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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
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Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
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Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 18:54

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N.B. : Ce billet, dans sa première partie, a été publié le 27 août 2013. Complété, par apports successifs depuis, il est remis en ligne dans son intégralité.

Texte long pour un blog, peut-être. En réaction, dérisoire certes, à l’intense lavage de cerveau que nous inflige notre industrie de la désinformation.
Pour ne pas oublier, au-delà des ravages actuels en Syrie et ailleurs, que l’Egypte vient d’être plongée à nouveau, à la suite du coup d’Etat de juillet dernier organisé par l’Occident, dans un des régimes dictatoriaux les plus sauvages de notre planète.

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« Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi ! »

« Si nous voulons que rien ne change, il faut que tout change ! »

Guiseppe Iomasi di Lampedusa – Le Guépard (1)

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Egypte : Carnage et Saccage…

L’hystérie…

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Méticuleusement et puissamment orchestrée par nos industriels de la désinformation sur fond de gaz toxiques en Syrie, répandus par on ne sait trop qui, tuant on ne sait trop combien. Avec des vidéos de victimes "gazées", diffusées sur Internet la veille de l’évènement…

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Seule certitude : les mercenaires de l’OTAN, résidus des cuves de la délinquance de ses pays membres "recyclés" en "libérateurs" des peuples, s’illustrant sur place depuis de nombreux mois en rapines et massacres en tous genres, ne figurent pas parmi les victimes…

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Les cris d’horreur de La Bonne Conscience de nos menteurs professionnels, complices des pires crimes de guerre, politiciens et médias confits de cynisme et de corruption poussant le monde au bord du précipice d’une guerre mondiale, sont si couinants que carnages et saccages organisés en Egypte par les militaires, à la suite du récent coup d’Etat, en sont pratiquement oubliés.

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Morsi, président de la "République Egyptienne" depuis un an, vient de se faire renverser par la soldatesque aux ordres de l’Occident. C’est vrai : il n’était pas Allende, même si le général Al Sissi, patron du gang des putschistes, est pire que Pinochet.

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Un bain de sang. (2) Plus de mille morts officiellement, officieusement on parle du triple, des blessés par milliers. Après avoir mitraillé des manifestants pacifiques, certains brûlés vifs par des grenades au phosphore, qui avaient eu le tort de refuser le fait accompli. Le reste suit, inévitablement : emprisonnements arbitraires, enlèvements, tortures, par dizaines de milliers. Exécutions sommaires d’opposants par centaines.

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Oui. Aujourd’hui, nous sommes tous : Egyptiens.

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Mais, à quoi bon s’émouvoir ?... Nous serine la propagande, aux poches bourrées d’argent saoudien. Utilisant son instrument favori, le marteau-pilon de la diabolisation : "mieux vaut une bonne dictature au pouvoir que des islamistes". Entre méchants comment, et pourquoi, faire la différence ?... D’autant qu’ils sont interchangeables et installés au pouvoir par les mêmes donneurs d’ordre.

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De quoi perdre effectivement le nord dans ce brouillard de fausses informations, et perpétuel lavage de cerveau. Pourtant, loin de sa complexité apparente, le schéma de déroulement des évènements répond à une logique tout aussi simple qu’implacable…

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Un bain de sang occulté par notre appareil de désinformation

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Fausse complexité d’une planification limpide...

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Comment croire une seconde qu’un président récemment élu, après plus de trente ans de dictature, soit renversé par un coup d’Etat militaire "sous la pression de manifestations de rue", soi-disant "spontanées" ? Les folkloriques, et très tendances dans nos médias, "manifs-réseaux sociaux" censés être la source des révolutions avec pour prothèses : I-phones, Facebook, Tweeter, et autres farces et attrapes à connotations "publicité-marketing"...

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Au prétexte qu’au bout d’un an, lui et son gouvernement se seraient révélés incapables de mettre en œuvre une seule réforme ?...

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Aucun Egyptien n’est dupe.

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Ce n’est pas la démocratie qui est voulue. Avec ses inévitables imperfections et difficultés de mise en route à la sortie d’une interminable et sanguinaire tyrannie.

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i) Bref courant d’air démocratique

Egypte : Carnage et Saccage…

Au contraire, tout à été fait par tous les moyens, essentiellement un déluge d’argent corrupteur en provenance de l’étranger, pour entraver l’instauration de nouvelles institutions politiques, profitant des erreurs tactiques du nouveau gouvernement présidé par une marionnette cooptée par l’Occident.

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La révolte contre le régime détesté du général Moubarak, souvenons-nous, avait été rapidement récupérée, encadrée, gérée, par les occidentaux réussissant à imposer leur homme dans la place parmi les éligibles : Morsi. Ingénieur, diplômé de l’Université Southern California, il a enseigné dans une autre université californienne de 1982 à 1985 (California State University) et deux de ses enfants possèdent la nationalité américaine.

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Tout pour plaire à l'administration Obama, du moins au départ. Car, une fois élu président, ne pouvant appliquer à la lettre ce qui lui était dicté, malgré ses postures à la Turque concernant le dossier Syrien, il a été jeté. Son entourage, pro-Palestinien et anti-corruption, indisposait trop ses maîtres et commanditaires… (3)

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Révélateur, sur fond d’une inimaginable sauvagerie répressive : dès son renversement, les premiers actes des militaires ont été de dissoudre l’Assemblée Constituante en train d’élaborer une nouvelle constitution et destituer les 25 gouverneurs des provinces pour y placer des hommes à eux, dont une vingtaine de généraux et colonels. Et, de se précipiter pour faire sauter cinq tunnels construits sous la frontière entre Gaza et l’Egypte, pour alimentaire, soigner, soulager la population Palestinienne enfermée depuis 2006 dans le plus grand camp de concentration que l’Humanité ait conçu jusqu’à présent : plus de 1,5 million de personnes… (4)

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En fait, c’est la destruction de l’Egypte qui est souhaitée. Qui est en cours.

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L’Egypte, à la population supérieure à celle de l'Allemagne, deux fois la France en superficie, déchiquetée, réduite en loques. Prestigieux pays par son histoire dont traces, témoignages et vestiges remontent, en tant qu’Etat organisé, à plus de 4000 ans… Dont culture, savoir et rayonnement au cours des siècles, pharaoniques, grecs, romains, musulmans, luttes pour l’indépendance politique et économique, représentent un inestimable apport à la civilisation méditerranéenne. Délibérément, plongée dans la guerre civile…

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Destruction "souhaitée" ?... L’observation des guerres civiles actuelles dans les pays musulmans livre un imparable "indicateur de destruction programmée" d’une nation, dès lors que l’exécution de sa planification a été lancée : le pillage des musées.

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Pratiques similaires à celles qui ont accablé ces derniers temps Afghanistan, Irak, Soudan et Syrie, profitant de la répression d’un contexte de guerre civile provoqué par les ingérences étrangères, des pillards ont attaqué de nombreux musées. Jusqu’à tuer leurs gardiens.

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Tout particulièrement, celui de Minya (Malawi Museum) à 300 kilomètres du Caire : plus de 1000 pièces d’une valeur inestimable. Dont une statue de plus de 3500 ans, bijoux, monnaies et objets d’art en or et en bronze, poteries et sculptures d’animaux sacrés de l’ère pharaonique et gréco-romaine. Opération minutieusement organisée… (5)

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Une balle en plein cœur de l’identité d’une nation, de son passé historique, pour le plus grand profit du "milieu" international des "marchands d’art" recéleurs et des "collectionneurs privés" mégalomanes (le rêve : pas vus, pas pris, et pas d’impôts !)...

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Dissimulée dans la fausse complexité d’une situation politique apparemment inextricable, se déroule effectivement la destruction de l’Egypte. Son éclatement.

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Lutte de pouvoir caricaturée, par nos “décrypteurs de l’information” en combat titanesque entre méchants islamistes d’un côté, le côté obscur ; et, de vaillants laïcs adeptes bigots du Dieu Marché d’un autre côté, le côté lumineux et flamboyant. Du progrès et de la raison… "Islamists vs seculars", pour reprendre la formule de la propagande anglophone organisant la vente d’un match de catch ou de base-ball…

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Rideau de fumée.

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Il ne s’agit plus de l’implacable paupérisation du pays, artificiellement maintenue grâce au relais d’oligarchies inféodées à l’Occident. Politique constante : les occidentaux ne veulent pas d’un Etat puissant et prospère au sud de la méditerranée. Encore moins une union d’Etats, économique ou politique. Incompatible avec leur emprise coloniale sur le Moyen-Orient. Ou encore sur l’Afrique du nord, illustrée par une farouche opposition à la réalisation du projet d’un Grand Maghreb (unissant Maroc-Algérie-Tunisie-Libye-Mauritanie). (6)

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A présent, c’est l’accélération du processus de démembrement des Etats qui est activée. Tous les Etats de la région doivent être réduits en micro- nations et placés sous protectorat.

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ii) Diviser pour régner

Théorie du Complot ?... Même pas. Simple application du vieil adage : "diviser pour régner".

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Programme connu, publié, diffusé tous azimuts. Mis en forme détaillée, étayé idéologiquement, dans une sorte de sous-traitance, par les sionistes qui ne sont, en réalité, que les vecteurs de la stratégie coloniale de l’Occident dans la région. Une des meilleures synthèses est celle d’Oded Yinon publiée en 1982, sous le titre : A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties. (7)

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En préliminaire, il est intéressant de relever dans cette étude que l’ancien premier ministre Yitzhak Rabin assumait publiquement la "responsabilité de la définition" (responsible for the design), par le gouvernement israélien, de la politique américaine au Moyen-Orient. Et ce : depuis 1967 !... (8)

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Tous les ravages actuels dans la région y sont clairement annoncés, avec la plus chirurgicale détermination. Trente ans à l’avance. Ainsi, la destruction de l’Irak et de la Syrie :

« La dissolution de la Syrie et de l’Irak… en zones fragmentées suivant des critères ethniques et religieux tels ceux du Liban est l’objectif prioritaire d’Israël sur le front de l’Est… » (9)

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Evidemment, dans cette planification le démembrement de l’Egypte est ciblé, avec de surprenantes précisions. Sa division en plusieurs mini-Etats y est spécifiquement définie selon des critères “religieux” :

« La vision d’un Etat Chrétien Copte en Haute Egypte aux côtés d’un certain nombre d’Etats faibles [weak states] avec des pouvoirs très limités localement et donc sans un gouvernement centralisé, représente la clé d’un développement historique qui n’a été retardé que par les accords de paix mais qui semble inévitable à long terme… ». (10)

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Cette pulvérisation de l’Egypte, telle qu’annoncée dans ce plan très élaboré, livre trois enseignements annexes importants :

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=> L’éradication de la Palestine est la conséquence du refus implacable de l’Occident de voir ce pays érigé en Etat souverain, en infraction aux dispositions initiales de l’ONU.
En conséquence, toutes les pseudo-négociations entre Israël et représentants de l’Autorité Palestinienne (ne surtout ne jamais employer, lorsqu’il s’agit du Peuple Palestinien, les mots Nation ou Etat : blasphème !...) annoncées à intervalles réguliers ne sont qu’opérations d’enfumage. Aussi illusoires que mensongères.

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=> Les dynamitages d’églises chrétiennes au Moyen-Orient, et tout particulièrement en Egypte, sont toutes, sans exception (et, je pèse mes mots…) l’œuvre des services spéciaux occidentaux ou liés à eux. Dans une stricte exécution du plan de fragmentation de la région. Afin de susciter les clivages et les radicalisations nécessaires à l’exacerbation des guerres civiles, d’où émergent anarchie et chaos propices à la mise sous tutelle du pays et de la région.
Avec pour objectif collatéral, via des opérations de désinformation aux colossales ressources, d’intoxiquer l’opinion publique occidentale afin de justifier les actions d’ingérence "humanitaire", militaire, ou autre, soutenues par certains hiérarques d’églises chrétiennes complices de l’arnaque. (11)

Les nombreuses églises chrétiennes, certaines existant depuis plusieurs siècles, témoignent tout au contraire qu’il est plus facile aux minorités chrétiennes de construire leurs lieux de culte dans les pays d’Islam, pour y vivre leur foi, que pour les musulmans de construire leurs mosquées en Occident…

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=> L’avilissement de la diplomatie française…
François Burgat, le meilleur spécialiste de cette mosaïque de tendances et mouvements appelée "Islamisme", dont certains sont largement infiltrés et encadrés par les agents occidentaux, dénonçait, dès avril 1996, l’attitude servile de la France. Dans son livre "L’islamisme en face", dont je recommande l’indispensable lecture pour ne pas rester analphabète sur le sujet, il résume ce qui se passe actuellement en Egypte (12) :

« La stratégie américano-israélienne avec laquelle la diplomatie de la France se confond chaque jour plus étroitement aboutit pourtant à défendre partout le seul statu quo politique arabe et à figer ainsi les plus légitimes dynamiques oppositionnelles dans le seul ciment de la répression. […]

[…] Répression féroce à l’intérieur, perfusion financière (et médiatique) occidentale à l’extérieur prennent irrésistiblement la place de toute forme de régulation démocratique. »

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Une oligarchie aux trois composantes soudoyées : militaire, judiciaire, affairiste

Egypte : Carnage et Saccage…

L’ampleur et la rapidité d’exécution du coup d’Etat démontre la conception d’un plan minutieusement mis au point. Dans la pure tradition de l’éradication d’un système représentatif contraire aux intérêts occultes d’une oligarchie locale associée à une spoliation coloniale étrangère.

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Ce n’est plus la chasse, avec leurs massacres, aux "communistes" comme en avaient connue de nombreux pays du temps de la Guerre Froide, de l'Amérique latine à l’Asie (plus de 500.000 morts rien qu’en Indonésie), mais la rafle aux "islamistes".

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Précisons que dans ces sauvages opérations de répression, dans un cas comme dans l’autre, ont été ou sont assimilés aux "méchants à abattre" tous ceux qui, sans être membres de ces mouvements, sont suffisamment suspects d’opposition aux volontés des putschistes pour signer leur propre éradication…

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Ainsi, après diabolisation préalable par les organes de propagande occidentaux et locaux, ont été incarcérés dans de nombreuses villes et localités tous les opposants au régime dictatorial de Moubarak, dirigeants, cadres, intellectuels. Certains abattus pour "tentative d’évasion". Dont de nombreux élus lors des dernières élections… Avec, inévitablement, fermeture des journaux, chaînes de radio et TV qui auraient témoigné de la sympathie ou le simple désir d’exercer la liberté d’informer.

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Sans entrer dans le détail de la mouvance des Frères Musulmans, de son évolution avec ses scissions aux nombreux partis actuels, trahisons (effet collatéral de la torture…), infiltrations, manipulations par les services spéciaux égyptiens et "OTANesques", je renvoie pour cela aux travaux de François Burgat (13), il est important d’en rappeler l’origine pour éviter les erreurs d’analyse, dues aux lavages de cerveau incessants de notre système de désinformation.

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Ce mouvement est indissociable de la vie politique de l’Egypte, par son encrage populaire depuis 1928, car constitué au départ pour lutter par la non-violence contre deux fléaux, deux "plaies", qui ravageaient le pays :

=> L’occupant britannique, imposant son « protectorat » policier et prédateur d’une extrême brutalité,

=> Le régime corrompu du roi Farouk qui livrait son pays aux occupants, assisté d’une nomenklatura totalement vendue.

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En fait, Les Frères Musulmans en Egypte sont issus de la bourgeoisie patriote, d’une grande valeur éthique, résistante, éduquée, beaucoup de cadres et membres de professions libérales dont de nombreuses femmes. Avec, lors de sa création notons-le, la solidarité de leurs pairs chrétiens coptes qui cofinançaient certaines œuvres caritatives. Loin d’être des fanatiques tels qu’on les décrits, ils se signalaient par une importante solidarité sociale et économique à l’égard de leurs compatriotes défavorisés : dispensaires, écoles gratuites pour les pauvres, etc. Par "centaines", financés sur leurs fonds propres du fait de la défaillance de l’Etat.

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Même s’ils se déclaraient "non communistes", ils n’en étaient pas moins détestés de la haute hiérarchie militaire. Du fait de leur influence auprès de la population, de leur revendication permanente d’un gouvernement émanant d’élections réellement représentatives, et de leur refus de la corruption. Intolérable pour des autocrates soudoyés par l’étranger, ils en on payé le prix le plus élevé. Une diffamation continuelle, torrentielle (avec peu d’effets en Egypte, mais plus d’impact dans un Occident désinformé) et, tragiquement, pour beaucoup : l’emprisonnement arbitraire, la torture et la mort. Souvent sous la torture.

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Il est, en conséquence, plus qu’ubuesque de voir de soi-disant "libéraux" et "socialistes" égyptiens, ultra-minoritaires dans les dernières élections mais bruyamment soutenus par notre propagande, s’allier aux militaires dans un coup d’Etat renversant un gouvernement élu pour le remplacer par une dictature !... En fait, prôner un retour à un régime dictatorial encore plus féroce que celui de Moubarak. Au nom de la défense de La Démocratie !

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Avec comme première mesure l’interdiction des Frères Musulmans ou assimilés. Déni de toute opposition. Déni de toute volonté populaire, à commencer par l’expression de son vote et de son droit à l’autodétermination. Vouloir sa suppression est une démonstration évidente de la nomenklatura égyptienne et de ses sponsors étrangers de l’ignorance d’un fait incontournable. Fondamental dans la vie politique égyptienne, il renaîtra encore plus fort. Sous une forme ou une autre. La "violence" ne peut rien contre la "légitimité". Le Temps est de son côté…

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Formidable régression : c’est tout l’appareil de répression et de prédation prospérant sous l’ère Moubarak qui revient en force au pouvoir, avec le soutien des occidentaux. Symbolisé par sa libération, camouflée en "résidence surveillée" dans un luxueux palais. On emprisonne les élus, mais on libère les "dictateurs-prévaricateurs".

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Appareil, régime, dont le nouveau gouvernement élu souhaitait arracher les racines. Mais en un an, il a perdu la course à la réalité du pouvoir avec cette puissante oligarchie. Servant de rouages au coup d’Etat, dans ses trois composantes corrompues : militaire, judiciaire et affairiste.

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i) Une hiérarchie militaire vermoulue

Egypte : Carnage et Saccage…

Le coup d’Etat, malgré l’hermétique censure en cours, révèle une profonde crise au sein de l’armée. Plusieurs régiments sont en quasi-mutinerie depuis les carnages et atrocités effectués dans plusieurs villes par certaines unités des forces armées.

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Les militaires surtout de rang subalterne, hommes de troupe et sous-officiers, vivant au contact du peuple égyptien par leurs familles et proches, sont hostiles dans leur écrasante majorité aux opérations de police et de répression. Défendre la nation, son territoire et son identité, n’est pas tirer sur des compatriotes réunis dans des manifestations pacifiques.

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A ce sentiment s’ajoute celui, tout aussi viscéral, de mépris envers « l’alliance imposée » par les occidentaux. Depuis la trahison de Sadate en 1977, opérant une purge du haut commandement et de la haute administration, pour soumettre son pays au contrôle total de l’Occident. Renforcé par Moubarak, lors de la première guerre du Golfe en 1991. Protectorat exercé au moyen de leur tête de pont dans la région agissant en "fondé de pouvoir" ou "administrateur-délégué" : Israël.

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Sentiment de rejet devant « l’hostilité imposée » à l’encontre des Palestiniens. Tout particulièrement ceux enfermés à Gaza, frontaliers de l'Egypte, dans un blocus inhumain. Devenu, on se doit de le rappeler sans cesse, le plus grand camp de concentration que "l’humanité" ait conçu.

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Toute analyse doit prendre en compte cette scission, entre une caste d’officiers supérieurs ou généraux et la majorité des troupes. Il contient en germe comme dans d’autres secteurs de la société, par delà tous clivages sociaux ou religieux, l’inéluctable et définitif affrontement entre "collabos" et "patriotes" qui forgera l’Egypte indépendante de demain.

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Affirmer que l’armée détient ou assure 1/3 du PIB doit donc être relativisé. Selon deux perspectives :

=> Seuls les "dirigeants" de l’armée gèrent ou détiennent le 1/3 du PIB du pays. Corrompus ou achetés par le « système ». Dans une prédation effrénée accaparant toutes les rentes de situation, en partage avec leurs sponsors occidentaux. A commencer par les plus immédiatement lucratives : des ressources pétrolières aux hôtels et poules aux œufs d'or touristiques, avec constitution rapide de patrimoines immobiliers fondés sur des crédits à "taux zéro" (souvent aussi, pour les plus hauts gradés, à "remboursement zéro"…) et d’abyssales exonérations fiscales.

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En contrepartie, il leur était fait obligation de ne pas penser une seconde à édifier une industrie d’armement et de défense, autonome et de qualité, suivant le modèle français, sous de Gaulle, sud-coréen ou iranien, par exemple. Pouvant constituer ultérieurement un ou plusieurs pôles de haute technologie pour le pays, générant des emplois haute qualification et des exportations à grande valeur ajoutée.

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=> Transite par cette caste de généraux et officiers supérieurs, une aide annuelle de 1,3 milliard de dollars des USA qui, après ponction de mirobolantes commissions locales, suivant le principe des vases communicants, retourne aussitôt à ses généreux dispensateurs se gavant eux-mêmes de commissions dans les paradis fiscaux.

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Travestissement d'une corruption sciemment organisée, dans l'intérêt des deux parties, sous forme de contrats d’achat d’armement et de maintenance. Précisons : matériels non adaptés aux besoins militaires du pays : bridés (en termes de performance et de formation/entraînement), obsolètes (pour ne pas rivaliser avec Israël), ou facilement "neutralisables" à distance, etc. (14)

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Entre autres bizarreries, on constate que 15 % du montant total de cette aide relèvent des frais de maintenance et d’entretien. Comme si les égyptiens, leurs ingénieurs et techniciens, n’étaient pas en mesure de l’assurer…

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Ou encore, que les pilotes Egyptiens des F-16 ne peuvent bénéficier que du ¼ des heures d’entraînement de leurs homologues internationaux sur le même type d’appareil…

Ou encore, que près de 30 millions de dollars sont alloués à un cabinet de consultants, dont ce n’est pas la spécialité, pour fournir une assitance pour les programmes aéraunotiques égyptiens (28,1 US$ millions pour Deloitte Consulting, par exemple).

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La liste de ces « n’importe quoi » serait tellement longue à dresser qu’elle necéssiterait plusieurs volumes.

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Un document rendu public, rédigé par le général David Petraeus en décembre 2008 suite à une inspection du potentiel de l’armée égyptienne alors sous commandement du maréchal Mohamed Tantawi, évoquait clairement l’état de "délabrement" [decay], tactique et opérationnel, des forces armées égyptiennes :

The tactical and operational readiness of the Egyptian Armed Forces has decayed.” (15)

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Ainsi, après une quarantaine d’années de coopération militaire entre les USA et l’Egypte, l’armée égyptienne a donc atteint le "niveau zéro". Réduite, tout au plus, à une milice policière chargée de réprimer toute vélléité de révolte de la population.

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N’est-ce pas, en fait, l’objectif recherché et atteint ?...

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Si la "formation" des pilotes et agents de maintenance des "systèmes d’armes électroniques" est sabrée, un "endoctrinement", par contre, est particulièrement soigné. Sous forme de "lavages de cerveau" très élaborés, imposés à partir du moment où un militaire postule au rang d’officier : une méthodique islamophobie et une détestation de la Nation Palestinienne.

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Méthodes déjà rodées et appliquées par les anglo-américains sous le régime sanguinaire du Shah d’Iran. Ce qui, en fin de compte, n’a réussi ni aux uns, ni aux autres, puisque le peuple Iranien les a tous éjectés après s’être révolté en 1979.

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Méthodes similaires, sous des formes plus ou moins édulcorées, à celles que l’on retrouve dans beaucoup de pays noyautés par ces services d’action psychologique. Succès de carrière dans l’armée, haute administration, partis politiques, médias et édition, mode et showbiz, seront proportionnels, en vitesse et hiérarchie, à l’affichage de son sentiment antimusulman et "anti-Palestinien"… Notons que notre nomenklatura en France, sur ce plan, se comporte avec un zèle infatigable.

