonté de se doter de l’arme nucléaire et de « rayer Israël de la carte » : … - refuser les violations du droit international et du traité de non-prolifération des armes nucléaires … - demander à l’Onu qu’elle fasse respecter sa Charte interdisant à tout Etat membre l’incitation à la haine et l’appel à la destruction d’un autre Etat membre, faute de quoi l’ONU perdrait toute légitimité…”
(9)   Le Grand Perturbateur (Op. Cit.), p. 119, note 2.
(10)   Ghassam Salamé, ancien ministre de la Culture, de l’Education et de l’Enseignement Supérieur du Liban, Directeur de recherches au CNRS/CERI…
(11)   Pierre Lellouche est membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale. C’est, surtout, un des plus puissants hiérarques de l’UMP et des lobbyistes les plus actifs des industriels de l’armement.
(12)    Cf. intervention de Pierre Lellouche. Le fameux maintien, dans le jargon du milieu, du “gap arrière” : ceux qui sont derrière nous, ne doivent pas nous rattraper… Cela se veut un raisonnement logique et intelligent !...








 
 
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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 00:27

 



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Finally. US troops capture the leader of the foreign terrorists in Iraq
 
Enfin. Les troupes US ont capturé le leader des terroristes étrangers en Irak…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Source : http://angryarab.blogspot.com/



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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 17:40

Une campagne de presse est apparue sur les persécutions que subiraient des chrétiens en Malaisie. Simultanément, dans tous les pays occidentaux. A l’unisson, pour ne pas changer. Appareil de propagande parfaitement huilé. 

Plus précisément, sur l’intolérance de l’Islam empêchant les conversions de musulmans vers d’autres religions. Vers le christianisme, en particulier. Au travers de l’affaire : « Lina Joy ». La Malaisie vivrait ainsi sous le joug de méchants musulmans !... Ah ! Ces sauvages ! Tous les mêmes. Quelle que soit leur race, dès qu’ils sont musulmans, ils sombrent dans l’obscurantisme…

C’est avec délice qu’on peut s’amuser à inventorier les "copier-coller", dans la presse occidentale, de la thèse du "danger islamique" et de "l’intolérance musulmane" (1). Encore une crise d’urticaire islamophobique, se dit-on. L’esprit critique en alerte, derrière l’agitation, les amalgames habituels, bref tous les ingrédients des campagnes racistes, on trouve tout de suite "l’intox", avec ses grosses ficelles… 

Car, si les journalistes n’étaient pas simplement réduits à une courroie de transmission de la propagande antimusulmane (la ligne éditoriale !...), ils pourraient livrer une information vérifiée, recoupée, confortée par les analyses et les faits suivants :


Contexte historique d’une nation multiethnique


La Malaisie (2) est un extraordinaire exemple de pays multiethnique où cohabitent toutes les religions du monde, y compris l’animisme. Il n’a pas connu de guerres de religion, comme l’Europe qui en a subi les ravages pendant des siècles.

Par contre, ce pays a enduré, pendant cinq siècles, une violente colonisation : portugaise, hollandaise, et surtout britannique. Avec, bien sûr, l’occupation japonaise en intermède. Pays riche (3), les britanniques, arrivés en 1786, l’ont pillé tant qu’ils l’ont pu en important massivement une main d’oeuvre chinoise et indienne pour exploiter, notamment, les mines d’étain et les plantations de caoutchouc. Contournant ainsi la résistance malaise. Cette main d’œuvre, "étrangère" au départ, a pris souche.  Chinois et indiens sont devenus : citoyens malais.

Ce flux migratoire a été considérable puisqu’il représente, environ, la moitié de la population malaise "de souche". Imaginons la France avec la moitié de sa population originaire d’Afrique et du Moyen Orient !… Inévitablement, avant que le pays ne trouve son assise identitaire, se sont produits d’importants heurts ethniques, entre les deux principales composantes : malaise et chinoise. Le dernier, remontant à 1969 avec plusieurs centaines de morts. A aucun moment, la religion n’a été au centre de ces rivalités. 

