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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 08:00

 

 

 

 

Tobacco-Caye-Belize-008.jpg

 

 

 

Hasta luego …

 

 

 

 


 

 

 

 

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 23:44

 

 

« Les mots, dans le monde où nous vivons, sont souvent employés pour déformer, dissimuler, ou manipuler, le sens qu’ils sont censés véhiculer… C’est devenu un langage de mensonges.

Ces mensonges peuvent atteindre une telle force persuasive, envahissante, que le menteur lui-même est convaincu de dire la vérité. »
Harold Pinter

 

 

 

 


Une “prière punk”

 

Je  me délecte, en cette période estivale, des feuilletons médiatiques. Mieux que « Plus Belle la Vie », contempler « Plus Belle l’Imbécillité », pour rester poli : quel régal ! Le record dans le genre : l’hystérie collective de tous nos médias s’emparant de l’affaire “Pussy Riot” en Russie…

 

Ce groupe de Rock-Punk, composé de trois femmes Russes, vient d’être jugé pour délit d’incitation à la haine religieuse, atteinte à l’ordre public et aux institutions de l’Etat, provocation à l’émeute, insulte au chef de l’Etat, dégradation d’édifice, violence physique sur personnes et autres délits qualifiés de “hooliganisme”.

 

Verdict : deux ans de camp de travail.

 

Deux ans… Excessif, se dit-on dans un premier temps à l’écoute de nos médias, pour des artistes pris en flagrant délit artistique de la provocation. Même si la juge, Marina Syrova,  a réduit la peine d’un an par rapport aux réquisitions du procureur qui en avait demandé trois. La peine maximale étant de 7 ans. Le Président Poutine, de son côté, avait sollicité la clémence du juge.

 

Le journaliste du Figaro nous certifie  (1) :

« En février, elles avaient chanté une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir. »…

 

L’envoyée spéciale du Nouvel Observateur, Audrey Salor, nous livre une version étrangement copiée-collée. A savoir qui copie qui, qui copie quoi… (2) :

« Les jeunes femmes étaient jugées pour avoir chanté une prière anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou le 21 février dernier, encagoulées, avec leurs guitares électriques, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir. »

 

Une « prière punk » ?… Une « prière anti-Poutine » ?...

 

Côté Russe, les éléments probants sont d’un tout autre caractère.

 

Motif : ce groupe aurait chanté une chanson obscène, dans des tenues et des postures obscènes, après avoir fait irruption dans la plus grande cathédrale orthodoxe du pays, la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. Au pied de l’autel, avec cagoules, guitares électriques et sono. "Organisation spontanée" se traduisant par des violences à l’encontre des personnes présentes, fidèles en prières, personnel religieux et d’entretien de l’édifice, qui avaient eu l’indécence de s’opposer à leur indubitable création artistique…

 

garbage-can.jpg

 

L’émotion a été grande en Russie. Beaucoup de Russes ont été choqués, pas simplement orthodoxes mais aussi athées. Non pas, par la comparution de ces “artistes” devant la justice, mais par leurs actes et les paroles de leur chanson.

 

Contrairement à l’image, cadre, contexte, déroulement des actes incriminés, complètement inversés, véhiculés par nos médias.

 

Qui croire ? Que croire ?

 

D’autant que le nom du groupe, par son raffinement artistique dans l’art de la provocation, sème quelques doutes. "Pussy Riot" : "Les Chattes Emeutières", "Les Chattes en Révolte", "La Révolte des Chattes", suivant les traductions. Impliquant, dans tous les cas, le jeu de mot de l’assimilation du sexe féminin avec "Pussy"…

 

Facteur accélérateur dans le déclenchement de l’esprit critique : l’unanimité subite de la sempiternelle cohorte des "Belles Ames" de circonstance, connues pour leur "Bonne Conscience" à géométrie variable, puissamment relayées par l’appareil de propagande russophobe.

 

Le mieux est d’aller à la source, au texte.

 

D’autant que rien n’est plus facile, grâce à Internet : les textes des chansons sont disponibles et traduits sur des sites spécialisés, dans toutes les langues. Il suffit de frapper à la porte et d’entrer. Ce qu’aucun média évidemment n’a eu le temps de faire, encore moins les “Belles Consciences” : « Mettre les mains dans le cambouis… ». Ou, dans ce cas précis : « Fouiller dans la poubelle, en se bouchant le nez… ».

 

 

Les raffinements de l’Art

 

Prenons un des plus sérieux : http://lyricstranslate.com. Examinons les textes, d’abord l’original en langue russe (3), puis sa traduction en anglais (4), enfin sa version en français (5). Et, essayons d’y voir clair…

 

 

 

Putin Zassal (Путин зассал)

К Кремлю идет восставшая колонна
В ФСБшных кабинетах взрываются окна.
Суки ссут за красными стенами
Riot объявляют Аборт Системе!

Атака на рассвете? Не стану возражать
За нашу и вашу свободу хлыстом карать
Мадонна во славе научит драться
Феминистка Магдалина пошла на демонстрацию

Бунт в России - харизма протеста
Бунт в России - путин зассал
Бунт в России - мы существуем
Бунт в России - райот райот

Выйди на улицу,
Живи на Красной
Покажи свободу
Гражданской злости

(проигрыш на квадрат)

Недовольство культурой мужской истерии
Дикий вождизм пожирает мозги
Православная религия жесткого пениса
Пациентам предлагается принять конформность

Режим идет к цензуре сновидения
Пришло время подрывного столкновения
Стая сук сексистского режима
Просит прощения у феминисткого клина.

Бунт в России - харизма протеста
Бунт в России - путин зассал
Бунт в России - мы существуем
Бунт в России - райот райот

Выйди на улицу,
Живи на Красной
Покажи свободу
Гражданской злости

 

 

Putin wet himself

A column of insurgents moves toward the Kremlin
Windows shatter in FSB offices
The bitches piss over the red walls
The Pussy Riots announce its abortion to the system

Attack at dawn? I will gladly
be whipped for our freedom and yours.
The Virgin in Majesty will teach us how to shout
The feminist Mary-Magdalene went to the demonstration.

Riot in Russia - from the charism of protest
Riot in Russia - Putin wet himself
Riot in Russia - we do exist
Riot in Russia - riot, riot

Get out in the street
and live on the Red Square.
Show the liberty
of the wrath of the citizen

(bridge x2)

We are not satisfied with the culture of masculine hysteria
Gang leaders management devours the brains
Orthodox church is the religion of the cruel penis
Patients get a prescription of conformity

The regime goes toward dream censorship
The time has come for a subversive clash
The pack of bitches from the sexist regime
will beg forgiveness from the feminist phalanx

Riot in Russia - from the charism of protest
Riot in Russia - Putin wet himself
Riot in Russia - we do exist
Riot in Russia - riot, riot

Get out in the street
and live on the Red Square.
Show the liberty
of the wrath of the citizen

 

 

 

Version française :

 

Poutine s'est pissé dessus

 

Une colonne insurgée avance sur le Kremlin.
Dans les bureaux du FSB, les vitres explosent.
Les chiennes pissent par-dessus les murs rouges.
Les Pussy Riot annoncent au système son avortement !

Une attaque à l'aube ? Je ne refuserai pas
de me faire fouetter pour notre liberté et la vôtre.
La Vierge en Majesté nous apprendra à hurler,
Marie-Madeleine la féministe est venue à la manif.

Emeute en Russie - du charisme de la protestation
Emeute en Russie - Poutine s'est pissé dessus
Emeute en Russie - on existe
Emeute en Russie - émeute, émeute (1)

Descends dans la rue,
installe-toi sur la Place Rouge,
montre la liberté
de la colère des citoyens !

(bridge x 2)

Nous ne sommes pas satisfaits de la culture de l'hystérie mâle
Le leadership sauvage des chefs de gang dévore les cerveaux
L'église orthodoxe est la religion du pénis cruel
On prescrit de la conformité aux patients

Le régime va vers la censure des rêves
Le temps d'un affrontement subversif est venu
La meute des salopes (2) du régime sexiste
demandera pardon à la phalange (3) féministe.

Emeute en Russie - du charisme de la protestation
Emeute en Russie - Poutine s'est pissé dessus
Emeute en Russie - on existe
Emeute en Russie - émeute, émeute

Descends dans la rue,
installe-toi sur la Place Rouge,
montre la liberté
de la colère des citoyens !

 

Notes du traducteur :

 

(1) "райот" c'est la transcription phonétique de "Riot" (émeute, donc).
(2) "сукa" veut dire "chienne" mais s'emploie comme "bitch" en anglais, en plus grossier encore : "salope", "sale pute".
(3) "клин" c'est une formation militaire en V, mais c'est un peu lourd à caser dans la traduction. En prime, je trouve amusant d'utiliser un mot qui a la même origine que "phallus" !

A la lecture de cette “œuvre d’art”, la première réaction est celle de la sidération devant son niveau primaire de scatologie "pré-ado". Mais, après tout, n’est-ce pas le type de provocation qui est à la source du fructueux business de certaines chanteuses à succès en Occident ?...

 

La seconde, est la question immédiate : si cela arrivait chez nous ?... Exemples, que plusieurs ont formulés. Autour de moi, et ailleurs.

 

Des "punkettes" s’introduisant par effraction à la cathédrale Saint-Paul de Londres pour chanter que la reine "se pisse dessus", "l’anglicanisme est la religion du pénis cruel", "les chiennes pissent par-dessus les murs" de Westminster ?...

 

Ou, même scène, à Notre-Dame de Paris, avec Hollande "se pissant dessus", le catholicisme en "religion du pénis cruel",  "les chiennes pissant par-dessus les murs" de l’Elysée ?...

 

Ou encore, avec un refrain identique pour Obama à l’église Saint-Patrick de New-York, dans un temple évangéliste au Texas, ou dans le grand temple mormon à Salt Lake City, ville de Mitt Romney le candidat républicain de confession mormone ? Avec "les chiennes pissant" sur le gazon (il n’y a pas de murs..) de la Maison Blanche.

 

En France, plusieurs groupes de chanteurs, de rap notamment, ont eu des condamnations judicaires pour beaucoup, beaucoup, moins que cela. Et que dire, de ceux qui ont osé se promener dans la rue avec un écriteau portant la caricature de Sarkozy, avec écrit une de ses phrases célèbres : « Casse-toi Pov’Con ». Prison, amendes, et autres retours de bâton bien ajustés…

 

D’autres pays européens ont des législations qui prévoient les mêmes délits contre la haine religieuse, comme le rappelait le porte-parole Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères (6) :

"Selon le Code pénal allemand, les délits perpétrés contre la religion et la croyance (les articles 166 et 167), notamment des actes de hooliganisme dans les lieux de prière, sont passibles d'emprisonnement jusqu'à trois ans ou d'une amende.

L'article 189 du Code pénal autrichien prévoit pour les mêmes délits blessant les sentiments religieux des peines de prison de six mois ou une amende équivalente au salaire de 360 jours".

 

Mais cela n’a rien à voir, nous rétorquent certains spécialistes en discussions byzantines sur le sexe des anges. Ne pas confondre pays "fascistes" et pays "démocratiques" !

 

Dans les pays "fascistes", du moins ceux que nous avons désignés ainsi, on se doit de « chasser » les dirigeants au pouvoir, même s’ils sont élus comme Poutine ou Chavez. A partir du moment où un dirigeant conteste l’ordre impérial, comme la Russie avec ses vetos contre l’invasion et la destruction de la Syrie et de l’Iran, il n’est plus légitime d’après nos critères de sélection.

 

Si ce sont des pays musulmans, on ne se limite pas à « chasser » leurs dictateurs, on peut aller jusqu’à assassiner leurs chercheurs, enseignants, médecins, massacrer leurs peuples. Et, détruire leurs pays. Impunément. Normal, nous sommes en guerre. Larvée ou pas, déclarée ou pas. A la guerre comme à la guerre…

 

Dans nos pays "démocratiques", au contraire, nous nous devons de vénérer nos dirigeants. Parce qu’eux n’oppriment pas le peuple. Ils lui laissent faire ce qu’il veut, tant qu’il ne remet pas en cause l’ordre social qu’on lui impose et la paupérisation qu’on lui inflige.

 

Ah !... La casuistique des “Belles Ames” ! Je ne m’en lasserai jamais…

 

La bousculade des chantres de La Liberté

Les fourneaux de la diabolisation Poutinienne ronflant à toute vapeur, ce ne sont, dès la condamnation des “Pussy Riot”, que lamentations et dithyrambes. Cascades, déluges, ruissellements de déclarations. Dans une mobilisation courageuse et unanime. 

 

Depuis les habituels vecteurs, en France, de la propagande de l’extrême-droite américaine dont ils soutiennent aveuglément les pires délires coloniaux, tel Courrier International (7) :

« Et pour cela, le pouvoir a décidé de les châtier avec une cruauté extrême. Dans cette affaire, ce ne sont pas les Pussy Riot qui sont sanctionnées, c’est l’individualisme humaniste. »

 

Jusqu’à la nébuleuse de l’extrême-gauche, dont on peut lire dans un de ses communiqués :

« Cette décision de justice, inique et scandaleuse, pourrait prêter à rire au regard des faits - une chanson satirique pour dénoncer la collusion de Poutine avec la hiérarchie de l’église orthodoxe - si les conséquences n’étaient si dramatiques pour les trois jeunes artistes moscovites. »

 

En écho, évidemment, aux postures des grandes organisations internationales "humanitaires", ainsi que le rappelle The Guardian (8) :

« Amnesty International and Human Rights Watch called the sentence a bitter blow to freedom of expression inside Russia. »  

(Amnesty International and Human Rights Watch ont qualifié la sentence de coup sévère porté à la liberté d’expression en Russie).

 

Jusqu’à une des supérettes du prêt-à-porter culturel dans notre pays, “Les InRocks”, qui a envoyé son reporter sur place ! Enfin, quand elle dit sur place… Sur place à Paris, dans la manifestation de solidarité avec le groupe “Pussy Riot”. Tombant en pâmoison. Dans son enthousiasme, n’hésitant devant aucune généralisation : « Paris soutient les "Pussy Riot" », glousse-t-il, le vaillant reporter, en titre de son article. (9)

 

Citant les grandes autorités morales et civiques, mobilisées sous la bannière des "Droits de l’Homme" :

[…] « Pierre Tartakowsky, le président de la Ligue des droits de l’homme, prend le micro pour rappeler « le lien profond entre la liberté d’expression et la création ». Il prévient : « Ce procès pour délit de blasphème est une mauvaise nouvelle pour nous aussi en France où des groupes religieux s’agitent aussi dans ce sens ».