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Ramzy Baroud dans un article rappelle sa peur, alors qu’il n’avait que 18 ans et partait pour ses études en Egypte, de franchir la frontière à Rafah. Y sévissait, en effet, un officier égyptien qui faisait passer à tabac tout Palestinien qui prononçait les mots traditionnels de Salam Oualikum, à connotation musulmane, en guise de bonjour… (16)

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Remarquant que les campagnes "antipalestiniennes", avec incitations à la violence par les médias hystériques, ont repris avec une extrême virulence dès le lendemain du renversement du gouvernement élu ; qui avait eu le tort, en plus, d’ouvrir une zone de "libre-échange" à la frontière égyptienne, palliant de la sorte la destruction antérieure des tunnels de ravitaillement par l’armée, pour que la population de Gaza puisse s’alimenter et se soigner à nouveau !…

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Le nouveau gouvernement souhaitait donner un coup de pied dans cette fourmilière. Renvoyer les hauts gradés dans leurs casernes et fonctions militaires. Avec pour priorité : moderniser l’armée dans ses matériels et méthodes. La sortir définitivement des opérations de basse police, en lui redonnant sa vocation initiale : la défense de la souveraineté nationale. La rendre efficace et irréprochable, en mettant un terme à la corruption dégradante et épuisante pour le pays.

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Problème : le gouvernement envisageait, pour mettre à plat ces comportements mafieux, de traduire devant les tribunaux ses principaux acteurs et bénéficiaires. Mais, tout autant : criminels, voleurs et tortionnaires.

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Erreur fatale !... C’était déclarer la guerre à leurs protecteurs étrangers.

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Il est vrai que tout le monde n’a pas l’habileté politique d’un Mandela et ses compagnons de lutte qui avaient accepté de créer, avec leurs ennemis d’hier, une « commission de pardon et d’oubli » pour noyer le poisson, en faisant sauter quelques fusibles subalternes à la Kerviel afin de se maintenir au pouvoir…

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ii) Une hiérarchie judiciaire dévoyée

Egypte : Carnage et Saccage…

Structure identique à celle de l’armée, l’administration judiciaire comporte deux strates : une caste de hauts magistrats, cooptés par la dictature et ses sponsors étrangers (17), richissime minorité corrompue et aux ordres. Et, une majorité dite de "petits juges" essayant dans des conditions souvent difficiles d’assumer honnêtement leurs fonctions ; sans exclure, pour certains, les petits arrangements dès lors qu’ils n’enfreignent pas l’essentiel du droit.

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Illustration : l’interminable comparution de l’ancien dictateur déchu, Moubarak, placé en luxueuse résidence surveillée, devant une cour de justice qui, pour l’ensemble du peuple Egyptien, n’est qu’un « cirque ». Où paradent tous les magistrats longtemps les "favoris", comblés de bienfaits, de celui qu’ils sont chargés de juger…

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Plus grave : que ce soit avant ou après l’assassinat de Sadate en 1981, complices des pires crimes de la dictature dans d’ignobles simulacres de jugements. Constituant un des principaux et des plus féroces rouages de cette dictature, envoyant à la torture et à la mort des milliers de victimes pour simple "opposition" au régime. Cautionnant les éliminations ou assassinats extrajudiciaires par des « escadrons de la mort ».

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Fermant les yeux sur les faux attentats, organisés par les services spéciaux, pour permettre l’internement des intellectuels. Encourageant ainsi des rafles d’une ampleur inimaginable, sauf en Palestine occupée ou sous la dictature du Shah d’Iran, dans une :

« … vertigineuse dérive répressive du régime, qui vient alors de faire emprisonner mille cinq cent membres de l’intelligentsia politique, toutes tendances et toutes confessions confondues ». (18)

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Appliquant avec zèle les dispositions répressives d’une législation moyenâgeuse : loi d’exception de 1967 supprimant la quasi totalité des libertés individuelles et collectives ; délai de garde à vue porté à 6 mois en juillet 1992 ; élargissement du champ d’application au motif de terrorisme sans en définir les critères objectifs ; multiplication des peines d’emprisonnements de longue durée au motif réel ou simulé de détention d’écrits qualifiés « d’islamistes » : etc. (19).

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Horreurs et atrocités d’un arbitraire juridique exercé par des magistrats, dans la Bonne Conscience…

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Exemple tristement célèbre en Egypte : la servilité de la haute magistrature qui, le 30 janvier 1993, par la Cour Constitutionnelle entérine une loi d’urgence habilitant le président Moubarak à saisir les tribunaux militaires d’infractions dont il évalue seul la recevabilité, afin de rendre exécutoire une série de condamnations à mort prononcées par le Tribunal d’Alexandrie.

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Autre abjection, encore gravée dans la mémoire du peuple égyptien, en 1992 : avec la complicité de l’appareil judiciaire, appliquant les méthodes sionistes en Palestine, l’armée rase au bulldozer le village de Hujeirate wa Humeirate en Haute-Egypte au motif que ses habitants refusaient de dénoncer des hommes recherchés par la police secrète…

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Depuis plus de quarante ans, les nomenklaturas occidentales sont toutes, sans exception, au courant de ces atrocités et de l’ampleur des ravages de cette dictature à l’encontre du peuple Egyptien : nos partis politiques, gouvernements, médias (ses quotidiens "du soir" complices avec autant d’empressement que ses quotidiens "du jour")…

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Protégeant ce régime sanguinaire sans faillir à la loi du silence dans le cynisme le plus abyssal, cautionnant ces horreurs. Mitterrand n’adorait-il pas passer ses vacances, avec sa cour, épouses et concubines comprises, à Assouan dont "il appréciait la lumière" ?... Plus tard, Sarkozy, dans le même équipage. Fiers, l’un et l’autre, d’être reçus avec les honneurs, par un régime (20) :

« … qui craint moins en fait les quelques bombes de la périphérie extrémiste de son opposition que les millions de bulletins de vote de son centre, brandit alors cette violence pour justifier – notamment aux yeux de ses bailleurs de fonds internationaux – l’absolu verrouillage du système qui seul lui permet de survivre ».

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Le nettoyage de cet appareil judiciaire, véritable travail d’Hercule, était une des priorités du nouveau gouvernement. Sa volonté d’épuration par limogeage, et même par décision de justice, des magistrats les plus corrompus et les plus compromis dans les atrocités du régime Moubarak ne pouvait provoquer, en association avec les hauts gradés de l’armée, qu’une violente réaction. Soutenue, évidemment, par l’Occident.

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D’où ces images, que nous ont imposées nos organes de la propagande dans les médias, avec des "magistrats vertueux", boursouflés d’indignation, fustigeant le gouvernement régulièrement élu pour tentative d’atteinte aux "libertés", individuelles et collectives, et à la "démocratie"…

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iii) Une caste affairiste vorace

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Les oligarchies militaire et judiciaire n’ont pas été les seuls acteurs du coup d’Etat, préparé, conditionné, accompagné d'un « plan média » parfaitement coordonné, minuté même. Soutenu, déployé par tous les médias. A l’exemple du lancement d’une lessive qui "lave plus blanc" que la précédente…

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Tout particulièrement, par les "médias privés" : presse, radio & TV. Un déchaînement, un typhon, contre le gouvernement, dans une campagne de propagande, relayée et amplifiée en Occident. Evidemment, selon des lignes « architecturées » par les spécialistes de l’action psychologique de l’OTAN.

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Pourquoi ce soutien massif des « médias privés » ?...

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=> Les dinosaures aux dents médiatiques

Egypte : Carnage et Saccage…

Ils sont, en fait, tous détenus par des milliardaires, agissant comme hommes de paille ou associés officiels des membres les plus éminents du clan, ou régime, Moubarak, auxquels ils doivent leur fulgurante ascension et fortune. Ces barons de la dictature, dans une première phase, avait fait le dos rond face au peuple égyptien occupant la rue dans tout le pays, avec une ampleur inattendu, en attendant de reprendre la main.

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A terme, ils ne pouvaient tolérer, avec leurs protecteurs et partenaires étrangers, que le nouveau gouvernement élu place parmi ses priorités la "récupération" des milliards en devises du pays, volés, détournés et placés à l’étranger. Sur des comptes privés, ou via des sociétés écrans, des fiducies, classiques mécanismes très usités par les jongleurs en "ingénierie financière" de la City de Londres ou des places bancaires en Suisse.

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Devant l’état de faillite du Trésor du pays, il était en effet plus qu’urgent de mettre un terme à ce pillage organisé, depuis des décennies, atteignant des sommes colossales transférées, camouflées, en Occident. Compilations de détournements et de commissions occultes : sur les marchés publics ou les "privatisations" en faveur des groupes étrangers.

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Ou encore, sur les ventes et marges bénéficiaires des exportations égyptiennes… En moyenne annuelle de US $ 30 milliards, les exportations ne représentent «officiellement » que la moitié des importations atteignant US $ 60 milliards. Déficit commercial permanent qui maintient le pays dans un endettement à l'égard des bailleurs de fonds étrangers, sans cesse s’aggravant des annuités des taux d’intérêt.

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Chaude alerte : gouvernement britannique et suisse avaient été saisis officiellement par le gouvernement égyptien nouvellement élu !... Mais, en ce domaine, casuistique et faux prétextes sont sans limite. Ils opposèrent la nécessité de produire des décisions de justice égyptiennes, obtenir ensuite leur recevabilité auprès du système judiciaire britannique, suivant le schéma de procédure connue sous le jargon : « exequatur ».

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A ce jour, le gouvernement russe n’a pu récupérer l’argent détourné par les oligarques milliardaires réfugiés à Londres (certains propriétaires des grands clubs de foot britanniques…), depuis leur pillage de la Russie associés avec les occidentaux lors de la dissolution de l’URSS. Encore moins leur extradition, les plus recherchés obtenant même le statut de « réfugié politique »… Le gouvernement égyptien avait encore moins de chance.

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A commencer avec son propre appareil judicaire ultra-corrompu. Impossible d’obtenir des décisions de justice dans un délai raisonnablement rapide. Les plus hautes instances de la justice refusant même la saisie conservatoire au profit de l’Etat Egyptien des biens des délinquants financiers.

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Autre souffle du boulet de canon aux oreilles de ces milliardaires : téméraire, le nouveau gouvernement avait donné un coup de pied dans une fourmilière de malfrats de haut vol en mettant un terme à leur siphonage de la distribution de l’aide de première nécessité aux pauvres. Economisant, sur un an, plus de 4 milliards de Livres égyptiennes (au 22/9 : 1 EGP = 0,11 €), tout en améliorant ce service public prioritaire dans un pays où la majorité de la population est immergée dans la misère.

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Cette caste de prédateurs, de kleptocrates, que les Egyptiens surnomment les « dinosaures » (21) n’ont que faire de l’avenir du pays, encore moins de la majorité de la population. Seule la vision de leur propre avenir, celui de leur progéniture, au maximum de leur clan ou de leur clientèle, au sens romain ou politicien du terme, et bien sûr de leurs sponsors, est suffisant.

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Parmi ces milliardaires les plus tristement célèbres, méprisés, honnis, du peuple égyptien en « collabos » associés à la servitude de l’Egypte par les puissances occidentales, figurent :

- Ahmed Bahgat, propriétaire de Dream Channel, qui n'avait jamais remboursé ses énormes prêts bancaires depuis 3 ans et que le gouvernement poursuivait en justice, qui bien sûr, s’ingénia à retarder dans des artifices de procédure

- Mohamed al-Amin actionnaire de CBC Channel, chaîne TV spécialisée dans la promotion de l’islamophobie, notamment son émission Al-Misri Al-Yawm présentée par l’ineffable "pom-pom girl" du régime Moubarak et fanatique anti-Palestine : Lamis Hadidi

- Suleiman Amer, propriétaire de Tahrir Channel, accusé de détournement de fonds publics en collusion avec l’ex-ministre de l’agriculture Yusef Wali. Là encore, la hiérarchie judicaire a tout fait pour bloquer l’action en saisie du gouvernement pour récupérer les fonds publics
- Mohammed Abul-Enein, ex-chef du parti National Démocrate, propriétaire de Sada al-bilad Channel
- Naguib Sawiris, milliardaire possédant le bouquet de chaînes TV ONTV , à qui le gouvernement demandait un retard d’impôts dus à l’Etat pour un montant de US $ 2,3 milliards. Il avait, sous la pression, payé 1 milliard de dollar mais refusait de s’acquitter du reste. Préférant investir US $ 33 millions dans l'opération de collecte de signatures ("une poignée de dollars" pour une signature...) réclamant le renversement du gouvernement démocratiquement élu, appelé "Mouvement Tamarrod". (22)

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Ces dinosaures, défenseurs autoproclamés de la démocratie, détiennent tous les médias en Egypte et ont, inévitablement, leurs entrées avec tapis rouge dans les nôtres en Occident. Qui les magnifie, avec le brevet "occidentalisés" (westernized…), en "entrepreneurs" dynamiques, laïcs, adeptes du progrès, libéraux ou socialistes, suivant la cible traitée par la propagande. Héros modernes, dans ce jeu de rôles, luttant avec détermination contre des attardés, abrutis de religion, ne rêvant que de Charia et autres clichés à la louche.

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Ils ne défendent, en réalité, que leur terrain de chasse et, au-delà, tout un système international de prédation de l’Egypte. Allant jusqu’à torpiller les initiatives économiques du gouvernement qui court-circuitaient leurs filtres à racket.

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Contournant les blocages des intermédiaires, monnayant et entravant les investissements dans le nouveau terminal de conteneurs du Canal de Suez, le gouvernement élu avait, en effet, débloqué autorisations et engagements nécessaires au démarrage du projet représentant 10 milliards de dollars et des centaines d’emplois qualifiés : logisticiens, techniciens, informaticiens, etc.

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Dans le même élan anti-corruption, il avait débloqué 4 projets industriels orientés "haute technologie" pour essayer d’arracher le pays à ce faux semblant de développement qu’est le tourisme (entre 7 et 9 US $ milliards de recettes annuelles en devises, pour des emplois sous-payés de serveurs et femmes de ménage, équivalentes de celles des transferts des travailleurs égyptiens à l’étranger). (23) Assurant le décollage d’un projet d’industrialisation de la vallée du Nil, dans les hautes technologies, tourné vers le marché africain, en liaison aussi avec le voisin du sud, le Soudan.

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Cette politique commençait à donner des résultats positifs. En un an le nouveau gouvernement avait réussi à engranger des réserves en devises, alors qu’il avait trouvé les caisses vides, de plus de 1 US $ Milliard.

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Mais…

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"Lèse-corruption" impardonnable aux yeux des dinosaures.

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Tous ces projets ont été immédiatement bloqués par les militaires dès leur prise du pouvoir. Preuve que la lutte contre la corruption et la sortie de l’Egypte du sous-développement économique sont les derniers soucis des commanditaires, organisateurs et financiers du coup d’Etat.

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=> La négation du droit de vote dans le mépris du peuple

Egypte : Carnage et Saccage…

L’appareil de propagande occidental nous a ainsi vendu le masque derrière lequel se cachent les dinosaures. Dans le style des "révolutions colorées" des pays de l’Est, orange, verte ou blanche, surgissaient sur nos écrans, dans une bruyante mobilisation, se bousculant au portillon pour soutenir le Coup d’Etat : "démocrates", "modernistes", "libéraux" ou "socialistes".

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Tapage inversement proportionnel à leur poids électoral, n’ayant obtenu qu’un faible pourcentage de votes lors des dernières élections. N’étant aucunement crédibles pour le peuple Egyptien. Deux raisons :

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* Ils n’ont aucun programme économique et social s’attaquant aux racines du sous-développement, et à ce véritable cancer rongeant le pays que représente la corruption entretenue par la prédation occidentale. Alors que l’Egypte avec un marché intérieur de 85,5 millions d'habitants (estimation janvier 2012), la qualité de ses cadres diplômés très appréciés dans de multiples pays, qui pourrait être la locomotive économique de la région telle l’Allemagne en Europe, en est réduite à la mendicité internationale…

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* Ils sont perçus par le peuple Egyptien, en dépit de la propagande occidentale et de leur autopromotion, comme l’émanation de la caste affairiste qui a cyniquement prospéré sous la dictature Moubarak en collaborant à la servitude de leur pays au service des intérêts étrangers.
Dont la priorité a toujours été de bloquer son industrialisation afin de maintenir une économie totalement dépendant des importations. Pour la limiter à la sous-traitance, textile notamment, ou au tourisme : deux secteurs hautement volatils dès le moindre trouble entrainant des annulations de contrats instantanées. Entravant autant que possible son accès à la création d'industries liées aux nouvelles technologies.

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Derrière clichés et mises en scène de l’appareil de désinformation occidental, campant une fois encore la lutte entre "Le Bien" et "Le Mal", entre de "vertueux démocrates" et de "fanatiques islamistes", se profile une sorte de lutte des classes dépassant les clivages de l’école marxiste.

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Ramzy Baroud en trace une fine et chirurgicale analyse. Deux points, déterminants pour les années à venir, sont à retenir (24) :
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§. « Les Rabias d’Egypte [surnom des manifestants pacifiques réfugiés et massacrés dans la Mosquée Rabia et sur la place du même nom où il s’étaient réfugiés] ne sont pas seulement haïs, ils sont méprisés [par l’oligarchie]. Ils ont toujours été traités en sous-humanité, vivant dans leurs quartiers sales, bidonvilles incroyablement négligés [par les pouvoirs publics] empilements de constructions les unes sur les autres. Les Rabias d’Egypte luttent tout simplement pour leur survie quotidienne. »
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§. « L’incroyable union entre l’oligarchie égyptienne et une intelligentsia islamophobe a, dans une certaine mesure, occulté la profonde lutte des classes en cours en Egypte, où les couches les plus pauvres de la population, ouvriers et paysans, mènent un combat historique pour réclamer la démocratie à l’encontre d’une richissime classe supérieure et d’un milieu d’intellectuels. La première organisant les horribles massacres contre de pacifiques manifestants, le second justifiant le fait de faucher par la mitraille des milliers de personnes rassemblées dans des sit-ins pacifiques sur les places publiques de Nahda, et de Rabia Al-Adawiya… »

« […] De nombreux morts ont été vus et filmés pointant leur index vers le Ciel dans une dernière prière jusqu’à leur dernier souffle ».

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L’oligarchie au pouvoir a marqué ainsi sa volonté de ne pas accepter le vote de la majorité de la population, replongeant le pays parmi les plus violentes dictatures que notre humanité ait connues.

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Cette majorité de la population que le gouvernement élu voulait soulager de ses malheurs générés par l'injustice économique et sociale. Son président n’avait-il pas eu le tort de l’annoncer dans un de ses discours, provoquant la fureur des dinosaures :

« Quand nous parlons d’un système de marché libre, nous approuvons, mais cela exige des réformes. Parallèlement à un système de "marché libre" il est nécessaire que la société soit dotée de valeurs éthiques ».

[ “So when we talk about having a free market system, this is OK, but it needs to be somehow reformed. Besides a free market system you need to have ethical values for the society.”]

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Morsi avait cru en en s’alignant sur le modèle Turc actuel, violemment anti-Syrien, obtenir les coudées franches de l’Occident pour réformer l’économie et les institutions (les nouveaux élus travaillaient sur le projet d’une Constitution à soumettre au référendum) d’un pays sous dictature depuis des décennies. Il n’avait rien compris, lui et les membres de son gouvernement : ils ne détenaient que l’apparence du pouvoir.

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Pris entre le marteau de la domination occidentale, et l’enclume de la puissante oligarchie locale, bloc sans fissure, tenant solidement en main : armée, justice, et horde d’affairistes aux puissantes ramifications médiatiques et mafieuses.

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La « démocratie » dans un pays sous tutelle néocoloniale ne doit être vécue et jouée que sous forme d’une mascarade.

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=> Le renversement de Mossadegh

Egypte : Carnage et Saccage…

Le gouvernement égyptien sorti des urnes a donc été renversé par l’armée, tous les dirigeants du parti gagnant des dernières élections sont en prison. Ce dernier vient d’être dissous par "décision de justice", le 23 septembre 2013, avec confiscation de tous ses actifs, biens et immeubles. (25) A la grande joie des dinosaures qui vont s’en répartir les dépouilles. Et, au désespoir des "Rabias" qui bénéficiaient de l’aide sociale et sanitaire de cette organisation.

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Il est frappant de constater qu’il s’agit du même mode opératoire, séquences identiques, déclinaison idéologique similaire à la virgule près dans la propagande occidentale, avec un niveau de violence décuplé (26), du coup d’Etat militaire qui avait renversé le gouvernement élu du premier ministre Mossadegh, en Iran, le 18 août 1953.

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Presque, jour pour jour : il y a 60 ans…

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Ce coup d’Etat militaire, organisé par britanniques, américains et israéliens, chaque partenaire au complot ayant ses enjeux, avait renversé gouvernement et parlement iraniens régulièrement élus qui avaient la prétention de redonner l’autonomie économique et politique à ce grand pays ; en commençant par nationaliser ses ressources pétrolières et gazières exploitées par les étrangers, à leur seul profit. Les documents de la CIA déclassifiés, au mois d’août dernier, confirment ce que tout le monde savait depuis longtemps. (27)

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Mossadegh fut condamné à 3 ans prison, et assigné à résidence dans son village natal jusqu’à sa mort, 14 ans plus tard. Il s’agissait pourtant d’un grand patriote, issu d’une des plus prestigieuses familles d’Iran, incorruptible et généreux. Il distribuait son salaire de ministre aux étudiants nécessiteux et était connu pour le paiement scrupuleux de ses impôts. Il distribua, et exigea de ses enfants d’en faire autant, les grandes propriétés familiales, considérant que la lutte contre la pauvreté commençait par la redistribution des terres agricoles…

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Ce fut le général Zahidi qui prit le pouvoir, sous couvert du polichinelle de l’époque : le Shah d’Iran. La chasse à l’opposant fut terrible : emprisonnements, enlèvements, tortures, disparitions, avec un système répressif d’une incroyable férocité géré par une police secrète, la SAVAK, formée et encadrée de spécialistes occidentaux. Des milliers de personnes furent massacrées, beaucoup sous la torture. A l’époque ce n’était pas la chasse aux « islamistes » qui préoccupait ces sanguinaires prédateurs, mais aux « communistes »…

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Le pillage du pays par l’Occident repris de plus belle, et son oligarchie locale s’enrichit fabuleusement au détriment d’une population laissée à l’abandon. Ce sont les rejetons de cette caste qui, après avoir réussi à sauver une partie du magot familial à la suite de la révolution de 1979, jouent en Occident les « opposants-démocrates » au régime actuel

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Notons que « l’éradication » de l’Islam était une des priorités du régime militaire aboutissant à la pantalonnade du couronnement du Shah à Persépolis, en 1971. Renouant avec Darius, dans une débauche de gaspillages mégalomaniaques, avec ses conseillers occidentaux, pour que les Iraniens oublient leurs profondes et brillantes racines religieuses musulmanes…

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De même en Egypte, ne doit exister, s’exposer, se visiter, que l’histoire des pharaons. L’apport inestimable de l’Islam à la civilisation égyptienne, de l’architecture aux calligraphies, de la pensée à la spiritualité, est à occulter…

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Illustration du programme à l’iranienne dont est accablé l’Egypte. Cinq points en interaction :

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a) Empêcher par tous les moyens, y compris la terreur, le libre exercice du droit de vote et du droit à l’autodétermination. La chasse aux intellectuels et "leaders", la neutralisation ou extermination de tous ceux pouvant fédérer une opposition au régime en place, seront un objectif prioritaire.

b) Empêcher le développement industriel et technologique du pays, le limitant à une économie de subsistance, essentiellement dans la sous-traitance et le tourisme de masse. En aucun cas, l’Egypte ne doit devenir une « puissance régionale », financière, technologique, pouvant édifier une autonomie de production militaire tout particulièrement.
c) Entretenir le chaos et la guerre civile, pour épuiser le pays dans une constante paupérisation ; son affaiblissement constant devant conduire à une division suivant le schéma réalisé au Soudan, en Irak, ou en Libye.
d) Entériner le fait colonial occidental au Moyen-Orient, représenté par l’entité sioniste et la totale spoliation de la Palestine.
e) Eradiquer la profonde culture et le sentiment religieux incarnés par l’Islam, seul courant de pensée et d'espoir, du fait de l’éradication de toute réflexion et critique organisées d’un milieu intellectuel ou politique, pouvant s’opposer à la corruption et à la servitude du pays.
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Notre diplomatie soutiendra, évidemment, ce programme d’asservissement aux côtés de ses glorieux alliés. Comme elle avait soutenu l’autocratie corrompue du Shah d’Iran, et bien d’autres. Parions-le, d’ici peu, nos politiciens se déplaceront avec leur Cour de favoris et favorites, pour « admirer la lumière du couchant sur Assouan »…

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Oubliant que l’abjection ne dure qu’un temps… Comment maintenir indéfiniment en esclavage plus de 85 millions de personnes, même si on arrive à en conditionner le tiers, de gré ou de force, en « collabos » ?...

