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Liberté ...

   
 

 

 

 


 
Le Québécois
chante la lutte des Peuples
contre la Prédation
 
 

Horizon...


Du conseil international en gestion stratégique et en développement d'économies émergentes...
Au regard sur la régression du respect de la dignité humaine, des libertés et du partage.
Une espérance solidaire avec ceux qui ne l'acceptent pas.
A contre-courant...

 

 

 

Modération


Tous commentaires et propos contribuant à enrichir échanges et débats, même contradictoires, sont amicalement reçus. Ne sont pas acceptées les pollutions organisées, en particulier :

a)  Hors sujets et trolls

b)  Attentatoires à la Dignité Humaine :

.  Injures

.  Propos racistes

.  Incitations à la haine religieuse

 

Avertissement

Liberté d’expression et abus de procédure

 

Devant la multiplication actuelle des atteintes à la liberté d’expression, sous forme d’intimidations et de menaces à l’égard de blogs et de sites, de la part d’officines spécialisées dans la désinformation et la propagande relatives aux évènements passés, présents et à venir au Moyen-Orient, tout particulièrement, il est rappelé que la Loi du 21 juin 2004 (LCEN),

modifiée par la Loi n°2009-1311 du 28 octobre – art.12, s’appliquant à des « abus » éventuels,

spécifie

dans son alinéa 4 :

« Le fait, pour toute personne, de présenter aux personnes mentionnées au 2

un contenu ou une activité

comme étant illicite

dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion,

alors qu'elle sait cette information inexacte,

est puni

d'une peine d'un an d'emprisonnement

et

de 15 000 Euros d'amende»

 

 

3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 20:00



« … Les grands traits … constitutifs de la névrose collective libérale : mégalomanie et volonté de toute puissance ; refus de toute loi vécue comme contrainte, comme empêchement de “liberté” ; ignorance d’autrui ; sadisme ; goût pour la collection et le maniement des matières ; découverte de la propriété comme partie du corps (l’étron) … avec, en fond de tableau, l’équivalence merdre/monnaie... tout un programme, qui me paraît être celui du libéralisme. »

Jean-Claude Liaudet (1)

 

 

 



Impeccable.

 

Robe rouge. Mettant en valeur un bronzage patiné au fond de teint. Griffes de “femme-couguar” manucurées au micron près. Icône parfaite pour représenter la "femme-entrepreneur", dans les médias de la propagande.

 

Le dynamisme entrepreneurial dans tout son éclat.

 

Sur mon écran TV, elle me rappelait Marisa Paredes dans le célèbre film d’Almodovar : Talons Aiguilles… (2) Chapeau en moins, cuisson solaire en plus.

 

talons-aiguilles-1991-Marisa-Paredes.jpg

 

 

Talons Aiguilles et Chihuahua

 

Invitée dans une émission de TV française censée parler d’économie. Ce genre d’entourloupes médiatiques qui n’ont pour finalité, sous prétexte d’enquêtes, que de diffuser des promotions déguisées de pays, de destinations touristiques, de produits, de tendances à consommer obligatoirement pour être dans le coup. Quand ce n’est pas la célébration du culte de la personnalité d’un manager ou d’un chef d’entreprise

 

Tout le bric-à-brac des magazines de la désinformation économique, voulant nous faire prendre de la publicité clandestine pour de l’investigation

 

Sujet : le bouclier fiscal.

 

Tarte à la crème, archétype du faux problème. Brassés en tous sens par médias et politiciens pour tirer des larmes sur le sort désespéré des riches en France. Justifiant ainsi l’enrichissement exponentiel d’une minorité sur le dos de la majorité de la collectivité : salariés, paysans, artisans et commerçants. Ceux qui triment dans la précarité. Passant sous silence la violence de l’injustice fiscale, accablant le pays et creusant son endettement.

 

L’astuce de  l’appareil de désinformation est de camoufler l’apologie de cette nomenklatura sous forme d’un « débat »…

 

Pour ce faire, il convenait d’opposer à cette pétulante Jeanne d’Arc du Libéralisme, présidente d’une association de chefs d’entreprise, une personne réputée ne pas être du même bord.

 

La Rédaction avait donc puisé dans son coffre à gadgets et effets spéciaux : un député “socialiste” !...

 

Tout en sachant, personne n’est dupe, que les politiciens socialistes ont rigoureusement la même approche de la fiscalité que leurs compères du parti au pouvoir actuellement. Mais qu’importe. L’essentiel étant la “politique spectacle”, on se contentera d’une de ces nouvelles pousses de la caste politique : Dents longues et Tête vide. Le vide étant proportionnel  à l’assurance de leur langue de bois.

 

Car, Jaurès ils ne savent pas qui c’est, leurs idées et programmes se résumant à une seule certitude : ils se voient un “destin national” et, donc, candidats aux prochaines présidentielles…

 

Rien à dire pour le casting.

 

Mignon. Bonne présentation, dans la discrétion du ton et la retenue des propos. N’ayant rien à opposer, puisqu’il partage la même foi libérale, le “député-socialiste-de-service” remplissait son rôle de faire valoir. Chihuahua, sautant sur ses pattes de derrière face au Libéralisme BCBG, la mise en scène était parfaite. Ne lui manquait que le ruban sur une couette entre les deux oreilles…

 

Avec une énergie renversante, dynamisme et rage d’entreprendre exigent, la chef d’entreprise assénait d’entrée “La Vérité du Libéralisme” qui régit nos destinées pour l'éternité :

« La création de la Richesse Nationale provient des entrepreneurs, des entreprises. Uniquement. »

Les autres n’ont donc qu’à les honorer et se taire, au lieu d’oser prendre la parole.

 

Qu’on se le dise ou qu’on se le rappelle : il y a deux castes dans nos sociétés. Ainsi qu’on ne cesse de l’expliquer, en ce moment, à nos amis Grecs (3) :

i) La “caste supérieure” qui a le droit de s’en mettre plein les poches avec l’argent public, via les exonérations et autres privilèges fiscaux.

ii) Et, la “caste inférieure”, qui n’a que le droit de payer l’essentiel du fonctionnement et des investissements de l’Etat et, bien sûr, erreurs, détournements, gabegies, corruptions, de la caste supérieure.

 

Concentré traditionnel de la « pensée libérale » : tout pour moi, rien  pour les autres. Somme toute, cette rayonnante chef d’entreprise prêchait le credo de la prédation propre à sa caste.

 

 

Sur une île déserte

 

Je suis toujours amusé par le culot de ces voleurs pris la main dans le sac.

 

Car, nous sommes dans le vol à l’encontre de l’ensemble de la collectivité. Cette minorité et ses seconds couteaux, que sont politiciens et médias, cette oligarchie ou nomenklatura pour reprendre un vocabulaire plus “sociologique”, ne produisent pas la richesse nationale : elles la confisquent au détriment de la majorité.

 

Livrons-nous à une expérience, toute simple, avec cette “Super Nanny Chef d’Entreprise” emblématique de sa caste. Genre TV Réalité, Koh Lanta, Loft, et autres comportements humains sous observation dans un bocal. A la Robinson Crusoé…

 

Prenons ce génie d’entreprendre, son dynamisme, ses idées. Ajoutons-y son capital, hérité de papa ou pas, et plaçons-la sur une île déserte. Avec cocotiers, arbres à pain, source d’eau fraîche et quelques chèvres pour ses fromages. Revenons quelques mois plus tard, et relevons méticuleusement la richesse créée par l’efficacité entrepreneuriale…

 

Eh bien, bronzage peaufiné à part, ce sera : Zéro…

 

Super Nanny Entrepreneur, véhémente, nous dira :

“Je n’avais pas mon outil de travail !”.  

Alors donnons-lui ses bâtiments, son beau bureau et ses machines outils. Soyons généreux, ajoutons-lui sa matière première pour une année de production.

 

Richesse créée, un an plus tard ?... Zéro.

 

"Je n’avais pas mon personnel !".

Admettra-t-elle, le bronzage grincheux, en difficile concession.

 

Tiens donc !  Premier enseignement : un entrepreneur avec son Capital, mais sans le Travail faisant tourner l’outil de conception et de production, ne peut et ne pourra jamais rien produire.

 

Donnons-lui son personnel : bureau d’études, ingénieurs, cadres et employés. Elle se sentira moins seule.

 

Un an plus tard, que constatons-nous ?... Plus de matières premières, mais un stock de produits finis dans un hangar. Invendus.

 

Création de richesse : Zéro…

 

Enervée, l’arrogance aussi bronzée, elle nous objectera :

“J’avais la marchandise, mais besoin d’acheteurs !”.

 

Ah Bon !  Deuxième enseignement : un entrepreneur avec son Capital, mais sans le Travail faisant tourner l’outil de conception, de production, et de diffusion, ne peut et ne pourra jamais rien produire, ni vendre.

 

Autrement dit sans personnel, ni consommateur, un entrepreneur, une entreprise, ne sont :

« Rien ».

 

Sans oublier que les mêmes “non-entrepreneurs” doivent, à intervalles réguliers, se transformer en “soldats”, en chair à canon, pour défendre les entreprises en cas d’invasion, de conflit, comme nous l’ont enseigné les multiples guerres, dont les deux dernières “mondiales”. Là, subitement, entrepreneurs et politiciens se souviennent que la Nation, la Richesse Nationale, ne sont « Rien » sauf “cohésion” et “sacrifice” de la collectivité.

 

Sans la communauté des hommes, il est donc impossible de créer, développer, préserver la moindre richesse.

 

Rien…

 

La richesse d’un pays, sa Richesse Nationale, c’est l’ensemble de la collectivité qui en est la source, le créateur, chacun en interaction, avec ses moyens, solidairement.

 

Je sais, trop fanatisée, trop intoxiquée de ses privilèges, confondant « droit de propriété » sur tout ou partie du capital d’une entreprise avec création de la Richesse Nationale, même les faits lui explosant sous les yeux, “Super Nanny Entrepreneur” serait incapable de le reconnaître :

Zéro + zéro + zéro = L’Arnaque Libérale…

 

Protesters-clash-with-rio-008.jpg

 

 

Ubu

 

Immédiatement, dans cette émission, sous le vernis du bronzage se craquelant, apparaissait le Père Ubu, en talons aiguilles, allant rançonner les paysans, escorté des « Grippe-Sous » et des « Salopins de finance », traînant le « voiturin à phynances »…

 

L’impression d’assister à la représentation de la pièce d’Alfred Jarry : Ubu Roi

 

Autant de stupidité, d’aveuglement, de mégalomanie, de mépris de caste, d’arrogance, de sadisme, de violence dans la rapacité, de mauvaise foi, de fanatisme, de dogmatisme, pour justifier l’égoïsme le plus crasse, chez un être doué de raison…

 

Tout cela, empaqueté dans la Bonne Conscience, ne peut avoir pour unique ressort la seule défense de ses intérêts personnels ou corporatifs.

 

Perte de valeurs ?...

 

Comment l’expliquer dans une Europe évangélisée depuis plus de 20 siècles, auréolée, ne cesse-t-on de nous trompeter, par Les Lumières ?... Dans un Occident qui ne cesse de se proclamer « civilisé », sous couvert de ses multiples penseurs, philosophes, écrivains, artistes et musiciens …

 

Quelque chose de déjanté, on le perçoit, sans pouvoir l’identifier avec précision, déglingue notre corps social…

 

Perte de sens ?...

 

Une autre dimension. Plus enfouie. Insuffisamment explorée. Dans le brouillard de nos connaissances incertaines, de notre logique tâtonnante, de l’usure de notre métabolisme intellectuel…

 

S’agirait-il d’un inconscient collectif gangrené, tordu, disjoncté par rapport à une réalité humaine ?... Déconnecté de l’Homme ?...

 

Ubu me renvoie à un livre de réflexions de Jean-Claude Liaudet, que j’aime bien et dont je recommande la lecture :

Le complexe d’Ubu ou la névrose libérale (4).

 

Il ouvre quelques pistes sur la dimension pathologique de “l’inconscient collectif” :

« … J’ai fait d’Ubu… le saint patron de mon livre ! En lui, on peut retrouver les grands traits de l’âge sadique-anal qui me paraissent constitutifs de la névrose collective libérale… »

 

Le climat de cruauté, d’insensibilité, de cynisme, qui imprègne nos castes au pouvoir et médias, atteint des dimensions paroxysmiques en ce XXI° siècle. Harold Pinter en a fait une analyse au scalpel dans son théâtre. Et, il n’est pas le seul à s’en angoisser.

 

Les mesures socio-économiques imposées aux salariés et retraités de la Grèce, en ce moment, sont d'une inhumanité, d'une injustice, insoutenables. Le FMI nous y a habitués, provoquant de violentes révoltes populaires dans certains pays, comme la célèbre “révolte du pain” en Egypte, ou de la farine de maïs au Mexique récemment.

 

Les mesures du FMI, iniques, confiscatoires, prédatrices, ne ravagent pas seulement les pays en développement. Elles s’appliquent, à présent, à l’Europe avec la complicité d'un système bancaire véreux et des castes dirigeantes corrompues des pays concernés.

 

Et, ce n’est pas fini. Tout est fait pour démanteler la moindre mesure sociale, afin de réserver la Richesse Nationale aux seules classes privilégiées. Comme sous l’Ancien Régime en France. Le Capital, et tout particulièrement la Spéculation avec ses profits faramineux, ne doivent surtout pas payer d’impôt ! Telle est la priorité.

 

Cruauté enrobée de constructions théoriques, économiques, géopolitiques, philosophiques, idéologiques. Bétonnées dans la Bonne Conscience :

« Le pervers moral est un malin qui sait manipuler autrui pour parvenir à ses fins.

Comme il est dépourvu de sens moral, il n’en exprime ou n’en ressent aucune culpabilité – du moins pas consciemment. Il aime le secret, il éprouve du plaisir à la rétention.

Il fait preuve d’habileté de raisonnement pour justifier sa conduite par des constructions apparemment théoriques. » (5)

 

L’oligarchie dominante en Occident, dans son écrasement, marginalisation, élimination de la classe laborieuse - wagons de licenciements à n’en plus finir : fonction publique (santé, éducation), pêche, industrie, jusqu'au secteur des services - donne le sentiment de scier la branche sur laquelle elle est assise :

« Sans foi, ni loi, les décideurs financiers se livrent à un jeu équivalent de violence destructrice. Une violence dirigée contre l’autre, qui devient ivresse autodestructrice quand elle ne rencontre ni limite ni interdiction…

… Quand il fusionne avec le corps social en tuant le plus de gens possible et en s’anéantissant avec eux, le tueur fou est dans cette jouissance. » (6)

 

Le “tueur fou”…

 

Sommes-nous gouvernés, asservis, par des tueurs fous ?...

 

Emanation d’une ploutocratie, aveugle, impitoyable, de perversité ?...

 


 

 

 

 


 

 

(1)  Jean-Claude Liaudet, Ubu et la Névrose Libérale ou de "Hayek avec Sade", entretien réalisé en mars 2004 par Frank Bellaiche, mercredi 15 novembre 2006, http://psythere.free.fr/article.php?id_article=34

(2)  Talons Aiguilles, film culte du cinéaste espagnol Pedro Almodovar, sorti en 1991, http://archive.filmdeculte.com/video/video.php?id=195

(3)  Complétons l’exemple de la Grèce, en ajoutant l’Eglise Orthodoxe. Première fortune immobilière et foncière du pays qui, comme toutes les grandes fortunes grecques, ne paye pratiquement aucun impôt… L’ensemble composant une caste qui, quelle que soit la situation du pays, ne veut surtout pas en payer.

Ce qui oblige, actuellement, la Grèce à imposer une augmentation de la TVA avec une diminution des salaires et des retraites, pour apurer son endettement ayant pour origine les détournements colossaux de son oligarchie…

C’est donc le Travail qui va essuyer l’ardoise de la Grèce. Surtout pas le Capital, avec son excroissance devenue dominante : la Spéculation.

(4)  Jean-Claude Liaudet, Le Complexe d’Ubu – ou la névrose libérale, Fayard, 2004.

(5)  Jean-Claude Liaudet, Op. Cit., p. 67.

(6)  Jean-Claude Liaudet, Op. Cit., p. 81.

 

 

 

Photos :

i) La talentueuse actrice espagnole, dans le film d’Almodovar, Talons Aiguilles, Marisa Paredes.

ii) Révolte du peuple Grec dans les rue d’Athènes – mai 2010. The Guardian.

 


 


 

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 10:59

 


"L'erreur de bonne foi est de toutes la plus impardonnable !"

Jacques Lacan

 

 


Quatre enfants ont été tués par un missile antichar tiré par les forces d’occupation françaises, en Afghanistan. (1)

 

C’était le 6 avril dernier.

 

Par erreur. Evidemment.

 

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, vient de s’en excuser, depuis son séjour à Mexico, le 29 avril. Vingt-trois jours après ce massacre…

 

Quelle réactivité !

 

Il dit le « regretter profondément ».

 

Dur. Dur. Il ne pouvait pas dire qu’il ne savait pas…

 

Nous, non plus.

