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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
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Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
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« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

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alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 21:33


Paix et Justice… Devise du Paraguay. Petit pays (1), enclavé entre des géants. Frontalier de la Bolivie, de l’Argentine et de l’immense Brésil. 

Passer de la Bolivie au Paraguay, est un saisissant contraste. Ici, l’altitude maximale ne dépasse pas les 900 mètres. Pays davantage métissé : pratiquement 90% de la population. Croisement d’indiens, Guaranis essentiellement, et d’européens, espagnols en majorité. On y parle aussi bien l’espagnol que le guarani, ou même le jopara, dialecte né de la fusion des deux.

paraguaymap3.jpg
 
 
La capitale est Asunción. Toutefois, la seconde ville du pays joue un rôle économique encore plus important : Cuidad del Este (2) dans le sud-est du pays. Il y fait frais : 20° maximum l’après-midi, en cet hiver austral. A l’intersection de deux frontières, outre celle du Paraguay : Brésil et Argentine.
 
Ville coup de poing. On ne s’y attend pas, dans ce coin d’Amérique du sud. Ville champignon, de création récente, bordélique, anarchique. Des scènes du film Miami Vice y ont été tournées, en 2005 (3). Zone franche, la troisième par le volume d’affaires, dit-on, après Hong-Kong et Miami. Pas de droits de douane. Ville de tous les trafics, où on trouve tous les produit électroniques, de toutes les marques, à des prix incroyables. Un "hub", une plateforme de redistribution dans les pays voisins.
 
Ville cosmopolite où se brassent tous les continents : Amérique, évidemment, mais aussi, Asie, Moyen Orient, Afrique. Toutes les cuisines ou les gastronomies, les religions, les centres de culte, inséparables de la vie de ces communautés, y cohabitent, s’entremêlent. 

PRY-CDE-1.jpg

Son "activité" assurerait les 2/3 du PNB du pays. En fait, la contrebande, avec ses sous-produits, la contrefaçon notamment, génèrerait cinq fois le PNB du Paraguay. Bien sûr, face à ce pactole, la caste politique et mafieuse, des trois pays, embellit ses comptes dans les paradis fiscaux. Les yeux se ferment, les poches se remplissent, les pauvres crèvent. Car, là encore, nous sommes dans un pays où la majeure partie de la population vit dans la misère et le désespoir.

Un pont sur le fleuve Parana, relie Ciudad del Este au Brésil et à l’Argentine mitoyenne : le "pont de l’amitié". Les anciens ennemis du Paraguay qui, à la suite d’une des guerres (4) les plus sanglantes qu’ait connu ce continent, lui ont arraché d’énormes morceaux de territoires. 

Mais, la grande richesse du Paraguay c’est l’eau descendue du massif andin voisin. Rivières, fleuves, impressionnants de force, par la masse et la violence du courant. Parmi les plus extraordinaires spectacles de chutes d’eau. Comme celles d’Iguazu ou Iguasssu, suivant l’appellation en portugais ou en espagnol, encore plus visibles du côté argentin. Nos fleuves français font figure de ruisseaux en comparaison. Deux des plus grands barrages hydro-électriques (5) du monde classent ce petit pays comme premier exportateur d’énergie hydraulique. 

chute-d-iguazu.jpg
 
Comme toujours, ces statistiques dissimulent un terrible coût humain : expropriations, déplacements de populations, sans indemnités. Plus de villages, plus de terres. Réduits à la misère. La politique des grands barrages avec leurs "side effects" comme on dit pudiquement : leurs effets secondaires. On retrouve les mêmes procédés, sous d’autres latitudes. 

L’eau permet une agriculture prospère. Considérée comme une activité essentielle pour les exportations : soja, coton, café, canne à sucre, blé, maïs, pommes de terre et orange, avec un élevage bovin de qualité. L’exploitation des forêts représente une production moyenne de 10 millions de m³ de bois par an.
Domine, dans cette agriculture : le soja. Le Paraguay est actuellement le 3° producteur mondial de soja, OGM en quasi totalité. Cette culture progresse au rythme de 10% par an, occupant plus de la moitié des terres cultivées.