Fédération récente (4), qui a connu son indépendance au début des années soixante et la configuration définitive de son Etat en 1965, elle comprend actuellement 13 Etats, dont 2 sur l’île de Bornéo. Avec un système politique visant à maintenir la cohésion de la nation, dans le respect de chacune de ses communautés. Sa constitution est un subtil dosage entre les grands principes démocratiques et les particularismes identitaires de chaque communauté.

Monarchie élective avec une rotation, minutieusement codifiée, de monarques descendants de neuf principautés ou sultanats qui règnent, symboliquement, à tour de rôle pendant 5 ans. Mais, démocratie constitutionnelle très active avec une grande liberté de la presse et une scène politique partagée par 35 partis politiques. Rien à voir avec le Gabon, le Togo ou la Côte d’Ivoire…


Liberté religieuse et identité d’une nation

Quand les colons se sont imposés par les armes, au XV° siècle, la Malaisie était musulmane. L’Islam s’étant progressivement installé, sur plusieurs siècles, pacifiquement, via les commerçants venant du continent indien. Le Pays a donc inscrit dans sa constitution l’Islam comme religion nationale. Mais la discrimination religieuse est interdite et la vivacité des autres religions et le dynamisme de leurs communautés prouve que cela est bien réel (5). On peut ainsi arpenter les rues des principales villes où se côtoient mosquées, temples hindous et bouddhistes et, bien sûr, églises. 

Pour préserver son identité nationale et assurer sa cohésion, ce pays a choisi, pour le moment et constitutionnellement, de faire cohabiter deux systèmes juridiques s’appliquant aux personnes : un système fédéral garantissant les libertés de base du citoyen, et un système propre au statut de la personne relevant de la religion à laquelle appartient chaque citoyen. Pour chaque communauté, ce statut respecte les usages s’appliquant aux naissances, mariages, divorces, obsèques, etc.

Eglise-Christ-Church-Malacca.jpgLes catholiques, par exemple, entretiennent d’excellents rapports avec les autres communautés et les autorités politiques. L’Archevêque de Kuala Lumpur, Murphy Pakiam, travaille ainsi, depuis fin 2005, avec un Comité pour la création de la plus grande église de Malaisie, dans la nouvelle capitale administrative Putrajaya : "We envisage the Putrajaya church to be a hallmark of the Catholic community in Malaysia and showcase the rich heritage of the Malaysian Catholics" (6)

Le terrain a été gratuitement donné par l’Etat. Inimaginable, en Europe, qu’un Etat donne un terrain gratuit pour construire la plus grande mosquée de sa communauté musulmane sur son territoire ! Inconcevable en France ! Pourrait-on envisager, chez un autre grand donneur de "leçons démocratiques", Israël offrir un terrain pour construire la plus grande église ou la plus grande mosquée de la région ?  Lire à ce propos le témoignage de Suha Sibany (7), "israélienne arabe" (chrétienne maronite), sur la  discrimination religieuse et raciale actuellement en cours en Israël.

Restent les églises évangéliques anglo-saxonnes, notamment australiennes, particulièrement actives en Asie, la Malaisie étant une cible prioritaire. Leur prosélytisme, à l’exemple de ce qu’on peut observer en Afrique, au Brésil, en Polynésie ou en Nouvelle Calédonie, s’appuie sur des avantages matériels pour les plus démunis et des promesses de "visa" (Australie, Canada ou USA) pour la tranche "middle class". Elles sont particulièrement actives dans les deux Etats de l’île de Bornéo : Sarawak et Sabah. Partie de la Malaisie, siège de fortes tensions, envahie actuellement de travailleurs clandestins indonésiens : l’équivalent de la population malaise dans cette région !...