 

 

massacre-d-enfants-04-2010.jpg

 

 

Mais rassurons-nous, cet évènement malheureux est exceptionnel. Les troupes françaises ne les ont pas vus, ils étaient abrités derrière des arbres

 

Alors qu’eux ont respecté toutes les procédures de tir…

 

On n’a pas idée de se cacher derrière des arbres quand on vous tire dessus !...

 

Comment respecter à la fois les procédures de tir et les Droits de l’Homme et de l’Enfant ?... Un vrai casse-tête, à gérer sous un casque…

 

Procédures ?...

 

Oui, en Afghanistan, on tire des missiles "antichars" (2) contre des résistants qui n’ont pas de chars… Cela s’appelle "respecter les procédures". C'est-à-dire : tirer dans le tas, n’importe quoi, n’importe comment.

 

Mon pays serait occupé…

 

Mes enfants seraient massacrés…

 

Par des troupes étrangères, plus d’une quarantaine de nationalités venant d’Europe, d’Amérique, d’Australie, ou d’ailleurs…

 

Sortiraient de chacun de mes pores, couteaux, grenades, bombes et fusils, pour chasser cette bande de salopards.

 

Car pour massacrer des enfants, il faut être les derniers des salopards.

 

 


 

 

 



(1)  AFP, 30 avril 2010,

http://www.france-info.com/ressources-afp-2010-04-30-morin-regrette-pronfondement-la-mort-de-4-enfants-afghans-tues-par-l-436000-69-69.html

(2)  Coût minimum d'un poste de tir de missile "Milan" : 100.000 euros. Coût  minimum d'un missile antichar : 15.000 euros. Pour faire des "cartons" sur des civils, y compris vieillards, femmes et enfants.

A la charge du contribuable français, à qui on dira qu'on ne peut pas rembourser ses médicaments ou revaloriser sa retraite...

 

Crédit Photo : http://teomankaiser.blogspot.com

 

 


 

 

 

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 15:26

 


« Le temps vient toujours dans une nation où il faut se soumettre ou bien se battre. Ce temps est arrivé en Afrique du Sud. Nous ne pouvons pas nous soumettre et nous n’avons pas d’autre choix que de frapper à la mesure de nos moyens pour défendre notre peuple, notre avenir et notre liberté. »

Nelson Mandela (1)

 

 


 

Le “Terrorisme” est un mythe.

 

Une fable, une illusion, une légende. Construction de l’esprit sans rapport avec la réalité.

 

Un Totem.

 

Maléfique. Rassembleur du clan des crédules. Dans la ferveur guerrière et la danse du scalp.

 

Ronde mortifère, rythmée, scandée, par les tambourins et hululements des sorciers-charlatans : “experts en terrorisme”, “hyperterrorisme”, et autres hallucinations…

 

Totem qui n’explique rien et ne fait que déplacer la difficulté. Mais qui, en la déplaçant, parait en atténuer « le scandale logique ». Comme disait Durkheim, repris par Claude Levi-Strauss dans Le Cru et le Cuit (2).

 

« Scandale logique ». Oui.

 

 

slim pickens 2


 

Janus

 

En fait, nous le savons, scandale de la « Logique du Prédateur » : La Loi du Plus Fort. La loi du Deux poids - Deux mesures. Ou, comme disent nos amis anglophones, du : Double Standard. En plus imagé : Pile, je gagne – Face, tu perds…

 

La violence guerrière, c’est Janus. Le Dieu aux deux visages. Visages de l’Enfer. Nul besoin d’être expert en Polémologie, pour en identifier les contours.

 

Qu’elle soit financière, commerciale, culturelle, intellectuelle, ou armée, le plus souvent le tout à la fois, elle comporte deux visages, deux habillages. Deux “travestissements rhétoriques”.

 

Celle exercée par Le Fort contre Le Faible, qu’il spolie, opprime, méprise : violence déclarée “Légitime”. Car, civilisatrice, bienfaisante, “démocratisante”. Même au prix de millions de morts et de destructions incommensurables.

 

Dans l’autosatisfaction de la bonne conscience du Fort, évidemment.

 

Celle employée par Le Faible contre Le Fort qui le pille, l’occupe, l’humilie, le massacre. Résistance dont la violence est inacceptable pour Le Fort qui la déclare Illégitime. La diabolisant, sous le vocable sacralisé de “Terrorisme”. Par glissement sémantique, le résistant devient un insurgé. Lequel ne peut être que terroriste.

 

Le Fort s’arroge l’usage « légitime » de la violence. De la terreur. Qu’il s’estime seul en droit de détenir et d’exercer. Y compris dans ses configurations de destruction massive : chimique, bactériologique ou atomique.

 

Car rationnel et civilisé, face aux sauvages.

 

Avec ses moyens “étatiques”, par ses armées officielles et ses services secrets. Ou “privatisés”, par l’entremise de ses colons, mercenaires, “miliciens-politiciens-collabos”, et autres vecteurs.

 

Dictant ses normes, anathèmes et excommunications. Juge et partie. Traités internationaux, Conventions de Genève n’étant que des chiffons de papier, pour reprendre l’expression de Bismarck. Le Fort impose la violence sous toutes ses formes.

 

Même la plus abjecte : la torture.

 

Tous les prétextes étant recevables pour “intervenir militairement”, selon son bon vouloir : guerres déclarées ou non déclarées, officielles ou secrètes.

 

Au motif de la défense de ses “intérêts vitaux”, de ses “valeurs”, de sa civilisation, du devoir de mémoire. Voire, du péché originel. Lequel varie suivant les époques et les propagandes. Sans oublier le droit autoproclamé d’ingérence, pour raison humanitaire et “démocratique”.

 

A titre défensif ou offensif. Et, même, à titre “préventif”. Car le Fort, dans sa mégalomanie, s’assimile aux divinités mythologiques : il possède la préscience. Il connaît et maîtrise l’avenir. Ou, aux Héros de science-fiction, maîtrisant l’espace-temps. Dune, Matrix, Stars Wars, il se trouve déjà dans leur monde, leur dimension, par son génie.

 

En conséquence, le Fort dénie l’usage de la violence au Faible qui n’accepterait pas sa domination.

 

Comment ne pas comprendre ?...

 

Pour lui, bombarder des mariages avec ses femmes et ses enfants, ce n’est que “neutraliser” des rassemblements terroristes. Raser par ses drones les maisons des chefs de village de toute une vallée, avec femmes et enfants, ce n’est que supprimer des “commandants” de l’insurrection. Mitrailler des civils dans les rues avec ses hélicoptères, c’est maintenir l’ordre. Gérer des centres de torture de par le monde, c’est assurer la sécurité.

 

Les mercenaires qu’il paye grassement, en complément de ses propres troupes, pullulant en Irak ou en Afghanistan ne peuvent être que des « agents de sécurité ». Leur violence de soudards, s’ajoutant à celle de sa soldatesque, dans un pays conquis, martyrisé, rappelle celle des guerres du Moyen-Age. Mais non, ce n’est que de l’autodéfense. Justement, dans la lutte contre le terrorisme, afin d'aider les autorités du pays occupé...

 

Le Fort, grâce à ses “valeurs”, ne peut accomplir que Le Bien.

 

Lors de la seconde guerre mondiale, l’occupant allemand en France considérait les actes de résistance à ses pillages et à son oppression comme des actes terroristes. Réservant aux insurgés et aux populations civiles prises en otage, tortures et exécutions. A l’exemple des troupes françaises occupant l’Espagne, sous Napoléon, tombées dans la spirale de la férocité des représailles face à la lutte farouche du peuple espagnol.

 

Souvent pour conforter des politiques d’occupation, de spoliation, de répression, et les justifier auprès de l’opinion publique, le Fort fomente des attentats. Nourrissant des guerres civiles, sur fond de pauvreté planifiée. Faisant sauter des édifices religieux, églises, mosquées, et autres, des bombes dans des lieux publics, multipliant les assassinats de responsables politiques et syndicaux.

 

Allant, suivant la conjoncture médiatique, jusqu’à organiser l’enlèvement de ses propres ressortissants. Avec de fausses “organisations terroristes”, dont les sigles apparaissent et disparaissent comme autant de pâquerettes au printemps.

 

Sur son propre territoire, le Fort affirme que des dizaines d’attentats sont déjoués chaque année grâce à la vigilance de ses services spécialisés. Mais, étrange : dans une démocratie, ces “présumés terroristes” devraient être jugés publiquement, pour tentative d’attentat. Avec débats publics et contradictoires permettant de comprendre : qui sont-ils, que veulent-ils ?... La nation, constituée de citoyens adultes et instruits, doit savoir. Mais, non. Impossible.

 

Les observateurs savent que la quasi-totalité des attentats commis dans le monde à l’encontre de populations civiles sont l’œuvre de services spéciaux étatiques. “Démocraties” et dictatures, pour des raisons différentes mais souvent convergentes, étant des adeptes de ces méthodes.

 

Car les dictatures se sont ruées au portillon, profitant de l’hystérie collective, pour mieux museler et déconsidérer leur opposition. A un échelon réduit, appliquant à leur tour, la relation du Fort, l’oligarchie au pouvoir, au Faible, leur peuple écrasé de répression.

 

Un des exemples les plus tristement célèbres de ces manipulations est celui des nazis, qui avaient incendié le parlement allemand, le Reichstag. Présenté comme un attentat effectué par des communistes. Permettant la rafle de plus de 4000 cadres du parti communiste allemand, envoyés dans les premiers camps de concentration. Pour les inaugurer. Au grand soulagement des milieux financiers et industriels allemands, et même européens, de l’époque… (3)

 

Folamour-3

 

Popeye

 

Obama, les 12-13 avril derniers, a réuni les représentants de 47 Etats pour un “sommet sur la sécurité nucléaire”. Tout spécialement focalisé sur les risques du “terrorisme nucléaire”. Le plus grand sommet sur la sécurité depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ne cessaient de répéter, avec zèle et obséquiosité, les médias de la propagande,

 

Mais, en écoutant son discours et ceux des autres “dirigeants nucléaires”, je pensais à Popeye avalant ses épinards pour montrer ses muscles, se rassurant sur sa force tout en voulant intimider ses adversaires…

 

Ce n’étaient que postures et mensonges. Dans la paranoïa et le cynisme, les plus ridicules dans l’outrance.

 

Comme toujours dans ce genre de manifestations, les non-dits sont plus importants que les belles phrases de la bonne conscience. Dans cette mélasse de bla-bla-bla, de ces non-dits, je retiens les “non”.

 

J’en ai recensé six :

                         

 

i)  Non à la Paix


Dès l’énoncé de ce sommet, les “grandes puissances” occidentales confirmaient qu’elles n’étaient pas intéressées par La Paix dans le Monde. Entre assurer La Paix et assurer La Sécurité, le choix est clair.

 

Assurer La Sécurité : c’est Surveiller et Punir (4). La répression, la stigmatisation.

 

La Sanction”.

 

Punir, cogner, frapper, isoler, marginaliser, étouffer… La régression de l’intelligence et de la Civilisation Humaine.

 

Tenir un sommet sur “comment instaurer la Paix dans le Monde”, ce serait rappeler le respect du droit à l’autodétermination des peuples et nations. En conséquence :

=> Interdire toute occupation militaire d’un pays par un autre. Et, donc programmer le démantèlement de toutes bases aériennes, terrestres, navales d’un Etat chez un autre.

=>  Interdire, dans une vigoureuse réactivation des Conventions de Genève, toute prise en otage des populations civiles : punitions collectives, embargos, incarcérations arbitraires, entraves à la libre circulation des personnes dans leur propre pays, famines imposées, destructions de maisons et de villages, destructions d’infrastructures civiles (notamment les stations d’épuration d’eau, de puits et de pompages), destructions d’écoles et d’hôpitaux, tueries et massacres.

=> Interdire les rapports de forces dans les relations internationales. En instaurant une authentique diplomatie, fondée sur le respect de son interlocuteur. Même de celui avec qui on n’est pas d’accord. Privilégiant la négociation, l’échange, l'empathie. Excluant menaces, chantages, déclaration méprisantes et belliqueuses.

 

 

ii)  Non au Désarmement

 

Toute référence à un désarmement était exclue du sommet.

 

Tout autant les discussions, réflexions et décisions, sur la maîtrise et diminution des budgets militaires. Par une limitation indexée sur un pourcentage des PIB, donnant lieu à des contrôles internationaux. Afin de :

=> limiter l’impact des lobbies militaro-industriels, devenus ingérables pour les gouvernements civils du fait de leur poids financier, corrupteur, dans un contexte d’opacité n’ayant plus rien à voir avec le "Secret Défense". Présentant à l’heure actuelle un des plus graves dangers pour la survie des « démocraties ».

=> donner la priorité aux besoins urgents et colossaux de notre planète que sont : alimentation, santé, éducation, emplois et retraites.

 

 

iii)  Non à l’identification et au contrôle des arsenaux nucléaires existants

 

Le sommet a mis en lumière deux tabous, quant à la conception des occidentaux dans la “hiérarchisation” des puissances nucléaires :

=> Le refus des occidentaux de livrer la connaissance précise de leurs arsenaux nucléaires, dont le cumul est en mesure de faire sauter la planète. Constituant un danger autrement plus grave que la fonte des glaciers ou la disparition de l’hippopotame.

Refus d’un inventaire actualisé chaque année, contrôlé par des organismes indépendants, et publié afin d’informer les citoyens du monde qui ont le “droit” de connaître les dangers que court La Terre des Hommes.

=> L’identification et le contrôle de l’arsenal, actuellement tenu secret, d’Israël, qui est estimé à 400 bombes nucléaires. Pays non signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire, qui avait dans les années 1970 fourni 6 bombes nucléaires à l’Afrique du Sud… (5)

 

 

iv)  Non à la résolution des conflits actuels

 

Résoudre les conflits actuels, est la dernière des préoccupations des puissances occidentales. Notamment, celui de la Palestine.

 

Il s’agit pourtant d’un des fondements de la sécurité internationale, notamment par l’imposition de la quarantaine de résolutions de l’ONU non appliquées à ce jour. Certaines, datant de 1967…

 

Comment assurer la sécurité internationale, en laissant des pays en envahir d’autres, les détruire, les occuper, les piller ?... Y compris par dictatures et gouvernements fantoches interposés, via des élections truquées.

 

Alors qu’on sait qu’aucun peuple, aucune nation, ne se livreraient à des actes de résistance, sous forme d’attentats à l’encontre des intérêts de pays étrangers, s’ils vivaient dans la liberté.

 

 

v)  Non à l’abandon de la politique de la  canonnière

 

Ce sommet a pour finalité le renforcement de la politique traditionnelle de l’Occident : maintenir son avance technologique sur le plan militaire. Fondement de sa richesse, depuis le XV° siècle, par la création des grands empires coloniaux, puis néocoloniaux, portugais, espagnol, hollandais, britannique, français, US, etc. : la politique de la canonnière.

 

L’Occident entend monopoliser toutes les sources d’approvisionnements miniers et énergétiques de la planète. Pétrole et gaz, tout particulièrement. Et, à présent : uranium.

 

Son but n’est pas la “sureté nucléaire”, car il sait très bien qu’aucun Etat ne vendra une arme nucléaire à un groupe armé non contrôlé par ses services spéciaux.

 

Sa volonté, sous couvert de ses déclarations pacifistes, est de conserver sa prééminence nucléaire, dans une politique de terreur pour imposer son Empire.

 

Si les occidentaux ont pu, par exemple, occuper et piller un pays aussi immense et peuplé que la Chine pendant un siècle (1840-1940), c’est grâce à leur supériorité en armement. Les Chinois qui n’avaient aucune intention de conquête et donc une armée aux armements limités, n’avaient pu s’opposer à leur flotte, leur artillerie à longue portée et leurs fusils à tir rapide. Mais, ils ont retenu la leçon…

 

 

vi)  Non à la Justice Internationale

 

Le comble du cynisme, ou du ridicule, a été atteint par le président français, suggérant la création d’un tribunal international qui jugerait et condamnerait ceux qui se livreraient au “terrorisme nucléaire” : vente, formation, transfert de technologie.

 

Autrement dit, les "crimes contre l'humanité" commis lors de la destruction de l'Irak, sur fondement de mensonges, avec plus de 1,5 millions de morts et d’immenses destructions, peuvent rester impunis. Ceux récents, des massacres de civils, au Liban, à Gaza ou en Afghanistan, tout autant.

 

Comment être pris au sérieux avec un tel niveau d’inconscience et de mégalomanie, quant à la conception de la Justice Internationale ?...

 

En fait, camouflé sous cette manœuvre, il s’agit de criminaliser tous les chercheurs en énergie nucléaire dont les travaux, le niveau de compétence, l’indépendance d’esprit ou le patriotisme, ne conviendraient pas à l’Occident. Il suffira, en bon magicien de cirque, de sortir de son chapeau une inscription sur une “liste terroriste”, même sans preuve, Etats, instituts de recherche, organismes industriels, pour que toute collaboration, de ce fait, devienne “criminelle”.