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Le peuple d’Egypte réussira sa révolution, inéluctablement. Comme le peuple d’Iran a réussi la sienne en 1979 ; qui est à ce jour, quoi qu’on en dise, quel que soit le niveau de diabolisation dans nos médias, la seule révolution ayant réellement réussi dans la région en se libérant définitivement de la tutelle néocoloniale occidentale.

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Espérons qu’il ne faudra pas attendre 26 ans, longues années endurées par les Iraniens entre le coup d’Etat anti-Mossadegh et la réussite de leur révolution, pour que les Egyptiens réussissent, enfin, à se libérer du joug barbare qui leur est imposé par l’Occident…

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Oui, aujourd’hui je me sens Egyptien, frère des "Rabias"…
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1. Célèbre phrase extraite du roman Le Guépard (Il Gattopardo), publié en 1958, de Guiseppe Tomasi di Lampedusa (Editions du Seuil – 2007). Qui a servi de trame au magnifique film de Visconti, Palme d’Or au Festival de Cannes en 1963.

2. => Pepe Escobar, "Bloodbath that is not a bloodbath" : Why Egypt is doomed, RT, 15 août 2013, http://rt.com/op-edge/egypt-protests-terror-muslim-brotherhood-526/
=> Esam Al-Amin, Bloodbath on the Nile, CounterPunch, Weekend Edition August 16-18-2013, http://www.counterpunch.org/2013/08/16/bloodbath-on-the-nile/

3. Yuram Abdullah Weiler, Reviving Israel-Friendly rule in Egypt, lundi 26 août 2013,
http://www.presstv.ir/detail/2013/08/26/320527/reviving-israelfriendly-rule-in-egypt/

4. Egyptian army forces destroy tunnels between Egypt and Gaza, Gaza’s Ark, 22 août 2013, http://www.gazaark.org/2013/08/22/egyptian-army-forces-destroy-tunnels-between-egypt-and-gaza/

5. Biggest museum theft in Egytian history : Over 1,000 artifacts stolen, RT, 20 août 2013, http://rt.com/news/museum-theft-egypt-robbery-725/

6. Rappelons que le projet de l’Union pour la Méditerranée lancé en grande pompe sous Sarkozy, à part celui de vouloir entériner le "fait accompli sioniste" par les pays arabes (ce qu’a refusé, entre autres : la Syrie…), avait pour objectif principal d’entraver les projets d’association en fermentation tant en Afrique du nord que dans la partie méditerranéenne du Moyen-Orient.
En liant individuellement chaque Etat du sud par des accords bilatéraux avec l’UE ; au détriment de la réalisation préalable et indispensable de leurs propres projets d’union régionale formant une synergie économique et politique, avec pour conséquence une puissante force de négociation collective.

7. Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties, publié par l’Association of Arab-American University Graduates, Inc. Belmont, Massachusetts, 1982, Special Document No1 (ISBN 0-937694-56-8), collection The Zionist Plan for the Middle East, translated and published by Israel Shahak. Cet article avait été édité auparavant dans la revue Kivinium (Directions) du Department of Information of the World Zionist Organization.
http://www.informationclearinghouse.info/article33220.htm

8. “ In his book, former Prime Minister Yitzhak Rabin said that the Israeli government is in fact responsible for the design of American policy in the Middle East, after June '67…”, note 8, Israel Shahak & Oded Yinon, Op. Cit.

9. Paragraphe 22 : "The dissolution of Syria and Iraq later on into ethnically or religiously unique areas such as in Lebanon, is Israel's primary target on the Eastern front in the long run…", Israel Shahak & Oded Yinon, Op. Cit.
10. Paragraphe 21 : "The vision of a Christian Coptic State in Upper Egypt alongside a number of weak states with very localized power and without a centralized government as to date, is the key to a historical development which was only set back by the peace agreement but which seems inevitable in the long run…", Israel Shahak & Oded Yinon, Op. Cit.
11. Georges Stanechy, Eglises d’Orient : Mascarades et Cordes de Chanvre, 21 fév rier 2010, http://stanechy.over-blog.com/article-eglises-d-orient-mascarades-et-cordes-de-45402807.html

12. François Burgat, L’islamisme en face, La Découverte, 1996, p. 274.

13. François Burgat, Op. Cit.

14. Eric Schmitt, Cairo Military Firmly Hooked to U.S. Lifeline, New York Times, 20 août 2013,

http://www.nytimes.com/2013/08/21/world/middleeast/cairo-military-firmly-hooked-to-us-lifeline.html?pagewanted=all&_r=0

15. Eric Schmitt, Op. Cit.

16. Ramzy Baroud, Hated in Egypt, CounterPunch, 31 juillet 2013, http://www.counterpunch.org/2013/07/31/hated-in-egypt/

17. Rappelons que les hauts grades de l’armée égyptienne, comme celle de la Jordanie des pétromonarchies, et d’autres pays (Philippines ou Thaïlande étant les exemples les plus caricaturaux), sont soumis pour approbation préalable aux autorités compétentes, suivant les régions, du tandem USA / Israël.
Notons qu'actuellement la France n’échappe pas à ce mouvement, depuis son intégration à l’OTAN, notamment pour ce qui relève de son Etat-major, de ses services de renseignement, de sa diplomatie et de la nomination de ses ministres des affaires étrangères.

18. François Burgat, Op. Cit., p. 140.

19. François Burgat, Op. Cit., p. 149.

20. François Burgat, Op. Cit., p. 142.

21. Mohamed Malik et Mohamad Omar, Egypt’s Dinosaurs are Gasping for Air, CounterPunch, 2 septembre 2013, http://www.counterpunch.org/2013/09/02/egypts-dinosaurs-are-gasping-for-air/

22. http://blog.foreignpolicy.com/posts/2013/07/10/egypt_sawiris_interview

23. D’après la Banque Mondiale, ces transferts des revenus des travailleurs Egyptiens à l’étranger [3 millions environ] auraient atteint un niveau exceptionnel de 21 US $ milliards en 2012. Illustrant la solidarité des Egyptiens face au chaos de leur pays.

24. Ramzy Baroud, On Egypt’s Class-Struggle, CounterPunch, 22 août 2013, http://www.counterpunch.org/2013/08/22/on-egypts-class-struggle/

25. Egypt court bans all Muslim Brotherhood activities nationwide, RT, 23 septembre 2013, http://rt.com/news/egypt-court-muslim-brotherhood-235/

26. Mohamed Malik et Mohamad Omar, The Military Turns Really Ugly in Egypt [La Dictature Militaire Devient Réellement Atroce en Egypte], CounterPunch, 20 septembre 2013, http://www.counterpunch.org/2013/09/20/the-military-turns-really-ugly-in-egypt/

27. John Cassidy, The Lessons of Classified Information : From Mossadegh to Snowden, The New Yorker, 20 août 2013, http://www.newyorker.com/online/blogs/johncassidy/2013/08/perfidious-albion-from-mossadegh-to-miranda.html

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Caricatures du Brésilien Carlos Latuff

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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 12:56

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Coup d’arrêt.

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Reflux ?

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Plus que certain.

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Obama et Hollande, avec leur bande de fanatisés et de vendus, ont dû battre en retraite. Une vraie Bérézina !...

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Pourtant, ils en rêvaient de jouer les « libérateurs-démocrates », drapés dans leur habitus colonial. "Socialistes" et "écolos" français vociférant en tête de meute (1), comme au bon vieux temps, chevauchant mensonges et cyniques combinaisons préparées depuis des décennies.

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Il est vrai qu’il y avait urgence pour voler au secours de leurs mercenaires, réduits dans leur déroute à pratiquer la tactique de la terre brûlée et des massacres aveugles (même les hôpitaux, reconnaît l’ONU dans un rapport...), sous la raclée des troupes syriennes, hommes du contingent et volontaires toutes ethnies et religions confondues, défendant leur nation. Dans un même élan patriotique.

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Nos "va-t-en-guerre" avaient cru pouvoir contourner le veto de la Russie et de la Chine au Conseil de Sécurité, en attaquant de leur propre initiative la Syrie dans une orgie de bombardements.

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Bien que contraints au fil du temps, face à la détermination russo-chinoise, à rétrécir leurs ambitions guerrières comme peau de chagrin. D’une invasion avec débarquement de régiments, ils en étaient passés aux bombardements des infrastructures civiles et militaires sans envoi de troupes, puis au pilonnage de palais officiels et autres édifices publics symboles de l’Etat Syrien sans envoi d’avions… Pour finir par s’abriter prudemment derrière un rideau de "missiles de croisière"…

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Le bâtiment Russe CCB-201 - Station d'écoute et de repérage

Le bâtiment Russe CCB-201 - Station d'écoute et de repérage

Le "Front du Refus de l’Agression"

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Toutefois, nos « dispensateurs de la démocratie et des droits de l’homme » répétant sans cesse que "toutes les options sont sur la table", en avaient oublié une. Majeure : les 2/3 de la planète en ont plus qu’assez de leur arrogance mégalomaniaque et dévastatrice !... Inhumaine. Après avoir écrasé et spolié la Palestine, rasé l’Irak, l’Afghanistan, la Libye ; éclaté le Soudan ; plongé Pakistan et Somalie dans l’anarchie, l’Egypte dans la guerre civile ; prétendre, à présent, s’emparer de la Syrie pour la "rayer de la carte" dans une poussière de micro-Etats…

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Tout cela pour renforcer leur hégémonie de la prédation ?... A cette cadence ravageuse, où vont-ils s’arrêter ?...

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Trop c’est trop. "Inacceptable".

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Ce qui leur fut patiemment et diplomatiquement notifié par un solide "Front du Refus de l’Agression" regroupant tous les pays hostiles aux visées hégémoniques de l’OTAN, et animé par Russie, Chine et Iran.

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Se refusant à l’entendre, malgré vetos et mises en garde. Pourquoi s’en étonner : les prédateurs, qu’ils soient traîneurs de sabre, marchands de canons, pétrochimistes ou banksters, partagent la même surdité. Ne comprenant, comme tout voyou, que le langage de la détermination. Celui qui est l’expression de l’absence de peur.

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Alors, les points furent mis sur les "i"…

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En cas d’attaque des occidentaux, la Syrie serait non seulement "soutenue", mais encore plus : "défendue". L’accent étant mis sur la défense d’un Etat souverain agressé par d’autres. Quatre volets à remarquer, dans ce "plan dissuasif" :

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1. Mise à disposition de la Syrie de l’ensemble de l’appareil de renseignement de la Russie et des pays du « Front » dans la région, à la milliseconde près : satellites, stations d’écoute, radars de repérage, de suivi et d’évaluation des moyens militaires adverses. Jusqu’au départ des tirs occidentaux. Comme la Russie l’a récemment démontré lors du tir de deux missiles d’essai de l’OTAN à partir d’un sous-marin au centre de la méditerranée, aussitôt repéré, aussitôt annoncé. (2)

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Notons que le bâtiment Russe qui inquiète le plus les occidentaux est le CCB-201. Puissant navire, bourré de systèmes d’écoute et de décryptage filtrant toutes les communications de l’OTAN, (navales, aériennes et terrestres). Repérant, depuis le 15 juin dernier, le positionnement de tous les avions (combat et transport), navires et sous-marins occidentaux en méditerranée. Disposant aussi, cerise sur le gâteau, d’une autonome et impressionnante défense antiaérienne. (3)

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Le tout, complété par l’exceptionnelle qualité des services de renseignement Iraniens, électroniques et humains, dans le Golfe Persique. Les occidentaux ne peuvent y déplacer un tournevis sans qu’ils n’en soient instantanément informés.

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2. Mise à disposition de la Syrie de l’arsenal (non nucléaire) de la Russie et des pays du « Front » sous forme de remplacement pièce par pièce de tout armement ou matériel militaire détruit, avec accélération des livraisons des systèmes de lutte antiaérienne tout particulièrement.
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3. Tout débarquement de troupes de l’OTAN, ou de franchissement des frontières de la Syrie (à partir de la Jordanie et de la Turquie), serait systématiquement contré par un débarquement ou expédition, en nombre équivalent, de troupes membres du « Front ». Dans un premier temps, du fait de leur proximité dans la région : Russes (présence des plus importants navires de débarquement de la flotte Russe au large de la Syrie) et troupes d’élite Iraniennes.

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4. Mise en place d’un "bouclier anti-missiles" pour protéger le territoire Syrien, dans une sorte de "no-fly zone" anti-OTAN. La marine Russe a concentré, au large des côtes syriennes, une dizaine de ses bâtiments les plus puissants, non compris ses sous-marins face au dispositif de l’OTAN. Dont le redoutable Moskva, surnommé le "tueur de porte-avions", pouvant lancer à lui seul, en moins de 30 secondes, une rafale de 16 missiles anti-navires de longue portée...

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Ces bâtiments, tous équipés des systèmes de défense antiaérienne les plus performants au monde (version navale du S-400, par exemple) seraient chargés d’intercepter le maximum de missiles en tous genres. Les occidentaux dans leurs premières estimations, d’une généreuse humanité, envisageant un déluge de près de 700 missiles de croisière dans une salve initiale…

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Deux points particuliers traités dans ce "plan de défense" :

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=> Les menaces des USA d’expédier des missiles de croisière à partir de leur flotte dans la Mer Rouge.

Nécessitant le survol de l’Arabie saoudite et Jordanie, cette hypothèse équivaudrait de la part de ces deux voisins de la Syrie, à une déclaration de guerre. Ouvrant, en ce cas, la possibilité de ripostes balistiques.

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Exemple : les Saoudiens verraient, leur grand port pétrolier de Yanbu (30 km de long sur 10 km de large) à 300 km au nord de Djeddah sur la Mer Rouge, avec ses gigantesques terminaux et complexes pétrochimiques, poumon économique de l’Arabie saoudite, inscrit en tête de liste des "dégâts collatéraux" pour missiles égarés… Occasion, pour les émirs féodaux saoudiens, de goûter la saveur de la destruction qu’ils financent dans d’autres pays, cette fois-ci sur leur propre territoire...

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=> Les mêmes menaces d’envoi de missiles par la flotte occidentale à partir du Golfe Persique impliqueraient le survol de l’Irak qui, malgré son état de faiblesse actuel, a notifié son refus de servir de "transit" à toute agression contre la Syrie. "Renversement d'un dictateur", "intervention pour secourir une population opprimée", "instauration de la démocratie et des droits de l'Homme", par les occidentaux, ils connaissent la chanson : leur pays est en ruine... Alors, s'associer à une horde de salopards pour en détruire un autre : ça suffit.

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De plus, les excellentes forces antiaériennes Iraniennes se feraient un plaisir de tester en temps réel leur remarquable niveau opérationnel en abattant le maximum de missiles survolant les eaux internationales du Golfe Persique…

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Changement d’ambiance…

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Fini les "ballades de démolition" à la libyenne, sans riposte antiaérienne du fait de sa neutralisation préalable par des officiers "achetés" ou par commande à distance (4)… Fini les massacres aériens du conducteur de mobylette ou du chef de village Pakistanais, Afghan, Irakien, Somalien… Ou encore, la carbonisation au phosphore blanc du Palestinien affamé et sans défense de Gaza…

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Il était annoncé, aux occidentaux, un festival de tir au pigeon d’argile…

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Le "Moskva" - surnommé "Le Tueur de Porte-Avions"

Le "Moskva" - surnommé "Le Tueur de Porte-Avions"

Le Sommet de Bichkek

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Ce changement de dimension dans le rapport de force, entre une majorité de pays dans le monde, parmi les plus puissants, partisans de la négociation et de La Paix, et la minorité ultra-belliqueuse du bloc occidental, s’est trouvé confirmé lors du sommet l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), qui vient de s’achever vendredi dernier à Bichkek (Kirghizstan).

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Chine et Russie ont renouvelé la condamnation ferme, unanime et définitive de l’agression occidentale à l’encontre de la Syrie, insistant sur le caractère « inadmissible » d'une intervention militaire sans l'aval de l'ONU.

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Prenant soin toutefois, comme l’exige toute bonne diplomatie, que leurs adversaires ne perdent pas "la face". D’où l’habile montage de la mise sous contrôle de l’ONU des armes chimiques de la Syrie. Coupant, du même coup, l’herbe sous les pieds des services spéciaux des pays de l'OTAN qui pensaient renouveler l’opération de "diabolisation" anti-Syrienne par épandage de gaz toxique, en particulier vers Israël…

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A cet important sommet (occulté évidemment par nos médias analphabètes du monde…), était invité l’Iran qui bénéficie, depuis 2005, du statut « d’observateur » auprès de cette organisation. Représenté par son nouveau président, Rohani. Ce dernier a été cordialement accueilli par les présidents de la Russie et de la Chine, qui se sont individuellement, et longuement, entretenus avec lui.

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Ici, s’annonce un spectaculaire tournant dans l’équilibre planétaire. Si le coup d’arrêt à l’expansionnisme militaire vient d’être signifié aux occidentaux, c’est pour bien faire comprendre que l’invasion, l’agression de l’Iran, avec la prédation de ses ressources et richesses, qui est l’objectif caché derrière la destruction de la Syrie sera implacablement bloqué. Par les armes, si nécessaire.

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Parmi les déclarations, retenons-en deux, prononcées par le président Poutine. Sur des points clés, en termes de prospective :

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=> La coopération économique va être renforcée avec l’Iran. Sous-entendu, les sanctions unilatérales édictées par le Congrès des USA, relayées par leurs supplétifs européens, sont considérées non acceptables, et de ce fait : nulles.

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=> L’Iran a tous les droits, notamment internationaux, de procéder à l’enrichissement de l’uranium pour ses besoins pacifiques. Ses termes repris en anglais sont limpides de clarté :

« Nous considérons que l’Iran, comme tout autre Etat, a le droit d’accéder à l’énergie atomique dans un but pacifique, y compris celui d’enrichir l’uranium… » (5)

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Restons lucides, les "va-t-en-guerre" ne vont pas renoncer à leur paranoïa sanguinaire et spoliatrice. Obama, en ce samedi, le rappelle (6) :

« Nous continuerons à menacer la Syrie et à maintenir notre dispositif militaire dans la région ».

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Accessoirement, ces voyous persévèreront dans le mensonge à leurs peuples et le mépris face à leur volonté de paix…

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1. Pathétique Noël Mamère… Voir son intervention à l’Assemblée Nationale, dans sa question au premier ministre concernant la Syrie, sur la chaîne LCP ou sur Youtube…
Ou encore, celle de la pitoyable Elizabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée Nationale, lors de l’émission de Taddeï “Ce Soir ou Jamais” du 6/9/2013…
Anonnant l’un et l’autre, mot à mot, l’argumentaire belliciste de l’extrême-droite américaine !

2. Israel claims joint US missile launch in Mediterranean for « target practice », RT, 3 septembre 2013, http://rt.com/news/ballistic-launch-eastern-mediterranean-343/

3. Syrie : Les Russes envoient leur navire espion pour connaître les intentions des Occidentaux, Israël-Flash, 23 juin 2013,

http://www.israel-flash.com/2013/06/syrie-les-russes-envoient-leur-navire-espion-pour-connaitre-les-intentions-des-occidentaux/#axzz2eln5fPKm

4. La défense antiaérienne de la Libye, organisée autour des plateformes de missiles de fabrication française Crotale, n’a pas été en mesure d’abattre un seul avion, hélicoptère ou missile ennemi…

5. “We presume that Iran, the same as any other state, has right to peaceful use of atomic energy, including enrichment operations…”

http://www.presstv.ir/detail/2013/09/13/323643/putin-stresses-iran-enrichment-right/

6. Obama : US will continue threatening Syria, samedi 14 septembre 2013, Press TV,

http://www.presstv.ir/detail/2013/09/14/323903/obama-us-to-continue-threatening-syria/
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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 10:56

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« Hollande déterminé à agir en Syrie, attend le vote américain », apprend-on dans des médias (1).

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Si l’on comprend bien, nos députés et nos sénateurs ne seront pas autorisés à voter sur une déclaration de guerre de la France à la Syrie. Evitant, évidemment, avec autant de précaution, tout recours à un référendum.

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C’est l’aveu du cynisme aussi imbécile que lâche : nous renonçons à notre souveraineté et notre libre arbitre, pour nous soumettre aux volontés d’un pays étranger…

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Afin d’éviter, sans doute, l’erreur de Cameron en Grande-Bretagne qui a vu, sollicitant le vote du parlement britannique, sa proposition rejetée à la majorité et à la surprise générale. Notre gouvernement “socialiste” sachant, aussi, que la majorité de la population, au minimum 70 % d’après tous les sondages publiés ou non publiés, est contre cette aventure coloniale, veut donc passer en force. A l’exemple de tous les autres pays occidentaux, jusqu’en Australie.

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Dans tous ces pays, les oligarchies au pouvoir, méprisent la volonté de leurs peuples et utilisent leurs services de renseignements pour forger de fausses preuves légitimant l’emploi de la force contre un pays qui n’est pas leur ennemi. Ce ne sont pas des guerres coloniales et du chômage qu'ils attendent de leurs dirigeants politiques, mais La Paix et des emplois...

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Et, bien sûr, en opposition totale avec la charte de l’ONU exigeant la conciliation avant tout usage de la force et, incontournable sur le plan du droit international, l’accord préalable du Conseil de Sécurité.

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Ce n’est, on le sait et on n’insistera jamais assez, quels que soient mensonges et désinformations, que la mise en œuvre d’un plan minutieusement établi depuis des décennies dans l’organisation de la prédation occidentale au Moyen-Orient. Et historiquement, s'agissant de la Syrie, la France a toujours démontré un incroyable acharnement contre ce pays… (2)

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Notre Président, de concert avec ses acolytes, aboie donc son ordre : « A l’attaque ! »

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Syrie :  A l’Attaque !...

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Qu’importe le prétexte ?... L’essentiel étant d’avoir Bonne Conscience…

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On peut se référer, comme mentionné ailleurs, à un des documents exposant dès 1982 le détail de l’opération en cours. Celui d'Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (ISBN 0-937694-56-8). (3)

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Structuré en paragraphes, on peut lire au numéro 22 :

« Le démembrement total du Liban en 5 provinces sert de précédent pour l’intégralité du monde Arabe y compris l’Egypte, la Syrie, l’Irak et la péninsule arabique qui évoluent déjà dans cette direction.

La dissolution de la Syrie et de l’Irak en entités fondées suivant des critères ethniques et religieux telles qu’au Liban, représente l’objectif prioritaire d’Israël sur le front de l’Est.

La Syrie éclatera, suivant sa structure ethnique et religieuse, en plusieurs entités suivant le modèle libanais : un Etat Shiite alaouite le long de sa côte (méditerranéenne), une Etat Sunnite à Alep, un autre Etat Sunnite à Damas hostile à son voisin du nord (alaouite), et les Druzes qui établiront un Etat, peut-être même dans notre Golan, et certainement dans le Hauran et le nord de la Jordanie.

Cette configuration sera la garantie de la paix et de la sécurité dans la région sur le long terme, et cet objectif est actuellement à notre portée. »

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Plan d’action publié en 1982, souvenons-nous…

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Devant la détermination implacable des oligarchies occidentales, sur fond de mensonges comme lors des dernières campagnes coloniales en Irak, Afghanistan ou Libye, écoutons le Président Poutine dans sa dernière déclaration, insistant sur le fait qu’en dehors de toutes preuves :

« … L’emploi de la force militaire contre un Etat indépendant et souverain serait inacceptable et ne pourrait être considéré que comme une agression. » (4)

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Posant une question piège pour les menteurs et autres désinformateurs : s’il était prouvé que ce soit les mercenaires qui aient employé les gaz toxiques, les pays désireux de bombarder le feraient-ils contre ces pseudos "rebelles" ?...

