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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
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contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

18 novembre 2014 2 18 /11 /novembre /2014 14:00

 

N.B. : Texte publié le 15 novembre 2014, sur le Blog : Iran : Analyses et Perspectives

 

 

 

 « D’un point de vue du secret, c’est comme si on avait fait tomber une Ferrari dans une culture technologique du char à bœuf »…
Métaphore méprisante de Richard Aboulafia, analyste au Teal Group (expertise en aéronautique et spatial),(1).

 

Emblématique de  l'arrogance indécrottable des responsables US et de leurs « experts militaires ». Face à la magistrale opération de contrôle, le 4 décembre 2011, par la Division "Guerre Electronique" des forces armées Iraniennes de leur drone le plus sophitiqué : le RQ-170 Sentinel.

 

L’appareil avait pénétré l’espace aérien Iranien, se croyant indétectable pour l’avoir effectué précédemment à plusieurs reprises, sur une profondeur de 225 km au nord-est du pays. Survolant Kāshmar, capitale de la province de Razavi Khorasan, à 926 km de Téhéran.

 

Nuance de taille : la "Ferrari" n'est pas tombée du ciel...

 

Les Iraniens s'en sont emparés !...

Ingénierie Aéronautique Iranienne : L’Exploit !

Un désastre "ravageur" pour les USA : militaire, technologique et économique. (2)

 

Peu d’exemplaires construits. Si précieux que seule la CIA en détient l’exclusivité : mise au point, programmes des missions, pilotage, exploitation des informations recueillies.

 

Son pilotage s’effectue à partir de la base de Tonopah dans le Nevada, via des relais satellites. Les RQ-170 Sentinel chargés d’espionner Iran, Pakistan et Chine, limitrophes de l’Afghanistan, sont dans leur majorité physiquement positionnés et gérés par la CIA, depuis 2008, sur la base aérienne de Shindand, avec leurs équipes de maintenance, même s’ils sont pilotés à partir des USA.

 

Tous les systèmes de navigation, de radar, de furtivité, de mesures et de contremesures électroniques, intégrés aux appareils les plus perfectionnés des forces aériennes US (notamment : bombardier Northrop B-2 Spirit et chasseur polyvalent Lockheed Martin F-35 Lightning II) et occidentales. Auxquels s’ajoutent : matériaux composites et motorisation de dernière génération. Des milliers de brevets, des milliards de dollars en recherches et développements.

 

Offerts, via cette mirifique prise de guerre, aux méticuleuses investigations des spécialistes Iraniens qui s’étaient promis d’en fabriquer le même type. Selon une discipline qu’ils maîtrisent à la perfection, depuis plus de 30 ans d’embargo imposé par les occidentaux : la "rétroingénierie" (de l'anglais reverse engineering), ou "rétroconception".…

 

Sous les ricanements "OTANesques", évidemment.

 

Défi relevé. A la stupéfaction générale de ces "experts"...

 

En cette première semaine du mois de novembre 2014. Brillamment.

 

Dans une impressionnante démonstration de décollage, voltiges et acrobaties aériennes, pour terminer dans un impeccable atterrissage du premier prototype construit à partir de la prise du RQ-170 Sentinel . (3)

 

En seulement : 3 ans.

 

Sous le zélé silence de notre IMD (Industrie Médiatique de la Désinformation)…

Dans cette guerre des drones, les Iraniens avaient déjà consacré 3 ans de patientes mises au point pour s’emparer de cet appareil qui représentait, dans leur stratégie, un "objectif technologique" primordial. Obligation : le capturer "intact".

 

D’habitude, les drones (US, britanniques, israéliens, etc.) qui essayent de pénétrer leur espace aérien sont simplement abattus par la défense antiaérienne. Notamment, les drones israéliens que les Iraniens considèrent comme de la camelote. Tel le drone, type "Hermès 450", qu’ils ont détruit le 25 août dernier près de Natanz, après avoir suivi son décollage depuis une base aérienne du Mossad installée dans l’Azerbaïdjan frontalier. (5)

 

Ne saisissant, par contrôle électronique, que ceux nécessaires à leurs recherches. Leur drone Yasir est, ainsi, dérivé des drones US de type ScanEagle (fabrication Boeing), dont ils possèdent plusieurs exemplaires. En quelque sorte, en consommateurs avisés, ils "font leur marché"...

 

Les Iraniens appréciant au plus haut point cette livraison régulière, à domicile, du summum de la technologie US, en contradiction hilarante avec les vociférations "embargoesques" et "sanctionnesques" des bellicistes du Congrès washingtonien …

 

Ce prototype va être suivi de deux autres, avant sa production en série.

 

Ce premier exemplaire est 40 % plus petit que l'original, la priorité étant d’en améliorer les performances. Les Iraniens ayant pour devise d’accroître les qualités opérationnelles des engins ou systèmes passant au crible de leur rétroingénierie. Testant, par la même occasion, leur propre système de surveillance radar.

 

Au niveau de la structure aérodynamique de cette "aile volante" tout d’abord, pour en diminuer la furtivité et optimiser le rapport poids/vitesse. Les ingénieurs Iraniens ont, entre autres, supprimé toutes les parties internes métalliques pour ne conserver que les matériaux composites et en tester la solidité. Les américains l’avaient, en effet, renforcée avec des éléments en métal…

 

Les axes de développement portant ensuite, au-delà de l’amélioration de la furtivité, sur la fiabilité du réacteur et la diminution de consommation en carburant pour allonger son rayon d’action. Augmentant, à partir de ce gain de poids, la capacité d’embarquement (appareillages de détection, photographiques, et autres).

 

La livraison des deux prototypes suivants est programmée d’ici le 20 mars prochain, date du début de la nouvelle année du calendrier Iranien. L’un correspondra à la taille réelle du RQ Sentinel. Le troisième, peut-être, aura une envergure supérieure, destiné à d’autres fonctions que le simple renseignement.

 

"Une culture technologique du char à bœuf..."

 

Cette éclatante démonstration des capacités technologiques et industrielles de l’Iran est l’occasion de rappeler un principe fondamental de toute "Stratégie", que Sun Tzu avait édicté dès le 5° siècle avant notre ère : celui de "ne jamais sous-estimer" son vis-à-vis, son adversaire. "L’Autre"…

 

Arrogance, mégalomanie, ne structurent ni une géopolitique, ni une stratégie. N'en constituant, au contraire, que les plus actifs ferments d’aveuglement et de déliquescence.

 

Ce dont, face à l’Iran, sont incapables de prendre conscience les belliqueux et primitifs traineurs de sabre "atlantistes" …

 

 

 

1.    "From a secrecy standpoint, it's like dropping a Ferrari into an ox-cart technology culture",
http://www.defensenews.com/story.php?i=8517205&c=AIR&s=TOP
2.  L’Iran et le Drone : Un désastre ravageur pour les USA, 16 décembre 2011,
http://stanechy.over-blog.com/article-l-iran-et-le-drone-un-desastre-ravageur-92864722.html
3.  https://www.youtube.com/watch?v=o9kPMROh48M&feature=youtu.be
4.  Video emerges of Iranian version of US stealth drone, RT News, 12 novembre 2014,
http://rt.com/news/204939-iranian-version-us-drone/
5.  Iran displays Israeli drone downed near nuclear facility, RT News, 26 août 2014,
http://rt.com/news/182700-iran-drone-israel-scandal/

 

 

 

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 05:00

 

N.B. : Texte publié le 9 octobre 2014, sur le Blog : Iran : Analyses et Perspectives

________________

 

 

“Une flèche en fin de course ne peut pas percer le costume de soie de Lu”
Proverbe et Principe Stratégique Chinois

 

 

 


Chut !...

 

Un évènement de portée considérable, sur le plan géopolitique, s’est produit à la mi-septembre 2014. Au point que des analystes l’assimilent à un "mouvement de plaques tectoniques" configurant les continents de notre planète, il est vrai sur des millénaires.

 

Evidemment, en Occident, notre Industrie de la Désinformation l’a consciencieusement « étouffé »… Rien de nouveau : sa "division", ou sa "branche", « Etouffement - Occultation » rivalisant de zèle estival avec sa consœur « Montage de Fictions »… (1)

 

Le 14eme sommet des chefs des Etats membres du SCO, s’est tenu les 11 et 12 septembre 2014 à Douchanbé, capitale du Tadjikistan. Précédé d’un intense travail  préparatoire réunissant notamment, le 30 août, les ministres des affaires étrangères de chacun de ces Etats.

 

Organisation "non occidentale", puisqu’on n’y trouve aucune des  traditionnelles "puissances coloniales", elle est moins connue que le BRICS. Illustration pourtant, davantage que le BRICS, du basculement inéluctable du centre de gravité de la puissance économique et stratégique de l’Humanité pour les prochains siècles.

 

Son appellation, liée à sa récente et modeste création à Shanghai en 2001, The Shanghai Cooperation Organization, sera amenée à évoluer du fait de la fulgurante ampleur qu’elle connaît actuellement dans tous les domaines, et de son élargissement prévisible. 

 

Organisation intergouvernementale à dominante "Eurasienne" au départ, elle compte, pour le moment, six pays membres : Chine, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie, Tadjikistan, et Ouzbékistan. Auxquels se sont ajoutés, en tant que "membres observateurs" : l’Afghanistan, l’Inde, l’Iran, la Mongolie et le Pakistan. (2)

 

D’importantes décisions, orientations et programmations ont été engagées à ce sommet, déterminantes pour l’avenir de cette région et le rééquilibrage "multipolaire" mondial.

 

Il fut l’occasion, aussi, d’une consécration de l’Iran. Considéré en  "grande puissance régionale", respectée, appréciée et sollicitée, par tous les chefs et délégations des Etats participant à cette manifestation. (3) Le président Rouhani, au cours de sa visite officielle au Tadjikistan, célébrant même l’inauguration d’un barrage et d’une centrale hydroélectriques construits par les ingénieurs et les entreprises Iraniens.

 

Mais, chut !...

 

Ne froissons pas la susceptibilité de nos vaillants Décrypteurs de l’Info. Ils ne cessent de croire et de proclamer l’isolement de l’Iran, mis au ban de "La Communauté Internationale" … (4)

 

Que leurs neurones reposent en paix !...

Sommet du SCO à Douchanbé : Consécration de l’Iran

Stabilisateur et structurant

 

Par son rôle stabilisateur et structurant dans la région la plus explosive du monde, depuis la fin de la guerre du Vietnam, l’Iran est hautement apprécié par tous les pays soucieux de paix et de développement, dans le respect mutuel d’un partenariat aux intérêts équitablement partagés.

 

Tous, impressionnés par la remarquable résilience de ce pays de 80 millions d'habitants (3 fois la France en superficie) inébranlable quant à la défense de sa souveraineté nationale, tout en effectuant des progrès constants dans les domaines économiques, sociaux, technologiques et militaires.

 

L'Iran, à l'exemple de la détermination de Charles de Gaulle du temps où la France se voulait "Etat indépendant et souverain", édifiant en trois décennies une industrie de l'armement lui assurant une totale autonomie et une redoutable "défense nationale" : un des premiers "missiliers" dans le monde, constructeur de radars à haute performance, de ses propres frégates, drones et avions, sous-marins et hélicoptères, satellites et lanceurs, etc.

 

D’où le chaleureux accueil, reçu par le président Iranien, des principaux chefs d’Etats, membres ou observateurs du SCO, tout particulièrement de la Chine, de l’Inde et de la Russie.

 

Car le SCO, regroupant les plus grands pays de la planète par la superficie ou la population (Chine, Inde et Russie), s’est donné pour priorité, devant la complète décrépitude de l’ONU, de recentrer les relations internationales sur le dialogue et la négociation, fondements de la Paix.

 

Pendant et à l’issue du sommet, on se doit de retenir dans les déclarations officielles l’affirmation claire, déterminée, du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de toutes les nations.

 

Citant tout spécialement, du fait des évènements en cours, celles de la Syrie et de l’Irak. En conséquence : la condamnation de tout "l’arsenal" devenu aujourd’hui le seul mode de communication de l’Occident à l’égard des autres nations : menaces, sanctions, provocations militaires, et manœuvres de déstabilisation par services spéciaux ou mercenaires interposés.

 

Tous les pays du SCO ont soutenu, ainsi, le droit souverain de l’Iran, dans le respect du Traité de Non Prolifération dont il est signataire, d'exploiter l’énergie nucléaire. Exprimant leur solidarité avec la Russie quant à ses droits inaliénables en Crimée, et son comportement pacifique dans la « crise ukrainienne » fabriquée de toutes pièces par l’Occident. (5)

 

Récusant, de ce fait, toutes les interventions de puissances extérieures à la région, souvent anciennes puissances coloniales des pays subissant les opérations de chaos artificiellement créé et entretenu chez eux. Avec leurs habillages de propagande, ou dégâts collatéraux : terrorisme, extrémisme, séparatisme et trafic de drogue.

 

Une mention spéciale pour le "trafic de drogue" avec sa principale source qu'est la culture de l'opium qui a plus que décuplé en Afghanistan depuis l’invasion des troupes de l’OTAN. Transformant ce pays en plaque tournante du trafic d’opium et d'héroïne à destination de l’Europe, mais surtout des pays d’Asie, centrale ou périphérique.

 

Parmi les premiers visés, pour les miner de l'intérieur comme au temps des "Guerres de l'Opium" du XIX° siècle : Iran, Russie et Chine.

 

Il s’agit de milliards de dollars en jeu blanchis dans les banques des Emirats du Golfe (paysans et petits chefs Afghans n'en recevant que les miettes), nourrissant ce que les chercheurs en organisations socio-politiques qualifient l’Etat Profond (Deep State) dans les pays occidentaux. Ce "pouvoir invisible", élections et parlements n’étant qu’un simulacre, qui détient la véritable « décision » économique, diplomatique et militaire. (6)

 

Ces milliards alimentant les fonds secrets (hors "budgets officiels") des services spéciaux pour déstabiliser les Etats réticents ou imperméables aux diktats de l’Occident. Enrichissant, aussi, sur le plan personnel et dans l'impunité, une grande partie de la hiérarchie militaire et politique des « élites » occidentales ayant la haute main sur l’appareil sécuritaire et financier des Etats : services spéciaux, de propagande ou de sécurité, diplomatie et intervenions militaires secrètes…

 

On comprend d’autant mieux l’hostilité viscérale, irrationnelle en apparence, de cette oligarchie à l’encontre de l’Iran quand on sait qu’il représente le pays où les saisies de drogues et la neutralisation des trafiquants sont les plus performantes actuellement sur la planète.