 

Comme cela a été effectué pour l’usine de produits pharmaceutiques de Khartoum au Soudan, spécialisée dans la production de médicaments génériques. Rasée avec tout son personnel dont de nombreuses femmes, par des missiles de croisière, sur ordre du président Clinton. Motif : elle fabriquait des armes chimiques. Ce qui était faux, tout le monde le savait, ainsi que l’ont reconnu les américains par la suite. Simplement, sa production gênait les lobbies pharmaceutiques en Afrique…

 

Comme les occidentaux l’ont fait, pour le grand chercheur et “père” de la bombe atomique pakistanaise Abdul Qadeer Khan. Face aux menaces de l’Inde, il avait contribué à édifier une force de dissuasion nucléaire pour assurer la souveraineté et l’indépendance de son pays. A l’exemple de la Grande-Bretagne ou de la France.

 

Toutes les calomnies à son égard ont été employées par les occidentaux, notamment les USA. Prétendant se faire livrer cet éminent scientifique comme un vulgaire criminel… Au prétexte qu’il aurait communiqué des secrets nucléaires aux Libyens et aux Iraniens. Même l’aurait-il fait, ce qui n’est pas le cas, les occidentaux n’ont jamais criminalisé leurs savants et techniciens qui ont collaboré avec les israéliens, sud-africains, australiens et autres, pour leurs recherches sur l’arme nucléaire.

 

Les Pakistanais ont eu le courage de ne pas céder, en dépit d'énormes pressions. Abdul Qadeer Khan, retiré de la vie active, vit protégé dans sa villa. Mais, par crainte d’un enlèvement ou d’un assassinat des services spéciaux occidentaux, il est pratiquement en résidence surveillée.

 

 

Ce sommet n’était qu’une Danse du Scalp des occidentaux. Souhaitant associer, à leur délire impérial, leurs vassaux avec les nomenklaturas et ploutocraties d’un certain nombre de pays.

 

Tout le monde l’a compris, c’est l’Iran qui est visé. Son pétrole et son gaz. Et, au-delà de l’Iran, le contrôle de l’accès de l’Asie, spécialement de la Chine, aux fournisseurs d’énergie.

 

Toutefois, personne n’est dupe. Comme le rappelle Anthony Payne :

“… La politique mondiale du “développement inégalitaire” est liée et contingente des “hiérarchies de puissance” …

Les pays désavantagés ne trouveront un développement plus égalitaire, n’obtiendront des concessions ou des changements dans les politiques actuelles du secteur des finances, du commerce, ou de l’environnement, qu’en opérant des changements d’alliances,

dans un contexte de rapports de forces,

en maîtrisant ou déployant les ressources de la puissance, même limitée, dont ils disposent.” (6)

 

Telle est la voie étroite, mais inévitable, des puissances émergentes soucieuses de préserver leur souveraineté, dont fait partie l’Iran.

 

Popeye, malgré ses boîtes d’épinard, ses moulinets de gonflettes musculaires, n’y peut et n’y pourra rien…

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Nelson Mandela, The Struggle is My Life, IDAF, 1978, cité par Sophie Pons dans Apartheid – L’aveu et le pardon, Bayard éditions, 2000.

(2)  Claude Lévi-Strauss, Mythologiques, t. I : Le Cru et le cuit, Paris, Plon, 1964.

(3)  Consultez les remarquables travaux sur cette époque de l’historienne française (actuellement boycottée et censurée par les medias) Annie Lacroix-Riz, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 7. Notamment ses livres sur les liens entre la finance, la grande industrie (comme toujours, milieux violemment opposés à toute politique sociale) avec l’extrême-droite européenne et nazie.

(4)  Michel Foucault, Surveiller et Punir, Gallimard, 1991.

(5)  Shibil Siddiqi, Terrorism : The nuclear summit’s “straw man”, Asia Times, 16 avril 2010, http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/LD16Ak02.html

“Israel presently possesses an estimated 400 nuclear weapons, from powerful thermonuclear devices to tactical or "battlefield" nukes.

Its nuclear doctrine embraces not only a "first strike" posture but also one of "preemptive strike" against a conventional or unconventional attack on any of its weapons of mass destruction (nuclear, chemical or biological).

It is also committed to maintaining nuclear superiority by preventing any other Middle Eastern country from obtaining nuclear weapons.

It has already employed conventional attacks and assassinations to prevent such an outcome.”

(6)  Payne, Anthony, The Global Politics of Unequal Development, Palgrave Macmillan, New York, 2005, p. 246 & 247. Cité dans mon billet du lundi 16 juin 2008, Crise Alimentaire Mondiale : Le Boulanger, La Boulangère et Le Petit Mitron …

 

 

Photos du film de Stanley Kubrick, à voir et revoir (les TV le censurent…) : Docteur Folamour ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe (Dr. Strangelove or How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb).

Monument d’humour noir sur les délires bellicistes des nomenklaturas.

La scène où le pilote (joué par Slim Pickens) du bombardier américain chevauche avec son chapeau texan, fou de joie, la bombe nucléaire qu’il vient de lâcher sur la Russie (l’URSS dans le contexte de la Guerre Froide) est un moment “culte” de ce film…

 

 


 

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 12:34

 

 

"On n'a jamais menti autant que de nos jours. Ni menti d'une manière aussi éhontée, systématique et constante... L'homme moderne, là encore, c'est à l'homme totalitaire que nous pensons, baigne dans le mensonge, respire le mensonge, est soumis au mensonge à tous les instants de sa vie."

Alexandre Koyré (1)

 

 

 

Leon Kuhn est un des plus grands caricaturistes britanniques actuels.

 

Un de mes préférés.

 

Sereinement, avec ténacité, il ne cesse de dénoncer corruption et bellicisme des nomenklaturas occidentales. 

 

Un ardent militant pour La Paix dans le monde.

 

Budgets, discours, préparatifs guerriers ne cessent d'enfler. Bombardements, souffrances, famines, massacres, infligés à des peuples qui n'en peuvent plus, sont devenus une pratique permanente, banalisée.

 

On ne parle pas, on ne discute pas, on n'échange pas, on ne négocie pas.

 

On diabolise et on assassine.

 

Règne la pulsion de mort.

 

Dans le mépris.

 

De Gaza à l'Afghanistan. Et, ailleurs...

 

Leon Kuhn nous livre sa vision de la politique impériale d’Obama, exécuteur du fanatisme idéologique des « néocons ». Pire que Bush et les Républicains.

 

Cette caricature vaut toutes les analyses géopolitiques, philosophiques, sociologiques, psychologiques, économiques, ou relevant des sciences politiques…

 

 

bush_obama-masques.jpg

 

 

Extrêmement talentueux, le travail, l'art de Leon Kuhn sont occultés par la censure privatisée, au travers de nos médias. Ses caricatures, du fait de son opposition résolue à la propagande ambiante, ne se retrouveront jamais dans les festivals et expositions de caricatures du circuit officiel… (2)

 

Visitez son site :

http://www.leonkuhn.org.uk/

 

Les passionnés de dessin assisté par ordinateur visionneront, aussi, la vidéo dans laquelle il explique sa technique de montage de la caricature présentée ici :

http://www.leonkuhn.org.uk/cgi/leon.cgi?page=video.inc&vid=10

 

 

 

 

(1)  Alexandre Koyré, The political function of the modern lie, Contemporary Jewish Read, 1945.

Cité par Jacques Derrida dans Histoire du Mensonge - Prolégomènes, L'Herne, 2005, p. 82-83 et note p. 119.

(2)  Voir ses autres caricatures présentées dans mon blog :

  Welfare not Warfare ...

  Santé Publique : Le Nouveau Modèle Européen...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 12:00

 

 

 « Quand on s’accommode trop facilement de l’inévitable défaite de l’espérance humaine, l’homme n’étant plus qu’une créature destinée à glisser sur une peau de banane, je sens que le fascisme n’est pas loin. »

Arthur Miller

 

 

 

 

Bêlant d’admiration…

 

Les médias, en troupeau, s’extasiaient de servilité moutonnière…

 

Le Mexicain Carlos Slim est devenu l'homme le plus riche du monde, claironnaient-ils !... Avec une fortune estimée à 53,5 milliards de dollars, non compris ce qui est entassé discrètement dans les paradis fiscaux !... Equivalente à 10 % du PIB du pays. Hourrah !...

 

Rendez-vous compte, comme dans ces compétitions soi-disant sportives dont on nous choucroute à longueur de journée :

 “… le septuagénaire Carlos Slim, magnat mexicain des télécommunications qui fait partie du peloton de tête depuis quelques années, bat de 500 millions Bill Gates, le cofondateur de Microsoft, qui doit se contenter du second rang”. (1)

 

 

Du Culte de la Prédation…

 

Aucun réflexe, esprit critique, aucune décence, ne parlons pas d’éthique : se poser des questions sur la disproportion entre une fortune privée, équivalente et supérieure à bien des budgets d’Etats sur notre planète, et la pauvreté de la majorité de la population mexicaine.

 

Ne serait-ce qu’une demi-seconde, une ligne, quelques mots entre virgules…

 

Sur 111 millions de mexicains disent les statistiques officielles, dont on sait combien elles sont enjolivées dans tous les pays, au minimum la moitié vit dans la misère, l’extrême pauvreté.

 

D’après le classement Coefficient de Gini mesurant les inégalités de revenus entre riches et pauvres, le Mexique immensément riche de ses ressources minières et énergétiques (2), ce paradis du Libéralisme Economique depuis sa conquête par les occidentaux au XV° siècle, treizième puissance économique mondiale, se classe derrière l’Ouganda, juste devant le Rwanda, avec 0,461.

 

Il est vrai que, dans ce même classement, la France, cinquième pays le plus riche du monde, arrive après le Tadjikistan, devançant de justesse :

la Mongolie…

 

Kirghizstan, Bulgarie, Roumanie, Albanie, Belarus, Ethiopie, sont même classés avant notre pays. Mais les médias, si friands de classements et compétitions, n’évoqueront jamais le rang minable, inacceptable, honteux, de la France, quant à l’inégalité des revenus. (3)

 

Incapables de formuler la moindre remarque sur l’origine d’une telle fortune personnelle. Fondée sur une découverte majeure relevant des nouvelles technologies ? De la chimie ? De la recherche sur la santé, comme la découverte de la pénicilline ?…

 

Non. Aucune valeur ajoutée pour la collectivité. Aucune innovation à la source. Même pas du niveau “fil à couper le beurre”. Issue, tout bonnement, de la : “spéculation”.

 

Immobilière, tout d’abord, dans une des plus grandes métropoles du monde, Mexico avec ses 25 millions d’habitants. Démultipliée, ensuite, dans des privatisations “bidons”, fondées sur un système où le dogme de la Libre Concurrence n’est, en fait, jamais appliqué.

 

Assurant, à présent, une rente de situation aux revenus exponentiels. Ce milliardaire détient, entre autres, le monopole des télécommunications, nouvelles vaches à lait de nos sociétés : 90% pour le Fixe et 80% pour le Mobile

 

Fortune colossale qui ne peut se construire sans la complicité de l’appareil politique, détenteur du pouvoir de “surveillance et de répression” : armée, police, services secrets, propagande médiatique et politiciens aux ordres.

 

Fortune-paravent, aux multiples ramifications, servant “d’hommes de paille” à une Nomenklatura, récompensée, engraissée, par des “enveloppes” dans les paradis fiscaux et des arrangements d’actionnariat. Cascades de holdings et rideaux de filiales, assurant une part du gâteau aux apparatchiks.

 

Comme évoqué, lors de la récente élection du président Chilien (4), suivant des pratiques en usage dans toutes les castes dirigeantes du monde. Ou, presque…

 

Soyons compréhensifs à l’égard de nos médias. Pour la plupart, leurs patrons sont des milliardaires aux fortunes engendrées par les mêmes mécanismes “économico-politiques”… Dans ce “milieu”, il faudrait être “maso”, ou suicidaire, pour jouer les rabat-joies...

 

En ces temps de crises, on se doit donc d’encenser, dans l’allégresse, réussites et succès d’où qu’ils viennent. Surtout s’il s’agit de fêter les bienfaits du Libéralisme Economique : bonus, dividendes, en milliards. Au profit exclusif d’une oligarchie.

 

Et, puis c’est tellement reposant : le “vertueux” Mexique n’est pas le Venezuela de Chavez, le Cuba de Castro, la Bolivie de Morales, ou l’Equateur de Correa, que les médias ont pour instruction de diaboliser, jusqu’à la nausée, dans d’épaisses tartines de contrevérités…


Mexique, archétype des sociétés latino-américaines. Des siècles de violence imposée par une caste de colons, s’enrichissant dans l'obséquiosité à l’égard des multinationales. Facilitant le pillage de leur propre pays, sous couvert de mondialisation. Préservant férocement un modèle de société féodale, mafieuse, dans le mépris des amérindiens.


Amérindiens, qu’on regroupe dans une nébuleuse Maya par commodité : Tzeltales, Coles, Tojolabales, Mames, Mochos, Chujes, et Jacaltecos. Même les Zoques, qui n’appartiennent pas au même groupe linguistique que les Mayas. Broyés dans des “déplacements” de population, destinés à les anéantir, dans la perte de leurs langues et leurs cultures.

 

Ce que, pudiquement, on appelait les “Réductions”. Véritables nettoyages ethniques, sur fond d’esclavage dans les champs et les mines. Ces politiques génocidaires :

« … firent chuter la population du Mexique de 25 millions d’habitants en 1519 à 1 million en 1605. Certaines populations refusèrent de se soumettre à la domination espagnole et parfois des groupes entiers choisirent le suicide collectif, au Chiapas, par exemple. » (5)

 

Amérindiens luttant, pour ne pas être totalement exterminés, dans de multiples révoltes, à mains nues, contre ce destin de sous-humanité. Soulèvements réprimés dans la violence, le sadisme, l’horreur, par l’oligarchie des grands propriétaires, banquiers et généraux, qui invoquaient, vieille habitude, la lutte de la civilisation contre la barbarie

 

Jusqu’à la fin du XX° siècle. Le Massacre d’Acétal du 22 décembre 1997, a marqué les consciences : tout un village massacré, notamment des femmes et des enfants réfugiés dans une église, par un commando paramilitaire.

 

Actuellement, 6000 familles d’éleveurs descendants de colons monopolisent 3 millions d'hectares des meilleures terres du Chiapas. Soit la moitié de l’Etat du Chiapas, le plus pauvre du Mexique.

 

Les plus féroces dans le racisme étant les sinistres coletos, se vantant d’être “d’authentiques” descendants des colons espagnols… Arrogance d’une caste coloniale du pillage et du crime.

 

elena-poniatowska-2.jpg

 

… Au Combat de l’Espoir

 

A l’opposé de ce gangstérisme prédateur, il existe un autre Mexique. Dont on parle moins ou qu’on célèbre moins. Représenté, parmi beaucoup d’exemples, par une Mexicaine que j’admire :

Elena Poniatowska.

 

Elle fêtera, cette année, ses 78 ans. Fascinant destin d’une femme exceptionnelle par sa générosité de cœur, sa ténacité dans le combat pour un monde meilleur.

 

Son nom ne le laisse pas paraître, mais elle est “mexicaine”. Un père polonais, des anciennes familles régnantes de Pologne. Une mère mexicaine, de descendance française. Arrivée au Mexique, pendant la dernière guerre mondiale, à l’âge de dix ans, elle ne parlait pas un mot d’espagnol.

 

Une “immigrée”. Un patchwork de filiations et de cultures détonnant. De quoi faire avaler le Code de la Nationalité à nos inquisiteurs de l’identité nationale.

 

Une des gloires littéraires du Mexique. A l’abondante production de romans, d’articles, de conférences, couverte d’une multitude de Prix et Distinctions.

 

Pratiquement méconnue en France. Très peu d’ouvrages traduits (6), alors que chacun d’eux est un régal. De finesse, d’humour, de sensibilité, de gravité. Quatre traductions seulement.

 

Curieusement, elle est plus traduite dans le monde anglo-saxon, USA et RFA notamment, que dans le francophone. Même pas mentionnée, dans le Dictionnaire amoureux du Mexique (7).  

 

Elena Poniatowska, un modèle d’engagement, de jeunesse, de courage, de modernité. D’avant-garde. Citoyenne du monde. Appartenant à cette lignée d’intellectuels qui n’existent plus chez nous. Mobilisant talent, combativité et notoriété dans la défense de la paix, de la dignité humaine, de la justice, de la solidarité.

 

Un “écrivain dans la société” (8), et non pas dans sa bulle.

 

“Témoigner” exige du courage physique, en Amérique latine, sachant qu’ont peut finir sous les balles d’un tueur, à tout âge. Comme Dorothy Stang, au Brésil, assassinée à 74 ans.


Mexique, pays des Mordidas, métaphore humoristique pour les pots-de-vin, du Charrismo, ce gangstérisme politique avec ses tueurs à gage. Structurés, à présent, en escadrons de la mort. Gérant les fraudes électorales dans la violence. Que les observateurs internationaux, bien sûr, ne constateront jamais.