« Lina Joy » : La Sardine bloquant le port de Marseille…

Azlina Jailani
s’est convertie au christianisme en 1998, à l’âge de 26 ans, et a changé son nom, légalement, en 1999. S’appelant à présent : Lina Joy. Son fiancé, hindou, s’est converti, lui aussi, au christianisme. La religion étant mentionnée sur la carte d’identité, elle souhaite que sa nouvelle religion soit inscrite en lieu et place de l’ancienne. Pour ce faire, d’après la loi, elle doit demander un certificat d’apostasie à un tribunal islamique (Syariah Court). Car, si on se convertit à l'Islam, il est délivré un certificat de conversion. Dans le cas contraire, il convient d’obtenir un certificat d’apostasie.

Du fait de son nouveau statut de chrétienne, elle se refuse à accomplir cette formalité administrative. Elle a donc introduit une action auprès de la Haute Cour (High Court) en 1999, qui s’est déclarée incompétente. Action qu’elle a poursuivie, en 2006, devant la Cour Fédérale (Federal Court) qui vient, dans son jugement du 30 mai dernier, de se déclarer incompétente, elle aussi. Forcément, ces Cours de Justice ne peuvent aller à l’encontre de la Constitution du pays. 

Ajoutons que la délivrance de certificats d’apostasie, rares du fait que les conversions n’interviennent habituellement que dans des cas de mariages mixtes (ce n’est pas à la suite de révélations spirituelles…), ne pose aucun problème en soi. Le fondement de l’Islam est le verset 256, de la sourate 2 : « Point de contrainte en religion ». La preuve en est : à Negeri Sembilan, la Syariah Court vient de délivrer 16 certificats d’apostasie (8), sans problème… Bizarrement, Lina Joy n’entend pas respecter les usages constitutionnels et juridiques dont le pays s’est doté et que respecte tout citoyen… En conséquence, elle serait menacée de mort et tutti quanti…

En fait, nous ne sommes pas devant un "refus de conversion", mais devant un problème juridique où la Loi fondamentale de la Nation, sa Constitution, et la réglementation administrative, ne conviennent pas à un individu. D’un problème juridique, artificiellement posé et entretenu, on passe à la persécution religieuse. D’où, l’hystérie médiatique occidentale y entretenant son islamophobie…

C’est l’histoire de "la sardine" bloquant le port de Marseille… Pour ceux qui ne la connaîtrait pas : un chalutier nommé "La Sardine" avait coulé à l’entrée du port de Marseille. De fil en aiguille, avec l’exagération bon enfant des marseillais qui n’habitaient pas près du lieu, ce devint une sardine si grosse qu’elle en bloquait le port !... 

Sauf, qu’en l’occurrence, nous baignons dans le racisme antimusulman.


Bruits et fureurs ou le « cirque » Ayaan Hirsi Ali 

Les malais sont les premiers à rire de cette histoire. Ils savent que c’est une manip, avec beaucoup d’argent… Lina Joy aurait "tout perdu", nous disent les journalistes occidentaux, apitoyés. Mais, elle est "réfugiée" en Australie !...

Connaissant le prix d’un billet Malaisie - Australie, et le coût de la vie à Sydney, les malais se disent qu’elle a de gros moyens pour quelqu’un qui a "tout perdu"… En plus, obtenir un visa d’entré pour l’Australie, qui a une des politiques les plus racistes de la planète, sous le gouvernement Howard actuel !... Tout le monde sait, en Malaisie, que cette "opération" est encadrée par les services spéciaux australiens.

Contrairement aux affirmations des médias occidentaux, les journaux locaux n’en ont presque pas parlé (9). Comme les malais, ils s’en contrefichent !... Seul un parti islamique, le PAS (10), équivalent du parti "christianiste" à la De Villiers, dans son poids politique et son rayonnement idéologique, a essayé de jouer sur cette manip. Isolé, il s’est ridiculisé. 

Les malais ont compris qu’il s’agissait d’un "remake" de l’intox Ayaan Hirsi Ali. Du nom de cette somalienne qui a défrayé la chronique, en Hollande et les pays anglo-saxons, par sa violente islamophobie. Elle a été convaincue de mensonges sur son identité et ses assertions (11). Le masque étant tombé, elle habite les USA, menant grand train de vie, où elle travaille chez ses protecteurs, réputés pour leur paranoïa antimusulmane : American Enterprise Institute.