 

"L’Etat Profond", comme toute mafia et pas plus qu’Al Capone dans le temps, n’apprécie pas qu’on "perturbe" son plantureux et discret trafic…

Sommet du SCO à Douchanbé : Consécration de l’Iran

Défilé des troupes d'élite de l'Armée Iranienne (septembre 2014)

 

Développement et Coopération

 

La sécurité dans la région d’Asie Centrale ne peut s’envisager sans y associer étroitement l’Iran. Dans un partenariat actif et confiant. Au-delà du simple aspect sécuritaire ou militaire, trafics mafieux, chaos architecturés par le mercenariat occidental, entravent le développement économique de tous les Etats de la région, ainsi que l’ont fait ressortir les présidents de la Russie et de la Chine. (7)

 

Ce volet "solidarité dans la sécurité" est particulièrement travaillé par les pays membres avec le développement croissant des manœuvres conjointes (les récentes, conduites en Mongolie, ont été spectaculaires en termes de moyens employés et de distances parcourues), avec la mise en commun des outils de surveillance et de renseignement.

 

Mais, c’est surtout sur le plan de la croissance économique, avec la multiplication des investissements créateurs d’emplois, que le SCO s’est focalisé. De multiples accords ont été conclus entre ses membres, sur des projets de développement du commerce, de l’agriculture, des énergies renouvelables, des hautes technologies, des infrastructures relevant des transports (routes et voies ferrées) et des ressources en eau. S’ajoutant à des plans de coopération et d’intégration dans la recherche, l’éducation, la santé, la culture, la lutte contre pauvreté et précarité.

 

Chine et Russie montrant l’exemple dans l’exploitation des ressources de la Sibérie, et sa mise en valeur, avec d’énormes contrats d’infrastructures et d’échanges. Notamment la construction de l’East Route Pipeline. (8)  Le tout, formaté dans un plan stratégique de développement du SCO jusqu’en 2025 que la Russie, dans le cadre de sa présidence tournante prenant effet dès la fin du sommet, s’engage à activer avec le maximum de moyens. (9)

 

Parmi les chantiers pour l’année prochaine figure en tête de liste un acte de portée historique pour cette organisation : l’accueil en tant que "membres permanents", quittant ainsi leur statut "d’observateurs", de l’Inde et du Pakistan. (10)

 

Magistrale inflexion du cours de l’Histoire sur, entre autres, deux points fondamentaux :

 

i)  Inde et Pakistan sont deux puissance nucléaires, non encore signataires du Traité de Non Prolifération, hostiles entre elles depuis leur indépendance. Accordée par le colonisateur britannique, prenant soin de laisser entre les deux pays une "pomme de discorde" : le Cachemire (un des immenses "châteaux d’eau" de la région…). Source permanente de conflits frontaliers allant jusqu’à des guerres.

 

A partir du moment où l’Inde et le Pakistan décident de devenir "partenaires", cet engagement va les obliger à éradiquer la tension militaire entre les deux nations, négocier un accord définitif sur leurs litiges frontaliers, et changer leurs priorités : "le voisin" ne constituant plus une menace, mais l’opportunité de créer et d’intensifier les projets de développement communs. (11)

 

Evidemment, via leur "relais-collabos" dans chacun des pays, les occidentaux vont tout faire pour s’opposer à la disparition collatérale, pour eux, de gigantesques marchés de ventes d’armes et d’incessantes occasions d’interventions, économiques, diplomatiques ou militaires. Les opérations de sabotage ont déjà commencé : cette semaine "des tirs non identifiables", de part et d’autre des frontières, au Cachemire, ont provoqué la mort de 12 personnes…

 

ii)   Inde et Chine vont se retrouver, de leur côté, partenaires au sein d’une organisation où la coopération sécuritaire et militaire est éminente. Conséquences aux profondes ramifications : l’Inde ne participera pas au projet occidental d’encerclement de la Chine… L’équilibre des forces en présence et les délires guerriers d’un Occident mégalomaniaque sont fracassés…

 

Définitivement.

 

Evidence, de l’historien-poète : " Le Soleil de la Puissance se couche en Occident et se lève en Orient " …

 

L’intégration de l’Iran dans le SCO, en tant que "membre" et non plus "observateur", est prévu pour le tour suivant. Entretemps, il renforce son rayonnement, son influence économique et diplomatique dans la région et au-delà. Comme en témoigne sa participation au 4eme sommet des chefs d’Etats du Littoral de la Caspienne, à Astrakhan en Russie, le 29 septembre dernier. Regroupant les présidents d’Azerbaïdjan, d’Iran, du Kazakhstan, de Russie et du Turkménistan.

 

La Mer Caspienne ne représente pas seulement les 90% du caviar dans le monde, du fait de la présence de l’esturgeon dans ses eaux. Les Etats riverains prennent conscience qu’il s’agit d’un fabuleux réservoir d’hydrocarbures sous-marins et un carrefour d'échanges, d’oléoducs et gazoducs, vitaux pour les décennies à venir. Nécessitant la paix et le partage.  D’où la concrétisation, sous la dynamique présidence de la Russie, de nombreux accords de coopération et d’investissements. (12)

 

L’Iran est ainsi reconnu comme un vecteur de paix et de développement. Essentiel.  Pour le Moyen-Orient, certes. Mais, tout autant pour l’Asie Centrale. Et, le reste du monde, en route vers sa" multipolarité"…

 

N’en déplaise au bellicisme occidental et ses "cuistots cocaïnés" de la Désinformation.

Sommet du SCO à Douchanbé : Consécration de l’Iran

La présidence Russe du SCO face aux menaces occidentales

 

 

 

1.  Cf. : Paul Moreira, Les Nouvelles Censures – Dans les Coulisses de la Manipulation de l’Information, Editions Robert Laffont, 2007.
2.  Alexander Yakovenko (ambassadeur de Russie à Londres), The Shanghai Cooperation Organization: Allies of a New Type, RT News, 12 septembre 2014,
http://rt.com/op-edge/187360-sco-economic-humanitarian-cooperation/

3.  President Rouhani : All SCO Members Interested in Improvement of Ties with Iran, (Président Rouhani : Tous les membres du SCO désireux de renforcer leurs liens avec l’Iran), Fars News, 13 septembre 2014,
http://english.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13930622000261
4.  Cf. : Christian Salmon, Storytelling – La Machine à Fabriquer des Histoires et Formater des Esprits, Editions La Découverte, 2008.
5.  SC0 Leaders support Putin’s Peace Plan for Ukraine, RT News, 12 septembre 2014,
http://rt.com/politics/187332-dushanbe-summit-putin-peace/
6.  Cf. : Alain Badiou, La République de Platon, Editions Fayard, 2012, p. 454 :
« La plupart des décisions importantes, celles qui concerne la police, la guerre, les alliances, les grands groupes financiers ou industriels, sont des décisions secrètes, prises dans des réunions que la Constitution ne prévoit pas et dont le public n’a pas connaissance.
On amuse par ailleurs la galerie avec de vifs "débats" sur des points secondaires, comme le mariage des prêtres homosexuels ou la protection des baleines bleus.
 »
7.  Shannon Tiezzi, Xi Jinping, Vladimir Putin Meet Ahead of SCO Summit, 12 septembre 2014,
http://thediplomat.com/2014/09/xi-jinping-vladimir-putin-meet-ahead-of-sco-summit/
8.  Shannon Tiezzi, The New Improved Shanghai Cooperation Organization, 13 septembre 2014,
http://thediplomat.com/2014/09/the-new-improved-shanghai-cooperation-organization/
9.   SCO Development Strategy up to 2025 to be aimed at raising organization’s effectiveness, Itar Tass, 15 septembre 2014,
http://en.itar-tass.com/world/749571

10.  SCO may take decision on India, Pakistan membership in 2015, Itar Tass, 10 septembre 2014,
http://en.itar-tass.com/world/748906
11.  Ce qu’au Maghreb, Maroc, Algérie et Tunisie, par exemple, devront un jour s’engager à programmer. Au lieu de s’ingénier, actuellemnt, à faire en sorte que leurs échanges commerciaux, entre chacun d'eux, n’atteignent pas les 2%...
12.  Marina Kortunova, Heads of state from Caspian littoral states meet in Astrakhan (Sommet des Chefs d’Etats de la Caspienne à Astrakhan), Press TV, Moscow, 30 septembre 2014,
http://www.presstv.ir/detail/2014/09/30/380513/heads-of-state-from-caspian-littoral-states-meet-in-astrakhan/

 

Caricature de Luo Jie du China Daily

 

 

 

 

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 12:00

 

 

«  Un plein baril d’oreilles…
Les oreilles indigènes valurent longtemps dix francs la paire et leurs femmes demeurèrent, comme eux d’ailleurs, un gibier parfait
Tout ce qui vivait fut voué à la mort… On ne fit aucune distinction d’âge, ni de sexe…
En revenant de cette funeste expédition plusieurs de nos cavaliers portaient des têtes au bout de leurs lances… ».

Général Pellissier de Reynaud  (1)
(Récit de l’invasion de l’Algérie par les troupes françaises sous son commandement)

 

 

 

 

Le « Retour d’Iznogoud »

 

Parmi les aérosols anesthésiants, ou "paranoïsants", produits à grande échelle ces dernières semaines par notre" Industrie de la Désinformation", l’un d’eux ne manque pas d’humour dans son approche marketing :
« Calife » !
 

Macabre, tragique, certes, sur fond de massacres et de chaos, mais cette référence au personnage de la bande dessinée de Goscinny ne manque pas de culot, ou d’ironique coïncidence, de la part de ses concepteurs. Iznogoud, incarnation de l'ambitieux sans scrupule, aussi ignare que féroce, se voulant "calife à la place du calife"…  Métaphore hilarante sur le pouvoir et les coups tordus, pour s'en emparer ou s'y maintenir.

 

Tel Aladin et sa lampe magique, notre Propagande fit donc surgir du désert irako-syrien un : « Calife ». Véritable phénomène de "génération spontanée". Armés, lui et ses "fidèles", jusqu’aux oreilles. Au point de "battre" l’armée irakienne, équipée et entraînée à coups de milliards dollars annuels par les USA, en quelques heures, et d’arriver tranquillement aux portes de Bagdad.

 

On sait, à présent, que les militaires irakiens avaient pour instructions de « laisser passer »… Ils n’ont ainsi pas vu arriver les colonnes de véhicules sortant du désert Jordanien, où elles s’organisaient, se préparaient, depuis des semaines. Pas plus que les satellites d’observation américains, capables de repérer une balle de golf à 500 km d'altitude, et d’en lire la marque dit-on.

 

Invasion sur fond de sieste générale…

 

Le « Calife nouveau », lui, appliquait sa "feuille de route," comme disent les stratèges washingtoniens.

 

Parfait inconnu, émanant du néant, mais fédérant suffisamment d’adeptes et de prosélytes dans les dunes jordaniennes pour envahir avec un équipement ultramoderne des provinces de la Syrie et de l’Irak pour, en un claquement de doigt, y créer un Etat :  « Islamique » !...

 

Evidemment, on ne connaît de cet "Etat" (désigné ISIS par les anglo-saxons) ni les ministères (industrie, agriculture, éducation, santé, etc.), pas plus que leurs titulaires et fonctionnaires. Encore moins, le recensement de ses "citoyens"… Même pas sa capitale.

 

Ce qui n’empêche en rien, tous nos médias, nos zélés "décrypteurs de l’info", de reprendre, réciter, ânonner, en boucle, cette fiction mise sur fiches quotidiennes.

 

Car, dans tous les pays, personne ne l’ignore, tous les observateurs en conviennent, il ne s’agit que d’un "scénario  hollywoodien". Pepe Escobar, un des rares journalistes d’investigation de stature internationale, ironise sur les « Trucs Débiles » d’Obama et de sa bande, avec leur mise en scène de "film à suspense" (Hollywood thrills on show…). (2) Sauf que, là encore, tueries et ravages ne sont pas virtuels.

 

Classique montage des services spéciaux occidentaux, encadrant, finançant, équipant des « seigneurs de guerre », avec leurs armées de mercenaires, chargés de semer la mort, la dévastation et le désespoir… (3)

 

Comme ces potentats, ou généraux, corrompus et serviles, que  l’Histoire recense par centaines au cours des siècles. Les plus récents et connus, en Chine notamment. Avant sa réunification et remise en ordre sous l’impulsion de Mao.

 

Par leur intermédiaire, l’Occident y a entretenu pendant un siècle (1840 - 1949) une guerre civile atroce, soigneusement occultée dans  nos livres d’histoire, pour incruster son occupation et son pillage du pays. Quitte à les trahir à la première occasion. Les opposant les uns aux autres, les éliminant, suivant les circonstances et les intérêts du moment.

 

Le dernier de ces cruels et voraces "auxiliaires" fut Tchang Kaï-chek qui dut se réfugier, en 1949,  sur l’île de Taïwan. Furieuses d’avoir été éjectées du pays  avec leurs polichinelles, en représailles, les puissances coloniales proclamèrent l’indépendance de Taïwan sous le nom de République de Chine.

 

Imposant cette île d'à peine 25 millions d’habitants en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, en lieu et place de la Chine Continentale, dite "République Populaire de Chine" (ayant le tort de s’affirmer "communiste"…) avec Pékin pour capitale, jusqu’au 23 novembre 1971 !... Notons qu’à ce jour, avec le soutien plus ou moins discret des occidentaux, Taïwan, s’autoproclamant seule "république légitime", revendique toujours la Chine Continentale…

 

Au Moyen-Orient, nous assistons très exactement au même système de prédation, dans le chaos. Ce « Calife » et ses sponsors,  "roitelets-émirs" du Golfe, n’étant que l’équivalent de ces  "collabos" chinois manipulés par l’Occident.

 

Comme eux, ils seront balayés par le vent de l’Histoire…

Calife ?...  Moi : Archevêque !

Diviser pour régner ? Non : dépecer pour piller !

 

Comme un temps il le réussit en Chine, l’Occident ne peut régenter l’immense Moyen-Orient et Grand Maghreb, pour en spolier les ressources, qu’en formatant une mosaïque d’Etats aux éléments hostiles entre eux, dans le chaos, la guerre civile ou les conflits frontaliers. (4)  Avec, évidemment, des destructions sauvages à intervalles réguliers, sous un prétexte forgé pour manipuler l'opinion publique du moment, afin d'en retarder le développement économique, social, technologique et culturel.

Telle est sa politique depuis la chute de l’Empire Ottoman, conséquence de son alliance avec l’Allemagne lors de la première guerre mondiale.

 

L’actuel scénario du montage d’une "coalition" présenté comme une réponse, ou une salutaire réaction, face à l’émergence imprévue d’une entité vouée au terrorisme dans la région, un cas de force majeure contraignant "la civilisation" à affronter "la barbarie" dans une vertueuse "légitime défense", n’est donc qu’une hypocrisie.(5)  Habituelle aux aventures et spoliations coloniales : identiques "logique prédatrice" et engrenages de la violence, seuls argumentaire ou rhétorique de la justification évoluant avec le temps.