Elections ?... Pantomime d’un “parti unique” à casquettes interchangeables, d’une nomenklatura, se disputant le pouvoir entre clans corrompus, dans le mépris du peuple. Peuple qui n’a aucune voix déterminante, c’est l’exclusivité des grands propriétaires et des affairistes. Au service des intérêts de la “mondialisation” (9).


Insupportable, pour Elena Poniatowska, de voir que rien ne change dans son pays.

 

Rien, depuis le témoignage de John Reed, écrit en 1914, témoin des révolutions menées par Zapata et Pancho Villa, pour défendre les paysans sans terres, les pauvres, les peones, les “journaliers”.

 

Au contact de la nomenklatura des généraux, des grands propriétaires et des barons de l’industrie, utilisant l’armée nationale comme une milice privée pour préserver leurs rentes de situation et privilèges, il en a été marqué :

« Dans toutes les conversations que je pus avoir avec eux, je m’efforçai en vain de découvrir ne fut-ce qu’un éclair de sympathie ou de compréhension avec les “peones”. (10)

 

Le sous-commandant Marcos, chef de la révolte du Chiapas, le rappelle :

« Nous manquons d’écoles, d’enseignants, d’hôpitaux, de médecins, de bons prix pour nos produits, nous manquons de terres, de technologie pour la travailler, de justes salaires, de nourriture de qualité et en quantité suffisante, de maisons dignes de ce nom. » (11)

 

Surprenant. Deux des œuvres majeures d’Elena Poniatowska ne sont pas traduites en français.

 

La noche de Tlatelolco (12) commémorant le massacre des étudiants le 2 octobre 1968, sur une des principales places de Mexico. Emouvante chronique, poignante description, tragiques témoignages, d’une manifestation d’étudiants pacifiques, noyée dans le sang par l’armée et la police.

 

Encerclés méthodiquement, massacrés sciemment. Des tués par centaines, des blessés par milliers. A ce jour, le décompte exact des victimes et des “disparus” n’est pas connu.

 

Philip Agee, à l’époque, un des principaux responsables de la CIA pour le Mexique et l’Amérique latine, devant l’ampleur et le cynisme du massacre, en a été choqué. Un dur à cuire, pourtant.

 

C’est ce massacre qui lui a fait quitter la CIA dont il dénoncera dans un livre, traduit dans une trentaine de langues (sauf en France), toutes les pratiques de déstabilisation et de lutte contre les libertés : Secret Agent – Inside the Company : CIA Diary. (13)

 

Révolté, rongé de culpabilité, il y dénonce, au risque de sa vie, 250 agents locaux, rien qu’en Amérique latine. Et, cite des présidents de pays latino-américains comme étant des agents de la CIA, notamment ceux de Colombie (Alfonso López Michelsen), du Costa Rica (José Figueres Ferrer), et du Mexique (Luis Echeverria Álvarez). (14)

 

Autre œuvre non traduite d’Elena Poniatowska : son “roman monumental”  (15) Tinisima, sur une des plus grandes artistes de la photographie, Tina Modotti. (16)

 

Qui, comme beaucoup d’artistes mexicains, a mis son art au service de la justice sociale, indignée par le sort réservé aux amérindiens asservis, maintenus, dans la pauvreté par l’oligarchie mexicaine. Donnant une série de photos-témoignages, extraordinaires moments d’émotion et de vérité.

 

Cette grande figure de la lutte politique et de l’art au Mexique, n'est pas mentionnée, non plus, dans le Dictionnaire amoureux du Mexique… (17)

 

De toute façon… Nul besoin d’un “dictionnaire” pour être amoureux. Qui ne le serait-pas de Tina Modotti ?... Foudroyé, carbonisé, devant la sublime féminité de cette combattante de l’Espoir, magnifiée sur sa terrasse de Mexico, en 1924, par le photographe américain Weston

 

Comme Tina Modotti (18), Elena Poniatowska a connu le déchaînement médiatique, des fleuves de diffamations, calomnies, insultes. La nomenklatura mexicaine, totalement alignée sur les néoconservateurs US, la déteste et, via ses outils de propagande, presse, radios et TV, n’a cessé de la harceler.

 

Tout particulièrement en 2006, année terrible pour elle…

 

Lors des élections présidentielles, elle s’est mobilisée pour la candidature d’Andrés Manuel López Obrador, du Parti de la Révolution Démocratique. Lui aussi, trainé dans la boue, jusque dans Wikipedia, par l’extrême-droite affairiste.

 

Il proposait d’infléchir la politique ultralibérale en cours. C’est lui, qui aurait dû remporter les élections. Mais, avec un faible différentiel de voix, c’est son adversaire, à la suite de magouilles et de violences électorales inimaginables, qui fut finalement “désigné”…

 

La même année, elle s’est mobilisée avec plusieurs intellectuels pour condamner les bombardements sauvages d’Israël au Liban. Ce qui la fit accuser par l’Ambassadeur d'Israël de vouloir encourager le terrorisme…

 

Devant l’hystérie de l’extrême-droite, et sa mise en danger dans un pays de tueurs à gage, 24 intellectuels de plusieurs pays hispanophones et lusophones, dont le Prix Nobel José Saramago, se sont mobilisés dans un collectif pour signer une pétition de soutien en sa faveur.

 

Autant dire que dans le milieu médiatique français, Elena Poniatowska est précédée de vapeurs de souffre… Ecrirait-elle des torchons anti-Chavez ou anti-Castro, qu’elle serait immédiatement traduite et publiée, reçue sur tous les plateaux de TV.

 

Mais, en France dans les “circuits” politico-mondains de l’édition, de l’audiovisuel, du cinéma, artistes et écrivains, préoccupés de justice, de dignité humaine, ne sont pas reconnus, appréciés, et en conséquence, diffusés. Sauf, à diaboliser ce qui n’est pas reconnu comme appartenant au "monde occidental".

 

Combat contre les massacres de civils ?... Contre l’injustice ?... Contre la pauvreté ?...

 

La Doxa du Libéralisme Economique est allergique à ces sujets, et à leurs auteurs. Phénomènes non reconnus, anecdotiques, là où il règne en maître. Si on est pauvre, c’est qu’on le mérite. Si on est massacré, c’est pour être “civilisé”.

 

Dans tous les cas, c’est qu’on le vaut bien

 

Car, comme chacun sait, “les mécanismes du marché” assurent le bonheur de tous…

 

 

 

 

 

 


 

(1)  Les super-riches sont de retour, Le Monde, 11 mars 2010, http://www.lemonde.fr/international/article/2010/03/11/les-super-riches-sont-de-retour_1317440_3210.html

(2)  Exprimé en rang mondial : premier producteur d’argent (célèbres mines de Zacateras depuis le XV° siècle), 3° de zinc, 4° de plomb et de soufre. Un des premiers producteurs de manganèse, d’or, de cuivre et de fer. Et, bien, sûr de pétrole, dont il occupe le 1er rang mondial pour les réserves offshore, dans le Golfe du Mexique.

(3)  http://www.statistiques-mondiales.com/gini_croissant.htm

(4)  Chili : L’Affairisme au Pouvoir, http://stanechy.over-blog.com/article-chili-l-affairisme-au-pouvoir--44130753.html

(5)  Mexique, Bibliothèque du Voyageur, Gallimard, 2006, p. 49.

(6)  Quatre œuvres, à ma connaissance : Lilus Kikus, Vie de Jésusa, Cher Diego, Quiela t’embrasse, La fille du philosophe (Nouvelles, dont je recommande la lecture comme ballade à la découverte du talent d’Elena Poniatowska).

(7)  Jean-Claude Carrière, Dictionnaire amoureux du Mexique, Plon 2009. Mais, il y a un article sur l’écrivain français : Le Clézio

(8)  Titre du chapitre où elle figure dans l’ouvrage de Philippe Ollé-Laprune, Cent ans de Littérature Mexicaine, Editions   Différence, 2007, p. 479.

(9)  Dans un pays qui est le plus gros producteur de Coca-Cola du monde par tête d’habitant, Vicente Fox en fut le dirigeant, pour le Mexique et l’Amérique latine, avant de devenir le président du Mexique (2000 – 2006).

(10) John Reed, Le Mexique Insurgé, Seuil, 1996, p. 312.

(11) Manuel Vázquez Montalbán, Marcos – Le maître des miroirs, Mille et une nuits – Fayard, 2003, p. 219. Livre fondamental pour franchir les clichés médiatiques ou académiques, afin de “connaître” le Mexique et l’Amérique latine.

(12) Elena Poniatowska, La noche de Tlatelolco. Testimonios de historia oral. México, 1971, nouvelle édition Ed. Era, México, 1993. Traduction en anglais : Massacre in Mexico, Univ. of Missouri Press, 1975.

(13)  Agee, Philip, Secret agent - Inside the Company : CIA Diary, Penguin, 640 pages, 11 janvier 1975.

(14)  Philip Agee : L’Honneur d’un Agent Secret, http://stanechy.over-blog.com/article-15651563.html

(15)  Philippe Ollé-Laprune, Op. Cit.

(16)  Elena Poniatowska, Tinísima, Era, México 1993. Traduction en anglais : Penguin Books, 1998.

(17)  Jean-Claude Carrière, Op. Cit. Mais, rassurons-nous : ce distingué “humaniste” est l’auteur du scénario du film en cours de tournage, d’après le roman d’Atiq Rahimi, sur l’Afghanistan…

(18)   Araceli Alvarez, The Media as an Image Maker/Breaker : The Case of Tina Modotti and its Literary Representation, Thesis, Faculty of the Virginia Polytechnic Institute and State University, July 31 2000.

 

 

 

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 00:05


Reprise d'un billet publié sur ce blog, le 9 mars 2008. Commémorant le "don de soi" d'une jeune femme, citoyenne des USA que nous aimons. Non pas ceux de l'oligarchie, belliciste et corrompue, qui les exploite, mais des militants passionnés de "La Liberté".




rachelcorrie2-3.jpg
 



Assassinée, le 16 mars 2003, à Rafah, en Palestine, par l’armée d’occupation.


Elle manifestait, pacifiquement, contre la destruction de la maison d’un médecin Palestinien.


Le conducteur du bulldozer militaire a foncé sur elle, après l’avoir insultée, l’écrasant sous ses chenilles.


 Rachel Corrie avait 23 ans.


Venue de la ville d’Olympia, dans l’Etat de Washington, sur la côte Pacifique, mitoyen du Canada, pour exprimer sa solidarité avec le Peuple Palestinien.


Plus de 20.000 km…


Exemple de courage, dans la défense de la Dignité et de la Fraternité Humaines.


A enseigner dans les écoles …

 

 


 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
=>  Site honorant sa mémoire : http://www.rachelcorrie.org/






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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 20:16

 

 

« Ceux qui perdent leur temps à dénoncer le « péril oriental », alors que les Orientaux ne menacent personne, ne font aucun prosélytisme et demandent simplement qu’on les laisse tranquilles chez eux, ce qui est assez légitime, ceux-là, dis-je, devraient bien se rendre compte que le vrai péril, pour l’Occident moderne, est celui qui vient de ses propres défauts. »

René Guénon (1)

 

 

 

 

Coup de sang…

 

 « Il entra dans le Temple, et il se mit à chasser ceux qui vendaient, leur disant : Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. » (2)

 

Jésus, multipliant les coups de cordes de chanvre sur le dos des « marchands » qu’il chassait du Temple, les traitant de voleurs.

 

Lui… Non-violence, douceur, tendresse…

 

Dès que prière et spiritualité en sont infestées. Tièdes, hypocrites, voleurs, trafiquants, il ne peut s’empêcher de les “vomir”. Expressions, qualificatifs, repris par les Evangiles, dans leur crudité, leur dureté.

 

Moment fort, explosion d’indignation, qui m’a le plus marqué à leur lecture.

 

Comment ne pas y penser, devant le grouillement des manipulations engluant les Eglises d’Orient, mosaïque fascinante de communautés chrétiennes souvent férocement antagonistes entre elles, au cours des siècles, dans la préservation de leurs identités schismatiques ?...

 

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Coups tordus…

 

Oui, je sais. Des politiciens affirment que “la religion n’a rien à voir avec la politique”. Mais, l’aveuglement doctrinaire n’est-il pas, actuellement, la pathologie intellectuelle la mieux partagée ?…

 

L’instrumentalisation des religions est aussi ancienne que leur apparition dans nos sociétés. Trafiquer n’est pas limité aux biens matériels, mais s’applique tout autant aux informations, aux faits. Religieux ou pas. L’art de duper étant le même.

 

Quand hiérarchie, dignitaires, prélats et autres notables des Eglises d’Orient, souscrivent, “les yeux fermés” aux pires campagnes de propagande islamophobes. Pas tous, mais presque… Ils dupent ceux qui leur font confiance. Sur leur sincérité, leur honnêteté, leur sens des responsabilités.

 

Car, s’effectue un travail, intense, méthodique, alimenté par des moyens financiers considérables, pour dresser les chrétiens d’Orient contre leurs compatriotes musulmans, leurs « frères », devrait-on dire… Et, via leurs relais en Occident, les chrétiens, tout particulièrement, d’Europe, d’Amérique du nord, et même d’Australie, contre le monde musulman dans son ensemble. Opinion publique occidentale méticuleusement désinformée par les médias, publics ou privés, laïcs ou pas, de la propagande officielle.

 

Je cite à dessein l’Australie, ouvrant une parenthèse, nos “journalistes d’investigation”, “décrypteurs” autoproclamés de l’information, n’en parlent jamais. Sauf pour nous enfumer dans l’opium des peuples, les rituels : JO, rugby, surf et tournois de tennis.

 

Ce pays joue pourtant un rôle, en Asie - Pacifique sud, équivalent à celui d’Israël au Moyen Orient. En plus discret, moins “sanguinairement explosif”. Ses troupes se sont retrouvées à guerroyer au Vietnam aux côtés des USA ; sont en Irak et, inévitablement, en Afghanistan et au Pakistan. Sa marine, aux marges des eaux territoriales chinoises, en posture permanente de provocation OTANesque. En échange, la nomenklatura australienne reçoit son bout de gras…

 

Menant une politique étrangère agressive et conquérante, totalement alignée sur l’extrême-droite US, elle s’est emparée de la moitié de l’île de Timor en 1999, le Timor Oriental. Partie de l’Indonésie arrachée à sa souveraineté, avec la complicité de la Communauté Internationale qui, à son habitude, installa un gouvernement “indépendant” fantoche. Imposant sa force, elle en pille les ressources minières : pétrole, gaz, manganèse, marbre, or…

 

Tout comme en Papouasie-Nouvelle Guinée. En principe, Etat “indépendant”, équivalent en superficie à la France, membre du Commonwealth, qu’elle pille tout aussi systématiquement. Laissant, pour soulager leur misère, coquillages et tatouages aux “indigènes”. On y trouve, il est vrai, parmi les plus grandes mines d’or et de cuivre du monde, avec du pétrole en prime…

 

N’oublions pas, dans notre réflexion de “géopolitique religieuse”, que les principaux grands groupes miniers mondialisés sont “domiciliés fiscalement” en Australie. Dans un souci de rationalisation de la prédation entre ses membres, Big Business procède, en effet, à une répartition des zones ou des spécialisations d’intervention : militaires, minières, financières, etc.

 

A charge pour les services spéciaux australiens, de propagande, de guerres psychologiques, de diaboliser l’Islam dans sa zone géographique où les communautés musulmanes sont majoritaires.

 

Deux pays sont très “travaillés” dans cet exercice de déstabilisation, avec même une accentuation des opérations spéciales (psyops, dans le jargon du métier…), depuis une bonne décennie : Indonésie et Malaisie.  

 

L’objectif étant, à terme, de démanteler, éclater, ces pays ; comme l’Irak en ce moment, le Pakistan ou l’Afghanistan dans un futur immédiat, et l’Iran dans une perspective proche. Facteur aggravant, Indonésie et Malaisie se permettent de critiquer le comportement occidental dans les pays musulmans, de la Palestine au Pakistan. Impardonnable crime de lèse-Empire…

 

Là, la thématique de la désinformation n’est plus celle de la jupe, des minarets, de la burqa, ou de l’hamburger halal. Du musulman “incapable de s’intégrer dans une société occidentale”, dite “moderne”, à moins qu’il ne se décide, de gré ou de force, à abandonner sa religion.

 

L’angle d’attaque est différent. Nous sommes dans la manipulation des religions sur le plan de leur coexistence. En l’occurrence, prouver, démontrer, l’incapacité de l’Islam à “cohabiter” avec d’autres religions. Les tolérer. Au Moyen-Orient, comme en Asie…

 

Induisant, dans des campagnes de propagande parfaitement coordonnées entre plusieurs continents, le réflexe pavlovien, ou subliminal, du vieux slogan colonial :

 “Cogner pour civiliser”.

 

 

La presse rugit…

 

« La presse rugit, intoxiquée par l’argent pétrolier… », écrivait Louis Massignon (3) à son ami Vincent Monteil, (4) qui, ajoutait-il en parlant de certains médias, « … rivalisent d’injures contre l’Islam… ».