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En attendant, tous les mouvements guerriers dans la région sont suivis, seconde après seconde, par les radars de haute précision et les satellites des forces armées russes qui ont détecté, dès leur mise à feu, deux missiles tirés de sous-marins du centre vers l’est de la méditerranée. (5)

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Avertissement à nos traîneurs de sabre : si l’on sait comment entrer dans une guerre, on ne sait jamais comment on peut en sortir…

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1. 4 septembre 2013, fr.news.yahoo.comles-menaces-damas-renforcent- la-d%C3%A9termination-la France-151304185.html

2. Georges Stanechy, Syrie : La France Asservie, 22 juillet 2011, http://stanechy.over-blog.com/article-syrie-la-france-asservie-80003070.html

3. Oded Yinon, A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties, publié par l’Association of Arab-American University Graduates, Inc. Belmont, Massachusetts, 1982, Special Document No1 (ISBN 0-937694-56-8), collection The Zionist Plan for the Middle East, translated and published by Israel Shahak. Cet article avait été édité auparavant dans la revue Kivinium (Directions) du Department of Information of the World Zionist Organization.
http://www.informationclearinghouse.info/article33220.htm

4. Putin warns against military action against Syria, bypassing UNSC, [Poutine met en garde contre toute action militaire contre la Syrie, en dehors d’un aval du Conseil de sécurité], 4 septembre 2013, RT, http://rt.com/news/putin-syria-interview-ap-387/

5. Israel claims joint US missile launch in Mediterranean for « target practice », RT, 3 septembre 2013, http://rt.com/news/ballistic-launch-eastern-mediterranean-343/

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Caricature du Brésilien Carlos Latuff

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 13:54

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« Il n’y a pas d’instauration de la vérité sans une position essentielle de l’altérité ; la vérité ce n’est jamais le même ; il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l’autre monde et de la vie autre. »

Michel Foucault (1)

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“Emirentielles” au Qatar

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On nous l'assure : c'est la clé de notre avenir…

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La France vit à l’heure du Qatar. Du moins son oligarchie. Se précipitant, en concurrence avec ses homologues européennes, au portillon de la commission, de la prébende, et autres bouts de gras jetés par l’émir de cet Etat de pacotille. Comblé de colossaux avantages fiscaux dans notre pays, pourtant aux « caisses vides » d’après notre propagande officielle…

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Amusante comédie humaine, en “Crésus-Land”…

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Nos voraces nomenklaturas n’ont même pas la reconnaissance du ventre. L’émir qui n’avait cessé de donner ou “mettre à disposition” de ses maîtres toutes les ressources de son pays, quasiment tout, jusqu’à sa TV internationale Al Jazeera dont il était si fier, pour garder sa rente familiale, s’est vu congédié. Du jour au lendemain. Conservant, il est vrai, son immense fortune personnelle.

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Avec un préavis, toutefois : les occidentaux lui ont accordé un mois pour abdiquer et disparaître avec son cousin qui officiait, dans cette farce burlesque, en “premier ministre”. Ce qu’il vient d’exécuter cette semaine, en faveur d’un de ses nombreux fils. Sélectionné par l’Empire…

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Riche du gaz naturel de son pays à la population microscopique, il avait commis l’erreur de se croire indispensable. (2) Après avoir investi l’essentiel de son argent en Occident : multiples participations dans les plus grandes multinationales, les plus délirants programmes, "placements" immobiliers de luxe ou du “business sportif”, et autres extravagantes “pompes à fric” dont politiciens, intermédiaires et affairistes raffolent. Signant les ordres de virement en faveur de ce qui lui était désigné. Appliquant à la lettre les instructions reçues : surtout quasiment rien dans la région !... A part, la spéculation immobilière chez lui, évidemment.

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Développement de l’Egypte, du Soudan ?... Reconstruction de l’Irak, de l’Afghanistan, du Pakistan ?...

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Connaît pas”.

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Développement, reconstruction ?... Au contraire : finançant, au seul profit de ses suzerains ou donneurs d'ordre, des guerres de destruction, aussi dévastatrices que meurtrières pour des dizaines de milliers d’innocentes victimes de cette dernière décennie : après la réduction en cendres de la Libye, ce fut, c’est encore, celle de la Syrie.

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Etape suivante, il lui était demandé de financer celle en préparation contre l’Iran. Mais, là subitement, il traînait des pieds, objectait, doutait…

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C’était aller trop loin, d’après lui. D’autant que le Qatar, dans l’Histoire, ce "comptoir" ou "point d’eau" pour ravitailler en eau potable les bateaux à voiles, était intégré pendant des siècles dans une province méridionale de l’Empire Perse. Jusqu’à sa prise de contrôle par les portugais en 1517, suivis par les Ottomans, et pour finir par les Anglais.

 

Actuellement, il est le partenaire d’inextricables conventions juridiques et techniques avec l’Iran du fait que les deux pays partagent un même champ gazier sous-marin. Véritable casse-tête opérationnel : comment se répartir une bulle de gaz sous-marine qui ne connaît pas les frontières ?... (3) Facteur aggravant : mitoyen en eaux territoriales de l’Iran, leurs rivages sont plus que proches, presque fusionnels, en termes “balistiques”…

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Evidence pour lui et son "premier ministre" : le Qatar, ne disposant d’aucune “profondeur stratégique”, constituerait le premier dégât collatéral d’une guerre dans le Golfe Persique. Siège du quartier général avancé du CENTCOM (Unified Combatant Command) américain (4) situé sur l’immense base aérienne d’Al Udeid, dans la minute même du déclenchement d’un conflit, considéré en “cible prioritaire” par l’Iran, il serait pulvérisé. Retournant à sa condition initiale : un tas de sable. Boum-Pschitt !...

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Furieux de sa lucidité, ses maîtres n’ont pas apprécié ce manque de docilité. Sanction immédiate : son remplacement par un membre de sa progéniture choisi pour sa supposée indéfectible servilité : le prince Tamim, 33 ans. Formé, spécialisé, sous le règne antérieur, dans les évènements mondains et sportifs. Encore plus positif : on le dit inféodé aux saoudiens, contrairement à son père qui prétendait rivaliser avec eux dans l’influence à l’égard des “grands” de la planète.

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Nous venons ainsi d’assister à une "Emirentielle" !…

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La succession d’un émir par un autre. L’émir, en bon autocrate, composant son “gouvernement” avec les membres de sa famille, Al Thani. Tout cela sans vote, bien entendu. Au Qatar, les partis politiques sont interdits. A l’identique de toutes les pétromonarchies du Golfe : même pas un parti unique !

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Toutefois, pour faire bonne figure en tant qu’Etat apporteur de « démocratie » en Libye, en Syrie et ailleurs, sa nouvelle constitution prévoit, depuis 2004, un "conseil consultatif" ("Majlis Al-Choura") de 45 membres : 15 nommés par l’émir, et 30 “élus” on ne sait pas trop comment…

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D’autant que ce "conseil consultatif" ne participe pas à la désignation du gouvernement, encore moins à celle de l’émir imposé par l’Empire. Lui reste l’organisation des chasses aux faucons, très prisées dans la région…

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Ce qui s’appelle : le respect des traditions ! Rien n’a changé depuis que les britanniques ont érigé cette minuscule péninsule du Golfe Persique en émirat, en 1867. Désignant comme "émir" le plus gros commerçant de la bourgade de l’époque, Doha, qui achetait leur verroterie et quincaillerie estampillées “Manchester”. Il s’appelait Al Thani

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Couper "La Bulle" en deux ...

Couper "La Bulle" en deux ...

Présidentielles en Iran

En face, sur l’autre rivage du Golfe : autre ambiance. L’Iran venait d’achever les élections présidentielles.

Le président Ahmadinejad, bouclant ses deux mandatures, ne pouvait constitutionnellement se représenter pour une troisième fois. Se sont donc affrontés 8 candidats au cours d’une campagne très active, avec les ingrédients habituels de tous les systèmes électoraux sous tous les horizons : réunions publiques dans toutes les villes, débats télévisés, campagnes d’affichages et de tracts, désistements de certains candidats en faveur d’autres (seuls 6 candidats restèrent jusqu’au terme de la présidentielle). Dans le calme, ce qui n’empêchait nullement les discussions animées, souvent avec beaucoup de vigueur.

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Nos médias ne s’en sont pas fait l’écho, ou infiniment peu. Dommage, pour eux et l’information de leurs concitoyens. Ils auraient pu transmettre des aperçus, analyses, sur les différents courants, tendances, partis politiques, qui animent la société iranienne et sortir, enfin, de l’analphabétisme géopolitique dans lequel ils se sclérosent.

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Pour ne pas changer les quelques « papiers » ou « sujets », pondus de-ci de-là par nos éminents dispensateurs d’informations, fulminaient contre le choix imposé des candidats. Car, à les croire, dans nos contrées n’importe qui peut se présenter à une élection présidentielle ou parlementaire… Aucun de ces maîtres de l’information n’ayant pris la peine, évidemment, de les rencontrer et discuter de leurs programmes politiques.

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Encore moins de souligner, au-delà des fulgurants progrès économiques, le colossal changement positif dans la démocratisation du système politique, depuis la sanguinaire autocratie du Shah imposée par les pays occidentaux, dans le pillage des richesses du pays, de 1953 à 1979. Ou, autre exemple, de mentionner l’enregistrement sur les listes électorales, pour cette présidentielle, de 1,6 million de jeunes ayant atteint cette année l’âge de la majorité légale de 18 ans…

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C’est cela « décrypter l’information » : idéaliser chez soi, ou entre soi, et diaboliser les Autres, les Barbares…

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Nous fut martelée, inévitablement, la vision d’un Iran accablé par le chômage et la misère. Du fait de la "crise" mythique rongeant nos sociétés ?... Non, en raison de la réussite des "sanctions économiques" imposées par les Etats-Unis et l'Europe. Illégales, notons-le, puisque ces mesures d’embargos n’émanent pas de l’ONU mais du gouvernement des USA ou, suivant la formule banalisée, du « gendarme du monde ».

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Là encore, informations corroborées par aucun documentaire, reportage, aucune photo, sur les marchés, les galeries commerciales, les cinémas, la sortie des écoles, universités, usines, et autres lieux publics.

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Normal : surtout ne pas montrer que dans ce pays grand comme trois fois la France, malgré toutes les entraves imaginées par l’Occident pour bloquer son développement économique, la vie est beaucoup plus agréable et moins chère pour ses 80 millions d'habitants qu’en Grèce, au Portugal, en Espagne. Bientôt en France, ou dans d’autres pays si imbus d’eux-mêmes. En tous cas, les étals des marchés sont pleins, les plus beaux étant ceux des fleuristes.

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Mais… Chut ! Pas de vague ! Vieille devise des trois singes : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire !

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Jusqu’à couper la retransmission des émissions TV iraniennes à destination de l’Europe, de l’Amérique du nord et du sud, en anglais, en espagnol et en arabe, transitant par les satellites de télécommunications contrôlés par les occidentaux : Eutelsat, Intelsat, Hispasat, etc. Depuis janvier 2012, dans une vague sans cesse renouvelée de décisions arbitraires, unilatérales. En infraction flagrante du droit et des conventions internationales. Prétextant les sanctions contre l’Iran... (5)

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En fait, authentique et secrète censure de l’information en provenance de ce pays par nos gouvernements "démocratiques". Dans la négation de l’article 19 de la Déclaration des Droits de l’Homme relative à la protection de la liberté d’information. ­

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Pourquoi s’en étonner ?...

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Depuis qu’il nous est dicté, en France même, ce dont nous devons rire, caricatures agréées et comiques officiels, rien de plus logique de nous imposer ce que nous devons croire.

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Hassan Rohani

Hassan Rohani devient donc le nouveau président de l’Iran pour 4 ans. Elu le 14 juin 2013, dès le premier tour, avec près de 51 % des voix, et une participation électorale de 77 % suivie par de très nombreux journalistes et observateurs étrangers, hormis ceux de la sphère OTANesque boudant dans leurs coins.

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Les occidentaux englués dans le bourbier syrien n’ont pas eu disponibilités et moyens suffisants pour fomenter les troubles de l’élection présidentielle de 2009, avec sa campagne médiatique hystérique dont on se souvient encore. D’autant que tous les gouvernements polichinelles qu’ils instrumentalisent autour de l’Iran sont plus que fragilisés.

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Certains ravagés par de violentes manifestations et révoltes populaires, bien souvent occultées par notre appareil de désinformation : Afghanistan, Arabie saoudite (toute la côte du Golfe Persique), Azerbaïdjan, Bahreïn (base de la flotte américaine dans le Golfe), Egypte, Jordanie, Libye, Tunisie, Turquie. Trop d’incendies à éteindre en même temps sur leurs arrières…

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Contraints et forcés, ils se sont piteusement limités à exprimer la satisfaction de voir un nouveau président « modéré », « prêt à s’entendre » avec l’Occident. Précisons que dans leur imaginaire et phraséologie, un chef d’Etat non occidental dit « modéré » est un politicien acceptant de souscrire, d’exécuter, à la lettre et dans la seconde, toutes leurs volontés : prédations, violences, occupations. Et, autres manifestations de puissance à l’encontre de leurs vassaux ou possessions coloniales.

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En résumé : l’Iran abandonnerait ses « postures agressives ». Rhétorique, « storytelling » comme disent les anglophones, ou art de prendre ses désirs pour la réalité. Que nos médias, véhicules habituels de la propagande iranophobe, déclinèrent les yeux fermés. (6)

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Art, aussi, du renversement des situations, ou artifice du travestissement des faits que l’on se doit de nier, par nos consciencieux "désinformateurs".

L’évidence est à l’opposé de cette représentation, nous le savons. L’Iran ne bombarde, ni ne drone personne, ne spolie aucun territoire, n’interdit les relations commerciales de quiconque. Les symboles de l’abjection sadique de Guantanamo ou Gaza ne sont pas administrés par son armée. La déconstruction des slogans de la propagande serait interminable, tant la liste est longue.

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C’est l’Iran qui, en permanence, est diabolisé, menacé de destruction ; ses scientifiques assassinés, ses territoires survolés par des satellites espions, son économie enserrée dans une véritable guerre illégale au regard du droit international. Il n’agresse personne, souhaitant tout simplement le respect, dans son droit à l’autodétermination, de sa souveraineté, politique, économique, scientifique.

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Ainsi que celui de la paix dans la région avec une totale "dénucléarisation" du Moyen-Orient impliquant le retrait de toutes les forces d’occupation, et bases militaires, occidentales dans la région.

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Ceux qui pensent avec nos propagandistes qu’Hassan Rohani va courber l’échine, devant les prétentions mégalomaniaques de l’Occident, commettent quatre erreurs d’analyse majeures :

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i) Signe fort envoyé par le peuple Iranien. Les bellicistes occidentaux, enivrés de leurs "sanctions économiques", fantasment un Iran venant à genoux implorer leur miséricorde…

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Administrant une magistrale paire de claques à ces stratèges-voyous, les électeurs dans leur majorité ont choisi le candidat-président qui a le moins mis l’accent dans son programme sur le volet économique !... Donnant leur préférence à celui qui affichait comme priorité la cohésion et la solidarité nationales. Celui aussi dont la longue expérience, au plus haut niveau, dans la stratégie militaire, la recherche scientifique et nucléaire, les relations internationales avec leurs coups tordus, est la plus probante.

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ii) Hassan Rohani est un “résistant” prestigieux, au cœur de la révolution qui a abattu la sauvage dictature du Shah installée et gérée par les occidentaux et un des artisans de l’héroïque résistance à la guerre de l’Irak planifiée et armée par l’Occident pour venger le renversement du Shah et de leur système de pillage (les Iraniens la surnomment la « guerre imposée »…). Endurant avec son peuple, 8 très longues et douloureuses années de massacres (estimation d’un million d’Iraniens tués), la destruction systématique de toute l’infrastructure pétrolière, gazière, portuaire, etc.

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Aucun chef d’Etat des pays de l’OTAN n’arrive à la cheville de sa stature d’homme d’Etat, tout particulièrement de son expérience militaire et stratégique forgée lors d’une guerre implacable. En temps que membre du Conseil suprême de la défense de 1982 à 1988, commandant des forces aériennes de 1986 à 1991. Depuis 1992, il est responsable du Centre pour la Recherche Stratégique (Center for Strategic Research). Il a animé aussi, de 2003 à 2005, l’équipe de négociateurs spécialisés dans la défense des droits et de la souveraineté de l’Iran dans le cadre du Traité de Non Prolifération Nucléaire.

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Pour les avoir affrontés, côtoyés, pratiqués, il sait que ses interlocuteurs occidentaux sont sans foi, ni loi. Aussi irresponsables dans leurs décisions que criminels dans leurs actes. Capables de raser des pays entiers, tuant des centaines de milliers d’innocents. Dans l’indifférence ou la Bonne Conscience. Prêts à tous les mensonges, toutes les manœuvres de gangsters pour s’emparer de son pays et de ses richesses.

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iii) Hassan Rohani succède à un grand président, Ahmadinejad, qui lui a préparé le terrain sur le plan diplomatique en ne cessant de rappeler aux occidentaux, au plus fort du climat d’agression à l’encontre de son pays, que l’Iran n’était pas un ramassis de voleurs de poulets, mais les héritiers et représentants d’une des plus anciennes, brillantes, civilisations. Sur tous les plans.

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Aussi courageux qu’incorruptible, d’une extrême gentillesse mais d’une ténacité d’acier lorsque les intérêts et l’honneur de son pays sont en jeu, il leur a parlé d’égal à égal, sans peur. Du tac au tac. Ce que ne supportaient pas les oligarques coloniaux qui n’acceptent que la soumission, l’obséquiosité, de ceux qu’ils estiment plus faibles qu’eux. Incapables de soutenir son regard et d’entendre ses discours de paix. Vivant cela comme une « agression », ils perturbaient les réunions de l’ONU à grands fracas d’histrions, pour qu’il ne soit pas entendu.

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Diabolisé dans une propagande permanente, éhontée, d’un cynisme mensonger abyssal, déformant ses propos pour le transformer en monstre. (7) Jusqu’à bloquer le système de traduction simultanée de ses discours à l’ONU sous prétexte d’une “panne technique” !… Se croyant au temps de l’Inquisition, l’accusant de blasphème et d’hérésie. Probablement, dans leur fanatisme, bon pour le bûcher après passage en salle de tortures...

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Censure, diabolisation, encore et toujours…

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Mais le message a été délivré : l’Iran, préparé à toutes les éventualités, n’éprouve aucune peur face à des fous de guerres et de violences qui ne savent que détruire des pays sans défense et assassiner des civils non armés. En conséquence, menaces et sanctions resteront sans effet, n’étant que l’expression de la mauvaise foi. Car, rien de plus facile que négocier sur un problème ou un désaccord, dans un esprit constructif : il suffit de prendre un café ensemble, en se respectant et en s’écoutant mutuellement.

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« Don’t make a mistake ! », comme disait Bush à répétition. Oui : "ne vous y trompez pas". Le nouveau président maintiendra la ligne diplomatique fondamentale de sa Nation : la préservation de son inaliénable souveraineté. Sans crainte. Inflexiblement.

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iv) L’Iran est une puissance régionale, militaire et économique, incontournable. Indispensable. D’autant plus forte que tous les Etats qui l’entourent sont en feu, les quelques pétromonarchies encore “calmes” n’étant que du carton-pâte en instance de volatilisation. Face à ces turbulences, son importance ne fera que croître.

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Pays charnière entre deux sous-continents, il représente ce qu’est l’Allemagne pour l’espace Européen et Russe. L’Occident ne l’accepte pas, souhaitant sa destruction en tant qu’Etat et s’approprier ses richesses. Accomplir en Iran ce qu’ils ont commis en Irak. La remise en cause perpétuelle ou le continuel procès d’intention de son industrie nucléaire n’étant qu’un prétexte.

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Les bellicistes ne s’en cachent pas. Parmi de multiples exemples récents, Sima Shine haut responsable au ministère israélien des affaires stratégiques, préconisant publiquement de mettre Al Qaïda au pouvoir en Syrie. L’essentiel étant de faire "tout pour nuire à l’Iran"… (8)

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Hassan Rohani sait qu’il n’a rien à espérer d'un Occident hyperviolent. S'arrogeant dans sa folie mégalomaniaque le droit de vie ou de mort, décrétant qui "mérite de vivre sur Terre". Rongé par l’injustice sociale et économique, avec 20 millions de chômeurs rien que dans l’Eurozone… (9) Les loups, prétendument "alliés" ou de la même meute, se déchiquetant entre eux, au point de s’espionner nuit et jour dans une paranoïa suicidaire.

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Dès son entrée en fonction, il a déjà baissé le rideau sur ce monde en perdition. Répondant aux félicitations du président de la Chine pour son élection, il a annoncé que "la priorité de sa présidence" serait le renforcement des relations avec son pays…

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Sima Shine - Apothéose du fanatisme destructeur

Sima Shine - Apothéose du fanatisme destructeur

Ritournelles en France

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Roland Dumas dans son dernier livre paru en mai dernier se désole, en tant qu’ancien ministre des affaires étrangères de la France, de voir notre pays prendre ses ordres à Washington et à Tel Aviv. Renonçant à sa souveraineté, dans une servitude assumée et célébrée par sa nomenklatura. (10)

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On comprend mieux, en le lisant, que la vision stratégique et délirante, sous forme d’anathème ou d’excommunication, exprimée par une Sima Shine soit, en conséquence, strictement, servilement, appliquée tant par notre “diplomatie” que par notre “défense nationale”. Religieusement ânonnée…

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D’où ces sempiternelles “ritournelles” que politiciens et médias se doivent d’entonner sans arrêt. Telles des mantras bouddhistes. “Ritournelle” au sens où l’entendaient Deleuze et Guattari afin de mobiliser le troupeau, le rassembler en l’endormant :

« La ritournelle a aussi une fonction catalytique : non seulement augmenter la vitesse des échanges et réactions dans ce qui l’entoure, mais assurer des interactions indirectes entre éléments dénués d’affinité dite naturelle, et former par là des masses organisées. » (11)

Ce processus de fanatisation, d’obscurantisme et de conditionnement pulsionnel, est nourri, entretenu depuis les soutes ou les cuisines de la propagande iranophobe déversant leurs bouillies hallucinogènes, à grandes louches de « n’importe quoi ». Ne reculant devant aucune falsification, diffamation, mise scène, et faux témoignages. (12) Aux étages supérieurs plastronnent les "islamologues officiels" de la propagande, après avoir servi le plat à présent refroidi du "choc des civilisations", chargés de nous enfumer sur la soi-disant confrontation entre "l’arc chiite" et "l’arc sunnite"...

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Sous-entendu : entre le diabolique Iran chiite et les vertueuses pétromonarchies sunnites… Alors que la plupart d’entre elles sont constituées d’une majorité de population chiite gouvernée par des autocrates sunnites installés par la colonisation, selon le principe du "diviser pour régner". Comme Bahreïn nous le rappelle tous les matins par les atrocités répétées de l'émir contre son peuple.

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S’il y a conflit entre deux "arcs", c’est bien celui de "l’arc de l’imposture" d’entités artificielles érigées en Etats par les occidentaux, telles que les pétromonarchies et autres (exemple : Jordanie), à la suite du partage de l’Empire Ottoman ; et, "l’arc de la légitimité" représentant des Etats authentiques dont l’identité nationale plonge ses racines au plus profond de l’Histoire.

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Pour ceux qui voudraient sortir de ce conditionnement, lavage de cerveau instillé par ces propagateurs de clichés, comprendre l’Iran, je conseille de feuilleter l’œuvre magistrale d’Henri Corbin qui a passé toute sa vie à étudier le chiisme. Exposant, démontrant, sa contribution inestimable à la spiritualité de l’Islam et de l’humanité dans son ensemble. Notamment :

=> En Islam iranien : aspects spirituels et philosophiques (Gallimard – 1978 – 4 volumes) et,

=> Temple et contemplation, essai sur l'Islam iranien (Flammarion – 1981).

