Beaucoup de nos amis de Tunisie, du Maghreb et d'ailleurs ont été profondément choqués de l'attitude du nouvel ambassadeur de France à Tunis, Boris Boillon. Certains me l'ont écrit.
Je les comprends et j'en ai honte.
Cet incroyable numéro de goujaterie, qui grâce à Internet s'est diffusé dans le monde entier, est sidérant.
Les radios et TV de la propagande du gouvernement français (cf. Antenne 2, le journal de 13h présenté par Laurent Delahousse du dimanche 20 février), se sont rapidement mis en oeuvre pour gommer l'évènement en présentant ce voyou comme étant :
"... la nouvelle génération des ambassadeurs de France au parler franc et direct "...
Car, nous sommes face à un authentique voyou. (*)
Cet "ambassadeur" est l'archétype du jeune freluquet, aussi arrogant que stupide. Son attitude relève du comportement du colon raciste, inculte quant aux règles élémentaires non seulement de la courtoisie, mais encore plus important, de l'hospitalité quand on est "reçu" dans un pays "hôte"...
Ce comportement de "racaille" n'est que l'écho de la "voix de son maître"...
Echo d'une diplomatie en ruines. Qui ne sait même plus, comme le rappellent les Tunisiens eux mêmes, qu'un ambassadeur, avant d'ouvrir "le bec", doit être "agréé" par le pays, reçu par le chef de l'Etat pour présenter ses "lettres de créances". Et, non pas envoyé comme un "préfet" dans un "département" ou une colonie... (**)
Mais, les désastres diplomatiques français ne se comptent plus. Qu'on se souvienne avec la Chine au moment des Jeux Olympîques, ou récemment avec le Mexique...
Ignorance, bêtise, inculture, arrogance : tout y est.
La France décadente sombre, pire que dans l'indignité : dans le "ridicule" !...
(*) Estampillé par l'appareil de désinformation médiatique : "... parle l'arabe couramment". Comme pour légitimer les dérapages du personnage...
Parmi les racistes les plus fanatiques, anti-arabes et islamophobes, que je connaisse, tant francophones qu'anglophones, figurent des "spécialistes de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient", parlant couramment l'arabe. Certains viscéralement nostalgiques de "l'Algérie française" ou de "l'Egypte britannique"...
La figure tutélaire de ce type d'orientalistes est le célèbre agent secret britannique Laurence d'Arabie (de son vrai nom : Thomas Edward Lawrence), maîtrisant l'arabe, le turc et plusieurs dialectes bédouins. Qui fut un des principaux organisateurs et meneurs de la "révolte arabe" contre l'Empire Ottoman, lors de la première guerre mondiale. Le but étant de créer des monarchies de marionnettes pour les inféoder à l'Empire britannique, afin de s'emparer de leurs richesses pétrolières et gazières.
Au-delà du cliché romantique de la propagande de son pays, imbu de la "supériorité de sa race", fervent admirateur des Croisades, il n'était qu'un idéologue forcené de l'impérialisme britannique. Et, malgré sa foncière francophobie, du colonialisme occidental.
Lire sa biographie, la moins "fantasmée", par Lawrence James : The Golden Warrior - The Life and Legend of Lawrence of Arabia, Abacus, Londres, édition 2005, 523 pages.
(**) Cf. mon commentaire, en réponse à mon ami Chahid, n° 13.
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