[…] « Au milieu de la foule, on croise le philosophe Didier Eribon. « Je suis frappé que les grands partis politiques soient absents, c’est incroyable et révoltant. Aucun représentant du Parti Socialiste ou d’Europe-Ecologie Les Verts. Le PS ne veut pas de vague avec la Russie et EE-LV est lié par son accord gouvernemental. Ils devraient être verts de honte », critique ce spécialiste de Michel Foucault. »

 

Les mêmes qui ne bougent pas le petit doigt devant les plus grands massacres, les plus violentes injustices, dès lors qu’ils reçoivent consigne de ne rien voir, rien entendre, rien dire.

 

Un exemple. Dans mon précédent billet, Nucléaire Iranien : Prétexte & Préméditation, j’ai évoqué la libération de la scientifique Iranienne, Shahrzad Mir-Qolikhan, le 7 août dernier, après 5 ans d’internement dans des prisons des USA. Enlevée à Chypre lors de vacances familiales, sous couvert d’une extradition, par les autorités américaines en 2007, arbitrairement condamnée et emprisonnée. Au prétexte d’avoir essayé, elle et son mari, d’acheter du matériel dit « à double usage »…

 

Shahrzad Mir-Qolikhan, qui n’a pas pu voir ses filles durant toute sa détention, raconte dans un anglais parfait, au cours d’un entretien de 18 mn (la vidéo en anglais est téléchargeable) (10), le calvaire, les humiliations, les tortures subies dans les prisons US. Dont l’une de 18 heures, dans une cellule chambre froide, enchaînée, pour la faire « craquer ».

 

Aucune de ces grandes voix et médias donneurs de leçons, n’a écrit, prononcé, un mot, un seul, pour condamner de pareils comportements, par de soi-disant « Etats de Droit »…

 

J’imagine la tête de ces mêmes Belles Ames, BHL en premier, si une prestation analogue à celle des “Pussy Riot” se produisait à Tel-Aviv : trois punkettes s’introduisant dans la Grande Synagogue de la capitale, chantant, en solidarité avec les 10.000 Palestiniens actuellement emprisonnés sans procès et ceux enfermés dans un blocus à Gaza depuis 2007. Chantant :

« … Netanyahu s’est pissé dessus … Le Judaïsme est la religion du pénis cruel … Les chiennes pissent par-dessus les murs de la Knesset … La meute des salopes du régime sexiste demandera pardon à la phalange féministe… »

 

Que se passerait-il ? BHL, titrerait-il sa chronique hebdomadaire dans Le Point :

i)  « Un odieux (un de ses mots favoris) acte antisémite dans la profanation de la plus Grande Synagogue de Tel-Aviv »,

Ou

ii) « Un magnifique hymne d’appel à la Liberté réalisé par trois artistes dans la plus Grande Synagogue de Tel-Aviv  » ?...

 

J’ai vu un comique en France, talentueux, de loin le meilleur d’entre eux, brûlé en place publique, ou médiatique, ce qui revient au même, pour avoir exercé son art de la dérision et de la provocation en caricaturant au cours d’une émission de TV : un “fasciste sioniste”. Tout le monde riait à gorge déployée : spectateurs, autres invités, présentateur. Tous, sans exception. Mais, dès le lendemain, tout le monde a dû s’excuser : sujet tabou.

 

Il aurait “blasphémé”....

 

En tant qu’hérétique, il a donc été traîné dans la boue, mis en pièces. Avec d’autant plus de vigueur que le bougre ne se laissait pas piétiner de bon cœur. Rendant coup pour coup. Accusé d’être antisémite, lui qui a démarré et exercé son métier pendant des années avec son meilleur pote de l’époque : un juif…

 

Lui, il n’a pas eu droit à l’excuse de l’artiste qui “provoque”, jouant son rôle de “fou du roi”… Liberté d’expression, liberté de conscience ?... Il est banni de toutes les stations de radio ou de TV, on lui interdit des salles, multiplie procès et menaces. Diabolisé à un tel point, qu’on n’a même plus le droit de prononcer son nom. Sauf à lui cracher dessus. Sinon, on va droit en Enfer…

 

Et, comme je tiens à ma place au Paradis… Je scotche mon bec ! Promis, juré, je ne prononcerai pas son nom !

 

Alors, “Pussy Riot” ?... De l’Art ?... Provocateur et, donc, par essence : Contestataire, Novateur, Libérateur ?... Individualisme Humaniste ?... Défense de la Liberté d’Expression et des Consciences ?... Défense des Femmes et de la Jeunesse ?...

 

De la propagande de caniveau.

 

Dont la caste au pouvoir nous bourre le crâne.

 

Pour nous faire oublier que si nous avons des droits, dans notre Occident “démocratique”, c’est au premier son du claquement de fouet à l’oreille celui, d’abord, de courber l’échine.

 

Et, ensuite, pour reprendre les mots poétiquement ciselés des “Pussy Riot”, de :

« Se pisser dessus ».

 

De peur.

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Le Figaro, “Pussy Riot Coupable de Hooliganisme”, 17 août 2012, http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/08/17/97001-20120817FILWWW00312-pussy-riot-coupables-de-hooliganisme.php

(2)  Audrey Salor, "Les Pussy Riot condamnées à deux ans de camp pour "hooliganisme", Nouvel Observateur, 17 août 2012, http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120817.OBS9773/russie-les-pussy-riot-fixees-sur-leur-sort-dans-la-journee.html

(3)  Original russe : http://lyricstranslate.com/en/pussy-riot-putin-zassal-%D0%BF%D1%83%D1%82%D0%B8%D0%BD-%D0%B7%D0%B0%D1%81%D1%81%D0%B0%D0%BB-lyrics.html

(4)  Version en anglais : http://lyricstranslate.com/en/putin-zassal-%D0%BF%D1%83%D1%82%D0%B8%D0%BD-%D0%B7%D0%B0%D1%81%D1%81%D0%B0%D0%BB-putin-wet-himself.html 

(5)  Version en français : http://lyricstranslate.com/en/putin-zassal-%D0%BF%D1%83%D1%82%D0%B8%D0%BD-%D0%B7%D0%B0%D1%81%D1%81%D0%B0%D0%BB-poutine-sest-piss%C3%A9-dessus.html

(6) "Pussy Riot : les hooligans en église encourent aussi des peines de prison en Occident", Ria Novosti, 18 août 2012, http://fr.rian.ru/world/20120818/195716745.html

(7) Oleg Noskovitch, "Pussy Riot à l’avant-garde des nouveaux contestataires", Courrier International, 16 août 2012, http://www.courrierinternational.com/article/2012/08/16/pussy-riot-a-l-avant-garde-des-nouveaux-contestataires

(8)  Miriam Elder, “Pussy Riot sentenced to two years in prison colony over anti-Putin protest”, The Guardian, 17 août 2012, http://www.guardian.co.uk/music/2012/aug/15/pussy-riot-supporters-detained-protest

(9)  Les InRocks, “Paris soutient les Pussy Riot”, 17 août 2012, http://www.lesinrocks.com/2012/08/17/actualite/paris-soutient-les-pussy-riot-11286355/

(10)  “Released Iranian national: US imprisonment, one’s most horrifying ordeal”, Press TV, 16 août 2012, http://www.presstv.ir/detail/2012/08/16/256646/us-jail-ones-most-horrifying-ordeal/#.UC_gJqAUOrE

 

 

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 19:18

 

 

N.B. Ce billet est la suite du précédent, intitulé Nucléaire Iranien : Fanatisme en 3C.

Il reprend la quasi-intégralité de mon commentaire à la faveur d’un échange de réflexions avec la philosophe Aline de Diéguez.

Scindé en deux du fait de sa longueur (commentaires n° 8 & 9), des lecteurs m’ont demandé de le reprendre en un seul texte pour en faciliter la diffusion éventuelle, du fait d’éléments de compréhension complémentaires qu’il contenait.

Ce que je fais avec plaisir, en l’actualisant de quelques informations, sources et illustrations…

 

 

 

 

Diplomatie des “Traités Peaux-Rouges”

 

Je nourris une vive admiration pour la nouvelle génération des diplomates Iraniens menés par l’actuel, et remarquable, ministre des affaires étrangères Salehi. Ainsi que par son prédécesseur Mottaki, qui sera probablement le futur président de l’Iran, ce que je souhaite.

 

Tous impressionnants par leur vision et leur maîtrise géopolitiques : polyglottes, pluriculturels. Nourris d’une profonde connaissance des nations et de leurs substrats : philosophiques et religieux, historiques, culturels, économiques. En comparaison, les nôtres et leurs sbires sont minables d’imbécillité et de servilité. La Grande-Bretagne n’ayant rien à envier à la France en ce domaine : pathétique William Hague « droit dans ses bottes » de ganache, comme nos Kouchner, Juppé ou Fabius

 

Les diplomates Iraniens s’amusent de la diplomatie des “Traités Peaux-Rouges” (Redskins Treaties) que veut leur imposer l’Empire. Ces tristement célèbres, soi-disant, “Traités de Paix” imposés par les colons européens aux tribus amérindiennes de l’Amérique du nord, lors de l’édification des USA. A l’époque, c’était pour les spolier de leurs terres ancestrales.

 

Le pouvoir colonial signait un “Traité de Paix” pour leur imposer des conditions de partage des terres et des principes de cohabitation. Dès leur signature, ils n’étaient pas respectés par les colons envahisseurs. D’où nouveau conflit, que les nations amérindiennes perdaient, malgré leur héroïsme au combat, du fait du différentiel technologique avec les conquérants. Se concluant par de nouvelles concessions et un nouveau "Traité". Pas davantage respecté que les précédents. Et, ainsi de suite.

 

Incessant, implacable, grignotage. Celui des termites. Jusqu’à l’anéantissement total des Nations Peaux-Rouges, ou leur marginalisation complète. (1) C’est ce qui a été appliqué par l’Occident à la Chine pendant un siècle (1840-1940), et dont on ne parle jamais dans nos livres d’histoire : un “Traité” suivant l’autre pour mieux piller et asservir la Chine. (2) Ou encore tragiquement, de nos jours, depuis plus de 60 ans, même si le contexte est différent, en Palestine. Un “Accord” suivant l’autre… Entre autres exemples.

   Mostafa-Ahmadi-Roshan-Ira-007.jpg

Le chercheur iranien Mostafa Ahmadi Roshan assassiné à l’âge de 32 ans. Son fils Ali Reza.

 

En fait, si les Iraniens renoncent à leurs recherches et développements dans les disciplines de l’atome, il leur sera exigé dès le lendemain exactement l’équivalent dans l’aérospatial (mise en orbite par leurs propres lanceurs de leurs satellites d’observation, de télécommunications, etc.). Car cela, bien évidemment, représenterait de la part d’une nation aux « intentions malveillantes », une « menace inacceptable pour la protection de notre civilisation », et autres fariboles. D’où nouvelles résolutions, nouvelles sanctions, etc.

 

S’ils acceptaient d’y renoncer aussi, ce serait, immédiatement, leurs recherches et développements dans les nanotechnologies qu’ils devraient consentir à éradiquer. Domaine fondamental pour l’avenir scientifique, dans lequel l’Iran est en train de prendre une place d’excellence. Ce qui constitue une « menace insupportable ». Sinon : nouvelles résolutions, nouvelles sanctions, nouvelles menaces. Cela n’arrêterait pas, dans une diabolisation permanente.

 

Les diplomates Iraniens ont parfaitement intégré que leur pays représente le cœur de cible de la domination impériale actuelle. Le “sort” de la Russie et de la Chine venant après la totale domestication du monde arabo-musulman. La “littérature” des Think Tanks US déborde de ces rapports de politique-fiction, ou de prospective-fiction, aussi délirants qu’inquiétants par leur niveau de psychopathie.

 

Mis en perspective géopolitique, les vetos Russe et Chinois, contre l’invasion de la Syrie par les forces occidentales, n’ont donc rien à voir avec le maintien d’une base navale ou d’un marché quelconque pour leur commerce extérieur. C’est un coup de semonce à l’encontre d’une utopie géopolitique que la nomenklatura de l’Empire, imbibée de mégalomanie, se refuse à entendre.

 

 

Culte de l’Assassinat et de la Terreur 

 

Au-delà des guerres économiques et médiatiques qui lui sont imposées sans interruption depuis 1979, l’Iran se prépare donc, minutieusement, à affronter les deux priorités des pays de l’OTAN le concernant :

 

i)  La destruction et le démembrement du pays en régions ethniques, via l’invasion ou la guerre civile “importée” (à partir de leurs bases secrètes de mercenaires en Azerbaïdjan, au Kurdistan irakien et au Baloutchistan pakistanais). Ou les deux à la fois suivant le modèle Irakien ou Libyen.

 

ii)  “L’arriération” du pays, ou le “gap technologique imposé” qui est un axe majeur de l’idéologie occidentale s’appliquant à tous les pays, non seulement arabes mais musulmans dans leur ensemble. Car, les Iraniens ne sont pas arabes, pas plus que les Afghans, ou les Pakistanais.

 

C’est l’élimination programmée de tous les vecteurs des connaissances scientifiques : centres de recherches des universités et chercheurs, hommes ou femmes. Ce qui permet, au passage, à la propagande islamophobe de broder sur l’incompatibilité de l’Islam avec la Science ou la Connaissance …

 

Le pôle de recherche et développement Iranien dans de multiples domaines structurant, avec ses nombreuses femmes scientifiques, le rapide et puissant développement du pays, est prioritairement visé. Plusieurs de ses enseignants-chercheurs ont déjà été assassinés ou, lors de déplacements à l’étranger, enlevés.