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Mais, "ritournelle" oblige : notre ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vient de déclarer que le principal problème de la paix dans le monde est le nucléaire iranien, le "futur" risque que l’Iran obtienne l’arme nucléaire. Nous voilà repartis pour un nouveau tour de procès en sorcellerie… (13)

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Metternich, le ministre des affaires étrangères de l’empire d’Autriche au moment des conquêtes napoléoniennes, disait que ce n’était pas la France qui faisait la guerre à l’Europe mais Napoléon "avec des moyens français". Deux siècles plus tard, ce n’est pas la France qui se livre à des actes de guerre au Moyen-Orient et ailleurs contre des peuples qui ne lui ont rien fait, mais une caste "avec des moyens français" pour servir des intérêts qui ne sont pas ceux de notre pays.

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Car, comment en arrive-t-on, au-delà de ces gesticulations diplomatiques et guerrières, à sacrifier notre économie ?... En nous interdisant de commercer, d’investir, sous prétexte d’appliquer des « sanctions économiques » qui ne sont même pas imposées par l’ONU. Mais, unilatéralement par le gouvernement d’un pays étranger qui, de plus, nous espionne en permanence.

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Exemples qui font rire le reste du monde... Peugeot s’est vu sommé de renoncer à son plus important marché à l’exportation avec usine de montage, jusqu’aux pièces détachées qui lui est interdit d’expédier… Ou, Total qui a dû verser une pénalité de 400 millions de dollars aux USA avec interdiction d’investir en Iran… La fermeture illégale de ce marché en pleine croissance coûte à la France une moyenne annuelle de 2 à 5 milliards d’euros. (13)

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Ne serait-ce que sur 10 ans, on peut estimer la perte pour la balance commerciale française, actuellement en déficit, à une trentaine de milliards d’euros. Nous démantelons nos industries et nous nous interdisons des marchés à l’exportation…

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En vertu de quoi et au bénéfice de qui ?...

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Pendant ce temps les contrats de l’Iran se multiplient avec l’Inde, la Chine, le Brésil ou l’Argentine, et autres. Depuis l’agroalimentaire jusqu’aux colossaux marchés des infrastructures : constructions et équipements de ports, lignes de trains à grande vitesse, prospection et exploitation énergétiques, transport et manutention, etc.

 

Car, l’Iran est en pleine croissance avec un gigantesque potentiel, détenant les plus grandes réserves de gaz dans le monde (1er rang), parmi les plus grandes réserves pétrolières (2° rang), d’immenses réserves minières, de l’uranium aux catégories de métaux ferreux et non ferreux les plus recherchés. Avec une population remarquablement bien formée dans des universités scientifiques et technologiques parmi les meilleures du monde.

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L’Iran figure au 5° rang mondial au niveau de la recherche dans les nanotechnologies. Se couvrant d’industries et d’usines ultramodernes, de chantiers navals, et de ports. Actuellement, pratiquement autonome dans l’édification de son industrie de l’armement, construisant ses frégates, sous-marins, avions, drones, chars d’assaut, et devenu l’un des plus performants "missiliers" du monde…

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Le World Investment Report 2013 publié par l’UNCTAD (CNUCED en français), organisation de l’ONU, n’a pu dissimuler le fait qu’en Iran les FDI (Foreign Direct Investments) ou Investissements Directs Etrangers, ne cessent de progresser. Sanctions ou pas… (14)

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Classant l’Iran (page 49) dans la catégorie des pays dits "South Asia", pour ne pas faire de l’ombre aux pays du Moyen-Orient, à la seconde place derrière l’Inde en termes d’échanges d’investissements (l’Iran reçoit des investissements mais investit aussi dans d’autres pays). Encore mieux, l’Iran se classe en volume à la seconde place derrière l’Inde, mais à la première pour ce qui est de la croissance du volume des investissements directs !... (15)

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Par contre, ironie de l’Histoire, le rapport constate dans sa page 54, le déclin des FDI dans la région pour la Turquie, l’Arabie saoudite et la Jordanie…

 

Dernier hommage du pays au Président Mahmoud Ahmadinejad avant son départ : il a présidé à l’inauguration de la nouvelle aciérie ultramoderne de Pasargad dans la province méridionale de Fars. A environ 1000 kilomètres de Téhéran, dans la ville de Kovar.

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Symbole de la fantastique progression du pays, édifiée sous sa présidence sur une superficie de 300 hectares, elle représente un investissement de 5, 5 milliards de dollars, et la création dans un premier temps de 800 emplois. La troisième du pays. Classant l’Iran au premier rang des producteurs d’acier pour les pays du MENA (Middle East - North Africa).

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L’Iran édifie ainsi une économie fondée non pas sur la spéculation, ou la rente, mais sur l’industrie et la recherche. En France, nous fermons nos aciéries et n’arrêtons pas de licencier, accordant toutes les faveurs aux "banksters" et à "l'économie-casino"…

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Et dernière satisfaction, couronnement d’une action implacable de son mandat pour lutter contre ce fléau, l’Iran a procédé à l’incinération publique de 115 tonnes de drogue saisie en 3 mois (l’an dernier l’Iran en a saisi 500 tonnes), en provenance d’Afghanistan.

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Dont on sait que depuis l’occupation de l’OTAN la production a plus que décuplé. Répandue à présent au Caire, entre autres destinations prioritaires dans la région gérées par les services spéciaux occidentaux, à bas prix. Provoquant une explosion de la consommation de drogue dans une partie de la jeunesse sur fond de musique "techno"…

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Le danger de l’Iran pour la planète…

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Dénis, délires, fureurs, de notre caste au pouvoir. Les chiens aboient.

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En écho, au triomphe du “Vilain Canard”…

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1.  Michel Foucault, Le Courage de La Vérité – Le gouvernement de soi-même et des autres II – Cours au Collège de France – 1984, Hautes Etudes – Gallimard Seuil, 2009, p. 311. (Dernière phrase de son dernier cours, 28 mars 1984 ; trois mois avant sa mort. Oui : « … la vérité ce n’est jamais “le” même… »).

2.  Sur une population de 2 millions d’habitants, seulement 400.000 sont qataris. Le reste, à l’exception des expatriés européens occupant la plupart des postes de direction et d’encadrement, est composé en majorité d’immigrés venant essentiellement d’Asie (Philippines, Bengladesh, Inde, Pakistan, etc.), traités en "esclaves modernes" : sous-payés, sans aucun « droit » si ce n’est de se taire, vivant dans des conditions de travail inacceptables au regard des principes édictés par l’OIT…

3.  Cette réserve sous-marine est répartie entre le Qatar, le North Dome (60%) et l’Iran, le South Pars (40%).

4. En clair : du corps expéditionnaire américain dans la région, dont le centre de commandement est situé à Tampa en Floride. C’est à partir du Qatar qu’ont été, et sont encore, “gérées” l’invasion et la destruction méthodique de l’Irak, de l’Afghanistan, et d’une grande partie du Pakistan.

5.  West bans on Iranian channels appalling violation of free speech: Expert, Press TV,

29 juin 2013, http://www.presstv.ir/detail/2013/06/27/311089/west-bans-on-iranian-media-appalling/

6.  Archétype : Georges Malbrunot, Hassan Rohani : un religieux modéré partisan d’une détente avec l’Occident, Le Figaro, 15 juin 2013, http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/15/01003-20130615ARTFIG00385-hassan-rohani-un-religieux-modere-partisan-d-une-detente-avec-l-occident.php

7.  Jonathan Steele, Lost in translation – Experts confirm that Iran’s president did not call for Israel to be ‘wiped off the map’. Reports that he did serve to strengthen western hawks, The Guardian, 4 juin 2006, http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2006/jun/14/post155

8.  Israel Prefers Al-Qaeda Ruling Syria just to Harm Iran [Israël préfère Al Qaïda au pouvoir en Syrie afin de nuire à l’Iran], 25 juin 2013, Fars News, http://english.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13920404000773

9.  Over 19 million jobless as Eurozone unemployment hits record high, RT, 1er juillet 2013, http://rt.com/business/eurozone-unemployment-record-high-479/

10.  Roland Dumas, Dans l’œil du Minotaure, Editions Le Cherche-Midi, mai 2013.

11.  Gilles Deleuze & Félix Guattari, Mille Plateaux – Capitalisme et Schizophrénie, Les Editions de Minuit, 1980, p. 430.

12.  Un mot sur l’évolution inquiétante dans nos démocraties de ces officines proliférantes. Pour la plupart agissant en interaction, quant aux pratiques rhétoriques et incitations à la haine, avec les milices « AntiFas » ou assimilées.

Même “style”, ou “copié-collé” (jusqu’aux fautes d’orthographe…), dans la logorrhée et la diffusion obsessionnelle de listes de personnes à empêcher de prendre la parole, d’écrire, de témoigner.

Ces groupes de nervis, adeptes de la cagoule et de la violence, instrumentalisés par les services spéciaux de plusieurs pays et protégés par les polices nationales, ont pour mission d’entraver la liberté d’expression. Dès lors que les critiques ou la dénonciation des prédations coloniales de l’Occident (tout particulièrement au Moyen-Orient et en Palestine), dans une perspective de paix et de développement partagé entre tous les peuples, ont pour support des analyses, des informations, des faits, irréfutables et gênants pour les oligarchies.

A l’opposé de ce qu’ils prétendent représenter : « la lutte contre le fascisme ». Ils agissent, en fait, suivant le même mode opératoire et la même idéologie « fascistes » que les sinistres milices “SA (constituées à Munich en 1921) qui, tout en se déguisant en « militants de gauche », ont assuré la prise du pouvoir par les nazis en Allemagne…

13.  Iran says French minister’s remarks on nuclear program unrealistic, Press TV, 22 juin 2013, http://www.presstv.ir/detail/2013/06/22/310345/iran-rejects-french-ministers-remarks/

14.  Kaveh L Afrasiabi, New dynamic in Iran's European ties, Asia Times 27 juin 2013, http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MID-01-270613.html

15. World Investment Report 2013 – Global Values Chains : Investment and Trade for Development, UNCTAD ( United Nations Conference on Trade and Development), http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf, page 49,

=> Tableau A. Distribution of FDI flows among economies, by range, 2012

=> Figure A. FDI flows, top 5 host and home economies, 2011–2012 (Billions of dollars)

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Caricatures de Carlos Latuff

 

Des Amis-lecteurs m'ont signalé qu'ils ne recevaient plus les alertes d'édition des billets. Pour ceux qui le souhaitent, il convient donc de se réinscrire dans les espaces prévus à cet effet : bas de page ou colonne de gauche.
J'en suis désolé, il s'agit d'une défaillance de la nouvelle plateforme de l'hébergeur qui a détruit certains anciens paramètres. De même que ne peuvent plus apparaître, en marge, les "derniers commentaires".
Ou encore, l'impossibilité d'obtenir des sauts de paragraphe à moins de faire figurer des points. D'où ce chapelet disgracieux le long du texte...
"Progrès" oblige...
Encore un fois, merci de votre compréhension.

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 09:52

 

 

 

"La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté."

Carl Von Clausewitz  (*)

 

 

 

Obama se rend en Palestine occupée, en ce 20 mars 2013.

 

« Un grand pas en avant ! », scande le chœur médiatique…

 

Jour du dixième anniversaire de l’invasion et de l’écrasement de l’Irak.

 

Date et déplacement ne sont pas innocents.

 

Démonstration cynique, de force impitoyable, de rhétorique mythomaniaque. Dans une région ravagée, pillée, plongée dans l'épouvante et la souffrance, depuis bientôt un siècle par les puissances occidentales. Depuis le Traité de Sèvres du 10 août 1920, organisant le dépeçage de l'Empire Ottoman à leur profit.

 

Ils marquent la volonté d’un Empire d’affirmer l’arrogance de sa puissance et la démesure de sa paranoïa.

 

Défi lancé à la face de l’ensemble des nations de la planète.

 

Ce n’est pas un développement solidaire et harmonieux qui est proposé au reste de l’Humanité, mais un rappel, une injonction, au devoir de soumission à l’égard d’une caste dont l’aveuglement et la cruauté rayonnent d’impudence.

 

Quant au Peuple Palestinien, symbole de la résistance à ce délire :


Leon-Kuhn-big_heels.jpg

 

 

 

 

 

 

(°)  Carl Von Clausewitz, "De la Guerre", traduction Denise Naville, Editions de Minuit, collection "Arguments", 1955, p. 51.

 

Caricature de Leon Kuhn

 

 

 

 

 

 


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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 06:30

 

 

"Partout, dès les quais du port jusqu'au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l'offense régnait impunie, la misère, la délation, l'humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres ."

Jean-François Lyotard  (*)

    

 

 

Dix ans…

 

Le 20 mars 2003 débutait la destruction et l’invasion de l’Irak.

 

Il n’y aura pas de commémoration. Encore moins : débats et remises en cause.

 

Nos médias, politiciens, si friands d’anniversaires, s’efforceront à la discrétion. Eux dont l’obsession du culte des "souvenirs", encensant autosatisfaction, mégalomanie, ou abrutissement, n’a d’égale que celle de l’oubli des faits pouvant ternir leur "Bonne Conscience".

 

C’est ainsi que l’on forge des sociétés amnésiques, analphabètes de l’Histoire, de l’évolution de notre planète. De ses peuples, nations, rapports de force, déclins et renaissances. Qui, un jour, inévitablement, se trouvent, hébétées, tétanisées, écrasées, face à l’irruption impitoyable de ce qu’elles souhaitaient oublier, cacher, nier.

 

Silence. Dans les rangs des oligarques occidentaux. Alignés sur les injonctions de leur suzerain.

 

Le plus éclatant exemple venant de Grande-Bretagne. Par instruction écrite adressée aux membres du gouvernement, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, modèle de cynisme contemporain, vient d’imposer l’obligation de ne pas mentionner la guerre d’Irak, à l’occasion de ces dix ans (1) :

« Don’t mention the Iraq War…»

 

Ce fut, il est vrai, une des plus abjectes folies de violence collectives commises par les nomenklaturas occidentales. Car, malgré une colossale propagande, les opinions publiques étaient contre ce délire sanguinaire et colonial. Le peuple britannique, un de ceux qui se sont le plus mobilisés contre cette guerre, dont il savait les prétextes non fondés, illégaux et mensongers, dans des manifestations groupant des millions de personnes.

 

Illustrant, ainsi, le complet mépris des castes au pouvoir, sous couvert du soutien de parlements fantoches, à l’égard de la majorité de leurs concitoyens exprimant la volonté d’œuvrer pour un monde de paix.

 

Steve Bell rappelle cette hystérie criminelle et impunie dans une cinglante caricature, tournant en dérision posture et propos de Tony Blair, premier ministre de l’époque. Chef de la majorité « Travailliste », similaire aux PS français, espagnol, italien, belge, etc.  Artisan zélé, vibrionnant, obsédé, de l’engagement des armes britanniques aux ordres du clan Bush.

 

Il y représente le lion britannique, symbole du Royaume Uni, avec le visage de Blair, la crinière carbonisée, sa superbe cabossée, au point d’être réduit en rat. Dans un paysage de désolation où s’accumulent, à l’infini, linceuls et pierres tombales. Affirmant, obstiné et fier de lui, la conviction inébranlable de son génie incompris (2) :

« Cela fait longtemps que j’ai renoncé à convaincre l’opinion qu’envahir l’Irak était la bonne décision »

 

Steve-Bell-28.02.2013-002.jpg

 

Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias de la désinformation nous y forcent : ce furent des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés, sous des prétextes délirants. Nous le savions. Dès le commencement. A présent, nous en reconnaissons publiquement la réalité, objectivement, placidement, froidement. Tout n’était que tromperie, fabulation : armes de destruction massives inexistantes, armes chimiques introuvables.

 

Dernier artifice rhétorique, avant l’oubli, restait à prétendre qu’il s’agissait de renverser « un affreux dictateur qui tirait sur son peuple ». Fumeuse, abyssale hypocrisie tendant à imposer comme “norme” l’écrasement d’un peuple sous les bombes de l’Occident pour le délivrer de la dictature, en interaction avec la pulvérisation de toutes les infrastructures civiles. Exceptées, pétrolières et gazières, évidemment...

 

Tout en chérissant, protégeant, soutenant, les pires despotismes qui nourrissent ses insatiables spoliations, corruptions, superprofits mirifiques, enrichissements personnels météoriques : moyenâgeuses pétromonarchies du Golfe ou d’Arabie, « régimes parlementaires » mafieux aux élections truquées d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie.

 

Toutefois, l’Irak réduit en cendres, occupé, pillé, la saignée fut jugée insuffisante. Dès la fin de l’invasion, les occupants lui inoculèrent la "guerre civile". Méticuleusement organisée, financée, armée, pour en prolonger l’égorgement, l’épuisement, la mise à mort, l’agonie. Une moyenne de 3000 morts par mois (3).

 

Des milliers de torturés pour laminer toute velléité de révolte devant l’horreur de l’occupation, l’immensité des destructions et des pillages. L’information sur la pratique à grande échelle de la torture en Irak, son organisation et sa gestion quasi-"industrielle" par les envahisseurs, commence à émerger malgré la censure. Du côté américain, planificateur de l’horrible. (4)

 

Mais, aussi, chez les britanniques dont beaucoup n’admettent pas, qu’au XXI° siècle, leurs soldats se livrent à des actes d’une telle barbarie. Ici ou là, apparaissent des « commissions d’enquête » officielles ou parlementaires, dont on sait qu’elles sont trop souvent destinées à enterrer les affaires compromettantes pour les gouvernants.

 

A l’exemple d’un autre courageux et lucide caricaturiste, Leon Kuhn, qui détourne, rétablit ou décode, le sens de la médaille accordée aux militaires de son pays revenant de leur séjour en Irak : « War on Terrorism – Expeditionary Medal – Iraq ». La gravure en relief montrant un militaire frappant à coups redoublés avec son poing ganté (gant généralement plombé) un prisonnier Irakien immobilisé dans un filet.

 

Leon-Kuhn-iraq_medal.jpg

 

Avec en légende, une citation de Phil Shiner dénonçant la torture « systématique » des prisonniers Irakiens par l’armée britannique. N’hésitant pas à employer l’expression « pratiques d’Etat » [State practices] !... Combien redoutable pour nos nomenklaturas qui, un jour inéluctablement, auront à rendre compte : gouvernants, parlements et médias.

 

Rappelons que ce juriste londonien se consacre à la défense, qu’il estime n’être qu’à ses débuts, des droits des victimes de « la politique étrangère et de l’armée britanniques » [Britsh foreign policy and military action] (5).

 

Irak… Société détruite, Etat détruit : le Chaos.

 

But ultime. « Mission accomplie ».

 

Effroyable décennie pour une nation, un peuple, à qui étaient promis les bienfaits paradisiaques de « La Démocratie »… C’est devant les morts, les êtres brisés, les générations saccagées, de l’Irak, qu’en ce jour nous nous devons de nous incliner.

 

Dernier hommage, que je souhaite rendre en cette sinistre et silencieuse commémoration.

 

À un homme, intègre, généreux, déterminé, qui a voulu laisser parler sa conscience, prévenir que tout n’était que mensonge dans le déclenchement de cette guerre. Dire la vérité lui a coûté la vie, quatre mois après le début de l’invasion, le 17 juillet 2003 : David Christopher Kelly. Il avait 59 ans.

 

Incroyable, mais vrai. Les oligarques de l’Occident n’honorent pas leurs « dissidents » ! Ni Prix Nobel, ni généreuses récompenses, ni luxueuses sinécures, ni distinctions cinématographiques, littéraires, académiques, médiatiques ou autres. S’ils ne peuvent les réduire au silence …

 

Ils les exécutent.

 

Avec une "discrétion", ou une mise en scène, plus ou moins réussies…

 

David-Kelly.jpg

 

Membre éminent du Ministère de la Défense britannique, c’était un des experts internationaux les plus qualifiés en guerre biologique et en armes de destruction massive. Il avait été détaché comme inspecteur de l'ONU en Irak, où il avait participé à 37 missions.

 

Ses constats, analyses, recherches, avaient forgé une évidence : il n’y avait en Irak aucune arme de destruction massive, nucléaire, chimique ou bactériologique.

 

Il l’avait écrit, l’avait exposé, auprès des organismes et départements spécialisés. Ne pouvant admettre que les "politiques" exigent, des responsables du renseignement et des experts en armement non conventionnel, des contrevérités, ordonnent de procéder à des falsifications de documents. Pour justifier une guerre qui allait entraîner morts et dévastations, aussi atroces qu’incalculables. Non seulement lors de l’invasion, mais encore davantage lors de l’occupation de l’Irak.

 

David Kelly commençait à faire circuler l’information, face au matraquage de la propagande étatique. La partager et la soutenir en dehors du « secret défense ». Auprès de certains journalistes spécialisés, notamment. La Commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes (équivalent  de l’Assemblée Nationale) l’avait convoqué (cf. photo), cherchant plus à le mettre en difficulté qu’à écouter ses arguments. Il s’était engagé à donner le détail de ses certitudes et informations, lors des séances ultérieures.

 

Ses prochaines auditions, du fait de son niveau d’expertise et de connaissance sur ce dossier, allaient être “dévastatrices” pour les thèses officielles…

 

Trop.

 

Il a été retrouvé « suicidé ».

 

Près de chez lui, sur un chemin de promenade où il avait l’habitude de marcher pour se détendre. Version officielle : il se serait tailladé le poignet gauche, mais les secouristes n’ont trouvé aucun signe d’hémorragie, ni traces de sang sur le sol ; et, aurait avalé des barbituriques, mais aucune dose mortelle ne fut prouvée…

 

Contradictions et bousculades habituelles du cirque de la désinformation, avec en tête de liste : investigation policière bâclée, simulacre de commission d’enquête (la guignolesque “Commission Hutton”) pour disculper au plus vite le gouvernement Blair. Tout a été fait pour conclure, dans la précipitation, à un « suicide » auquel personne n’a cru : famille, proches, collègues et collaborateurs.

 

David Kelly, considéré comme une solide et brillante personnalité, au parcours professionnel irréprochable, plein d’humour, était tout à la joie de la préparation du mariage de sa fille. Débordant de projets, rien ne prédisposait à une telle « sortie »… Au-delà de son entourage, de nombreux spécialistes du monde médical et des milieux proches du dossier avaient compris qu’il s’agissait d’une élimination.

 

Une avalanche de témoignages, difficilement étouffée par les médias : experts médicaux (6) contredisant les conclusions de l’enquête officielle, députés (7) évoquant ouvertement son assassinat, membres des services de renseignement britanniques (8) confirmant cette « exécution » pour marquer colère et indignation face à une telle imposture politicienne.