Seul problème : cette agriculture est monopolisée par quelques richissimes familles et des multinationales. Brésiliennes, en façade, pour la plupart. Des centaines de milliers d’hectares détenues par une poignée d’oligarques, vivant dans leurs espaces protégés de "countries club" et autres résidences fortifiées. La féodalité dans sa plus belle expression. Face à eux : des millions de paysans sans terre. 

paranacountryclub.jpg
 
Il y a des richesses minières, comme dans toute l’Amérique du sud : pétrole, fer, manganèse, etc. Le pétrole dans la région semi-désertique du Chaco, partie nord du pays, a été le détonateur d’une guerre (6), entre la Bolivie et le Paraguay. Mais, elles ne sont pratiquement pas exploitées. Considérées comme des "réserves", paraît-il, par les groupes miniers. Protection, des cours des matières premières, oblige…

Mais, que font les politiques dans tout cela ?   Ils s’enrichissent, en cautionnant les dictatures, les simulacres d’élections et la prédation des richesses nationales. Le Paraguay n’a connu pratiquement que cela, depuis son "indépendance"… Il en a subi une des plus longues et des plus féroces de l’histoire humaine, celle d’Alfredo Stroessner : 35 ans de dictature (7). Pendant la "Guerre Froide". Protégé par les occidentaux sous le prétexte qu’il valait mieux un dictateur qu’un "rouge", à la présidence d’un pays. L’année de la chute du Mur de Berlin, ils lui ont dit de partir. Le maintenir au pouvoir aurait fait désordre... 

Depuis, le Paraguay est en "transition démocratique"… On ne sait pas trop ce que cela veut dire. "Elu" en 2003, le président Duarte (8) se consacre à un problème "urgent" : la "lutte contre le terrorisme"… Archétype du Polichinelle, aux mains des intérêts étrangers. L’armée devient ainsi une milice, aux côtés des milices financées par les grands propriétaires. Cette militarisation de la société est destinée à réprimer tous les mouvements sociaux remettant en cause le modèle de prédation en place. 

PKY-Maka-homes-olvidados.jpg
 
Elle explique la multiplication des intimidations, agressions, viols, incendies d’habitations, meurtres, enlèvements, contre toute opposition à la politique décidée par l’oligarchie : syndicalistes, leaders paysans, intellectuels, prêtres, journalistes... La liste est longue. Contre tous ceux qui luttent pour défendre ces "paysans sans terre, sans eau et sans horizon". 

Pour la population, un "président" est et restera toujours un "japu", en guarani : un menteur.

Paix et Justice…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
(1) Superficie plus petite que la France : 407 mille km². Avec une population de 7 millions d’habitants environ. Colonie de l’empire espagnol du XVI° au XIX° siècle, le Paraguay a obtenu son "indépendance politique" en 1811.
(2) Création 1957. Entre 500.000 et 700.000 habitants, suivant sondages et recensements. Mais qui sait ? A l’origine, la ville s’appelait Puerto Flor de Lis. Ce qui était plus joli. Ensuite, sous la dictature mégalomane de Stroessner : Puerto Presidente Stroessner. A sa chute, en 1989, fut choisi la neutralité bureaucratique : Ciudad del Este, la Ville de l’Est…
(3) Sorti en France le 16 août 2006. Réalisateur Michael Mann, avec dans les rôles principaux : Jamie Foxx, Colin Farrell, Gong Li. Décevant par rapport à la fameuse série TV (Deux flics à Miami) qui avait pour héros Don Johnson et Philip Michael Thomas. Sinistre et ennuyeux. L’humour, le ton décalé de la série, ont disparu…
(4) Guerre de la "Triple Alliance" de 1865 à 1870, qui a opposé le Paraguay à une alliance de trois voisins : Brésil, Argentine et Uruguay. Il y perdit 60% de sa population, 140 mille km². Accessoirement, le pillage de son économie.
(5) Sur le fleuve Paraná, barrage Itaipu, partie frontalière du Brésil et barrage Yacyretá, sur la partie frontalière de l’Argentine.
(6) Guerre du Chaco : 1932 – 1935. Remportée par le Paraguay.
(7) La dictature de Stroessner a duré jusqu’à la fin de la guerre froide : 4 mai 1954 - 3 février 1989.
(8) Nicanor Duarte Frutos, entré en fonction en août 2003.
 