 

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L’Iranienne Shahrzad Mir-Qolikhan retrouve ses filles jumelles qu’elle n’avait pas vues depuis 5 ans, à  son arrivée le 7 août 2012 à l’aéroport de Mascate (Oman)

 

Dans le meilleur des cas, “l’enlèvement” prend la forme de “l’extradition” aux USA, par des pays complaisants sous un prétexte quelconque. Ce fut le cas emblématique de la scientifique Iranienne Shahrzad Mir-Qolikhan et de son mari. Lui, fut arrêté en Autriche, puis libéré pour insuffisance d’éléments probants. Les autorités US l’accusant de tenter d’obtenir des lunettes de vision nocturne. Ce qu’il a toujours nié, sachant qu’il s’agit d’un matériel courant que n’importe quelle usine chinoise, fabriquant alarmes ou télécommandes à infrarouge, peut fournir par container…

 

Son épouse, fut arrêtée et extradée alors qu’elle était en vacances à Chypre. Condamnée à 5 ans de prison en 2007 au prétexte d’avoir essayé d’acheter en Occident des matériels, ou des “biens et technologies”, dits à « double usage ». Pure affabulation, aucune preuve n’ayant été fournie au tribunal des USA prononçant la condamnation.

 

Un mot sur ce matériel à « double usage ». (3) Invention ubuesque des Inquisiteurs US qui en ont imposé la législation à l’Union Européenne et à ses membres. Chacun s’empressant, dans un zèle moutonnier et servile, d’en assurer l’application. Argutie bureaucratique d’une incroyable stupidité, consistant à élaborer des listes arbitraires, l’arbitraire n’ayant aucune limite dans les interprétations, de matériels considérés comme étant utilisables aussi bien pour un usage civil que militaire, avec ses ramifications réelles ou supposées : terroriste, nucléaire, chimique, bactériologique. Usage autorisé pour les pays occidentaux, mais pas les autres…

 

Autrement dit, ce qui est arrivé à plusieurs chercheurs Iraniens, si vous procédez à des consultations pour l'achat d'un microscope électronique, par exemple, pour des recherches médicales ou géologiques, il pourra vous être opposé que vous le destinez à un usage de prolifération nucléaire ou, encore, pour la conception d’armes bactériologiques. Au libre choix de l’Inquisiteur du moment.

 

Vous nourrissez des "intentions malveillantes", induisant une "capacité de réalisation". Une : "capability". Critère devenu la désignation du sommet du crime, le "sceau du Diable". Vous êtes, en conséquence, un "terroriste" par “intention”, vous menacez gravement l’avenir de la planète.

 

Et, le tour est joué. Vous êtes arrêté, extradé, inculpé, emprisonné. Après, bien évidemment, un tabassage scrupuleux pour s’assurer de la réalité de vos "intentions malveillantes", si elles ont manqué de conviction lors des interrogatoires. Ubu est repu de satisfaction !... Torquemada et la Nouvelle Inquisition en dansent de joie autour du bûcher !...

 

Oubliant que même un “balai-brosse” est un « bien à double usage », utilisé avec autant d’énergie dans des locaux militaires que civils… Mais, comment faire comprendre l’imbécilité d’un concept à un halluciné, un paranoïaque qui a peur de son ombre ?… Dont la mégalomanie incommensurable le persuade d’être le seul à détenir, pour l’éternité et dans tout l’univers, un « bien » ou une « technologie », quel qu’en soit l’usage ?...

 

L’acharnement des services US à l’encontre de cette Iranienne relève d’une opération d’intimidation à l’égard des scientifiques de son pays, tout spécialement envers les femmes Iraniennes extrêmement nombreuses dans toutes les disciplines de la recherche fondamentale et appliquée. L’intervention du Sultan d’Oman, Qabus ibn Saïd, auprès de ses geôliers a permis de raccourcir sa peine de 6 mois… Retrouvant sa famille à Mascate, capitale d’Oman, le 7 août dernier, au cours d’une escale avant de rentrer en Iran.

 

Le témoignage de Shahrzad Mir-Qolikhan est effrayant par la lumière qu’il projette sur nos Etats policiers déglingués par la bêtise et la violence. Internée en Floride, elle a raconté les sévices terrifiants, humiliants, y compris sexuels, allant jusqu’à la torture par le personnel pénitentiaire (… terrifying ordeal and mistreatment at the hands of prison staff) :

« Je suis dégoûtée … de ces gens et de la manière dont ils m’ont traitée », (“I am disgusted… by these people and their treatment”). (4)

 

L’objectif est d’infliger à l’Iran ce que l’Irak a subi et continue d’endurer : l’éradication de son pôle académique de recherche et développement, de son patrimoine culturel millénaire. On sait que les musées d’Irak et sites archéologiques ont été parmi les premiers lieux de destruction et de pillage lors de l’invasion occidentale, dans un acte délibéré et soigneusement préparé. Cela n’a pas cessé.

 

Rien qu’en Irak depuis l’invasion occidentale, officiellement recensés par le gouvernement actuel, ce sont 530 chercheurs (hommes et femmes) de haut niveau, dans toutes les disciplines (y compris sciences médicales et vétérinaires…) qui ont été assassinés dans le climat ambiant, sciemment entretenu, d’insécurité et de guerre civile. Visiblement suite à une liste bien établie et un ordonnancement impitoyable (la plupart exécutés chez eux ou à la sortie de leur domicile, souvent avec leurs enfants), parfaitement maîtrisés par les services spéciaux occidentaux.

 

Une campagne de solidarité internationale menée par le « BRussells Tribunal » (5) essaie de mobiliser l’attention des gouvernants et des opinions publiques des pays occidentaux sur ces crimes. Sans grand succès du fait de la censure de leurs médias, y compris publics. Une première liste nominative de tous ces scientifiques et intellectuels Irakiens a été établie. Elle comprenait 470 noms, au 30 Avril 2012. D’autres noms étaient en instance de vérification quant aux données biographiques et aux circonstances de leur assassinat.

 

Hors circuit et médias de la propagande, tous les observateurs, témoins, spécialistes de la région ou des opérations spéciales, n’hésitent pas à imputer ces meurtres au Mossad israélien sous la couverture des forces d’occupation américaine.

 

Tel le professeur Irakien Ismail Jalili qui, courageusement, avait présenté une émouvante communication, lors d’une réunion internationale tenue à Madrid les 23-24 avril 2006, “Madrid International Conference on the Assassinations of Iraqi Academics”, intitulée (6) :
« Plight of Iraqi Academics » (La situation désespérée des enseignants-chercheurs Irakiens).  

 

Sujet oublié, occulté, de nos journalistes "d’investigation", Droits de l’Hommistes, et Belles Ames…

 

Un séminaire s’est tenu à Gand, en Belgique, en mars 2011, organisé par l’Association « BRussells Tribunal », regroupant des chercheurs occidentaux solidaires, pour élaborer une “Charte de Défense des Enseignants-Chercheurs Irakiens”. (7)

 

La réponse des gouvernements occidentaux fut claire, dès la clôture de ce séminaire international, outre l’étouffement médiatique de ces réunions et manifestations de solidarité : les assassinats ont redoublé. Dans l’impunité.

 

Ainsi, le 3 avril 2011, le professeur Zaïd Abdul Mun’im  de l’Université Al-Mustansiriya de Bagdad, directeur de recherche au département moléculaire, meurt dans l’explosion de son véhicule piégé par une bombe. (8) Le 29 mars 2011, une semaine auparavant c’était l’éminent chirurgien et Doyen de la Faculté de médecine de la même université, Mohammed Alwan, qui était assassiné. L’un et l’autre n’ayant aucune affiliation politique…

 

Rappelons que les enseignants-chercheurs du Pakistan n’échappent pas à ces escadrons de la mort. Et, le martyre de la spécialiste Pakistanaise en neurosciences Aafia Siddiqui (9) est là pour rappeler jusqu’où peut aller l’élimination et l’intimidation de tout chercheur qui n’adopterait pas le profil de « collabo » qui lui serait imposé…

 

Les événements actuels en Syrie sont une autre illustration de cette pratique des services spéciaux occidentaux. Les commandos de mercenaires dévastant la Syrie, actuellement, auraient eu parmi leurs cibles prioritaires de nombreux chercheurs et cadres de haut niveau (hôpitaux et centrales électriques, tout particulièrement). Le décompte de ces meurtres “ciblés” ne pourra être établi avec précision qu’à la fin de la période d’insécurité organisée par les pays de l’OTAN.

 

A ces exécutions sommaires, se sont ajoutés ravages et pillages de son patrimoine culturel. L’archéologue libanaise Joanne Farchakh fait état du nombre impressionnant de pillages et destructions de musées, églises, monastères (notamment celui de Sednaya), châteaux-forts des Royaumes Latins ou Croisés (château d’al-Madiq), mosquées (celle de Deraa, entièrement détruite), sites archéologiques. Qualifiant la situation du patrimoine historique, multiculturel, de la Syrie, un des plus riches au monde, comme étant devenue : « catastrophique ». (10)

 

Certaines opérations de pillage ont été, comme en Irak, méticuleusement préparées, vraisemblablement de longue date. Exemple : des témoins ont vu des pillards équipés de bulldozers pour enlever et transporter les mosaïques Romaines, d’une inestimable valeur, du site d’Apamea. Même mode opératoire, lors du pillage des vestiges de l’Empire Byzantin dans le nord de la Syrie à al-Bara, Deir Sunbel and Ain Larose. Le temple millénaire, datant de l’Empire Assyrien, de Tell Sheikh Hamad a été entièrement détruit.

 

Evidente signature d’une implacable, cynique, sanguinaire, spoliatrice, politique de l’Occident dans le monde arabo-musulman : la destruction de la Connaissance, du Savoir, de la Recherche, du Patrimoine Culturel.

 

En bref, de l’Histoire et de la Renaissance d’une Civilisation…

 

 

Dialogue et Respect Mutuel 

 

Il est plus qu’évident que les Iraniens, tout en étant ouvert aux discussions concernant la recherche nucléaire, connaissant la mauvaise foi criminelle, la barbarie, de leurs interlocuteurs, ne braderont pas leurs droits relevant de la souveraineté nationale et de leur destin collectif.

 

Leurs dirigeants ont lutté, jeunes, contre l’atroce dictature du Shah et de sa sinistre police la SAVAK, protégée des occidentaux qui pillaient le pays de ses richesses. Ils ont tous combattu pendant 8 ans, en première ligne dans les tranchées et les gaz de combat, contre les mercenaires de Saddam Hussein approvisionnés par tous les arsenaux de l’OTAN. Ce sont des durs à cuire. Ils ne craignent personne et ne cèderont pas.

 

Ainsi, les diplomates Iraniens, avec leur courtoisie coutumière, garderont patience et écoute face à des négociateurs occidentaux tellement drogués d’arrogance qu’ils ne sont capables que de répéter, en perroquets dressés, les vieux clichés de la diplomatie du XIX° siècle : celle de la canonnière.

 

Forgeant, pendant ce temps, de solides relations avec les puissances économiques montantes, préparant l’avenir de leur Nation…

 

Car, “Le Temps” est la meilleure arme contre le mépris mégalomaniaque des Empires s’estimant éternels, prétendant dans leur toute-puissance éphémère que la loi, “La Loi du Plus Fort”, dictée par leur caste au pouvoir, émane telle une prescription divine de “La Communauté Internationale”. Morgue, insolence du prédateur imbu de sa force, qui excèdent dès à présent tous les pays non inféodés à l’OTAN, et non des moindres.

 

Signal, alarme, stridents, parmi d’autres : un des principaux groupes de médias chinois, Global Times, publie le 9 août 2012 un article d’une extrême clarté et parfaitement argumenté. Intitulé :
« Les USA ont perdu toute crédibilité sur le dossier Nucléaire Iranien » (11)

 

D’une précision chirurgicale dans le raisonnement, il fait ressortir que les USA ne veulent pas négocier avec l’Iran mais, en réalité, le détruire et l’envahir comme ils l’ont fait pour l’Irak. Sur fondement de mensonges.

 

Les Chinois choqués de voir le gouvernement américain “sanctionner” arbitrairement certains de leurs établissements, notamment la Bank of Kunlun, en violation flagrante du droit international (…“blatant violation of international law” …), afin de poursuivre ses objectifs de politique étrangère. Rappelant que le commerce de la Chine avec l’Iran respecte scrupuleusement le droit international et les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU.

 

Les "sanctions" à répétition émises par le Congrès des USA, qui n’est que le parlement d’un Etat, concourent inéluctablement, durablement, à dresser les autres Etats souverains contre des exigences autant illégales que contraires à leurs intérêts immédiats et à long terme. Très exactement, comme les exigences de Napoléon, imposant un Blocus Continental à l’Europe, avaient provoqué contre lui l’union de l’ensemble des nations européennes, précipitant la chute de son Empire…

 

La conclusion de l’article en établit l’enjeu implicite, mais vital :

« Encore plus important, ces sanctions américaines revendiquent le droit de contrôler l’activité économique des citoyens et des entreprises de la Chine afin d’atteindre les objectifs propres aux USA …

En conséquence, il est extrêmement important que le reste du monde résiste à ces tentatives permanentes des USA de contrôler le cours des négociations, tout en niant les droits souverains des autres nations à poursuivre des relations commerciales légitimes avec l’Iran ». (12)

 

Eclairage important. Loin d’être « isolé » l’Iran, avec son éminente diplomatie fondée sur le respect mutuel entre Etats, est de plus en plus soutenu par le reste du monde.

 

En témoigne la Conférence Internationale sur la Syrie, "Tehran Consultative Meeting on Syria", organisée à Téhéran le 9 août 2012, qui a réuni les représentants de 30 pays. Emettant des recommandations empreintes, dans une déclaration finale, de réalisme constructif et de sagesse. Complètement occultées par nos médias abrutis par leur travail de désinformation…

 

Participant, à l’invitation des saoudiens, au sommet de l’OIC (Organization of Islamic ConferenceOrganisation de la Coopération Islamique), regroupant 56 pays de confession à majorité musulmane de la planète, qui se tiendra à La Mecque le 14 août 2012. Geste marquant des saoudiens, démontrant une volonté d’apaiser leurs agressives relations avec l’Iran… Malgré les pressions incessantes des USA.

 

Témoin aussi, le prochain sommet qui va se tenir à Téhéran du 26 au 31 août prochain. Celui des Pays Non Alignés (Non-Aligned Movement / NAM), organisation internationale réunissant 120 Etats et 21 pays avec le statut d’observateurs. L’Iran va, dans le cadre de la présidence tournante, en assurer la présidence pour les trois années à venir. Là encore, les USA exerçant d’énormes pressions pour que le nouveau président égyptien boycotte ce sommet…

 

L’Iran montre ainsi l’exemple de l’échange constructif, bâtissant avec ténacité de solides liens avec de nombreux partenaires. (13) Conscient que seuls dialogue et solidarité entre nations assureront l’avenir de notre planète. Et, non pas : mépris et hyperviolence.