 

Comprendre les relations Islam et Eglises d’Orient ?... Facile, il suffit de prendre pour “passeur” : Louis Massignon. Personnalité exceptionnelle. (5) Et, de bien s’accrocher. Car c’est évoluer, avec lui, à un haut niveau de culture, de connaissance, de réflexion et de spiritualité.

 

Diplomate de métier, connaissant tous les rouages géopolitiques du Moyen-Orient pour avoir été membre de l’équipe française chargée de mettre au point le plan de partage de l’Empire Ottoman avec la création d’un foyer juif en Palestine, entre la Grande-Bretagne et la France à l’issue de la première guerre mondiale.

 

Les tristement célèbres “accords secrets Sykes-Picot” de 1916, liant les deux superpuissances de l’époque. Dont il mesurera et dénoncera, bien plus tard, l’absurdité, l’irréalisme du cynisme colonial, semant les germes des sanguinaires conflits actuels dans la région.

 

Spécialiste de l’Islam, dans toutes ses composantes, et des Eglises d’Orient, l’intensité, la générosité de sa spiritualité, lui font respecter et aimer ces religions. Sur un même plan. A tel point que certains le considèrent, affectueusement, comme un “catholique musulman”. Ses travaux de recherche sont un exemple de rigueur intellectuelle et d’ouverture à l’Autre. Sa thèse monumentale, ses recherches, sur le célèbre mystique musulman Al-Hajjaj, en quatre volumes, restent, à ce jour, inégalées.

 

Marié, il fut ordonné prêtre de l’Eglise d’Orient dite melkite, dont la liturgie est en langue arabe, rattachée à Rome depuis 1724. Eglise qui présente la particularité d’autoriser le mariage de ses prêtres. Comme quoi, la hiérarchie catholique peut s’accommoder de “la modernité”, quand elle le veut.

 

Il était atterré par le niveau d'ignorance d’une grande partie du clergé des Eglises d’Orient sur la religion musulmane, son islamophobie primaire, son racisme soigneusement dissimulé, profondément influencé par l’expansionnisme occidental dans cette région.

 

L’esprit des Croisades, dans sa survivance primitive. Louis Massignon, en excellent géopoliticien qu’il était, dénonçait le mythe et l’imposture, déjà, le 2 novembre 1949 :

"Toute croisade coloniale des judéo-chrétiens contre le « fanatisme » islamique est vouée tôt ou tard à l’échec. »

 

Trop tard, l’inconscient collectif occidental en est profondément gangréné.

 

Le dilemme des communautés chrétiennes d’Orient est pourtant clair :

=> soit, en tant qu’orientaux eux-mêmes, partager le présent et l’avenir de leurs frères musulmans, leurs luttes pour l’indépendance et la souveraineté de leurs nations, constituant “un pont” entre l'Occident et l’Orient aux racines spirituelles communes. A l’exemple des Palestiniens chrétiens ;

=> soit, être instrumentalisées en “tête de pont” d’un Empire conquérant dont elles seraient la cinquième colonne, les auxiliaires, les fondés de pouvoir, dans l’administration, la gestion des conquêtes occidentales.

 

Par irresponsabilité, pour ne pas dire par intérêt personnel, une grande partie des leaders des Eglises d’Orient ont choisi depuis l’époque des Croisades, entraînant avec eux les fidèles qui leur font confiance, d’agir en supplétifs d’un Occident prédateur à chaque période de faiblesse traversée par les nations de confession musulmane. Partager les moments de gloire et de prospérité des périodes fastes du monde musulman, et se désolidariser dès qu’il y a agression ou envahissement de l’Occident.

 

Choix impardonnable, car malhonnête et funeste pour le devenir des communautés chrétiennes d’Orient, leur faisant assumer le rôle du “traitre” dans l’épreuve subie par l’ensemble de la collectivité.

 

 Ce que rappelait Louis Massignon (6) :

« Déjà, il y a mille ans, la chrétienté occidentale avait trahi. Mobilisée par la croisade pour libérer les Lieux Saints de l'occupation musulmane, qui y tolérait, elle, des chrétiens arabes, parce que l'Islam honore la sainteté de Jésus, et vénère la pureté de sa Mère, elle avait vite cédé, à cette époque de sentimentalité naïve et barbare, au machiavélisme des politiciens annexionnistes, avides d'exploiter et d'asservir leurs frères chrétiens d'Orient. »

 

Aujourd’hui, le martèlement permanent, systématique, d’une désinformation atteignant les dérives extrêmes d’une propagande stalinienne, n’est que la suite ou la conséquence de cette attitude irresponsable. Avec pour slogan :

Les communautés chrétiennes d’Orient en péril”.

 

La propagande “rugit” donc, y compris les médias s’affichant chrétiens. Multipliant articles, conférences, documentaires à sensation, le tout savamment orchestré par des campagnes de presse simultanées dans plusieurs pays occidentaux. Nourrissant ses rugissements dans des évènements dramatiques, aussi violents que suspects.

 

Un exemple. Gros titre du journal La Croix du 8 janvier 2010, soutenu par un dossier de trois pages (7) :

« En Egypte les coptes se sentent menacés. »

 

Le mois dernier, à Nagaa-Hammadi près de Louxor, à la sortie de la messe de Noël qui est fêtée par les coptes le 6 janvier, une voiture passant à vive allure mitraille la foule. On relève six chrétiens et un policier tués, plus une  dizaine de blessés. Dans une ville, composée à 70% de coptes, tout le monde a compris. A commencer par la communauté musulmane. La provocation va permettre tous les amalgames, et toutes les répressions.

 

Comme par hasard, autre attentat deux jours plus tard, plus artisanal, moins meurtrier, mais tout aussi bruyant. Le 8 janvier, en Malaisie, des bouteilles incendiaires jetées par des individus, depuis une motocyclette, sur deux églises. Quelques dégâts mineurs sur les portes d’entrée. Le genre de non-évènement, lorsqu’en France cela se produit sur une mosquée. Mais là, inflation de titres dans la presse occidentale : églises “incendiés”, “bombardées”, etc. (8)

 

Deux cas de figure intéressants en termes de techniques de désinformation. Même si l’œil le plus endormi décèle immédiatement, dans ces pseudos attentats, la barbouzerie la plus ringarde, les réactions sont typiques. Aucune analyse : Pourquoi ? Comment ? A qui profite le crime ?...

 

Ce ne sont que grands moulinets démagogiques : victimisations, émotions, condamnations. Pour, bien sûr, ouvrir la voie à des revendications sur fond de stigmatisation.

 

Sans nuance.

 

Mgr Philippe Brizard, directeur général de l’Œuvre d’Orient, parlant de l’attentat d’Egypte :

« … Il y a un foyer de Frères musulmans qui profite de la mollesse des autorités publiques… Une montée des intégrismes dans les pays musulmans, on va vers l’explosion…

C’est tout l’enjeu aujourd’hui du rapport entre foi et raison, comme l’a si bien compris Benoît XVI, afin que l’Occident traditionnellement chrétien puisse aider l’islam à approfondir et à développer une démarche religieuse compatible avec la raison. » (9)

 

Propos de ces curés de campagne des XVIII° ou XIX° siècles, quasi-analphabètes qu’on envoyait “évangéliser les sauvages” de nos colonies… La référence au discours islamophobe de Benoit XVI témoigne du niveau de pertinence et d’honnêteté dans la réflexion. (10)

 

Comme si 1,5 milliard de musulmans attendaient de l’Occident une aide quant à une « démarche religieuse compatible avec la raison »…  Denise Masson, Henri Corbin, Louis Massignon, Edward Saïd, d’autres encore, authentiques chrétiens s’il en est, ont déjà ridiculisé ces inusables clichés de caniveaux, traduisant un obscurantisme sidérant sur tous les trésors de logique, de philosophie, de spiritualité de l’Islam. (11)

 

Mais, dans le fanatisme l’important est d’enfoncer le clou de la peur et de l’ignorance.

 

Ainsi, un synode des évêques pour les “églises catholiques orientales” va se réunir du 10 au 24 octobre 2010, sous le titre fédérateur : « L’Eglise catholique au Moyen-Orient, communion et témoignage ». Avec pour vecteur de méditation :

« L’occasion pour les communautés chrétiennes … d’exprimer leurs inquiétudes face à la montée de l’intolérance et des fondamentalismes musulmans. »

 

 

Groupes de pression, lobbies et officines

 

Outre les médias, on retrouve cette propagande relayée, amplifiée, par un réseau de groupes de pression, de lobbies et d’officines spécialisées, notamment auprès des instances européennes.

 

Un des lobbies les plus puissants est la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté Européenne). Ses exigences sont claires : “Violences contre les Chrétiens dans le monde : L'UE doit mettre en place une action diplomatique ferme et efficace”. Du religieux, on passe à une diplomatie. “Ferme et efficace”. Autrement dit : La Loi du Bâton.

Animant réunions, interventions, pressions, pour ne pas dire harcèlements, auprès des députés européens. Un des grands passe-temps du parlement européen étant, non pas de résoudre crises économiques et catastrophes sociales mais d’émettre, à répétition, des résolutions pour complaire à tous les groupes de pression qui pullulent dans les couloirs de la Bureaucratie Européenne, pourquoi se gêner ?...

« … Des résolutions dénonçant les persécutions religieuses, notamment de chrétiens, sont souvent adoptées à l’initiative de quelques députés européens », écrivent benoîtement les journalistes de La Croix. (12) Sauf que la brochette, des quelques députés européens qu’ils nous présentent, est constituée de gens au cursus plutôt bizarre…

 

Charles Tannock, britannique, dirige la délégation des conservateurs britanniques chargée des “affaires étrangères et des libertés”… Plus Blair ou Bush que lui, tu meurs comme dit le comique. Il est vrai que ces chefs d’Etat sont de bons chrétiens, ils ne manqueraient aucun office le dimanche, après avoir ordonné massacres, destructions et tortures, sur fond de mensonges. Certainement, un exemple de démarche religieuse compatible avec la raison, comme diraient Benoit XVI et ses disciples…

 

Il s’est fait remarquer comme un des membres du parlement européen les plus actifs dans le soutien de “la révolution orange” en Ukraine, du parti antirusse et pro-OTAN. Créateur, ou membre zélé, d’une multitude d’amicales de députés européens pour soutenir causes ou pays. Parmi les plus notables :

Créateur de l’amicale des parlementaires européens de l’Inde, président de celle de Taïwan, vice-président de celle des amis européens d’Israël, membre du comité directeur d’autres amicales du Tibet, d’Arménie, du Bengladesh. Cette lourde charge l’empêche probablement d’être membre des amicales de Russie, Chine, Turquie, Palestine, Pakistan. Il convient d’être indulgent. Les amicales ça use…

 

Mario Mauro, italien, représentant personnel du président en exercice de l'OSCE “contre le racisme, la xénophobie et les discriminations, avec mention spéciale de la discrimination des chrétiens” (2009). Il se dit et se veut : “catholique radical à la droite de Berlusconi”… Nos amis italiens le surnomment le porte-flingue de Berlusconi. La fine fleur de l’extrême droite italienne.

 

On le retrouve avec Bastiann Belder, protestant hollandais, non seulement, dans la défense des minorités chrétiennes, mais encore dans toutes les manifestations et manœuvres politiques anti-avortement (antichoice, dans le jargon des lobbies…).

 

Pourquoi pas ?... Défendre le droit à la vie, au respect de l’innocence, c’est méritoire. Mais ce militantisme devient suspect, au niveau de sa dimension chrétienne et charitable, lorsqu’il s’arrête à l’embryon. Qu’en est-il des milliers d’enfants, tués, infirmes, traumatisés, affamés, dans des bombardements aveugles et des conflits coloniaux aux motivations mensongères ?... Chaque jour. Silence… Des “non-être” : ils ne sont pas chrétiens.

 

Vitore Bonsignore, italien proche du Vatican dit-on, un de mes eurodéputés préférés, tant il m’amuse. Il me fait penser à ces canards qui traversent tous les orages, en secouant leurs plumes, poursuivant leur trottinement, impassibles. En France aussi, nous avons ce type de canards… Certains s’autorisent même à recommander au gouvernement les ministres “à virer”. En dehors de la défense des minorités chrétiennes, spécialiste des budgets et des affaires financières.

 

Impliqué, à plusieurs reprises, par la justice italienne dans des affaires de corruption de marchés publics. Notamment, au cours de l’opération anticorruption Mains Propres (Mani pulite) pour avoir encaissé plus de 100 millions de lires en tant que secrétaire d’Etat au Budget. Puis, condamné pour deux ans de prison, encore en Italie, dans une affaire de détournement de fonds lors de la construction d’un hôpital à Asti. (13)

 

Dans ce chœur de pleureuses des “minorités chrétiennes en péril”, on trouve même, à ma grande surprise, un “expert en liberté religieuse” auprès des évêques catholiques européens à Bruxelles (Comece) : Vincent Legrand !... Du coup, j’ai cherché un “expert en tolérance religieuse”. En vain, cette expertise n’existe pas encore…

 

Grâce à la réunion de ces talents, à la grandeur d’âme incommensurable, on aboutit à des résolutions votées par le parlement européen. Quand elles ne condamnent pas nommément des pays, en général musulmans tenant compagnie à la Chine et à la Corée du nord, elles batifolent dans l’hypocrisie onctueuse. Dans le genre de celle du 16 novembre 2009, inspirées par le Quai d’Orsay nous souffle-t-on, à la suite de la réunion des ministres des affaires étrangères :

 « … Les Etats ont le devoir de protéger chaque individu, y compris les personnes qui appartiennent à des minorités, de la discrimination, de la violence et d’autres formes de violation ».

 

Autre variante, il existe des Index des persécutions antichrétiennes, avec des cartes en couleurs, publiés par des officines aux financements occultes. On y apprend ainsi, sans surprise, que “… sur les 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés, 35 sont des pays où l'islam est majoritaire…”.

 

Inévitablement, on y retrouve par superposition la carte des pays considérés avec hostilité par l’extrême-droite occidentale. L’opposition, la résistance des populations ou des gouvernements à l’hégémonie et à la prédation occidentales étant, en fait, le critère déterminant de la stigmatisation.

 

Car, dans ces cartes et dénonciations, beaucoup de “trous noirs” apparaissent. Les minorités chrétiennes qui, en Amérique latine, sont marginalisées, exploitées, dépouillées de leurs terres, de leurs langues et de leurs cultures à partir du moment où elles sont amérindiennes ou indigènes. Spoliées par les colons européens et leurs descendants, qui se revendiquent “chrétiens”, mais présentent la particularité d’être au service des multinationales…

 

Sans parler, évidemment, des minorités musulmanes martyrisées à Gaza, au Liban. Ou encore, en Inde, celles du Gujarat ou du Cachemire. Sans compter les horreurs, massacres et destructions accomplies par les armées occidentales à l’encontre des populations musulmanes, en Palestine, Irak, Afghanistan, Pakistan, sud des Philippines.

 

Là, la vigilance des valeurs chrétiennes ne peut s’y exercer, nous sommes en Terra Incognita de la Conscience

 

 

Mensonge par omission

 

Comment ne pas éprouver compassion pour ces défenseurs des Eglises d’Orient “en péril”, ces preux chevaliers sans peur et sans reproche, adeptes de la démarche religieuse compatible avec la raison ?... Ils souffrent.  Leur mémoire, d’amnésie. Leur vision, d’angle mort. A un degré tel, qu’on peut parler du culte de l’oubli, du refus de voir. Du déni constant.

 

Syndrome d’une maladie qui les ronge en permanence, à mon avis, incurable : l’omission.

 

Ils omettent de dire, que la plus grande église catholique construite dans le monde depuis ces vingt dernières années, avec un budget dépassant 20 millions de dollars, a été édifiée dans la capitale d’un Etat musulman.

 

Oui. Notre Dame du Rosaire, inaugurée lors des fêtes de Pâques, le samedi 15 mars 2008. Pouvant accueillir 5000 fidèles. A Doha, au Qatar. (14) Lors de son inauguration, il y en avait 15000 venus de toute la région.

 

D’autres centres de prière vont être créés autour de cette splendide réalisation architecturale, pour les orthodoxes, hindous, bouddhistes, shintoïstes, protestants. Constituant un exemple exceptionnel de rapprochements spirituels entre “hommes de bonne volonté”.

 

Imaginez le même budget pour une mosquée édifiée dans la capitale d’un Etat occidental… De quoi provoquer des apoplexies chez les pourfendeurs du hamburger halal ou de l’arrachage libérateur du voile !...

 

Ils omettent de dire, que les chrétiens ont toujours connu la liberté de culte en terre d’Islam, dès lors qu’ils respectaient les musulmans, et le pays dont ils partageaient la nationalité.

 

Ils omettent de rappeler que la terre d’Islam a toujours été une terre d’hospitalité, un refuge pour les fidèles des religions persécutées dans d’autres contrées. Qu’ils soient Juifs ou Chrétiens.