Pourquoi tant d’acharnement ?  Simple : la Malaisie est un petit pays qui n’a pas peur de marquer son refus devant certaines des prescriptions de la Banque Mondiale et qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense des ravages de l’Occident au Moyen Orient… Ou, l’art de se faire des ennemis puissants qui savent se venger en essayant, en autres, de vous déstabiliser.
 
Sepang-F1-Malaysia.jpg
 
La Malaisie est l’exemple de la fusion d’un dynamisme économique époustouflant avec des traditions séculaires. Véritable laboratoire de la modernité, dans une mosaïque de peuples et de croyances qui force le respect. Cela ne plaît pas, non plus, dans un Occident raciste et rêvant d’apartheid …
 
Visitez ce pays, magnifique, accueillant, généreux, vous ne voudrez plus le quitter…
 
 
 
 
 
  
 
(1) Exemple : Le Monde, http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-918070,0.html. Références obligeamment communiquées par Philippe Convers, que je remercie.
(2) Pour une perspective géopolitique, lire : Bruneau, Michel, L’Asie entre Inde et Chine – Logique territoriale des Etats, Belin, 2006.
(3) 27 millions d’habitants pour 330.000 km2 environ. Caoutchouc, étain pétrole, et depuis une dizaine d’années développement d’une industrie de pointe, notamment en composants électroniques.
(4) Formée en 1963. Singapour a fait sécession en 1965.
(5) Dernier recensement (2005) : 58% musulmans, 22,9% bouddhistes, 11,1% chrétiens, 6,3% hindouistes, et divers.
(6) « Nous avons pour ambition que l’Eglise de Putrajaya soit l’emblème de la communauté catholique de Malaisie et la vitrine du riche héritage des catholiques malais ». Putrajaya Catholic Church Building Committee, constitué le 3 octobre 2005.
(7) Sibany, Suha, Les Arabes d’Israël : une minorité nationale palestinienne ?, Hérodote – revue de géographie et de géopolitique, 124 – Proche Orient – Géopolitique de la crise – 1er trimestre 2007. http://www.univ-paris8.fr/geopo/herodote_site/article.php3?id_article=267
(8) The Sun (Malaisie), jeudi 31 mai 2007, p.2.
(9) Principaux journaux malais : News Straits Times http://www.nst.com.my/, The Star : http://thestar.com.my/,  Malaysian Today http://www.malaysiantoday.com.my/html/.
(10) Le journal du PAS existe en ligne :
http://www.malaysiakini.com/.
(11) Cessou, Sabine, Ayaan Hirsi Ali, l’îcone déboulonnée, http://www.rfi.fr/actufr/articles/077/article_43733.asp
 
 
Photo 1 :  Célèbre duo malais de Hip Hop : Too Phat & Joe Flizzow
Photo 2 :  Eglise Christ Church de Malacca
Photo 3 :  Circuit F1 de Sepang ouvert en 2000. Ultramoderne !



 
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11 avril 2007 3 11 /04 /avril /2007 15:16

 

Une campagne de désinformation (1) s’intensifie. Elle a pour thème le Darfour et des cibles bien précises. Organisée dans tous les pays occidentaux, bénéficiant du support des médias spécialisés dans la propagande des milieux de l’extrême-droite américaine et israélienne, avec des stars du show business affiliées à cette mouvance. La plus médiatique étant George Clooney.

 

Un documentaire, dont il est la vedette principale, a été traduit en plusieurs langues, et fait l’objet d’une vaste diffusion, avec campagne de publicité, sur les TV privées et publiques européennes.

 

En France, la chaîne de TV publique française (2) n’a pas hésité à diffuser ce documentaire. Et, selon son habitude, sans esprit critique, sans analyse, sans recoupement d’information, sans débat contradictoire.