 

Dans son aveuglement la nomenklatura de l’Occident, engluée dans ses postures coloniales d’un autre âge, ne l’a pas encore compris…
 

Le professeur Zaïd Abdul Mun’im assassiné le 3 avril 2011 et la carcasse de son véhicule piégé par une bombe

Le professeur Zaïd Abdul Mun’im assassiné le 3 avril 2011 et la carcasse de son véhicule piégé par une bombe

1. Billet/ “Géronimo” : http://stanechy.over-blog.com/article-geronimo-73423407.html

2. Billet/ “Excuses d’un Français au Peuple Chinois” : http://stanechy.over-blog.com/article-18658527.html

3. Biens et technologies à « double usage » dans la législation française : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/enjeux-internationaux/desarmement-maitrise-des-armements/le-controle-des-exportations/le-dispositif-national-de-controle/biens-et-technologies-a-double/

4. “Mir-Qolikhan ordeals reveal US rights abuse: Lawmaker”, Press TV, 9 août 2012, http://www.presstv.ir/detail/2012/08/09/255373/mirqolikhan-case-shows-us-rights-abuse/

5. BRussells Tribunal, http://www.brussellstribunal.org/

6. “Mossad Has Murdered 530 Iraqi Scientists, Academics”, Al Jazeera, 9 mai 2006, http://www.aljazeera.com/me.asp?service_ID=11311 & http://www.axisoflogic.com/artman/publish/Article_21935.shtml

7. The Ghent Charter in Defense of Iraqi Academia (March 2011)

8. Dina Al Shibeeb, “Iraqi scientists, doctors, targeted”, Al Arabiya, 9 avril 2012, http://www.alarabiya.net/articles/2011/04/09/144874.html

9. Billet/ “Journée de La femme – Hommage à Aafia Siddiqui” : http://stanechy.over-blog.com/article-journee-de-la-femme-hommage-a-aafia-siddiqui-68824034.html

10. “Ancient Syrian sites extensively looted, pulverized amid clashes”, Press TV, 9 août 2012, http://www.presstv.ir/detail/2012/08/09/255326/ancient-syrian-sites-looted-destructed/

11. “US has shed all credibility over Iranian nuclear issue”, Global Times, 9 août 2012, http://www.globaltimes.cn/content/726145.shtml

12. “More importantly, these US sanctions assert the right to control the economic activity of Chinese citizens and companies in order to advance US goals...

This makes it all the more important that the rest of the world resist these continued US attempts to control the course of negotiations while denying the sovereign rights of other nations to conduct a lawful trade with Iran. ”, Global Times, Op. Cit.

13. Kaveh L. Afrabiasi, “Iran’s new Summit Diplomacy”, Asia Times, 10 août 2012, http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/NH10Ak03.html

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 11:50

 

 

« Les contradictions à l’œuvre dans la logique des Droits de l’Homme … disent l’imminence d’un monde où l’extermination pourra se décider sous la bannière des démocraties »

Catherine Coquio (1)

 

                                            

 


La Nef des Fous

 

Fin juillet.

 

Mitt Romney, le candidat milliardaire du “parti républicain” aux élections présidentielles des USA, en novembre prochain, vient d’accomplir son pèlerinage en Israël. Multipliant les déclarations à l’encontre de la Nation Palestinienne qui attend vainement, depuis plus de 60 ans pour certaines, l’application d’une quarantaine de résolutions de l’ONU protégeant ses droits, sa sécurité et son existence.

 

Mieux. Allant jusqu’à programmer, s’il est élu, d’enfreindre une résolution hautement symbolique du Conseil de Sécurité de l’ONU quant au statut de Jérusalem, voulant y transférer l’ambassade américaine dès son élection, au lieu de Tel-Aviv.

 

A ce festival de négationnismes, du droit international, des décisions de l’ONU, de l'existence du Peuple Palestinien se sont, inévitablement, ajoutées de violentes diatribes iranophobes. Relayées par ses différents porte-paroles, les propos fanatiques, bellicistes, de Mitt Romney sont la réédition hystérique de l’idéologie dominante de l’Empire décadent.

 

Un des responsables de l’administration palestinienne, Saeb Erekat, en a résumé la teneur et en a tiré la conclusion (2) :

« Cet homme est venu faire ici la promotion de l’extrémisme, de la violence et de la haine. Et, c’est absolument inacceptable. »

 

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 La Nef des Fous de Jérôme Bosch (≈1500)

 

Rien de surprenant. Tant nous savons qu’en Occident, le remplissage des caisses électorales et l’accès aux médias, imposent ces rites devenus, à présent, immuables.

 

Lors de ce séjour, au cours d’une soirée à Jérusalem, il a encaissé plus d’un million de dollars de la part de 45 donateurs. Tout au long de cet évènement mondain, était assis à ses côtés le magnat des casinos, Sheldon Adelson, qui a déclaré vouloir consacrer 100 millions de dollars de sa fortune pour qu’Obama, jugé trop « mou » à l’égard des Palestiniens et des Iraniens par les extrémistes sionistes, soit battu aux prochaines élections présidentielles. (3)

 

Ses postures cataclysmiques à l’encontre de l’Iran, représentent une véritable déclaration de guerre. Affirmant sa totale solidarité avec Israël face à la menace nucléaire de l’Iran et « ses intentions malveillantes » (“malevolent intentions”). (4) Car, chez ces promoteurs de carnages, on se doit de lancer une guerre pour lutter contre « les malveillantes intentions ». Comme « le péché originel », qui au temps de l’obscurantisme religieux en Occident devait être éradiqué...

 

Un des principaux conseillers de Mitt Romney, Dan Senor, enfonçait le clou en déclarant un soutien inconditionnel du « parti républicain » et de son candidat à toute initiative militaire unilatérale d’Israël contre les « sites nucléaires ». Ce qui revient à dire, connaissant les précédents de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Libye : procéder à la totale destruction de l’Iran.

 

Les mots énoncés sont importants à noter (5) :

« Toute initiative qu’Israël prendrait, afin d’arrêter l’Iran dans le développement de ses capacités (“capability”) nucléaires… ».

 

Notons le mot « capability ». Il devient à présent le mot-clef, l’idée-force, le leitmotiv, de tout l’enjeu géopolitique ou hégémonique de l’Occident. L’Iran, signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP), en respecte scrupuleusement tous les clauses. Tout le monde en convient. Il ne possède aucune bombe, et n'a pas l’intention d’en construire. Tout le monde le sait.

 

Ce qui lui est interdit, maintenant, contrairement à l’esprit et aux termes du Traité de Non Prolifération Nucléaire et au respect de la souveraineté nationale des Etats, c’est la « capacité » intellectuelle d’en construire, d’avoir le niveau des connaissances scientifiques et techniques.

 

Alors qu’il est explicitement stipulé par le traité TNP, dans son article IV, alinéa 1 :

« Aucune disposition du présent Traité ne sera interprétée comme portant atteinte au droit inaliénable de toutes les Parties au Traité de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination et conformément aux dispositions des articles I et II du présent Traité. »

 

Mais, en définitive les puissances occidentales exigent de l’Iran d’arrêter toute recherche, effacer toute connaissance et savoir dans le domaine nucléaire, y compris civil. Préconisant d’assurer ses éventuels besoins en nucléaire médical ou énergétique, méticuleusement et arbitrairement sélectionnés au-préalable par la Bande des Quatre (USA-Israël-GB-France), sous forme de sous-traitance auprès des “grandes puissances”.

 

C’est en fait le démantèlement de l’indépendance technique, scientifique et de la maitrîse de son développement qui est exigé par l’Empire. L’Iran a parfaitement compris qu’il s’agit d’un prétexte pour, quoi qu’il fasse et qu’il dise, procéder à  sa destruction. Une  « Somalisation » imposée comme elle l’est en Palestine, au Liban, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, au Soudan, en Libye, et qui doit s’appliquer à présent autant à la Syrie qu’à l’Iran. Ainsi en a décidé l’Empire. L’Iran, bien évidemment, en refuse et la perspective et la réalisation. Et en conséquence, se prépare à défendre sa souveraineté.

 

Exigence frénétiquement reprise en écho par l’actuel ministre de la Défense des USA et ancien dirigeant de la CIA, Leon Panetta, dans son récent discours à Tunis, renouvelant l’interdiction pour l'Iran de toute “nuclear capability” (6) :

« … encourager l’effort international exerçant les pressions sur l’Iran afin qu’il renonce à ses “capacités nucléaires”… »

 

Ce politicien caricatural ne cesse, lui aussi, de s’illustrer par des propos bellicistes et arrogants à l’égard des pays qui démontrent des velléités d’indépendance face aux prétentions impériales. Connu pour son langage maffieux et ordurier que même un Don Corleone, grand patron de la Mafia magistralement interprété par Marlon Brando dans le film “Le Parrain”, se gardait d’employer, n’élevant jamais la voix, mettant un point d’honneur à parler avec douceur dans la conciliation.

 

Evoquant obsessionnellement une attaque imminente d’Israël contre l’Iran. Il l’avait prévue pour le “printemps”, puis pour cet été, sinon pour l’automne… Ou encore, brandissant à la Torquemada, les châtiments et tortures réservés aux hérétiques, dirigeants des pays refusant d’obéir aux injonctions qui leurs sont adressées par l’Empire et ses représentants.

 

Témoin la récente apostrophe de Leon Panetta à l’égard du Président de la Syrie, via les médias serviles, dans une allusion au sort réservé à Kadhafi, sodomisation à la Kalachnikov et lynchage (avec arrachage préalable à la tenaille des cheveux et de la barbe...) après élimination de ses gardes du corps (7) :

« Si tu veux être en mesure de te protéger ainsi que ta famille, tu ferais mieux de “foutre le camp” tout de suite »

(“If you want to be able to protect yourself and your family, you’d better get the hell out now”, [to get the hell out = foutre le camp]).  

 

Langage de soudards, voyous irresponsables et bellicistes, relayés par nos propres politiciens, partis et gouvernants ? Expression de la pensée d’une race s’estimant supérieure à toutes les autres, réputées “malveillantes” et sauvages ? Pensée fondée sur le mépris, le mensonge, la violence ? Répandant la mort et la destruction, alors que notre planète a tant besoin de partager : paix, apaisement, solidarité, connaissance, santé, éducation, prospérité ?  

 

Pathologie individuelle ? Mais, ces Cavaliers de l’Apocalypse sont au pouvoir. Pathologie collective, alors, ne reconnaissant du mérite qu’au "fanatique" ? « Fanatique », ce « héros qui pour faire triompher ses préjugés est prêt à faire le sacrifice de votre vie », pour reprendre l’humour d’Albert Brie.

 

Cette oligarchie de la prédation, inconsciente ou satisfaite des ravages qu’elle provoque, rappelle “La Nef des Fous” de Jérôme Bosch. Cet esquif sans voile, ni rames, ni gouvernail, si ce n’est une grande louche, emportant, hébétés et délirants, un ramassis d’irresponsables vers on ne sait où.

 

Oui, pagayant à la louche dans l’imbécilité criminelle…

 

 

Le dessin des lucides

 

Toutefois, véritable bol d’air frais…

 

De nombreux pays s’interrogent, réagissent, face au fanatisme de la nomenklatura de l’Empire. Stupéfaits, par ce spectacle de soumission des gouvernements européens, tout particulièrement. D’aliénation, au sens où l’entendait Marx, mais aussi dans son sens psychiatrique. Cette paralysie face à la privation de la liberté et la capacité de penser dans la dénonciation de la violence guerrière, de la négation de la Dignité Humaine.

 

En dehors de la sphère de l’OTAN et de l’emprise médiatique occidentale, des espaces de liberté, de circulation d’information, de lutte contre la propagande, se multiplient. Dans ce flux, mentionnons la place éminente des caricaturistes.

 

Leur capacité d’analyse, leur sens de la synthèse, souvent supérieurs à ceux de bien des chroniqueurs et “experts”, produisent des œuvres dont la publication est inimaginable actuellement dans nos médias dits “dominants”. Tant l’esprit critique, le niveau d’information, dénonçant le fanatisme, la stupidité, le mensonge de nos castes politiques, sont fulgurants. 

 

Grand admirateur de leur travail, j’ai choisi 3 dessins dans cette abondante production, dénonçant par un effet de relief saisissant le fanatisme de l’Occident à l’encontre de l’IRAN :

 

Le premier nous montre un Vanunu essayant désespérément d’attirer l’attention de la  « brigade anti-prolifération », examinant à la loupe l’inexistence de la bombe iranienne, sur le parc impressionnant de bombes et armes atomiques, parfaitement opérationnelles, en possession d’Israël. Le chef de la brigade en grogne d’agacement :

" Ça suffit Vanunu, tu ne vois pas que nous sommes occupés ? "...

 

L’effet comique étant renforcé, en bas à gauche de la caricature, par la réponse d’un responsable de l’arsenal israélien affirmant à un curieux au long nez, que ce qui semble être des bombes nucléaires ne sont en réalité que des « saucisses cashers géantes » !

 

Vanunu nukes & Iran 

 

Ce remarquable dessin, repris dans de nombreux journaux en Asie notamment, met en valeur trois éléments d’information pertinents :

i)  Rappelons que Mordechai Vanunu est cet ingénieur israélien qui avait rendu public l’armement nucléaire secret d’Israël. Enlevé par les services spéciaux israéliens à Rome, où il s’était réfugié, il a été condamné à 18 ans de prison. Au terme de sa peine, dont 11 ans en isolement complet, il n’est toujours pas “libéré”, puisqu’interdiction lui est faite de sortir du territoire et de parler à toute personne étrangère, en particulier aux médias internationaux.

ii)  Israël n’est pas, en effet, signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire. Et, donc paradoxe, non soumis à une quelconque inspection ou demande de justification de la part de l’organisation de l’ONU chargée du contrôle de la non prolifération qu’est l’AEIA.
Le parc des ogives nucléaires opérationnelles secrètement détenues par Israël, est estimé entre un minimum de 200 et une moyenne de 400 à 500. Avec, bien sûr, leurs vecteurs : missiles balistiques, de croisière, avions, navires et sous-marins.

iii)  A ce jour l’Iran, signataire du TNP, a été soumis à plus de 4000 inspections, dont plus d'une centaine inopinées. Toutes ses installations nucléaires, y compris celles souterraines de Fordo avec ses instruments de mesure, sont sous caméras de surveillance 24/24 H, reliées à l'AEIA. Aucune ne dépasse le seuil d’enrichissement de l'uranium autorisé par le Traité pour les besoins civils qui est de 20 % (une bombe exige un enrichissement de 90 %).
Le pays ne possède, ni ne fabrique de bombe nucléaire, souhaitant au contraire une dénucléarisation du Moyen-Orient sous toutes ses formes : sans oublier les armes nucléaires embarquées à bord de navires et sous-marins en Mer Rouge ou dans le Golfe Persique.