 

Comme les Nestoriens, persécutés par Byzance, qui y ont trouvé le meilleur accueil. Beaucoup occupant des fonctions importantes, auprès des chefs d’Etat musulmans, conseillers, banquiers, médecins, traducteurs. Notamment sous la dynastie abbasside, et même à la cour de Gengis Khan. Communauté prospère et respectée, certains de ses membres devenant richissimes.

 

Ils omettent de citer l’exemple le plus récent : Tarik Aziz. Le puissant ministre des Affaires Etrangères de l’Irak, sous Saddam Hussein. Chrétien de rite chaldéen, église composée de nestoriens ralliés à Rome en 1551. Sa communauté était une des plus prospères d’Irak et du Moyen-Orient avant la destruction du pays, sur fondement de mensonges, par l’Occident judéo-chrétien.

 

Se sentant profondément Irakien, modèle de courage et de probité, Tarik Aziz n’a jamais plié devant l’humiliation que lui infligeaient les occidentaux. Qui ne lui ont jamais pardonné son refus de devenir un « collabo ». On vient d’apprendre, le 17 janvier dernier, qu’il vient, suite aux mauvais traitements infligés par ses geôliers américains (soins médicaux réduits au minimum), d’être victime d’un accident vasculaire cérébral le privant de l’usage de la parole.

 

Ils omettent de reconnaître que, dans tout l’Empire Ottoman, les chrétiens ont bénéficié d’avantages exorbitants. Allant, progressivement, jusqu’à monopoliser l’intégralité de son commerce extérieur, son système bancaire, son transport maritime et ferroviaire, son réseau portuaire. Ces activités cumulées, en liaison avec des sociétés et intérêts occidentaux, ont donné lieu à un colossal enrichissement des communautés chrétiennes, dans le libre exercice de leurs religions et rites, aux cotés des juifs et des musulmans.

 

Ils omettent de relever qu’à Istanbul, aux XVII° et XVIII° siècles, on recense parmi les principaux édifices religieux, 23 mosquées ; et, implantés dans les quartiers où se regroupent les communautés, notamment arméniennes, grecques et juives : 18 églises et 6 synagogues. (15)

 

Ils omettent de souligner que tout au long de l’histoire ottomane «  Les non musulmans peuvent pratiquer leur religion sous l’autorité de leurs patriarches (grec-orthodoxe, arménien) ou de leur grand rabbin qui sont leurs représentants et leurs responsables auprès du gouvernement ottoman. Chrétiens et juifs vivent en symbiose avec des musulmans… Dans une ville comme Istanbul, la cohabitation est un fait patent et les mesures d’intolérance ou les manifestations antiminoritaires sont exceptionnelles. » (16)

 

Ils omettent de témoigner qu’ « En 1700, la ville de Smyrne (Izmir) comptait dix-neuf mosquées, trois églises catholiques latines, deux églises grecques orthodoxes, deux églises arméniennes et huit synagogues. Dans la rue Franque, on pouvait se croire dans une ville chrétienne. Certains marchands européens, qui n’avaient jamais appris le turc, opéraient leurs échanges en italien, exclusivement grâce à des intermédiaires juifs. » (17)

 

Ils omettent de dire qu’ « En 1871, la communauté arménienne dispose à Istanbul de 48 écoles et la communauté grecque par l’intermédiaire de l’Association Littéraire Hellénique, d’au moins autant ; les juifs n’ont alors qu’une demi-douzaine d’établissements mais l’Alliance Israélite Universelle permet la création de plus de cinquante écoles avant 1900. A cela, il faut ajouter les écoles fondées par des congrégations religieuses catholiques – françaises, italiennes, puis autrichiennes – ou par les missions protestantes, en particulier les missions américaines qui ont ouvert en 1863, à Belbek, le Robert College. » (18)

 

Ils omettent de dénoncer, le calvaire actuel des musulmans pratiquants d’Egypte, de son peuple, dans une des pires dictatures, par son niveau de corruption et de terreur, qu’a connue la région et le monde. Depuis celle du Shah d’Iran et de sa terrible police secrète la SAVAK, réputée pour son art de torturer les enfants devant leurs parents, ou les parents devant leurs enfants. Suivant l’humeur changeante des tortionnaires formés par les occidentaux…

 

La violence des répressions, infligées par le régime du général Moubarak, est tout aussi horrible : enlèvements, tortures, viols, rafles, internements arbitraires. Tout musulman pratiquant “suspect d’opposition” sera considéré comme islamiste, terroriste ou sympathisant. L’enlèvement des mères, épouses, femmes, sœurs ou filles des “opposants” est pratique courante. Les “déshonorant” dans des tortures sexuelles, pour pétrifier toute résistance à l’oppression.

 

En Haute Egypte, les fidèles qui refusent d’aller dans les mosquées pour écouter les prêches du clergé “formaté” par le régime sont interdits de prière en public. Les services de police allant jusqu’à répandre des eaux d’égouts dans les rues et sur les places, où ils souhaiteraient se réunir pour prier. (19)

 

Pratiques que certains prélats chrétiens assimilent, dans leur élan fraternel et caritatif, à “… de la mollesse des autorités publiques…”.

 

Ils omettent d’écouter et de diffuser les déclarations des responsables de la communauté musulmane d’Egypte, et des observateurs appliquant un minimum d’honnêteté dans le traitement de l’information :

« Nous considérons que ce qui se passe entre chrétiens et musulmans en Egypte relève la plupart du temps de la provocation, dénonce aujourd’hui un leader de la Gemaa islamyya (20).

Le régime les provoque pour y trouver un prétexte devant l’opinion publique mondiale pour frapper les musulmans : il a besoin de pouvoir dire qu’ils attaquent la minorité chrétienne. » (21)

« … Force est de constater que chacune des occurrences de violence confessionnelle “intercommunautaire” aboutit avant tout à conforter localement et internationalement l’option répressive du régime et donc sa seule chance de survie ». (22)

 

 « Tous rejettent généralement la responsabilité sur des “services secrets étrangers qui souhaiteraient aggraver les difficultés économiques et politiques de l’Egypte”, ou plus vraisemblablement encore les services égyptiens qui –tout en légitimant ainsi l’option répressive-  auraient tenté de prévenir une possible connivence entre la population et les « justiciers islamistes ». (23)

 

Ces Bonnes Ames omettent de reconnaître, d’admettre, que « Les éclats de voix de la “lutte contre le terrorisme” n’ont pour objectif que de masquer le blocage du système politique tout entier. » (24)

 

Comment ne pas comprendre frustration et colère de beaucoup de chrétiens de Palestine, du Liban, d’Irak, de Syrie, d’Egypte, de Turquie, de se voir manipulés par une nomenklatura ecclésiastique au service non pas de l’intérêt de leurs communautés, fondé sur la Paix et la Justice, mais de celui de la prédation cynique et hyperviolente de l’Occident ?...

 

Ils n’ont nul besoin de traîneurs de sabre en costume d’évêque ou de patriarche, adeptes de la “diplomatie ferme et efficace”, mais d'hommes porteurs de paroles de compassion, de charité et de respect.

 

Tels ces magnifiques chrétiens arabes, Makram Ebeid affirmant « ma patrie est l’Islam, ma religion le christianisme » (25), ou encore le père Khodr qui se sentait « … peut-être pas musulman, mais néanmoins islamique » (26) dans le sens noble du terme.

 

Eux ont compris, que l’avenir des communautés chrétiennes en Orient … « dépend … de leur capacité à ne pas entrer dans le jeu pervers des régimes ou de l’environnement occidental…» (27)

 

Voir ces ecclésiastiques, prélats, hiérarques, politiciens, se prétendre “chrétiens”, instrumentaliser les Eglises d’Orient, incapables de rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César.

 

“Trafiquants” de la désinformation, insensibles, sourds et muets, devant les plus grands crimes contre l’humanité endurés par leurs frères et sœurs. Autour d’eux, devant eux, populations musulmanes accablées de guerres, d’occupations militaires et de dictatures, par l’Occident Judéo-Chrétien.

 

Depuis des décennies, bientôt un siècle, et même plus dans certaines régions. Au mépris du droit international, des Conventions de Genève, des résolutions de l’ONU, du droit à l’autodétermination des peuples et nations. Des simples « valeurs » humaines.

 

Devant ces faux dévots sortant leurs mouchoirs sur “le péril des Eglises d’Orient”, confits d’hypocrisie et de fanatisme…

 

Je pense à Jésus…

 

Rêvant de Le voir, de toutes Ses forces, chasser de Ses Eglises, d’Orient ou d’ailleurs, ces « marchands » de mensonges et d’obscurantisme…

 

Dans une volée de cordes de chanvre.

 

 

 

 

 

 

 

(1)  Les Appels de l’Orient, Les Cahiers du Mois, 9/10, Paris, 1925, pp. 277-280 (Guénon) et pp. 297-298 (Massignon)  http://www.moncelon.com/appels.htm

(2)  Evangile selon Luc 19, 45-46 ; ou, encore, Evangile selon Matthieu 21, 12-17 et Jean 2, 13-22.

(3)  Louis Massignon, lettre du 25 août 1959 à Vincent Monteil, http://www.moncelon.com/louismassignon.htm

(4)  Vincent Monteil, personnage hors du commun par sa culture et sa générosité, est un ancien militaire, grand spécialiste de l’Afrique et du Moyen-0rient. Il fut observateur de l’ONU en Palestine. Il se convertit à l’Islam et adopta le prénom de Mansour. Ses ouvrages passionnants sont à lire.

(5)  Christian Destremau et Jean Moncelon, Biographie de Louis Massignon, rééditée aux Éditions Le Capucin - Lagarde - Fimarcon - B.P. 8 - 32700 Lectoure.

(6) Louis Massignon, Article paru dans la Vie franciscaine, 1948, http://www.moncelon.com/nazareth.htm

(7)  En Egypte, les coptes se sentent menacés, La Croix, 8 janvier 2010 ; avec les contributions de Nina Hubinet, Sébastien Maillard et Claire Lesegretain, pp. 1, 2, 3.

(8)  Two Malaysian churches bombed ahead of Muslim protest, 8 janvier 2010, http://www.earthtimes.org/articles/show/302630,two-malaysian-churches-bombed-ahead-of-muslim-protest.html#

(9)   Claire Lesegretain, Entretien avec Mgr Philippe Brizard, La Croix, Op. Cit., p. 3.

(10)  Discours islamophobe du pape Benoit XVI à Ratisbonne (Allemagne), du mardi 12 septembre 2006. Lire l’article de Henri Tincq, Islam : un faux pas de Benoît XVI, Le Monde, 20 septembre 2006.

(11)  Suggérons à cet ecclésiastique de feuilleter le splendide volume édité par L’Institut du Monde Arabe de Paris (octobre 2009) sur l’exposition Arts de l’Islamchefs d’œuvre de la collection Khalili  (6 octobre 2009 - 14 mars 2010). Il lui reste encore 15 jours pour se rendre à cette exposition et y méditer, dans l’humilité…

(12)  Sébastien Maillard, Des élus veillent à la défense de la liberté religieuse, La Croix, Op. Cit., p. 2.

(13)  Marco Travaglio, La scomparsa dei fatti, il Saggiatore tascabili, 2006, p.80-81.

(14)  Paroisse Notre-dame du Rosaire : http://www.vivreauqatar.com/paroisse.html

(15)  Histoire de l’Empire Ottoman, ouvrage collectif sous la direction de Robert Mantran, Fayard, 1989. carte d’Istanbul p. 260.

(16)  Histoire de l’Empire Ottoman, Op. Cit., p. 261.

(17)  Philip Mansel, Smyrne, deux mille sept cents ans d’une histoire tourmentée, http://www.monde-diplomatique.fr/2008/03/MANSEL/15723

(18)  Robert Mantran, Histoire d’Istanbul, Fayard, 1996, p. 109.

(19)  Quelques échantillons de ces persécutions, tortures et humiliations, individuelles et collectives, à l’encontre des musulmans égyptiens opposés à la dictature, sont présentés dans François Burgat, L’islamisme en face, La Découverte, 1996, p. 150 & 151.

(20)  Un des plus actifs mouvements d’opposition au régime dictatorial du général Moubarak.

(21)  François Burgat, L’islamisme en face, La Découverte, 1996, note 6, p. 126.

(22)  François Burgat, Op. Cit., p. 132.

(23)  François Burgat, Op. Cit., p. 154.

(24)  François Burgat, Op. Cit., p. 156.

(25)  François Burgat, Op. Cit., p. 135.

(26)  François Burgat, Op. Cit., p. 136.

(27)  François Burgat, Op. Cit., p. 138.

 

 

 

 

Illustration : Leandro Bassano, Jésus chassant les marchands du temple, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Lille.

 

 

 

 

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 15:43

 


« … Nous découvrons dans leurs multiples aspects les rois gangsters de Shakespeare et les gangsters royaux des films noirs. »

Edgar Morin (1)

 

 

 

Le “Berlusconi chilien” est arrivé….

 

Il entrera officiellement en fonction le 11 mars prochain : président du Chili. C’est ainsi qu’est surnommé Sebastián Piñera, vainqueur des élections du 17 janvier dernier sur son rival Eduardo Frei. (2)

 

Premier président du Chili “de droite” élu depuis 50 ans, nous dit-on… Raccourci ambigu. Comme si depuis un demi-siècle, le Chili avait vécu dans un enfer communiste ou un purgatoire socialiste. Oubliant coups d’Etat et dictatures militaires, qui ont jalonné l’histoire de ce pays comme celle de ses voisins d’Amérique latine.


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Elu, sur fond de fraudes électorales…                      

 

Nos “journalistes d’investigation” ne l’ont pas remarqué, encore moins analysé, contrairement à de nombreux observateurs ; il y eut moins de votes exprimés qu’il y a vingt ans : 7, 145 millions contre 7, 251 millions. (3) 

 

Il est vrai qu’il n’y avait que 8 millions d’inscrits, au lieu de 12 millions potentiellement aptes à voter. Sur une population évaluée, d’après les recensements officiels, à plus de 17 millions d’habitants. Ce sont donc de 3,8 à 4 millions de chiliens non inscrits sur les listes électorales. Soit, environ, 31 % des citoyens exclus du droit de vote.

 

Qu’importe…

 

Sebastián Piñera n’avait en face de lui qu’une coalition hétéroclite de “centre gauche”, usée par le pouvoir. Pouvoir gangréné par son cortège inévitable de pathologies se développant, avec le temps, dans un panier de crabes de rivalités personnelles : corruption, népotisme, gabegie, incompétence…

 

Malgré une cote de popularité de 80% dont bénéficiait personnellement la précédente présidente, Michelle Bachelet. Mais, elle terminait ses deux mandats de quatre ans et, constitutionnellement, ne pouvait se représenter.

 

Manipulation des listes électorales, pressions des grands propriétaires terriens, dans les zones rurales, montagneuses, d’un pays  de 4.200 km de longueur, dominé par la Cordillère des Andes. Non compris l’Ile de Pâques, presque au milieu du Pacifique…

 

Qu’importe…

 

Fraudes ou pas, estampillé « démocratie occidentale », le Chili n’aura pas droit au même traitement que le Venezuela, la Bolivie, ou l’Equateur… Les présidents démocratiquement élus de ces pays, avec de confortables majorités, sont l’objet de la détestation des oligarchies occidentales, diabolisés en permanence par la propagande de leurs  médias : Hugo Chavez, Evo Morales, Rafael Correa.

 

N’a-t-on pas idée !... Vouloir que les immenses richesses de leurs pays,  mines et hydrocarbures tout particulièrement, soient exploitées et partagées au profit de leurs habitants et non pas uniquement pour les actionnaires étrangers des multinationales mondialisées !...

 

Inadmissible d’après dogmes, paradigmes, rhétoriques, idéologies, de l’Empire occidental. D’où leur excommunication, sans égard pour leur légitimité électorale et leur popularité nationales, de la “Communauté Internationale des Démocraties et des Droits de l’Homme”…

 

De plus, notre habitus colonial, notre racisme viscéral, conscient ou inconscient, sont confortés dans leur plénitude : la famille de Sebastián Piñera est membre de la caste européenne, la plus prestigieuse en Amérique latine, descendante des colons espagnols. Rien à voir avec ces mestizos, ces métis, à moitié ou en totalité, amérindiens, indigènes, tels que les Chavez, Morales ou Correa…

 

On est entre gens “civilisés”, partageant les mêmes valeurs… (4)

 

Sebastián Piñera et sa famille auront beau avoir démultiplié leur fortune sous une des plus sanguinaires, implacables, dictatures militaires de la fin du XX° siècle, ce ne seront  que félicitations et encouragements des chefs d’Etat occidentaux pour son intronisation. Le nôtre, saluant en lui "un homme de rassemblement et d'ouverture"

 

Normal : cette dictature se posait en championne du Libéralisme Economique !...  « Nous torturons, mais c’est pour mieux privatiser »…            

 

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Diplômé en économie de Harvard, qu’il enseigna par la suite au Chili, il a édifié, avec sa famille déjà richissime, une des plus grandes fortunes d’Amérique latine et du monde (701° d’après Forbes…) sous la dictature militaire d’Augusto Pinochet. Qui, rappelons-le, à la suite d’un violent coup d’Etat organisé avec les néoconservateurs américains, avait renversé le gouvernement régulièrement élu de Salvador Allende. Au cours duquel, ce dernier fut assassiné.