 

L’assassinat de David Kelly, victime “collatérale” de l’invasion de l’Irak, est emblématique de la profonde décomposition et de l’hyperviolence du système politique dans nos pays dits « démocratiques ». Dès lors que les intérêts des oligarchies bellicistes et coloniales sont en jeu. “Raison d’Etat”, invoquera-t-on…

 

Fortes de leur impunité, imperturbables, nos nomenklaturas n’en poursuivent pas moins leur obsession criminelle, fanatique, hallucinée, corruptrice, de la destruction et du pillage des peuples et nations. Les uns après les autres. Au gré de leurs délires prédateurs et impératifs du moment…

Mensonges, contrevérités, intoxications, désinformations, affabulations, continuent de plus belle. Diaboliser, susciter les peurs dans les pulsions paranoïaques, enflammer la détestation pour la transformer en haine, afin de justifier guerres, atrocités et prédations.
Tels des cafards, insensibles avec leurs cousins scorpions aux radiations atomiques dit-on, les officines chargés de véhiculer cette propagande mortifère, travesties en agences de presse “fiables” par nos médias qui en font leurs “sources” (9), se multipliant, pullulant, grouillant…

 

 

 

 

 

 

 

 

1.  Nick Hopkins, Don’t mention the Iraq War – William Hague tells cabinet (William Hague demande au gouvernement de ne pas mentionner la guerre d’Irak), vendredi 1er mars 2013, The Guardian,

http://www.guardian.co.uk/politics/2013/feb/28/dont-discuss-iraq-war-william-hague

2.  Steve Bell on the 10th anniversary of the Iraq war – cartoon, The Guardian, 27 février 2013,

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cartoon/2013/feb/27/iraq-war-anniversary-tony-blair-cartoon

3.  Patrick Cockburn, How the World Forgot About Iraq, CounterPunch, 4 mars 2013,
http://www.counterpunch.org/2013/03/04/how-the-world-forgot-about-iraq/

4.  Mahmood, O’Kane, Madlena, T. Smith, Revealed : Pentagon’s link to Iraqi torture centres – General David Petraeus et ‘dirty wars’ veteran behind commando units implicated in detainee abuse,
[Révélation : les centres de torture en Irak  sont une émanation du Pentagone – Le général David Petraeus et un vétéran des ‘sales guerres’ seraient les commanditaires des unités de commando impliquées dans les tortures de prisonniers]

5.  Phil Shiner : ‘We torture people, yet no one admits it’, James Hanning meets Phil Shiner, The Independent, dimanche 2 août 2009,
http://www.independent.co.uk/news/people/profiles/phil-shiner-we-torture-people-yet-no-one-admits-it-1766263.html

6.  David Halpin, Stephen Frost & Searle Sennett, Our doubts about Dr Kelly's suicide, The Guardian, mardi 27 janvier 2004,

http://www.guardian.co.uk/theguardian/2004/jan/27/guardianletters4

7.  Fiona Barton, Iraq whistleblower Dr Kelly WAS murdered to silence him - says MP (Un Député affirme que le Dr Kelly a été assassiné pour avoir dénoncé les mensonges du dossier irakien), 29 octobre 2007, Daily Mail,

http://www.dailymail.co.uk/news/article-488662/Iraq-whistleblower-Dr-Kelly-WAS-murdered-silence-says-MP.html

8.  Simon Aronowitz, Kelly was Murdered' Says UK Intelligence Insider, 23 février 2004,
http://www.prisonplanet.com/022304kellywasmurdered.html

9.  Le plus comique dans ce genre d’arnaque de la désinformation, si le contexte n’était pas aussi cruel, est le fameux Observatoire des Droits de l’Homme en Syrie (OSDH), domicilié à Londres, référence absolue des médias occidentaux. Voici l’évaluation du ministère des affaires étrangères Russe (RIA Novosti - 25 février  2012) :

« Selon les informations dont nous disposons, le personnel de l'Observatoire ne comprend que deux personnes: le directeur et son secrétaire-interprète. L'établissement est dirigé par un certain Rami Abdel Rahmane qui ne possède ni de formation journalistique ou juridique ni même d'instruction secondaire. Dans une interview accordée aux médias en novembre dernier, il a fait savoir qu'il résidait en permanence à Londres, était citoyen britannique et exerçait un métier d'entrepreneur (propriétaire d'un snack-bar) [en fait : un Kebab…] »

Ou encore, celle d’Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE et spécialiste du Moyen-Orient :

« … L’OSDH fonctionne sur fonds saoudiens et qataris… » (Marianne – 20 juillet 2012).

Etc.

 

 

(*)  Jean-François Lyotard, Signé Malraux - Biographie, Grasset, 1996, p. 154.

 

 


 

 

 


 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 20:45

 

 

 

Réélection de Netanyahu, le « Yes We Can » local.

 

Et, futur « Prix Nobel de la Paix »...

 

Son nouveau programme de gouvernement :

 

 

i)   Politique "extérieure"...

 

 

 

hakbari20130121133318323.jpg

 

 

 

 

ii)   Politique "intérieure"...

 

israel-gaza-oppressor-oppressed.gif

 

Analyses du Brésilien Carlos Latuff

 

 

 

 

 


 


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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 12:20

 

 

« Celui qui tourmente un enfant mérite d’être jeté à la mer, une meule au cou. »

Jésus (1)

 

 

 Un conte de Noël ?...

 

Il était une fois…

 

Un pays, qui avait à sa tête un dictateur : l’Irak.

 

Ni pire, ni meilleur, que les pires autocrates féodaux et corrompus des pétromonarchies du coin, reçus en permanence avec tapis rouge et accolades dans nos "vertueuses démocraties".

 

Mais, il avait eu le tort d’entrer en conflit avec ses protecteurs qui l’avaient installé au pouvoir. Alors, comme dans les films de gangsters, ils ont décidé de le remplacer par des marionnettes interchangeables et plus dociles.

 

Pétrole oblige…

 

"Apporter la Liberté et la Démocratie", affirmaient-ils, la main sur le cœur.

 

Ils avaient une obsession, toutefois : "renvoyer le pays à l’âge de pierre", disaient-ils. On ne comprenait pas bien : pourquoi chasser un dictateur imposait-il de réduire l’Irak en cendres ?...

 

Ils on tout rasé. Méthodiquement.

 

Pas simplement les installations militaires : toutes les infrastructures civiles. Tout ce qui est interdit par les Conventions de Genève et leurs Protocoles Additionnels, ces « Traités internationaux qui contiennent les règles essentielles fixant des limites à la barbarie de la guerre. »

 

Tout : centrales électriques, stations d’épuration d’eau, ponts, ports et aéroports civils, hôpitaux, universités, écoles, usines d’automobiles ou de tracteurs, ateliers mécaniques ou conditionnements de lait et yaourt, fermes d’élevage. Tous les ministères, sauf celui du pétrole !

 

"Retour à l’âge de pierre" : mission accomplie.

 

Jusqu’aux musées et sites archéologiques, pillés à l’exemple du sac du palais d’été des empereurs en Chine, en 1860, par les troupes françaises et les britanniques… Pillage, à l’époque, qui avait scandalisé Victor Hugo, et de nombreux intellectuels. Alors qu’aujourd’hui…

 

Détruire, massacrer, piller… Autres temps, mêmes mœurs.

 

Le plus curieux : ils se sont acharnés sur les femmes et les enfants.

 

Pourquoi ?

 

Pourquoi interdire, sous prétexte d’embargo, l’importation des produits pharmaceutiques, tout particulièrement ceux relevant de la pédiatrie ou de l’obstétrique ? En quoi la protection sanitaire, des enfants de la naissance aux premiers pas, de l’accouchement aux soins élémentaires, encourageait-elle la prolifération des armes de destruction massive, chimiques ou bactériologiques ?...

 

Il est vrai que les fonctionnaires de l’ONU, chargés de superviser l’opération « pétrole contre nourriture », s’amusaient à interdire cahiers et crayons… Probablement, au cas où les enfants survivants auraient envie d’aller à l’école.

 

Nous avions été poliment, froidement prévenus, reconnaissons-le. Impossible de l’oublier. Madeleine Albright, responsable des affaires étrangères des USA au moment des faits l’avait publiquement signifié.

 

Nous nous souvenons tous de sa réponse à une question, dans un entretien télévisé, sur les ravages de l’embargo infligé à la population Irakienne avant son écrasement sous les bombes. La mort “par embargo” de 500.000 enfants de moins de 5 ans, était le prix à payer pour “libérer” l’Irak : « Worth it »…

 

Martin-Rowson-TG-12-10-2012--EU-Nobel-Prize.jpgPercutante caricature de Martin Rawson :
Barroso, président de la Commission européenne, allant chercher le Prix Nobel de la Paix
accordé à “l’Europe” matraquée de répression sociale.

Accueilli par les plus illustres prédécesseurs :
Kissinger aux mains ensanglantées et Obama caracolant sur son drone armé de missiles… (2)

 

 

Le Massacre des Innocents

 

En fait, dans les guerres actuelles menées par l’Occident, femmes et enfants sont des objectifs d’éradication stratégiques. Les plus sérieux et honnêtes des analystes, observateurs, démographes, économistes, géopoliticiens, l’admettent. Plus ou moins ouvertement et, dans tous les cas, en privé uniquement. Aucun ne l’exprimant publiquement par crainte de perdre fonctions et sinécures, crédits de recherche et dotations, subventions et “sponsoring”, accès aux médias et publications…

 

Très rares sont les articles publiés sur cette cible démographique, au cœur de toutes les planifications et opérations guerrières actuelles. Quand ils le sont, ce ne peut être que dans des médias non occidentaux, du fait de la censure. (3)

 

Résurgence d’une pratique ancestrale aux effets démultipliés par les nouvelles technologies. Avec pour objectif de casser, inverser même, la courbe démographique des populations du Moyen-Orient et du monde musulman, en général, composé de peuples non arabes (dont Pakistan, Afghanistan, Iran, etc.). Il s’agit d’un génocide programmé et méticuleusement appliqué.

 

Mais, le terme “génocide” serait réservé, parait-il. Comme une “appellation contrôlée” pour un vin ou un saucisson.

 

On ne parle donc que de "dégâts collatéraux". Terme générique présentant, de plus, beaucoup d’avantages : plus anodin, presque une norme, une fatalité…. C’est "la faute à pas de chance"… Personne n'est responsable. Fêtes de mariages et de naissances, aux fortes concentrations de femmes et d’enfants, sont, ainsi, systématiquement « traités » comme des objectifs militaires à anéantir.

 

La banalisation de cette pratique est telle que ce qu’on pensait appartenir à un autre siècle est repris dans les comportements, manuels de combat, et procédures de commandement, des troupes d’invasion occidentales au quotidien.

 

Tout récemment, décembre 2012, le Lieutenant Colonel Marion Carrington, patron du 1st Battalion - 508 th Parachute Infantry Regiment en Afghanistan, a déclaré publiquement que parmi les “mâles” en âge de porter les armes ("military-age males"), les enfants sont considérés comme des menaces potentielles. En conséquence, sont nommément désignés en tant que cibles : les "enfants au potentiel d’intention hostile" ("children with potential hostile intent"). (4)

 

Mais, que veut dire, ou comment identifier, un "enfant au potentiel d’intention hostile" ?... Sous couvert de concepts fumeux et de cabrioles rhétoriques, ce n’est que la justification hypocrite de tout massacre d’enfants, arbitraire et impuni.

 

Hôpitaux, cliniques, centres médicaux, où se rassemblent femmes et enfants pour obtenir des soins sont évidemment des objectifs militaires, dans toutes les opérations des troupes de l’OTAN. Ce qui s’est passé en Irak se produit en permanence en Afghanistan, et ailleurs. L’accès aux soins des femmes et des enfants, doit être empêché à tout prix. Les comédies humanitaires pour Journaux TV, destinés à endormir les opinions publiques, ne sont que les paravents de ces massacres et destructions sauvages et systématiques.

 

Exemple ? Au début de ce mois, décembre 2012, les troupes d’invasion de l’OTAN, dénommées ISAF en Afghanistan, ont fait irruption à l’hôpital de Sewak, dans la province de Wardak, au centre du pays. L’occupant pendant trois jours, s’en servant comme prison pour “interroger” des suspects. La soldatesque a tout cassé, en plein hiver : portes, fenêtres, lits, matériel médical, placards et étagères, même les murs…

 

Mais, ces soudards sont mal tombés, pour une fois. Le directeur de ce centre hospitalier relevant d’une ONG suédoise [Swedish Committee for Afghanistan - SCA], Andreas Stefansson, loin d’être intimidé, en a été révolté et a pu donner l’alerte en Europe. En dépit de l’inévitable censure médiatique. Dans une déclaration officielle du 6 décembre 2012, il qualifie cette action comme une :

« … violation absolument inacceptable de toutes les Conventions internationales… » (5)

 

Illustrations des violences guerrières directes ou indirectes dont la palette mortifère est employée dans son intégralité : embargos, bombardements, guerres civiles et chaos organisés. Permettant de sabrer, ainsi, des générations entières de femmes et d’enfants porteurs des développements démographiques des pays visés par ces actions.

 

Car, ce n’est pas le seul potentiel militaire des pays musulmans qui préoccupe les "stratèges" occidentaux, mais leur croissance démographique, accompagnée de celui de l’enseignement et de la maitrise des techniques. Le progrès économique et technologique qui en serait la conséquence engendrerait inéluctablement l'enracinement d'une irréversible indépendance politique, face aux visées hégémoniques de l’Occident et à ses entreprises de pillage.

 

On comprend mieux l’acharnement à pulvériser, démembrer, déchirer : Somalie, Irak, Pakistan, Afghanistan, Soudan, Lybie. Syrie, à présent. Le prochain chaos programmé étant l’Iran.

 

Sans oublier la Palestine, encore et toujours. Depuis plus de soixante ans…

 

On sait combien les enfants Palestiniens sont spécifiquement visés et massacrés. L’enclave de Gaza étant le symbole de cet acharnement sanguinaire. Bombardements allant de pair avec un embargo particulièrement implacable, et tout aussi illégal. Puisqu’il relève de la décision unilatérale des forces d’occupation, soutenues par les pays occidentaux dont elles sont l'émanation.

 

Cet embargo constitue un authentique "Crime contre l’Humanité", du fait qu’une population civile est prise en otage et massacrée au bon vouloir d’une armée coloniale. Selon périodicité, intensité, procédé, qui lui conviennent. Avec deux modalités récurrentes : violences armées (tirs, bombardements, assassinats, internements arbitraires et tortures, etc.), ou blocages d’accès aux soins médicaux et à l’alimentation (de l’eau potable aux produits alimentaires de base).

 

Les images de l’assaut meurtrier par des commandos, dans les eaux internationales, des bateaux acheminant de l’aide humanitaire pour Gaza sont encore dans toutes les mémoires.

 

Toutefois, ce blocus maritime, hyperviolent, n’est pas le seul instrument de d’étouffement par “embargo”. Il est renforcé par l’édification d’un mur sous-terrain constitué de palplanches en acier pour empêcher la population de creuser à la main des tunnels vers l’Egypte, et s'y procurer un minimum de médicaments et denrées de premières nécessités.

 

Notons que la France s’associe au plus haut niveau de l'Etat à ce "Crime contre l’Humanité".

 

Une preuve de cette implication, parmi d’autres : le général Benoit Puga est, depuis le 5 mars 2010, “chef d’état-major particulier” de nos présidents de la République. D’abord de Sarkozy, puis de Hollande qui l’a maintenu à son poste. Après avoir exercé les plus hautes fonctions dans nos armées (directeur du renseignement militaire, professeur au Collège interarmées, patron des opérations spéciales, corédacteur du Livre Blanc de la Défense Nationale, et tutti quanti…).

 

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est écrit en toutes lettres dans Wikipedia… Figure, dans ses glorieux états de service, une mention aussi révélatrice qu’atterrante (6) :
« En 2009, le général Puga est venu personnellement inspecter le chantier de construction du mur de séparation en acier entre l'Égypte et la bande de Gaza. »

 

On se pince pour y croire…

 

« … Venu personnellement inspecter… ». En 2009… Alors que Gaza, immense camp de concentration enfermant 1,5 millions de personnes, venait de subir durant plusieurs semaines parmi les plus atroces bombardements de population, et de massacres d’enfants, imaginés par les plus hallucinés des criminels…

 

Quelle est l’impératif stratégique de la France, pour que les plus hauts responsables de nos forces armées, au budget pharaonique égal à la moitié de celui de la Chine, se rendent sur place, afin « d’inspecter », de s’assurer de la profondeur et de l’épaisseur du mur sous-terrain en acier asphyxiant la population civile de Gaza ?

 

En quoi, contrôler, superviser, que la population de Gaza, dont ses enfants, crève lentement mais sûrement de faim, de manque de soins, et de désespoir, est-il une obligation de notre état-major ?...

 

Où résident intérêt, urgence, pour notre « Défense Nationale », notre « Souveraineté Nationale », de s’associer en permanence à des "Crimes contre l’Humanité", à l’encontre de populations à des milliers de kilomètres de chez nous, qui ne nous ont rien fait et ne nous menacent en rien ?...

 

Le degré d’abjection, d’infamie, de trahison, de notre caste gouvernementale et militaire, en termes de reniement de toute éthique, mais aussi d’avilissement dans la servilité à l'égard d’intérêts, idéologies et diktats de pays et « milieux » qui nous ont vassalisés, rendent pathétique de grotesque cette éternelle référence de nos politiciens et médias à une France mythique des Droits de l’Homme et des Lumières…

 

Dans le style des incantations mégalomaniaques d’Alexis de Tocqueville, autre féroce raciste colonial :

« Il y a des entreprises que seule la nation française est en état de concevoir, des résolutions magnanimes que seule elle ose prendre.
Seule elle peut prendre en main un certain jour la cause commune de l’humanité et vouloir combattre pour elle
. » (7)

 

Avec une « élite » de cette trempe, la France n’est, et ne sera, qu’un pitoyable polichinelle…

 

Fallujah-Birth-defects-Oct-2012-PTV.jpg

Enfants de Falloujah victimes des munitions à "uranium"

 

 

Falloujah : Laboratoire de l’Horreur

 

Enfants Palestiniens Afghans ou Irakiens : mêmes massacres.

 

Une ville en Irak restera dans l’Histoire une des grandes hontes de l’Humanité, qui en connaît une pléthore : Falloujah. Elle a résisté à l’invasion avec le plus grand courage. Elle en a été châtiée d’autant, avec un rare acharnement dans les atrocités guerrières : multiples bombardements, encerclements et pilonnages d'artillerie, sièges et batailles de rue, maison par maison, étage par étage...

 

Dès 1991, les occidentaux s'étaient amusés à bombarder le marché de la ville par surprise, attendant qu’il soit rempli," l’heure de pointe" comme disent les commerçants, lieu de concentration de femmes et d’enfants accompagnant leurs mères ou leurs sœurs. Officiellement recensés : 1360 civils tués. Certainement, plus du triple.

 

Lors de la destruction de l’Irak, les forces occidentales ont utilisé à profusion des armes nouvelles, à base d’uranium. Il existe un minimum de 40 sites fortement irradiés, mais Falloujah est le pire de tous.

 

Personne ne s’en inquiète, ou ne l’évoque. Ni les Belles Ames, politiciens et “journalistes d’investigation”, spécialisées dans l’histrionisme humanitaire. Encore moins, l’agence de l’ONU en charge du contrôle de la non prolifération des armements nucléaires, l’AIEA (Prix Nobel de la Paix 2005…), et ses rocambolesques “limiers-infatigables-chercheurs-d’atome-iranien”.

 

Toutes les enquêtes, recherches, sont interdites aux Irakiens, par les autorités d'occupation. Nos médias ne traitant le sujet que pour en atténuer l’impact, lorsque l’information fait ou refait surface, par les procédés habituels de la désinformation. Ce qu'on appelle le "contre-feu" (8) :

=> forme interrogative dans le titre : “L’armée américaine a-t-elle utilisé l’arme nucléaire en Irak ?”,
=> et, en dernière ligne, ou conclusion, le démenti officiel américain : “La seule réponse fournie sur ce sujet par le département d'Etat américain : il n'existe aucune preuve scientifique de la dangerosité de l'uranium appauvri sur la santé”...

 

Mais, les faits sont têtus et l’uranium met des milliers d’années avant de disparaître… Lors des mitraillages et bombardements, de 2004 surtout, balles et éclats d’obus ont truffé tous les bâtiments, murs et chaussées de la ville réduite en ruine.

 

Le professeur Christopher Bubsy, scientifique britannique, est le directeur de Green Audit, et secrétaire scientifique du comité européen sur les risques liés aux radiations [European Committee on Radiation Risks]. C’est un des plus éminents spécialistes des phénomènes d’irradiation et des ravages de l’uranium sur les populations et l’environnement. Avec courage, malgré obstacles, menaces et agressions (campagnes de diffamation par la propagande, en particulier), pour lui et ses collaborateurs, il s’est intéressé au destin tragique de cette ville.

 

D’après ses recherches et analyses, même sans explosion de bombe atomique, l’effet des munitions à base d’uranium est dévastateur (9) :

« La situation dans Falloujah est effrayante et affreuse, c’est encore plus dangereux et pire qu’à Hiroshima et à Nagasaki... »

« […] L’uranium est introduit dans le sang par la digestion et la respiration. Les quantités extrêmement élevées d’uranium auxquelles les gens de Falloujah ont été soumis expliquent l’élévation vertigineuse des cancers des ganglions, des poumons, des seins et du système lymphatique chez les adultes. »

 

Il s’est particulièrement penché sur les déformations congénitales dont la multiplication fulgurante atteste que Falloujah a servi de “Laboratoire de l’Horreur”. Parmi celles qui se sont multipliées (10) :
=> enfants nés sans yeux
=> enfants avec deux et trois têtes
=> enfants nés sans orifices
=> enfants nés avec des tumeurs malignes au cerveau et à la rétine de l’œil
=> enfants nés avec l’absence d’organes vitaux
=> enfants nés avec des membres manquants ou en trop
=> enfants nés sans parties génitales
=> enfants nés avec de graves malformations cardiaques.

 

Constats et conclusions du professeur Christopher Bubsy sont effrayants : l’emploi de munitions à base d’uranium avait un objectif à long terme, bien au-delà de la simple destruction de la ville. Ce sont les enfants qui ont été visés, avec des effets durables et multiplicateurs sur plusieurs générations. Extraits (11) :
« Le taux de leucémie d’enfant est 40 fois plus élevé, depuis 2004, que pendant les années qui précédent. »
« Le taux de mortalité infantile pour Falloujah est de 80 enfants en bas âge sur 1000 naissances (80 pour 1000), alors que pour le Koweït ce taux est de 9 enfants en bas âge sur 1000 (9 pour 1000). »

« La troisième génération affiche des malformations génétiques comprenant des maladies chroniques (cancer, cœur, etc.) à un taux 50 fois supérieur à la normale. »

 

La population des enfants « mâles » étant particulièrement ravagée  (11) :
« Avant 2003 naissaient à Falloujah, 1050 bébés de sexe masculin pour 1000 bébés de sexe féminin. En 2005, il y a eu la naissance de seulement 350 garçons pour 1000 filles, ce qui signifie que les bébés de sexe masculin ne survivent pas. »

« En raison du code génétique des enfants en bas âge de sexe masculin (manque de chromosome X), ceux-ci risquent plus de mourir à la naissance, et les enfants en bas âge de sexe féminin ont plus de chance de survivre à la naissance avec de fortes déformations. »

« Quant aux bébés de sexe féminin, les radiations provoquent des changements au niveau de l’ADN, ce qui signifie que ces même enfants de sexe féminin, s’ils survivent et s’ils se reproduisent plus tard, donneront naissance à des filles génétiquement déformées et à des bébés de sexe masculin mort-nés. »

 

Le Massacre des Innocents

 

Comment l’oublier à Noël ?… Noël, fête de la Nativité, des enfants… Célébration de la naissance de Jésus… A présent, celle du culte du Veau d’Or de la Consommation.

 

Mais, que pèsent les enseignements de Paix et de Fraternité de Jésus face aux mugissements  de la Bête ?

                                                    

Quant au respect des enfants, Lui, Le non-violent qui, dans une de ses exceptionnelles colères froides, fustigeant ceux qui les persécutent, les tourmentent, les enferment dans la violence et le désespoir... Jusqu’à souhaiter les voir jetés à la mer. Une meule au cou…

 

Comment l’oublier ?...

 

Enivrons-nous des carillons et clochettes, assis hilares, entre bonhommes bottés aux fausses barbes, glissant dans des traineaux tirés par des rennes en caoutchouc, sur de la neige en polystyrène…

 

Joyeux Noël !… Merry Christmas !… Feliz Navidad !... Frohe Weihnachten !... Buon Natale !... Vrolijk Kerstfeest !... Glædelig Jul !... Wesołych Świąt Bożego Narodzenia !...

 

Loin des regards silencieux des Enfants de Falloujah…

 

Regards qui vrillent notre “âme”. Mais, nous en reste-t-il une ?...

 

A l’exemple de ces criminels pervers de sadisme, ces héritiers de Josef Mengele, qui ont conçu et exécuté ces atrocités, les perpétuant implacablement, conscience en paix avec leurs complices, politiciens et médias, réunis en famille autour du sapin…

 

Entourés de leurs petites têtes blondes dénouant les paquets cadeaux, bourreaux repus et attendris, se délectant de chorales enfantines et grelots…

 

Mélodieuses vibrations de la magnificence de notre "Civilisation" :

« Petit Papa Noël… ♪♪♪…

Quand tu descendras du Ciel… ♪♪♪… 

Avec tes jouets par milliers… ♪♪♪… »

 

 

 


 

 

(1)  Evangile selon Saint Marc, chapitre 9 - verset 42.