 

Le deuxième vient de Chine, dénonçant le ridicule de la propagande anti-iranienne des USA. Mettant en scène l’Oncle Sam en chanteur grattant un petit Ukulélé, symbolisant le « problème nucléaire iranien » (“Iran nuclear issue”), amplifié par d’énormes enceintes acoustiques.

 

iran-nuclear-issue---China-Daily-20062012.jpg

 

 

Le troisième émanant du Brésil, efficace de réalisme, montre une planète malgré sa volonté, au bord du précipice, d’une conflagration, d’un désastre, majeurs. Les USA sous les traits de l’Oncle Sam, haineux, halluciné, en treillis, l’arme au poing ornée du fanion israélien, entraînant, suicidaire, le monde à sa perte…

 

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Trois caricatures, projetant en relief le délire guerrier.

 

Le fanatisme de l’Occident, en 3 C…

 

 

 

 

 

(1)  Catherine Coquio, à propos des premières pages de l’ouvrage “L’Impérialisme” d’Hannah Arendt, Catherine Coquio et la singularité des génocides, in Désir d’Afrique de Boniface Mongo-Mboussa, Collection Continents Noirs, Gallimard, 2002, p. 179.
Fondatrice de l'Association Internationale de Recherche sur les crimes contre l'Humanité et les Génocides (AIRCRIGE).

(2)  "What this man is doing here is just promoting extremism, violence and hatred, and this is absolutely unacceptable", Saeb Erekat, Romney’s al-Qud claim unacceptable : Palestinian official, PressTV, 30 juillet 2012, http://www.presstv.ir/detail/2012/07/30/253538/romneys-alquds-claim-unacceptable/

(3)  Jasmin Ramsey, Iran Diplomacy hits new sanctions roadblock, 1er août 2012, http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/NH01Ak01.html

(4)  Harriett Sherwood, Mitt Romney declares unity with Israel over Iranian nuclear threat, The Guardian, dimanche 29 juillet 2012, http://www.guardian.co.uk/world/2012/jul/29/mitt-romney-unity-israel-iran

(5)  Dan Senor, "If Israel has to take action on its own, in order to stop Iran from developing that capability, the governor would respect that decision", The Guardian, Op. Cit.

(6) Panetta and Israel to discuss war plans against Iran ?, RT, 30 juillet 2012, http://rt.com/usa/news/panetta-israel-iran-plan-417/

(7)  “Assad better get the hell out”, RT, 31 juillet 2012, http://www.rt.com/news/panetta-syrian-military-intact-458/

 

 

 


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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 05:00

 

 

En ce 14 juillet Fête Nationale

Célébrant l’Indépendance de la France

Sa Révolution et son Histoire

Genoux à terre

Courbant l’échine

Prêtons allégeance

 

A Nos Maîtres et Leurs Lois !

 

 

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Illustration : Hakbari

 

 

 

 

 


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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 20:14

 

 

« La pensée européenne se trouve à un tournant. Ce tournant, sur le plan historique, n’est autre chose que la fin de l’impérialisme. La crise de la pensée occidentale est identique à la fin de l’impérialisme. »

Michel Foucault (1)

 

 

 

 

 

L’intronisation du nouveau président et gouvernement “socialistes” ne laisse aucun doute quant à la continuité de la politique étrangère de leurs prédécesseurs : alignement au millimètre près sur la “politique atlantiste” et totale servitude aux intérêts de l’Empire américain.

 

Tout particulièrement, au Moyen-Orient : soutien aveugle aux gérontocratiques absolutismes des pétromonarchies et aux dérives suicidaires de l’extrémisme sioniste.

 

En Amérique Latine : hostilité permanente à l’encontre des pays revendiquant indépendance économique et respect de leur souveraineté nationale (Cuba, Bolivie, Equateur, Venezuela). Avec appui indéfectible aux ploutocraties, travesties en "démocraties électorales", régies par des castes de milliardaires livrant leurs pays au pillage (Chili, Colombie, Mexique, Pérou).

 

Même approche en Europe dite "de l’Est", totalement inféodée à l’OTAN : solidarité inconditionnelle avec les régimes mafieux camouflés, là encore, en "démocraties" (Albanie, Bulgarie, Roumanie, etc.). Tout en harcelant la Russie, pour entraver son développement. Ou, en Asie : les régimes ultra corrompus, tels que ceux de Thaïlande ou des Philippines, seront encensés par rapport à une Chine qui sera, bien évidemment, sans cesse diabolisée.

 

Manière, pour ce qui est de la Russie ou de la Chine, de se relaxer dans la “bonne conscience” en sniffant une ligne aux “droits de l’homme” …

 

Rien de neuf sous l’euphorie du cynisme.

 

Mais, qu’en sera-t-il de la position de notre pays à l’égard de l’Afrique ?  Du moins, de nos relations avec l’Afrique subsaharienne liée à l’espace francophone. Alice Primo pose la question (2) :

« Françafrique : le changement est-il en route ? »

 

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Car, depuis les indépendances politiques ou théoriques difficilement concédées dans les années soixante, les Etats européens ont implacablement poursuivi les politiques de prédation de leurs anciennes colonies africaines, notamment la France et la Grande-Bretagne. Quels que soient les partis au pouvoir : “Travaillistes” ou “Conservateurs”, “Droite” ou “Gauche”…

 

Le mode opératoire de la France avec ses ex-colonies africaines, dans la corruption et le soutien aux pires dictatures, a été surnommé : « Françafrique » (3). Concept forgé par le regretté François-Xavier Verschave, reprenant l’expression (4) du dirigeant de la Côte d’Ivoire Félix Houphouët-Boigny, dans son livre paru au printemps 1998 : « La Françafrique, le plus long scandale de la République ». (5)

 

Ne cessant, rappelons-le, de dénoncer avec courage, rigueur, dans ses ouvrages, ses travaux au sein de l’association Survie dont il est un des fondateurs, l’emprise mafieuse de la France sur ses anciennes colonies africaines.

 

La France n’hésitant pas à soutenir des dictateurs, ou des dynasties de dictateurs sévissant de père en fils : les Eyadema, au Togo ; ou, les pathétiquement célèbres Bongo, au Gabon … Dictateurs, protégés par notre pays, se considérant, ou complaisamment qualifiés par la propagande : « amis de la France ». (6)

 

La France suscitant, ou organisant, des coups d’Etat. Soit, pour renverser des dirigeants refusant ce système : l’honnête et charismatique Thomas Sankara du Burkina-Faso, assassiné dans un putsch. Soit, même au prix d’une guerre civile, pour imposer un gouvernant à sa solde : le général Sassou Nguesso fondé de pouvoir des intérêts français dans l’Etat pétrolier du Congo-Brazzaville (7). Parmi tant d’exemples, dont les récents évènements en Côte d’Ivoire, avec l’éviction du président Gabgo, ne sont que la sanglante répétition …

 

Sujets, évidemment, jamais abordés dans les médias dominants, propriétés ou serviteurs des bénéficiaires de ce système : les chaînes TV et radios, dites du “service public”, concourant à cette complicité. Le pillage de l’Afrique impose le silence.

 

Un des responsables des services secrets français en Afrique, Dominique Fonvielle, le reconnaît dans son livre, « Mémoires d’un agent secret » (8) :

« Au lieu d’assister les transitions démocratiques, la France a au contraire aidé plusieurs chefs d’Etat corrompus à rester en place, par sa simple présence d’abord, par des actions militaires ensuite […]. Les raisons n’étaient pas idéologiques.

A gauche comme à droite, seul comptait l’argent. »

 

L’Afrique est vampirisée dans une méthodique exploitation, dont cinq cercles s’emboitant dans une ambivalente synergie en fournissent l’illustration : fructueuse, pour les occidentaux et leurs nomenklaturas ; mortifère, pour des générations d’africains.

 

i)  Pillage des ressources naturelles

 

Le premier cercle, le cœur de cible : les ressources naturelles et matières premières dont l’Afrique regorge.

 

Les spécialistes en ce domaine qualifient le continent de « scandale géologique », tellement il en est comblé. On veut l’ignorer : loin d’être "pauvre", l’Afrique est immensément "riche". Son niveau de vie devrait être supérieur à celui de l’Europe, qui n’en recèle pas le millième. Sa “pauvreté” apparente, ses bateaux de migrants clandestins affamés, n’étant que la conséquence de la rapacité des puissances coloniales.

 

L’Afrique : rongée jusqu’à l’os par les piranhas occidentaux. Matières premières et minerais en tous genres, des plus courants (cuivre, fer, bauxite) jusqu’aux plus rares (diamant, coltan). Avec, à profusion, les ressources énergétiques les plus demandées dans cette décennie : pétrole, gaz, et surtout uranium.

 

Aucune transformation locale, si ce n’est pour faciliter son enlèvement par transport maritime. Même pas un chantier naval apte à construire un chalutier (autre qu’en bois), un vraquier ou un pétrolier. Ce ne sont pas quelques usines de montage de véhicules, dont toutes les pièces sont importées, qui doivent faire illusion…

 

Sans oublier les richesses halieutiques de ses interminables côtes, notamment du Golfe de Guinée, pillées par les flottes de pêche “occidentales” : Japon et Corée du sud étant aussi actifs ou voraces, avec leurs bateaux-usines et flottilles de chalutiers sophistiqués, que les pays européens… (9) Ou agricoles, dont le détail mérite une encyclopédie.

 

Les empoignades actuelles se déroulant dans les pays du Sahel de l’Atlantique à la Mer Rouge, sur fond de chaos organisé à la sauce islamiste par les services secrets occidentaux (10), ne sont que la résultante des mainmises sur les colossales réserves d’uranium de la région : « Uranium Belt », « La Ceinture de l’Uranium ». D’où la partition du Soudan, et l’appropriation du Darfour par les occidentaux.

 

La sécession du nord du Mali en cours, annonçant celles d’autres pays de la région, suivant le même schéma appliqué pour les "bassins pétroliers" de la péninsule arabique, lors de la ruée du pétrole à la suite de la dernière guerre mondiale : un émirat par zone… Ou encore, en Asie : le sultanat de Brunei érigé en “Etat indépendant”, par les britanniques, pour enlever la zone pétrolière de l’île de Bornéo à l’Indonésie et à la Malaisie. (11)

 

Tous les grands groupes français participent à la curée, principalement dans la partie africaine dite « francophone ». Les plus connus étant Areva sur le marché de l’uranium, et Total, qui au passage a absorbé la sulfureuse Elf, dans le pétrole et le gaz.

 

 

ii)  Monopole des travaux d’infrastructure et grandes constructions

 

Le deuxième cercle concentre le monopole des travaux d’infrastructure et grandes constructions par les groupes BTP français, tel l’incontournable Bouygues. Pressurant, au passage, leurs meilleures marges : routes, ports ou aéroports, barrages, programmes de logements, hôtels, bâtiments publics et palais présidentiels. Y compris des cathédrales ou basiliques, comme l’ubuesque et pharaonique reproduction de la Basilique Saint-Pierre du Vatican à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire.

 

Architectes, bureaux d’études, ingénieurs, cadres et ouvriers spécialisés, ne seront pas africains. Tant et si bien, qu’il n’existe pas à ce jour une seule société de BTP africaine capable de se substituer à ces groupes pour exécuter ces énormes marchés, dans l’endettement imposé. Encore moins, d’exporter son savoir-faire sur d’autres continents à l’exemple de sociétés brésiliennes ou iraniennes. (12) La puissance coloniale veillant à ce qu’il n’y ait aucun transfert de technologies, ni de compétences.

 

 

iii)  Accaparement des services publics

 

L’appropriation des services publics par des groupes français, sous forme de « privatisations », représente le troisième cercle. Systématiquement bradés par le pouvoir politique en place, ces services publics représentent de véritables rentes de situation. Très recherchées pour leur facilité de gestion, les marges plantureuses et la régularité quasi quotidienne du chiffre d’affaires, tout particulièrement : télécommunications, distribution d’eau et d’énergie, transports y compris transports maritimes.  Figurent aux premières places : Bolloré et Bouygues.

 

Le siphonnage de ces rentes de situation par les groupes français, étroitement contrôlé par une multitude d’expatriés, correspond à une véritable hémorragie de devises pour les pays asservis. Aucune valeur ajoutée, spécialement en termes d’accès des cadres africains à des postes de responsabilité autonome, ni transfert de technologie. A ce panier de rentes de situation, se rajoute la Grande Distribution française avec le déversement des produits importés. Selon l’application de la règle de base de toute exploitation coloniale : le minimum fabriqué sur place, le maximum importé !...

 

 

iv)  Enrichissement personnel de la caste politique française

 

La « Françafrique » représente pour la France, dans ce quatrième cercle, la caverne d’Ali-Baba du remplissage des caisses électorales de ses principaux partis politiques et, avantage collatéral, de l’enrichissement personnel de sa nomenklatura.

 

Car, on ne sait pas trop où commence “la caisse électorale”, vertueux prétexte à corruption, et où se termine la poche des personnes manipulant ces fonds secrets. En ce domaine du tripatouillage, le comportement des réseaux de François Mitterrand et de son fils, Jean-Christophe, par la multitude de scandales plus ou moins étouffés qui ont émaillé son septennat, n’a rien à envier à celui  les réseaux de la « Droite ».