 

Dans ce concert, en complément de cet acte de propagande, sous couvert d’humanitaire, on retrouve les inévitables spécialistes français du marketing des bonnes causes et du Charity Business, comme disent les anglo-saxons : Kouchner, BHL, suivis de leur cohorte de groupies.

 

Pourtant, aux USA, cette campagne rencontre une forte opposition (3). Cette mobilisation se traduit par des caricatures, des manifestations et des analyses remarquables comme celles de Sara Flounders. Beaucoup ne sont pas dupes de la manipulation de la souffrance de populations civiles par des intérêts et des lobbies qui, en réalité, s’en fichent complètement.

 

 

Protestations aux USA contre la propagande des « néocons » sur le Darfour (*)

 

De quoi s’agit-il ? Quels sont les enjeux ?

 

Le Darfour est une province du Soudan, limitrophe du Tchad, aussi grande que la France. Des troubles ont éclaté en 2003. Le Soudan sortait à peine d’une longue guerre civile entre le nord et le sud, conclue sur un accord de paix, qu’une révolte, avec des soulèvements de différentes tribus, éclatait dans l’Ouest du pays : le Darfour.

 

Ce fut un choc pour le pays. Surtout lorsqu’il découvrit l’implication des occidentaux et, tout particulièrement, d’Israël. Des populations civiles seraient attaquées et des exactions entraîneraient leur fuite, dans des conditions dramatiques, vers des camps où elles survivraient dans un complet dénuement. D’où viennent les approvisionnements en armes de ces tribus et quelle est la finalité de ces actions ?

 

Les seules informations disponibles, dans les principaux médias occidentaux, évoquent un « génocide » décidé par le gouvernement central à l’encontre des populations du Darfour. Un peu simpliste comme explication, et, en France comme ailleurs, certains ont remis en cause, de façon claire, les rouages de cette désinformation (4).

 

Je ne m’attacherai donc qu’au documentaire de Clooney dans ses contrevérités majeures et ses "non-dit", que des professionnels sérieux de l’information, des journalistes intègres, auraient dû mettre en évidence en visionnant ce documentaire.

 

Ce que Clooney ne dit pas :

 

1. Le Soudan, avec sa province du Darfour, est riche, très riche : pétrole, gaz, et surtout uranium de grande qualité. Notamment dans les régions de Nuba Mountains et Hufrat an Nahas. Les principaux gisements d’uranium se trouvant à la frontière des "néocolonies françaises" du Tchad et de la République Centre Africaine.

Des compagnies minières américaines avaient obtenu des permis de recherche et d’exploitation, il y a une trentaine d’années (5). Elles ont eu largement le temps d’en recenser les richesses. De nombreuses multinationales occidentales, y compris françaises, sont en lutte pour s’approprier ces immenses richesses et souhaitent une indépendance de cette région afin de créer un gouvernement aux ordres, laissant l’Occident procéder à leur pillage en toute tranquillité.

 

2. L’implication des lobbies des évangélistes et de l’extrémisme sioniste (6), les plus fervents soutiens de la politique de Bush au Moyen Orient, est totale et parfaitement assumée. Sa conférence devant les parlementaires américains, avec Elie Wiesel, en est une parfaite illustration.

Elie Wiesel est très représentatif de ces "humanitaires", comme Kouchner en France, qui ont soutenu la destruction de l’Irak, de la Palestine ou du Liban sans sourciller. S’inquiétant du sort des civils au Darfour, mais silencieux et la conscience tranquille devant les 655 000 morts (7) recensés en Irak à ce jour, ou devant la progression incessante des souffrances de son peuple (8), au milieu des destructions commises pour "renverser un dictateur et apporter la démocratie". "Humanitaires" imperméables aux souffrances et dévastations commises, depuis un demi-siècle, en Palestine, comme BHL et tous ces activistes du même acabit…

 

3. Les "arabes", le mot est clairement prononcé par l’acteur, massacreraient des populations noires dans l’application d’une politique génocidaire. Sous entendu, aussi, des musulmans extermineraient des chrétiens…

Il s’agit, bien évidemment, d’une contrevérité dénoncée par toute personne un tant soit peu documentée sur la région.