(2)  Martin Rawson, On the European Union’s Nobel Peace Prize Win - cartoon, The Guardian, 12 octobre 2012,
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cartoon/2012/oct/12/european-union-nobel-peace-prize-cartoon
3)  Aline de Diéguez, Le boom démographique palestinien affole les Israéliens, 7 décembre 2012,
http://www.algeriepatriotique.com/article/aline-de-dieguez-le-boom-demographique-palestinien-affole-les-israeliens-iii

4) US military facing fresh questions over targeting of children in Afghanistan, (L’armée américaine mise en cause pour prendre les enfants comme cible en Afghanistan), The Guardian, 7 décembre 2012,
http://www.guardian.co.uk/world/2012/dec/07/us-military-targeting-strategy-afghanistan 

5)  NGO : ISAF Attack Afghan Hospitals, Violating ‘’All Established Rules’’, (Une ONG Suédoise [Swedish Committee for Afghanistan - SCA] dénonce les attaques des forces coalisées sur les hôpitaux Afghans, en violation des conventions internationales), Fars News Agency, 8 décembre 2012,
http://english.farsnews.com/newstext.php?nn=9107125160

6)  Article Wikipedia sur le général Benoit Puga, en date du 11 décembre 2012, 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_Puga#Op.C3.A9rations_ext.C3.A9rieures 

7)  Alexis de Tocqueville, Considérations sur la Révolution, I, VII, Gallimard, collection Pléiade, tome 3, p. 506.

8)  Exemple caricatural de cette pratique, dont sont extraites les citations :
Caroline Caldier, L’armée américaine a-t-elle utilisé l’arme nucléaire en Irak ?, FranceInfo, 9 juin 2011,
http://www.franceinfo.fr/monde-moyen-orient-2011-06-09-l-armee-americaine-a-t-elle-utilise-l-arme-nucleaire-en-irak-542427-14-19.html

9)  Layla Anwar, Falloujah, c’est pire qu’Hiroshima, 24 juillet 2012,
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=9137

10)  Voir les vidéos (en anglais) sur le site du Professeur Chris Bubsy :
http://www.chrisbusbyexposed.org/?page_id=102
Notamment :
=> Cyclop child and the cause of congenital anormaly in Iraq (Les Enfants Cyclopes et les causes de malformations congénitales en Irak)

=> US depleted uranium ammo behind Iraq birth defects spike (Les munitions américaines à "uranium appauvri" à l’origine de l’augmentation vertigineuse des malformations congénitales en Irak)
(11)  Layla Anwar, Op. Cit. 

 


 


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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:30

 

 

"You cannot manage what you do not measure"

"Vous ne pouvez gérer ce que vous ne pouvez évaluer"

(Dicton "managérial" très prisé des gourous « Businessques » anglo-saxons…)

 

 

 

 

La Comédie Humaine … 

 

Kate Middleton, Duchesse de Cambridge, et son époux, un des héritiers de la couronne britannique, ont assigné en justice, dans plusieurs pays, journaux et magasines pour avoir publié les photos de cette éminente personnalité : en monokini ou "topless", suivant l’expression technique des médias « people »…

 

Le retour de bâton pour "crime de lèse-majesté" est immédiat.

 

Ainsi, Michael O'Kane, directeur du quotidien irlandais Irish Daily Star, vient d’être mis au chômage pour avoir publié les dites photos. Encore mieux : un de ses propriétaires milliardaires, Richard Desmond, est tellement furieux qu’il vient d’annoncer à la BBC prendre toutes les dispositions nécessaires pour fermer définitivement le journal :

 "… taking immediate steps to close down" !

 

Ce seront 120 personnes, actuellement employées, qui vont se retrouver sur le pavé. Non compris le directeur, déjà viré. (1)

 

La France, toujours en pointe dans la défense de "La Dignité de l’Homme et de la Femme", vient d’interdire, par décision de justice, toute publication des dites photos à compter du 18 septembre. Elles y avaient, en effet, été introduites par le magasine "Closer", filiale du groupe de presse italien Mondadori, propriété de l’ex-premier ministre Silvio Berlusconi. Qui les avait publiées en Italie dans son média à sensations intitulé : "Chi"…

 

En contrepoint de ce cabotinage burlesque, se déchaîne dans les pays occidentaux une colossale campagne islamophobe sur fond de "films", "caricatures", "documentaires", "débats". Propagée, amplifiée, par tous les gouvernements et médias, unis dans une mobilisation sans faille.

 

Au nom de la « liberté d’expression », travestie en « liberté d’insulter » dans une totale impunité, l’incitation à la haine religieuse se déchaîne à nouveau. Dès lors qu’il s’agit de diaboliser : l’Islam.

 

Rien de neuf depuis les Croisades. Le curseur de l’inconscient collectif occidental reste bloqué au X° siècle…

charlie-hebdo-publisher-charbIllustration du Brésilien Carlos Latuff sur les caricatures islamophobes de Charlie Hebdo

 

 

Une opération méticuleusement planifiée

 

Que dissimule l’épandage de ces gaz toxiques, enfumant les opinions publiques en Occident ? Fanatisme encouragé, banalisé.

 

Inadmissible, au regard de l’intelligence et du sens des responsabilités.

 

Les enjeux ou défis, posés par la gestion anarchique de notre planète quant à ses perspectives de développement pour une population qui va atteindre prochainement 9 milliards de personnes, sont plus qu’urgents à maîtriser : alimentation, accès à l’eau potable, santé, éducation, emplois, ressources, protection de l’environnement en dégradation exponentielle… S’il y a information, mobilisation d’une opinion publique et de ses relais de décision, c’est avant tout sur ces domaines prioritaires qu’il conviendrait d’agir. (2)

 

Illégal, au regard des législations dans nos différents pays.

 

En France, la loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992, entrée en vigueur en 1994, renforçant les dispositions du Code Pénal, dispose clairement, expressément, dans son article 246 (3) :
« Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement. »

 

Mais, en France, au vu du privilège de l’impunité dont jouissent certaines catégories de diffamateurs et d’incitateurs à la haine : “La Loi” n’est pas la même pour tous. En son temps, Jean de la Fontaine, dans sa fable Les Animaux malades de la peste, dénonçait déjà l’exercice d’une Justice à géométrie variable :

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

 

Israel criticism not allowed by latuff2Interdit de blasphémer

 

En fait, s’agissant d’une opération de propagande, il est évident que la Fonction Judiciaire est paralysée par un Racisme d’Etat institutionnalisé. Alors qu’elle est organisée par la nomenklatura au pouvoir, détenant tous les médias, avec en pointe les radios et TV du "Service Public" (la TV franco-allemande, dite "culturelle", ARTE se distinguant par son implacable acharnement...), quel procureur au nom de la protection de notre collectivité et de l’ordre public, s’aventurerait à demander des comptes et l’application de la loi aux propagateurs de la “haine islamophobe” ?

 

Bien sûr pour se donner bonne posture, on gommera le mot « haine », le remplaçant par « peur ». « Je ne hais pas l’Islam », « j’ai peur de l’Islam ». Et, le tour est joué. Avec les applaudissements médiatiques.

 

Rien d’étonnant dans ces conditions, pathétique fond de poubelle audiovisuel de racisme imbécile, d’assister à la prestation d’une actrice bas de gamme invitée sur tous les plateaux de radio et de TV, journalistes et présentateurs complices, comme s’il s’agissait d’une éminente théologienne ou islamologue.

 

A l’égal de femmes à la dimension intellectuelle et spirituelle d’une Denise Masson. De confession chrétienne, qui a écrit des ouvrages empreints d’un immense respect pour l’Islam, se livrant même à une des meilleures traductions en français du Coran. Ou, encore, d’une Eva de Vitray Meyerovitch, convertie à l’Islam à la suite d’années d’études et de méditations sur les textes fondamentaux de ses plus grands penseurs, philosophes, mystiques et poètes.

 

Et, l’entendre affirmer son « islamophobie ». Avec la bonne conscience de son abyssale inculture et de son infinie stupidité. Avec, surtout, l’assurance de son impunité. (4)

 

Ces opérations méticuleusement planifiées, à partir de provocations astucieusement agencées et mises en scène, recourent en permanence aux mêmes ficelles, clichés et procédés. Enième répétition de ces campagnes  de propagande au matraquage entretenu par d’énormes moyens financiers. L’objectif premier étant de fanatiser les opinions occidentales, tout particulièrement en France, à intervalles réguliers. (5)

 

La diabolisation de l’Islam ayant pour finalité, évidemment, la justification de toutes les prédations et violences commises par l’Occident dans les pays musulmans. S’ajoutant, à présent, la préparation et le prochain déclenchement d’une guerre de grande ampleur à l’encontre de plusieurs pays musulmans, dont l’Iran représente la cible majeure.

 

Manière, aussi, de faire comprendre aux communautés musulmanes d’Europe et d’Amérique du nord (Canada & USA) qu’il leur sera impitoyablement interdit de protester et d’émettre la moindre opinion contradictoire. Quel que soit le niveau et le genre de violences, présentes ou à venir, infligées par l’Occident aux pays musulmans dans le monde. Libertés d’expression et de réunion, traditionnellement garanties dans les Constitutions de nos pays "démocratiques", ne s’appliquent pas dans ce cas précis…

 

L’intellectuel britannique Rodney Shakespeare (6) nous invite à regarder au-delà de ce rideau de fumée. Percevoir coulisses et acteurs de l’opération de fanatisation des opinions publiques occidentales et d’intimidation des communautés musulmanes vivant dans les pays occidentaux, du Canada à l’Australie en passant par l’Europe (7) :

« Cela fait partie de l’assaut général de l’Occident contre l’Islam avec pour cible d’affaiblir tous les Etats musulmans afin qu’aucun d’entre eux ne puisse se dresser contre l’expansion continuelle d’Israël.

Mais, d'autres forces incitent l’Occident à la guerre et elles sont encore plus puissantes que l’habituel désir d’humilier et détruire l’Islam. Forces financières et économiques, aux effets d’autant plus destructeurs que leur pouvoir de décision est prédominant. »

 

Nuclear Israel by Latuff2

"L’Iran est une menace pour la paix"

 

 

Un bellicisme halluciné

 

Le dernier point soulevé par Rodney Shakespeare est fondamental. 

 

Ce ne sont plus seulement les lobbies du complexe militaro-industriel  qui veulent la guerre. Mais, encore plus virulents, implacables, dans leurs incantations quotidiennes : les « forces financières et économiques ». Quelques brefs exemples d’articles et déclarations provenant, ces jours-ci, des centres de décision de ces milieux : Londres, Tel Aviv et Washington/New York.

 

Signe fort, venant tout juste d’être lancé depuis la City de Londres, regroupant l’essentiel de la finance et de la spéculation internationales, via son hebdomadaire de référence : The Economist.

 

C’est, principalement, à partir de ce média que sont lancées approbations et directives des "forces financières et économiques", reprises dans les pays occidentaux en copié-collé, par journalistes et chroniqueurs traitant de l’Economie. Tout spécialement en France, avec une piteuse servilité. Soutenant avec férocité, outre les guerres coloniales et dictatures dans les pays musulmans et ailleurs, tous les programmes antisociaux et de démantèlement des services publics dans nos propres pays.

 

Dans son édition du 15 septembre 2012, The Economist intitule ainsi son éditorial (8) :

« Le gendarme du monde ne doit pas se retirer de la région la plus dangereuse du monde ; au contraire, l’Amérique devrait davantage s’impliquer »

 

Justifiant son raisonnement, en posant comme axiome: le « Dysfonctionnement Arabe » (Arab dysfunction). Expression qui, par son nébuleux conceptuel et son racisme viscéral, évoque celle appliquée à la Chine, « l’Homme malade de l’Asie », lors de son occupation et pillage par les pays occidentaux pendant un siècle. Les slogans changent cyniquement l’emballage, mais l’hyperviolence coloniale reste identique.

 

S’en suit une ode, dithyrambique, au rôle impérial et militaire des USA, aussi nécessaire dans sa configuration actuelle qu’urgent à développer dans les années à venir :

« … Plus que jamais nous avons besoin des Etats-Unis » (the United States is more needed than ever).

[…] Car, sans eux la Renaissance et la Démocratie dans les pays arabes et musulmans sont impossibles : « … ils restent essentiels à tout progrès » (America will remain essential to progress).

[…] La preuve en est : la réussite de l’implantation de la démocratie en Lybie, due « … en grande partie à la puissance de feu de l’Amérique dès le départ de la campagne contre le régime de Kadhafi » (largely thanks to American firepower at the start of the campaign against the Qaddafi regime).

[…] « … L’Amérique devrait faire davantage au Moyen-0rient, et non pas moins » (America should do more in the Middle East, not less), et clairement suggéré dans l’article une intervention armée et officielle en Syrie avec, sous-entendu, un élargissement de ses actions militaires aux pays voisins : l’Iran, en premier, pour ne pas le nommer.

[…] Avec pour conclusion : « … L’Amérique a tout à gagner en restant au cœur de ce grand éveil », ou Renaissance du Moyen-Orient (America has everything to gain from being at the heart of this great awakening).

Netanyahu Bloodthirsty Pirate by Latuff2Bellicisme, piraterie, et terrorisme

 

Aussi fort, dans le genre « plus fanatique que moi tu meurs », une autre récente déclaration dont on doit tenir compte. Celle d’une éminente personnalité du monde financier et économique : David Paul Goldman.

 

Ancien banquier de Wall Street où il a exercé des fonctions de direction dans les plus grands établissements de la place, en particulier le Département de Recherches de la Bank of America, il appartient à “l’élite” de l’extrémisme sioniste. Participant, avec le titre de Visiting Fellow, aux travaux d’un des puissants lobbies de cette mouvance, le : Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA).

 

Collaborant à plusieurs sites et médias, il vient de publier dernièrement sous son pseudo “Spengler”, dans le très sérieux Asia Times de Hong Kong, un article daté de Tel Aviv – 18 septembre 2012, intitulé (9) :

« Une guerre totale au Moyen-Orient serait aussi bien »

(All-out Middle East war as good as it gets)

 

Faisant l’apologie d’un bombardement des installations nucléaires iraniennes par Israël, qui d’après lui serait d’une grande facilité militaire et technique, avec en toile de fond la destruction du sud Liban et de l’Iran, il n’hésite pas à prétendre :

« En l’absence d’un leadership Américain imposant ses intérêts stratégiques dans la région, Israël pourrait ainsi sauver les Etats-Unis »…

 

Le plus saisissant dans cette rhétorique est l’absolu mépris, confit de racisme, à l’égard du monde Musulman :

« A long terme, il n’y a aucun raison d’être optimiste pour le monde Musulman. Il contient deux groupes de pays : ceux qui ne peuvent pas nourrir leurs enfants comme l’Egypte, et ceux qui ont arrêté d’en avoir comme l’Iran, la Turquie, l’Algérie et la Tunisie.

Les nations Musulmanes semblent passer directement de l’enfance à la vieillesse, sans transiter par l’âge adulte, d’un monde prémoderne à un monde postmoderne … ».

 

Insinuant ainsi, devant cet état de décomposition, sinon de faiblesse absolue : nous avons les mains libres pour faire ce que bon nous semble… Autre “non-dit” : l’attaque du Pakistan pour s’emparer de son arsenal nucléaire qu’il avait édifié pour faire face aux menaces de l’Inde. Les idéologues occidentaux de l’instauration du chaos dans les pays Musulmans estimant qu’aucun d’entre eux ne doit être en possession non seulement de "l’arme nucléaire", mais aussi du "savoir nucléaire".

Assertion, permettant à David Goldman de formuler cyniquement sa conclusion :

« Il n’y a rien à attendre de la plupart des pays Musulmans, si ce n’est de les voir s’enfoncer calmement dans un irréversible déclin.

Une guerre totale dans la région se produira tôt ou tard. Autant l’entreprendre sans tarder. »

Obama and Iran by Latuff2

 

 

Bellicisme diplomatique

   

Cette logique de guerre, méthodiquement déclinée par The Economist ou David Goldman, n’est pas à prendre à la légère. D’autant plus qu’elle vient d’être confirmée par l’ancien ambassadeur américain en Israël, occupant cette fonction à deux reprises : Martin Indyk.

 

Personnalité plus qu’influente pour avoir exercé, et exercer, parallèlement à ses fonctions diplomatiques officielles, les plus grandes responsabilités dans les principaux lobbies de l’extrémisme sioniste. Parmi les plus connus : American Israel Public Affairs Committee(AIPAC), Washington Institute for Near East Policy, et le Brookings Institution dont il est l’actuel directeur du programme pour « les Affaires étrangères ». Il a enseigné dans plusieurs établissements universitaires, dont le Moshe Dayan Center for Middle Eastern and African Studies, à Tel Aviv University.

 

Lors d’une table ronde organisée tout récemment par la chaîne américaine CBS, il annonce l’engagement militaire des USA contre l’Iran d’ici 6 mois, début de l’année 2013. En fait, après l’intronisation officielle du président élu, au mois de novembre, qui se tiendra fin janvier prochain (10) :

« … Je crains que 2013 ne soit l’année au cours de laquelle nous aurons une confrontation militaire avec l’Iran »

(I am afraid that 2013 is going to be a year in which we’re going to have a military confrontation with Iran).

 

 

La prédiction de Sun Tzu

 

Ce concentré de fanatisme, d’irresponsabilité, de délire guerrier, peut laisser pantois. Le plus sidérant étant la démesure de cette mégalomanie de dimension intergalactique ! Emanant d’une caste, d’une oligarchie, prétendant modeler le monde, ses peuples et nations, dans l’hyperviolence et le mensonge.

 

Imbus de leurs féroces sentiments de supériorité : « Nous, Maîtres de l’Univers ».

 

Toutefois, l’ambiance hystérique se dégonfle tel un ballon percé, dès que l’on prend du recul quant à cette idéologie dominante, forgée par des psychopathes sanguinaires. Ne serait-ce qu’en feuilletant le Traité de Stratégie de Sun Tzu, remontant à 5 siècles avant notre ère : “L’Art de la Guerre”. (11)

 

Mélange de réflexions, stratégiques, tactiques mais, surtout, pétries d’une profonde sagesse. Encore faut-il, dans un effort d’exégèse, franchir le seuil du texte dont le simplisme ou l’hermétisme, apparents, peuvent dérouter de prime abord. Les 13 courts chapitres du Traité de Sun Tzu, 2500 ans plus tard, sont d’une étonnante modernité. (12)

 

Surprenant. Il n’est pas étudié dans les écoles militaires “OTANesques”, de nos jours. Par contre, il est mis à toutes les sauces dans les manuels de gestion d’entreprises et d’organisations, surtout anglo-saxons. Où, sa pensée est vigoureusement mise en bouillie par des théoriciens, pondant à intervalles réguliers des ouvrages de “recettes managériales” du niveau “romans de gare”.

 

Il est vrai que dans les Ecoles Militaires occidentales, on n’y enseigne, actuellement, ni la géopolitique, ni la stratégie. Dans la rigueur méthodologique, l’observation factuelle, historiques, géographiques, sociologiques, culturelles, qui devraient en constituer l’essence. Mais, uniquement : “l’idéologie”.

 

Celle déversée par les Think Tanks US. Sous sa forme unique : impériale ou coloniale. Ce qui revient au même. Dans son expression unique, on n’ose pas dire sa “pensée unique” :

« Comment s’emparer des richesses et ressources de plus faible que soit après l'avoir, au préalable, diabolisé ».

 

Targeting Iran nuclear program by Latuff2

 

Les USA ciblant le programme nucléaire civil de l’Iran, avec inscrit sur le pot de peinture : "Lies" (mensonges, en anglais)

 

 

Si Sun Tzu était lu, et surtout étudié. Encore mieux, s’il pouvait donner conférences et séminaires dans les Ecoles Militaires et Cercles Diplomatiques, en lieu et place des ignares propagandistes de l’idéologie dominante... Il déclinerait les erreurs élémentaires des nomenklaturas au pouvoir, souhaitant la guerre.

 

Samuel Griffith en a extrait la substantifique moelle, rappelant combien Sun Tzu (13):

« … considère le facteur moral et intellectuel ainsi que les circonstances de la guerre comme plus importants que l’élément matériel et il recommande bien aux rois et aux chefs d’armée de ne pas se fier à la seule puissance militaire ».

 

Provoquer une guerre au Moyen-Orient serait cumuler des aberrations fondamentales, d’après Sun Tzu. Au minimum, à 6 niveaux d’approche en interaction (14) :

 

i)  Légitimer une guerre

« Si ce n’est dans l’intérêt de l’Etat, n’agissez pas. Si vous n’êtes pas en mesure de réussir, n’ayez pas recours à la force armée. Si vous n’êtes pas en danger, ne vous battez pas ». (XII-17-244)

 

Aucun pays du Moyen-Orient n’attaque, ne bombarde, ne massacre, n’occupe militairement, ne spolie ou ne pille, un quelconque Etat occidental. C’est le contraire qui se déroule, depuis des décennies.

 

ii)  Surestimer ses moyens

« Dans la guerre le nombre seul ne procure aucun avantage. N’avancez pas en vous reposant exclusivement sur la puissance militaire ». (IX-45-211)

 

En actualisant, on constate que les Etats occidentaux sont aveuglés d’arrogance par leur “puissance technologique”. L’arraisonnent électronique, par l’Iran, du drone le plus perfectionné de l’arsenal des USA en est un parfait exemple.

 

Avoir des satellites de surveillance et d’écoute, ainsi que s’en vante l’OTAN : c’est bien. Connaître la marque de bière préférée et l’anxiolytique quotidien de chaque commandant de base de l’OTAN, comme la Résistance Afghane le pratique : c’est encore plus performant.

 

iii)  Sous-estimer l’adversaire

Deux principes à méditer :

« Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles, vous ne courrez jamais aucun danger ». (III-30-150)

« […] Celui qui manque de prévoyance et sous-estime son ennemi sera certainement pris [vaincu] par lui ».  (IX-46-212)

 

Prenons pour exemple le désastre militaire occidental en Afghanistan.

 

Les pays de l’OTAN n’ont rien compris au pays et n’ont même pas cherché à le connaître. Murés dans leur racisme, leur fanatisme « d’Etre supérieur ». Le mépris pour le pays et son peuple. Comme dans toute guerre coloniale. De la propagande jusqu’aux opérations militaires. Outre les massacres barbares de villageois et de fêtes de mariages, ce sont des Corans brûlés publiquement sur la base de Bagram, des cadavres de résistants sur lesquels des soldats hilares urinent devant les caméras, etc.

 

Ce peuple de valeureux guerriers, depuis la nuit des temps, vient de donner à l’OTAN la semaine dernière, 14 septembre 2012, une des plus extraordinaires leçons d’opération-commandos de l’histoire militaire. (15) Après 11 ans d’occupation atroce. Dans le silence de nos médias, bien entendu…

 

Là, il ne s’agit pas de voyous jouant les Rambo en débarquant de nuit dans des villages pour en massacrer le responsable et sa famille qu’on fera passer pour un “commandant”, ou encore attaquer une villa pour y tuer un vieillard malade et reclus qu’on présentera en Grand Méchant Loup.

Non. C’est une "action commando" de très haut niveau de conception et d’exécution. Et, aussi, de courage exceptionnel. 

 

Une douzaine de Résistants Afghans ont pénétré sur une des plus grandes bases militaires de l’OTAN dans le monde : "Camp Bastion", dans la province de Helmand, contenant entre 20000 et 30000 hommes, suivant les périodes.

 

Franchissant de nuit tous les systèmes de surveillance électronique et d’armes automatiques. Détruisant 8 chasseurs-bombardiers Harrier, en endommageant autant. Faisant sauter trois dépôts-stations de carburant pour avions, hélicoptères et véhicules. Détruisant au passage camions et dépôts de munitions. Les soldats de la garnison paniqués ont passé le reste de la nuit, avec leurs lunettes de vision nocturne, à se mitrailler entre eux au milieu des incendies et des fumées de carburants…

 

J’espère qu’un jour le cinéma Afghan réalisera un film sur l’exploit de ses Résistants.

 

iv)  Attaquer une Nation qui n’attaque personne  

Une Nation attaquée sur son territoire, injustement, illégalement au regard du droit international, dès lors qu’elle a les moyens de se défendre, est imbattable. Ainsi que le rappellent deux des principes de Sun Tzu :

« Celui qui occupe le terrain le premier et attend l’ennemi est en position de force ». (VI-1-169)

« Un terrain sur lequel l’armée ne peut survivre qu’en se battant avec l’énergie du désespoir est dit “mortel” [pour l’assaillant ou l’envahisseur] ». (XI-10-225)

 

v)  Se croire invulnérable

« Un terrain où l’on accède par un goulot, d’où l’on sort par des voies tortueuses, et permettant à une force ennemie réduite de frapper la mienne plus importante est appelé “encerclé” ». (XI-9-225) 

 

La flotte de l’OTAN jouant à L’Invincible Armada, s’entassant dans dans la nasse qu'est le Golfe Persique après avoir franchi le Détroit d’Ormuz, loin d’être une démonstration de force, est une démonstration d’imbécillité.