 

Dominique Fonvielle, cite quelques exemples :

« Nous avons par exemple recueilli des témoignages précieux sur la promesse d’un secrétaire d’Etat français à la Santé d’intervenir directement auprès du ministre de la Coopération pour accélérer le déblocage des fonds destinés à un hôpital africain en échange du reversement de la moitié des sommes concernées sur son compte personnel pour alimenter les caisses de son parti. » (13)

 

Retenons l’information, qui donne une idée du niveau des montants en jeu et de l’impudence de cette voyoucratie française : « … la moitié des sommes concernées sur son compte personnel … ».

 

Ou encore, en pleine ère mitterrandienne, les services secrets français "officiels" ne sachant plus où donner de la tête devant pareil grouillement :

« A l’époque de Pierre Marion, la situation en Afrique était totalement incontrôlable, et le ministère de la Coopération écoulait des armes au Tchad par l’intermédiaire d’une société privée. » (14)

 

 

v)  Poubelle gratuite de l’industrie européenne

 

Dernier cercle, stade ultime de l’infernale corruption, celui tout aussi occulte de la transformation de l’Afrique en "poubelle gratuite" pour les déchets hautement toxiques de l’industrie européenne. Dans l’impunité. Il faut la déflagration d’une catastrophe sanitaire pour voir émerger le sommet de l'iceberg de cette activité criminelle qui capitalise beaucoup, beaucoup, d’argent et de gangstérisme…

 

Comme celle provoquée par le bateau Probo Koala affrété, en 2006, par une multinationale d’origine britannique Trafigura, du secteur de l’énergie, des mines, et des matières premières. Pour déverser 500 tonnes de déchets extrêmement toxiques en Côte d’Ivoire, censés être enfouis dans 18 endroits des environs de la capitale, Abidjan.

 

« Peu de temps après l’exécution de cette opération sont apparus, à grande échelle dans la population, des signes d’intoxication graves entraînant de nombreuses hospitalisations et la mort rapide d’une quinzaine de personnes.

Un rapport d’experts internationaux, le Minton Report, publié en septembre dernier, a estimé que l’intoxication avait atteint un minimum de 108.000 personnes. Confirmant qu’il s’agissait bien d’intoxication en provenance du déversement de ces déchets

« … capables d’entraîner de graves conséquences sur la santé humaine, y compris la mort ». (15)

 

Le désastre écologique timidement identifié en Somalie, existe dans d’autres parties de l’Afrique, y compris de la zone “francophone”. Sous couvert de l’anarchie ambiante, les pays occidentaux en profitent pour se délester de leurs produits toxiques, même nucléaires, sommairement enfouis à terre, ou simplement jetés le long de ses côtes maritimes.

 

Il est vrai que les coûts de revient sont avantageux. Suivant la nature des déchets : de 200 à 300 euros jusqu'à 1000 $, la tonne, en Occident, on obtient des coûts d’enfouissement, ou de déversement, de 30 euros la tonne, pouvant descendre à $ 2,50.

 

 

Compte tenu de ces éléments ou de ce constat, de cet habitus colonial, peut-on effectivement envisager un “changement”, pour reprendre l’interrogation d’Alice Primo ? Sans se vouloir pessimiste, elle semble en douter au vu de la formation, de l’expérience, du parcours professionnel des principaux collaborateurs chargés des relations avec l’Afrique, tant auprès du président de la République que de son ministre des Affaires étrangères…

 

La réponse à cette question semble plus évidente, si on la formule à partir d’un postulat de base :

Comment un gouvernement, incapable d’appliquer des réformes indispensables, urgentes, de justice économique et sociale, en France, serait en mesure d’éradiquer les comportements de sa nomenklatura, fondés sur la corruption et la prévarication néocoloniales, à l’égard de l’Afrique ?...

 

Supprimer la « Françafrique » ou la « FrançàFric », cet eldorado de l’enrichissement personnel, aussi occulte, impuni que fulgurant ?…

 

La caste politique française, tous partis confondus, n’en a ni l’envergure, ni la qualification, ni la légitimité.

 

Trop vermoulue.

 

 

 

 

 

(1)  Michel Foucault, dans « Penser d’un Dehors (La Chine) – Entretiens d’Extrême-Occident », François Jullien & Thierry Marchaisse, Seuil, 2000, p. 29.

(2)  Alice Primo, « Françafrique : le changement est-il en route ? », 13 juin 2012, http://survie.org/billets-d-afrique/2012/214-juin-2012/article/francafrique-le-changement-est-il

(3)  « Petit Guide de la Françafrique : un voyage au cœur du scandale », juin 2010, http://survie.org/publications/brochures/article/petit-guide-de-la-francafrique

(4)   François-Xavier Verschave, Noir silence – Qui arrêtera la Françafrique, Les Arènes, 2000, p. 266.

(5)  François-Xavier Verschave, La Françafrique – Le plus long scandale de la République, éditions Stock, 1998. Ouvrage fondateur et indispensable.

On ne peut comprendre les problèmes de développement, économiques et politiques, de l’Afrique sans avoir lu aussi ses autres travaux, notamment :

- L’aide publique au développement, avec Anne-Sophie Boisgallais, Syros, 1994

- France-Afrique – Le crime continue, Tahin Party, 2000

- Noir silence – Qui arrêtera la Françafrique, Les Arènes, 2000

(6)  « Les Dictateurs amis de la France !? », février 2006, http://survie.org/publications/brochures/article/les-dictateurs-amis-de-la-france

(7)  Lire, sur ce coup d’Etat, les chapitres remarquablement bien documentés (interventions de l’armée française, soutien des partis politiques français y compris de la "gauche plurielle", propagande des médias, etc.) dans le livre de François-Xavier Verschave Noir Silence, Op. Cit., pp. 15 à 69.

(8)  Dominique Fonvielle, Mémoires d’un agent secret, Flammarion, 2002, p. 144.

Excellent ouvrage (malgré son titre…), par un homme du métier, dont le regard critique livre une réflexion de qualité, très éloignée des habituels clichés journalistiques ou narcissiques des anciens dirigeants et prétendus “experts” du renseignement dans notre pays.

(9)  J’ai travaillé sur cet épineux problème. Sans solution, en l’absence d’une volonté et d’une indépendance politiques, confortées par une marine de guerre articulée sur des gardes-côtes, en mesure de faire respecter la souveraineté des pays africains sur leurs eaux territoriales ou les "quotas" de pêche “librement” négociés.

Le constat de l’ampleur de ce pillage néocolonial, de la corruption (de toutes les parties “prenantes”), de l’épuisement de la ressource, m’a laissé un goût amer, face à la « pauvreté » des populations spoliées …

(10)  C’est reparti : faire sauter un coup des églises, le coup suivant des mosquées… Susciter guerre civile et prétendues incompatibilités de vie commune entre chrétiens et musulmans en pulvérisant des lieux saints. Scénario favori des services secrets occidentaux, et des médias de la propagande…

(11)  Cet Etat fantoche, dont le sultan est un des hommes les plus riches du monde, est administré de fait par la compagnie pétrolière britannique British Petroleum (BP).

(12)  L’Iran construit des barrages, des routes, des voies ferrées, des lignes à haute tension, ou des programmes de logements, chez ses voisins du Moyen-Orient ou d’Asie Centrale et jusqu’au Venezuela…

(13)  Dominique Fonvielle, Op. Cit., p. 144.

(14)  Dominique Fonvielle, Op. Cit., p. 144.

(15)  Cf. : http://stanechy.over-blog.com/article-afrique-pillage-et-pollution--38356781.html

 

 

 

Illustration :  "Captain Canot: Twenty Years of an African Slaver" by Brantz Mayer (ed.), New York 1854.

 

 

 

 


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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 13:25

 

 

 

Comment ramener la Paix en Syrie ?...

 

Alors que la “Communauté Internationale”, c’est-à-dire la "Bande des Quatre" (US, Israël, GB, France) et ses seconds couteaux (pétromonarchies et autocraties de la région), n’arrêtent pas depuis des mois d’y organiser, armer, manipuler, le chaos et la guerre civile. Avec envoi de mercenaires et d’armes de tous calibres, pluies de dollars et d’euros en tous sens, trompettes et tambours de la propagande à rendre sourd

 

C’est vouloir “faire passer un chameau par le chas d’une aiguille”.

 

Métaphore reprise par le caricaturiste Pang Li, dans le China Daily du 9 juin 2012.

Syrie : Une Analyse Chinoise…

La colombe de la Paix et le chameau Syrien formulant, déroutés ou angoissés, la même interrogation...

 

Oui. Comment procéder ?...

 

Très simple, hurle, "hystérise", "La Communauté Internationale" !

 

Exhibant ses récentes et nombreuses réalisations en ce domaine. Plastronnant, à son habitude, de fierté et de Bonne Conscience, jusqu’au Festival de Cannes :

 

Réduire le chameau en cendres ou en bouillie !…

 

 

 

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 12:00

 

 

« Nous sommes prêts, archi-prêts. Si la guerre devait durer un an, nous n’aurions pas un bouton de guêtre à acheter. »

Maréchal Edmond Le Boeuf
Ministre de la Guerre - 1870 (1)

 

 

 

Une réunion mondaine à 55 millions de dollars

 

Sommet de l’OTAN à Chicago. Deux jours : dimanche 20 et lundi 21 mai 2012. Coût estimé de l’organisation de cette réunion mondaine, au minimum : US $ 55 millions. (2)

 

Illustration de l’arrogance, l’inconscience, l’irresponsabilité, de la caste dirigeante des pays occidentaux incarnant les intérêts du colossal “complexe militaro-­industriel” dominant le monde.

 

Symbole de l’argent de la collectivité jeté par la fenêtre dans des budgets militaires pharaoniques, par des politiciens affirmant à leurs électeurs, la main sur le cœur, que la « crise » oblige de diminuer, sabrer, salaires, retraites, services publics, accès aux soins et à l’éducation...

 

« Endettement », « Crise », « Trou », prétextes systématiquement invoqués avec lamentations et fureurs, sauf pour ce qui est des dépenses en armements et en expéditions militaires. Qui, Ô miracle, n’ont jamais à justifier de “recettes” pour équilibrer leurs “dépenses”. Au contraire. Y toucher serait mettre en péril la « sécurité nationale ». D’ailleurs, le sujet n’est jamais abordé, spécialement en France, ni dans les médias “dominants”, ni au cours des campagnes électorales : tabou !

 

Le peuple américain excédé s’est mobilisé, avant et pendant ce sommet, au cours d’impressionnantes manifestations (3), malgré les violences policières dans une ville en état de siège (la police de Chicago détient le record mondial des brutalités délibérées et des homicides à l'encontre de ses concitoyens non armés). Le Congrès ne cessant de voter des lois pour diminuer services publics et programmes sociaux d’une importance vitale pour les “sinistrés du chômage”, alors que le budget militaire du pays atteint la somme faramineuse de 1000 milliards de dollars. (4)

 

Non compris le budget annuel de US $ 100 milliards pour les guerres d’Irak et d’Afghanistan. Non compris le budget annuel de l’armement nucléaire de US $ 530 milliards, habilement camouflés dans le budget du ministère de l’Energie (Department of Energy – DEO). Auxquels s’ajoutent annuellement US $ 18 milliards, sous le même camouflage comptable, pour mise au point et maintenance des armes nucléaires. (5)

 

Non compris les milliards de dollars « d’aide militaire », sous forme de dons, de subventions, et diverses cabrioles ou déguisements budgétaires, dans une multitude de pays. Par dizaines. Pour certains, par centaines de milliards de dollars. Non compris tous les financements relevant de la sécurité intérieure, opérations spéciales et barbouzeries en tous genres, etc.

 

En comparaison, le budget fédéral annuel pour l’éducation est de : US $ 64 milliards…

 

Expression d’un “ras le bol” en écho de celui formulé en Allemagne, qui a duré quatre jours à Francfort, notamment devant le siège de la Deutsche Bank, contre le système bancaire et les mesures d’austérité, dans une implacable répression policière.

 

Symptomatique : à Francfort, sont apparues des affiches sur le thème « Non à l’Etat Policier » (“Polizei Staat – Nein Danke”) (6). A Chicago, sur un thème similaire : « Ce gouvernement ne nous représente pas, ou ne représente pas les Etats-Unis » (“This government does not represent US”), jouant sur le mot « nous » (“us”, en anglais) et Etats-Unis (“U.S.”, United States).

 

Bien sûr, nos médias occultent méticuleusement toutes références, informations, photos, vidéos, documentaires, réactions en continu des “réseaux sociaux”, traitant de ces incessantes et massives manifestations. Censure… Nous ne sommes pas en Russie, Chine, ou habituels déversoirs des diabolisations médiatiques.

 

Aveuglement, aussi, car par-delà frontières et langues se forge une plate-forme commune de la révolte en Occident : les populations s’insurgeant progressivement contre des gouvernements qui, une fois au pouvoir, forts de leurs appareils répressifs aux budgets sans limites, ne pratiquent que l’injustice sociale et économique au seul bénéfice d’une minorité de privilégiés. Transformant nos sociétés en Etats policiers. Pire : rejetant, horrifiés, toute allusion à un « Etat Providence » diabolisé pour prétendre redistribuer la richesse nationale, préférant glorifier sereinement le culte d’un « Etat Belliciste ».

 

Normal, sachant que parmi ces privilégiés figurent, en tête de liste, les bénéficiaires des dépenses militaires. Moins les porteurs d’uniformes souvent considérés, hors les signataires des contrats et bons de commande, comme de la vulgaire piétaille mal payée par leurs propres fournisseurs ou employeurs, que les actionnaires des multiples sociétés du secteur, industriels, financiers, intermédiaires et porteurs de valises dans les paradis fiscaux. S’engraissant des délires guerriers activés par leurs propagandes, tambourinées dans les médias dont ils sont propriétaires, pour anesthésier les populations.

 

Longue tradition de ce vampirisme des finances publiques qu’on appelait, en France, sous l’Ancien Régime, le Directoire ou l’Empire : les « fournisseurs aux armées ». Bâtissant d’immenses fortunes privées, sur fond de corruption, de surfacturation, d’escroquerie sur qualité et quantité livrées, dans les ventes d’armes et d’équipements aux armées nationales. L’histoire n’a pas oublié les ravages, dans l’impunité étant aussi « banquiers », de certains d’entre eux : Ouvrard, Hinguerlot, Lanchère, Bodin, Seguin, etc.