En France, le directeur de recherche du CNRS, Marc Lavergne, spécialiste du Soudan, rappelle que les milices "janjawids", qui seraient les auteurs des exactions à l’encontre des populations, sont composées de noirs aussi noirs que leurs victimes :

«… Tout le monde est noir dans cette histoire. La notion de racisme n’a pas sa place. Les milices tribales janjawids sont des mercenaires qui ne se revendiquent pas du tout "arabes"… En exagérant, on pourrait dire que ce sont des pauvres qui se battent contre des pauvres. (9)».

Qui plus est, tout le monde est musulman et le conflit n’a aucune connotation religieuse.

Notons, au passage, que fidèle à son "éthique", l’acteur n’a jamais cherché à discuter et entendre la version officielle du gouvernement central.

En fait, cette diabolisation des arabes, une fois de plus, dans le contexte du Darfour, répond à deux objectifs racistes :

=> dresser les noirs contre les arabes, notamment les communautés noires occidentales

=> dresser les chrétiens contre les musulmans.

 

4. Il est demandé à la Chine de mettre un terme à ses échanges commerciaux avec le Soudan. Echanges commerciaux qui existent actuellement entre les multinationales et le Soudan, occidentales, y compris françaises, et asiatiques, notamment indiennes.

Le cynisme n’a, par définition, aucune borne. Cette diabolisation de la Chine en est un excellent exemple. La Chine n’a jamais colonisé l’Afrique et n’y entretient aucune base militaire. Contrairement aux USA et aux anciens colonisateurs. Ce serait donc la Chine qui serait responsable du conflit au Darfour.

Grotesque.

Mais les relais de la propagande foncent tête baissée. Depuis des siècles, l’Afrique est pillée, occupée militairement, dans un système néocolonial abject.

La Chine, par des accords commerciaux limités à des échanges d’égal à égal, inaugure avec ce continent un mode de relations qui n’est pas fondé sur la prédation. L’Occident ne peut l’accepter…

 

5. Le documentaire affirme que l’acteur aurait consulté plusieurs organisations humanitaires. Ce qui est faux. La seule qu’on aperçoit (il suffit de lire sur les portières des véhicules) est « The IRC.org ».

Curieuse ONG.

Elle est le résultat de la fusion de deux associations, en 1942, de l’International Relief Association (IRA) constituée en 1933 pour aider les juifs persécutés en Allemagne sous les nazis à fuir le pays, et de l’Emergency Rescue Committee (ERC) fondée en 1940, destinée à secourir les juifs persécutés par le régime de la France occupée par les nazis, le régime dit "de Vichy".

Pour le reste, son action s’est concentrée sur les victimes des "répressions soviétiques". Son éclectisme semble très limité, toutefois : difficile de savoir quelles ont été ses actions en faveur des Palestiniens, Irakiens, Afghans, et autres victimes des atrocités commises par l’Occident en Amérique du Sud, en Iran (du temps du Shah) ou en Indonésie du temps de la répression anticommuniste de Soekarno (de 500 000 à un million de morts), par exemple…

 

6. Ces qualifications de "génocide", et cet appel à la mobilisation émotionnelle des opinions publiques occidentales, permettent aux "néocons" d’occulter les horreurs dont ils se sont rendus coupables et qu’ils perpétuent au quotidien. Leurs propres "génocides". Tant en Irak, en Afghanistan, ou en Palestine, pour ne mentionner que les pays les plus durement touchés en ce moment.

Se blanchir, en jouant les héros de la compassion face à la souffrance humaine…

 

D'autres points pourraient être soulevés, mais arrêtons la liste...

 

Clooney ? Vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes !... La calomnie et la diffamation pour de l’information !...  La propagande pour de la charité !...

 

Retirons son masque, ce sourire mécanique aux dents vernissées, que reste-t-il ?...