 

vi)  Ne pas anticiper l’évolution d’un contexte

« De même que l’eau n’a pas de forme stable, il n’existe pas dans la guerre de conditions permanentes ».  (VI-29-177)

 

Un contexte peut évoluer très vite. Une guerre dite “régionale” devenir une guerre “mondiale”.

 

Exemple. Lors de la Guerre de Corée (1950-1953), les occidentaux, munis d’un mandat de l’ONU (la Russie boycottant le Conseil de Sécurité du fait de leur refus d’y admettre la Chine Continentale – seule l’ile de Taïwan était considérée comme étant la Chine), pensaient occuper la Corée du nord jusqu’à la frontière chinoise. Et même, au-delà...

Mandat de l’ONU ou pas, menacés de la bombe atomique par le général Mc Arthur, les Chinois qui n’avaient aucun moyen (ni aviation, ni matériel lourd, ni bombe atomique) au sortir de la guerre contre le Japon et la lutte contre les occidentaux, sous forme d’une guerre civile, derrière Tchang Kaï-chek (réfugié à Taïwan après sa défaite), ont envoyé au combat 250000 hommes pour faire entendre raison à l’Occident…

 

 

Ainsi, vous voulez une guerre ?... Y tenant, absolument !

 

Vous croyant dans un restaurant, confortablement installés, serviette nouée autour du cou, cigare dans vos pochettes en soie assorties à la couleur de vos chaussettes… Vous avez même choisi dans le menu :

« Régionale » !...

 

« Régionale », dites-vous ?... Pourquoi pas ?... Ça fleure bon le terroir…

 

Comme vous l’annoncerait Sun Tzu :

« Vous allez être servis !... »

 

 

 

 

 

 

(1)  "Topless Kate pics leave Irish Daily Star editor job hunting", RT, 18 septembre 2012, http://rt.com/art-and-culture/news/editor-kate-topless-photos-395/
(2)  Voir les interorgaions alarmantes de quelques éminents chercheurs : http://video2.ted.com/talk/podcast/2011G/None/PavanSukhdev_2011G-480p-fr.mp4, ou encore : http://www.ted.com/talks/lang/en/johan_rockstrom_let_the_environment_guide_our_development.html
(3)  “LOI no 92-1336 du 16 décembre 1992 relative à l'entrée en vigueur du nouveau code pénal et à la modification de certaines dispositions de droit pénal et de procédure pénale rendue nécessaire par cette entrée en vigueur”,

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000177662&categorieLien=id
(4)  "Véronique Genest se déclare « islamophobe » ", Voici, 18 septembre 2012, http://www.voici.fr/news-people/actu-people/veronique-genest-se-declare-islamophobe-465850
(5)  Le sujet a maintes fois été abordé dans ce blog. Voir, en particulier :

=>  L’islamophobie : le Cancer de l’Europe (11/02/2007)
=>  L’infanticide, “preuve extrême de la violence du judéo-christianisme” ? (05/09/2010)
=>  Charlie Hebdo : Pétard Mouillé (10/11/2011)
(6)  Rodney Shakespeare est un économiste-chercheur-enseignant en « Binary Economics », immense domaine d’études sur une refonte du système économique actuel. A l’état embryonnaire en France, du fait du barrage médiatique et académique sur ce type de réflexion…

Admirable humaniste, il est un ardent défenseur de “La Dignité Humaine”. A ce titre, parmi toutes ses activités et responsabilités :
=> cofondateur du Global Justice Movement (www.globaljusticemovement.net)
=> membre du Christian Council for Monetary Justice (http://www.ccmj.org/members/)
=> président du Comité contre l’usage de la torture au Bahreïn (Chair of the Committee Against Torture in Bahrain)
(7)  Rodney Shakespeare, "Zionists, US launch all-out war on Islam", Press TV, 18 septembre 2012, http://www.presstv.ir/detail/2012/09/17/262075/uszionists-escalate-onslaught-on-islam/

(8)  “The world’s policeman must not retreat from the world’s most dangerous region; indeed America should do more”, The Economist, 15 septembre 2012, http://www.economist.com/node/21562914

(9)  Spengler (David Paul Goldman), “All-out Middle East war as good as it gets”, Asia Times, 18 septembre 2012, http://www.atimes.com/atimes/Front_Page/NI18Aa01.html

(10) “US will strike in early 2013 – Former American ambassador to Israel”, RT, 17 septembre 2012, http://rt.com/usa/news/us-iran-2013-israel-361/

(11)  Sun Tzu, “L’Art de la Guerre”, préface et introduction par Samuel Griffith, éditions Flammarion, Collection Champs-essais, 2008. 

(12)  Comme pour Homère, des historiens discutent encore pour savoir si le personnage a existé, si le Traité et ses 13 chapitres représentent une compilation de plusieurs auteurs, etc. Je m’en tiens au plus simple, laissant à Samuel Griffith le soin de présenter les différentes hypothèses, Op. Cit.

(13)  Samuel Griffith, Op. Cit., p. 13.

(14)  Les citations renvoient à l’ouvrage de Samuel Griffith (Op. Cit.) : le chiffre romain au chapitre, le chiffre suivant au paragraphe, le dernier à la page.

(15)  “US lost eight jets in worst air loss in one day since Vietnam war”, RT, 17 septembre 2012, http://rt.com/usa/news/us-jets-attack-taliban-343/

 

 

 

 Illustrations de Carlos Latuff. Les caricatures du talentueux Brésilien, publiées dans de nombreux pays, sont visibles sur son site : http://latuffcartoons.wordpress.com/

 

 

 

 

 

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 00:05

 

 

« C’est le feu qui terrifie nos pitoyables ennemis. Car nous ne sommes pas simplement vivants, mais terriblement précis dans nos chants et notre dédain. »

Amina Baraka (1)

 

 

 

rachelcorrie2-3Rachel…


Nous le savions.

 

Le 28 août 2012, nous attendions le jugement. Après des mois de procédures, de reports incessants, de manœuvres dilatoires…

 

Soit, ils allaient le reporter à nouveau. Soit, ils allaient acquitter ton assassin… Celui, dont ils n’ont jamais voulu donner le nom, ni montrer le visage. Surtout pas à tes parents, ta famille, tes amis. Pour des raisons de sécurité, disaient-ils.

 

Tes assassins, plutôt. Car ce meurtrier, sous l’uniforme de la soldatesque saccageant et terrorisant la Palestine depuis des décennies, n’est que l’infime rouage d’une sanguinaire machine de guerre. Il avait des complices : supérieurs, donneurs d’ordre, commanditaires.

 

Nombreux avons-nous tenté, à plusieurs reprises, de sensibiliser l’opinion publique (2). Sans surprise, notre nomenklatura, médias, politiciens et “leaders d’opinion” jouant des coudes, si bavards d’ordinaire, si cabotins de déclarations “twitteuses”, ont parfaitement observé l’omerta. En France, tout particulièrement.

 

Ce conducteur du bulldozer qui lentement se dirigeait vers toi… Moi qui, à bord d’un voilier, appréhende toute déferlante plus haute de quelques mètres que les autres, j’admire ton courage d’affronter un monstre d’acier de cette taille.

 

Face à lui, tu n’avais que ton seul gilet fluo orange et ton porte-voix. Ta foi, aussi, immense, dans un monde de Paix et de respect de la Dignité Humaine. Lui demandant de ne pas raser la maison du médecin Palestinien qu’il était chargé de démolir. Dans cet immense camp de concentration qu’est, à présent, la Bande de Gaza, avec la complicité de l’ONU.

 

Car, en Palestine, les forces d’occupation ont pour pratique de raser les maisons de ceux qu’ils considèrent comme « opposants » à leur politique de colonisation. Rien qu’entre 2000 et 2004, période où tu y militais pour la Paix, l’association humanitaire israélienne « B’Tselem » reconnaît qu’à Rafah, la ville de ton exécution, au moins 1700 habitations ont été rasées laissant environ 20000 personnes sans abri… (3)

 

Ce conducteur du bulldozer, subitement, devant des dizaines de témoins, accélérant avec la toute puissance de son moteur. Te recouvrant de terre, t’écrasant. Passant et repassant sur ton corps. Dans la satisfaction du travail bien fait, ou de la mission accomplie…

 

C’était le 16 mars 2003. Tu avais 23 ans.

 

Une cinéaste Canadienne originaire du Maroc, Najat Jellab, avec talent, sensibilité, sobriété, a réalisé un documentaire émouvant sur toi. Les images inédites de ton arrivée à l’hôpital, y sont bouleversantes. Le corps brisé, tu étais mourante. On y entend le récit du crime par un témoin, sur les lieux mêmes. Comme si nous y étions, à tes côtés.

 

Surtout, on y fait connaissance de tes parents. Dans votre maison d’Olympia, capitale de l’Etat de Washington sur la côte pacifique, jouxtant la frontière du Canada. De ta mère, poignante de dignité dans la souffrance. Evoquant, avec tant de tendresse, ton enfance, ton adolescence, ton engagement. Ta détermination, pour aller défendre la Paix et la Dignité Humaine, à des milliers de kilomètres de ton lieu de vie habituel.

 

Et, tous les témoignages, d’amitiés, d’affection, de reconnaissance, venus de Palestine. (4)

 

 

 

  

 

Justice complice

 

Finalement, ils n’ont pas hésité. Ils ont osé. Assurés de leur impunité, du soutien indéfectible de tous les gouvernements occidentaux. 

 

Ces soudards t’ont suppliciée de sang-froid, une première fois. Leur “justice” habile en cyniques simulacres, comme tout instrument d’une force d’occupation couvrant ses crimes quotidiens, t’a exécutée une deuxième fois : c’est “un accident”, ont-ils jugé. Disculpant ton assassin. (5) 

 

Mais, dans la sauvage stupidité de l’acte et de son “verdict”, la soldatesque a rasé le semblant de vernis démocratique dont elle voulait se parer. La caricature de Nick Hayes dans The Guardian en révèle, avec force, l’impact : (6)

 

Nick-Hayes-29.08.2012-TG.jpg

En fait, ces fous de guerres et de violences n’ont pas compris que leur déni de “justice” était te faire revivre !... Tu es devenue un “Symbole” qui, par sa stature, sa dimension, les domine, les écrase tous : hypocrites, lâches, tortionnaires et massacreurs.

 

Un de ceux qui incarnent l’Histoire. Qui n’a que faire des simulacres de “justice”, sur fond de terreur et de propagande. Arguties, mensonges, le souffle du Temps les emportent. Seuls, les faits subsistent.

 

Symbole, tu es et resteras, de tous ces militants de la Paix et la Dignité Humaine, issus d’une multitude de pays y compris d’Occident, solidaires du Peuple Palestinien.

 

Démontrant ainsi que les Peuples, contrairement aux castes dominatrices usurpant le pouvoir, avec leurs seconds couteaux, milices et médias, souhaitent un monde se développant dans la concorde et la solidarité. Beaucoup ont été assassinés, même après ton propre meurtre. Les membres de l’association à laquelle tu appartenais, International Solidarity Movement [ISM], étant spécialement ciblés.

 

Cinq ans après ton assassinat, un des plus héroïques d’entre eux, l’Italien Vittorio Arrigoni, a vécu tous les massacres de Gaza. Aidant à transporter morts et blessés sous les bombes au phosphore et balles à l’uranium, informant le monde entier via son blog des atrocités commises par le régime d’occupation militaire. Par son livre, aussi, qui ne sera évidemment jamais traduit, ni diffusé en France : Restiamo Umani (“Restons Humains”, ou “Comportons-nous en Etres Humains”…).

 

Intolérable aux forces de répression, il a été enlevé et assassiné en avril 2011, 8 ans après t’avoir “supprimée”. Utilisant cette fois des “collabos”, travestis en “salafistes” par leur propagande, pour noyer le poisson. Le chef du commando d’assassins-mercenaires, qui a réussi à fuir le blocus de Gaza, réputé « infranchissable », était Jordanien… (7)

 

Tout occupant, malheureusement, génère sa fange, ses “collabos”. En France, sous l’occupation des forces armées allemandes, de véritables bandes organisées y prospéraient. Les plus sinistrement célèbres étant celles d’Henri Lafont ou de Rudy de Mérode. Sous-traitant une partie des enlèvements, tortures, assassinats, du régime allemand.

 

Les barbares en ont dansé de joie comme cet "historien", Geoffrey Alderman, écrivant dans “The Jewish Chronicle” :

« Peu d’évènements – même pas l’exécution d’Oussama Ben Laden – m’ont procuré autant de plaisir ces dernières semaines que l’annonce de la mort du soi-disant “militant pacifiste” Italien Vittorio Arrigoni »… (8)

 

Impitoyablement, le régime d’occupation s’efforce d’interdire l’accès de la Palestine à ces militants pacifistes, témoins de leurs férocités quotidiennes. A l’exemple de l’assaut sanglant contre la Flottille de La Liberté, apportant médicaments et vivres à la population de Gaza. Imposant implacablement la devise :

« Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ».

 

Symbole, tu es et resteras, de ces pays broyés sous les bombes, comme toi tu le fus sous les chenilles du bulldozer.

 

Le mois même de ton écrasement, on assistait sur nos écrans TV dans la jubilation médiatique, à ce qui restera un des plus grands crimes contre l’Humanité de tous les temps : l’invasion, l’anéantissement d’un pays entier. La destruction totale de l’Irak. Dans le mensonge, connu de chacun. Déchiqueté, tout comme la Somalie, le Soudan, l’Afghanistan, le Pakistan, la Lybie. Et, aujourd’hui : la Syrie.  

 

Symbole, tu es et resteras, de la Palestine.

 

Nation, lacérée, pulvérisée, niée, depuis plus de 60 ans. Dont on arrache les oliviers, fauche le bétail, rase les maisons, extermine les meilleurs cadres. Jusqu’à assassiner ses artistes et poètes, comme Mahmoud Darwich le rappelait. Et, en pleurait.

 

Palestine où, dans une totale impunité s’agissant de territoires officiellement “occupés” et en violation flagrante de toutes les résolutions de l’ONU, ce sont non pas seulement des maisons mais, encore plus fort, des villages entiers qui vont passer sous les chenilles des bulldozers.

 

En juillet dernier, on apprenait ainsi que 8 villages (Majaz, Tabban, Sfaye, Fahit, Halawa, Al Marqaz, Jinba and Kharuba) et quatre localités, au sud d’Hébron, allaient être réduits en poussière. Leurs habitants expulsés. (9) Pour les transformer en terrains de manœuvres militaires…

 

Dis-moi, Rachel… L’abjection, va-t-elle triompher ?...

 

 

Silence complice

 

Depuis ta mise à mort, destructions et massacres se poursuivent en Palestine, dans l’indifférence.

 

Exemple emblématique : en ce mercredi 29 août 2012, une femme de 42 ans est entre vie et la mort, après avoir reçu plusieurs balles dans la poitrine. Les soudards des forces d’occupation s’amusant à faire des cartons sur des habitants qui essayent de faire pousser quelques cultures de subsistance, dans ce blocus inhumain de la Bande de Gaza. (10)

 

« Gaza sera invivable d’ici 2020 si aucune action immédiate n’est entreprise », s’inquiète un récent rapport de l’ONU !… (11) Comme si c’était actuellement un centre de villégiature. Un blocus qui dure depuis 2007, enfermant 1,5 million de personnes dans le plus grand camp de concentration que l’histoire de l’Humanité ait connu. Coupé de tout, depuis 5 ans. Sauf quelques tunnels au sort aléatoire, quand on ne les fait pas sauter à l’explosif, avec l’Egypte.

 

« Actions immédiates pour prendre en charge les aspects fondamentaux de la vie : eau, assainissement, électricité, éducation, santé et autres aspects… », prévient le "coordinateur humanitaire" de l’ONU, Maxwell Gaylord. La population incarcérée étant réduite à boire de l’eau dont le niveau de contamination est 10 fois supérieur à la norme admise par l’OMS… (12)

 

Pendant ce temps, moralisateur, donnant leçons d’humanité et de responsabilité, notre président "fustige" des Etats qui ne sont pas d’accord pour susciter, entretenir, la guerre civile, envahir et détruire la Syrie (13)… Accompagné par la mélopée de la chorale bêlante, incommensurable, inépuisable, des Belles Ames (14)

 

Les Pussy Riot : Aghhh !... Oui !... La Palestine : c’est où ce truc ?...

 

mohammed-salem-RT

 

En te tuant, Rachel, les forces d’occupation ont démontré que ce qui se passe en Palestine, ce sont des crimes contre l’Humanité au quotidien. Bien sûr, en Occident, tout le monde se tait. Personne ne doit savoir ce qui s’y vit. Encore moins, ébaucher, proposer une remise en cause. La conspiration du silence.

 

Ils on voulu éteindre ta voix. Supprimer ton exemple. Mais, les Palestiniens savent que les Peuples, y compris le Peuple Américain, vomissent ces politiques de guerre et de terreur qu’on leur inflige.

 

Nous vivons dans un coup d’Etat permanent où ceux que nous élisons, confisquent la "politique étrangère" qualifiée de "domaine réservé". Soutenant les pires dictatures, régimes d’apartheid, racisme d'Etat. Dans la haine de l’Autre, justifiant les occupations militaires et régimes policiers, instruments de la spoliation coloniale.

 

En France, sous couvert d’une alternance bidon, nous subissons un totalitarisme. A commencer par celui de l’information. La même nomenklatura détenant tous les médias, y compris publics. Les utilisant en matraquage de désinformation et de propagande. Appliquant l’intimidation. S’efforçant d’étouffer toute expression citoyenne "déviante", dès qu’il s’agit de politique étrangère.

 

Exemple, parmi tant d’autres : un citoyen qui avait exercé sa liberté de penser et d’expression, en publiant dans un journal son opinion sur ce qui se passait en Palestine, a été brutalement sanctionné. Invoquant le “manque de devoir de réserve”, du fait qu’il était fonctionnaire. Saluons ce sous-préfet, admirable de courage, Bruno Guigue

 

« Nous refusons le bâillon à la libre expression… », beuglent les abrutis, s’érigeant dans une posture matamore en défenseurs d’un ramassis de viragos… (15) Là, soudainement, ils se taisent. Muets.

 

Car nous vivons, sous la botte d’une “police de la pensée”. Sorte de Nouvelle Inquisition. Avec ses Torquemada.

 

Les prétoires, d’où ces fanatiques lancent leurs anathèmes, prescrivent leurs bûchers, ont évidemment connu une évolution technologique depuis le Moyen-Age. A présent les instruments, du terrorisme intellectuel qu’ils exercent, sont devenus “médiatiques” : avec leurs presses, sociétés d’édition, radios, et chaînes TV.

 

Accusant de « blasphème » ceux qui osent se poser des questions, exercer leur liberté de penser, pire : leur esprit critique. Ceux qui agissent ainsi se verront, diffamés, calomniés, accusés d’être des “conspirationnistes”, ou des “confusionnistes”.

 

Ou, en plus colorés : des “bruns-rouges”, ou des “rouges-verts”, à moins que ce ne soient des “verts-bruns”… Projetant, en réalité, les couleurs du camouflage des forfaits, crimes, atrocités, qu’ils sont chargés, payés, vendus, d’occulter, transfigurer, soutenir, encourager.

 

Mais, grâce à toi, à ton courage face ce gigantesque bulldozer, ces Nouveaux Inquisiteurs et leurs crachats se voulant menaçants, nous paraissent soudain dérisoires. Des vermisseaux, se tortillant dans la lueur glauque de leur lâcheté…

 

Tes parents nous donnent, aussi, un exemple magnifique de sérénité, de ténacité. Ils continuent ton combat et nous invitent à le poursuivre. Ta maman proposant la métaphore de l’escalier :

All you ever do is take the next breath and the next step”, prendre son souffle pour franchir la marche suivante. (16)

 

Instaurer la paix et combattre l’injustice est un travail qui n’a pas de fin, comme ils le disent si bien :

There's no end to the work that can be done around this issue, and other peace and justice issues.”

 

Oui. Qu’importe ce jugement ?... La “justice” des hommes ne vaut que ce qu’ils sont.

 

Rachel…

 

Au-delà de tout ce que tu as fait pour la Palestine, nous ne serons jamais assez reconnaissants pour tout ce que tu nous as offert.

 

Dans cet océan de barbaries et d’obscurantismes où nous sommes plongés, tu es de celles et ceux, lumineux, qui nous donnent l’espoir en la Conscience Humaine et en son devenir dans la Paix.

 

L’abjection ne triomphera pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Eloge funèbre de James Baldwin. Cité dans “James Baldwin ou le devoir de violence”, de Njami Simon, éditions Seghers, 1991, p. 246.

(2) Dans ce blog, voir :

i.  Rachel Corrie : In Memoriam, 9 mars 2008, http://stanechy.over-blog.com/article-17510446.html

ii.  Rachel Corrie, Tu Nous Manques, 8 mars 2010, http://stanechy.over-blog.com/article-rachel-corrie-tu-nous-manques-46024727.html

(3)  Harriet Sherwood, Rachel Corrie ruling 'deeply troubling', says her family – American activist's family vows to appeal against Israeli court's ruling that her death was a 'regrettable accident', The Guardian, 28 août 2012, http://www.guardian.co.uk/world/2012/aug/28/rachel-corrie-ruling-deeply-troubling

(4)  Dans ce billet, avec l’amicale autorisation de Najat Jellab, j’ai repris ce documentaire dont je recommande la vision et la diffusion. Il peut être visionné sur Dailymotion : http://www.dailymotion.com/video/xsr3oh_her-name-was-rachel-corrie_news

(5)  Harriet Sherwood, “Rachel Corrie’s death was un accident, Israeli judge rules”, The Guardian, 28 août 2012, http://www.guardian.co.uk/world/2012/aug/28/rachel-corrie-verdict-accident-judge

(6)  Nick Hayes, The Guardian, 28 août 2012, http://www.guardian.co.uk/cartoons

(7)  Ramzy Baroud, “Gaza trial must offer more than verdict”, Asia Times, 29 août 2012, http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/NH29Ak01.html

(8)  Cité par Harriet Sherwood dans The Guardian, le 18 mai 2011, et Ramzy Baroud dans Asia Times, le 29 août 2012, Op. Cit. :
"Few events - not even the execution of Osama bin Laden - have caused me greater pleasure in recent weeks than news of the death of the Italian so-called 'peace activist' Vittorio Arrigoni".

(9)  “Israel orders demolition of eight Palestinian villages for IDF training sites”, 23 juillet 2012, http://www.rt.com/news/israel-demolish-palestinian-west-860/

(10)  “Gaza woman in critical condition after shooting near Israeli border”, 29 août 2012, RT, http://rt.com/news/line/2012-08-29/#id36585

(11)  “Gaza will be “unlivable” by 2020 unless immediate action taken : UN report”, RT, 28 août 2012, http://rt.com/news/gaza-israel-un-report-695/

(12)  “Gaza will be “unlivable” by 2020…”, Op. Cit.

(13)  “Syrie : le président français fustige la position de Moscou et de Pékin au CS”, 27 août 2012, RIA Novosti,  http://fr.rian.ru/world/20120827/195801574.html

(14)  Solidaires des Pussy Riot Nous refusons le bâillon à la libre expression, L’Humanité (le journal…), 28 août 2012, http://www.humanite.fr/monde/solidaires-des-pussy-riot-nous-refusons-le-baillon-la-libre-expression-502876

(15)  L’Humanité, 28 août 2012, Op. Cit.

(16)  Harriet Sherwood, “Rachel Corrie’s mother : “I know this won’t be the end”, The Guardian, 26 août 2012, http://www.guardian.co.uk/world/2012/aug/26/rachel-corrie-mother-not-end

 



Photo d’une maison détruite à Gaza, août 2012 : Mohammed Salem (http://rt.com/news/gaza-israel-un-report-695/)

 

 

 

 


 

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