 

De nos jours, la meilleure vitrine de ce parasitisme, sous couvert de “la protection de La Liberté et de l’Etat de Droit” : l’OTAN. Sauf que les citoyens concernés, dans leur majorité, n’y reconnaissent aucun des besoins, priorités et valeurs du “vivre solidairement ensemble”, préférant y jeter les pavés de leur mépris et colère.

 

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Manifestations contre le sommet de l’OTAN à Chicago

 

 

Pôle d’incompétence et de stupidité

 

Dès son titre, le rapport de l’OTAN rendu public la veille de ce sommet (rédigé par un groupe d’experts présidé par Madeleine Albright…), le 17 mai 2012, renouvelle sa campagne de communication ou, plutôt, de désinformation (7) : 

OTAN 2020 : Une sécurité assurée ; Un engagement dynamique – Analyse et Recommandations du groupe d’experts pour un nouveau concept stratégique de l’OTAN”.

 

Parmi ses déclarations « angéliques », certaines sont sidérantes de culot :

« L’OTAN prospère comme une source d’espoir parce que, depuis le tout début, ses États membres ont défini leur programme commun en termes positifs : renforcer la sécurité internationale, sauvegarder la liberté et promouvoir l’état de droit.

Ces objectifs ne sont ni limités par un quelconque calendrier, ni diminués par quelque progrès technologique que ce soit. Ils ne dépendent d’aucun adversaire particulier.

Ils répondent à des besoins immuables, et ils perdureront aussi longtemps que l’OTAN – par l’unité de ses membres, le courage de leurs citoyens et la libre expression de sa volonté collective – aura à cœur de les défendre. » (8)

 

D’autres, d’une insondable stupidité :

« Il est difficile de prévoir précisément ce que seront les dix prochaines années. » (9)

 

Il est vrai qu’en termes de prétention, de mégalomanie, d’imbécillité, de fanatisme, l’OTAN ne varie pas d’un iota : « immuable ». De rapport en rapport, perpétuation de la « géopolitique de la paranoïa ». Rappelant un des plus significatifs, celui préparatoire au sommet de Bucarest du 2 au 4 avril 2008, intitulé :

Towards a Grand Strategy for an Uncertain World- Renewing Transatlantic Partnership.

 

Un modèle du genre, que j’avais feuilleté dans deux billets :

i)  “Je fanatise”, donc : “J’atomise” 

ii) De l'Idéologie coloniale à la Paranoïa guerrière : la fin de l'utopie démocratique

 

Depuis la fin de la “Guerre Froide”, l’évolution de cette organisation sans contrôle démocratique est une calamité pour l’humanité.

 

On ne compte plus les désastres humanitaires provoqués par ses divagations martiales. Prétendant substituer la guerre à la diplomatie, la « sanction » précédant la « frappe », spécialisée dans le démembrement d’Etats souverains, la propagation du chaos des guerres civiles, la création de conflits ethniques et religieux, ce sont des millions de morts, de blessés, de traumatisés, et des milliards de destructions, dont elle s’est rendue, et se rend, responsable.

 

La liste est longue. Nous en connaissons les plus notables : de la dévastation  de la Yougoslavie à celle de la Libye en passant par la pulvérisation de l’Irak, jusqu’au désastre Afghan. Car en Afghanistan, il s’agit bien d’un « désastre » pour ce pays et sa population, mais aussi au détriment de nos priorités nationales par la masse de milliards engloutis dans une des expéditions coloniales les plus “déjantées” que l’Histoire ait connues.

 

Evidemment, comme dans toute guerre coloniale, beaucoup y trouvent leur compte. Jusqu’au marché international de la drogue, à partir d’un pays où l’OTAN scrute, nuit et jour, chaque mètre carré de terrain, chaque mètre de route, de chemin et de piste, chaque cargaison de véhicule en circulation :

« La production de pavot à opium a été multipliée par plus de 40 en Afghanistan depuis que l'Otan y est présente, a annoncé jeudi à Moscou Viktor Ivanov, directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants (FSKN). » (10)

 

 

OTAN-Summit-May-2012-Imani.jpg

Violences policières au sommet de l’OTAN à Chicago

 

 

Vecteur d’obscurantisme

 

Irresponsabilité ? Hypocrisie ? Vénalité ? Cynisme ?...

 

Entre toutes ces tares, on ne sait que choisir à la lecture du chapitre 1 du rapport, traitant de « L’environnement de sécurité », autrement dit des « risques internationaux », dans ses deux volets « contexte » et « analyse ». Tant on reste médusé par la perpétuation de l’obscurantisme idéologique d’une organisation dont la vocation première est de réaliser un travail de réflexion prospective sur les dangers minant la paix dans le monde. (11)

 

Sciemment, sont occultés principaux risques et déflagrations potentielles majeures. Quatre exemples :

 

i)  La volonté délibérée des pays occidentaux de laisser perdurer le plus explosif foyer de tensions que représente la Palestine occupée, démembrée, “nettoyée ethniquement”, depuis plus de 60 ans, dans l’hyperviolence et le carnage, dans la non application à ce jour d’une quarantaine de résolutions de l’ONU s’imposant aux forces coloniales d’occupation.

Complices d’un blocus aussi sauvage qu’illégal, enfermant depuis plusieurs années une population de plus de 1,5 millions de personnes dans ce qui restera dans l’Histoire comme le plus grand camp de concentration de civils : Gaza.

Le tout évacué, édulcoré, en 8 mots :

« … les tensions qui couvent entre Arabes et Israéliens. » (12)

 

ii)  La diabolisation permanente de l’Iran, entretenant un climat de suspicions et de tensions au potentiel foudroyant pour la région et le monde (13). Imposant à ce pays des sanctions unilatérales par les principaux membres de l’OTAN (USA & UE), contraires au droit international, au Traité de Non Prolifération Nucléaire autorisant le nucléaire civil à ses signataires, à la Charte et aux propres résolutions de l’ONU.

Avec le dessein à peine dissimulé de provoquer une “guerre préventive” d'anéantissement et de conquête similaire à celle d’Irak, d’Afghanistan et de Libye qui, dans ce cas, serait le prélude à une troisième guerre mondiale. Sous des prétextes aussi irrationnels que ridicules, tels que :

« … l’opacité des intentions de Téhéran. » (14)

 

iii)  Le soutien, générateur de violentes révoltes à venir, aux pires dictatures sur tous les continents, dès lors que les dirigeants souscrivent à la prédation des ressources de leurs pays par les entreprises occidentales.

Notamment dans la péninsule arabique, les autocraties ultracorrompues, créations artificielles des occidentaux à la suite de la répartition des dépouilles de l’Empire Ottoman le lendemain de la première guerre mondiale : Arabie saoudite, pétromonarchies du Golfe. Comme on le constate, depuis plusieurs mois, dans le silence complice dissimulant l’impitoyable répression des révoltes populaires au Bahreïn. Sans oublier le régime férocement policier de la monarchie d’opérette, non pétrolière : la Jordanie.

 

iv)  La propagation de l’injustice sociale et économique, y compris dans les pays occidentaux, provoquant l’augmentation exponentielle du chômage et de la paupérisation.

Faim et misère dans des pays riches de leurs ressources pillées par les entreprises occidentales, comme en Afrique, agricoles (café, coton, cacao, thé, fruits et légumes primeurs), halieutiques (poissons du Golfe de Guinée ou des côtes de Mauritanie), minières (pétrole, uranium et métaux rares) ?

Impossibilité d’accès à l’eau potable, à l’éducation, à la santé, pour des centaines de millions de personnes ?...

 

Pour l’OTAN : aucune importance. Tout est pour le mieux, dans le meilleur des mondes…

 

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Violences policières au sommet de l’OTAN à Chicago

 

Bureaucratie de la gabegie 

 

En fait, le sommet de Chicago n’avait pas pour but de réévaluer principes et politiques de l’OTAN jusqu’en 2020, de réfléchir sur la fin de l’occupation de l’Afghanistan (15), sur l’évolution du présent siècle ou du monde de demain. Mais, de valider les hallucinations et les actions guerrières du bras armé d’un dogme colonial, mégalomaniaque et impérial, d’un autre siècle.

 

 Manlio Dinucci l’énonce avec clarté :

« Ainsi l’Alliance se renouvelle-t-elle, en s’abreuvant à la source de sa jeunesse : la guerre. » (16)

 

Au-delà de la doctrine ou du catéchisme qu’elle véhicule, que dire de cette bureaucratie de la gabegie ? A part nos “responsables politiques”, nos élus (tous partis confondus), et les médias de la propagande, tout le monde le sait, le reconnaît. A commencer par son pathétique secrétaire général, l’ancien responsable du gouvernement danois Anders Fogh Rasmussen :

« … il faut couper la graisse et garder le muscle. Ainsi l’OTAN qui compte environ 13.000 hommes à son quartier-général dans les 11 postes de commandement, en comptera 9.000 à terme. » (17)

 

Tour de Babel, aux empilements de ramifications et de strates, dans une bousculade de sous-traitants, “prestataires de sécurité”, et officines annexes :

« L’OTAN compte, en réalité, aujourd’hui près de 20.000 personnes. Car un certain nombre d’agences, plus ou moins indépendantes, ont été créées, et comptabilisent au compteur plus de 6.000 personnes. Soit la moitié de l’effectif cité par le secrétaire général. Ce qui est loin d’être négligeable ! » (18)

 

Millefeuille, aux débordements immaîtrisables :

« Comme le « Budget civil de l’Otan » pour l’entretien du quartier général à Bruxelles et du staff civil : environ un demi milliard de dollars annuels, dont 80% sont payés par les alliés européens. Comme le « Budget militaire de l’Otan » pour l’entretien des quartiers généraux subordonnés et du personnel militaire international : presque 2 milliards annuels, payés à 75% par les Européens. » (19)

 

Panier percé, aux tuyauteries alambiquées pour mieux servir les petits copains :

« Quant au budget global de fonctionnement de l’OTAN, il atteint la modique somme de 2 milliards de Dollars US. […] Les marchés que passent la NAMSA (NATO Maintenance & Supply Agency) assure un diplomate,vont souvent pour une bonne partie […] à des firmes américaines ou canadiennes qui utilisent des entreprises sous nom belge, en couverture”. » (20)

 

Quant aux généreuses contributions de la France à cette dispendieuse usine de courants d’air, par centaines de millions d’euros annuels, nos pointilleux économistes médiatiques et journalistes d’investigation sont incapables, à ce jour, d’en définir, trouver, retranscrire, tracer, les montants précis. Encore moins, notre Cour des Comptes. Il est vrai que ces deniers publics n’ont pas pour destination la santé publique, les retraites ou l’éducation nationale…

 

D’autant que le propre budget militaire, de la défense, de la France, dans son élaboration, sa justification et sa gestion, se révèle encore plus “abracadabresque”.

 

Chicago-antiwar-protests-may2012-.jpg

Malgré les violences policières la mobilisation populaire se poursuit

 

 

France : son budget militaire représente la moitié de celui de la Chine

 

En France, comme dans les autres pays membres de l’OTAN, impossible d’aborder une quelconque réflexion, analyse, mise en perspective, sur le budget de la défense nationale, sans déclencher fureurs et anathèmes.

 

L’OTAN considère, en effet, comme une catastrophe pour “la protection de la civilisation” l’insuffisance des dépenses d’armement des pays occidentaux. Fustigeant les 28 Etats membres, à la veille d’être considérés en « Etats voyous », pour leur négligence ou leur manque de courage. L’idéal étant de « faire aussi bien » que les Etats-Unis (21) :

« Le principal obstacle à la transformation militaire est l’insuffisance des dépenses et des investissements de défense en Europe. Aujourd’hui, il n’y a que six Alliés européens sur vingtsix qui consacrent 2% ou plus de leur PIB à la défense… ».

« Un fossé particulièrement large s’est creusé entre les capacités des États-Unis et celles des autres pays de l’OTAN, et ce déséquilibre, s’il n’est pas corrigé, pourrait nuire à la cohésion de l’Alliance. »

 

La bureaucratie de l’Union Européenne, prenant le relais de cet alarmisme par la voix de Claude-France Arnould, directrice de l’Agence Européenne de la Défense, sur l’insuffisance des dépenses militaires dans l’Union Européenne, particulièrement en matière de recherche et technologie (R&T), lors du conseil des ministres de la Défense du jeudi 22 mars 2012 (22) :

« Il est urgent de trouver des réponses et de limiter les conséquences des baisses de budget ». 

 

Dans le cas particulier de la France, même des publications se voulant « sérieuses », citons celles du “Laboratoire de Recherche sur la défense” de l’IFRI, sonnent frénétiquement le tocsin (23) :

« … chaque diminution de l’effort de défense en part du PIB ou en pourcentage du budget de l’Etat fragilise le modèle de défense français ».

 

La France “fragilisée” ?... Ciel ! La peur me tenaille le ventre… Je n’en dors plus.

 

Je me suis donc rendu à Stockholm, pour sonner à la porte du très sérieux et incontesté “Stockholm International Peace Research Institute” (SIPRI) qui compile et analyse tous les budgets militaires de la planète. Pour mieux les comparer, il les convertit en US $ dans une base de données consultables sur internet.

 

D’après les derniers chiffres disponibles, le budget de la défense de la France atteint, pour 2011 : 58, 244 milliards de dollars (non compris celui de la gendarmerie). Ce qui représente environ la moitié de celui de la Chine !... Autre particularité : la Chine n’a pas encore de porte-avions opérationnel, alors que nous en possédons un qui fait notre fierté : le Charles de Gaulle. Pas mal pour un pays comme la France qui, en termes de population et de territoire, représente l’équivalent d’une petite sous-préfecture chinoise.

 

J’ai retrouvé le sommeil.

 

D’autant que notre budget militaire est comparable, et même supérieur, à celui de nos principaux partenaires européens, Grande-Bretagne (≥ + 0,64 %) et Allemagne (≥ + 34 %) notamment, comme il ressort de la base de données SIPRI (24) :

 

Budgets de la défense 2011- en milliards de dollars

 

Allemagne

43, 478

Grande-Bretagne

57, 875

France

58, 244

Russie

64, 123

Chine

129, 272

France + GB + RFA

159, 597

 

Parmi nos voisins, et néanmoins amis, seul le budget militaire de la Russie dépasse celui de la France (≥ + 10,09 %). Quoi de plus compréhensible, toutefois, pour un pays aux immenses ressources naturelles convoitées, dont le territoire est 37 fois plus grand que le nôtre ?