 

Oui. Mouillé jusqu’au cou dans cette dictature aux milliers de gens torturés, enlevés, emprisonnés, disparus, assassinés. Lui et sa famille en ont été parmi les exécuteurs, les rouages, essentiels sur le plan économique. (5)

 

Son frère, Pablo, a été un des responsables de la Banque Centrale du pays. José, un autre de ses frères, a occupé plusieurs postes ministériels : ministre du Travail puis, hautement stratégique sur le plan financier, ministre des Mines, dont on sait combien elles sont considérables, au Chili, en termes de richesses.

 

Profitant, pour fructifier le Business familial, d’une quasi exclusivité dans l’octroi d’autorisations administratives, l’accès à des informations économiques, la priorité dans les “privatisations” du patrimoine national qui ont fait la fortune des oligarchies locales et de leurs commanditaires “les multinationales”. Schéma éprouvé, rodé, imposé, dans le monde entier.

 

Il fut au cœur des manœuvres boursières les plus effrénées pendant la libéralisation à outrance de l’économie chilienne, avec des marges spéculatives fabuleuses. Au cours de ces années fastueuses qui ont vu des fortunes grandir non pas en fonction de la valeur ajoutée créée, mais en vertu de la croissance exponentielle des profits spéculatifs.

 

Evidemment, évoluer impunément, avec autant de facilité, à ce niveau d’enrichissement rapide et colossal, ne peut se faire que si vous êtes en parallèle l’homme de paille des détenteurs du pouvoir. Dictature ou autocratie, “pouvoir” sous la forme de sa “violence légale” (ce qui ne veut pas dire : “légitime”…) : armée, police, services spéciaux. Une règle d’or, dans la prédation : pas d’accaparement, sans renvoi d’ascenseur. De préférence, dans un paradis fiscal…

 

Sebastián Piñera possède ainsi, intégralement ou en tant qu’actionnaire majoritaire, une multitude d’affaires : médias, télévision (100 % de Chilevision), compagnie aérienne, réseau pharmaceutique, sociétés agricoles, immobilières, minières, club de football, etc.

 

Sans oublier le secteur financier, puisqu’il fut actionnaire majoritaire, entre autres, de Bancard, puis de Fincard, introduisant les cartes bancaires au Chili, allant jusqu’à détenir près de 90 % de ce marché… Pour en revendre le contrôle, avec de confortables plus-values, à des groupes étrangers soucieux de trouver des parts de marchés déjà rentables.

 

Pas étonnant que le Chili, avec un tel vandalisme de caste, figure parmi les pays les plus inégalitaires du monde en matière de revenus (coefficient Gini).

 

Malgré son réseau et ses protections, Sebastián Piñera n’a jamais cessé d’être impliqué ou inquiété sur le plan judiciaire, dans plusieurs affaires douteuses.

 

La plus connue est la faillite frauduleuse d’une Banque (Banco de Talca), dont il était le dirigeant. Les liquidateurs judiciaires découvrirent un montant supérieur à 200 millions de dollars (après actualisation, ce serait au minimum le triple aujourd’hui) de créances non recouvrables.

 

Sommes accordées à des sociétés fantômes, sans aucune existence légale et, bien sûr, sans aucune garantie. Opérations saupoudrées sur 150 entreprises fictives, destinées, par un simple jeu d’écritures, à racheter les actions de la banque par ses propres dirigeants.

 

Un mandat d’arrêt, à son encontre, avait été lancé le 28 août 1982. La Cour Suprême souhaitant protéger un des membres éminents de la nomenklatura a, non seulement, annulé le mandat, mais encore, l’a “blanchi”.

 

Dans une déclaration récente, la ministre de la Justice de l'époque, Mónica Madariaga, a reconnu être intervenue pour faire pression sur la Cour Suprême, à la demande du propre frère de l’accusé, José Piñera. Qui était alors son collègue, ministre du Travail (6), dans le gouvernement dictatorial de Pinochet.

 

C’était en juillet 2009… Pourquoi parler près de 30 ans après les faits ?... Culpabilité, remord ?... Frustration, rancune, pour n’avoir pas été récompensée à la juste mesure du geste et du risque ?... Les abysses des combinaisons politico-juridiques, de leur règlement, de leur dénouement, sont insondables…

 

Même après la dictature de Pinochet, la cascade d’affaires poursuit son débit. Notamment, en juillet 2007, dans un “délit d’initié” de grande envergure. Pour avoir eu accès à des informations privilégiées lui permettant de prendre le contrôle de la compagnie aérienne du pays, LAN, à la suite d’une opération boursière à des conditions avantageuses.


Plus récemment, en mars 2009, on le retrouve impliqué dans un scandale “d'entente illicite” entre chaînes de pharmacie chiliennes, en tant qu’actionnaire de Farmacias Ahumada (FASA), la plus grande chaine de pharmacies du pays.

 

En résumé, Sebastián Piñera aura utilisé toute la palette des astuces, spéculations et magouilles financières possibles et imaginables. Les tartufes appellent cela : "ingénierie financière"…

 

N’accablons pas l’homme…

 

Il n’est que la personnification d’un système.

 

Michael Moore le rappelle dans son dernier film : “Capitalism is evil … you have to eliminate it”. Il sortira le 26 février prochain, avec un titre posant parfaitement l’ambigüité ou l’ambivalence de cette quadrature du cercle : Capitalism : A Love Story. (7)

 

Libéralisme ?... Capitalisme ?... Capitalisme “sauvage” ?...

 

Ou, tout simplement, cette forme modernisée du plus vieux régime politique de l’humanité qu’est La Ploutocratie, avec pour fondement : La Loi du Plus Fort ?…

 

Ploutocratie qui s’affirme et s’assume, dans ses médias, en « droite décomplexée »…

 

L’affairisme au pouvoir…

 

Finalement…

 

N’aurait-il pas raison Tchouang Tseu, ou Zhouang Zhi suivant les transcriptions du chinois en français, ce grand Maître du Tao ?... Quatre siècles avant notre ère… (8) :

« L’on ne sait ce que l’on doit le plus admirer : la ruse des dirigeants ou l’idiotie des gouvernés !

Les peuples vénèrent les canailles qui les plument.

Ils y voient, peut-être pas tout à fait à tort, une garantie d’efficacité dans un monde qui ne jure plus que par le profit. »

 

 


 


 

 

(1)  Edgar Morin, Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur, Seuil, 2000, p. 108.

(2)  Suffrages “exprimés” : 51,61% contre 48,38%.

(3)  Ernesto Carmona, Que s’est-il passé au Chili ?, 18 janvier 2010, http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=4624

(4)  Sebastian Piñera, homme d'affaires d'une droite décomplexée, Le Point, 18 janvier 2010, http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2010-01-18/portrait-pinera-homme-d-affaires-d-une-droite-decomplexee/924/0/414544

(5)  Ana Verónica Peňa, La historia no contada de los orígenes de la fortuna de Sebastián Piñera - Inversionista en fuga (L’histoire non racontée des origines de la fortune de Sebastián Piñera – Investisseur en fuite), La Nación Domingo, 19 avril 2009, 

http://www.lnd.cl/prontus_noticias_v2/site/artic/20090418/pags/20090418205903.html

(6) Ministra de Pinochet logró libertad de Piñera en los ’80, La Nación, 24 juillet 2009, http://www.lanacion.cl/prontus_noticias_v2/site/artic/20090724/pags/20090724011437.html

(7)  Cf. article de Chris McGreal, sur le film de Michael Moore Capitalism : A Love Story, dans le Guardian du 30 janvier 2010 : 'Capitalism is evil … you have to eliminate it', http://www.guardian.co.uk/theguardian/2010/jan/30/michael-moore-capitalism-a-love-story

(8)  Cité par Jean Lévi, Tchouang Tseu – Maître du Tao, Pygmalion, 2006, p. 106.

 

 

 

 

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 16:15

 

« Freud a certes déliré beaucoup – mais notre délire à présent semble être uniquement de fanatismes politiques – c’est encore plus ridicule – Je le sais. J’y ai été pris. »

Louis-Ferdinand Céline (1)

 

 

Qui suis-je ?...

 

Etre ou ne pas Etre ?... Je me prends pour Hamlet…

 

Ecartelé, à la Sartre : L’Etre ou le Néant…

 

Je n’en dors plus…

 

Les politiciens veulent, comme pour tous mes concitoyens, que je définisse mon “identité nationale”. Celle inscrite sur mon passeport ne suffisant pas. Je dois la définir, au plus profond de moi-même. On se doit d’aller vite, nous presse-t-on. Pour la sauver,

 

Elle serait mise en danger. En ce moment, ce serait par une déferlante assassine : burqa, voile intégral… En France, je ne l’ai pas encore aperçue. Mais, nous assurent des “observatoires de l’islamisation”, les minarets sont déjà sur leurs rampes de lancement en Suisse et vont cribler prochainement nos villes et villages.

 

Quand je suis à Londres, je rase les murs. Mes amis British se payent ma tête, rigolards. Ils ne sont pas les seuls, c’est le monde entier qui est plié en deux de rire. (2)

 

Les Londoniens n’imagineraient pas de ne pas rencontrer une ou deux femmes en voile intégral, sur le marché de Camden, quand ils vont chiner en famille le dimanche. Ils considèrent que c’est “exotique”. Cela fait partie de l’animation festive des rues de la capitale, tout comme les nanas aux piercings, les poupées bariolées sorties des mangas, les dreadlocks des rastas jamaïcains, ou les cuissardes pour minijupes…

 

Voile intégral, Burqa ?... Ils en commercialisent même sur Internet pour leurs soirées échangistes ou fétichistes. Il est vrai que ce sont de grands amateurs de fétichisme… C’est très tendance dans l’érotico-sexy. Ils vont jusqu’à en vendre en latex ! Au choix : en blanc, en bleu ou en noir…

 

Ces British, ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de perdre leur “identité”. On ne fait pas de l’humour avec ça. Il n’y a pas pire que le latex pour vous faire perdre contact avec la réalité. Mais, ils sont inconscients de la menace…

 

L’identité nationale, et la lutte contre le voile intégral, sont des enjeux vitaux pour nos Nations.

 

Mais, quelle “identité” ?...

 

Laurel-and-Hardy2.jpg

 

Angoisse existentielle

 

Connais-toi, toi-même, conseillait Socrate à ses élèves… Pas facile… Connaître son identité, sans savoir qui on est ?... Ou, se connaître grâce à son identité ?... Celle de mes ancêtres, de mon passé, de mon présent, de mon avenir ?... De ce que je souhaite être ?...

 

Ma nationalité française est-elle liée à ma filiation, à mon lieu de naissance, à ma langue maternelle ?... Mes ancêtres les Gaulois, et les autres qui ont suivi, venant d’Asie centrale…

 

Si je suis Polynésien, ou Kanak, né dans une région de l’hémisphère sud, à 20.000 km de la France ?... Issu d’une Civilisation, d’une culture, de coutumes, de croyances, d’un peuple, d’un pays, rayés de la carte et annexés par la France à la fin du XIX° siècle, suis-je français ?... Mon identité est-elle déterminée par conquête coloniale ?...

 

A moins que mon identité nationale ne se définisse d’après croyances et religions ?...

 

On me somme d’être laïc. Je le suis, je le jure ! En même temps, d’être judéo-chrétien, fondement de la seule civilisation porteuse de “valeurs” me dit-on. Mais, comment l’être si ces “valeurs” sont introuvables ?...

 

A ce jour, le judéo-christianisme n’a pas encore assimilé, intégré, appliqué, les “Valeurs” cardinales et fondamentales de l’enseignement de Jésus, rappelé si fortement par Johannes Eckhart : (3)

« Tu dois aimer tous les hommes comme toi-même, les estimer et les considérer de la même façon ; ce qui arrive à un autre, en bien ou en mal, il faut que tu le considères comme arrivant à toi-même ».

 

Si je suis athée, agnostique, animiste, je-m’en-foutiste, SDF ?... Ne suis-je plus français ?... Suis-je un apatride ?...

 

J’angoisse. Je ne compte plus les moutons pour m’endormir… Ce sont les moutons qui me regardent courir après le sommeil…

 

A moins de définir mon identité par opposition ?... Plus facile.

 

Je suis ce qui n’est pas, ou ne doit pas être. Sautons le pas : ce qui ne correspond pas à mon humeur, à la ligne du parti, au matraquage de la propagande, à la norme sociale. Au risque de ne pouvoir éviter, comme l’Histoire le démontre, la surenchère populiste, raciste, propre à la psychologie des foules (4) manipulée par la désinformation.

 

D’où l’utilité des minorités pour se définir. Par la peur. La peur de “L’Autre”. J’ai peur d’être envahi par la misère du monde. En Europe, par les peuples anciennement colonisés ou d’immigration récente : maghrébins, arabes, africains sub-sahariens, turcs, pakistanais, bengalais...

 

Je vais me dissoudre, ma race va disparaître...

 

Les mariages mixtes représentent un puissant facteur de dissolution. Heureusement l’Etat, via les préfectures, veille pour les diaboliser, les entraver, les décourager. (5)

 

Nous avons beaucoup de chance : quand la France traverse des crises graves, ses politiciens ont le génie de multiplier décrets et lois pour sauver son “identité”. Le sursaut républicain…

 

A la chute de Napoléon III, au lendemain de sa défaite humiliante face aux Prussiens annexant l’Alsace et la Lorraine, s’est constituée à Tours, où s’était réfugiée la caste politique, la 3° République. Une des premières mesures votée, en plein désastre, a été de préciser “l’identité française”. Ce qui reste dans l’histoire comme la Loi Crémieux, qui est en fait un Décret du 24 octobre 1870.

 

Les “départements français d’Algérie”, de l’époque, ont servi de laboratoire. Etaient déclarés “français” tous les européens présents en Algérie, aux côtés des colons français fraichement débarqués : espagnols, italiens, maltais, grecs, etc. Et, tous les indigènes qui n’étaient pas musulmans. Cette mesure s’est élargie aux protectorats du Maroc et de Tunisie. C’était clairement définir le vivre ensemble

 

Aujourd’hui, en pleine crise économique d’un pays richissime, où se développent inégalités sociales, pauvreté, développement exponentiel du chômage, scandale des milliards pompés par les banques, suivi du scandale des groupes pharmaceutiques engraissés avec la grippe à 2 milliards d’euros, nos hommes politiques vont “légiférer sur le voile intégral”.

 

Ils vont droit à l’essentiel : l’identité nationale.

 

Se dressent, comme toujours quand la Nation est en péril, des hommes valeureux, clairvoyants, humanistes, empreints d’un sens de La Dignité Humaine inégalable.  

 

Deux exemples. Tandem emblématique. Invités en permanence dans tous les médias, pour recueillir le moindre de leurs avis. Représentatifs de “l’élite politique” actuelle, je les trouve admirables de convictions et de principes. Adversaires résolus, implacables, du “double langage”, de la “double casquette”.

 

Ils font partie de ces responsables qui souhaitent, réclament, insistent, pour que les conflits du Moyen-Orient, celui de la Palestine tout particulièrement, ne soient surtout pas « importés » dans le débat français. Dans un esprit de neutralité citoyenne, assimilable à celle de la laïcité en matière religieuse.

 

Grâce à leur vigilance, me dis-je, paix, liberté, égalité, fraternité, laïcité, lutte contre la corruption, sont entre de bonnes mains : La République est bien protégée. 

 


Le panache du courage

 

Ainsi le brillant député Eric Raoult, “rapporteur de la mission sur le port du voile intégral”, à l'Assemblée nationale. Son rapport est attendu avec impatience fin janvier 2010, après les 6 mois d'auditions de cette auguste et prestigieuse commission. (6)

 

Car, courageusement, il ferraille dans tous les débats sur les dangers que représente l’Islam pour la laïcité et les institutions républicaines. Bien sûr, “l’Islam radical” servant de feuille de vigne à l’islamophobie… Quelle énergie combative, doublée d’intelligence tactique !... Heureusement que nous l’avons, comme dirait Bernadette…

 

Il s’est bruyamment signalé par son rappel à l’ordre à l’égard des écrivains et artistes, notamment à l’occasion de la remise du prix Goncourt 2009 à Marie N’Diyaye. Leur ordonnant d’observer un “devoir de réserve”. Contempler son nombril : oui. Critiquer son pays et sa nomenklatura : non. Impressionnant de panache, dans l’imposition du respect de la discipline “médiatique”…

 

Tant de fermeté, dans la défense républicaine, aide à comprendre qu’il soit un partisan résolu du rétablissement de la peine de mort (7). Bien sûr, pour “quelques cas précis”.

 

C’est toujours comme cela qu’il faut commencer. Comme pour la torture. Toujours initier, entamer, banaliser, une action répressive hyperviolente, abjecte, sous prétexte de “quelques cas précis”. Puis, inévitablement cela se généralise, dans l’indifférence. C’est ainsi que se forgent les Civilisations fondées sur des “valeurs”… Par la fermeté, dans la grandeur d’âme.