 

 

 

 

 

 

 


(1) Deux livres sont à lire pour comprendre les mécanismes de la propagande et de la désinformation :
· La Psychologie des foules, de Gustave Le Bon, 9° édition, 1905, publication sur internet.
· Les nouveaux désinformateurs, de Guillaume Weill-Raynal.

(2) Emission Envoyé Spécial « Urgence au Darfour », du 5 avril 2007.

(3) Not So Fast… Save Darfur ?, Joshua Frank, 11 mai 2006, counterpunch.org.
(4) Bruno Guigue, Le Darfour et ses faux amis, Leader Africa, 26 mars 2006, publié aussi sur oumma.com ou africatimes.
(5) Les entreprises minières américaines ont obtenu des concessions dès les années 1976-1979, telles que la Minex Company.Library of Congress, Country Study for Sudan Report.
(6) Les juifs américains dirigent la planification du rassemblement en faveur du Darfour, Jérusalem Post, 27 avril 2006.
(7) Owen Bennett-Jones, Iraqi deaths survey ‘was robust’, BBC World Service, 14 mars 2007.
(8) Misery grows, says Red Cross (Les souffrances de l’Irak ne cessent de croître, déclare la Croix Rouge), BBC, 11 avril 2007.
(9) In Le Darfour et ses faux amis, Op.
Cit.

 

Cartoon et photo anti “néocons” : indymedia.org.

 

 

 

 

 

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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 11:25


Un cartoon de Leon Kuhn que j’aime beaucoup.

 

Son jeu de mots, Welfare not Warfare,  représente ce que ressentent les britanniques, en ce moment.

 
Le ministre des finances du gouvernement Blair (Labour), Gordon Brown, a présenté le budget de l’Etat, mardi dernier. Evidemment, avec des exonérations fiscales pour les grandes entreprises et les hauts revenus…

 

Les deux principaux partis politiques, Tory (conservateurs) et Labour (travaillistes), appliquent la même politique, en votant le même budget d’une année à l’autre, qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition. Routine du jeu politique, dans les démocraties occidentales, qui veut que  « l’alternance » ne soit qu’une façade…

Plus grave : l’un et l’autre soutiennent les manoeuvres du lobby de l’armement, aussi puissant au Royaume Uni qu’en France. Ils veulent « renouveler » le parc des missiles à ogives nucléaires, embarqués dans les sous-marins. Les fameux « Trident ».

 

Il y a en a pour 70 milliards de £ (103 milliards d’euros) !…

Les britanniques n’en veulent pas. Ils estiment que d'autres priorités s'imposent. La majorité d’entre eux militent, déjà et en  permanence, contre
l’emploi des troupes britanniques en Afghanistan et en Irak. Guerres coloniales d’un autre âge.

 

Ils veulent du « Welfare », de la protection sociale et du bien-être, et non pas du « Warfare », des entreprises guerrières qui n’ont rien à voir avec les besoins réels de la défense du territoire. Mais le lobby ne bronche pas. Image classique d’une caste politique qui, une fois élue sur des fausses promesses, exerce en fait un pouvoir absolu…

« Scrap » : laissons tomber ce projet, demandent-ils. Et dans la fumée de ce missile, on peut lire : « 100 hôpitaux ». Ils sont, en effet, excédés d’endurer un des services de santé les plus déplorables des pays « développés » …

Détail amusant : un député travailliste, Dai Davies, a voulu déposer une motion au Parlement pour rappeler qu’à l’issue d’une consultation publique sur le renouvellement des missiles « Trident », 99 % des britanniques ont rejeté ce projet. Ce qui lui paraissait douteux…

 

Mais, avant de discuter son texte on lui a demandé de rectifier l’appellation « WMD system » (Weapons of Mass Destruction) ou "armes de destruction massive", par « NW system » (Nuclear Weapons). Voyons ! Les pays occidentaux ne possèdent pas « d’armes de destruction massive » …

Et, dire que certains de nos candidats présidentiables « admirent » le gouvernement Blair…

 

 

 

 

 

 

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