Spécifiques à la région, nous retrouvons au fil des décennies les composantes immuables de cette stratégie :

 

 i)  Une stratégie de dépeçage depuis longtemps parfaitement définie, méthodiquement appliquée, et expliquée dans une multitude de documents

 

Rappelons le plus explicite, et le plus diffusé, de ces documents sur les opérations militaires et prédatrices en cours. Exposant, dès 1982, les objectifs et les priorités, celui d'Oded Yinon,  A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (ISBN 0-937694-56-8). (6)

 

Tout particulièrement, sa section numéro 22 :

« Le démembrement total du Liban en 5 provinces sert de précédent pour l’intégralité du monde Arabe y compris l’Egypte, la Syrie, l’Irak et la péninsule arabique qui évoluent déjà dans cette direction.

La dissolution de la Syrie et de l’Irak en entités fondées suivant des critères ethniques et religieux telles qu’au Liban, représente l’objectif prioritaire d’Israël sur le front de l’Est.

La Syrie éclatera, suivant sa structure ethnique et religieuse, en plusieurs entités suivant le modèle libanais : un Etat Shiite alaouite le long de sa côte (méditerranéenne), une Etat Sunnite à Alep, un autre Etat Sunnite à Damas hostile à son voisin du nord (alaouite), et les Druzes qui établiront un Etat, peut-être même dans notre Golan, et certainement dans le Hauran et le nord de la Jordanie.

Cette configuration sera la garantie de la paix et de la sécurité dans la région sur le long terme, et cet objectif est actuellement à notre portée. »

 

Cela fait donc plus d’une trentaine d’années que ce modèle stratégique est implacablement imposé à la région, avec actuellement un mouvement d’accélération comme on l’a vu, après la destruction de l’Irak (1,5 million de morts et l’intégralité de ses infrastructures détruites pour "apporter la démocratie"…) : partition du Soudan (pour s’emparer d’une des plus riches régions de la planète en uranium : le Darfour), éclatement de la Libye, guerres civiles à plus ou moins fortes intensités entretenues en Afghanistan, Egypte, Pakistan, Syrie etc.

 

Avec des actualisations permanentes ainsi que l'expose, le fait étant exceptionnel il est bon de le souligner, avec  une rigoureuse lucidité un chercheur sur le Moyen - Orient et l’Asie Centrale, Mahdi Darius Nazemroaya, dans un article sur le projet américano-sioniste du « Nouveau Moyen-Orient », publié le 14 juin 2014 [Plans of Redrawing the Middle-East : The Project for a "New Middle-East"]. Une mise à jour de ses premières constations et recherches éditées en novembre 2006, à partir du constat de la "pulvérisation" de l’Irak par les occidentaux. (7)

 

Le projet de "dépeçage-prédation" du Moyen-Orient a été, aussi, l’occasion de publications de cartes détaillées.

 

La plus connue étant celle du Lieutenant-colonel Ralph Peters, publiée pour la première fois dans l’officielle revue des forces armées américaines, en juin 2006 : "Armed Forces Journal". Considérée comme une véritable "Bible" dans la formation des "propagandistes" (médias, politiciens et monde académique), et des Etats-majors occidentaux tels que ceux du "NATO’s Defense College", de la "National War Academy", etc. (8)

 

Ainsi des apprentis-sorciers, depuis leurs bureaux climatisés, analphabètes des civilisations de la région avec leur Histoire millénaire, de l’évolution des Nations et la coexistence séculaire de leurs peuples, avec leurs langues, leurs religions, leurs traditions, leur volonté d’indépendance, de souveraineté, d’exploitation autonome de leurs richesses nationales, décident : découpages, frontières, qui a le droit de vivre avec qui, et comment.

 

Exerçant le droit de vie et de mort sur ceux qui acceptent, ou refusent, leurs délires mégalomaniaques…

Calife ?...  Moi : Archevêque !

ii)   Fiction d’un "Etat Islamique" pour un double objectif

 

Dans la déclinaison de la stratégie du "dépeçage-prédation", la mise en scène d’un "Etat islamique" diabolisé par les services d’action psychologique et de propagande, présente un double objectif à court et moyen termes :

 

=>  Accélérer la partition définitive de l’Irak et de la Syrie

L’évidence est telle qu’il est inutile d’insister sur ce point, amplement développé par de nombreux observateurs et analystes "sérieux" dans le monde entier. En dehors des médias occidentaux, bien entendu…
 

=>  Préparer la destruction des infrastructures de l’Iran et s’emparer de ses ressources
La préparation de l’opinion publique occidentale à l’attaque de l’Iran (cf. les récentes et  violentes déclarations anti-iraniennes à l'ONU de Cameron et d'Obama) s’élabore, la "baudruche nucléaire" s’étant complètement dégonflée à présent, dans une astucieuse assimilation entre un l’Etat « Islamique » du pseudo "Califat", incarnation de la barbarie sur terre, et la République "islamique" d’Iran.

Méticuleux travail d’analogie, de ressemblance, de similitude, en mesure de provoquer le moment venu les réactions pavloviennes nécessaires pour obtenir la passive acceptation d'une opinion publique conditionnée.

 

Les services de propagande ont déjà créé un groupe terroriste, associé au "calife", le : “Khorasan group” (s’écrivant Khorassan, en français) du nom d’une des plus grandes provinces de l’Iran (scindée en trois, depuis le 29 septembre 2004 : septentrional, méridional et E-razavi), limitrophe de l’Asie Centrale et de l’Afghanistan. (9)

 

Andre Vltchek, évoquant l’idéologie des Croisades du Moyen-âge, le rappelle :

« … Il y a l’Iran à l’horizon et davantage … L’Etat islamique est un implant qui a pour finalité la justification d’une invasion…

[There is Iran on the horizon, and much more… ISIS is an implant, which is now serving as the justification for an invasion]
Ainsi, les Croisés occidentaux, à nouveau et comme ils l’ont fait pendant des siècles, montent leurs chevaux pour répandre la dévastation et la peur partout où ils passent…

[And so the Western crusaders are again, as they had for centuries, riding their horses, spreading devastation and fear wherever they pass] ». (10)


Sauf que l’Iran, à la charnière du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale,  représentera, en cas d’attaque, un échec encore plus dévastateur, et humiliant, que le furent ceux de Corée et du Vietnam pour l’Occident. Une monumentale claque, véritable tremblement de terre, pour les "va-t-en-guerre" occidentaux ! Car, dans sa tactique défensive, l’Iran rendra coup pour coup au-delà de ses propres frontières, à l’encontre de ses agresseurs et, surtout, de leurs complices régionaux.

 

Dans ce cas, dans un effet domino, vont se volatiliser les constructions et échafaudages artificiels fondés sur le partage des débris de l’Empire Ottoman suite à la Conférence de San Remo (avril 1920) et du Traité de Sèvres (10 août 1920) entre les puissances coloniales. Boomerang immédiat : le balayage des Saoud, honnis de tout musulman qui se respecte, et des émirats fantoches.

 

Emergera alors, dans une rapide et flamboyante Renaissance, un Moyen-Orient indépendant et souverain. Invulnérable aux prétentions hégémoniques et diktats impériaux d’un Occident en pleine décadence, aveugle à l’évolution du rapport de forces planétaires. Région constituant, en synergie avec un Grand Maghreb "rénové", un pôle majeur de développement et de paix, aux ressources et compétences complémentaires, dans ce monde multipolaire en cours de formation.

 

iii)   Une stratégie du "dépeçage-pillage" fondée sur l’association entre oligarchies corrompues, locales et occidentales

 

La prédation au Moyen-Orient ne correspond absolument pas aux intérêts des populations locales, c’est évident.

 

Mais, on l’occulte systématiquement dans les analyses, pas davantage pour les populations occidentales. En termes de créations d’investissements et d’emplois productifs, dans un échange équilibré, entre une Europe et un Moyen-Orient prospères et complémentaires, par exemple.

 

Ce pillage est fondé, avant tout, sur l’enrichissement rapide et exponentiel d’une puissante oligarchie occidentale, ultra-corrompue, imbriquée avec la haute hiérarchie politique dont elle détient la réalité du pouvoir. D'où l'immense tendresse des uns et des autres pour les "Paradis Fiscaux"...

 

Avec pour piliers, les " marchands de canons", sans oublier dans leur sillage les "charognards" que sont ces entreprises chargées de "reconstruire" à prix d’or ce que leurs armes ont détruit au préalable. Ni les spoliateurs de services publics se taillant sous couvert de "privatisations bidons", tels des fiefs féodaux, des rentes de situation aux confortables marges (télécoms, audiovisuel, distribution d’énergie, transports publics, financements et crédits, santé, éducation, etc.)…

 

Ce qui explique la parfaite "Bonne Conscience" de nos élites dans la formation d’une "coalition" entre des Etats se revendiquant "démocratiques" et les pires autocraties archaïques de la planète (Saoud et émirats).

 

Quelques pointes d’iceberg dans l’océan de la colossale corruption des oligarchies occidentales  sont repérées ici ou là.

 

Le « Center for Public Integrity », par exemple, a recensé aux USA soixante-dix entreprises et individus qui ont engrangé US$ 27 milliards de commandes de travaux sur ces trois dernières années en Irak et en Afghanistan.

 

Comme par hasard, 75% des bénéficiaires de ces contrats aux marges mirobolantes ont des relations, ou ont servi, via leurs directions ou leurs conseils d’administration, au plus haut niveau des instances dirigeantes des partis au pouvoir, Démocrates ou Républicains, et de la hiérarchie militaire… (11)

 

Fantômas et ses coupeurs de gorge

 

Justifier un tel niveau de prédation, de violence et de dévastation, pour l’enrichissement d’une poignée d’irresponsables, à la personnalité structurée par une mentalité coloniale remontant au Moyen-Âge, exige un implacable appareil de propagande et de répression à l’encontre de leurs propres concitoyens. C’est, en effet, les forcer à admettre l’exact opposé des valeurs démocratiques ou humanistes affichées par l’Occident.

 

Ces entreprises de manipulation ou de neutralisation ne cessant d'être perfectionnées, notamment sur trois vecteurs complémentaires :

 

i)   Une lente et inexorable suppression des libertés publiques

 

Ces mises en scène répétées  de "terrorisme islamique" n’ont pas pour simple utilité la justification de l’usage de la violence armée de l’Occident au Moyen-Orient, mais aussi l'acceptation de leur propre asservissement par les populations des pays occidentaux à l’égard de leurs oligarchies :  forger une menace domestique, servant à justifier l'expansion continue d’une surveillance de chaque citoyen dans ses libertés les plus élémentaires (" … and at home to foment a manufactured domestic threat, used to justify the unprecedented expansion of invasive domestic surveillance"). (12)

 

Les sociétés occidentales, sous ce prétexte, se transformant en Etats policiers auxquels rien n’échappe, sans aucune protection judicaire : communications téléphoniques privées, usage d’Internet, etc. Aboutissant au contrôle complet des opinons publiques, dès la source : celle de l’expression quotidienne du simple citoyen.

 

L’exemple le plus frappant de cette dérive est l’Australie, dans l’hémisphère sud à plus de 20.000 km du Moyen-Orient, en proie actuellement à une psychose du "terrorisme djihadiste", avec rafles policières dans l'hystérie médiatique de "terroristes" présumés, dont on ne voit jamais les visages, dont ne connait ni les noms, ni les motivations ou  intentions…

 

Pays où, tout récemment, le Sénat vient de mettre en place de nouvelles lois anti-terroristes pour amplifier la suppression des libertés publiques. En fait, au-delà des apparences, est particulièrement visé le droit de critiquer le gouvernement, non pas sur sa politique étrangère, mais sur sa politique économique et sociale. (13)

 

ii)   L’instrumentalisation des instances internationales

 

La Force supplante le Droit. Au nom de la "guerre contre le terrorisme", tous les systèmes de régulation des relations entre pays, relevant du droit International, sont niés : vols armés ou bombardements à l’intérieur de pays sans leur consentement, au mépris de leur souveraineté nationale, Conventions de Genève sur la protection des populations civiles, Charte de l’ONU qui impose le dialogue et le respect entre les nations, condamnant le seul usage de la violence, etc.

 

L’ONU, le « machin » comme le surnommait Charles de Gaulle, se délite ainsi dans le ridicule. Incapable de se réformer, il sera inévitablement remplacé dans le cadre de la formation du monde multipolaire. Pour finir en estrade d’où seront lancés, dans l’indifférence du reste de la planète, les anathèmes des oligarques occidentaux enfermés dans leur mégalomanie…

 

 

iii)  Une islamophobie délirante

 

L’islamophobie atteint des niveaux de propagande délirants. A écouter la propagande ce sont des milliers de jeunes musulmans qui partent de l’Europe pour rejoindre le "Calife" ou ses émules. Pour l’argent saoudien ou qatari ? Pour le zèle religieux ? Vrais ou faux Musulmans ? Combien partent, combien reviennent ?...

On ne le saura jamais. On n’en connaîtra, là encore, ni les noms, ni les motivations, ni les circonstances de recrutement. Ils ne seront jamais jugés publiquement. Pourtant, nous vivons dans des démocraties qui ignorent les tribunaux secrets ou d’exception…

 

A croire que nous habitons un monde "virtuel". Les « faits » n’existent pas. Seule la « représentation » souhaitée par nos oligarchies  est voulue, instaurée, "réelle"…

 

« Triomphe de la propagande », écrit Ben Schreiner. Oui.

 

A tel point que le "Calife", Fantômas et ses seconds couteaux, avec leurs atrocités, semblent appartenir à une autre galaxie. Avec leurs atrocités, décapitations et égorgements, via Internet, Facebook ou Twitter. Moi qui éprouve souvent les plus grandes difficultés à envoyer des messages à partir de gares ou d’aéroports, apparemment depuis les déserts d’Irak ou de Syrie, ces magiciens de l’horreur arrivent à mettre en ligne des vidéos…

 

Bizarre…

 

Comme s’ils remplissaient un contrat selon un cahier des charges prédéfini. A présent, pour justifier des aventures militaires et coloniales, il convient de décapiter ou égorger un ressortissant du pays à l’opinion publique réticente ou hésitante… Permettant de s’écrier, la main sur le cœur, dans l’émotion et l’indignation : « Trop c’est trop ! »…

 

La Raison d’Etat, avec ses services spéciaux, n’a en effet pas d’état d’âme lorsqu’il s’agit d’arriver à ses fins.

 

Jusqu’où va-t-on aller ?... Car, de plus en plus, cela ne trompe personne. (14)

 

 

"Calife" …

 

Si cette guignolade, foire aux crédulités imbéciles, n’était aussi sanglante et dévastatrice, on se prendrait presque à s’autoproclamer, dérision ultime, dignitaire religieux. Par exemple : "Archevêque" !