 

 

 

 

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commentaires

G
@   Aline-MarialiMerci !Oui : " l’éternelle histoire des maîtres et des esclaves "...Marchant, actuellement, sur les débris des empires portugais et espagnols, je ne peux m’empêcher de penser à cette terrible fatalité...Ces empires pillant des peuples moins forts qu’eux. Et à l’intérieur de leurs propres sociétés, chez les uns comme chez les autres, des prédateurs imposant leur force pour reproduire cette même fatalité à l'encontre de leurs concitoyens…
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P
Ton article sur ce pays méconnu n'est pas inintéressant, mais il est marqué comme le précédent par un parti pris idéologique qui en mine quelque peu la crédibilité. Sur le problème du risque terroriste, tu omets d'évoquer le problème de la triple frontière (dans le coin de Ciudad de Este, justement), base arrière de mouvements peu râgoutants comme le Hezbollah. Tu n'ignores vraisemblablement pas que l'attentat contre l'AMIA à Buenos Aires a été partiellement préparé dans cette région. Mais tu préfères ne pas en parler...Finalement, seuls les Jésuites avec leurs prodigeuses "Réductions", en particulier dans le Sud du pays, ont apporté qqch à ce drôle d'endroit.
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A
@ Salam Chahid et Samir, bonnes vacances à Georges. Vous décrivez  l'éternelle histoire des maîtres et des esclaves . J'ai toujours trouvé choquante la phrase  des évangiles : "Vous aurez toujours des riches et des pauvres, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours..." . J'imagine qu'elle doit être plus satisfaisante pour le propriétaire de la luxueuse villa que pour l'habitant de la cabane. Au Pérou vous trouverez l'éternel Machu Pichu mais aussi une gigantesque grève avec morts, blessés et arrestations.  Naturellement les réactions qu'on peut lire dans le sur le sujet sont tellement contrastées  que vous serez un témoin précieux.
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G
 @  Samir Merci et à bientôt ! Bien à toi.  
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S
Hola Georges!C'est vrai c'est un régal de lire tes "cartes postales" richement illustrées!Ce village que tu décris c'est le village dans lequel je souhaiterai vivre, sinon contribuer à sa réalisation pour le léguer à nos enfants!Que la paix accompagne chacun de tes pas!Samir
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G
 @   Chahid Connaissant le don (impressionnant) des Marocains pour les langues, aucun doute : tu vas rapidement maîtriser l’espagnol ! Tu ne te trompes pas ! Je vais vous emmener au Pérou, mais après un détour par l’Uruguay.Ce périple de quelques semaines, où le ludique cohabite avec le professionnel, est l’occasion de partager un regard sur des paysages et des vestiges magnifiques, mais aussi sur les joies et les peines, souvent les souffrances, de l’Amérique "latine" (je vais essayer de vous emmener, en Amérique "centrale", aussi, au Guatemala, InchAllah…) qui, au fond, sont exactement les mêmes que sur d’autres continents. Quelles que soient les langues, les religions ou les "civilisations"… Notre planète est un village. Nous le savons. Nous devons apprendre à vivre ensemble. A lutter, aussi, contre l’oppression et la prédation… Le message que je tente de faire passer est celui de la compréhension, du respect et de l’amitié. Bien à toi !
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C
Bientôt, tu te retrouveras au Pérou cher ami! Visiter le Pérou et les fameuses ruines incas du Machu Picchu est un rêve d’enfant pour moi ! Mais je devrais apprendre l’espagnol avant de faire le voyage. Je reviendrai le week-end inchallah parler du Paraguay. En attendant, ton blog ressemble d’avantage à un Atlas de notre planète, quel régal pour les lecteurs !
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