 

L’examen de ces budgets est encore plus impressionnant, ou relaxant suivant les points de vue, en constatant que le cumul de ceux des trois premiers pays européens (France + GB + RFA), avec 160 milliards de dollars annuels, est supérieur de 23,45 % au budget militaire de la Chine. L’épouvantail permanent, dont on invoque le « surarmement », pour faire peur dans les chaumières, alors qu’il s’agit d’un pays de 1,5 milliards d’habitants, répartis sur une superficie de 9,6 millions de km².

 

En fait, le budget militaire annuel de la Chine ne dépasse pas 5 % du total des budgets militaires des 28 Etats membres de l’OTAN et de ses alliés de l’hémisphère sud. N’oublions pas, en effet, ceux des autres Etats, dits “occidentaux”, aux budgets militaires fortement musclés, relativement à leur population et superficie : Australie (22, 955), Corée du sud (28, 280), Japon (54, 529), Nouvelle-Zélande (1, 566), Taïwan (8, 888), etc.

 

Les lobbies bellicistes ne lâchent pas prise, pour autant, exerçant toutes les pressions sur les gouvernements, campagnes de propagande forcenées dans les médias en renfort : il est nécessaire, prioritaire, de s’armer sans fin. Objectif : l’instauration progressive d’une « règle d’or ». Sous forme, d’un budget annuel de la défense, exprimé en un pourcentage du PIB garanti, similaire au minimum à celui des Etats-Unis.

 

Un dogme à inscrire, pourquoi pas, dans la Constitution de chaque Etat membre de l’OTAN. Je force à peine le trait, tellement les réactions politiciennes deviennent hystériques dès qu’on souhaite exercer un minimum d’esprit critique à l’égard de ces budgets mirifiques.

 

Immédiatement est dégainée la logique « "avec" nous ou "contre" nous », avec la question classique telle qu’elle est énoncée caricaturalement dans un rapport de la commission des finances du Sénat (Rapport général n°107, p 77) pour faire taire toutes remises en cause :

« Pensez-vous que la France puisse se passer d’une défense, d’une armée, des moyens d’assurer sa sécurité extérieure ? »…

 

Evidemment : non. Il ne s’agit pas de verser dans l’utopie d’un désarmement unilatéral et immédiat.

 

En ce cas, est-on contraint de dire « amen », aux dérives et dérapages des budgets concernés ? Est-il interdit de réfléchir à la charge écrasante qu’ils représentent au détriment des besoins de la population, sans proposer priorités et arbitrages fondés sur le bon sens et l’intérêt collectif ? Quand on sait qu’en France, en 2010, le budget de la défense a représenté :

« 69 % (9,5 milliards d’euros) de l’ensemble des dépenses d’investissement de l’Etat »… (25) 

 

Ou, alors, faut-il considérer les budgets de la défense comme une “poule aux œufs d’or” (sous couvert d’une « règle d’or ») pour une poignée d’actionnaires privés, détenteurs des grands médias, "faiseurs" de politiciens, gouvernements et présidents de nos « démocraties » ?...

 

Est-on sommé, condamné, à faire l’impasse sur le contrôle des facteurs de coûts de revient des prestations et matériels facturés à l’Etat, à notre collectivité, et donc sur la formation, l’affectation ou la destination, des marges bénéficiaires plantureuses dégagées par ces industriels de l’armement ?... Qui sont tous, bizarrement, parmi les grands milliardaires de nos sociétés, même s’ils se font le plus discrets possibles.

 

Est-on interdit de se demander si une des premières mesures de diminution des coûts de l’armement, et de blocage des mécanismes de corruption, ne passe pas par l’urgente « nationalisation » de cette industrie ?... Les marges dégagées revenant à l’Etat actionnaire qui en déciderait de leur emploi, au lieu d’en alimenter les paradis fiscaux.

 

Tout le monde sait qu’une nationalisation des principaux industriels « privés », accompagnée d’un contrôle rigoureux de la maîtrise des coûts (par une Cour des Comptes spécialisée, réellement compétente et indépendante du pouvoir politique …), entraînerait dans un premier temps une économie de 33%, au minimum, sur les marges des "fournisseurs aux armées" prédateurs de notre richesse nationale ou collective.

 

D’ailleurs, les marges fabuleuses des industriels privés trouvent déjà leur butoir… Avec des taux d’inflation exponentiel de 20 à 40 % par an, en particulier à partir du 4° trimestre 2011, comme il ressort d’une étude sur “l’inflation des prix industriels de la défense” à partir d’une base 100 en 2005 (26).

 

Jusqu’où comptent-ils aller ?...

 

En prospective de simulation budgétaire militaire, existe une loi statistique dite « Loi Augustine » (formulée par Norman Augustine, ancien responsable du géant de l’armement Lockheed Martin) s’appliquant aux forces aériennes. Mais, valable pour tout système d’armement dit « technologiquement sophistiqué ».

 

Sachant que le prix d’un avion tactique augmente 4 fois tous les dix ans, l’extrapolation livre la conclusion ubuesque qu’en 2054 :

« … le budget de la défense entier [des USA] ne permettra d’acheter qu’un seul avion tactique ». (27) 

 

C’est aller droit dans le mur.

 

Faut-il considérer l’OTAN, l’idéologie du surarmement et du bellicisme que cette organisation représente, les masses de capitaux gaspillés, comme un « Trou Abyssal », éminemment toxique pour l’avenir, la sécurité, et le bien-être de nos sociétés ?...

 

Pour ma part, je serai plus nuancé…

 

Devant l’incapacité de nos élus, complices et irresponsables, à museler, maîtriser une organisation bureaucratique composée de technocrates, agissant comme une superpuissance, supérieure à l’ONU en tant qu’arbitre des relations internationales, au vu des ravages humains et destructions massives qu’elle accomplit, gère et prépare, je considère que nous sommes face au plus grand danger de l’humanité du XXI° siècle.

 

L’OTAN est une organisation moyenâgeuse, imposant des dogmes, mettant en œuvre une Inquisition, prononçant des “diabolisations” ou "excommunications" pour blasphèmes ou hérésies, dans des procès en sorcellerie fondés sur le “délit d’intention”, dotée d’un système de propagande dont le niveau de délire et de désinformation se révèle, à présent, impossible à réguler par nos instances démocratiques de plus en plus réduites par la limitation incessante des libertés publiques.

 

Au-delà de la régression intellectuelle de cette "nouvelle religion", idéologie militariste fondée sur le fanatisme colonial, par les désolations et carnages humains qu’elle provoque, et planifie de provoquer, en chiffres cumulés, nous retrouvons l’équivalent des millions de morts et immenses dévastations que l’Humanité a connus au 14° siècle dans de multiples pays, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, sous l’effet de la Peste Noire.

 

Oui.

 

L’OTAN représente, diabolique réincarnation ou clonage, la “Peste Noire” du XXI° siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Célèbres paroles du responsable de l’armée française, la veille de sa déroute face à la Prusse, en 1870… Il se rendit aux Prussiens à Metz, et fut emmené comme prisonnier de guerre en Prusse.

(2)  Ludo De Brabander, NATO in Crisis, 18 mai 2012, http://truth-out.org/news/item/9228-nato-in-crisis

(3)  Over 1,000 join 2nd day of anti-NATO protests in Chicago (photos, video), 20 mai 2012, http://rt.com/usa/news/chicago-protests-nato-summit-689/

(4)  La veille du sommet, le 18 mai 2012, une imposante manifestation a été organisée par le syndicat national du personnel de santé (National Nurses United), pour protester contre la diminution de leurs retraites, réclamant une taxe « Robin des Bois » (Robin Hood) sur les transactions financières et dénonçant les gaspillages de l’argent public dans les guerres organisées par l’OTAN, http://rt.com/usa/news/chicago-nato-summit-nurses-655/

(5)  Chris Hellman & Mattea Kramer, “Spend, spend, spend”, Asia Times, 24 mai 2012, http://www.atimes.com/atimes/Global_Economy/NE24Dj04.html 

(6)  Exemple dans la photo n° 2 (Reuters / Alex Domanski) de l’article : Blockupy Frankfurt: Thousands wrap up four-day protests (video, photos), 19 mai 2012, http://www.rt.com/news/occupy-frankfurt-rally-675/

(7)  Rapport : “OTAN 2020 : Une sécurité assurée ; Un engagement dynamique – Analyse et Recommandations du groupe d’experts pour un nouveau concept stratégique de l’OTAN”, 17 mai 2012, http://ancien.operationspaix.net/IMG/pdf/OTAN_-_Une_securite_assuree_un_engagement_dynamique_-_Analyse_et_recommandations_du_groupe_d_experts_pour_un_nouveau_concept_strategique_de_l_OTAN_mai_2010_.pdf

(8)  Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 49.

(9)  Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 15.

(10)  “Afghanistan-drogue : la production multipliée par 40 depuis l’arrivée de l’OTAN”, RIA Novosti, 28 janvier 2012, http://fr.rian.ru/world/20100128/185952806.html

(11)  Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 15 – 19.

(12)  Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 18.

(13)  Rions un peu : en France, un des plus exaltés dans ces postures inquisitoriales (à part les membres de nos gouvernements successifs) est l’ancien premier conseiller à l’ambassade de France à Tel-Aviv (2000-2004), Michel Miraillet. Il est, depuis le 24 août 2007 : « Directeur chargé des affaires stratégiques », au Ministère de la Défense !...

(14)  Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 18.

(15)  Gareth Porter, “Afghanistan War – Excuse for NATO to maintain existence”, entretien du 27 mai 2012, Press TV, http://www.presstv.ir/detail/2012/05/27/243293/afghan-war-excuse-for-nato-to-exist/

(16)  Manlio Dinucci, L’éternelle jeunesse de l’Otan - L’art de la guerre”, (Il Manifesto), 24 mai 2012, http://www.legrandsoir.info/l-eternelle-jeunesse-de-l-otan-il-manifesto.html

(17)  http://www.bruxelles2.eu/defense-ue/defense-ue-droit-doctrine-politique/otan-on-va-degraisser-le-mammouth.html

(18) 

(19)  Tommaso Di Francesco, Manlio Dinucci, “Combien nous coûte l’Otan de la « défense intelligente » - Sommet de Chicago”, (Il Manifesto), 22 mai 2012, http://www.legrandsoir.info/combien-nous-coute-l-otan-de-la-defense-intelligente-il-manifesto.html#reactions

(20) 

(21)  Rapport “OTAN 2020”, Op. Cit., p. 40.

(22)  http://www.bruxelles2.eu/defense-ue/capacites-milit-%E2%80%93-exercices-ue/budget-militaire-rt-la-cote-dalerte-est-atteinte.html

(23)  Martial Foucault, “Les budgets de défense en France entre déni et déclin”, Focus stratégique n° 36, IFRI – Laboratoire de Recherche sur la Défense, Avril 2012, p. 14.

(24) Stockholm International Peace Research Institute, SIPRI, Military Expenditure 2011, http://milexdata.sipri.org/result.php4

(25)  Martial Foucault, IFRI, Op. Cit., p. 20.

(26)  Martial Foucault, IFRI, Op. Cit., Fig. 4 - Inflation des prix industriels de défense – base 100 - année 2005, p. 17.

(27)  Martial Foucault, IFRI, Op. Cit., p. 19.

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 18:25

 

 

Célébrer, chanter, Amour, Liberté, et Dignité Humaine…

 

Sur des textes sublimes de poésie.

 

Avec autant de grâce, de beauté et de talent…

 

De courage, aussi.

 

Ce furent privilège et destin de Warda Al-Jazaïra.

 

Elle vient de quitter ce monde. Jeudi dernier, au Caire. D’une crise cardiaque dans son sommeil, à l’âge de 72 ans.

 

Warda-Al-Jazaira.jpg

 

Immensément populaire dans le monde arabe et au-delà, elle a vendu des disques par dizaines de millions.

 

De père algérien et de mère libanaise, elle était née en France. Pays « des Droits de l’Homme » qu’elle avait dû quitter sous la menace des "milieux" du fanatisme colonial. Du fait de son engagement résolu dans son combat pour l’indépendance de l’Algérie.

 

Elle vient d’être enterrée, à Alger, avec tous les honneurs et le chagrin de son pays. Dans le carré des « Martyrs de l’indépendance ».

 

Je me joins à tous ceux qui la pleurent.

 

 

 


 

 

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 20:15

 

 

"Progressivement, les dirigeants de pays "démocratiques" deviennent des démagogues vulgaires qui, sous couvert de "liberté", anéantissent toute référence à une norme autre que la sauvagerie des appétits privés".

La République de Platon - Alain Badiou (*)

 

 

 

Ouf !...

 

"Bling Bling" boucle ses valises.

 

suitcase2 

 

Même, si la seule révocation d’un individu, avec sa bande, ne modifie en rien l'emprise d'une oligarchie ou d'une idéologie…

 

Même, si « le système » et son clan sont en mesure de le faire réapparaître en 2017…

 

Même, si on ne peut préjuger, malgré l’anticipation d’un certain nombre de craintes, des qualités, capacités, autonomie réelle, de son successeur…

 

Savourons l’éviction d’un président de la V° République, dont l’analphabétisme historique, économique, géopolitique, pour nous limiter à ces seuls domaines, restera une honte pour la fonction. Prouvant ainsi que loin d’être « l’élection du meilleur d'entre nous », elle n’est souvent que celle d'une marionnette des intérêts occultes d’une poignée.

 

Personnage dont le niveau d’arrogance, de mépris, de cynisme, de violence, de cruauté, exprimé à l’encontre de ceux qu’il considérait comme inférieurs à sa "caste" ou sa "race", n’avait d’égal que la démonstration permanente de sa servitude obséquieuse, obsessionnelle et agitée, à l’égard de ses « Maîtres ».

 

Souhaitons que le "nouvel élu" parvienne au moins, au cours de son mandat, à extraire la fonction présidentielle de cet avilissement…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(*)  Alain Badiou, La République de Platon, éditions Fayard, 2012, p. 464.

N.B. : Dans un remarquable travail de relecture, de traitement, d'actualisation, Alain Badiou "adapte" à notre époque, en "modernisant" références et contextes, le monument de Platon, "Politeia", connu sous le titre de "La République". Un régal !

 

 

 


      

 

 

 

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