 

Pourquoi "Archevêque" ?...  Peut-être, en raison de ses premières lettres : « Ar » …

 

Comme :

 

« Arnaque »…

 

 

 

 

 

1.  Le Cour Grandmaison, Olivier, Coloniser - Exterminer – Sur la guerre et l’Etat Colonial, Fayard, 2004, p. 158-159, note 1.
Cf. l’article : Et, Un Tonneau d’oreilles !... Un !..., Georges Stanechy, 6 septembre 2007,
http://stanechy.over-blog.com/article-12203963.html

2.  Pepe Escobar, Obama’s "Stupid Stuff" turned upside down [Les "Trucs Débiles" d’Obama partent en vrille], Asia Times, 18 septembre 2014,
http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MID-01-180914.html
3.  Garikai Chengu, The War on Terrorism is Terrorism – How the US Helped Create Al Qaeda and ISIS [Le Terrorisme c’est la "Guerre Contre le Terrorisme" - Comment les USA ont contribué à créer Al Quaida et l’ISIS], CounterPunch, 19-21 septembre 2014,
http://www.counterpunch.org/2014/09/19/how-the-us-helped-create-al-qaeda-and-isis/
4.  Garikai Chengu, Op. Cit.
5.  Garikai Chengu, Op. Cit.

6.  Georges Stanechy, Syrie : A l’Attaque, 4 septembre 2013,
http://stanechy.over-blog.com/syrie-a-l%E2%80%99attaque

7.  Mahdi Darius Nazemroaya, Plans for Redrawing the Middle-East : The Project for a “New Middle East”, Global Research, 14 juin 2014 (première publication novembre 2006),
http://www.globalresearch.ca/plans-for-redrawing-the-middle-east-the-project-for-a-new-middle-east/3882

8.  Mahdi Darius Nazemroaya, Op. Cit.
9.  Pepe Escobar, Operation Tomahawk The Caliph, Asia Times, 24 septembre 2014,
http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MID-01-240914.html

10.  Andre Vltchek, Syria – The Latest Crusade (Syrie : La Dernière Croisade), CounterPunch, 26 septembre 2006,
http://www.counterpunch.org/2014/09/26/syria-the-latest-crusade/

11.  Evan Taylor, Blood, Oil and the Geopolitics of the Gulf [Géopolitique du Golfe : du Sang et du Pétrole], CounterPunch, 22 septembre 2014,
http://www.counterpunch.org/2014/09/22/blood-oil-and-the-geopolitics-of-the-gulf/

12.  Andre Vltchek, Op. Cit.
13.  Crackdown on freedoms ?  Australian Senate passes draconian  anti-terror laws [Eradication des libertés ? Le Sénat Australien adopte des lois "anti-terreur" draconiennes], RT News, 26 septembre 2014,
http://rt.com/news/190760-australia-spy-laws-freedom/

14.  Abdelkader Dehbi, Qui cherche à ouvrir la Boîte de Pandore à Alger ?, AlterInfo,
http://www.alterinfo.net/Qui-cherche-a-ouvrir-la-boite-de-Pandore-a-Alger_a106490.html

Illustrations :
-  Caricature du Brésilien Carlos Latuff
-  Carte du projet « Nouveau Moyen-Orient » par le Lieutenant-colonel Ralph Peters

 

 

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 22:27

 

 

"... Tu lègueras ce pays ... une classe abâtardie, une puissance sans grandeur, une sottise consacrée, une ambition naine, un engagement bouffon, une rhétorique pourrie, une lâcheté institutionnelle, un égoïsme grossier ... ses députés serviles, ses ministres flagorneurs ... ses travailleurs au chômage..."
Carlos Fuentes  (1)

 

 

 

 

 

 

Béatitude de la veulerie

 

Sur son coursier, tel un mythique chevalier sans peur et sans reproche, brandissant l’épée de La Justice notre vaillant président s'est écrié, d’une voix ferme, le ton martial : "assez c’est trop" !...

 

« Selon lui, "il y a, face à cette aggravation de la tension, de nouvelles décisions à prendre", et "l'Europe doit agir". "Il n'y a pas de temps à perdre", a insisté François Hollande évoquant le risque que ce conflit "ne débouche sur une véritable guerre". » (2)

 

Emu par les combats entre belligérants dans une région où se multiplient morts et blessés, ravages et destructions. Plus de 2000 victimes !...

 

Gaza ?... Ses massacres, ses atrocités, son abjection ?...

 

Non.

 

Sa connaissance de la géographie ne s’étend pas jusqu’à cette région. Et, à l’égal de ses compagnons d’armes, la profondeur de sa conscience, les vibrations de sa compassion, n’y trouvent aucun écho…

 

Gaza ?... Probablement, une autre galaxie

 

Son obsession : « Hollande veut que les sanctions contre la Russie soient "augmentées" ce soir lors du Conseil européen à Bruxelles. Il recevait à l’Elysée des dirigeants sociaux-démocrates européens ». (3)

 

L’art d’enfoncer les portes ouvertes

 

A nouveau, la russophobie bat son plein !…

 

Tambours, trombones et trompettes de la propagande sonnent la charge. Tous médias mobilisés, vecteurs et relais des mensonges et de la désinformation sous toutes leurs formes. Des scénarios les plus délirants, aux diffamations et calomnies les plus hallucinantes. Tout est bon. Comme d’habitude.

 

Dans tous les coins et recoins, se multipliant tels des champignons, les zélés propagandistes qualifiés d’ « experts » ou de « spécialistes de la Russie » se dépensent sans compter, affublés des camouflages aux casquettes bariolées : "journalistes", "chroniqueurs", "biographes", "historiens" ou "histrions", on ne sait plus ...

A la louche, à la pelle, c'est à celui qui en rajoutera le plus !

 

Pour ma part, j'accorde "le pompon" de la rigueur de l'analyse au journaliste du Monde, Olivier Ravanello qui, dans un article du 30 juillet 2014, accuse ni plus ni moins comme beaucoup d'autres, "le diabolique Poutine" d'avoir fait abattre l'avion civil de la Malaysian Airlines, concluant sa diatribe haineuse par une magistrale volée :
"Ce chaos, Poutine l'a créé. Il va devoir le régler." (4)

Alors que depuis des semaines,  les britanniques n’ont pas encore publié les résultats de la boîte noire de l’avion qui leur a été remise par les autorités Malaisiennes pour « expertise »…

 

Ou encore,  je ne peux m’empêcher de la citer tellement j’en ai ri, l’hilarante biographie de Masha Gessen (qui se déclare "russo-américaine"…) traduite de l’américain et complaisamment distribuée dans nos librairies, bibliothèques nationales et municipales :
« Poutine – L’homme sans visage » (5)

Le niveau de délire et de calomnie russophobes, sans borne, atteint un sommet de pathologie intellectuelle qui n’est pas sans rappeler les époustouflantes tirades à la Goebbels. Exemples de quelques chapitres :
=>  Chapitre 3  (p. 39) : L’autobiographie d’un voyou (s’agissant du président Poutine…)

=>  Chapitre 9  (p. 215) : Le règne de la terreur

=>  Chapitre 10  (p. 243) : Une avidité insatiable

 

La rage des castes dirigeantes occidentales se comprend…

 

Impopulaires, au dernier degré, auprès de leurs "électorats", il leur est difficile de supporter l’extraordinaire cote de popularité du président Poutine dans son pays. L’écrasante majorité de la population Russe lui étant profondément reconnaissante d’avoir sorti le pays du chaos instauré par Eltsine, "conseillé" par les apôtres de l’OTAN-FMI,  de lui avoir redonné son indépendance, et surtout sa dignité. Au point de doubler ses indices de satisfaction en 2014 !... (6)

 

Cette animosité n’est, toutefois, que défoncer des portes ouvertes. Dérisoire…

 

Il y a longtemps que la Russie sait que l’Europe est passée sous la colonisation américaine, ses "milieux d'affaires", sous leur vernis : authentiques "mafias affairistes", comme ses "politiciens" de profession, vendus au plus offrant. Tous autant "collabos" les uns que les autres, soumis aux diktats des milliardaires corrompus du Congrès washingtonien...

 

En conséquence, la "crise ukrainienne" provoquée avec l’installation d’une junte, armée de ses milices par l’Occident, n’est qu’un épisode anticipé de longue date par la diplomatie et les services de renseignements ou de prospectives Russes, extrêmement bien documentés et organisés.

 

A ce propos, je voudrais mentionner un des rares et très récents (avril 2014) ouvrages français, exceptionnel par son niveau de probité au milieu de l’avalanche de désinformations que nous subissons, remarquablement bien informé, illustré de cartes et de schémas particulièrement pertinents et fiables, qui résume en 182 pages la "Géopoltique de la Russie - Une nouvelle puissance en Eurasie", par Pascal Marchand (7).

 

Citant Sergueï Karaganov sur l'Union européenne : « … vouée à se marginaliser, ses moyens de défendre ses intérêts et ses valeurs s’amenuisant de plus en plus. » (8) Et, rappelant les trois piliers, fondés sur un constat lucide et serein de l’idéologie occidentale, déterminant les axes de la politique internationale de la Russie (9) :
i)  La Russie sera considérée en permanence comme un "ennemi", "au mieux comme un concurrent", par les USA et leurs satellites
ii)  La politique de l’UE sera, quels que soient les efforts de la Russie, "hostile" et structurée sur des manœuvres déstabilisatrices
iii)  La "puissance économique", et en conséquence politique, bascule inéluctablement vers l’Asie. Evolution expliquant les énormes contrats signés par la Russie avec l’Inde et la Chine, dans tous les domaines, à commencer dans les hautes technologies. (10)

 

Le reste n’étant que péripéties, propagandes et poudre aux yeux…

 

Alors, entendre les propagandistes parler d’ « invasion », d’ « annexion », de « volonté de conquête » de la Russie… De quoi rire… Un pays dont la population n'atteint pas trois fois celle de la France, pour une superficie représentant "37 fois" son territoire… Possédant, à profusion, pour plusieurs siècles, toutes les richesses énergétiques, minières et autres, dont rêve tout pays… Rien que son patrimoine forestier, toutes essences d’arbres confondues, couvre 11 fois la France (statistiques officielles internationales)…

 

Oui, de quoi rire…

 

Ce serait plutôt le contraire… Ses immenses richesses convoitées par un Occident prédateur. C’est ainsi que le formule Sergueï Glazyev, un des éminents conseillers au plus haut niveau de l’Etat Russe (son titre actuel est "conseiller économique du Président") :
« Les Etats-Unis militarisent l’Ukraine pour envahir la Russie » ( "US is militarizing Ukraine to invade Russia").

 

Ecouter son analyse percutante, décapante, détaillée (traduction en anglais), et c'est comprendre, au-delà du président Poutine, la position de la Nation Russe face aux prétentions et gesticulations européennes et américaines en Ukraine...

 

La junte tremble

 

Tout aussi important est d’entendre les représentants des Russes d’Ukraine qui combattent la junte de Kiev et ses milices.

 

Depuis plusieurs semaines, les désertions se multiplient dans les rangs de l’armée ukrainienne, avec leurs matériels et leurs armes. Les milices armées par les occidentaux, comme en Syrie, subissent défaite sur défaite.

 

Le mécontentement de la population, encadrée par les hommes de main du dictateur de Kiev, ne cesse de s’élargir. Les promesses du "paradis européen" ne se réalisent pas. Ce sont, au contraire, des perspectives  de dégradation de la situation économique et sociale qui se profilent, se formatent, sur l’injonction du FMI.

La junte tremble et les occidentaux s’inquiètent de l’écroulement de leur plan de spoliation et de prédation de l’Ukraine. Reste la guerre économique contre la Russie, via des sanctions…

 

On comprend mieux la panique européenne et les accents guerriers de la caste occidentale au pouvoir, essayant d’enrayer le délitement de la junte et de ses mercenaires.

 

Le mieux est d’écouter les représentants des indépendantistes (traduction en français) sur la situation actuelle et la débandade annoncée des marionnettes de Kiev…

 

Terminons cette incursion dans la "diplomatie européenne" par une image, sur le ridicule de cette Europe sans foi ni loi...

Russophobie : Analphabétisme Géopolitique…

 

 

1.  Carlos Fuentes, La mort d’Artemio Cruz, Folio – Gallimard, 1966, p. 352.

2.  Vidéo – Ukraine : "L’Europe doit agir, il n’y a pas de temps à perdre", dit Hollande, France 2 et France 3, 30 août 2014,

http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/video-combats-en-ukraine-l-europe-doit-agir-il-n-y-a-pas-de-temps-a-perdre-dit-hollande_681519.html#xtor=AL-79-[article]

3.  Vidéo – France 2 et France 3, Op. Cit.
4.  Olivier Ravanello, Vol MH17 de la Malaysia Airlines : Poutine échec et mat, 30 juillet 2014,
https://fr.news.yahoo.com/blogs/ravanello/vol-mh17-de-la-malaysia-airlines-l-echec-et-mat-de-poutine-153545943.html
5.  Masha Gessen, Poutine – L’homme sans visage, édition française Arthème Fayard, 2012, traduction de l’édition américaine Riverhead Book (groupe Penguin Book), New York, 2012.

6.  Putin’s electoral rating doubles in 2014, 13 août 2014,
http://rt.com/politics/179956-russian-putin-rating-doubles/

7.  Pascal Marchand, Géopolitique de la Russie – Une nouvelle puissance en Eurasie, PUF, avril 2014.

8. Sergueï Karaganov, Russie 2013 – Regards de l’observatoire Franco-Russe, 2013,  pp. 293-304, cité par Pascal Marchand, Op. Cit.

9.  Pascal Marchand, Op. Cit., p. 169.

10.  Wu Jiao & Zhao Shengnan, 49 deals cement partnership, China Daily – Shanghai, 21 mai 2014, http://europe.chinadaily.com.cn/world/2014-05/21/content_17526670.htm

 

Caricature de Luo Jie du China Daily

 

 


 

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 19:12

 

 

« Deux doctrines, deux systèmes se disputent aujourd’hui l’empire du monde, la doctrine de la liberté et la doctrine de l’absolutisme ; le système qui donne à la société le droit pour fondement et celui qui la livre à la force brutale. »
Lamennais

 

 

 

 

 

Nous devons « déclarer la guerre au peuple Palestinien dans son intégralité, y compris les vieux et les femmes, leurs villes et leurs villages, leurs biens et leurs infrastructures. » (1)

 

« Ce sont tous des combattants ennemis, et leur sang doit être sur leur tête. A présent, on doit y inclure les mères de ceux qui sont morts, qui les envoient en enfer avec des fleurs et des embrassades.
 

Elles doivent connaître le même sort que leurs fils, rien ne peut être plus juste.
 