 

Rompu aux manœuvres et arcanes des combinaisons politiciennes, il est impressionnant d’activés multiples. Assurant la présidence de la Fédération UMP de Seine-Saint-Denis depuis sa création. Sans compter les “amicales” dont il a assuré, ou assure encore, la création ou la présidence. Telle celle qui s’occupe de nos colonies actuelles, sous l’aimable appellation d'Amicale des parlementaires amis de l'Outre-mer.

 

Son titre de gloire, les mauvaises langues disent son assurance tous risques, mais les gens sont méchants : président de l'Association des élus amis d'Israël (ADELMAD). (8)

 

Association aux moyens infinis, regroupant environ 800 élus français, spécialisée, entre autres finalités, dans l’organisation de leurs voyages en Israël, avec jumelage de villes ou communes françaises et israéliennes. Y compris dans les territoires occupés illégalement au regard des résolutions de l’ONU. Magnifique vision géopolitique…

 

Son coup d’éclat : le 5 mars 2004. Vice-président de l'Assemblée Nationale Française, il prononce cette phrase historique :

« Je suis d’accord avec Sharon ».

 

Soutenant le gouvernement d'Ariel Sharon dans la construction du “mur de séparation” entre les territoires israéliens, appropriés illégalement, et la poussière de territoires palestiniens restants. Assimilant ce Mur d’apartheid, dans sa déclaration, à une “clôture de piscine”… (9)

 

Ariel Sharon dont on sait qu’il est considéré comme un “criminel de guerre” pour avoir supervisé, entre autres, les massacres des camps Palestiniens de Sabra et Chatila lors de l’occupation de Beyrouth sous son commandement en 1982. Même par ceux qui ont servi sous ses ordres, Gilad Atzmon par exemple.

 

Pour un élu français, au XXI° siècle, il faut du cran, des tripes, pour avoir l’audace de soutenir de tels actes. Sabre au clair, comme un cuirassier chargeant à Waterloo ! Magnifique de ténacité, dans les convictions humanistes…

 

Mais, il n’en a probablement  jamais entendu parler. Normal, les médias n’en parlent pas. Comme des massacres de Gaza, au mois de janvier 2009, avec les crimes de guerre qui les ont accompagnés, ainsi que le révèlent les rapports officiels de l’ONU, habituellement si silencieux en ce domaine.

 

N’est-ce pas, au fond, cette capacité d’arbitrage des élus du peuple dans le choix des informations qui doit primer ?... Les détails importent peu, on se doit d’aller à l’essentiel.

 

Cette superbe manifestation du respect, de la défense, de la promotion, de la « Dignité Humaine et des Droits de l’Homme », de la part d’un député-maire français, d’un vice-président de l’Assemblée Nationale, est tellement rare qu’on ne peut que s’incliner devant une telle stature…

 

 

Le génie de la certitude

 

Un autre poids lourd de la caste politique actuelle, que j’apprécie beaucoup : Jean-François Copé. Alias “JMP” : « J’aime Mon Pays ».

 

JMP, UMP… Car, il est un des hiérarques les plus puissants du parti au pouvoir, dont il est le président du groupe parlementaire, à l’Assemble Nationale.

 

Pas un discours, pas une intervention, sans qu’il ne les commence ou ne les truffe de la phrase incantatoire : « J’aime Mon Pays ». Sous-entendu : “si vous ne partagez pas mes convictions, mon idéologie, ma politique et celle de mes amis, c’est que vous n’aimez pas la France”.

 

J’en suis béat. Impressionnant de force.

 

Pas celle de la pensée. Mais, celle du rabâchage, du slogan, du raccourci, du prêt-à-penser. Qui ne veut rien dire. Tout et son contraire. Dans le genre : « si vous aimez la Nature, achetez un 4X4 climatisé ».

 

C’est là, le ressort du génie : vriller au fond des yeux de l’interlocuteur, avec le calme du culot en acier, le vide conceptuel ; tétanisant, pétrifiant, sur place le gogo qui aurait quelques pulsions contestataires. Peu de politiciens en sont capables.

 

Du grand art.

 

Moi, qui adore me laisser intoxiquer par les « pétards politiciens », vous enfumant avec « la force tranquille », « tous ensemble luttons contre la fracture sociale », et autres fariboles… Quel repos pour les neurones !

 

L’ataraxie de l’esprit critique, du libre arbitre. En état de lévitation mentale. La phrase : « J’aime Mon Pays » est idéale. Car universelle. Elle pourrait s’appliquer à une marque de café, de dentifrice ou de cirage : Quoi d’autre ?... J’aime mes pompes…

 

Mais, le génie de Jean-François Copé ne s’arrête pas là. J’ai relevé une de ses autres sentences de penseur hors pair, sur ses deux sites, le “personnel” et le “politique” qui s’intitule « generation.fr ». (10)

 

C’est vrai, on n’y trouvera rien sur les problèmes et solutions relatifs au chômage, à la progression de la pauvreté, à l’injustice sociale et économique, à la corruption, à la fiscalité confiscatoire en faveur des plus riches, aux détournements des fonds publics au profit des banques et des groupes pharmaceutiques.

 

Rien.

 

Comme son compère, Eric Raoult, il a raison de ne se concentrer que sur le primordial, ce qui détermine le présent et l’avenir de notre collectivité, dans l’urgence : l’identité nationale et le voile intégral.

 

Des mots simples, dans ses propos ou sur ses sites, au service de concepts fulgurants. La marque de l’Homme d’Etat :

« Le  respect de la dignité humaine, principe à valeur  constitutionnelle,  m'apparaît comme  la base essentielle de notre démocratie, comme je l'ai rappelé dans mon discours du 17 décembre dernier.

En tant que législateurs, avec un grand nombre de mes collègues députés, nous considérons qu'il y a des fondements juridiques solides pour justifier une interdiction et que pour cela, une loi est indispensable. »

 

Le « respect de la dignité humaine »… Ah !… Comment ne pas vibrer devant cet appel au cœur et à la raison ?...

 

Jean-François Copé député-maire lui aussi est, en effet, un des plus dynamiques parlementaires dans l’élaboration de la “loi sur le voile intégral”. Animant le groupe parlementaire UMP dans le cadre de la préparation de cette future loi. Pour lui, le danger de la patrie ne tolère aucun retard dans la prise de décision. De la poigne, de l’élan dans cette lutte implacable pour la dignité humaine.

 

C’est d’ailleurs au cours d’une réunion du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, qu’il présidait le 22 décembre dernier, qu’a été prononcée une autre phrase historique :

« Le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France ».

 

L’auteur en était Pascal Clément, l’ancien ministre de la Justice prédécesseur de Rachida Dati. Une des ses collègues, de confession musulmane était présente dans le groupe : Nora Berra, élue de Lyon membre du gouvernement en tant que Secrétaire d’Etat aux Ainés. Elle n’a pas apprécié et a claqué la porte, estimant que ce niveau d’islamophobie était inadmissible. (11)

 

Pascal Clément aurait dû prêter attention à la qualité des membres présents. Ce qui se dit en aparté, dans les salons, les salles de rédaction, les cafés de commerce, les clubs de golf ou les campings, ne se dit pas dans une enceinte parlementaire. Il doit se recycler…

 

D’un calme souverain, en Leader efficace, en Chef charismatique, Jean-François Copé a su ramener le calme dans ses troupes.

 

Sa connaissance du monde musulman, de sa civilisation, de ses valeurs, lui confère toute la légitimité humaine et intellectuelle pour diriger de tels travaux de réflexion, si importants pour notre collectivité nationale. Dans la sérénité. Compréhension, empathie, équité, étant les paramètres essentiels à la clarté de l’analyse. Sa mère, Monique Ghanassia, est originaire d’Algérie. Quelle meilleure clef pour s’ouvrir à “L’Autre” ?...

 

C’est cette dimension que j’apprécie surtout chez cet homme politique exceptionnel, ce sens de l’Universel. De la civilisation musulmane, sa pratique permanente du Moyen-Orient en magnifie la vision humaniste.

 

 

Les Chevaliers de la Dignité Humaine

 

Oui.

 

En dehors de ses multiples responsabilités, il est membre du Comité Directeur, après en avoir été un temps le Président, de la prestigieuse « Association France-Israël ».

 

Ce centre de réflexion est réputé pour la qualité, l’impartialité, l’éthique de ses analyses sur la France, Israël et le devenir du monde. Un extrait de la présentation :

« … La doctrine essentielle de l’Association réside dans la certitude qu’aujourd’hui, les nations française et israélienne sont menacées par des ennemis identiques : la détestation de l’État-Nation, l’islamo-fascisme et l’extrémisme de droite et de gauche. Le mot d’ordre de France-Israël est donc :

 Quand nous défendons la France nous défendons Israël, et quand nous défendons Israël nous défendons la France !” ». (12)

 

A priori, je ne pense pas qu’Israël, qui est une des premières puissances nucléaires de la planète et un des trois premiers vendeurs d’armements du monde, parmi les plus sophistiqués dans la haute technologie, ait un quelconque besoin d’être “défendu” par la France…

 

Toutefois, je l’admets, nous nous devons d’être solidaires dans la défense de la Civilisation : les jets de cailloux de résistants à la spoliation de leurs terres peuvent être gênant dans les nouvelles colonies, pour la circulation automobile et la quiétude des barbecues. Il faut frapper fort. Faire preuve de vigilance et de fermeté. Comme à Gaza en décembre 2008 et en janvier 2009. Sans hésiter.

 

Des dangers plus réels, aux enjeux encore plus déterminants, se profileraient en France même...

 

Lors d’un “dîner de soutien”, tenu le 19 novembre 2009, le président actuel de l’Association France-Israël, G.W. Goldnadel, courageusement lucide, a identifié les dangers qui ébranlent la France et son “identité”.

 

Avec clarté, il sensibilisait les législateurs de notre pays, au premier rang desquels figurait Jean-François Copé qu’il tutoyait amicalement dans son discours (13) :

 « … Des bandes déterminées, organisées, puissamment financées, profitant de bouleversements démographiques en rien maîtrisés, dont il est de très mauvais goût de seulement s’inquiéter, contribuent puissamment à la détestation d'Israël et de son peuple.

Le boycott de ses produits, de son agriculture, de sa Culture, pourtant rayonnante, commence à devenir naturel.

Des femmes voilées ou en burkha pénètrent violemment dans les supermarchés pour empêcher leur vente dans un étrange silence... » (14)

 

Diable !  My God ! On en a le souffle coupé !…

 

D’habitude, les vigiles des supermarchés vous écrasent une cage thoracique pour moins que ça.

 

Si “des femmes voilées ou en burkha”, adeptes du karaté, neutralisant les vigiles en smoking, mettent en danger “violemment” le libre commerce et la libre concurrence dans ce genre d'établissement, il est assurément urgent de légiférer. Surtout, si elles ont, en plus, la prétention de plonger « dans un étrange silence » ces temples de la joie et de la fête à la gloire du Veau d’Or !...

 

Ce serait la mort de La République

 

Au cœur des recherches et observations de ce centre de recherche éminent, Jean-François Copé, membre de son Comité Directeur, ne manquera pas de faire profiter notre pays de l’exemple d’Israël qui est un “modèle d’intégration”, admiré dans le monde entier.

 

Israël n’est-il pas un véritable laboratoire de l’humanisme, de la solidarité, de la justice, de la paix, du respect du droit international, des Conventions de Genève, des religions et des peuples ?...

 

N’est-il pas, pour l’humanité, un modèle sans pareil de la “laïcité” ?... Encore une fois à l’avant-garde de l’humanisme et des progrès de La Civilisation, début janvier 2010, des parlementaires israéliens souhaitent, dans un rayonnement laïc, faire voter une loi imposant aux députés de :

« … jurer fidélité à un "Etat juif"… ». (15) 

 

W.G. Goldnadel, Le président de l’Association France-Israël, a raison de proclamer à la fin de son discours :

« … Mais nous, nous sommes l’Humanité. » (16)

 

Effectivement, “Les Autres” ne sont que des zombies…

 

Je le reconnais.

 

Ces grands hommes, législateurs clairvoyants, défenseurs de la laïcité et de l’identité nationale, je les crois. C’est ma seule certitude. J’y tiens. Je m’y maintiens.

 

Je n’ai pas encore compris mon “identité”. Je ne sais pas ce qu’elle veut dire ou signifie. Même si je ne la comprends pas, grâce à eux, cette identité, je la sens, je la vis. C’est l’essentiel. Impalpable et solide comme du béton.

 

Ce béton recouvrant les quelques velléités culpabilisantes d’avoir eu l’intention d’émettre, de manière fugitive et inaudible, des réserves sur la caste qui nous dirige dans son infinie sagesse ...

 

Non, la France, légiférant des lois discriminatoires n’est pas raciste. Elle reste le “Phare Universel” de l’Humanisme et de la Dignité Humaine, dans la promotion de la Paix et de la Solidarité.

 

Nous”, comme ils disent, “nous sommes l’Humanité”. Les “Autres”, n’en sont pas.

 

Alors…

 

Ma carte d’identité et mon passeport, les photos bien en évidence, déposés au pied de ma lampe de chevet, sur ma table de nuit…

 

Après les guili-guili de ces champions de la grandeur d’âme et de l’honnêteté, symboles de la puissance et de la sécurité paternelles, veillant sur moi en contrepartie de ma soumission…

 

Je vais m’endormir comblé d’un apaisement infini, dès l’émission de mon petit rot :

« J’aime Mon Pays ».

 

A-reu…  A-reu…

 

 


 

 

1)  Louis-Ferdinand Céline, lettre du 5 août 1947, à Milton Hindus. Citée dans Céline par Yves Buin, Gallimard – Folio, 2009, p. 168.

2)  Antonin Sabot, Identité nationale : la presse mondiale raille « la mauvaise idée de Sarkozy », Le Monde, 23 décembre 2009, http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/23/identite-nationale-la-presse-mondiale-raille-la-mauvaise-idee-de-sarkozy_1284178_3224.html

3) Johannes Eckhart (1260-1328), sermon : « In hoc apparuit caritas Dei in nobis », cité par Jeanne Ancelet-Hustache, Maître Eckhart et la Mystique rhénane, Le Seuil, Paris, 1956.

4)  Gustave Le Bon, Psychologie des foules, première édition 1895, Edition Félix, Alcan, 9° édition 1905, 192 pp., édition électronique : http://envole.net/enote/doc/20080418_Gustave_le_bon_psycho_des_foules_alcan.pdf

5) Les couples mixtes se heurtent aux entraves des préfectures,

Le Monde, 22 décembre 2009, http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/22/les-couples-mixtes-se-heurtent-aux-entraves-des-prefectures_1282848_3224.html

6)  Savourez le début de l’intervention d’Eric Raoult sur le double langage lors de l’audition de Tariq Ramadan à l’Assemblée Nationale devant la “Commission sur le port du voile intégral”, jeudi 3 décembre 2009, http://www.tariqramadan.com/spip.php?article10933...

7)  Encore dix-huit députés pour la peine de mort, Libération, 30 janvier 2007, http://www.liberation.fr/politiques/010118202-encore-dix-huit-deputes-pour-la-peine-de-mort

8)  ADELMAD (Association des Elus Amis D’Israël) : http://pesia28.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/11/08/douzieme-visite-annuelle-d-adelmad-en-israel.html, ou encore http://ms-my.facebook.com/note.php?note_id=224715609950

9)  Eric Raoult, revue de presse du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) du 8 mars 2004, Eric Raoult : Je suis d’accord avec Sharon, http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=2548&returnto=articles_display/detail_th_type&thid=5&artyd=5

10)  Consulter les deux sites : http://www.jeanfrancoiscope.fr/site/index.php & http://www.generationfrance.fr/web/index.php

11)  http://www.rue89.com/2009/12/23/le-minaret-de-clement-en-travers-de-la-gorge-de-nora-bera-131090

12)  http://www.france-israel.org/page.ahd?idrub=5

13) Un membre du gouvernement français assistait à cette manifestation aux côtés de Jean-François Copé, Mr. Christian Estrosi, Ministre auprès de la Ministre de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi.

Parmi les officiels israéliens figurait le général Ya’alon considéré par des associations humanitaires comme un criminel de guerre, notamment à la suite du rapport Goldstone de l’ONU, en tant que responsable des massacres de Gaza.

14)  http://www.france-israel.org/articles.ahd?idrub=29

15)  Le Monde, « Les députés arabes israéliens vont-il devoir jurer fidélité à un "Etat juif" ? », 3 janvier 2010, http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/03/les-deputes-arabes-israeliens-vont-il-devoir-jurer-fidelite-a-un-etat-juif_1286974_3218.html

16)  Discours du 19 novembre 2009, Association France-Israël, Op. Cit.

 

 

Photos des comiques : Laurel (le maigre) et Hardy (l’enrobé…). Voir le site : http://www.laurel-and-hardy.com/

 

 

 

 

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 00:01



Mes meilleurs voeux pour chacun.





sailing2


Dreaming to Tioman ...








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