Elles doivent être éliminées, tout comme leurs habitations dans lesquelles elles élèvent les serpents.
 

Sinon, ce seront d’autres petits serpents qui y seront élevés. »  (2)

 

Ces déclarations d’une personnalité politique israélienne, appelant au génocide du Peuple Palestinien, n’ont pas de quoi surprendre, même si elles choquent toujours autant par leur degré d’hallucinante barbarie. Tellement elles sont fréquentes, dans la banalisation de l’horreur.

Evidemment, nos "milieux de la désinformation" ont méticuleusement veillé à ne pas répercuter l’information. De nombreux médias étrangers, heureusement, ont eu le courage de la diffuser, sans en masquer l'inhumaine sauvagerie. (3)

 

Cet appel au génocide et au meurtre des « Mères  Palestiniennes » a, en effet, été relevé, le 7 juillet dernier, sur la page Facebook d’un parlementaire israélien.

Plus effrayant par sa symbolique, l’auteur, 38 ans, ingénieur informatique, membre du parti "HaBavit Ha Yehdi", parlementaire de la Knesset, est : une "femme".

 

Encore plus atterrant, "mère" de deux enfants :  Ayelet Shaked

 

Comment une "éducation", une "modernité", une "rationalité", peuvent-elles produire de tels monstres de fanatisme et de cruauté ?...  Au XXI° siècle ?...

 

Ayelet Shaked - Parlementaire recommandant le massacre des "Mères Palestiniennes"

Ayelet Shaked - Parlementaire recommandant le massacre des "Mères Palestiniennes"

Monstruosité imbibant, structurant, cette mentalité coloniale férocement incarnée par ces israéliens venant, avec leurs fauteuils et glacières, prendre l’apéritif sur les collines surplombant le camp de concentration de Gaza. Applaudissant et criant de joie à chaque missile ou passage d’avions l’écrasant sous les bombes. (4)

 

La journaliste américaine de CNN, Diana Magnay, venue faire un  reportage à partir de la colline de Sderot en a été révoltée d’indignation. Son témoignage a fait le tour du monde via Youtube. Ainsi que son tweet, où elle traite ces "jouisseurs" de l’horreur de « scum ». Qu’on peut traduire par "racaille", certains ont traduit par "ordures".

 

Naturellement, sa direction l’a obligée à retirer son tweet (5) et immédiatement mutée à Moscou. Opération "cosmétique" de transition, avant son probable licenciement… (6)

 

Saluons son courage, si rare dans la profession !

 

Encore plus rare chez nos nomenklaturas dans nos pays occidentaux, en France tout particulièrement… Tout en y étant habitués, il est à chaque fois stupéfiant de voir notre caste politique, tous partis confondus, au gouvernement ou dans "l’opposition", soutenir dans la Bonne Conscience, pareils comportements : appels au meurtre, au massacre, à la dévastation, au génocide.

 

Comment notre pays en arrive-t-il à s’associer à pareilles entreprises, à mépriser à ce point La Dignité Humaine ?...

 

Normal... Notre "inconscient collectif", dira-t-on, est formaté depuis des siècles dans le mépris de "l’Autre" : le plus faible que soi sur le plan militaire, qu’on exploite et qu’on massacre s’il résiste. Dans le mépris, l'arrogance de la "race supérieure". Depuis les Croisades, les Grandes Conquêtes coloniales, appelées pudiquement dans nos livres d’histoire : les "Grandes Découvertes".

 

Tout comme nos partenaires occidentaux qui ont eu des "empires" coloniaux : Espagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Portugal, Italie, Allemagne, etc. Ex-possessions coloniales qu’ils régentent encore, pour la plupart, via des accords économiques, militaires, derrière la façade d’une indépendance politique guignolesque.

 

Facteur aggravant, pour la France, dans ce formatage : la Guerre d'indépendance de l’Algérie, avec le fanatisme de "l’Algérie française", architecturé dans son atrocité par sa milice armée : l’OAS. Ces colons hyperviolents souhaitaient, rappelons-le, une Algérie qui soit "française".

 

En clair, que le pays appartienne aux colons (meilleures terres, zones de pêche, exploitations forestières, transports, commerce extérieur et intérieur, pétrole, gaz, etc.) et que les "indigènes", comme ils les appelaient alors, n’aient ni la nationalité française, encore moins le droit de vote. Ce qui les empêchait, évidemment, d’avoir accès aux postes de responsabilité, dans la fonction publique ou l’enseignement, aux professions libérales et même à l’exploitation de concessions (automobiles, etc.).


Sauf les "indigènes juifs" qui bénéficiaient automatiquement de la naturalisation française en vertu de l’application de la loi Crémieux de 1870.

 

Phénomène à étudier (mais qui ne le sera pas avant longtemps…) par nos sociologues ou politologues, la quasi-totalité de notre nomenklatura actuelle, caste politique navigant entre différents gouvernements et médias notamment, est issue de familles ayant vécu dans les "anciennes colonies" et participé de ce fait, de près ou de loin, à l’exploitation coloniale. La majorité en Afrique du nord.

Ce formatage colonial fondé sur un obscurantisme viscéral mais structurant pour la justification de toute prédation, racisme anti-arabe et analphabétisme islamophobe dans le cas du Maghreb et du Moyen-Orient (en Nouvelle-Calédonie ce sera le "Canaque anthropophage", etc.), trouve naturellement, souvent par filiation ou réseau familial, son exutoire, ou sa revanche, dans le soutien aveugle à l’extrémisme sioniste.

 

Ainsi le président de la république française, François Hollande, dont le père (Georges Gustave Hollande) fut un hiérarque de l’OAS, au lieu de promouvoir une politique, une diplomatie, fondées sur une ambition, une volonté, de pondération, de respect du droit international (Conventions de Genève pour la protection des populations civiles, résolutions de l'ONU imposant le respect des biens et personnes de la Nation Palestinienne non appliquées à ce jour) et d’appel à la paix, adopte une position partisane, choisissant publiquement "son camp", en exprimant « la solidarité de la France avec Israël ».

 

Devenant la risée du reste de la planète, provoquant la pitié à l’égard de notre pays devant son abaissement, sa soumission, sa complicité, face à des crimes de guerre inadmissibles. (7)

 

Le caricaturiste Brésilien Carlos Latuff met lucidement en scène cette servilité en portraiturant Hollande en uniforme de garde-frontière israélien avec, derrière lui, une pancarte "Bienvenue en France" sous les couleurs du drapeau israélien.

 

Oui, la France réduite à une "colonie" sioniste.

L’Etat Psychopathe ...

Car comment peut-on laisser martyriser une Nation sans que la France ou la mythique "Communauté Internationale", habituellement si vibrionnantes dès qu’il s’agit « d’ingérence humanitaire », n’exigent de l’ONU une "force d’interposition internationale" pour soustraire les populations civiles à l’arbitraire des sanguinaires colons sionistes ?...

 

Une certitude…

Ces appels au génocide, ces actes de barbarie, scient la branche sur laquelle l’idéologie sioniste est installée à califourchon, se croyant éternelle. Dans l’aveuglement de son triomphe provisoire, protégée, encouragée par l’OTAN, ses armes et sa propagande. (8)

 

Le sionisme ne pourra jamais durer, s’intégrer en Palestine et dans la région, par la violence, la spoliation et la destruction. Ses délires de domination absolue ne seront jamais acceptés même si, pour le moment, ils sont subis. Histoire et Humanité dans leur évolution actuelle ne peuvent s’accommoder d’un tel niveau d’atrocité, de cruauté, de férocité. L’esclavage est un concept dépassé… (9)

 

Souvenons-nous des Royaumes Latins d’Orient constitués, implantés, imposés, au cours des Croisades, dont le plus puissant : le Royaume de Jérusalem. Pour "sauver le tombeau du Christ"… Se délitant au fil du temps, et des intérêts fluctuants de leurs propres sponsors.

 

Mais, nous martèle la propagande, il s’agit de la "seule démocratie de la région" !...

 

Sans rire… Rassembler 100 fous furieux, fanatiques, paranoïaques, dans une salle pour élire leur leader, ils éliront le pire d’entre eux. Est-ce cela, un "Etat démocratique" ?...

 

Dans la typologie des Etats dangereux, figure en tête de liste : "l’Etat Voyou".

 

En niveau de dangerosité, hors catégorie, il est dépassé par :

 

"l’Etat Psychopathe".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.  http://en.wikipedia.org/wiki/Ayelet_Shaked
2.  Daily Sabah, “Mothers of All Palestinians Should Also Be Killed” – Says Israeli Politician, [Les Mères de Tous les Palestiniens Devraient Etre Aussi Tuées – Déclare une Personnalité Politique Israélienne], 14 juillet 2014,
http://www.dailysabah.com/mideast/2014/07/14/mothers-of-all-palestinians-should-also-be-killed-says-israeli-politician
Citation :
“They are all enemy combatants, and their blood shall be on all their heads. Now this also includes the mothers of the martyrs, who send them to hell with flowers and kisses. They should follow their sons, nothing would be more just. They should go, as should the physical homes in which they raised the snakes. Otherwise, more little snakes will be raised there."
3.  Exemple : Daily Sabah, Op. Cit.
4.  Mathieu Dejean, Pourquoi des Israéliens acclament depuis les collines de Sderot les roquettes qui tombent sur Gaza, Slates, 18 juillet 2014,
http://www.slate.fr/story/90043/israeliens-acclament-rockets-gaza#xtor=RSS-2
5.  Il peut être retrouvé en suivant le lien :
http://www.mediaite.com/tv/cnn-reporter-deletes-tweet-calling-israelis-cheering-missile-strikes-scum/
6.  Gaza : Une journaliste de CNN mutée après avoir traité des israéliens « d’ordures », PureMedias, 20 juillet 2014
http://www.ozap.com/actu/gaza-une-journaliste-de-cnn-mutee-apres-avoir-traite-des-israeliens-d-ordures/454364
7. Jim W. Dean, Fake Democracies Backing Israeli Terror [Les Démocraties Bidons qui Soutiennent la Terreur Israélienne], Press TV, 18 juillet 2014,
http://www.presstv.ir/detail/2014/07/18/371749/fake-democracies-backing-israeli-terror/
8.  Voir, en ce moment, le colossal travail de propagande et "d’action psychologique" pour discréditer toutes les manifestations de solidarité avec Gaza : amalgames systématiques avec l’antisémitisme ou la "judéophobie", désordres et vandalismes par des agents provocateurs et "mercenaires-casseurs", etc.
9.  Francis A. Boyle, Gaza Genocide and Criminal Rogue Israel, Press TV, 11 juillet 2014,
http://www.presstv.ir/detail/2014/07/11/370869/gaza-genocide-and-criminal-rogue-israel/

 

 

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 19:27

 

 

 

« Indignez-vous !», disait Stéphane Hessel ! (1)

 

Oui. Toutes les opinions publiques, dans tous les pays, sont indignées, et le clament !

 

Révoltées par les atrocités infligées au Peuple Palestinien et, plus particulièrement, aux populations enfermées à Gaza.

 

Véritables crimes de guerre, par l’acharnement à l’encontre des civils. (2)

 

Mais, que faire de plus face au silence complice de nos dirigeants, de l’ONU et autres instance internationales, ou de nos Belles Consciences ?...

 

Comme le montre si bien le caricaturiste saoudien Aiman, les crimes contre la Palestine s’alimentent au silence des dirigeants, non seulement occidentaux mais aussi arabes…

Sur la pompe : Le Silence (des dirigeants) Arabe(s)

Sur la pompe : Le Silence (des dirigeants) Arabe(s)

Une idéologie née au XIX° siècle, créée à Bâle en 1897 par un austro-hongrois Theodor Herzl, ravage ainsi la Palestine et la région. Fumeuse théorie théocratique qui prétend instaurer la spoliation coloniale et l'apartheid raciste, sur fondement "biblique" : le sionisme.  Principal "radicalisme religieux" contemporain, ou "manipulation fondamentaliste" de la religion, menaçant en permanence, dans son délire guerrier, la Paix dans le Monde.

 

Au XXI° siècle !...

 

Nombreux sont les Juifs qui rejettent cette idéologie à la rhétorique fanatique, ses fondements, prétextes, arguments, à l'opposé de leur religion : le Judaïsme.

 

J'en citerai un, que j'admire en tant que Grand Maître de la Science-Fiction, américano-russe  (3) :
Isaac Asimov

Gaza vu par le Brésilien Latuff

Gaza vu par le Brésilien Latuff

"Les juifs d'Amérique auraient une vision plus claire de la situation s'ils se représentaient un renversement de rôles : les Palestiniens gouvernant le pays et les juifs les bombardant de pierres avec l'énergie du désespoir."

 

Et, à propos de ses coreligionnaires d'Europe centrale immigrant en Palestine :
"Dès qu'ils posent le pied sur le sol d'Israël, ils se muent en sionistes extrémistes impitoyables à l'égard des Palestiniens.

Ils passent en un clin d'oeil du statut de persécuté à celui de persécuteur."

 

Commentant la Bible :
"La Bible enseigne que les victimes de persécutions ne doivent en aucun cas devenir à leur tour des persécuteurs :

"Vous n'attristerez pas et vous n'affligerez pas d'étrangers, parce que vous avez été étrangers vous-mêmes dans le pays d'Egypte" [Exode 22 : 21]"

Mais qui obéit à cet enseignement ?
Personnellement, chaque fois que je tente de le répandre, je m'attire des regards hostiles et je me rends impopulaire
."

 

Merci, Isaac Asimov.

Merci aux Juifs de cette trempe, de cette lucidité, de cette honnêteté et de ce courage.

Puissent-ils arriver un jour à marginaliser les fous furieux et sanguinaires paranoïaques, actuellement aux commandes de leur communauté, afin d'imposer un terme à L'Abjection en Palestine, pour ouvrir enfin une ère de concorde et de prospérité !...

 

 

 

 

 

 

 

1.  Stéphane Hessel, Indignez-vous !, Essai, Editions Indigène, 2010,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indignez-vous_!
2.  UN must urgently investigate war crimes in Israeli-Gaza conflict - Amnesty Intl, RT News, 12 juillet 2014, http://rt.com/news/172232-israel-gaza-amnesty-war-crimes/
3.  Isaac Asimov, Moi, Isaac Asimov, Essai autobiographique, Présences – Denoël, 1996, pp. 33 – 39.

 

 

 

 

 

 

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 05:00

 

 

N.B.  Ce texte a été publié pour la première fois, le 9 juillet 2014, sur le blog :
Iran : Analyses et Perspectives

 

 

 

 

 

Je ne souhaite que me tromper…

 

Lentement mais sûrement, les négociations de Genève sur le nucléaire Iranien, avec pour date limite le 20 juillet prochain, s’acheminent vers un échec.

Iran : Modèle de Résilience

Ce que tout le monde, anticipe. A commencer par les dirigeants Iraniens. Evidence, dès le début des négociations : l’Occident ne recherche, en fait, aucun accord. Multipliant les exigences les plus irrationnelles, pour ne pas dire farfelues. (1)

 

L’objectif étant, sous le prétexte nucléaire, d’asservir l’Iran, pour mieux le piller. Et, à défaut le détruire, afin de retarder son développement. L’idéologie prédatrice des "puissances arrogantes", pour reprendre les termes désignant en Iran les pays de l’OTAN, ne tolérant que deux modalités de relations à l’encontre du reste de la planète : la soumission ou la destruction.

 

Fund for Peace

 

Destruction directe par tapis de bombes et invasion, ou chaos de la guerre civile armée et financée par leurs soins. Quand ce ne sont pas les deux fléaux à la fois. Ravages et partitions imposés dans de nombreux pays, au Moyen-Orient notamment, le démontrent : Afghanistan, Egypte, Irak, Liban, Libye, Pakistan, Palestine, Somalie, Soudan, Syrie.

 

La résistance de l’Iran à cette logique exacerbe cette rage destructrice. Amplifiée par sa remarquable et courageuse ténacité face à une implacable "guerre économique" qui lui est imposée depuis 1979. (2) Aussi longue qu’impitoyable, totalement illégale au regard du droit international, n’étant en aucun cas prescrite par les instances de l’ONU. Contraire à sa charte fondamentale, constituant une agression, un acte de guerre, puisque décrétés unilatéralement par le Congrès des USA.

 

Contrevenant, sous l’appellation de "sanctions", à tous les engagements internationaux régissant les relations commerciales et financières. Jusqu’au "droit aérien", les membres de l’OTAN refusant de ravitailler en carburant les avions civils Iraniens en escale sur leurs aéroports !… (3)

Iran : Modèle de Résilience

Malgré ces comportements de gangsters, rappelant expéditions et rackets d’un Al Capone s’appropriant les quartiers d’une ville ou une ville entière, l’Iran n’en progresse pas moins.

Diabolisé en "menace pour la paix", justifiant obstacles et freins pour entraver son développement, ce pays de 80 millions d’habitants se montre étonnamment performant.

Même les ONG et "observatoires" américains les moins disposés en sa faveur sont obligés, à contrecœur, de l’admettre.

"Fund for Peace", par exemple, qui publie chaque année un classement des pays par niveau de "risques" ou de "fragilité" (Fragile States Index) vient, dans son édition du mois de juin dernier, d'en prendre acte (4) :
« En dépit de ces contraintes, l’Iran, grâce à son important marché intérieur et ses efforts d’intégration dans les grands courants d’échanges, a légèrement amélioré les indicateurs économiques du pays »
("In spite of these challenges, Iran’s sizable market and greater desire to engage with global actors has slightly improved the country’s Economy indicator".)

 

Reconnaissant que, dans son classement (5) :
« L’Iran représente le pays qui a le plus progressé dans le monde au cours de l’année passée sur le plan économique, social et politique. »
(" Iran proving to be the most improved country in the world over the past year socially, economically and politically".)

 

Sur la douzaine de critères, ou d’indicateurs, de son Index, les analystes du Fund for Peace ont été particulièrement impressionnés par  (6) :
« … Les performances et améliorations du système de santé, la réactivité des services de la sécurité civile lors des deux importants tremblements de terre d’avril 2013, et la maîtrise de la pression démographique... »
("… Because of an increase in total health care spending and guarded progress in performance and rapid and adequate emergency responses to two April 2013 tremors, the Demographic Pressures indicator has improved"…).

 

Le FMI aussi, dans son rapport du mois d’avril 2014, IMF (FMI) Country Report No. 14/93 – Islamic Republic of Iran, tout en traînant des pieds, le reconnaît (7) :
« L’Iran, au cours des décennies précédentes, a effectué de remarquables progrès en termes d’augmentation de revenu et d’amélioration du niveau de vie par habitant. »
("Iran had achieved considerable progress in raising per capita income and living standards in previous decades".)

 

Précisant, à la page 5 du document :
« Les indicateurs sociaux démontrent une diminution de la pauvreté et de l’inégalité des revenus, constituant un niveau relativement élevé de "développement humain". »
("Social indicators show declining poverty and income inequality, supporting a relatively high level of human development".)

 

 

TVA  &  KIA           

Iran : Modèle de Résilience

Jusqu’à se montrer admiratifs de la gestion du système fiscal, modernisé depuis 2008 avec l’introduction de la TVA. Dont le taux actuel de 6 % va être progressivement généralisé à 8 %. Loin des taux confiscatoires européens

 

En France nous en sommes à 20 %, en voie de rejoindre le record de la Grèce : 25 % et 30 % suivant articles ou prestations.

Autre comparaison avec l’Europe… Malgré l’étranglement économique qui lui est infligé, l’Iran enregistre un taux de chômage qui n’est pas supérieur à celui de beaucoup de pays membres de la "paradisiaque UE", royaume du Libéralisme Economique triomphant, avec sa libre circulation des hommes et des capitaux. Notamment : Portugal, Espagne, Italie et Grèce…

 

Un  des rares pays dans le monde à ne pas avoir d’endettement extérieur (hors opérations commerciales courantes), mais au contraire des réserves excédentaires d'un montant équivalent à environ 100 milliards de dollars. Sans compter les nombreux avoirs et créances bloqués dans les pays occidentaux. Certains remontant à la révolution de 1979 pour des achats et commandes non livrés selon l’arbitraire et la mauvaise foi des débiteurs de l’Iran (Grande-Bretagne et France, n’étant pas les moins retors). Plusieurs milliard de dollars cumulés…

 

Comme le constate le FMI dans son rapport, embargos et sanctions ou pas, l’Iran poursuit méthodiquement la diversification de ses exportations de produits et services "non pétroliers". En progression régulière, pour passer prochainement de 6 % à 10 % du PNB.

 

Cette politique, extrêmement dynamique et volontariste, s’applique aussi au tourisme. Autre grande richesse du pays, du fait de son exceptionnel patrimoine historique et de l’extraordinaire diversité de ses régions et paysages. Investissant dans un effort promotionnel, vers les pays asiatiques dans un premier temps, sur l’écotourisme et le tourisme "santé / bien-être". L’Iran organise son premier salon international "ECO Health Tourism" dans la province de Mazandarar, les 18 et 20 août, prochains conjointement avec ses partenaires et Etats voisins.

 

L’attraction de l’Iran auprès des investisseurs internationaux ne cesse de s’amplifier au fil des mois. Accords et signatures de contrats se multiplient.

 

Illustrations…

 

Le constructeur automobile sud-coréen KIA développe une usine de montage de son modèle Cerato, avec une mise sur marché prévue le 20 mars 2015. (8)

 

Ou encore, les Chinois, très bien implantés dans le pays, signant des contrats de coopération et d’investissements tous azimuts. Ainsi, dans la modernisation des chemins de fers Iraniens. Une des opérations les plus importantes portant sur la liaison Téhéran-Meshad, avec l’introduction de rames à grande vitesse ; permettant de réduire la durée de trajet de moitié et d’augmenter la capacité actuelle de passagers de 14 millions/an à 35 millions/an. (9)

 

Le Qatar, qui prend ses distances avec l’Arabie Saoudite, dans un rapprochement diplomatique et économique avec l’Iran. Concluant d’importants accords d’échanges et de transactions via la création de zones franches dans le port Iranien de Busher et dans deux ports Qataris. (10)

 

Encore plus significatif : une entreprise américaine de Californie, World Eco Energy, vient de signé un contrat portant sur un investissement de 1,175 milliard de dollars dans la construction d’une centrale électrique à partir de retraitement de déchets urbains. Au sud-ouest de la province de Chaharmahal-Bakhtiari. (11)

 

La liste serait interminable...

 

Oui, de quoi enrager les prédateurs occidentaux devant autant de résilience ! Un pays stable, un des rares de la région, se développant d’année en année.  Comment casser la renaissance d’une grande Nation ?... Hystériquement crispés sur le plan de destruction et de morcellement du Moyen-Orient, le Plan Oded Yinon de février 1982, ils n’en démordent pas : l’Iran doit être soumis ou détruit ! (12)

 

Imperméable aux fantasmes de champs de ruines et de dévastations des fous furieux de l’OTAN, sereinement, l’Iran retrouve sa place. Son importance économique et politique, de la Méditerranée à l’Océan Indien, du Golfe Persique à l’Asie centrale, ne cesse de croître, de s’affirmer.

 

Toutes les informations le confirment.

 

Evidemment, les médias de notre propagande veillent à ne pas les mentionner, encore moins leurs crapoteux colporteurs de l’opium iranophobe.

 

Désinformation ? Diabolisation ? Menaces ? Sanctions ?...

 

Qu’importe !

 

La caravane passe… La roue de l’Histoire tourne…

 

Inexorablement.

 

 

 

 

1.  La plus hilarante, formulée par les occidentaux, étant celle d’exiger la fermeture de l’installation souterraine de Fordo, sous prétexte qu’en raison de sa configuration il est difficile de la prendre pour "cible" lors de bombardements éventuels !… La délégation Iranienne en rit encore.
2.  Date du renversement du Shah d’Iran, dont le régime sanguinaire et corrompu servait d’auxiliaire au complet pillage des ressources du pays par les occidentaux.
3.  Même la France, dans la plus dégradante démonstration de servilité à l’égard du Congrès US…
4.  Felipe Umaña, Most Improved Country for 2014 : Iran, Fragile States Index 2014, 24 juin 2014,
http://library.fundforpeace.org/fsi14-iran
5.  Fragile States Index, Op. Cit.
6.  Fragile States Index, Op. Cit.
7.  IMF (FMI) Country Report No. 14/93 – Islamic Republic of Iran – 2014 Article IV Consultation – Staff Report : Press Release ; and Statement by the executive director for the Islamic Republic of Iran, Avril 2014,
http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2014/cr1493.pdf
8.  http://www.iran-daily.com/Newspaper/Page/4826/4/13202/0
9.  http://www.iranrail.net/gallery.php
10.  http://www.iran-daily.com/Newspaper/Page/4827/4/13284/0
11.  http://www.iran-daily.com/Newspaper/Page/4827/4/13282/0
12.  http://www.globalresearch.ca/greater-israel-the-zionist-plan-for-the-middle-east/5324815

 

 

 

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 06:00

 

N.B.  Ce texte a été publié pour la premère fois le 3 juin 2014, sur le blog :
Iran : Analyses et Perspectives
Blog "annexe" créé suite à une demande d'Amis-Lecteurs pour faciliter la recherche, consultation, reproduction, transmission, des articles ou billets consacrés à l'Iran. Occultés par les moteurs de recherches s'ils sont "noyés" dans les catégories du présent blog...

 

 

°°°°°°°°°°°°°°°°°

 

 

"L’élégance de ta silhouette est celle du cyprès de Kahsmar
La douceur de tes lèvres celle du sucre du Khuzestân"

Nizari Kohistani  (1)

 

 

 

 


Commémorations…

 

Mai et Juin en regorgent… "Ras-le-bol", pestent certains…

 

Désolé, mais je vais en rajouter une autre !

 

Pour deux raisons "géopolitiquement" cardinales : personne n’en parle sous nos latitudes ; alors qu’elle est essentielle, si l’on souhaite comprendre l’Iran d’aujourd’hui. Surtout, son inébranlable détermination dans la défense de sa souveraineté nationale, au cours des négociations en cours à Genève.

 

Aucune allusion dans nos médias, spécialisés dans le "décryptage de l’information". Encore moins dans ceux prospérant du commerce lucratif de la diabolisation continue de ce pays.

 

Rions de ce zèle méticuleux dans la désinformation. Appareil de bourrage de crâne si asphyxiant qu’il ne cesse de multiplier ses pseudopodes iranophobes dans de multiples directions. Avec, inévitablement, ses petits "dealers de l’intox", "cocaïnés" de propagande jusqu’aux oreilles, qui champignonnent dans les ruelles du Web.

 

 

La "Guerre Imposée"

 

Le 24 Mai dernier, comme chaque année, l’Iran a célébré l’anniversaire de la reprise de la ville de Khorramchahr occupée par les troupes Irakiennes de Saddam Hussein, financées et assistées par l’Occident et ses pétromonarchies sous tutelle. Le 32°…

 

Occupation, suite à l’attaque surprise lancée par l’Irak, le 22 septembre  1980, sous forme du bombardement d’une dizaine d’aérodromes pour tenter de détruire au sol l’aviation Iranienne. Précédant la plus vaste invasion d’un pays par des divisions blindées, depuis la  deuxième guerre mondiale. Sur un front de 700 km.

 

Khorramchahr : Le Verdun Iranien

 

Ce fut une guerre de 8 ans, que les Iraniens appellent la « Guerre Imposée ». Car, non seulement ils ne la voulaient pas, mais en plus elle n’a fait l’objet d’aucune "déclaration de guerre" préalable. Cette "agression armée" bénéficiant même, en dehors du colossal soutien des occidentaux (une vingtaine de pays...), de la complicité des instances de l’ONU de l’époque, en infraction avec sa propre Charte fondatrice...

 

Qui, à la première ligne de son Préambule, spécifie pourtant :

"Résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances...".

 

Silence. Durant 8 années meurtrières, aux immenses ravages et destructions : septembre 1980 – Août 1988.

 

Dans le "deal" passé avec les occidentaux, Saddam Hussein devait annexer, en récompense, la province frontalière du Khuzestân. Célèbre depuis des siècles pour la saveur de son sucre, berceau des monarchies Perses. La plus riche des 31 "régions administratives" de l’Iran par ses ressources agricoles, halieutiques, hydrauliques et énergétiques. Et, ses industries. Notamment : métallurgiques. Avec le port de Khorramchahr et la grande raffinerie d'Abadan pour fleurons.

 

Les partenaires du dictateur Irakien ayant pour objectif de reprendre le contrôle de l'Iran, et son pillage. Perdus à la suite du renversement du sanguinaire régime du Shah, par une courageuse révolution populaire, avec la solidarité de la majorité des forces armées. Le niveau de corruption et d’atrocités atteint par ce régime, protégé par les occidentaux qui encadrait sa police politique la SAVAK, hallucinante de férocité, était devenu insoutenable pour la population.

 

Un moment, les occidentaux avaient espéré récupérer cette révolution à leur profit, en mettant en place une dictature militaire.

 

A l’exemple du coup d’Etat effectué lors du renversement du premier ministre Mossadegh, en août 1953. Dans le style de l’opération plus connue en Occident, réalisée au Chili, par le général Pinochet et son gang. Mossadegh, rappelons-le, avait eu l’audace de nationaliser les compagnies pétrolières étrangères qui refusaient de déclarer les quantités d’extraction de pétrole et de gaz qu’elles exportaient à partir de l’Iran, d’en acquitter le juste prix et les taxes afférentes.

 

Khorramchahr : Le Verdun Iranien

Ou, récemment, avec un habillage "démocratiquement" plus présentable, similaire à l’intronisation du maréchal Al-Sissi. Tout juste plébiscité "président de la république" d'Egypte, avec plus de 96 % de bulletins en sa faveur !… Après avoir renversé le gouvernement démocratiquement élu de Morsi. Le putsch militaire qui vient de réussir, en Thaïlande, adopte semblable configuration.

 

La routine…

 

Mais, pour une fois, les occidentaux ont été gagnés de vitesse et d'habileté.

 

Le coup d’Etat militaire en préparation, avec ses ramifications, démasqué. Une centaine de généraux et d’officiers supérieurs passés en jugement, plusieurs exécutés pour "haute trahison". Dans le meilleur des cas, mis à la "retraite anticipée". Opération dont le succès revient en partie aux étudiants qui avaient pris d’assaut l’ambassade des Etats-Unis, le 4 novembre 1979, à Téhéran.

 

 

Petits papiers et grandes illusions

 

Réussissant à récupérer les sacs des documents passés dans les différents broyeurs des services de l’ambassade. Ce sont des dizaines d’étudiants en anglais, encadrés de leurs professeurs, qui ont patiemment reconstitué ces rapports, fiches et dossiers, à l’intérieur d’un hangar. Dans un excellent exercice d'anglais "appliqué"...

 

Plusieurs semaines durant. Morceaux, lamelles, bandelettes, dans un gigantesque puzzle. Avec une héroïque abnégation : travailler de longues heures, sans climatisation ni ventilation, pour ne pas transformer ce méthodique travail de fourmi, en bataille de confettis !…

 

Face à l'échec du projet de coup d'Etat, restait à engager le plan B : une guerre « proxy », selon le terme technique en usage chez les "stratèges" bellicistes. En clair : une guerre « sous-traitée ». Provoquant la démoralisation de la population afin de renverser le gouvernement et sa nouvelle constitution, par des militaires rendus maîtres de la situation politique en dépit, ou à cause, de leur défaite sur le terrain.

 

Le "sous-traitant" était tout trouvé : Saddam Hussein. Aussi cruel que stupide, manipulé, méprisé, jusqu’à sa pendaison, par ses maîtres…

 

Les occidentaux, dont la France, ouvrirent en grand leurs arsenaux, mettant à sa disposition ce qu’il souhaitait. Y compris les renseignements et photos fournis par les satellites. L'Union Soviétique, alors en plein déliquescence, n'avait plus de politique étrangère crédible, se limitant à rester un des fourrnisseurs d'armement de l'Irak (blindés et avions de combat, principalement). "Tradition" héritée du temps de la Guerre Froide, américains et autres membres de l'OTAN approvisionnant les armées du Shah d'Iran...

 

Les pétromonarchies sortirent, donc, leurs chéquiers. Certaines estimations établissent une moyenne de 60 milliards de dollars par an accordés pendant toute la guerre, sous forme de prêts, par : Koweït, Arabie Saoudite et émirats du Golfe. (2)

 

L’Iran, isolé, en pleine réorganisation, affaibli par un embargo lui coupant tout accès aux achats d’armes et de pièces détachées, ses avoirs à l'étranger saisis (notamment d'importants accomptes versés pour des marchés civils ou militaires), fut surpris dans un premier temps. N’ayant aucune intention belliqueuse à l’encontre de l’Irak, peu de troupes se trouvaient sur cette frontière.

 

Khorramchahr, ou Khurram Shahr, littéralement "La Ville Agréable", fut encerclée et attaquée dés les premiers jours de l’invasion. La ville opposa une résistance désespérée : un mois. Rue par rue, maison par maison, étage par étage. A la fin du siège, sans armes ni munitions, armés de couteaux et de bâtons. Khurram Shahr devint pour les Iraniens, jouant sur les mots : Khunin Shahr, "La Ville de Sang".

 

C’est leur Verdun, dans la symbolique de la résistance nationale. Ce qui était une des plus belles villes de l’Iran et son plus grand port sur le Golfe Persique, avec de somptueuses demeures et vestiges historiques, devint une cité fantôme, sans habitants, un champ de ruines. Il fallut 2 ans pour la reprendre : le 24 mai 1982. Des milliers de morts, 20.000 Irakiens prisonniers.

 

Et, encore, 6 ans de guerre à endurer. Dont la partie la plus acharnée se déroula, pour l'infanterie, dans les marais et la boue des estuaires des grands fleuves de la région se déversant dans le Golfe Persique.

 

Khorramchahr : Le Verdun Iranien

 

Sous les gaz de combat, ne l’oublions pas, dont les Irakiens firent un usage intensif, massif, dans le silence "ONUsien"… Gaz toxiques (dont l'épouvantable "sarin", inodore et incolore...), munitions chimiques, et vecteurs appropriés, intégralement fournis par les occidentaux : jusqu'à trouver, sur les champs de bataille, des obus au gaz de fabrication espagnole !..

 

Contre les Iraniens, militaires ou civils. Qui, de leur côté, n’en ont jamais employé. N'ayant, au début de la guerre, même pas d'équipements, ni d'antidotes pour faire face à ce type d'agression.

 

D'après un rapport déclassifié de la CIA, de 1991, plus de 50.000 soldats Iraniens auraient été tués par des attaques au gaz au cours de ce conflit. (3)

 

Khorramchahr : Le Verdun Iranien

A ce jour, environ 100.000 anciens militaires sont encore traités pour des complications pulmonaires ou graves maladies de peau.

Dont plus d’un millier d'entre eux, véritables "morts-vivants" soignés depuis, en permanence, dans des hôpitaux spécialisés. Avec affection et respect : considérés en héros par la Nation.

 

Non compris les victimes civiles "gazées", des nombreuses villes et villages, situés dans les zones de combats ou à leur proximité…

 

Dans l'indifférence de nos Belles Consciences...

 

Mais, le plan initial des "stratèges" occidentaux (les spécialistes en "options sur la table"…) capota : la percée Irakienne s’essouffla rapidement, l’Iran ne s’écroula pas et son gouvernement ne fut pas renversé. Abandonnant la "guerre-éclair", les troupes Irakiennes s’installèrent dans des tranchées pour une interminable "guerre de positions" analogue, "progrès" du matériel mis à part, à celle de la première guerre mondiale.

 

 

L’arrogance pour stratégie

 

Cinq paramètres avaient été gravement, ou stupidement, sous-estimés par les occidentaux :

 

i)  La résistance, symbolisée par Khorramchahr, sur l’intégralité du front. Loin de se trouver face à une débandade, les Irakiens furent confrontés à une défense acharnée, héroïque, articulée sur une remarquable discipline, conservant en permanence l’initiative, multipliant les contre-attaques malgré d’énormes problèmes en renouvellement de matériels et de munitions. Dès les premiers jours, des centaines de blindés et véhicules Irakiens furent détruits, notamment par les hélicoptères de combat.

 

ii)  La profonde cohésion nationale de l’Iran. Les Iraniens, toutes générations confondues, se sont instantanément soudés autour de leurs dirigeants pour défendre le pays. Comme dans le rejet du régime sanguinaire du Shah et de la prédation de l’Occident.

Quels que soient leurs groupes ethniques. Exemple le plus emblématique : les "stratèges", avec Saddam Hussein, avaient anticipé un ralliement des fortes communautés arabes du Khuzestân. Qui, à leur grande surprise, combattirent l’envahisseur avec une détermination implacable.

 

iii)  Le faible niveau de fiabilité des "renseignements" et "analyses" fournis par des pseudos "opposants au régime". Qui n’étaient en fait que des privilégiés du régime policier du Shah (de nos jours, ce sont leurs rejetons…). Pressés de retrouver leurs sinécures, prenant leurs désirs pour la réalité.

 

iv)  L’ingéniosité des forces armées Iraniennes et de leurs techniciens. Ayant le plus grand mal à trouver des pièces détachées (l’essentiel du matériel étant américain et britannique), cannibalisant une partie (chars, véhicules, avions, hélicoptères, etc.) pour en maintenir opérationnel le maximum. Dans la mesure du possible, les reproduisant avec leurs machines-outils.

Ce sont eux qui ont fabriqué des drones d’observation aérienne (les Irakiens bénéficiaient de l’apport des satellites occidentaux) et de combat : les Mohajer. Devenant les meilleurs spécialistes mondiaux, avec plus de 700 sorties au-dessus des zones de combat. (4)

 

v)  La formidable performance de l’aviation Iranienne. Réagissant dès les premiers jours, survolant à basse altitude l’Irak, déjouant la défense anti-aérienne, pour bombarder les infrastructures militaires, radars : dépôts, aérodromes. Détruisant de nombreux appareils Irakiens, en vol et au sol. (5)

 

Saddam Hussein donna l’ordre de rassembler par sécurité le reste de ses avions dans la grande base Al Whaleed, près de la frontière jordanienne, à l’opposé des frontières avec l’Iran.

 

L’aviation Iranienne mis alors au point un des plus extraordinaires exploits de raid aérien militaire, par son audace et sa complexité opérationnelle, connu sous l’appellation H3 Airstrike. Conçu par le général d’aviation Hooshvar.

 

Survolant à basse altitude les frontières de l’Irak pour ne pas avoir à le traverser, des chasseurs-bombardiers sont allés détruire au sol, le 4 avril 1981, une cinquantaine d’avions Irakiens dont 5 Mirage F1 français. Ainsi que pistes et hangars. Après plusieurs ravitaillements en vol, à l’aller comme au retour. Sans aucune perte ni incident technique.

 

Khorramchahr : Le Verdun Iranien

 

Problème…

 

Loin d’être affaibli, l’Iran par sa combativité inépuisable, son excellence dans la gestion de sa pénurie, parvenait à retourner la situation à son avantage. Pénétrant progressivement, à partir de 1985, en Irak. A plusieurs reprises, ses commandos d’élite atteignirent les faubourgs de Bagdad.

 

Dépités et furieux, les occidentaux enclenchèrent le plan C !...

 

Détruire l’intégralité de l’infrastructure pétrolière et industrielle de l’Iran, tout spécialement ses raffineries et terminaux d’exportation. L’empêcher de vendre ses ressources et se procurer des devises. L’épuiser pour plusieurs générations.

 

Mettant la main à la pâte, ils participèrent joyeusement au saccage sous différentes formes plus ou moins camouflées. Les Irakiens manquant surtout de pilotes confirmés, pour prendre en charge les nouvelles livraisons de matériel nécessitant plusieurs années de formation et d'entraînement… Mais : Chut !

 

Moins inhibés, trouvant toujours la juste cause mensongère (représailles, tentatives d’attaques de leurs navires par les Iraniens, etc.), les américains frappèrent des plateformes pétrolières, détruisirent des navires de guerre. Et, autres amabilités du genre…

 

Jusqu’à pulvériser en vol un avion civil, le 3 juillet 1988, par deux missiles tirés d’un croiseur lance-missiles, l’USS Vincennes, entré illégalement dans les eaux territoriales Iraniennes.

 

Tuant les 290 passagers avec l’équipage, dont 38 non-Iraniens et 66 enfants.

 

Equipé des radars les plus perfectionnés, il aurait confondu le Boeing, en phase ascensionnelle après son décollage, avec un chasseur-bombardier le menaçant en "piqué" !... Alors que l'Iran Air Flight 655 assurait paisiblement son vol quotidien, entre Bandar Abbas et Dubaï.

 

Un authentique crime de guerre.

 

Symptomatique. Le commandant du navire, William C. Rogers, a reçu une des plus hautes décorations militaires, Legion of Merit, pour services exceptionnels rendus à la Nation "entre avril 1987 et mai 1989". Par le président Bush.

 

Evidence : le plan C, malgré son pouvoir dévastateur, n’abattait pas l’Iran. Il fut décidé d’arrêter cette partie mortifère, les marchands de canons ayant suffisamment bourré leurs coffres et leurs comptes dans les paradis fiscaux. Après des pressions sur Saddam Hussein, la Résolution 598 fut adoptée le 8 août, mettant un  terme aux combats. La paix étant officiellement restaurée le 20 août 1988.

 

En fait, pour les occidentaux, il convenait de réfléchir à une intervention militaire "directe", sous un prétexte quelconque. D’élaborer un autre plan. L’hystérie "nucléaire", après abondante diabolisation, en constituera la trame. Inscrit sur la liste des "Etats terroristes", la déstabilisation, à défaut, la destruction de l’Iran, furent décidées tout en étant reportées à un moment plus favorable.

 

Le bellicisme de l’Occident, à son encontre, n’en devenait que plus virulent.

 

Mais…

 

Khorramchahr, le "Verdun" Iranien, est là pour rappeler que menaces et gesticulations, diffamations et agressions, d’où qu’elles émanent, quelles que soient leurs formes, ne feront pas plier cette Grande Nation, dans ses droits légitimes à préserver sa souveraineté et sa dignité.

 

L'Iran, au contraire, les défendra, avec couteaux et bâtons si l’impossible l’exige.

 

Khorramchahr : Le Verdun Iranien

Barrage sur le fleuve Kārun - کارون  -  Le  Kārun 3  -  Province du Khuzestân  

 

 

 

 

1.  Naimuddin bin Jalaluddin bin Muhammad Nizari Kohistani, poète Iranien né à Birjand en 1247.
A noter que le cyprès de Kashmar est un arbre mythique des légendes, ou de l’imaginaire Persan, symbole de La Beauté. Paradisiaque, pourrait-on dire.
2.  Patrick Brogan, World Conflicts : A Comprehensive Guide to World Strife Since 1945, Bloomsbury, London, 1989.

3.  Informations reprises par :
=>  Robin Wright, Dreams and Shadows : The Future of the Middle East, Penguin Press, New York, 2008.

=> Terry Bryant, History’s Greatest War, Chandni Chowk – Global Media, Delhi, 2007.

4.  Ce qui explique, la parfaite maitrise de l’arraisonnement électronique par les Iraniens du drone américain le plus perfectionné de son arsenal, le RQ-170 Sentinel, en observation d'espionnage au-dessus de leur territoire. A la stupéfaction des spécialistes américains, oubliant le grand principe de Sun Tzu : ne jamais sous-estimer « l’Autre »…

5.  Les pilotes Iraniens utilisant du matériel américain (F4-Phantom, F5-Tiger, F14-Tomcat, etc.), ont tous été formés aux USA. Notons qu’ il n’y a eu aucune défection ni désertion.

 

 

 

 

 

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 20:00

 

 

« Les peuples ont le droit de choisir et de régler eux-mêmes le régime politique sous lequel ils veulent vivre. »

Talleyrand  (1)

 

 

 

 

Quel délice de voir les nomenklaturas des membres de l’OTAN s’étrangler de dépit devant les référendums des provinces de l’Ukraine de l’Est !...

Référendum !

 

Rien n’étant plus insupportable à ces vertueux « démocratologues », infatigables donneurs de leçons à la planète entière, que de voir s’exercer un droit qui représente l’expression la plus authentique d’une volonté collective.

 

A commencer chez eux.

 

Où plusieurs pays, France et Irlande donnant les plus pathétiques exemples, ayant signifié dans un référendum leur rejet du "Traité Européen" dans sa configuration actuelle, les castes au pouvoir se sont précipitées pour le contourner. Le faisant entériner par voie parlementaire. Parlements composés de "politiciens-marionnettes" de profession, zélés serviteurs de leurs sponsors ou maîtres…

 

A plus forte raison dans les autres pays.

 

Les volontés nationales qui ne se soumettent pas à leurs projets de prédation sont niées dans des coups d’Etat, éradiquées dans le chaos des guerres civiles, réduites en cendres dans d’apocalyptiques invasions. Opérations longuement, implacablement planifiées, organisées, avec leurs armes, leurs financements, leurs encadrements, leurs logistiques, leurs complicités.

 

Sauvages entreprises meurtrières, glorifiées par leurs appareils de désinformation, vendues à leurs opinons publiques dans des campagnes de propagande ou de "marketing-publicité" sous le label : « Défense de  la Liberté et Promotion de la Démocratie ».

 

Quitte à protéger les pires dictatures et individus.
 

Ainsi à Kiev, soutenant des putschistes, ramassis d’affairistes corrompus, coupeurs de gorges et néonazis. Saluons le courage des provinces de l’Ukraine de l’Est qui se refusent à subir la loi de la rue et les spoliations des oligarchies occidentales. (2)

 

Le 9 mai dernier, la Crimée a célébré l’anniversaire de la chute du nazisme. Ainsi que le succès de son autodétermination et son retour à la Russie. Province que Khrouchtchev en 1954, principal dirigeant soviétique à l’époque, dans une décision arbitraire, avait rattachée à l’Ukraine.

 

A Sébastopol, où s’était déroulée une des batailles les plus acharnées, dans un siège héroïque, contre les troupes allemandes du maréchal Manstein, sous un soleil magnifique, le président Poutine venu de Moscou, s’associa à la joie des habitants.

 

Partageant commémorations et défilés. Dont une superbe démonstration aérienne des pilotes d’élite de l’armée Russe… (3)

 

 

 

Alors l’UE, courbant l’échine sous la trique de son suzerain, s’indigne, gesticule, menace, "sanctionne" la Russie…

La veille du prochain voyage officiel du président Russe en Chine. Au cours duquel vont être signés, pour une trentaine d'années, parmi les plus gigantesques contrats d'investissements et d'échanges de l'histoire du commerce international. Depuis l'énergie jusqu'à la mise en valeur de la Sibérie, aux ressources infinies... (4)

 

 

Russie : Imbécile Aveuglement de l’UE…

 

Imbécile aveuglement d'une pitoyable Europe …

 

 

 

Russie : Imbécile Aveuglement de l’UE…

 

 

Qui fait rire le reste du monde…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.  Jean Orieux, Talleyrand, Flammarion, 1970, p. 696.

2.  Georges Stanechy, Ukraine : Le Passing-Shot, 5 mars 2014,
http://stanechy.over-blog.com/2014/03/ukraine-le-passing-shot.html
3.  Source vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=j7QrFgcrQOM
4.  Russia : Historic 30-yr gas deal with China set to be signed next week, 12 mai 2014,
http://rt.com/business/158396-gasprom-russia-china-cnpc/

 

Caricatures : Luo Jie et Li Min, du China Daily

 

 

 

 

 

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 19:08

 

 

« Nous sommes humains dans la mesure où ce qui se passe aux antipodes nous concerne. »
Augustin Berque  (1)

 

 

 

 

 

Impressionnant !

 

Ce sont 82,3 % des inscrits qui ont voté, dont 99,4 % se sont prononcés pour le rattachement à la mère-patrie !...

 

Non, il ne s’agit pas du référendum en Crimée sur son rattachement à la Russie.

 

Mais, de celui organisé par la France le 8 février 1976 pour officialiser la sécession de Mayotte, arrachée à l'Union des Comores qui en réclame toujours l’appartenance. A plus de 7000 km des frontières de la France, dans la partie nord du canal du Mozambique, bras de mer entre la grande île de Madagascar et l’Etat du Mozambique sur le continent Africain. Aux enjeux énergétiques et stratégiques majeurs… (2)

 

 

Nos ancêtres les Gaulois…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Pour enfoncer le clou la France a organisé un autre référendum, le 29 mars 2009. Transformant cette lointaine possession coloniale, acquise le 25 avril 1841, en "département d’outre-mer et région d’outre-mer" avec un vote favorable de 95,6 %. Statut officialisé, dans nos institutions, le 31 mars 2011.

.

Ce méticuleux travail cosmétique aboutissant au statut européen de "région ultrapériphérique", permettant ainsi l’intégration de Mayotte dans l’Union Européenne, le :

.
1er janvier 2014 !...

Tout chaud ! Sortant à peine du four de nos "cuistots-néocoloniaux"...

 

Notre longue histoire coloniale a forgé, par cooptations successives, une nomenklatura habituée à tailler, organiser, délimiter, territoires et terrains de chasse à sa convenance. Pour son rapide enrichissement personnel et familial, évidemment. Et, accessoirement, celui de ses seconds couteaux et domesticité.

 

Se répartissant ou se disputant, depuis des siècles, avec d’autres complices-prédateurs ces prises de piratage, parmi les plus actifs : Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Pays-Bas. Ultérieurement, Etats-Unis et Japon (3)…

 

Dans l’histoire contemporaine occidentale, "l'opération de sécession" représentant un des outils les plus employés. La plupart du temps, bien sûr, sans consulter les populations concernées… Une des plus importantes opérations de sécession "architecturée" par la France a été, par exemple, celle du Liban arraché à la Syrie. (4) Pensant s’y installer à demeure. Mais, les évènements en décidèrent autrement.

 

Sans vouloir dresser une typologie des différentes approches de main mise sur « La Richesse des Nations », notons l’originalité de la méthode britannique. Très « Business Minded », anticipant les enjeux énergétiques entre puissances, les anglais démembraient des Nations en fonction de la superficie des nappes de pétrole et de gaz. D’où cette poussière d’émirats au Moyen-Orient, jusqu’en Indonésie où ils ont créé le sultanat de Brunei pour lui enlever les champs pétrolifères ainsi qu’à la Malaisie…

 

Pratiques de spoliation coordonnées, régulées, de nos jours, mais tout aussi implacablement, par l’Union Européenne pour ce qui relève de l’ancien domaine colonial des Etats membres. Sous emballage se voulant, à présent, indiscutablement scientifique et valorisant : « Accords de libre échange ». (5)

 

Qui ne sont, en fait, que la modernisation du pillage par des Etats "forts" à l’encontre d’Etats "faibles". Forcés d’abandonner leur souveraineté économique et financière. Comme au temps des "politiques de la canonnière", démantelant leurs droits de douane, tuant leurs industries, bradant leurs ressources naturelles et agricoles. En conséquence, renonçant à leur développement.

 

S’emparer des marchés et biens publics, après privatisations ou coups d’Etat suivant le niveau de bonne volonté des pouvoirs locaux. Telles sont les nouvelles approches coloniales…

 

Il est donc particulièrement amusant d’observer la réaction des occidentaux, s’insurgeant la main sur le cœur, l’indignation à la boutonnière, devant le résultat du référendum en Crimée : « contraire au droit international ». D’après eux, et leur exercice du droit international "à géométrie variable".

 

Avec une rage, surprenante chez les uns et les autres. Tout particulièrement, celle de notre suzerain : les Etats-Unis…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Du Panama au Kosovo, du Soudan à la Libye…

 

« Washington "rejette" le référendum », nous est-il martelé dans nos médias de la propagande ! (6) Les plus bellicistes s’énervent même ! Souhaitant, fous furieux, en découdre avec la Russie.

 

Notamment,  les Laurel et Hardy de la politique étrangère américaine : Robert Menendez, sénateur "démocrate" du New Jersey et président de la commission des affaires étrangères du Sénat, flanqué de son compère Bob Corker, sénateur "républicain" du Tennessee, membre de cette commission. (7)

 

Pourquoi pas ?... Libre à eux d’exprimer leur déplaisir… La Terre n’en continue pas moins de tourner…

 

Aboiements et vociférations, d’autant plus surprenants que les Etats-Unis sont des adeptes fidèles des sécessions. Sauf chez eux !

 

Infatigables et déterminés, concepteurs, promoteurs, planificateurs, artisans, des plus retentissants démembrements de ces dernières années. Dans le mépris du droit international. Généralement, si le pays visé n’a pas été pulvérisé préalablement sous les bombes et dans le chaos, sans référendum : Yougoslavie, Soudan, Irak, Libye, Syrie…

 

La liste est interminable. Dans leurs projets les plus obsessionnels, nous le savons tous, figurent ceux de l’Iran et de la Russie. Et, inévitablement : de la Chine…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Pour ma part, une des opérations de sécession, véritable cas d’école, parfaitement organisée et mise en œuvre par les Etats-Unis est celle du Panama. A plus de 3500 km de leurs frontières. Au début du XX° siècle. Obama aurait-il oublié ses livres d’histoire ?...

.

Bref rappel.
.
Sous l’impulsion de Simon Bolivar, suite à des batailles acharnées et des répressions féroces, les colonies espagnoles d’Amérique du sud obtiennent leur indépendance de la métropole en 1821. Le Panama, avec une partie du Nicaragua, constituait une province de l’Etat dénommé alors "Grande Colombie". Comprenant aussi l’Equateur et le Venezuela, avant leur séparation ultérieure.

Etat instable qui connut plusieurs guerres civiles, dont celle des "Mille Jours" (1899-1902) évoquée dans le chef-d’œuvre de l’écrivain Colombien Gabriel Garcia Márquez, "Cent ans de solitude". Profitant de son épuisement économique et de son endettement, les Etats-Unis imposent, en 1903, au gouvernement Colombien le traité Hay-Herran.

 

L’objectif principal des américains étant d’obtenir la concession des travaux du percement du Canal de liaison Atlantique-Pacifique à travers l’isthme de Panama. Et, son exploitation ultérieure. Travaux qui avaient été commencés, puis abandonnés, par les Français, suite à un énorme scandale financier, mettant à jour la profonde corruption du monde politique et des médias. Rien de nouveau…

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Coup d’éclat ! Considérant ce traité comme une violation de sa souveraineté et une spoliation économique, le Congrès Colombien en rejette les clauses le 12 août 1903. Les Etats-Unis enclenchent immédiatement l’opération de sécession, en soutenant un mouvement « autonomiste ». Secrètement financé de longue date. Lancement de l’opération prévu pour le mois de novembre 1903.

Impeccable planification.

 

Arrestation de tous les représentants des autorités officielles sur place, hostiles à ce coup d’Etat. Les chemins de fer du Panama sont bloqués. Le câble sous-marin de télécommunications est saboté. Un puissant bâtiment de la marine américaine, le Nashville, assure le blocus de tous les accès maritimes, sous prétexte d’assurer la « neutralité des chemins de fer »… Bloquant, ainsi, toute information et réaction du gouvernement central.

 

Cascade d’enchaînements parfaitement huilés. Un véritable "sprint"…

 

La République du Panama est proclamée le 4 novembre 1903. Le gouvernement central, à Bogota, ne l’apprendra que le 6 novembre. Les Etats-Unis reconnaissent la nouvelle république, le 13 novembre 1903. La France, la reconnaît le lendemain… Puis, le reste du clan…

 

Evidemment, Time is Money, le 18 novembre suivant les Etats-Unis représentés par le secrétaire d'État John Hay, signent avec la jeune République plus que complaisante, représentée par Philippe Bunau-Varilla, le traité de "concession-spoliation" du projet de canal transocéanique...

 

Vite fait, bien fait.

 

Il faudra attendre 1977 pour que le Panama puisse récupérer sa souveraineté, au moins, sur la zone entourant le canal. A défaut du canal lui-même. Grâce à la ténacité du chef de l’Etat de l’époque, Omar Torrijos.

 

Grand ami de Gabriel Garcia Márquez, magnifique personnalité, hors du commun,  préfigurant Chavez par sa sollicitude à l’égard du "petit peuple", au sens affectueux du terme, des paysans. Dont il était issu. Lançant de multiples projets sociaux. Ecoles, dispensaires, en priorité. Politique doublée d’une constante chasse à la corruption. Il travaillait, avec les Japonais, sur un projet du doublement du canal.

 

Pour cela, diabolisé dans les plus invraisemblables mensonges.

 

"Intègre" ! Le "social", la "souveraineté" sur le canal, le "doublement" du canal… Puis, quoi encore ?..

 

Il les a tellement excédés qu’ils lui ont fait exploser son avion.

 

Le 31 juillet 1981.

Crimée : Obama Souviens-toi de Panama !...

Omar Torrijos - Assassiné le 31 juillet 1981

 

 

 

Vous dites : « contraire au droit international » ?...

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Augustin Berque, Ecoumène - Introduction à l’étude des milieux humains, éditions Belin, 2009, p. 14.

(2)  Raphaël de Benito, Le Canal du Mozambique – Un enjeu stratégique pour la France, 13 juin 2012,
http://survie.org/billets-d-afrique/2012/214-juin-2012/article/le-canal-du-mozambique-un-enjeu
(3)  Georges Stanechy, Tibet : Excuses d’un Français au Peuple Chinois, 11 avril 2008,
http://stanechy.over-blog.com/article-18658527.html

(4)  Georges Stanechy, Syrie : La France Asservie, 22 juillet 2011,
http://stanechy.over-blog.com/article-syrie-la-france-asservie-80003070.html

(5)  Marie Bazin, Afrique Caraïbes Pacifique – L’Union Européenne poursuit son offensive, 1er août 2012,
http://survie.org/billets-d-afrique/2012/214-juin-2012/article/afrique-caraibes-pacifique-l-union

(6)  Crimée : Washington "rejette" le référendum, Le Point, 16 mars 2014,

http://www.lepoint.fr/monde/crimee-washington-rejette-le-referendum-16-03-2014-1801721_24.php

(7)  We need to stand up to Russia, Press TV, 16 mars 2014,
http://www.presstv.ir/detail/2014/03/16/354940/us-must-stand-up-to-russia-senators/

 

Caricature de Sani : http://sanidessinateur.blogspot.fr/

 

 

 

 

 

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